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La participation de la femme à la vie politique au Tchad:1933-2003

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par Eugène Le-yotha Ngartebaye
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Sciences Sociales option Sciences Juridiques et Politiques 2003
  

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§2 - Les atouts d'ordre institutionnel

A travers ces atouts, nous envisageons de parler du droit positif, c'est-à-dire du cadre législatif (A). L'environnement politique international (B), des éléments qui militent en faveur de l'ouverture politique de la femme.

A -Le cadre législatif .

Par droit positif, nous désignons l'ensemble des règles juridiques en vigueur dans le pays. Comme l'indique son énoncé, il ne s'agit ici que du droit interne. Pour ce faire, traités, accords et autres conventions internationales régulièrement ratifiées par le Tchad constituent donc son droit positif interne découlant du Droit International. Il fera aussi l'objet du développement qui suivra.

1-Au plan International

Le Tchad est membre de plusieurs institutions internationales qui organisent et garantissent les droits de la femme.

Le plus important de ces instruments, c'est la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui énonce clairement dans son premier article que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en Droits et en dignité. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

Les articles 2-1, 16-2 ; 23-2 ont mis un accent particulier sur la femme.

Le pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels du 16 décembre 1966, entré en vigueur le 03 janvier 1976 et ratifié par le Tchad le 18 juillet 1994 accorde une importance à la femme. Les articles 7-I ; C, D et l'article 23 reste le plus marquant car il garantit le droit du travail aux femmes.

Le pacte International relatif aux Droits civils et politiques très important pour l'exercice de l'activité politique entra en vigueur le 23 mars 1976. Le Tchad y adhère le 18 juillet 1994. Ce pacte plaide dans ses articles 14; 16 ; 23 en faveur de la femme. Et l'article 25 de ce pacte reconnaît à la femme le droit de prendre part à la direction des affaires publiques; le droit d'être électeur et éligible, droit d'accéder aux fonctions publiques de son pays dans les conditions générales d'égalités.

La convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, entrée en vigueur le 18 décembre 1979 et, ratifiée par le Tchad le 28 juillet 1990, oblige par son l'article 3, les États á prendre, dans tous les domaines notamment politique, social et économique les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour assurer le plein développement des femmes. Cela en vue de leur garantir l'existence de la jouissance des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales sur la base de l'égalité avec les hommes. A cela s'ajoute les articles 2, 5-a, 7 et 16-H.

2-Au niveau régional

La charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples dont l'article 18-3 fait obligation aux États de veiller au respect des droits de la femme vint contribuer à améliorer son statut juridique.

Ces différents textes sus-cités viennent améliorer la situation juridique de la femme, ce qui amène l'État tchadien à avoir, au niveau national, des textes qui ne doivent pas être en contradiction avec ses engagements internationaux.

3-Au niveau national

La Loi fondamentale, la Constitution du 31 mars 1996 prône l'égalité des tchadiens des deux sexes. L'article 13 stipule que« les tchadiens des deux sexes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la Loi ». Les articles 62 et 108 garantissent à tout tchadien le droit d'être électeur et éligible.

Cette disposition se retrouve aussi dans le code électoral en son article 3 : « sont électeurs, les citoyens tchadiens des deux sexes âgés de (18) dix huit ans ... ». L'article 10 précise que « nul ne peut refuser l'inscription sur les listes électorales ... ». L'article 116, quant à, lui accorde le droit à tout tchadien de faire acte de candidature.

La Loi n° 038/PR/96 du 11 décembre 1996 portant code de travail assure, dans son article 3, l'égalité des sexes en matière de travail, de même l'article 5 de la Loi n° 015/PR/1986 portant statut de la fonction publique modifiée par la Loi n°017/PR/2001 stipule l'égal accès aux emplois publics.

Outre ces textes précités, il existe la Déclaration de politique d'intégration de la femme au développement adoptée en 1995, les actes et déclarations des différentes conférences sur les femmes qui se sont tenues de Mexico à Beijing en passant par Copenhague, Nairobi, Rio, Viennes, Dakar, et, auxquelles le Tchad a pris part.

B- L'environnement politique international

Si l'année 1975 a été proclamée année internationale de la femme par les Nations Unies, jamais la femme n'a été aussi présente dans les débats qui ont animé la communauté internationale jusqu'en 1994.

En effet, en 1994 s'est tenue au Caire (Égypte) la conférence Internationale sur la population et le développement (CIPD) qui a mis les projecteurs sur la femme, plus particulièrement sur sa santé ; car la femme est un facteur non négligeable pour le développement.

La préparation de cette conférence mobilisa les décideurs politiques à faire le bilan sur la situation de la femme dans leurs pays respectifs et les mécanismes tendant à l'améliorer.

La décennie 90 aura été celle où la femme a été au coeur des préoccupations. Après le Caire, vint la quatrième conférence mondiale des femmes qui s'est tenue à Pékin en septembre 1995 sur le thème « paix, égalité, développement ». Elle avait mis en exergue les conditions de vie des femmes, et réfléchi sur les voies et moyens susceptibles de les aider à avoir une meilleure condition de vie. A cette conférence de Pékin, les déléguées venues d'Afrique avaient présenté leurs préoccupations en onze (11) points :

1) pauvreté des femmes, sécurité alimentaire défaillante et marginalisation économique ;

2) accès insuffisant à l'éducation, à la formation, aux sciences et à la technologie ;

3) rôle essentiel des femmes en ce qui concerne la culture, la famille et la scolarisation ;

4) amélioration de la santé des femmes et leur santé génésique, y compris la planification de la famille et les programmes intégrés ;

5) rôle des femmes en matière de gestion de l'environnement et des ressources naturelles ;

6) participation des femmes au processus de paix ;

7) accès des femmes au pouvoir politique ;

8) droit de la personne et Droits légaux des femmes ;

9) production statistique des données ventilées par le sexe ;

10) femmes, communication et information ;

11) accès à un traitement équitable des petites filles.

Ces préoccupations énumérées par les africaines ont été mises au point lors de la Conférence Régionale Africaine de Dakar, de décembre 1994. Cette conférence de Dakar permit aux déléguées de se rencontrer et d'avoir une vue commune des maux qui les minent.

Outre ces conférences, nous pouvons énumérer celle qui s'est tenue en 1995 à Copenhague, à Nairobi. Ces différentes rencontres ont permis à ces différentes déléguées, de retour dans leurs pays, d'être de véritables actrices pour les revendications des droits de leurs consoeurs.

Ces conférences tant régionales qu'internationales ont eu une influence sur les États. L 'État tchadien, par exemple, a adopté en 1995 une politique d'intégration de la femme au processus de développement. Cet événement donne aujourd'hui à la femme tchadienne un rôle important à jouer sur la scène politique.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo