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Evaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques liés aux effluents hospitaliers

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par Evens EMMANUEL
INSA de Lyon - Thèse de doctorat 2004
  

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IV. Caractérisation des risques pour la santé humaine

IV.1. Risques microbiologiques

Le risque infectieux calculé pour les coliformes fécaux a donné un résultats de le infection

par an.

Par ailleurs, aux Etats-Unis, 104 infection par an et par personne a souvent été avancé comme le niveau de risque tolérable liée à la consommation d'eau de boisson. Ce niveau maximal est remis en cause et considéré comme irréaliste pour certains (Haas, 1996). En effet, des estimations de Centres for Disease Control and Prevention indiquerait que le nombre total de troubles pathologiques liés à l'eau de distribution serait de plusieurs millions de cas par an aux Etats-Unis, soit un taux annuel de 1%. Haas (1996) note que Le critère de 104 paraît alors inapproprié et hors portée, et considère un objectif de 10"3 infection par an et par personne (voire plus élevé) comme plus adapté.

Dans un pays tropical, où la température contribue favorablement au développement et à la croissance des germes pathogènes, le infection par an et par personne indique une très forte contamination des eaux souterraines par des eaux usées et le très haut niveau de risque bactériologique dont est exposé la population cible et de manière plus large la population de la RMPP. Les concentrations importantes en DCO dans l'eau nappe poussent à avancer qu'un simple traitement au chlore ne permettra pas à ces eaux d'être utilisées à la consommation humaine. Au contraire, cette chloration pourra contribuer à la formation de composés organo halogénés dont certains sont rémanents et toxiques, et au développement de germes multi résistants au chlore.

La démarche présentée conduit à une évaluation quantitative des risques infectieux. Elle devra être amélioré sur l'aspect du risque lié aux Cryptosporidium et aux entéroccocoques qui sont aujourd'hui des indicateurs plus performants de la pollution fécale. Il convient alors, dans le cadre de la gestion du risque pour la santé humaine lié à la contamination des ressources en eau douce de Port-au-Prince par les effluents hospitaliers, de procéder à l'avenir, à la vérification de ces premiers résultats par la mesure d'autres indicateurs de pollution fécale des eaux tels que : les entérocoques fécaux, Cryptosporidium spp., les parasites et si possibles les entéro virus. Il semble donc nécessaire, dans le cadre d'un politique de santé publique basée sur la prévention des maladies infectieuses hydriques de procéder à la mise d'un observatoire de qualité bactériologique des ressources en eau souterraine de la RMPP.

Chapitre IV Application de la méthodologie élaborée pour l'évaluation des risques sanitaires liés aux effluents hospitaliers se trouvant en milieu tropical semi-urbanisé d'un PED

V.2. Risques Chimiques

Le glutaraldéhyde n'est pas classé par l'IARC et l'U.S. EPA comme étant cancérigène (IARC, 1987 ; U.S. EPA, 1995). Compte tenu de la voie d'exposition considéré, son niveau de risque a été jugé en référence à un indice de risque, ou le ratio de danger présenté dans le tableau.

L'U.S. EPA (1989) et l'ATSDR (1999) ne proposent pour le plomb et ses dérivées inorganiques aucune valeur pour les effets non cancérogènes aussi bien que pour les effets cancérogènes. L'âge, l'état de santé, la charge pondérale en plomb, et la durée de l'exposition sont autant de facteur qui jouent sur le métabolisme du plomb, et compliquent l'établissement de ces valeurs (INERIS, 2002).

L'U.S. EPA (1998) note qu'il y a une insuffisance d'information pour déterminer dans l'eau et dans les aliments les effets cancérigènes du Cr(VI) et du Cr(III). Quant au nickel, l'essentiel sur l'exposition humaine par la voie orale, et plus particulière par la consommation d'eau contaminée par ce métal, n'est pas encore établi. Ainsi, les calculs de risque pour les métaux ont été effectués par la méthode habituellement utilisée pour les substances non cancérogènes, c'est-à-dire les substances agissant avec un seuil d'effet.

Le niveau de risque cancérigène est apprécié à un risque de 1 pour 100 000 (ou 10-5), niveau repère retenu par différentes instances internationales pour la gestion des risques environnementaux. Ce niveau de risque signifie que sur une population de 100 000 personnes exposées pendant une vie entière, l'exposition à une substance ou un ensemble de substances toxiques est susceptible d'induire un cancer en plus de ceux qui seraient advenus dans le même temps en dehors de l'exposition considérée. Il s'agit d'une valeur indicative ; d'autres sont possibles (INERIS, 2002). Ainsi, l'U.S. EPA (1992) prend en considération un risque repère de pour un risque collectif touchant l'ensemble d'une population, et la valeur maximale de pour juger du risque auquel un individu peut être exposé. En outre, les niveaux de risques ainsi calculés résultent de la mise en oeuvre de modèles mathématiques permettant d'extrapoler à l'homme des données expérimentales obtenues sur l'animal, en faisant en sorte, par précaution, que les incertitudes inhérentes à ce type d'approche viennent systématiquement majoré le risque évalué (INERIS, 2002).

Pour le calcul des DM], une consommation totale de 2L/jour a été retenue pour les adultes, et de 0,75 L/jour pour les enfants. Des poids corporel de 70 kg et 10 kg ont été respectivement attribués aux adultes et aux enfants de moins de 10 ans. Pour l'interprétation des risques, trois niveaux ont été considérés :

R < 1 F : Faible

R= 1 M :Moyen

R> 1 E :Elevé

a. Substances avec seuil d'effet risque non cancérigène

Chapitre IV Application de la méthodologie élaborée pour l'évaluation des risques sanitaires liés aux effluents hospitaliers se trouvant en milieu tropical semi-urbanisé d'un PED

Le tableau 32 présente les niveaux de risques calculés pour les substances non cancérigènes par l'eau de boisson.

Tableau 32 : Risque calculé pour les substances à effet de seuil :

Substances

CAS #

1:13M
(mg/kg-jour)"'

DiA
(mg/kg-
jour)"'

Quotient de
risque

Niveau

Adulte

enfant

Adulte

enfant

Adulte

enfant

Cr(III)

16065-83-1

2,03

5,32

1,5

1

4

M

E

Cr(VI)

18540-29-9

0,04

0,12

0,003

15

39

E

E

Ni

7440-02-0

2,57

2,89

0,02

129

145

E

E

Pb

7439-92-1

0,18

0,46

0,0035

50

132

E

E

A l'exception du chrome accusant un risque moyen pour les adultes, tous les autres métaux ont un risque élevé pour les adultes et aussi bien pour les enfants.

En défit, de l'incertitude qui règne sur le caractère cancérogène ou non de substances telles : Cr(IV) ; Cr(III) et Ni, les résultats obtenus ont montré que la population est exposée à un important risque chimique.

Une évaluation du risque ne se contente pas d'apprécier l'exposition en référence à des valeurs réglementaires ou des DM. Lorsque les données s'y prêtent, l'évaluation du risque cherche à estimer les conséquences sanitaires. Ici, on appréciera le risque d'altération du développement psychique des enfants exposés, car la neurotoxicité est, chez le jeune enfant, la conséquence la plus redoutable de l'exposition au plomb (ZmiRou et PERRODIN, 1999). La littérature scientifique ample sur ce sujet a permis d'établir des « fonctions doses-réponses » entre le niveau d'exposition et la dégradation du quotient intellectuel des enfants (INSERM, 1999). Ces données indiquent qu'un apport de +10 pg/L de plomb par jour dans l'eau de boisson des enfants conduit à une augmentation de la concentration en plomb dans le sang de +16 pg/L. On estime que +100 pg/L de plomb dans le sang d'un enfant peuvent être associées à une baisse du quotient intellectuel de 2 à 3% (ZmiRou et PERRODIN, 1999).

Il en résulte qu'une ingestion de quotidienne de + 40 pg/L (concentration maximale mesurée dans les eaux de la nappe étudiée) conduit à une concentration qui augmente sensiblement dans le sang, et pour laquelle l'altération hypothétique du QI qui en résulterait serait, en moyenne, de 1%, situation qui ne peut négligée. Cette dernière analyse, est toutefois effectuée sous réserve de la linéarité de la fonction « dose-réponse » en question pour la zone étudiée, ce qui en l'état actuel des connaissances ne peut être ni affirmé, ni infirmé totalement. Il faudra donc à l'avenir réaliser une caractérisation plus important du plomb dans les ressources en eau de la Plaine du Cul-de-sac, couplée à une étude épidémiologique.

b. Substance sans seuil d'effet risque cancérigène

Chapitre IV Application de la méthodologie élaborée pour l'évaluation des risques sanitaires liés aux effluents hospitaliers se trouvant en milieu tropical semi-urbanisé d'un PED

Le tableau 33 présente les niveaux de risques calculés pour les substances cancérigènes retenue.

Tableau 33 : Risque cancérigène

Traceur

Cas N°.

IARC

ERU (orale)
(mg/kg-jour)"

DM3
(mg/k -jour)"'

ERI

Adulte Enfant

Adulte

Enfant

Dichlorométhane

75-09-2

 

7,5x10-3

0,5 1,31

3x10-3

9x10-3

Les résultats obtenus pour le risque cancérigène lié au dichlorométhane donnent un risque supérieur au niveau repère de 1 pour 100 000 (ou 10-5) retenu par différentes instances internationales.

Dans la cadre du scénario étudié, ce résumé succinct sur la toxicité chronique des plus importants polluants (organiques et métaux) en terme de risque calculé, permet de retenir parmi les différents effets celui des troubles de la mémoire et celui de la dégradation du quotient intellectuel des enfants résultant de la forte teneur au plomb. Cette observation demeure importante et nécessite une prise de décision devant permettre aux enfants exposés, par des actions visant la gestion de la qualité de l'eau, de mieux profiter de tous les avantages qu'offre la scolarisation.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote