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Evaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques liés aux effluents hospitaliers

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par Evens EMMANUEL
INSA de Lyon - Thèse de doctorat 2004
  

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CHAPITRE II LES MÉTHODES D'ÉVALUATION DES RISQUES SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTAUX

I. Introduction

La toxicité d'un produit ne lui est pas intrinsèque. Elle dépend de sa teneur et de la nature de l'organisme qui l'absorbe. Certains des éléments minéraux de la croûte terrestre, comme le cuivre, le zinc, le sélénium, sont essentiels à l'ensemble des organismes ou à de grands groupes d'organismes. Cependant, les éléments ayant des fonctions biologiques reconnues (oligo-éléments) peuvent aussi, pour des teneurs supérieures à la dose journalière admissible (DJA) et sous une forme chimique « biodisponible», devenir toxiques (ACADEMIE DES SCIENCES, 1998).

Au XVIe siècle, PARACELSE énonça le principe « Solo dose fecit venenum », largement repris depuis comme une base de la toxicologie moderne dans les termes suivants « Tout est toxique, rien n'est toxique ; c'est la dose qui fait le toxique » (KECK et VERNUS, 2000). La notion dose-réponse ou effet dû à une dose d'exposition illustre bien ce principe.

L'effet d'une substance sur la santé humaine et animale est dépendant de la dose administrée : plus la dose (exprimée en mg/kg de poids corporel) augmente, plus l'effet pharmacologique est important et, en dessous d'une certaine dose, il n'y a plus d'effet biologique mesurable. Une dose journalière admissible peut être définie à partir de doses sans effet issues de tests sur des animaux et moyennant un facteur de sécurité allant de 100 à 1000. Cette dose journalière admissible doit tenir compte des différents milieux : sol (aliments), eau, air (KECK et VERNUS, 2000).

Selon la dose administrée, un même toxique peut entraîner différents effets et on parle alors de toxicité aiguë (adsorption unique d'une dose élevée d'une substance chimique) avec un effet létal ou sublétal, ou de toxicité chronique (exposition à des doses faibles mais répétées pendant un temps plus ou moins long) provoquant des troubles à apparition progressive. On parle enfin de toxicité spéciale pour des substances induisant à long terme des effets sur la reproduction ou des cancers (KECK et VERNUS, 2000).

BARBAULT (1993) considère l'évaluation du risque des produits chimiques pour l'environnement de l'homme comme la principale application de l'écotoxicologie. Par contre, RIVIERE (1998) avance que la différence est importante entre écotoxicologie et évaluation du risque. Les relations entre écotoxicologie et évaluation du risque sont à double sens, c'est l'écotoxicologie qui fournit les bases

scientifiques et les données qui permettront l'évaluation du risque, mais inversement, ce sont les résultats de l'évaluation du risque qui créent et génèrent les études écotoxicologiques.

Les substances chimiques ne sont pas les seuls dangers environnementaux : les changements climatiques, les modifications de paysages ruraux, etc., sont des menaces pour les écosystèmes existants (RIVIERE, 1998). Cette assertion met en évidence deux grandes classes de risques :

a- les risques événementiels, aigus, ponctuels, accidentels ou catastrophiques. Cette classe de risque peut endommager plusieurs écosystèmes et provoquer des pertes élevées en vie humaine et animale. Parmi les grands exemples de cette classe on peut notamment citer :

· la pollution de l'air due à l'oxyde de soufre dans la Vallée de la Meuse (1930),

· la pollution du riz par le cadmium à Toyama au Japon (1950),

· l'explosion du réacteur de Seveso en Italie (1976) entraînant une toxicité aiguë et chronique à la dioxine,

· l'explosion du réacteur n° 4 de la centrale électronucléaire de Tchernobyl en Russie (1986)

b- les risques chroniques dus à l'accumulation de nuisances et de pollutions. Ces risques sont une fonction de l'exposition permanente à des doses faibles de polluants. Les exemples de cette classe peuvent être :

· la pollution atmosphérique due aux effluents gazeux des incinérateurs d'OM,

· la pollution des écosystèmes aquatiques par les lixiviats de décharges d'OM,

· la pollution au mercure de la baie de Minamata au Japon par la compagnie Chisso (1932-1968)

· la pollution au plomb et au mercure des milieux naturels (air, sol, eau) de la ville de Port-au-Prince en Haïti par les rejets liquides des usines de fabrication de peinture,

· la pollution aux métaux lourds, aux composés organohalogénés, aux résidus de médicaments et aux microorganismes multirésistants des milieux naturels (air, sol, eau) par les effluents hospitaliers.

La tendance actuelle est de regrouper tous ces dangers potentiels sous le terme général de stresseurs ; de la même manière, les individus, milieux ou écosystèmes susceptibles d'être affectés par ces stresseurs seront désignés sous le terme général d'éléments à risque ou de récepteurs (RIVIERE, 1998).

Parmi les différents stresseurs susceptibles d'avoir des effets sur les milieux naturels et les espèces vivantes, ce travail slntéresse uniquement aux polluants chimiques et microbiologiques communément retrouvés dans les effluents des services hospitaliers.

L'objectif de ce deuxième chapitre est de présenter les différentes méthodes d'évaluation des risques sanitaires et écologiques.

Le Chapitre II est divisé en quatre parties:

· la première se consacre à une présentation sommaire du domaine scientifique de l'évaluation des risques sanitaires et écologiques;

· la deuxième présente les différentes modèles élaborés pour d'évaluation des risques sanitaires et écologiques ;

· la troisième se consacre aux méthodes quantitatives d'évaluations des risques microbiologiques ;

· la quatrième traite de la caractérisation des incertitudes.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote