CONCLUSION GENERALE
La politique américaine de promotion de la
démocratie au Cameroun après le 11 septembre 2001 est un chantier
énorme qui s'appuie sur la quête tous azimuts de la
sécurité nationale américaine. Dire cela, c'est ne pas
minorer l'aspect mondialisateur de la promotion de la démocratie car, il
se trouve que la promotion démocratique est une politique qui fait date.
Par ailleurs, il est de la nature des puissants d'étendre leur
domination. La marque de la domination c'est l'imposition de sa manière
de vivre, de sa culture. Ainsi, nous avons entrepris d'aborder cette
étude en deux mouvements. Dans le premier, nous avons
appréhendé la promotion américaine de la démocratie
au Cameroun depuis septembre 2001 comme une conséquence de la
mondialisation. En deux chapitres, nous avons tablé sur deux aspects de
la mondialisation à savoir l'aspect économique et l'aspect
politique. Nous avons observé que ces deux aspects s'entremêlent
dans l'entreprise de la mondialisation et sont ipso
facto indissociables. Nous avons donc démontré que
par le "Consensus de Washington" les intérêts américains et
ceux des institutions de Bretton Woods sont en collusion et exigent que les
reformes institutionnelles préparent le développement
économique.
Dans un deuxième mouvement, nous avons
présenté la promotion de la démocratie au Cameroun comme
une entreprise réaliste qui vise à protéger les
intérêts américains en préservant ainsi la
sécurité nationale U.S. Ce faisant, nous avons d'abord
présenté les intérêts ou enjeux américains
au Cameroun et alentour ; enjeux qui exigent que le Cameroun de par un
certain nombre de facteurs exogènes et endogènes, base pressentie
des Etats-Unis dans l'Afrique Centrale, soit un cadre démocratique.
Ensuite, nous avons présenté la promotion de la démocratie
dans la Nouvelle Stratégie américaine de Sécurité
nationale. Dans celle-ci, la population est présentée comme un
acteur majeur qui mérite en priorité l'attention des Etats-Unis.
Cette nouvelle diplomatie publique, a aussi comme conséquence une
mutation dans la théorie.
En politique internationale, les théories se sont
souvent opposées en raison des objectifs poursuivis et des
modus operandi. Le réalisme s'est souvent vu
opposé à l'idéalisme à cause du caractère
belliciste de l'un et du caractère colombiste de l'autre. Dans cette
étude, nous avons utilisé la théorie réaliste alors
même que les acteurs en présence auraient incité
à penser au néo-réalisme. Mais, dans cette étude
nous avons écarté l'usage du « Cocktail
méthodologique » même si l'évocation de
l'idéalisme peut porter à y penser. L'illusion viendrait de ce
que dans la nouvelle politique américaine de sécurité
nationale, il y a un mariage des oppositions. Le réalisme et
l'idéalisme se mettent ensemble pour les intérêts
supérieurs des USA. Peut être vaut-il mieux de dire : le
réalisme se sert de l'idéalisme et de tous les acteurs possible
pour assurer la sécurité nationale des USA.
Au demeurant, l'examen de la politique américaine au
Cameroun en matière de promotion démocratique soulève
quelques inquiétudes. Les exemples moyen-oriental et ougandais de cette
politique ont démontré que tout compte fait les
intérêts surpassent les valeurs. De cette triste
réalité,doit naître une méfiance et envisager une
coopération qui défende autant les intérêts U.S. que
ceux du Cameroun, cela exige que les camerounais du "haut" comme du "bas"
soient informés de ce que sur la scène internationale, seuls
priment les intérêts. Même quand les valeurs sont
présentées comme les motivations dans la politique
internationale, il faut être prudent, ne pas prendre pour explication ce
qui mérite explication.
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