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Les maires face aux journaux municipaux

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par Leila Mokeddem
Université Paris 13 Villetaneuse - Master 1 Information-Communication 2006
  

Disponible en mode multipage

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Mémoire Master 1 information-communication

UNIVERSITE PARIS XIII - VILLETANEUSE

UFR DES SCIENCES DE LA COMMUNICATION

Mémoire de Master 1 Information-Communication

Les maires face aux journaux municipaux

par Leïla Mokeddem

Sous la direction de Mme Elisabeth CAZENAVE, Maître de Conférences en sciences de l'Information et de la Communication à l'Université de Paris XIII

Remerciements à :

Madame Elisabeth CAZENAVE, pour sa disponibilité et sa bienveillance.

Mes remerciements vont aussi à tous ceux et celles qui ont participé, de près ou de loin, à l'élaboration du présent travail. Merci également pour la collaboration des mairies de Tremblay-en-France et de Villepinte (service du recensement, observatoire social, service communication, service infographie, service imprimerie et service journalisme)

Table des matières

Introduction générale

Motivations

Objectifs

Hypothèses

Problématique

Méthodologie

I: Communication politique et journaux municipaux

A/ La communication politique

B/ L'importance de l'image en politique

C/ Le journal municipal: un vecteur essentiel

II: Présentation des villes étudiées

A/ La population

B/ L'économie

C/ L'urbanisme

D/ Culture et politique de ville

E/ La politique

III: L'image des maires

A/ Le Tremblay Magazine

1/ Présentation générale

2/ Analyse formelle et visuelle

3/ Interview de Nadine Lionnet, attachée et adjointe administrative au service communication de la mairie de Tremblay

4/ L'image du maire de Tremblay-en-France

B/ Le Villepinte Magazine

1/ Présentation générale

2/ Analyse formelle et visuelle

3/ Interview de Guillaume Huet, rédacteur en chef au service communication de la mairie de Villepinte

4/ L'image du maire de Villepinte

Conclusion

Bibliographie

Annexes

Introduction générale

Le travail mené doit permettre d'analyser si les maires présentés dans cette étude (villes de Tremblay-en-France et de Villepinte) ont une conception plutôt proche ou totalement différente des rôles que peut et doit jouer le journal municipal.

La structure générale de l'étude présente de façon comparative les deux villes et met en évidence les caractéristiques communes ou contraires des deux journaux municipaux comparés.

Le choix de ce thème est dû à l'importance des influences politiques via les outils de communication - en l'occurrence, les journaux municipaux- et l'image véhiculée par les hommes politiques -ici, les maires-.

Motivations

Le groupe que forment les journaux municipaux se place en tête de la presse française. Ce média est un levier politique puissant, que gèrent au plus près les maires et leurs équipes. Quelques 12 millions de journaux municipaux par mois pour un total d'environ 15 millions de foyers, soit un taux de couverture nationale de 80 % et plus des ménages.

De plus, avec l'avènement des moyens de communication de masse, un tournant nouveau s'offre aux praticiens de la politique. En effet, la multiplication des moyens d'information et le développement des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication modifient foncièrement les rapports aux discours et pratiques symboliques liés à la politique.

C'est dans cette perspective qu'il serait intéressant d'étudier le rôle des journaux municipaux pour les maires, ainsi que l'utilisation qu'ils en font.

Objectifs

L'objet d'étude qui constitue ce mémoire est l'analyse de la communication des maires face aux journaux municipaux.

Nous désirons au travers ce mémoire mettre en lumière la communication de deux maires (Mme Valleton et M.. Asensi) de villes voisines qui ont des caractéristiques communes comme leur territoire, leur population, ou encore leur économie. Il nous est apparu particulièrement intéressant d'analyser la communication de ces maires qui n'appartiennent pas au même parti politique: le Parti communiste pour M. Asensi, et l'UMP pour Mme Valleton.

La communication de ces maires s'étend sur l'ensemble des moyens qu'ils ont à leur disposition, ainsi que d'un média: le journal municipal. Celui-ci repose sur des stratégies alliant les aspects visuels et formels, le tout formant une mécanique bien huilée basée sur l'action, le dynamisme, la séduction, l'image et enfin la politique.

Ce mémoire ne se veut en aucun cas une simple analyse du discours de ces maires à travers le journal municipal, mais également l'étude du journal en tentant de décrypter tout ce qu'il se passe autour, et les enjeux qui s'y cachent.

Hypothèses

Face à l'attrait de l'image et du sensationnel, l'homme politique est appelé, de plus en plus, à verser dans l'émotionnel et dans la mise en scène. De ce fait, il a tendance à basculer dans la « société du spectacle » (Debord 1992), et apparaît, de moins en moins, comme un individu dont il faut partager les idées, mais plutôt comme un leader qu'il faut aimer. Il ne se contente plus, dès lors, de convaincre, mais doit s'attacher à plaire et à séduire. Plaire et séduire par son discours, certes, mais aussi par sa physionomie, sa mine, et sa démarche, en somme par l'image idéale de soi qu'il projette.

Ainsi, la principale hypothèse est la suivante: La réussite carriériste d'un homme politique se construit de plus en plus par son image, sa séduction, sa vie privée, et non plus vraiment à travers son programme politique, ses valeurs, et ses convictions.

Problématique

Sans pour autant nier l'importance de l'argumentation rationnelle, nous pensons que la différence, de plus en plus, se fait au niveau de l'émotionnel. La conviction cédant le terrain à la séduction, la compréhension, voire même à l'émerveillement, l'analyse à la contemplation, la critique à l'adoration. Une rhétorique émotionnelle qui emprunte, entre autres, les chemins d'une image de soi à la fois présentée et représentée.

La problématique soulevée par le mémoire est la suivante: Quel rôle jouent désormais les journaux municipaux auprès des maires : celui d'informer ou celui d'émouvoir ?

Méthodologie

Ce mémoire est composé de trois parties:

Pour mieux appréhender les ressorts et les enjeux de la communication politique nous avons, dans une première partie, décrit la communication politique sous un angle assez global mais en s'attachant particulièrement à la place de l'image. Nous avons également étudié le rôle des journaux municipaux en règle générale.

Cela nous a ensuite permis de décortiquer les deux journaux municipaux dont il est question et lesquels constituent notre objet d'étude.

La deuxième partie est consacrée à la présentation des deux villes étudiées afin d'établir une sorte "d'état des lieux" au sens large du terme, pour montrer à la fois les points convergents et les points divergents des villes concernées. Nous avons abordé également dans cette partie, la personnalité des deux maires au travers de portraits complets (formation, parcours politique, carrière locale, parlementaire...)ainsi que leur communication au quotidien en tant que maire.

Dans la troisième partie, nous avons étudié les journaux municipaux des villes de Villepinte et de Tremblay respectivement, en s'appuyant notamment sur les aspects visuels et formels. Enfin, nous avons analysé l'image des maires à travers leur propre journal municipal.

Pour mieux comprendre ce processus et cette relation qu'entretiennent les maires avec leur journal municipal, nous avons traité la façon dont ils apparaissent et la façon dont ils choisissent leur présence et leur intervention dans chacun des numéros, grâce entre autres aux entretiens avec le rédacteur en chef au service communication de la mairie de Villepinte, et avec l'attachée et adjointe administrative au service communication de la mairie de Tremblay.

Toutefois, nous avons mis en place un micro trottoir dans les deux villes étudiées afin d'interroger les habitants lambdas sur la perception qu'ils ont de leur maire à travers le journal municipal. Nous nous sommes rapidement rendu compte que les réponses se ressemblaient, et surtout que les avis n'étaient pas assez justifiés, ni argumentés.

De nombreuses lectures des journaux concernés et de nombreux textes d'auteurs, spécialistes de la communication politique et de l'image en politique, nous ont permis d'analyser le rôle du journal municipal au service du maire.

Partie I

Communication politique et journaux municipaux

Cette première partie s'appuie principalement sur trois ouvrages d'auteurs qui sont spécialistes de la communication politique, ainsi qu'un article de presse en ligne:

- Jean-Paul Gourévitch, expert international il travaille depuis une vingtaine d'années sur l'image : image politique, image publicitaire, illustrations pour enfants, spécialiste de l'imagerie en politique, professeur à l'université Paris XII, auteur de « L'Image en politique. ».

· Stéphane Baumont, maître de conférences à l'université de Toulouse-I, il enseigne le droit constitutionnel et la science politique, auteur de l'ouvrage « Le jeu politique ».

- Jacques Gerstlé, professeur au département de science politique de l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il est membre du Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne et responsable du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en communication Politique et Sociale. Il est l'auteur de « La communication politique ».

· Mireille Pinsseau, journaliste spécialisée dans la communication, elle a écrit l'article "Les journaux municipaux" paru le 14/02/2005 dans Caractère (journal en ligne).

A/ La communication politique

Une première conception réduisait la communication politique à la propagande ou à la communication électorale des partis politiques. Dans cette perspective, la communication politique se perçoit plus en terme de messages et d'attitudes que les politiques déploient en direction des citoyens.

Le développement des moyens de communication de masse, de techniques de mesures de l'opinion, une plus grande part est accordée, non pas seulement aux messages délivrés, mais aussi et surtout à leur réception, en terme d'appropriation, d'indifférence ou de rejet. Dès lors, à côté de l'acteur politique, s'affirment de plus en plus, d'autres acteurs, comme les médias et le citoyen, à travers le concept d'opinion publique, mais aussi les spécialistes de disciplines diverses dont le rôle est, soit de mesurer l'opinion, à travers des sondages, soit d'orienter l'opinion publique dans un sens bien défini (spécialistes de la communication et du marketing politique).

Nous tenterons, sur la base d`une analyse sommaire du concept d`image politique auquel la communication politique s'appuie fortement, et d'éléments d`explication des termes « communication » et « politique », de définir ce qu'est la communication politique.

Tout d'abord, définissons séparément les deux termes : « communication » et « politique »

Communication vient du latin communicare qui signifie mettre en commun, partager. Mais cette conception première va évoluer pour prendre en compte la notion de diffusion de l'information, notamment avec l'apparition de supports de diffusion à large spectre. C'est ainsi que nous distinguons deux formes principales de communication. D'une part, nous avons la communication directe ou interpersonnelle, qui renvoie au sens premier de partage, et concerne l'échange direct d'informations entre au moins deux individus. D'autre part, nous avons la communication « médiatée » qui s'appuie sur des supports afin de véhiculer l'information. Dominique Wolton utilise les expressions « communication normative » et « communication fonctionnelle » (Wolton 1997) pour désigner ces deux formes de communication. L'une des premières tentatives de description assez complète de la communication nous est fournie, à travers la formulation d'un « schéma de la communication » (Jakobson 1963 : 214). Ce schéma intervient, certes, après celui de Shannon et Wiever, mais a le mérite de tenter d'organiser les différents pools de la communication que seraient le destinataire, le destinateur, le contexte, le message, le contact et le code, autour de 6 fonctions à savoir la fonction émotive, la fonction référentielle, la fonction conative, la fonction poétique, la fonction phatique et la fonction métalinguistique.

Le terme « politique » vient de la racine grecque polis, « la cité ».

De nombreuses approches définissent la politique comme l'organisation du pouvoir dans l'État. Mais le lien entre politique et État n'est pas si évident, cette acception est relativement récente.

