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Dépenses Militaires, Gouvernance et Efficience Economique: le cas de l'Afrique sub-Saharienne

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par Thérèse Félicitée AZENG
Université de Yaoundé 2-SOA - DEA 2008
  

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cONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Le concept de bonne gouvernance a pris toute sa place dans l'élaboration et le suivi des politiques économiques, surtout dans les PED et une omission de la gouvernance aboutit à une représentation erronée de la situation macroéconomique et des options qui s'ouvrent aux responsables publics. La politique macroéconomique d'un pays se doit se mener en fonction de la qualité de sa gouvernance. Les recommandations des experts en matière de politique économique doivent tenir compte de l'état de la gouvernance du pays considéré.

Nous avons voulu examiner le rôle de la mauvaise gouvernance dans la faible efficience des dépenses militaires en Afrique. A travers des tests de corrélation entre l'efficience et la gouvernance dans la période 1989-2004, nos résultats montrent que les indicateurs de gouvernance ont un impact négatif sur le niveau des dépenses militaires et un impact positif sur la qualité de ces dépenses.

La gouvernance affecte l'efficacité de la politique économique : les réformes institutionnelles et juridiques sont une arme de politique économique et doivent donc être envisagées comme telles.

CONCLUSION GENERALE

La notion de sécurité a profondément évolué depuis la fin des années 1980. La sécurité ne peut plus être uniquement envisagée sous l'angle national. On constate, en effet, que de nombreuses crises internes résultent plus ou moins directement d'un conflit éprouvant un pays frontalier ou bien sont alimentées par des éléments nationaux ou étrangers séjournant dans des pays tiers. L'obligation d'assurer la sécurité des populations est le défi majeur posé aux Etats. Leur stabilité dépend de leur capacité à assurer la sécurité des biens et des personnes. Cette sécurité est non seulement physique mais également juridique, judiciaire et économique. La sécurité, enjeu de pouvoir et de survie, peut être considérée, à ce titre, comme un bien public mondial.

Dans un contexte africain caractérisé par une instabilité chronique pouvant être déclinée aussi bien en termes d'instabilités politique, économique et sociale, il nous a semblé que les dépenses militaires devraient avoir outre l'impact sur la souveraineté et la sécurité, des externalités positives sur l'économie à travers la croissance, l'investissement et l'emploi. L'objectif de ce mémoire était alors d'apprécier l'efficience économique des dépenses militaires en Afrique Sub-saharienne et de dégager les facteurs qui permettraient d'améliorer cette efficience. Afin de réaliser ce travail, nous avons calculé, dans une première partie, le score d'efficience des dépenses militaires de 30 pays africains durant la période 1988-2004. Puis dans une deuxième partie, nous avons testé la relation entre la gouvernance et l'efficience.

Dans la première partie, tout d'abord il a été question de présenter l'analyse de présenter l'analyse économique de la défense, discipline qui permet de mieux comprendre le volet économique du secteur de la défense, et ceci en tenant compte des différents courants de pensée particuliers qu'on y retrouve. L'analyse économique de la défense aide à dégager les secteurs de l'économie d'un pays où les dépenses militaires ont des effets directs ou indirects. Il s'agit entre autres de la croissance économique, de l'investissement, de l'emploi et de l'inflation. Par la suite, à partir de ces secteurs que nous avons fixé comme objectifs économiques à atteindre au moyen des dépenses militaires, il a été possible de calculer des scores d'efficience de ces dépenses militaires au moyen de la méthode d'enveloppement des données (DEA), technique non paramétrique ayant l'avantage de ne pas exiger de spécification explicite de la relation liant l'input à l'output. Nous obtenons comme résultat que les pays africains sont en moyenne inefficients entre 1988 et 2004, ce qui confirme notre hypothèse de départ. Ce qui amène à conclure que les dépenses militaires n'exercent qu'un très faible impact sur l'économie en Afrique. Ce résultat rejoint celui de Tanzi et Schuknecht (1997) et Romdhane et Neticha (2006) qui montrent que les dépenses publiques des pays africains sont très peu efficientes. Toutefois, il existe quelques pays qui sont très efficients et il s'est avéré intéressant de déterminer les facteurs particuliers, à l'instar de la gouvernance, qui expliquent cette efficience. Cette recherche a fait l'objet de notre deuxième partie.

Dans la deuxième partie, nous avons dans un premier temps exploré la littérature économique d'où se dégage l'idée force que la bonne gouvernance a des effets positifs sur l'efficience des dépenses publiques. En effet, toute dépense allouée et utilisée de manière efficace ne peut qu'avoir un impact quantitatif et qualitatif important sur les économies africaines. Dès lors, dans un second temps, il s'est agit de trouver une mesure de la gouvernance et de tester le lien entre celle-ci et l'efficience des dépenses militaires. A partir des indicateurs de gouvernance de Kaufmann et al (2007), nous avons calculé un indice synthétique de gouvernance à l'aide de l'Analyse en Composantes Principales (ACP).

Nous avons alors procédé à une analyse de rang en comparant le rang de chaque pays par rapport à l'efficience des dépenses militaires d'une part, et à la gouvernance d'autre part. nous avons obtenu des résultats assez conformes à nos attentes, quoique nous ayons trouvé quelques cas atypiques. Dans le but de confirmer nos hypothèses, nous avons procédé à un test de corrélation à la Pearson. Les signes que nous escomptions sont bien présents dans les résultats obtenus, à savoir que la gouvernance permet d'améliorer l'efficience des dépenses militaires. De la même manière, chacun des six indicateurs de gouvernance de Kaufmann et al (2007) a un effet positif sur l'efficience. Néanmoins, la corrélation entre l'efficience et les variables de gouvernance est assez faible et dans certains cas non-significative. Ce qui peut suggérer que l'efficience des dépenses militaires ne dépend pas que de la qualité de la gouvernance.

Dans le but d'améliorer les recherches futures, le calcul de l'efficience des dépenses militaires tiendra compte des objectifs stratégiques de ces dépenses, notamment des facteurs tels que la stabilité politique, les menaces extérieures à la sécurité, entre autres. Par ailleurs, l'effet économique des dépenses militaires étant assez indirect en Afrique, notamment du fait que les pays africains sont pour la plupart uniquement demandeurs de services militaires. L'objectif n'est donc pas le même que pour les pays développés, qui sont producteurs et ont des objectifs de conquête de parts de marché, ce qui influe directement sur l'économie. Par ailleurs, les pays africains étant presque exclusivement demandeurs de services militaires, il serait intéressant d'étudier les effets des dépenses militaires sur l'économie à travers la balance commerciale, la masse monétaire et la dette extérieure de ces pays.

D'autres méthodes d'investigation économétrique peuvent être mobilisées pour appréhender l'impact de la gouvernance sur les performances macroéconomiques. Il nous semble en particulier que les méthodes de l'économétrie spatiale sont susceptibles d'apporter des résultats intéressants. Il est en effet probable que la gouvernance des autres pays affecte plus ou moins fortement les performances d'un pays donné. Cependant, les indicateurs de gouvernance utilisés ici sont à considérer avec précaution, surtout pour les comparaisons internationales (Boutaleb, 2004), à cause notamment des écart-types trop grands entre les variables. Dans le même temps, ces mesures de gouvernance ne sont pas objectives, elles reposent sur des appréciations et des évaluations subjectives d'experts nationaux ou des évaluations de la population lors d'enquêtes réalisées par des organisations internationales et des organisations non gouvernementales (Edison, 2003).

En définitive, il convient de définir les besoins de sécurité et les moyens budgétaires et industriels alloués pour les satisfaire. Plus simplement, l'économie des systèmes de défense revient à analyser les choix publics qui président à la meilleure allocation des ressources économiques disponibles pour un État. En effet, l'action du décideur public trouve sa justification dans le niveau de défense à « fournir » et à « produire ». Par delà cette dichotomie classique dans la théorie des choix économiques, il est important de distinguer ce qui relève d'une action d'économie politique d'une politique économique. Il s'agit de comprendre comment un pays définit son besoin de défense au plan national et régional, c'est-à-dire en opérant un arbitrage entre dépenses publiques. Il convient donc de repenser l'utilisation des deniers publics en recadrant les choix d'équipements et la manière dont les forces armées sont équipées pour à la fois mieux répondre aux menaces et missions des forces et améliorer l'efficacité de la dépense en termes d'efficacité productive et de maîtrise de la dépense.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld