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Approche pour une valorisation culturelle du patrimoine audiovisuel au Bénin: les archives audiovisuelles des chaà®nes nationales publiques

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par Godefroy Macaire CHABI
Université Senghor d'Alexandrie en Egypte - DEA 2005
  

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III- Inamédia, un chantier en pleine évolution

La numérisation apporte une révolution car elle permet au client de consulter à distance et en ligne les archives avant d'en lancer la commande. Ceci se traduit à travers Inamédia qui héberge en ligne les archives de presse filmée et de télévision de l'INA. On y retrouve les émissions diffusées par les chaînes de télévisions publiques françaises de 1949 à nos jours ainsi que le fonds de presse filmée des Actualités Françaises qui va de 1940 à 1969. Cet instrument développé par l'INA présente des avantages pluriels. Il permet d'effectuer des recherches de toutes sortes dans la base de données documentaires. En même temps, c'est un espace de visionnage des archives numérisées. Grâce à une visionneuse, le client est en mesure de créer des extraits au cours du visionnage et de verser dans un panier les archives retenues avant d'en transmettre le contenu à l'équipe commerciale. Le client peut également s'offrir la possibilité de demander aux documentalistes d'effectuer une recherche documentaire initiale ou complémentaire de celle qu'il a réalisée.

La recherche en effet s'effectue sur l'ensemble des notices documentaires des fonds télévision et de presse filmée y compris les fonds thématisés. A ce jour, il est possible de visionner l'ensemble du fonds de télévision numérisé de l'INA soit environ 150 000 heures. Le format de visionnage est le Mpeg 1, à 1,2 mégabits/ secondes, au moyen d'un lecteur Quick Time version 6,2 ou ultérieure. Le format de livraison par contre est le Mpeg 2, à 8,5 mégabits/ secondes. On livre les documents sur des supports professionnels tel le Béta Numérique.

La cession des archives de la base de données Inamédia obéit à un long processus d'analyse juridique, de libération éventuelle des droits et une évaluation de la qualité du matériel (matériel à restaurer ou pas) avant toute livraison définitive. Tout document qui intéresse le client n'est donc pas systématiquement livré. N'accède pas à Inamédia qui veut. Ceci tient au fait que l'INA n'est pas actuellement dimensionné pour répondre directement aux demandes des particuliers, ni en mesure de leur faire visionner des archives en ligne. Car pour la plupart, ces archives ne sont pas libres de droit. D'où tout le système de filtrage afin quel seuls les professionnels puissent utiliser le service.

IV Les aspects culturels de gestion des archives de l'INA

L'élément culturel explique entre autres la position et la démarche de l'INA face à la question des archives. La culture étant par définition ce qui reste lorsque l'on a tout perdu, les efforts de l'INA ont été longtemps déterminés par cet aspect. La fonction culturelle des archives commande les opérations de conservation et de sauvegarde.

Implanté au coeur de la Direction de archives, le Service du développement éducatif et culturel (SDEC) coordonne la politique de valorisation patrimoniale de l'INA. Ce service accompagne la politique de restitution des archives conservées par l'INA vers tous ses publics, notamment éducatifs et culturels.

Le SDEC a pour vocation centrale de diffuser le patrimoine et la mémoire de la Radio et de la Télévision sous des formes diversifiées en fonction des publics. Le grand public n'a pas directement accès aux archives, mais il peut toutefois retrouver toutes les richesses du patrimoine audiovisuel français au travers des collections sonores et vidéo. Ce travail est conduit par le SDEC qui invente les schémas de faisabilité et met en place des stratégies de concrétisation.

1- Les archives dans le patrimoine culturel français

S'il y a encore quelques années dans l'imaginaire collectif des français, la définition du patrimoine culturel ne prenait qu'en compte les musées, les sites archéologiques, les monuments et autres places rattachées à l'histoire, la mentalité a sérieusement connu une évolution sur la définition du patrimoine culturel dans son ensemble. L'importance à la fois artistique, esthétique, la valeur permanente des documents audiovisuels réunis donne à ces derniers leur valeur patrimoniale. Depuis sa création en 1975, l'INA joue un rôle patrimonial certain. Comme l'indique le slogan principal qui barre ses documents officiels, il construit l'avenir de la mémoire par la collecte, la conservation, la sauvegarde et la communication des documents audiovisuels français. En ramenant sur son territoire les images des débuts de la télévision, du cinéma et de la radio en France, il s'impose comme un élément de reflet identitaire réel, car au travers de ses activités, c'est à une rencontre de générations qu'on assiste. La démarche de l'Ina est fortement marquée par un souci de prise en compte permanente du passé, du présent et du futur. En mettant au coeur de ses préoccupations les documents du passé, l'INA se met constamment dans la dynamique de leur insertion dans une approche intergénérationnelle. Même si la logique commerciale est présente, les archives ne sauraient en effet se réduire à un centre de ressources pour les producteurs et les diffuseurs ou à un « capital » à exploiter à des fins strictement commerciales. Elles sont avant tout un lieu de la mémoire collective et plus encore un patrimoine historique et culturel.

L'INA à sa naissance est ainsi chargé de préserver la mémoire audiovisuelle de la France. Pour les français, les archives portent les traces du passé de la France et donnent aux générations qui se succèdent des repères dans le processus de leur auto prise en charge et du développement. Dans les faits, les archives audiovisuelles représentent la sève de laquelle les français tirent des éléments de leur existence. Les enseignements issus de ces documents dynamiques et actuels malgré leur vieillesse sont gage d'avancée incontestable.

Par définition, les archives font partie intégrante du patrimoine culturel mobilier. De ce point de vue, elles sont progressivement traitées en France avec soin et intérêt. Il est vrai qu'il reste encore dans cet environnement déjà amélioré des renforcements d'actions à mettre en oeuvre pour que les archives audiovisuelles soient littéralement perçues par l'ensemble des français comme un élément fort du patrimoine culturel. Cette tacite méconnaissance de la conscience patrimoniale des archives s'observe plus au niveau de la libération des moyens consacrés à la réalisation des objectifs patrimoniaux que dans la vraie perception idéelle de la fonction culturelle des archives.

2- La communication culturelle et pédagogique des archives

Les archives n'ont de valeur que si elles servent aux besoins du public. L'une des questions qui taraudent l'INA est de savoir comment on peut conserver sans communiquer. La gestion méthodique et professionnelle des archives en général, celles audiovisuelles en particulier exige que l'on détermine cette fonction ultime qui constitue au même moment le début d'un autre cycle de gestion. La communication emprunte diverses voies à l'aune des consultations scientifiques, des activités culturelles et pédagogiques sans occulter les nécessités professionnelles incarnées par les demandes des chaînes publiques de radio et de télévision.

Autour de ses archives, l'INA crée un centre d'intérêt culturel et éducatif. Si la fonctionnalité scientifique est incarnée par l'inathèque de la Bibliothèque Nationale de France qui offre aux chercheurs un cadre convivial de travail et de découverte, le but pour l'INA est d'atteindre le plus large public et de donner aux archives conservées leur valeur culturelle. C'est ainsi que le service du Développement Educatif et culturel est investi de la mission de diffuser le patrimoine et la mémoire de la radio et de la télévision sous des formes diversifiées en fonction des publics.

La politique culturelle de l'INA s'exerce en direction des milieux de la création, de la culture et de l'éducation de commun effort avec les professionnels de ces milieux. Cette politique se traduit par quatre orientations :

Développer les offres de contenus et de services ciblés

Favoriser l'intégration des documents audiovisuels dans la pédagogie

Favoriser le patrimoine dans sa dimension historique et esthétique et comme vecteur de connaissances

Favoriser la présence des archives dans la mise en oeuvre des projets innovants en s'appuyant sur les technologies de l'information et de la communication On note alors des programmations et mise à disposition des corpus thématiques lors des grandes

manifestions culturelles ; l'accompagnement de l'intégration de l'image dans les pratiques culturelles. L'INA affiche alors sa présence dans les festivals, colloques, expositions, musées, médiathèques. La signature de conventions avec des institutions de renom comme la Comédie française ou l'Office National du film canadien sont autant d'exemples qui témoignent de la présence de l'INA aux côtés d'institutions culturelles pour la valorisation de son patrimoine. Les chiffres annoncent que l'INA met chaque année ses archives à la disposition de plus de 200 expositions culturelles et événementielles en France et à l'étranger. En 2000, il a participé à 200 manifestations culturelles contre 280 en 2002. Parmi les partenaires de l'INA se déclinent l'Auditorium du Louvre, le Forum des images, la cinémathèque de la Danse, la Mairie de Paris et la Société civile des auteurs multimédia (SCAM).

D'un autre point de vue, l'INA développe des programmes en relation avec les acteurs de l'éducation, car les archives en raison de leur contenu et des enseignements qu'elles diffusent sont des outils pédagogiques. Des émissions de télévision, sont mises à la disposition du secteur éducatif à titre de support et d'illustration au service d'une discipline, ou comme objet d'enseignement dans le cadre de l'éducation aux médias. Une collection « Vidéothèque pour l'enseignement » riche de 300 titres explore toutes les thématiques traitées à la télévision comme l'histoire, la jeunesse, la littérature, le théâtre, les sciences, la société sous formes de documentaires, fictions, adaptations, portraits, entretiens. Les documents proposés sur vidéo cassettes sont mis à la disposition des établissements culturels et scolaires que sont les bibliothèques, musées, théâtres, lycées et collèges, centres de formation. Dans cette mouvance, les collections « Voir et Lire » et « Voir et savoir » constituées à partir de programmes d'archives de l'INA sont proposées dans les établissements scolaires et universitaires ainsi que dans les médiathèques. Un exemple remarquable de l'impact positif des actions de l'INA au côté de la cause pédagogique, le site Ina - edu et le premier DVD-Rom de la collection « Apprendre à la télé » qui aident à n'en point douter les élèves à mieux comprendre l'actualité à travers l'analyse des images.

En outre, un catalogue vidéo Education et Culture composé de 300 titres destiné aux Etablissements d'enseignement et aux acteurs de la vie culturelle est mis en ligne sur le site internet de l'INA et porte sur divers aspects de l'histoire, la vie artistique et culturelle de la France. Les thématiques explorées sont en effet : la science, les questions de société, la jeunesse, le théâtre, la littérature, le théâtre, les portraits etc.

Les occasions de découverte par le grand public du patrimoine audiovisuel français mis à disposition par l'INA sont nombreuses. Il arrive parfois que les archives les plus insolites investissent des lieux de spectacle. En 2002, la première édition des « 24 heures de la télé » a eu lieu au Zénith de Paris et dans six (6) villes de province à l'occasion des journées européennes du Patrimoine. Elle a rassemblé 11 000 spectateurs autour d'un programme de 6 heures d'archives réalisé à partir de 265 extraits. Toutes les générations sont séduites par la collection « INA mémoire vive » qui remémore des oeuvres ou interprétations musicales et le DVD « Au théâtre ce soir ».

Les archives n'ont pas de sens si elles ne touchent pas le public pour jouer auprès de lui leur fonction culturelle. Les archives sont des éléments culturels qui surgissent de la culture des peuples et c'est dans ce même peuple qu'elles peuvent retrouver leur plein épanouissement. Cette interaction entre la société et les archives constitue un élément de poids dans l'explication de la valeur culturelle des archives audiovisuelles

Tableau 4 : Evolution du nombre annuel de nouveautés : publications, produits sonores, vidéos et interactifs à l'INA

Indicateurs

Réalisé en 2000

Réalisé en 2002

publications

12

23

Editions sonores

58

60

Editions vidéo

45

62

Editions vidéo Circuits éducatifs et culturels

0

20

Editions CD-ROM et DVD-ROM

2

3

Source : INA Tableau 5 : Diffusion des archives dans les réseaux culturels et éducatifs

Indicateurs

2000

2002

Nombre d'heures d'extraits de télévision

0

08h36

Nombre de programmes de télévision

200

564

Nombre de K7 vidéo

2000

3300

Source : INA

3- Un attachement aux questions de droit dans la valorisation culturelle des archives

Les archives audiovisuelles parce qu'elles ont parfois un lien avec la création ont un statut juridique réel. De ce fait, l'INA, confronté à leur exploitation est très regardant sur les questions de droits d'auteurs. Il existe un cadre normatif qui régit le fonctionnement des archives de l'INA et implique les différents interlocuteurs et partenaires de l'institution.

4- La thématisation et la mise en ligne des fonds radio et télévision au service des actions culturelles

La thématisation engagée depuis la mise en route de la numérisation contribue à donner à l'INA plus d'efficacité dans la gestion de l'ensemble de son fonds radio et télé. C'est par définition le traitement par thèmes du fonds ou précisément un regroupement par centres d'intérêt, corpus ou rubriques du fonds. La documentation est à l'avant-garde de la mise en oeuvre de cette innovation. Ainsi, retrouve t-on par exemple les rubriques personnalités, économie, société, divers etc. Dans le cadre de cette thématisation, un travail de fond a été fait sur le Président Charles de Gaulle dont les discours ont été regroupés selon les circonstances et sphères d'intervention. Désormais par un seul clic, il est possible de retrouver en même temps une rafale de documents sur la personnalité ou le thème recherché dans la base.

En définitive, la thématisation permet une recherche rapide dans la base et constitue un vrai prétexte à l'accélération de la politique de numérisation. Grâce à son outil privilégié, Totem, elle constitue aujourd'hui pour l'INA une voie efficace de gestion archivistique.

En juin 2004, 292 heures de radio contre 11 200 heures de télévision sont thématisés. L'importance de la thématisation et de la numérisation dans l'opération finale de mise en ligne n'est plus à démontrer. De ce point de vue, il importe que l'INA mette les bouchées doubles pour densifier ses actions sur ce fonds.

La thématisation lancée en 2001 simplifie les recherches documentaires dans la base et permet d'accéder aux archives numérisées, structurées et valorisées par corpus thématiques. Pour que la thématisation puissent montrer son efficacité, il faudra notamment poursuivre le travail de traitement documentaire

Le traitement documentaire, un élément important de la thématisation et de la gestion : Pendant longtemps, on a constitué des archives sans un véritable travail documentaire. Dans la pratique, on s'est contenté d'une gestion approximative des stocks, ce qui n'est pas sans marquer négativement les documents qui s'ils ne sont pas encore jetés ne doivent plus servir à grand'chose. Depuis quelques années déjà, on commence par se faire une idée positive de la documentation dans toute la chaîne d'archivage des documents audiovisuels. Archivage et documentation vont de pair. Les matériels audiovisuels, sonores et cinématographiques n'ont d'importance à l'INA que dans la mesure où ils font l'objet d'un traitement documentaire qui leur donne vie, sens et identité. Une équipe de documentalistes qualifiés s'attèlent à faire face quotidiennement aux enjeux de la description et de la constitution de notices documentaires. Les documents et les matériels qui par le passé ont fait l'objet d'une identification sommaire sont actualisés de ce point de vue. Ce qui représente une forme de sauvetage et remet en vie les éléments concernés. Les documents récents et nouveaux font quant à eux l'objet d'une attention soutenue car ils sont décrits selon les principes modernes de gestion documentaires. Si le fond télévision de l'INA n'est pas parfait en matière documentaire, celui de la radio ne se porte pas moins mal. Il présente en effet beaucoup d'insuffisances. Les efforts engagés depuis plusieurs années pour y faire face produisent des résultats faibles. Le fonds radio parce qu'il est hautement hétéroclite a posé un sérieux problème documentaire. La base de données de la phonothèque est constituée de plus de 775 000 notices identifiant émissions ou sujets. Plusieurs documents et matériels demeurent sans notices jusqu'à ce jour, ce qui ne facilite pas leur accessibilité. Dans le meilleur des cas, on se résout à un traitement minimaliste. 3/5 seulement du fonds est analysé, indexé ou catalogué soit dans la base de données informatiques INA-SON sous logiciel documentaire BASIS, soit dans un fichier manuel. Il devient important dans le cadre de la numérisation à terme du fonds de consacrer davantage d'efforts à la fabrication de notices documentaires aux documents qui en manquent. Les fichiers manuels ont besoin d'être versés dans la base informatique.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry