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Les facteurs explicatifs de la discontinuité des soins obstétricaux en Afrique: cas du Bénin

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par Appolinaire TOLLEGBE
Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD) - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie 2004
  

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4.3.2 : Le niveau de vie du ménage.

Sur le plan niveau national, le niveau de vie influence significativement au niveau net la discontinuité des soins obstétricaux. Cette influence persiste jusqu'à l'introduction des caractéristiques individuelles (parité, antécédents de césariennes et niveau d'instruction) puis s'estompe après avoir contrôlé le département de résidence et le milieu de résidence. Le niveau de vie devient à nouveau significatif après l'introduction de l'accessibilité et de la qualité des services obstétricaux. Ainsi toutes choses égales par ailleurs, les femmes de niveau de vie élevé courent 56 % moins le risque de discontinuité des soins obstétricaux que les femmes de faible niveau de vie. Il ressort de ces résultats qu'en réalité le niveau de vie n'agit pas directement sur les risques de discontinuité mais que son influence sur ce dernier passe par l'accessibilité et la qualité des services obstétricaux. En effet, les femmes de niveau de vie élevé de part leur statut, possèdent les moyens de se payer les services obstétricaux de qualité meilleure par rapport à celles de faible niveau de vie. Ces résultats confortent ceux de BENINGUISSE (2003). D'après cet auteur, « ... la vulnérabilité de la femme rurale de niveau de vie moyen comparée à sa congénère de la classe aisée, s'explique particulièrement par une accessibilité problématique des services obstétricaux... »

Le fait que le niveau de vie n'a plus d'influence significative sur la discontinuité des soins après l'introduction du département de résidence et du milieu de résidence signifie que les différences observées au préalable entre les femmes de niveau de vie élevé et celles de faible niveau de vie étaient dues en partie au fait que ces femmes résident dans des milieux différents. En effet, résider en milieu urbain offre plus de facilités d'accès aux services obstétricaux que la résidence en milieu rural. De plus la qualité des services obstétricaux est meilleure en milieu urbain qu'en milieu rural en raison de la forte concentration des infrastructures, des équipements et du personnel sanitaire les plus qualifiés en milieu urbain.

Une analyse selon la distinction urbain/rural montre que le niveau de vie n'influence pas significativement la discontinuité des soins obstétricaux en milieu urbain alors qu'en milieu rural, il a une influence très significative sur cette dernière. Cela confirme notre précédente conclusion à savoir que le fait même de résider en milieu urbain ou dans un département donné, offre à la femme des avantages en termes d'accessibilité et de qualité des services quelque soit son niveau de vie. Alors qu'en milieu rural, en raison du nombre insuffisant de personnel qualifié et d'équipements sanitaires de qualité, seules les personnes de niveau de vie élevé sont en mesure de s'offrir certains services obstétricaux. Parfois même, en milieu rural certaines femmes de faible niveau de vie préfèrent recourir aux méthodes traditionnelles pendant la grossesse et l'accouchement parceque ne possédant même pas le minimum qu'il faut pour payer les consultations. Selon l'OMS (1998), «le fait que les services de santé maternelle soient payants freine leur utilisation et empêche des millions de femmes d'accoucher à l'hôpital ou de se faire soigner même en cas de complications même lorsque officiellement les tarifs sont peu élevés ou les services gratuits, il peut y avoir des redevances "officieuses" ou dessous de table ou encore d'autres dépenses qui empêchent que les femmes utilisent les services. Ce peut être notamment le coût du transport, des médicaments ainsi que de la nourriture et du logement de la femme ou des parents qui s'occupent d'elle à l'hôpital.»  Souvent, ces femmes sont obligées de parcourir des kilomètres avant d'atteindre le centre de santé le plus proche. Ainsi, le manque de moyen de transport adéquat dissuade certaines à aller accoucher avec l'aide de personnel qualifié. Pour celles qui sont courageuses et qui décident d'y aller à pied ou à vélo, il leur arrive parfois d'accoucher en cours de chemin.

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