La politique au sens plus large est donc la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d'une communauté, d'une société. La politique concerne les actions, l'équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles.

La politique donc est principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d'individualités et/ou de multiplicités.

Toute personne qui ne s'intéresse pas qu'à soi-même, pratique donc, de fait, la politique.

Par ailleurs, dans un sens beaucoup plus restreint, le terme politique renvoie à des luttes de pouvoirs et de représentativité entre hommes et femmes de pouvoir et les différents partis politiques auxquels ils appartiennent.

« La politique est un cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part. La politique est une recherche de contrat entre des professionnels qui réclament un accord de l'opinion sur le cap à suivre quitte à en fixer le meilleur mode de navigation, et cette opinion qui leur en délègue bon gré mal gré la détermination des modalités et du tempo tout en suivant ou en contrôlant les péripéties du parcours. »(J-P. Gourévitch)

En ce qui concerne la communication politique :

Comme le décrit Jean Paul Gourévitch, la communication politique est de par son histoire, sa géographie, et son langage « un fait de culture et un fait de société ». De par son influence sur la vie politique, le marketing politique bouleverse profondément la communication politique.

Dans l'ouvrage « L'image en politique », il propose et rappelle plusieurs définitions de la communication politique: (p.67)

- André Gosselin élabore une cartographie habermassienne selon deux grands axes que sont les "arènes" (lieux de théâtre) et les "territoires" (échelle locale, nationale, internationale), ou plus simplement la relation qui va de l'émission à la réception.

- Dominique Wolton situe la communication politique à l'intersection de l'espace public, de l'espace communicationnel, et de l'espace politique où s'échangent les discours des hommes politiques, des journalistes, et de l'opinion publique à travers les sondages :

- J-P. Gourévitch parle de communication politique car selon lui, le récepteur est actif et réactif face aux messages politiques qu'il reçoit. Les gens sont aujourd'hui dotés d'une culture politique, ce qui n'était pas le cas auparavant. De plus, J-P. Gourévitch évoque quatre formulations auxquelles l'image et la politique sont étroitement liées: la persuasion politique, la publicité politique, le marketing politique et bien sûr la communication politique.

On s'aperçoit alors que la politique est fortement liée au commerce, l'auteur utilise même l'expression "d'entreprise politique" où il compare le fonctionnement de la communication politique à une entreprise économique (p.87).

- Voici la définition de P. Bourdieu concernant la notion de communication politique :

« Au départ, la communication politique a désigné l'étude de la communication du gouvernement vers l'électorat, puis l'échange des discours politiques entre la majorité et l'opposition. Ensuite le domaine s'est élargi à l'étude du rôle des médias dans la formation de l'opinion publique, puis à l'influence des sondages sur la vie politique. Aujourd'hui, elle englobe l'étude du rôle de la communication dans la vie politique au sens large en intégrant aussi bien les médias que les sondages, le marketing politique et la publicité avec un intérêt particulier pour les périodes électorales. A la limite, la communication politique désigne toute communication qui a pour objet la politique!... Cette définition, trop extensive, a cependant l'avantage de prendre en compte les deux grandes caractéristiques de la politique contemporaine: l'élargissement de la sphère politique et la place croissante accordée à la communication, avec le poids des médias et de l'opinion publique à travers des sondages. »

Après cet ensemble de définitions successives, nous pouvons alors étayer la définition suivante :

La communication politique, comme nous venons de le constater, embrasse le vaste champ de la production des messages, de ses modes, à la fois de conception, de diffusion et d'interprétation, mais aussi des techniques de sondage et d'enquête d'opinion. Elle est indissociable du concept d'espace public.

Dès lors, nous pouvons définir la communication politique par l'ensemble des pratiques et techniques, représentationnelles et discursives, par lesquelles s'instaurent un échange et une interaction dans et entre les principales catégories de la société, à savoir les acteurs politiques, les citoyens et les intermédiaires issus de l'univers médiatique, des sondages d'opinion et des firmes chargées de gérer l'image des hommes politiques.

B/ L'importance de l'image en politique

La notion et l'utilisation de l'image en politique est aujourd'hui, plus qu'hier, primordiale pour qu'un homme politique réussisse son parcours. On parle désormais de « communication politique », de « marketing politique » et « d'image politique ». De quoi cela s'agit-il ?

On peut dire que l'image en politique relève du domaine de la séduction, l'homme politique cherche à charmer ses électeurs à travers de beaux discours, des prestations télévisées, radiophoniques, etc. réussies et dans lesquelles il apparaît comme quelqu'un de sympathique, ayant de la répartie sur des sujets variés (pas seulement politiques). L'homme politique moderne doit avant tout soigner et travailler son image, et ne plus s'attarder en priorité sur les idées qu'il veut faire passer.

La séduction est de l'ordre du superficiel. Séduire, c'est l'art de faire de beaux discours, c'est la volonté de charmer son auditoire grâce à des atouts parfois non fondés, même irrationnels. Séduire n'est pas convaincre. Convaincre, au contraire, c'est argumenter de manière rationnelle en vue de faire ressortir la vérité des faits. 

(cf. Sous l'antiquité, les sophistes qui séduisaient à travers la rhétorique, en opposition avec Platon et Socrate.)

Les hommes politiques séduisent de plus en plus, leur but étant surtout de plaire.

« Plaire par une image de soi (ethos), attrayante, qui ne répugne ni au vernissage, ni au lissage par des moyens non plus discursifs uniquement, mais aussi, par un paraître, une gestuelle, voire une mise en scène à grande échelle permettant d'intégrer la nouvelle « société du spectacle » (Debord 1999)

Nous pouvons d'ailleurs illustrer nos propos par des exemples frappants et très actuels en France :

Dominique De Villepin qui donne une conférence de presse chaque mois et qui la médiatise.

Nicolas Sarkozy, le champion de la communication entre ses apparitions à la télévisions, ses petites phrases assassines, ses provocations, sa médiatisation lors de sa garden-party, ses rassemblements UMP façon show à l'américaine, etc.`

C/ Le journal municipal : un vecteur essentiel

Le développement de la presse communale a pris toute son ampleur dans les années quatre-vingt avec l'apparition de la formule « magazine ». Pendant cette décennie où la communication s'est développée tous azimuts en France et dans le monde, les journaux municipaux se sont multipliés de façon spectaculaire, en même temps qu'ils ont pris du galon en devenant attractifs et agréables à feuilleter, y compris pour ceux qui n'habitent pas les lieux concernés.

Les journaux municipaux ont comme principale vocation d'informer les habitants sur des événements qui ont eu lieu dans la ville. Ils ont aussi un rôle politique, puisque le journal sert le maire qui est élu. C'est à travers son journal que le maire fait passer ses idées, mais surtout - et nous avons vu à quel point cela est important- c'est là que le maire construit, développe, renforce, rajeunit, dynamise, etc. son image.

Le maire s'exprime toujours, et de façon constante, dans son journal. Il le fait parfois de manière explicite (l'éditorial du maire par exemple), et souvent de manière implicite (en mettant bien en avant les points positifs comme la construction d'une nouvelle école, la venue d'une célébrité qui va faire un spectacle dans la ville, etc.)

Il semble que cette communication implicite est efficace, car elle améliore l'image du maire. Souvent, à travers cette forme de communication non voulue, non calculée, les habitants se sentent écoutés, et se disent satisfaits de leur maire. L'image est donc un facteur important dans le journal.

Dans l'article de Martine Pinsseau, celle-ci parle de « levier politique puissant » en ce qui concerne la place des journaux municipaux dans la société actuelle. En effet, la société dans laquelle nous vivons est une société d'information, les gens réclament et sont très friands d'information, et notamment d'information politique.

Les gens veulent savoir ce qu'il se passe dans leur ville, ils se sentent concernés par bon nombre d'événements. Ils font, ce que l'on appelle, une lecture active du journal municipal. Une enquête réalisée de juillet à octobre 2002 auprès d'un échantillon de 429 communes, représentatif des 1849 communes de plus de 5 000 habitants a d'ailleurs révélé que beaucoup de gens lisaient même les journaux municipaux d'autres villes que la leur, notamment les journaux des villes voisines. Quelles seraient alors leurs motivations ? Nous pouvons supposer que ces gens trouvent ces journaux agréables à lire, intéressants, et peut-être aiment-ils à comparer les journaux et les événements qui ont lieu dans leur ville et ceux des villes voisines...

NB : distinction entre «ville» et «commune»

La difficulté de la définition de la ville tient à ses propres caractéristiques : une taille, mais également des fonctions diverses. Pour Pierre Georges (géographe), la ville « c'est un groupement de populations agglomérées défini par un effectif de population et par une forme d'organisation économique et sociale ».

On fait aussi souvent la distinction entre ville et village uniquement par rapport aux activités dominantes, sans tenir compte de la population : la ville n'a pas une activité essentiellement agricole, contrairement au village. Avec cette définition, une ville peut être plus petite qu'un grand village.

Le critère du minimum de population :

Le seuil est un indicateur de la conception de la ville et pose la question des représentations de la ville selon les pays.

Ce critère varie beaucoup selon les pays. Les statistiques des Nations unies sur cette question montrent les différences de seuil entre les instituts nationaux de statistiques (il en existe presque 200 à travers le monde).

En France, le seuil est de 2 000 habitants agglomérés. Les Nations unies se réfèrent quant à elles au seuil de 20 000 habitants. (définition wikipédia)

Une commune est une division administrative, formée d'une zone clairement définie, qui se réfère généralement à une ville ou un village. Dans la plupart des pays, c'est la plus petite subdivision administrative qui est régie par des représentants élus.

La commune est la plus petite subdivision administrative française mais c'est aussi la plus ancienne, puisqu'elle a succédé aux villes et paroisses du Moyen Âge. Elle a été instituée en 1789 avant de connaître un début d'autonomie avec la loi du 5 avril 1884, véritable charte communale.

Le maire est l'exécutif de la commune qu'il représente et dont il gère le budget. Il est l'employeur du personnel communal et exerce les compétences de proximité (écoles, urbanisme, action sociale, voirie, transports scolaires, ramassage des ordures ménagères, assainissement ...).

Il est également agent de l'Etat pour les fonctions d'état civil, d'ordre public, d'organisation des élections et de délivrance de titres réglementaires.

Au 1er janvier 2005 on comptait 36 684 communes, dont 36 571 en métropole.(définition INSEE)

Partie II

Présentation des villes étudiées

Nous présentons dans cette partie les villes de Tremblay-en-France et de Villepinte et détaillons les aspects démographiques, économiques, géographiques, culturels, et politiques.

Voici les principaux outils qui m'ont permis de parvenir à cette présentation :

- les résultats du recensement de la population 1990 et 1999.

- les guides municipaux des deux villes.

- les sites internet www.tremblay-en-france.fr et www.ville-villepinte.fr

/ La population

Les données sur la population des deux villes sont très proches.

Le nombre total d'habitants est de 33 782 pour Villepinte et de 33 885 pour Tremblay-en-France.

Pour aller un peu plus loin, il faut comparer les caractéristiques liées à la démographie telles que la tranche d'âge de la population, la nationalité, le nombre de ménages, les catégories socioprofessionnelles, ou encore le niveau de diplôme.

Tranche d'âge de la population

Villepinte

Tremblay-en-France

0-14 ans (en nombre d'habitants)

7899

7243

0-14 ans (en % du total)

23%

21%

15-29 ans (en nombre d'habitants)

8700

7240

0-29 ans (en % du total)

49%

43%

30-39 ans (en nombre d'habitants)

5133

5485

40-59 ans (en nombre d'habitants)

8914

9135

15-59 ans (en % du total)

67%

65%

60 ans et plus (en nombre d'habitants)

3149

4749

60 ans et plus (en % du total)

9%

14%

 

Source INSEE - recensement de la population 1990 et 1999

Globalement, les chiffres sont très proches. On observe que la population jeune de Villepinte est légèrement supérieure à celle de Tremblay. A contrario, la population des + de 60 ans est supérieure à Tremblay.

Nationalité

Villepinte

Tremblay-en-France

Français (en nombre d'habitants)

29 066

29 497

Français (en % de la population totale)

86%

87%

Etrangers (en nombre d'habitants)

4729

4355

Etrangers (en % de la population totale)

14%

13%

 

Source INSEE - recensement de la population 1990 et 1999

A 1% près, les résultats sont les mêmes pour les deux villes. 1% de plus concernant les habitants de nationalité française à Tremblay par rapport à Villepinte, et 1% de plus d'étrangers à Villepinte.

Nombre de ménages

Villepinte

Tremblay-en-France

Nombre de ménages

10 467

11 663

Dont:

 
 

Propriétaires (en nombre de ménages)

5754

6975

Propriétaires (en % du nombre total de ménages)

55%

60%

Locataires (en nombre de ménages)

4409

4311

Locataires (en % du nombre total de ménages)

42%

37%

Locataires HLM (en nombre de ménages)

2990

2828

HLM (en % de locataires)

68%

66%

HLM (en % du nombre total de ménages)

29%

24%

Logés gratuitement (en nombre de ménages)

304

377

Logés gratuitement (en %du nb total de ménages)

3%

3%

 

Source INSEE - recensement de la population 1999

Le nombre de ménages est un peu supérieur à Tremblay, de même que le nombre de ménages propriétaires de leurs habitations. Plus de ménages locataires à Villepinte, mais le même pourcentage de ménages logés gratuitement dans les deux villes.

Catégories socioprofessionnelles

Villepinte

Tremblay-en-France

Population inactive (en nombre d'individus)

7428

5786

Population inactive (en % de la p° totale CSP)

29%

22%

Nombre de retraités (en nombre d'individus)

2736

4224

Pourcentage de retraités (en % de la p° totale CSP)

11%

16%

Nombre d'ouvriers (en nombre d'individus)

4252

4240

Pourcentage d'ouvriers (en % de la p° totale CSP)

16%

16%

Nombre d'employés (en nombre d'individus)

5856

6028

Pourcentage d'employés(en % de la p° totale CSP)

23%

23%

Nombre de "professions intermédiaires"

3808

4088

Pourcentage de prof. intermédiaires

15%

15%

Nombre de "cadres, prof. intellectuelles supérieures"

1216

1412

Pourcentage de "cadres, prof.intel.sup."

5%

5%

Nombre d'"artisans, commerçants, chefs d'entreprise, agriculteurs"

716

820

 

Source INSEE - recensement de la population 1999

Ici, les chiffres sont extrêmement proches. Il y a un moins de population inactive à Tremblay, et plus de retraités également à Tremblay. Le nombre d'ouvriers, d'employés, de professions intermédiaires, et de cadres/professions intellectuelles supérieures est à pourcentage égal dans chacune des deux villes.

Niveau de diplôme (population de 15 ans et +)

Villepinte

Tremblay-en-France

Population âgée de 15 ans et + (nombre d'indiv.)

25 896

26 609

Population âgée de 15 ans et + (en %)

77%

79%

dont:

 
 

sans diplôme (en nombre d'indiv. de 15 ans et +)

4884

4905

sans diplôme (en % de la p° des 15 ans et +)

19%

18%

possédant un CAP ou BEP ou niveau équivalent (en nombre d'individus)

11 166

12 452

possédant un Bac ou Bac pro (en nombre d'indiv.)

2835

2957

possédant un Bac +2 et plus (en nombre d'indiv.)

3024

3176

possédant un Bac et plus (en % de la p° des 15 ans et plus)

23%

23%

études en cours (en nombre d'individus)

3987

3119

 

Source INSEE - recensement de la population 1999

Le niveau de diplôme est quasi-égal dans les deux villes, les chiffres se ressemblent beaucoup avec notamment 23% de jeunes possédant un Bac et plus.

/ L'économie

Les deux villes sont voisines, et situées géographiquement proches des mêmes bassins d'emplois. Elles bénéficient d'une situation optimale, à proximité de Paris et de l'aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle. Un réseau routier et autoroutier dense avec les nationales 2 et 3, les autoroutes A1 A3 et A104 qui longent ou traversent les villes; la ligne B du RER et les lignes de bus complètent ces infrastructures de transports.

Trois grandes zones d'activité économique représentent l'essentiel des emplois.

A Tremblay-en-France...

Le bassin d'emplois sur le territoire de Tremblay-en-France se caractérise par 1960 établissements qui emploient 25 000 salariés. 55% dans les zones d'activités du Nord et 45% en zone urbaine. Le secteur Commerce et artisanat compte plus de 500 entreprises.

Les entreprises de Tremblay-en-France dans les 3 grandes zones d'activités

Zone d'activité

Nombre d'entreprises

Nombre d'emplois

Aéroport CDG

Paris-Nord 2

ZAC Tremblay CDG

650

150

130

45 000

5500

4000

Total

930

54 500

 

A Villepinte...

Tout comme pour Tremblay, la ville de Villepinte possède un tissu économique local riche et varié. Riche d'un millier d'entreprises, de la très petite structure aux sièges sociaux de grandes multinationales (l'Oréal depuis peu), Villepinte est équipée de trois zones d'activités principales:

Central Parc et les Merisiers qui sont dotés d'une centaine d'entreprises principalement tournées vers le commerce de gros, les transports, la construction et le service aux entreprises.

Paris Nord 2 qui compte plus de 400 entreprises et 18 000, dont la moitié sur la commune. Les activités du commerce, de la distribution et des services aux entreprises, notamment dans le domaine de la haute technologie, y sont dominantes.

Les entreprises de services sont dominantes, elles représentent 34%. Une société de services sur 4 développe une activité de transports. Le commerce occupe plus de 20% des entreprises. Enfin, le secteur bâtiments-travaux publics représente plus de 10% du tissu économique.

Les secteurs d'activités des entreprises villepintoises

Industries

BTP Construction

Transport

Commerce de détail

Commerce de gros

Services

Autres

8%

10%

13%

11%

13%

34%

11%

 

On constate donc que l'aspect économique des deux villes est assez semblable. Les deux communes bénéficient de nombreux atouts: les axes routiers et autoroutiers, les transports, et surtout les trois grandes zones d'activités qu'elles ont respectivement.

C/ L'urbanisme

A Tremblay-en-France

La ville est divisée en cinq quartiers: le centre-ville, les Cottages, le Vert-Galant, le Vieux-Pays et le Bois-Saint-Denis.

Le territoire de la commune est marqué par des formes d'urbanisation très différentes. Les quartiers sont séparés physiquement les uns des autres par les terres agricoles, des autoroutes, les voies SNCF-RER, le Canal de l'Ourcq et des espaces boisés.

>Le centre-ville

C'est le quartier le plus récent. Au coeur de l'espace boisé, il est composé de 4000 logements en habitat collectif.

C'est également le quartier le plus peuplé et le plus (près des trois quarts des habitants ont moins de 40 ans) avec 12 171 habitants au total.

>Les Cottages

Un quartier pavillonnaire (1929) entre les terres agricoles du nord et le centre de la ville.

Ce quartier compte 5312 habitants.

>Le Vert-Galant

Le quartier pavillonnaire le plus ancien (1925) et le plus peuplé. Au sud du Canal de l'Ourcq.

Ce quartier compte 9401 habitants.

>Le Vieux-Pays

Il s'agit du quartier historique de la ville. Dernier bourg rural de Seine-Saint-Denis. Le quartier le plus proche de l'aéroport Charles-De-Gaulle.

Le Vieux-Pays compte 1540 habitants.

>Le Bois-Saint-Denis

Un quartier pavillonnaire (1929).

5234 habitants vivent au Bois-Saint-Denis.

A Villepinte

Près de 23% du territoire de Villepinte est occupés par des espaces verts. Au sud, le bois de la Tussion et le Parc forestier sont traversés par le canal de l'Ourcq dont les berges aménagées offrent un lieu agréable de promenade aux amateurs de vélo et de randonnées.

Si le vieux pays a gardé son aspect pittoresque avec la survivance de bâtiments d'anciennes fermes, des quartiers pavillonnaires les plus anciens côtoient les quartiers résidentiels et d'habitats collectifs plus modernes.

>Au Nord

Les Mousseaux est un quartier pavillonnaire doté également d'immeubles d'habitation. Ce quartier pavillonnaire datant des années 70.

La Haie-Bertrand est un quartier pavillonnaire se situant près de la mairie , du centre Technique Municipal et la gare de Villepinte datant de la fin du début des années 80.

Le Vieux-Pays est un quartier où se dressent les plus anciennes habitations de la ville, avec quelques commerces de proximité.

La zone Paris-Nord 2 est le quartier commercial de la ville, à proximité de l'aéroport Charles-De-Gaulle et du Parc des Expositions.

>Au Sud

Le Parc de la Noue est un quartier HLM situé près du pont de l'A 104 menant au centre-ville. En face du quartier se trouve le complexe sportif, avec le stade et la piscine municipale.

Le Clos-Montceleux et son marché est un quartier pavillonnaire composé de petites maisons ainsi qu'une petite zone HLM appelée la Cité Solaire.

Les quartiers de Pasteur et de la Fontaine-Mallet sont les quartiers sensibles de la ville, composés pour la Fontaine Mallet d'immeubles HLM entre 6 et 8 étages, et pour le quartier Pasteur d'une partie exclusivement "grands immeubles", et d'une autre "Petits immeubles" et pavillons.

Les Merisiers, les Trilogies ainsi que les Quatre Tours sont également des quartiers HLM assez sensibles.

Le Vert-Galant est le quartier le plus apprécié de la ville, calme, avec de nombreux commerces, une gare et la proximité de Tremblay-en-France, Sevran (par le bois de la Tussion) et Vaujours.

Le quartier Marie-Laurencin est le plus récent de la ville, situé près de la maison d'arrêt. Il est composé de petits pavillons.

Finalement, nous constatons que les deux villes se ressemblent beaucoup de par la population, l'économie, et ici, les quartiers qui sont à la fois très anciens puisque les deux villes ont un "village", elles possèdent aussi des cités HLM près du centre-ville, ainsi que des zones pavillonnaires plus ex-centrées.

D/ Culture et politique de la ville

En France, la notion de politique de la ville est née au début des années 80 alors que les inégalités entre les territoires apparaissaient au grand jour.

>La commune de Villepinte a souhaité mettre en oeuvre une politique de la ville afin d'éviter "tout processus de ghettoïsation" selon les dire du maire: "Si le renforcement de la sécurité reste aujourd'hui une priorité de l'équipe municipale, avec la création du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), d'autres actions en faveur du développement économique, de l'emploi, de l'insertion et de la formation ou encore de l'éducation, de la citoyenneté et de la rénovation urbaine sont également menées."

L'accès à la culture est également mis en place avec des structures adaptées qui répondent aux besoins de chacun.

La bibliothèque municipale, une salle de concerts, une dizaine d'associations éducatives, des associations sportives, une maison des jeunes, etc. Autant de structures et d'organismes qui favorisent l'accès au sport, aux loisirs, à la découverte.

Toutefois, cette politique de la ville est quelque peu ciblée pour une population de type populaire, mais plutôt "vieille" (40-60ans), on peut le constater avec les projets, les spectacles, et les artistes qui viennent dans la ville (Michel Sardou, Concerts de jazz entre autres). Le maire parle de la politique de la ville pour prévenir de la délinquance.

>A Tremblay-en-France, par contre, la politique de la ville a pour but premier de "renforcer l'offre de formation en faveur des personnes en ayant le plus besoin, et la maîtrise de l'alphabétisation ainsi que la lutte contre l'illettrisme". D'autres sujets tels que restaurer le lien social avec les fêtes de quartier, les partenariats avec les associations et les habitants.

En ce qui concerne la culture, il s'agit avant tout d'apporter la culture au plus près des habitants.

Les activités sont très diverses et s'adaptent aux publics à la fois jeune et vieux. La pratique culturelle est accessible pour tous, notamment grâce à une politique de tarifs adaptés au service rendu et aux ressources des familles (a contrario, le quotient familial ne se pratique pas à Villepinte). Les structures sont également nombreuses -environ le nombre qu'à Villepinte- le cinéma, les centres culturels, les associations, un théâtre, etc. Mais les projets et les spectacles sont pour tous les goûts de façon quasi-équitable (spectacle de danse hip-hop, Dany Brillant par exemple).

/ La politique

Un point qui oppose radicalement Villepinte et Tremblay-en-France: les courants politiques des maires et de ce fait, des instances municipales.

A Tremblay-en-France, le député-maire Monsieur François Asensi, dirige la ville depuis juin 1995 et a été réélu en mars 2001 avec 59,11% des voix. Il appartient au groupe politique du P.C.F (Parti Communiste Français). La ville a un passé politique de gauche traditionnellement communiste avec l'ancien maire George Prudhomme qui a lui aussi remporté deux mandats successifs ou encore Gilbert Berger qui fut un maire résistant sous l'occupation.

(on peut noter que François Asensi était auparavant conseiller municipal à Villepinte.)

M. Asensi est dessinateur industriel de profession intiale, et il a derrière lui une longue carrière politique:

Mandats électifs actuels:

Député de Sevran/Tremblay/Villepinte

Maire de Tremblay-en-France (93) depuis Avril 1991

Mandats électifs passés :

Conseiller municipal d'Aubervilliers, délégué à la jeunesse de 1971 à 1977

Député suppléant de Robert Ballanger de mars 1978 à janvier 1981.

Proclamé élu député d'Aulnay sous Bois, Blanc-Mesnil, Sevran, Tremblay, Villepinte

en janvier 1981.

Conseiller municipal d'Aulnay sous Bois de 1983 à 1989.

Conseiller municipal de Villepinte de 1989 à 1991.

Réélu député 1986, 1988, 1993, 1997 et 2002.

Autres fonctions :

Président du SEAPFA Syndicat d'Equipement et d'Aménagement des Pays-de-France et de l'Aulnoye des villes d'Aulnay-sous-Bois, le Blanc-Mesnil, Drancy, Sevran, Tremblay, Villepinte.

Président du Centre Hospitalier Intercommunal Robert-BALLANGER.

Membre de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale.

Président du groupe d'amitié France / Nicaragua.

Rapporteur pour avis sur le budget de l'aviation civile sous la précédente législature (1997-2002)

Auteur d'un rapport pour une réforme des statuts des fédérations sportives (avril 2000).

Autres mandats :

Secrétaire national des Jeunesses Communistes de 1972 à 1974

Premier Secrétaire de la Fédération du PCF du 93 de 1979 à 1985.

Membre du Comité Central du PCF de 1982 à 1985, dont il a été déchargé de ses fonctions en 1985 au 25ème Congrès, lors du débat sur la rénovation du PCF.

Responsable national du PCF de 2000 à 2002.

A Villepinte, Martine Valleton, a été élue Maire UMP de Villepinte en mars 2001 avec 46, 88 % des voix. Elle est également conseillère régionale d'Ile-de-France.

Elle appartient à la trentaine de femmes qui dirigent une grande ville de France.
Dès 1983, Martine Valleton siège comme conseillère municipale à Villepinte, et elle est nommée rapporteur du budget jusqu'en 1989, date à laquelle elle devient Maire Adjointe chargée des Affaires Economiques.

Son parcours:

Elle est conseillère municipale d'opposition entre 1995-2001, avant de remporter les dernières élections municipales en mars 2001.

Dès 1983, Martine Valleton siège comme Conseiller municipal à Villepinte, et elle est nommée rapporteur du budget jusqu'en 1989, date à laquelle elle devient Maire Adjoint chargé des Affaires Economiques.

Elle est conseiller municipal d'opposition entre 1995-2001, avant de remporter les dernières élections municipales en mars 2001.
En 1985, elle créé le Club Informatique UVMI - Villepinte dans le but de sensibiliser les jeunes à la micro-informatique et d'aider à la Formation professionnelle des demandeurs d'emploi. Aujourd'hui, ce club participe à l'accessibilité aux Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication auprès des personnes en difficulté.
Diplômée d'une Maîtrise de Droit à Paris-II et de l'Institut d'Etudes Politique de Paris, Martine Valleton a réalisé l'ensemble de sa carrière à la Direction des Affaires juridiques du Ministère de l'Economie et des Finances.

Avant d'être choisie par les Villepintois, elle exerçait comme Chef de bureau du Contentieux civil au Ministère des Finances à Bercy.

NB: Bref rappel sur les grandes lignes politiques actuels du PCF et de l'UMP.

Le PCF

Le Parti communiste français (PCF) est un parti politique français de gauche, fondé en 1920 au Congrès de Tours, lors de la scission de la SFIO. L'organe officiel du Parti a longtemps été le journal L'Humanité qui lui est désormais structurellement indépendant. Son siège est situé place du Colonel-Fabien à Paris, dans un bâtiment de béton du célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer.

Suite aux résultats catastrophiques du PCF enregistrés lors des élections présidentielle (3,37 %) et dans une moindre mesure législatives en 2002 (4,82 %), un début de redressement s'est fait sentir, notamment lors des élections régionales en 2004, et lors des élections partielles organisées depuis, ainsi qu'aux européennes.

Les « tendances » liées à l'actuelle majorité

· Les partisans de la ligne politique de Marie-George Buffet ou « Buffistes » : ils dirigent le parti et défendent le principe d'une autonomie par rapport au Parti socialiste, tout en en faisant un allié potentiel, au même titre que les autres forces de gauche (LCR, Verts, alternatifs), que les altermondialistes (ATTAC...) ainsi que toutes les composantes du mouvement social.

· Les partisans de la ligne politique de Robert Hue ou « Huistes » : ils défendent le principe d'une alliance privilégiée avec le Parti socialiste dans le cadre de la « Gauche plurielle ». Le rôle du PCF serait d'influer sur l'orientation de la « Gauche plurielle », pour une meilleure représentation du monde du travail.

· Les « refondateurs » (« rénovateurs ») proches de Patrick Braouezec et Roger Martelli, alliés critiques de la direction Buffet, souhaitent un dépassement de la forme-parti, et une réflexion sur de nouvelles logiques d'organisation fondées sur le mouvement social.

Ces trois premiers groupes forment la majorité du Parti.

Le parti de l'UMP

L'Union pour un Mouvement Populaire (UMP) est un groupe de partis politiques français, nommé à sa création Union pour la Majorité Présidentielle, en vue de soutenir la candidature du président Jacques Chirac à sa propre succession en 2002. Il est membre du Parti populaire européen, ainsi que de l'Union démocratique internationale, forum des partis conservateurs à l'échelle mondiale.

Regroupant le RPR et Démocratie libérale, l'UMP a été rejoint par deux tiers des membres de l'UDF.

La doctrine de l'UMP déclare qu'il faut laisser libre cours au « destin individuel de la personne » qui dépasse le « déterminisme social ». L'UMP « rejette "les systèmes qui étouffent la liberté économique en cherchant à tout encadrer », ce qui peut être compris comme un attaque directe envers les politiques de gauche. Le travail, le mérite et l'innovation doivent être encouragés, afin de mener la France vers la reprise de la croissance et la baisse du chômage.

L'UMP affirme sa fierté pour la nation française, tout en définissant son horizon dans la construction européenne, synonyme de « paix » mais aussi d'« élargissement des perspectives». L'Europe ne doit pas se réduire à la seule coopération économique : Elle doit « permettre à ses membres d'avoir plus de poids » dans le contexte de la mondialisation, tout en faisant en sorte que « chaque pays conserve son identité ».

Partie III

Présentation des journaux municipaux des deux villes:

Cette dernière partie porte sur l'analyse de la communication des maires de Villepinte et de Tremblay-en-France à travers le journal municipal.

Le travail élaboré auparavant permet de mieux appréhender les enjeux de leur communication politique, les techniques utilisées, et l'environnement qui les entoure..

Ce travail d'analyse n'a été possible qu'au travers de lectures et d'analyses visuelles et formelles des journaux municipaux, et grâce aussi aux entretiens donnés par les intervenants dans la communication de chacun des maires. De plus, les ouvrages et les articles ont permis une meilleure théorisation de la situation communicationnelle:

/ Le Tremblay Magazine

1/ Présentation générale

Le journal municipal "Tremblay Magazine" constitue une activité régulière et continue pour le service communication, puisque celui-ci paraît à chaque début de mois, et est tiré à 18 000 exemplaires. Le journal existe depuis les années 70, et il a changé de formule en l'an 2000. Sa mise en page plus moderne et plus colorée a eu pour but premier d'élargir la cible (le journal était surtout lu par les + de 40 ans) et de rendre la communication plus dynamique et moins politique. L'ancien journal avait un papier glacé, tandis que le nouveau a un papier de type papier journal qui fait directement référence à l'actualité.

Le "Tremblay Magazine" est avant tout un magazine d'informations locales. Il est ainsi distribué et mis à disposition du public à titre gratuit.

Les sujets abordés concernent tout ce qu'il se passe dans la ville: événements sportifs, problèmes d'urbanisme, travaux, etc. L'objectif principal étant d'informer les habitants sur l'actualité de leur commune.

Il n'y a pas de sommaire détaillé, mais des rubriques:

· "Toute la vie", "La ville en image", "Economie", "N'oubliez pas que...", "Les petites

annonces gratuites".

· Ensuite, il y a la partie "TM Détente" où paraissent les sports, le cinéma, les livres, et les

loisirs.

Il faut savoir que la page de couverture est toujours en rapport avec le sujet principal du journal.

En ce qui concerne les sujets à aborder, le rédacteur en chef propose un sommaire au maire qui valide, émet parfois des propositions, ou rejette (rarement) les sujets. L'éditorial du maire paraît dans chaque numéro et se rapporte à un sujet d'actualité qu'il souhaite mettre en avant. L'éditorial est rédigé par le directeur du service communication, puis validé par le maire.

Les acteurs:

Le service communication qui s'occupe de la réalisation du journal (voir organigramme) est composé d'une dizaine de personnes -dont entre autres: les journalistes, les infographistes, les photographes, l'imprimerie municipale-. La participation des photographes est nécessaire pour couvrir les événements dits d'actualité. Les images et les photographies sont prises dans le fond d'images que possède le service communication, sinon elles sont achetées à des agences, ou le plus souvent prises par les photographes pigistes du service.

Selon Nadine Lionnet, attachée au service communication "Notre rôle est de donner un sens à chaque action qui a lieu dans la ville. Nous renseignons et informons les habitants sur toutes ces actions (travaux, fêtes, réunions, etc.).

Toujours selon ses dires, le "Tremblay Magazine" est en quelque sorte l'outil de communication principal du maire, puisque ce dernier donne une orientation et un avis sur chaque numéro. L'image qu'il véhicule est revendicative, active, mais toujours liée à un souci social. Sa politique se place en totale opposition avec celle du gouvernement actuel.

Organigramme du département communication de Tremblay-en-France

Député Maire

François ASENSI

Secrétaire générale

Francette Le Gall

Secrétaire générale adjointe de l'organisation des services

Mireille FAURE

Directeur de la communication

Philippe MARTINIE

Service Information Infographie Service imprimerie Rédacteur en chef

Michel JACOB, chef d'atelier Philippe BOISADAN Tremblay Magazine

Jessica BOCCIARELLI ouvriers Loïc MAGNOLON

Évelyne BATTISTUTA, Ludovic BEDE,

Infographistes journaliste

photographes pigistes

Service communication

Christophe AUDEBRAND,

Webmaster

Nadine LIONNET, attachée et

adjointe administrative :

(relation avec les habitants, interface

avec le service infographie, gestion

budgétaire des services communication

et infographie)

(interface avec le service imprimerie,

chargée de la communication sur les

travaux et de diverses recherches)

Bruno BLOT, colleur municipal

Les différentes étapes:

- Proposition du sommaire au début de chaque mois.

- Préparation et rédaction des articles durant le long du mois.

- Le bouclage a lieu autour du 20 de chaque mois.

- Ensuite, la maquette est déposée à l'imprimerie (sous-traitance par une imprimerie privée, car l'imprimerie municipale ne dispose pas du matériel nécessaire).

- Etape d'impression en offset.

- Distribution entre le 3 et le 6 de chaque mois (sous-traitance par une entreprise, car des problèmes de distribution sont survenus avec La Poste).

Détails techniques du "Tremblay Magazine":

- Format 24,5 * 34,5 cm

- Papier journal

- 38 pages

- Les pages sont agrafées entre elles

- Quadrichromie

Recettes publicitaires:

La place des annonceurs dans le journal municipal est très importante, car les entreprises de la ville et des villes voisines qui ont leur publicité paient un espace et rapportent ainsi des recettes qui sont ensuite reversées et qui servent à l'ensemble des budgets des services de la mairie.

Recettes publicitaires du Tremblay Magazine (2005)

Elles sont constituées par la part de la ville sur la vente des espaces publicitaires dans le journal. Cette part est de 60% hors taxe.

(en euro)

Janvier 3 689

Février 2 836

Mars 3 521

Avril 3 259

Mai 3 752

Juin 3 353

Juillet/Août 3 060

Septembre 3 403

Octobre 3 563

Total 30 436

Prévisions:

Novembre 4 375

Décembre 1 894

Total 6 269

Total annuel: 36 705 euros

A signaler que l'objectif à atteindre, en matière de recettes publicitaires était de 22 000 euros, soit un dépassement de 14 705 euros (67%).

Le budget:

D'un point de vue budgétaire, la publication du journal représente un coût considérable. En 2005, le crédit attribué était de 163 120 euros/an. Toutefois au 1er octobre 2005 seulement

80 328 euros du crédit a été réalisé. Ainsi, il restait 51% (82 792 euros) des crédits pour quatre numéros.

Le numéro coûte entre 8 500 et 9 000 euros.

2/ L'analyse du point de vue formel et visuel

L'évolution du journal:

Depuis sa création dans les années 70, le journal municipal de Tremblay a connu de nombreux changements dans sa présentation visuelle. La première forme du journal était plus fruste et plus austère que le format actuel: le nom du journal était alors "Tremblay-les-Gonesse* Aujourd'hui Demain". Le journal était présenté sous la forme d'un magazine d'une trentaine de pages, et accompagné de petits livrets consacrés à l'économie, à l'actualité, à la politique, et au sport. Il était tiré à 14 000 exemplaires (contre 18 000 aujourd'hui). Ensuite, en 1992 une nouvelle formule apparaît. Il s'agit d'un journal qui ressemble de près à l'actuel journal de Villepinte sous fourme d'un magazine en papier glacé comportant 43 pages avec des illustrations, des couleurs et -ce qui ne figure plus désormais- des petites caricatures humoristiques en rapport avec le sujet. Le nom est alors le Tremblay Magazine. Le dernier format du journal date quant à lui de l'an 2000.

*Par le décret du 16 août 1989, Journal officiel du 19 août 1989 et effet au 20 août 1989, Tremblay-lès-Gonesse devient Tremblay-en-France.

Le format:

Le format du "Tremblay Magazine" est quelque peu comparable à celui d'un journal quotidien de par son papier qui est de type papier journal mais plus épais -80 grammes- que le papier utilisé généralement pour les journaux. Ce type de papier permet aux lecteurs de considérer le "Tremblay Magazine" comme un journal à part entière, donc garant et signe de sérieux et de qualité. De plus, le lecteur est habitué à ce type de papier pour effectuer une telle lecture. En effet, la lecture des journaux municipaux est assez particulière puisqu'il s'agit pour le lecteur de lire des informations brèves mais néanmoins importantes selon le cas, de lire parfois en diagonale, de lire en sélectionnant seulement quelques pages. Ainsi, le format du journal doit permettre une lecture rapide, efficace, mais avant tout agréable.

Le format du "Tremblay Magazine" est plus grand que celui du "Villepinte Magazine" avec respectivement 24,5 cm * 34,5 cm pour Tremblay et un format A4 classique (21 cm * 29,7 cm) pour Villepinte. Le "Tremblay Magazine" comporte 38 pages alors que le journal de Villepinte en comporte seulement 20.

D'un point de vue pratique, le journal de Villepinte est plus maniable que celui de Tremblay il facilite la lecture avec un aspect qui s'approche d'un magazine. (cf. analyse du "Villepinte Magazine"). Le journal de Tremblay est plus encombrant, il est plus rigide, et le fait que les pages soient agrafées entre elles n'y arrange rien.

Notons que le format du "Tremblay Magazine" a changé en l'an 2000. Auparavant, il ressemblait beaucoup à celui du "Villepinte Magazine" avec un papier glacé. Ce changement est dû à la volonté du maire et des communicants de dynamiser l'aspect du journal: Le papier journal référant directement à l'actualité.

La mise en page:

"La mise en page du Tremblay Magazine est aérée, dynamique, très actuelle et dans l'air du temps", selon Philippe Boisadan le chef de l'imprimerie municipale. La mise en page s'effectue par les infographistes du service communication. Ils utilisent une maquette prédéfinie et ils n'ont plus qu'à modifier les titres, les textes, tout le contenu. Les infographistes se servent pour cela du logiciel QuartXPress.

Il y a toutefois une certaine logique et une certaine rigueur dans le choix de cette mise en page. Les rubriques sérieuses -économie, urbanisme, actualité- se situent au début du journal avec une mise en page sans excès ni dans les couleurs, ni dans la typographie notamment. Ensuite, les rubriques dites intermédiaires -associations, événements dans la ville- suivent avec un ton un peu plus léger et agréable. Les couleurs et les photos sont plus présentes. Puis, les rubriques classiques de type administratives -conseil municipal, état-civil, etc- sont totalement neutres dans leur mise en page (absence de couleurs, absence de photos, aucune fantaisie). Enfin, la rubrique "TM détente" très colorée. Ainsi, on voit bien que le choix des couleurs, des éléments typographiques, d'une certaine mise en page se fait en fonction du thème des rubriques, donc du contenu.

Les titres en gras, en majuscule, et une police classique -tel que des titres de journaux quotidiens nationaux cf. journal "Le Parisien" voir partie suivante- tout au long du journal, change soudainement à partir de la rubrique "TM détente" en fin de journal. Sous cette rubrique la mise en page est plus originale et plus vivante avec notamment la présence de photographies, ou encore de couleurs plus vives.

Les couleurs et les illustrations photographiques:

Comparé au "Villepinte Magazine", le journal de Tremblay est plus coloré. On observe que dans chaque numéro du journal, les couleurs sont omniprésentes, elles égayent la lecture. Il y a une volonté explicite, de la part des communicants, de faire du journal municipal un outil jeune, convivial et agréable qui permet ainsi de toucher un lectorat très large (ce qui, nous le verrons, n'est pas forcément le cas à Villepinte).

En page de couverture, le logo "TMagazine" est mis en avant en haut au centre de la page, avec comme couleurs dominantes le bleu, le blanc et l'orange. La présence des couleurs s'explique également par le fait que des photographies en couleurs apparaissent à chaque page du journal. Ces photographies occupent un espace très important: les trois-quarts, voire même parfois une page entière. Il existe d'ailleurs une rubrique consacrée aux photographies "La ville en images", qui retracent à travers des photographies les grands événements du mois passé (spectacles, réunions, rencontres sportives, etc.).

Quant au choix des photographies, il s'explique ainsi: "Nous avons un fond de photographies très important qui proviennent essentiellement du travail des photographes qui travaillent pour le Tremblay Magazine. Les photographies sont soit commandées auprès de ces photographes pour un événement précis, soit choisies par les infographistes et les journalistes en fonction du sujet traité. Lorsqu'une photo n'est pas disponible, c'est-à-dire qu'elle est protégée et qu'elle ne nous appartient donc pas, nous contactons le photographe ou l'agence détentrice afin d'acheter la photographie. Parfois nous abandonnons car les prix sont trop élevés par rapport à notre budget", selon le chef d'atelier infographie, Michel Jacob.

Les couleurs ne servent pas toujours à égayer le journal, mais parfois aussi à séparer des parties, des rubriques. D'autres fois, les couleurs permettent de repérer et d'identifier la rubrique. Certaines rubriques sont déterminées par une couleur: par exemple, la rubrique "Du côté des assoc's" qui présente les diverses actions organisées par les associations de la ville est caractérisée par la couleur jaune. Pourquoi le jaune? Le jaune est une couleur vive, les actions sont plus facilement repérables ainsi, d'après l'une des infographistes.

La seconde partie du journal intitulé TM détente -qui présente les événements dits de loisirs, et de détente comme son nom l'indique- voit le fond de couleur des pages devenir orange afin de bien montrer la coupure entre la première partie du journal sérieuse où le fond des pages est blanc et la seconde plus détendue donc moins stricte d'un point de vue formel et visuel.

Le Tremblay Magazine comparable au journal "Le Parisien":

En ce qui concerne l'aspect visuel, le "Tremblay Magazine" ressemble à certains points au quotidien national "Le Parisien". En effet, "Le Parisien" se veut être un journal plutôt coloré, agréable par rapport à d'autres comme "Le Figaro", "Le Monde" qui sont plus sobres et plus austères dans la présentation de leur mise en page. Cela s'explique peut-être principalement par le type de lectorat que chacun d'entre eux souhaite toucher. "Le Parisien" a une image de journal populaire avec une cible de lecteurs tout autant populaires (ouvriers), tandis que les deux autres quotidiens visent un lectorat différent, de par la catégorie socioprofessionnelle (employés, cadres) ou les sensibilités politiques (Le Monde à droite / Le Figaro à gauche).

Le "Tremblay Magazine", à moindre impact, a également cette vocation de journal accessible à tous qui visent un lectorat divers, populaire: c'est-à-dire des lecteurs de tous milieux, de tous âges. L'aspect visuel est assez ressemblant via les couleurs, les photos, les télé-trottoirs sur un sujet posé aux français (dans Le Parisien), et les mini-portraits qui mettent en avant des habitants sur un sujet précis (dans le Tremblay Magazine).

3/ Entretien avec Nadine Lionnet, attachée et adjointe administrative au service communication de la mairie de Tremblay-en-France

Le 10 avril 2006, à son bureau, au service communication de la mairie de Tremblay

Durée de l'entretien: 40 minutes

L.M: Leila Mokeddem: Comment se déroule la réalisation du journal municipal?

N.L: Nadine Lionnet: Tout d'abord, il faut savoir qu'un planning prévisionnel est édité chaque année, et il permet au service communication de se repérer pour des manifestations qui ont lieu tous les ans. Ainsi, le déroulement concernant la réalisation du journal est assez rigoureuse et elle suit plusieurs étapes bien établies:

Au début de chaque mois le chef du service communication et le rédacteur en chef proposent une trame au maire sur le numéro du mois. Ensuite, le maire donne son accord, et peut émettre un désaccord sur un sujet ou sur la façon de traiter un sujet. Suite à cela, les étapes de rédaction, de prises de photos, de recherches d'informations, etc. peuvent alors commencer. Une fois cette phase terminée, les infographistes s'occupent de la pagination, et ils finalisent le journal. Le bouclage a lieu autour du 20/22 de chaque fin de mois, et tout est envoyé à l'imprimerie. Enfin, la distribution a lieu généralement entre le 3 et le 6 de chaque mois.

L.M: Pourquoi la formule du journal a-t-elle changé en l'an 2000?

N.L: Pourquoi l'an 2000? Je ne sais pas vraiment. Certainement pour marquer le coup. Par contre, le changement de formule est plutôt bienvenue, avec une mise en page plus moderne et plus colorée. Ce changement a eu pour but d'élargir la cible: Auparavant, le journal était surtout lu par les + de 40 ans. Cette nouvelle formule a également permis de rendre la communication plus dynamique, plus générale, et moins politique.

L.M: Selon vous, quel est le rôle principal du Tremblay Magazine?

N.L: Le Tremblay Magazine a pour vocation de renseigner et d'informer les habitants sur toutes les actions de la ville (travaux, fêtes, réunions, etc.). Au service communication, notre principal rôle est de donner un sens à chaque action qui a lieu dans la ville.

L.M: Le rôle du maire est-il important dans la publication du journal?

N.L: Oui, son rôle est déterminant dans les étapes pré et post-publication. Il donne son avis sur les sujets, la façon de les traiter. De plus, il gère directement son éditorial en soumettant une ligne directrice au directeur du service communication. Concrètement, si le maire souhaite parler des écoles, avec par exemple le fonctionnement de la cantine, c'est alors le directeur du service communication qui rédigera l'éditorial et le fera approuver par le maire. En effet, le maire et le directeur du service communication travaillent en étroite collaboration, le directeur du service communication est en quelque sorte le "garant" de l'image véhiculée par le maire.

L.M: Justement, quelle est cette image véhiculée?

N.L: C'est une image qui correspond à son étiquette politique -d'ailleurs tous les maires font cela-. Il s'agit pour Monsieur Asensi de montrer une image dynamique, proche des habitants, proche de tous les habitants jeunes et moins jeunes. L'image qu'il véhicule est revendicative, active, mais toujours liée à un souci social, et sa politique qui se place en opposition avec celle du gouvernement actuel est visible dans beaucoup de sujets (dernièrement le CPE). Il met également en avant le fait d'encourager des initiatives et des manifestations de tout ordre (expositions, spectacles, etc.). On remarque cela à travers les photographies diffusées dans le Tremblay Magazine sur lesquelles le maire apparaît lorsqu'il assiste à des manifestations (du type spectacles des écoles, réunions d'associations, commémorations,...). Le rôle du Tremblay Magazine c'est aussi cela. Le journal municipal est un outil politique et un outil de communication qui sert le maire durant son mandat.

L.M: Le maire a-t-il des exigences concernant son image?

N.L: Pas vraiment. Il fait attention, depuis certaines années, aux photographies sur lesquelles il apparaît. Le maire qui exerce sa fonction depuis 1991 a pris quelques années de plus, et il veut que les photographies soient à son avantage.

L.M: Qui s'occupe des photographies?

N.L: Nous travaillons depuis longtemps avec quatre photographes pigistes. Ils font du très bon travail. Sinon, il faut savoir que nous disposons d'un fond d'images photos très important et pour certains sujets nous réutilisons des photos qui ont déjà servies.

L.M: Où est imprimé le journal?

N.L: Auparavant c'était l'imprimerie municipale qui s'occupait de l'impression du journal, mais par manque de temps (car l'imprimerie municipale imprime toutes sortes de documents pour la ville dont le programme du cinéma), et par manque de moyens (l'imprimerie ne dispose que d'une machine offset quadrichromie) nous avons fait appel à un prestataire. C'est l'agence Actis.

L.M: D'un point de vue budgétaire, quel est le coût d'un numéro? Quel est le budget alloué au service communication? Et à quoi servent les recettes issues de la publicité?

N.L: L'aspect budgétaire pour un service tel que celui-ci est important. Le coût d'un numéro s'élève environ à 8 500 / 9 000 euros. Le budget, quant à lui, est prévu d'une année à une autre. Pour le service communication, c'est l'adjointe administrative - donc moi-même - qui est chargée d'établir le budget à partir des événements planifiés par avance. Je propose le budget au service financier et au maire, qui peut refuser (et cela arrive souvent) certains points du budget. Enfin, les recettes publicitaires qui avoisinent les 35 000 euros chaque année, sont redistribuées entre tous les budgets de tous les services de la mairie. En général nous l'intégrons à notre budget pour investir dans nos équipements, et pour la maintenance et l'évolution du site internet de la ville.

Résumé et analyse de l'entretien:

Nadine Lionnet nous explique le fonctionnement du journal municipal, les étapes, les acteurs qui y participent, les coûts, les conditions, et le rôle du maire dans la publication.

Il est intéressant de voir que l'attachée et adjointe administrative du service communication de la mairie de Tremblay-en-France communique assez ouvertement et assez objectivement sur la communication du maire.

Selon Nadine Lionnet, le maire prête une certaine attention à son image à travers le journal municipal, les photographies et les propos qui y paraissent. Elle considère aussi que le maire de Tremblay n'est pas le seul homme politique à être attentif à son image et à sa communication.

Enfin, elle communique également sur les chiffres (recettes publicitaires, budget, et coût d'un numéro). D'après elle, la mairie se doit de communiquer - à tous ceux qui le demandent - les informations qui concernent directement les habitants de la ville. Le journal municipal étant pour elle le premier outil de communication du maire (émetteur), et des habitants (récepteurs).

4/ L'image du maire de Tremblay-en-France

Nous assistons, par le biais du journal municipal, à une tentative de conditionnement du public au profit du maire M. François Asensi. Plusieurs éléments en attestent.

D`abord, le passage consacré à l'éditorial du maire en début de chaque numéro, notamment, avec ses grandes phrases et sa photographie. Le choix des mots met l'accent sur les performances à accomplir: "Je vous appelle, avec moi, à exiger le retrait du contrat premier emploi" (éditorial du Tremblay Magazine du mois de février 2006). Le maire tient ici une place de leader, de dirigeant "tout-puissant" mais néanmoins sympathique et disponible, comme en témoignent d'autres articles où le maire apparaît comme une homme simple et proche de ses habitants.

Le maire est très présent dans le journal, que ce soit à travers les photographies, les citations, etc. Notons également que même de façon indirecte, la présence et l'influence du maire sont ont un rôle constant dans le journal:

Exemple, avec cet extrait d'un article paru dans le numéro du mois d'avril 2006:

"Lors du débat François Asensi a rappelé quelques faits : l'avenue Charles de Gaulle voit passer 25 000 véhicules / jour, le boulevard Charles Vaillant 4850. La vitesse moyenne sur ces axes est comprise entre 30 et 50 km/h.
Une étude va être entamée avec un cabinet d'experts sur l'organisation de la circulation au Vert-Galant. François Asensi a annoncé qu'un groupe de réflexion devait se mettre en place avec les élus, les techniciens et les habitants.[...].

François Asensi a rencontré le président du Conseil général très récemment, la question de l'aménagement d'un nouveau franchissement du canal fut à l'ordre du jour de la discussion."

Ici, le nom de François Asensi est repris à trois reprises en l'espace de quelques phrases. L'article, d'environ une page, cite une dizaine de fois le nom du maire, ce qui montre que même à travers un article qui concerne une réunion d'habitants, le maire est omniprésent.

De plus, nous avons vu que le maire soigne et travaille son image visuelle (dans le choix des photos), et son image morale si l'on peut dire (à travers les citations qui lui modèlent une image valorisante).

Les grands points de son image morale:

- homme politique dynamique

- " " sympathique

- " " proche des gens, des habitants

- " " simple

- " " revendicatif, qui prône l'action

Autre élément qui influe sur l'image du maire: la ligne éditoriale.

Dans chaque numéro du Tremblay Magazine paraît "l'édito" du maire. Il s'agit, à travers cet éditorial, de résumer les grands problèmes, les grands projets, et l'actualité de la ville, mais aussi du pays. Le maire s'y exprime de façon assez simple et convaincante. Il s'adresse directement aux habitants, aux lecteurs en employant le "Vous". Il utilise également le "Je" et le "Nous" pour s'exprimer. Le pronom personnel "Je" montre son implication directe aux événements: "J'ai proposé au conseil municipal..."; il positionne le maire en tant qu'acteur concerné et actif dans les décisions. Il assume ces décisions à travers l'emploi du "Je".

Ensuite, le terme "Notre ville" et le pronom "Nous" sont récurrents. "Nous" est le pronom personnel le plus employé dans l'éditorial. Ce pronom englobe le maire et son équipe, ainsi que les habitants. "Ne sommes pas concernés..." ou "Notre ville..."; la volonté -via les mots- d'impliquer les habitants dans l'action est une stratégie efficace. Le lecteur se sent concerné et il est censé se reconnaître dans les propos du maire.

La ligne éditoriale du Tremblay Magazine est la suivante:

Le Tremblay Magazine a pour ligne éditoriale la promotion des actions qui ont lieu dans la ville, pour cela le journal doit:

- Fournir une information de proximité axée surtout sur les actions culturelles et la politique de la ville.

- Répondre aux préoccupations des habitants.

- Journal d'informations au style direct et dynamique.

/ Le Villepinte Magazine

1/Présentation générale

Le Villepinte Magazine existe depuis le début des années 80. C'est au sein du service communication que le journal est réalisé. Un rédacteur et un rédacteur en chef prennent en charge la rédaction des articles, ainsi que la prise des photographies. Deux infographistes sont chargés de la mise en page sur PAO (Poste Assisté par Ordinateur), et une chargée de communication qui récolte les informations nécessaires à l'élaboration de quelques sujets, et qui fournit certains documents aux rédacteurs.

Le journal est un bimestriel qui est diffusé à 14 000 exemplaires et distribué dans les boîtes aux lettres des habitants, et déposés dans les accueils des structures de la ville telles que les associations, ou encore dans les salles d'attentes des cabinets médicaux.

Le journal est structuré de la façon suivante:

· Un sommaire, l'éditorial du maire sous le titre suivant "Edito de votre maire" , et des rubriques qui ne changent pas d'un numéro à un autre:

· "Dans notre ville", cette rubrique reprend les événements divers qui ont eu lieu dans la ville, et ceux qui sont à venir. Ensuite, la rubrique "Dossier" qui évoque un sujet général (exemple: le sport à Villepinte, ou la rentrée scolaire à Villepinte), mais qui est traitée de manière complète en trois ou quatre pages.

· Viennent ensuite les rubriques liées à l'économie "Vie économique", à la ville en images "Grand Angle", à la culture "Culture et loisirs", au sport "Sports et performances", aux associations "Vie associatives", à la politique "Conseil municipal" et "Expression libre", et enfin les rubriques dédiées directement aux habitants "Courrier des lecteurs", "Petites annonces", et "Infos utiles".

Les images et les photographies sont prises dans le fond du service infographie, ou sinon elles sont directement prises par les rédacteurs selon leurs besoins pour des articles.

Les acteurs:

Le service communication qui s'occupe du Villepinte Magazine est composé de cinq personnes (cf. voir organigramme). Un rédacteur et un rédacteur en chef qui s'occupent de la rédaction et des photographies. Deux infographistes qui travaillent sur PAO et sont chargés de la pagination du journal. Une chargée de communication qui récolte les informations et s'occupent également des photographies. Une sixième personne intervient: la directrice de la publication qui est représentée par le maire.

Les différentes étapes:

- Proposition du sommaire au début du mois (un mois sur deux) par le rédacteur en chef.

- Préparation, rédaction, prise des photographies durant environ un mois et demi.

- Le bouclage a lieu la quinzaine qui précède la parution du journal.

- La maquette est ensuite déposée à l'imprimerie prestataire (PLB Communication).

- Etape d'impression en offset.

- Distribution en début de mois (distribution par sous-traitance, car des problèmes sont

survenus avec La Poste).

Détails techniques:

- Format A4

- Papier glacé

- 20 pages

- Les pages sont agrafées entre elles

- Quadrichromie

Recettes publicitaires:

Le Villepinte Magazine ne comprend aucune publicité, et ne bénéficie de surcroît d'aucune recette provenant de publicités.

Le budget:

Le coût d'un numéro revient à 5 300 euros T.T.C avec distribution et mise sous blister incluse.

Organigramme du département communication de Villepinte

Directeur de la publication

Martine VALLETON, maire de Villepinte

Rédacteur en chef Villepinte Magazine

Guillaume HUET

Photographies Rédaction Service PAO

Guillaume Huet Guillaume Huet Sophie Puch-Herrantz

Maud Pourpoint Michel Le Meur Clarisse Vallée

Hugo Delfrate

Imprimerie

PLB Communication

2/ L'analyse du point de vue formel et visuel

L'évolution du journal:

Le Villepinte Magazine existe depuis le début des années 80.

Le format:

Le format du Villepinte Magazine est tel que celui d'un magazine avec du papier glacé, des sujets organisés avec rigueur selon une charte graphique: l'éditorial en bleu, le vert sapin pour la rubrique "Dans notre ville" et "Environnement", le vert pâle pour la rubrique consacrée à l'économie, le rouge foncé pour la culture et les loisirs, le vert clair pour les sports, et enfin le bleu foncé pour la rubrique "Expression Libre". Des titres, un sommaire, un éditorial du maire (tout comme dans le Tremblay Magazine), tous ces ingrédients font quasiment de ce journal municipal un magazine de société. Le format A4 et le papier glacé donnent un aspect esthétiquement réussi, ainsi qu'une grande facilité dans la manipulation du journal. Toutefois, le volume du magazine de Villepinte est nettement mois important que celui de Tremblay-en-France (20 pages à Villepinte contre 38 pages à Tremblay).

La mise en page:

D'un point de vue global, la mise en page est structurée, et plus ordonnée que dans le Tremblay Magazine. Il n'y a pas de fantaisie, que ce soit dans la typographie, la présentation, etc. Les sujets présentés dans le Villepinte Magazine sont sobres (cf. voir les pages du Villepinte Magazine et celles du Tremblay Magazine). Il y a un ordre défini dans les sujets : Actualité dans la ville, un Dossier sur un thème précis, la rubrique Economie, la rubrique "Grand Angle" qui reprend les événements en images, et à la fin les rubriques Culture et Loisirs, Sports, Vie associative, Politique, et enfin la partie Infos utiles avec les petites annonces, l'état-civil, etc. Nous pouvons également observer un certain équilibre, un aspect presque géométrique dans la mise en page des sujets. Chaque sujet est clairement séparé par des traits, ou un changement de couleur et de caractère d'écriture.

Les couleurs et les illustrations photographiques:

En ce qui concerne les couleurs, la charte graphique régit en quelque sorte la présence de celles-ci. Dans le Tremblay Magazine la charte graphique existe également, mais elle semble moins appliquée, ou du moins, moins rigoureusement et officiellement appliquée. Dans le Villepinte Magazine les couleurs ont plusieurs fonctions: elles servent avant tout à dissocier les rubriques les unes des autres, elles servent ainsi à aider les lecteurs pour repérer ces dites rubriques. Enfin, la présence de ces couleurs valorise l'aspect ordonné donné au magazine.

L'aspect ordonné est-il ici un avantage ou un inconvénient? Au contraire, ne vaut-il pas mieux avoir une mise en page originale et colorée comme dans le Tremblay Magazine?

Dans le cadre d'un journal municipal, il n'y a pas de mise en page officielle. Les deux journaux étudiés ont quelques points communs (des rubriques, des photographies), mais nous l'avons vu dans la mise en page (via les couleurs, la disposition) est totalement différente.

3/ Entretien avec Guillaume Huet, rédacteur en chef du Villepinte Magazine

Le 07 avril 2006, à son bureau, au service communication de la mairie de Villepinte

Durée de l'entretien: 25 minutes

L.M: Leila Mokeddem: Depuis quand le Villepinte Magazine existe-t-il?

G.H: Guillaume Huet: La nouvelle formule existe depuis janvier 2003. Mais la création du journal en lui-même remonte aux années 80. L'ancienne formule est assez ressemblante de la nouvelle, à la seule différence que l'ancienne était un peu moins structurée. Le nom du journal a aussi changé: le premier journal était connu sous le nom du "Villepinte Avenir", puis le "Villepinte Info" jusqu'en 2003, et aujourd'hui le "Villepinte Magazine"

L.M: Quelles sont les personnes qui travaillent au service communication?

G.H: Le service communication est composé de deux infographistes qui travaillent sur PAO, d'un rédacteur et d'un rédacteur en chef (moi-même). Nous n'avons pas de photographes nous faisons les photos nous-même. Si besoin est, nous pouvons faire appel à des photographes prestataires pour certains événements, pour des commémorations ou des soirées spéciales. Cela reste très rare, c'est seulement quand nous ne pouvons pas nous déplacer par manque de temps. Depuis que nous sommes équipés en matériel numérique, cela nous a facilité le travail et raccourci les délais. Il y a également une attachée de communication qui récolte des informations pour les articles et elle prend aussi les photographies. Enfin, il y a la directrice de la publication en la personne du maire.

lL.M: Comment faites-vous si vous avez besoin de publier une photographie extérieure protégée?

G.H: Le service PAO est doté d'un fond important de cd-rom libres de droits, nous n'avons pas encore fait appel à des sociétés extérieures pour obtenir une photographie.

L.M: Comment se passe l'impression du journal?

G.H: Nous travaillons avec une imprimerie extérieure (donc prestataire), qui travaille avec nous depuis quelques années déjà et tout se passe bien. Le journal nous est remis en temps et en heure, et la qualité de l'impression est tout à fait satisfaisante.

L.M: Quelles sont les différentes étapes pour la réalisation du journal au sein du service communication?

G.H: Au début du mois, je fais une proposition au cabinet du maire, sur l'ensemble du journal à venir. C'est à ce moment-là que je fais des ajustements, et ensuite je passe à la rédaction et je prends les photographies nécessaires. A partir de là, nous procédons à une première sortie imprimante que l'on peaufine et que l'on remet à la directrice de la publication (Madame le maire). Celle-ci effectue une relecture et procède éventuellement à des corrections, notamment sur des sujets sensibles. Le bouclage a généralement lieu la quinzaine qui précède la parution, ce n'est jamais très fixe et la date peut changer en fonction des difficultés rencontrées.

L.M: Pourquoi le choix d'un journal bimestriel?

G.H: Le journal paraît depuis toujours en bimestriel. Nous avons continué sur la lancée du marché, mais je pense que c'est un journal qui va évoluer.

L.M: A combien d'exemplaires le Villepinte Magazine paraît-il?

G.H: Le journal paraît à 14 000 exemplaires qui sont distribués dans les boîtes aux lettres des habitants par un distributeur privé et non plus par La Poste avec qui la distribution n'était pas satisfaisante (tous les journaux n'étaient pas forcément distribués). Il y a une quantité d'exemplaires qui est réservée aux accueils des différentes structures de la ville (associations, centres aérés,etc.) et aux salles d'attentes.

L.M: Quel doit-être, selon vous, le rôle d'un journal municipal?

G.H: Un journal municipal doit permettre de répondre aux attentes des habitants. Il y a plusieurs types de demandes: loisirs, politiques, etc. Le journal doit informer, et rendre visible les points importants de l'actualité de la ville.

L.M: Est-ce le cas avec le Villepinte Magazine?

G.H: Oui je pense que le Villepinte Magazine répond à bon nombre d'attentes des habitants, enfin du moins je l'espère. Notre journal est assez complet et il traite de tous types d'informations. Nous recueillons les opinions des habitants à travers certains sujets, nous diffusons des informations à venir (réunions, manifestations culturelles, etc.) et nous rendons compte de ce qu'il s'est passé durant le mois et demi passé.

L.M:Quel est le rôle du maire dans à la parution du journal?

G.H: Madame le maire est la directrice de la publication, elle est responsable de la parution. Elle a toujours son accord à donner avant la parution, on ne fait rien paraître sans qu'elle soit consultée. Il y a forcément une influence politique qui se retrouve dans le journal. Cette influence est bien sûr voulue par le maire, lorsque les actions municipales sont mises en avant par exemple. Selon moi, son intervention dans le journal est bien dosée, elle n'intervient ni trop, ni pas assez. Ses interventions évoluent en fonction des périodes, ou en fonction des projets en cours.

L.M: Ce rôle était-il le semblable pour le maire précédent?

G.H: Je ne sais pas, je suis arrivée il y a trois ans juste après son élection. Tout était nouveau: le maire et son équipe, ainsi que le journal qui a changé de format à ce moment.

L.M: D'un point de vue du budget, des recettes publicitaires...

G.H: Il n'y a pas de recettes publicitaires, mais là aussi cela va évoluer. Concernant le budget, je ne suis pas sûr que l'on puisse vous le communiquer. Tout ce que je peux vous dire c'est le coût d'un numéro: 5 300 TTC avec distribution, et mise sous blister comprise.

Résumé et analyse de l'entretien:

Il nous est apparu intéressant de questionner le rédacteur en chef du Villepinte Magazine pour qu'il puisse nous renseigner sur la réalisation et sur le fonctionnement du journal.

Pour Guillaume Huet, le rôle du journal municipal est d'informer les habitants sur les événements, sur les travaux, et sur les projets de la ville.

Quant au rôle du maire dans le journal, Guillaume Huet pense que celui-ci est important: le maire émet son accord, ou son désaccord sur les sujets et sur la façon de les traiter. Selon lui, elle intervient de façon raisonnable lors des différentes étapes de la réalisation du journal, ni trop, ni pas assez.

En ce qui concerne les chiffres, le rédacteur en chef ne souhaite pas communiquer dessus. Il ne souhaite pas non plus diffuser la maquette du journal, selon lui le maire et la politique de communication voulue au sein de la ville est peu ne sont pas pour une coopération et une divulgation de leurs informations (pourtant pas secrètes) sur le Villepinte Magazine.

4/ L'image du maire de Villepinte

Le maire de Villepinte est également très regardant en ce qui concerne son image dans le Villepinte Magazine. L'éditorial du maire avec la photographie, et les grandes lignes à suivre qui sont parfois un peu caricaturales en fin de texte: "Nous sommes là pour vous garantir un avenir meilleur".

Elle est assez directrice dans les choix de la publication des sujets en général, et dans le choix de la publication la concernant directement (photos, citations, apparitions en public). Elle souhaite conserver une image sobre mais toutefois efficace. Contrairement au maire de Tremblay-en-France, Martine Valleton se donne une image un peu plus distante vis-à-vis de ses apparitions dans le journal, bien que sa communication externe soit bien établie via internet, et même les sms. Dans le Villepinte Magazine, elle apparaît comme un maire dynamique, sérieux, et soucieux de sa ville et de ses habitants. Elle y apparaît sympathique, et détendue, mais pas autant que M. Asensi.

Elle est souvent citée, mais en terne d'image photographique elle n'apparaît que deux à trois fois dans chacun des numéros. Nous constatons qu'elle souhaite parfois garder un certaine distance. Elle répond régulièrement dans le Villepinte Magazine à trois questions:

Trois questions à Martine Valleton

Villepinte Magazine : Pourquoi mettre en place un nouveau Conseil ?
Martine Valleton : Il faut bien reconnaître que les Conseils Communaux de Prévention de la Délinquance (CCPD), étaient souvent « virtuels » car ils s'accordaient mal, coordonnaient difficilement avec les instances de suivi du Contrat Local de Sécurité. En ce sens, la création des CLSPD peut représenter un réel progrès. Une seule instance pourra coordonner, adapter et faire évoluer les actions de l'ensemble des partenaires participant aux politiques de prévention et de sécurité.

Villepinte Magazine : Pourquoi le CLSPD est-il présidé par le Maire ?
Martine Valleton : Le fait que ce Conseil soit placé sous la responsabilité du Maire est une bonne chose : la présidence unique permet une meilleure réactivité et une plus grande efficacité. Il y a légitimité à ce qu'un élu local porteur et garant des projets sur un territoire communal ou intercommunal, soit en mesure de piloter les actions liées à ces problématiques en lien avec tous les autres processus dans lesquels nous sommes engagés. Je pense à la politique de la ville dont j'ai confié la conduite à Dalila Oudia, Maire-adjoint chargé de la politique de la ville et des anciens combattants, aux contrats enfance, jeunesse, sport, aux contrats éducatifs locaux...

Villepinte Magazine : quelles seront les autres priorités du CLSPD ?
Martine Valleton : La prévention et la sécurité routière sont des axes sur lesquels nous pouvons avancer pour modifier des comportements, sensibiliser les usagers au respect des règles et bien entendu éviter des morts et des blessés. Enfin, je crois que nous devrons prendre en compte l'accès aux droits, le traitement des violences conjugales, et plus globalement l'aide aux victimes.

Nous voyons bien ici que le maire instaure un climat de sérieux, et un contexte préétabli à travers ces trois questions. Cette rubrique lui permet de s'exprimer sur des sujets importants qui concernent la ville, et elle lui permet aussi de formater ses réponses de manière réfléchie et conventionnelle.

Elle adopte très certainement ce type de rubrique en vue de véhiculer une image rassurante.

Les points forts de son image:

- une femme politique sérieuse

- " " rassurante

- " " présente dans sa ville et pour ses habitants

- " " réfléchie et rationnelle dans ses propos

Tout comme pour le journal de Tremblay, la ligne éditoriale du magazine de Villepinte joue un rôle majeur pour l'image du maire. Le maire de Villepinte utilise les mêmes "ruses" que celui de Tremblay en ce qui concerne l'usage de l'éditorial. Dans le journal de Villepinte, l'éditorial paraît sous le nom de "Edito de votre maire", le maire donne ici son avis sur l'actualité de la ville et de la France (exemple lors du CPE). Martine Valleton s'exprime de manière plus distante avec ses lecteurs, elle établit conne une sorte de hiérarchie entre elle et les habitants. En effet, elle utilise le pronom "Nous" de façon moins systématique que pour le maire de Tremblay. Elle plante le décor généralement avec des phrases telles que "Votre journal municipal vous présente dans son dossier..."; elle se place comme un maire paternaliste avec des expressions comme "Nous sommes là pour vous garantir un avenir meilleur".

La ligne éditorial du Villepinte Magazine:

Le Villepinte Magazine répond à un besoin d'informations variées et utiles aux habitants, à travers:

- Des rubriques axées sur la diversité des informations de la ville.

- Des sujets qui répondent aux attentes des habitants, qui portent notamment sur la sécurité et sur la famille.

- Journal au style rigoureux et au ton sérieux.

Conclusion

Les journaux municipaux des villes de Tremblay-en-France et de Villepinte constituent un enjeu politique influent et efficace. C'est véritablement lors de la parution de ces journaux que l'on constate la stratégie mise en oeuvre en vue de communiquer de façon voyante et non-voyante à travers les articles. Les prestations de chacun des maires, malgré leur grande présence sont tout de même à relativiser. Il faut bien avoir à l'esprit que communication politique ne rime pas forcément avec popularité, et avec élection à la clef.

Et comme l'a très justement souligné Pierre Giacometti, la popularité d'un homme politique ne signifie pas qu'elle se transformera forcément un jour en vote.

Malgré tout, il est indéniable qu'au cours de ces dernières années, la manière de faire de la communication politique par l'intermédiaire du journal municipal est surprenante et très novatrice.

La "technique" et la stratégie de communiquer des maires dans leur journal municipal pour convaincre et surtout pour séduire, n'est pas nouvelle en soit, elle ne fait qu'intégrer le phénomène de personnalisation de la vie publique et d'accélération médiatique de la vie politique française.

Leur manière de faire, à la fois différente dans les techniques utilisées, mais très proches pour autant, nous amène à nous poser plusieurs questions.

Tout d'abord à savoir si cette stratégie « d'ultraparution» peut réussir sur le long terme?

Jacques Pilhan, ancien conseiller en communication de François Mitterrand avait théorisé le fait qu'il faille instaurer des moments de silence dans la communication politique afin d'éviter la banalisation de celui qui parle.

Comme Thoveron l'a décrit, on sait que le média « use » et cette stratégie de surexposition peut être perçu comme une stratégie de communication de court terme.

Les maires ont d'ailleurs opté pour une stratégie de séduction par l'image visuelle et l'image morale.

Les maires ont bâti leur stratégie de séduction sur la présentation d'une image de soi valorisante en renforçant distinctement, pour cela, leurs côtés positifs. On constate réellement cela par le biais du choix de la publication. Rien ne sort sans le consentement du maire.

Le maire a un statut particulier, il est un acteur indispensable de la vie locale. De plus, il bénéficie d'une certaine indépendance, bien qu'il adhère à un certain parti. Et c'est cette espèce de décentralisation qui lui permet d'instaurer une image de décideur, de leader incontestable de la scène politique locale. Le maire dispose de ressources et de moyens considérables -cela dépend de l'importance de la ville ou de la commune- qui lui permettent de développer son image et de jouer son rôle de façon légitime.

Ainsi, comme l'affirme Martine Pinsseau dans son article sur le fonctionnement des journaux municipaux: "Faire connaître les projets, expliquer ses réflexions, poser des questions, solliciter l'avis de ses concitoyens sont devenus les moyens de la nouvelle gouvernance. Les maires ont bien compris la portée et l'efficacité de ce média."

Bibliographie

ALBOUY Serge, Marketing et communication politique, 2000, Broché

AMOSSY Ruth, Images de soi dans le discours, 1999, Delachaux et Niestlé

BAUMONT Stéphane, Le jeu politique, 1997, Editions Milan

CHAMPAGNE Patrick, Faire l'opinion. Le nouveau jeu politique, 1990, Minuit

GARRAUD Philippe, Profession: homme politique. La carrière politique des maires, 1989, L'Harmattan, Logiques sociales.

GERSTLÉ Jacques, La communication politique, 2004, Armand Colin

GOUVERITCH Jean Paul, L'image en politique: De Luther à internet et de l'affiche au clip , 1998, Hachette Littératures

GOUREVITCH Jean Paul, La politique et ses images, 1986, Theatrales

LE BART Christian, Le discours politique, 1998, PUF

PLATON, Gorgias, 1993, Garnier Flammarion / Philosophie

PLATONE François, Les partis politiques en France, 2003, Editions Milan

THOVERON Gabriel, La communication politique aujourd'hui, 1992, Broché

VOGUET Emmanuel, SOUBRANNE Lilian, PoliticART: Abécédaire des secrets de la communication politique, 2000, Broché

WOLTON Dominique, Penser la communication, 1997, Flammarion

Sources Internet

http://www.ville-villepinte.fr

http://www.tremblay-en-france.fr

Sources articles

De Dominique Wolton, Pas de démocratie sans communication politique, Le Monde, le 04 juin 2005.

De Martine Pinsseau, Les journaux municipaux, Caractère, le 14 février 2005.

D'Olivier Lebraud, Les figures multiples du maire, Pouvoirs locaux, mars 2004

De Bertrand Duraud, La politique de l'image sur antenne 2: l'ère du marketing, L'Humanité, le 22 mars 1990.

TDC-Magazine, Lire la presse: L'information sur mesure, n°711 paru du 1er au 15 mars 1996






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry