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Etude des conditions de vie des femmes demandeuses d'asile à Dakar

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par Demba DIOUF
Ecole Nationale des Travailleurs Sociaux Spécialisés(ENTSS) - Diplome d'Etat en Travail Social(D.E.T.S.) 2002
  

Disponible en mode multipage

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Introduction

S'inquiétant de la situation conflictuelle que vivait le monde, Dag Hammarjköld, premier Secrétaire Général des Nations Unies tenait ces propos : « Le problème des réfugiés sera pour nous, je le crains un problème éternel à moins que le monde ne devienne pacifique. » Aujourd'hui cette situation a empiré davantage.

Presqu'aucun continent n'est épargné de la violence et de la barbarie, entraînant par ailleurs un déplacement à grande échelle de populations vulnérables composées en majorité de femmes et d'enfants vers d'autres endroits plus paisibles. Cet exode massif engendre des conséquences sociales néfastes comme la famine, les maladies, l'éclatement des communautés et la dispersion des familles, etc.

L'Afrique, du fait de son instabilité politique reste le continent le plus touché de la planète par ce phénomène. S'y ajoute sa situation de précarité économique qui fait dire à certains spécialistes que l'Afrique constitue la poudrière du monde.

Pour faire face à cette situation désastreuse, l'Organisation des Nations Unies (ONU) a décidé de la mise sur place d'un Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) en vue de la prise en charge socio-économique de cette couche de la population défavorisée.

Cependant, malgré les efforts qu'elle accomplit, cette institution spécialisée reste largement handicapée par son caractère discriminatoire : elle ne prend en compte que ceux ou celles qui sont reconnus officiellement comme réfugiés par les autorités du pays d'accueil. Ce statut de réfugié ne s'obtient qu'après de longues procédures pouvant s'étendre sur six mois au moins voire des années comme c'est le cas au Sénégal.

Devant cette situation d'attente les demandeuses et demandeurs d'asile vivent des périodes difficiles d'autant plus qu'il s'agit d'une nouvelle vie qui recommence.

C'est la raison pour laquelle, dans ce présent mémoire, nous nous proposons d'analyser les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar en nous appuyant sur le comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile au Sénégal (C.F.R.D.A.S.)

D'abord, dans un premier temps, il s'agira de présenter la situation actuelle de la question des réfugiés, demandeurs d'asile et personnes déplacées dans le monde, la justification du choix du sujet, le cade conceptuel et les objectifs de la recherche à travers la problématique.

Au niveau de la méthodologie, il sera traité l'univers de l'étude, ensuite la population parent, puis la stratégie de recherche et enfin les limites et difficultés rencontrées.

La troisième partie consacrée à l'analyse et à l'interprétation des données va aborder les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar à travers leur logement, leur santé, l'éducation de leurs enfants, leur travail, leur habillement et leur nourriture. Aussi des suggestions et recommandations pouvant apporter des solutions à ces difficultés y sont étudiées de même que le rôle du travailleur social dans la recherche de solutions à ces difficultés.

Cette partie porte successivement sur la position du problème, la justification du choix du sujet, la revue de la littérature, le cadre conceptuel et les objectifs de la recherche

1.1 POSITION DU PROBLEME

Tout au long de l'histoire, l'oppression et les catastrophes écologiques et économiques ont fait fuir des populations loin de leurs patries.

Dans les temples bibliques, les Israélites réduits en esclavage avaient fuient l'Egypte. Au 15ème siècle, les maures et les juifs pourchassés par l'inquisition ont été expulsés d'Espagne.

Pendant la deuxième guerre mondiale, 07 millions de juifs et d'autres populations persécutées par les Nazis se réfugient hors de leur pays de résidence.

Jusqu'à début du 20ème sicle, les réfugiés qui dépendaient pour leur survie de l'aide de groupes privés ne possédaient ni protection légale, ni droits.

Depuis la fin de la première guerre mondiale, diverses organisations ont été crées pour protéger et porter secours aux réfugiés.

La Société Des Nations (S.D.N.) crée d'abord un Haut Commissariat aux Réfugiés en 1921. (Robert SALOMON, 1963).

En 1933, avec l'arrivée du dictateur Hitler au pouvoir qui entraîna l'exode massif des juifs et de ses adversaires politiques, le conseil de la S.D.N. fut dans l'obligation de créer un Haut Commissariat pour les réfugiés « Israélites et autres » provenant d'Allemagne (ibid.,1963).

L'ampleur de la barbarie Hitlérienne aboutit à la création d'un Comité Intergouvernemental pour les Réfugiés (C.I.R.) qui se charge d'organiser le déplacement des personnes contraintes de quitter les territoires sous domination Allemande et leur réinstallation.

Le 09 Novembre 1943, un accord signé à Washington par 44 Etats des Nations Unies crée un nouvel organisme : « l'Administration des Nations Unies pour le Secours et la Reconstruction » ou U.N.R.R.A (United Nations Relief and Réhabilitation administration). Il a pour but de « préparer, coordonner, exécuter ou arranger les mesures nécessaires, pour apporter secours aux victimes de la guerre dans toute région placée sous contrôle de l'une quelconque des Nations Unies (acte constitutif)

Suite à la création de l'Etat d'Israël en 1948 et des guerres Israélo - Arabes qui s'ensuivent, l'Assemblée Générale des Nations Unies décide de la mise sur pied, le 08 décembre 1949 de l'Office de Secours et de Travaux des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche Orient dont le titre anglais est en abrégé U.N.R.W.A. La zone d'intervention de l'U.N.R.W.A couvre le Liban, la Syrie, la Cisjordanie et la bande de Gaza. (Narentinoudjou, 2006)

Grâce à l'ampleur du phénomène des réfugiés lié à l'éclatement des foyers de tensions un peu partout dans la planète, en 1949, l'Assemblée Générale des Nations Unies crée un Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR). Une résolution du 14 décembre 1954 en fixe le statut. D'après l'article premier, il « assume les fonctions de protection internationale ... et de recherche des solutions permanentes au problème des réfugiés en aidant les gouvernements et (......) les organisations privées à faciliter le rapatriement librement consenti de ces réfugiés ou leur assimilation dans de nouvelles communautés nationales ».

En droit international, la situation des réfugiés a fait l'objet de la convention de Genève du 28 juillet 1951 « relative au statut des réfugiés » ainsi que le protocole relatif au statut des réfugiés datant de 1967.

De la même façon les quatre conventions de Genève de 12 Août 1949 constituent avec leurs protocoles additionnels le corpus principal du droit humanitaire international : Regroupement des familles dispersées, protection des femmes, protection des enfants.

A la lumière de ce bref historique, il convient de souligner qu'il existe un arsenal d'instruments juridiques universels destinés à assurer la protection des réfugiés, des personnes apatrides, des demandeurs d'asile et autres personnes déplacées. Cependant malgré ces dispositions, la question des réfugiés reste entière et a même tendance à empirer. Il y a environ 50 millions de déracinés dans le monde (réfugiés ayant trouvé asile dans un autre pays ou personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays) dont 75 à 80 % sont des femmes et des enfants (Réfugiés, 2006).

Au début de l'année 2002 , le nombre de personnes relevant du mandat du H.C.R était de 19,8 millions dont 12 millions de réfugiés, 6,3 millions de personnes déplacées, 940.800 demandeurs d'asile et 462.700 rapatriés avec un budget d'un milliard deux millions de dollars. (Réfugiés, 2006).

En 2005, il y a environ 13,5 millions de réfugiés dans le monde dont environ la moitié étaient des femmes et 773.500 demandeurs d'asile (FNUAP).

Les femmes s'enfuient souvent parce qu'elles ont transgressé leur rôle social, les normes qu'on leur attribuait, ou bien elles ont été persécutées et victimes de violences en raison de leur sexe ou encore les combattants les maltraitent pour les inciter à donner des renseignements sur le lieu ou se trouve un membre de leur famille.

Dans les camps de réfugiés comme dans les zones de conflits les femmes et les filles sont souvent victimes de violences sexuelles et les enfants enrôlés dans les armées aussi bien par les forces gouvernementales que par les rebelles. Ainsi, le viol est devenu une véritable arme de guerre. L'explication est peut-être que la femme est l'honneur de l'homme et de la communauté toute entière (Turshen et Twagiramariya, 2001).

C'est pourquoi le statut de la cour pénale internationale adopté en 1998 habilite la cour à juger les auteurs d'un large éventail de crimes dont le viol, l'esclavage, la prostitution forcée et la grossesse imposée. Au début du nouveau millénaire, une résolution des Nations Unies engageait les gouvernements à protéger les femmes des violences et abus commis en temps de guerre et les inclure dans les négociations de paix ultérieures (« Réfugiés », 2002).

Au niveau régional, la cour interaméricaine et la cour Européenne des droits de l'homme ont statué que les violences sexuelles et le viol en situation de conflit armé constituaient des violations des traités relatifs aux droits de l'homme.

Auparavant, le programme d'action adopté à Beijing en 1995 lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes a déterminé les conséquences des conflits armés sur les femmes comme un domaine critique requérant une action de la part des gouvernements et de la communauté internationale out en mettant l'accent sur la nécessité de promouvoir une participation égale des femmes à la résolution des conflits au niveau de la prise de décision.

Le continent africain n'est pas épargné par ce triste phénomène. En janvier 2003, il comptait quelque 15 millions de réfugiés, de déplacés internes et autres personnes déracinées (H.C.R ,2003).

A partir de la fin des années 50, la décolonisation en Afrique a provoqué une série de conflits se traduisant par d'importants déplacements de populations en Algérie, au Mozambique, en Guinée Bissau...

Depuis la fin de l'ère coloniale, l'Afrique a été le théâtre de conflits parmi les plus longs et les plus meurtriers au monde. Ainsi, le soudan très vite après son indépendance en 1956 a été déchirée par une guerre civile qui a entraîné la mort d'environ 2 millions de personnes, 4 millions de personnes déplacées et 500 000 autres sont contraintes de chercher refuge dans les pays voisins.

Aujourd'hui, cette guerre civile trouve son prolongement dans la crise du Darfour. A la mi- août 2004, quelque 180 000 réfugiés vivaient au Tchad voisin dans des camps ouverts par le H.C.R. victimes des exactions des milices arabes janjawid qui sont les supplétifs de l'armée régulière («  Réfugiés », 2004).

Au coeur du bassin congolais, environ 3 millions d'âmes ont péri dans une guerre réputée être la plus meurtrière dans l'histoire de l'Afrique, 2 millions de personnes ont été chassées de chez elles et obligées à se réfugier dans les forêts tropicales et les pays limitrophes. Ensemble les guerres en Afrique Australe et dans la région des grands lacs ont totalisé 12 millions de personnes déplacées et réfugiées (Fall, 2005).

La guerre civile en Angola a causé la mort d'environ un million de civils et 3 à 5 millions d'autres ont été déracinés en près de 30 ans de guerre. Tout de même la signature d'un accord de paix entre le gouvernement et les rebelles de l'UNITA a suscité un réel espoir de paix après la mort de Jonas Savimbi.

Entre 1993 et 1994, il y a eu le génocide Rwandais qui a fait environ 800000 morts et jeté hors des frontières 2 millions de réfugiés principalement au Congo et en Tanzanie. On décompte également environ 3 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays.

Durant l'année 2000, les cinq pays d'Afrique ayant reçu les plus grands nombres de réfugiés sont : la Tanzanie, la Guinée, le Soudan, le Congo et la Zambie alors que les cinq plus grands producteurs sont : le Soudan, le Burundi, l'Angola, la Sierra Léone et la Somalie (Bulletin d'information du réseau ouest africain pour les réfugiés et les personnes déplacées, 2002). L'Afrique de l'ouest compte 2.380.510 réfugiés soit le tiers sur le continent (H.C.R, 2003).

Les conflits internes en Sierra Léone et au Libéria ont contraint 150.000 personnes à l'exil même si on note une tendance au retour à la paix dans ces deux pays avec la signature d'accords de paix et l'élection démocratique d'Ellen Johnson Searleaf à la présidence de la république du Libéria en 2004 (« Réfugiés », 2006).

De même, les troubles politiques au Sénégal, en Guinée Bissau, au Nigeria et en Côte d'Ivoire ont entraîné le déplacement massif de populations vers d'autres endroits plus paisibles.

Selon Yameogo (1994), les causes de l'accroissement du nombre de réfugiés sont diverses : « répartition inéquitable de la richesse et du pouvoir, attitude négative de certains dirigeants africains à l'égard de toute forme de critique, assimilation du bien-être de la nation à celui du chef de l'Etat, importation d'idéologies étrangères, violation des droits de l'homme, ingérences des superpuissances, etc. »

Turshen et Twagiramariya (2001) attribuent aux « causes des conflits internes les problèmes d'identité ethnique, religieuse ou sociale que la dimension coloniale a souvent amplifiés afin d'occulter les luttes pour le pouvoir. »

Face à cette situation catastrophique, un ensemble de textes juridiques ont été élaborés à l'échelle du continent africain en vue de protéger ces réfugiés. Ainsi, il importe de retenir ceux-ci :

-La convention de l'OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique du 10 septembre 1969. Elle reconnaît la convention de 1951 des Nations Unies comme « l'instrument universel et fondamental relatif au statut des réfugiés », réitère cette définition et l'élargit. La convention des réfugiés de l'OUA contient des dispositions complémentaires importantes car non explicitées dans la convention des Nations Unies. Ce sont des dispositions relatives au non refoulement à la frontière à l'asile à la localisation des camps de réfugiés, à l'interdiction d'activités subversives par les réfugiés et au rapatriement volontaire. (H.C.R, 2000) ;

- Les recommandations de la conférence panafricaine sur la situation des réfugiés en Afrique des 07 - 17 mai 1979 ;

- La deuxième conférence internationale sur l'assistance aux réfugiés en Afrique de 9 - 19 Avril 1981 ;

- La charte Africaine des droits de l'homme et des peuples adoptée par la 18e conférence des chefs d'Etat et de gouvernement à Nairobi en juin 1981 ;

- La déclaration sur les crises des réfugiés en Afrique des 22 - 24 septembre 1990.

L'Assemblée Générale des Nations Unies a aussi de son côté adopté un certain nombre de résolutions concernant le sort des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées en Afrique dont les plus importantes sont :

-La résolution 45 /137 portant sur la conférence internationale, sur la situation tragique des réfugiés ; rapatriés et personnes déplacées en Afrique du 14 Décembre 1990 ;

-La résolution 45 /139 sur l'aide humanitaire d'urgence aux personnes déplacées et aux réfugiées libériens du 14 décembre 1990 ;

-La résolution 46 / 108 sur l'assistance aux réfugiées, aux rapatriés et aux personnes déplacées en Afrique du 16 décembre 1992 ;

Dans le monde arabe, il y a la déclaration du Caire sur la protection des réfugiés et des personnes adoptées par le IV e séminaire des experts arabes sur les lois concernant l'asile et les réfugiés en Novembre 1992.

Pour une meilleure sensibilisation sur la question des réfugiés, le 20 juin de chaque année est célébré la journée du réfugié africain. Cette date coïncide avec l'entrée en vigueur de la convention de l'OUA avec sa ratification par les chefs d'Etat et de gouvernements.

Au Sénégal, c'est en 1982 avec l'éclatement de la crise casamançaise suite à la rébellion armée du Mouvement Des Forces Démocratiques de la Casamance (M.F.D.C.) que l'on a noté pour la première fois un déplacement massif de populations hors du territoire national principalement vers la Gambie et la Guinée Bissau pour y trouver refuge mais aussi à l'intérieur du pays plus précisément dans la commune de Ziguinchor et à Dakar. Ensuite il y a eu l'éclatement du conflit Sénégalo - mauritanien d'Avril 1989 qui a provoqué l'arrivée d'un nombre impressionnant de réfugiés négro - mauritaniens (66.078 personnes dont 13 000 enfants d'après le recensement effectué par le H.C.R en juillet 1996).

A la suite des conflits internes en Gambie, en Guinée Bissau, en Sierra Léone, au Libéria, en Côte d'Ivoire, au Tchad, au Cameroun, au Togo, ... Il y a eu un afflux massif des réfugiés de ces pays en direction du Sénégal qui demeure le quatrième pays d'accueil de réfugiés en Afrique de l'Ouest après la Guinée, la Sierra Léone et le Libéria (RADDHO, 2005). Notre pays est ciblé pour sa stabilité politique principalement. Cela peut d'ailleurs expliquer en partie la présence du H.C.R. qui a fait de Dakar sa capitale de l'Afrique de l'Ouest.

Les droits de ces personnes réfugiées sont garantis par la constitution du Sénégal qui reconnaît que «  la personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L'Etat a l'obligation de la respecter et de la protéger » (Titre II, Article 7). Cette même loi organique dans son préambule affirme l'adhésion du peuple Sénégalais à « la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 aux instruments internationaux adoptés par l'organisation des Nations Unies et l'organisation de l'Unité africaine notamment la déclaration Universelle des droits de l'Homme du 10 Décembre 1948 ... et la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des peuples du 27 juin 1981. »

Les demandeurs d'asile ont l'obligation de se faire enregistrer au niveau de la Commission Nationale d'Eligibilité au Statut de Réfugié (C.N.E.R) qui est un bureau administratif de dépôt pour les personnes demandant le statut de réfugié. Elle dépend du Ministère de l'intérieur et des collectivités locales.

Ainsi d'après les dernières statistiques, la C.N.E.R a enregistré 479 demandes d'asile en 2004 et 499 nouveaux requérants en 2005.

-c'est le décret 76-014 du 09 Janvier 1976 : relatif à la commission prévue à l'article de la loi numéro 68-27 du 24 Juillet 1968 portant statut des réfugiés qui a créé cette commission nationale d'éligibilité en a fixé le fonctionnement et les attributions.

Les membres qui y siègent sont composés d'un magistrat qui joue le rôle de président, un représentant du Ministre des affaires étrangères, un représentant du Ministre de l'intérieur, un représentant du Ministre de la santé publique et des affaires sociales et un représentant du haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés en qualité d'observateur.

La loi 75-109, du 20 Décembre 1975 : abrogeant et remplaçant l'article 3 de la loi numéro 68-27 du 24 Juillet 1968 portant statut de réfugiés dispose que la C.N.E n'émet désormais qu'un avis et seul le Président de la République décide, par décret, de l'admission d'une personne au bénéfice du statut de réfugié ou constate la perte de ce bénéfice.

Les voies de recours en cas d'un rejet de dossier par la C.N.E sont :

-l'appel de la décision au niveau de la C.N.E.R en première instance ;

-la saisie du conseil d'Etat pour excès de pouvoir,

-enfin, l'introduction d'un recours gracieux à l'adresse du Président de la République qui est le seul compétent à prendre l'acte juridique conférant au statut de réfugié au Sénégal sur avis de la commission.

Du 1er janvier au 20 juillet 2006, elle a reçu 113 demandeurs dont 04 enfants accompagnés. Ces derniers qui ont moins de 14 ans ne peuvent être, considérés comme des demandeurs d'asile. A leur arrivée, les demandeurs d'asile sont regroupés à titre transitoire au niveau du Bureau d'orientation Sociale (B.O.S) du H.C.R qui leur appuie dans les dépôts de dossier en vue de l'obtention du statut de réfugié.

Le H.C.R a développé un programme d'assistance en faveur des réfugiés établis au Sénégal qui se présente comme suit :

· Un projet d'assistance aux réfugiés de la vallée du fleuve qui se limite aux projets d'intégration mis en oeuvre au cours de la décennie écoulée principalement dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture mais également dans l'entretien des infrastructures communautaires telles que les puits ;

· Un projet d'assistance à quelque 1.066 réfugiés et 1950 demandeurs d'asile. ce programme a été repris en 2002 et comportait trois volets : l'assistance médicale aux réfugiés nécessiteux, l'assistance sociale aux réfugiés vulnérables notamment les femmes, les parents seuls, les enfants, les mineurs non accompagnés, les personnes âgées et les malades mentaux et enfin les activités génératrices de revenus.

· Un projet d'assistance à l'éducation : Il a pour but de financer l'éducation élémentaire, secondaire et la formation professionnelle. La priorité est accordée aux jeunes filles et femmes.

· Un projet d'assistance à l'éducation post - secondaire. Le H.C.R reçoit depuis 1993 du gouvernement allemand une contribution annuelle pour l'appui du programme spécial DAFI (Initiative académique allemande Albert Einstein pour les réfugiés). Le programme met chaque année des bourses d'études de niveau post secondaire et universitaire à la disposition des réfugiés nécessiteux et méritants.

L'ensemble de ces projets ont été mis en oeuvre par l'OFADEC (Office Africaine pour le Développement et la Coopération) partenaire opérationnel de la délégation du H.C.R au Sénégal. Il y a aussi l'assistance juridique offerte par les organisations de défense des droits de l'homme comme la RADDHO, Amnesty international ou le WARIPNET (Réseau Ouest Africain de ONG pour les réfugiés et personnes déplacées.)

Aussi, l'O.N.G. CARITAS a mis sur pied à Dakar une structure pour accueillir les demandeurs d'asile urbains : le P.A.R.I. (Point d'Appui pour les Réfugiés et Immigrants) crée en 1995 par les frères Taizé présents à Dakar.

Après un aperçu historique plus ou moins exhaustif sur la question des réfugiés, demandeurs d'asile et personnes déplacées et ses implications aux plans juridique, social, politique, économique et culturel, nous nous sommes amenés à nous poser la question de recherche suivante : « Quelles sont les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile âgées entre 25 et 50ans dans la ville de Dakar ? »

1-2 JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

L'intérêt du choix que ce sujet suscite en nous est important à un triple niveau : au plan personnel, professionnel et scientifique.

D'abord au plan personnel, nous sommes émerveillés par le nombre impressionnant de non sénégalais rencontrés dans les artères de la ville de Dakar qui déclarent avoir fui leurs pays pour cause d'insécurité. Notre curiosité intellectuelle nous a poussés à nous interroger sur les conditions de vie de ces personnes d'autant plus qu'il y a un grand nombre de femmes dans ce lot.

Aussi, les images des chaînes de télévision de populations dont des femmes et des enfants jetés hors des frontières de leurs pays parce que ne se sentant plus en sécurité chez eux et obligés de vivre ailleurs dans des conditions encore plus pénibles ont été un des facteurs déterminants du choix de ce thème.

De même, l'ENTSS étant une école multinationale, il nous arrive souvent d'entendre des témoignages émouvants d'étudiants provenant de pays en conflits sur les conditions dans lesquelles vivent les femmes et les enfants démobilisés par les guerres et contraints de chercher asile dans d'autres pays frontaliers.

Ensuite au plan professionnel en tant que futur travailleur social communautaire, nous avons jugé utile d'entamer un début de réflexion sur les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile pouvant contribuer un tant soit peu à redonner un souffle nouveau à cette catégorie de la population car, notre objectif est d'aider les individus, les groupes et les communautés confrontés à des problèmes sociaux. Et, force est de constater que les réfugiés constituent des groupes minoritaires défavorisés et vulnérables. Il s'y ajoute que le Sénégal est pratiquement entouré de foyers de tensions et par conséquent aura à recevoir sur son territoire un nombre de plus en plus important de demandeurs d'asile qui vivront à coup sûr dans les villes principalement à Dakar la capitale.

Enfin, au plan scientifique, ce présent travail devra permettre d'enrichir si minime soit-il les écrits sur la question. En effet, la quasi-totalité de la documentation consultée dans ce domaine traite en général des aspects juridiques et de la situation sociale des réfugiés sous le mandat du HCR. Même s'il existe une documentation spécifique sur les femmes, elle concerne globalement les femmes réfugiées vivant dans des camps. Donc, pour nous, ce mémoire n'est qu'un modeste début de réflexion qui, à coup sûr sera amélioré par des voix plus autorisées afin que la recherche puisse connaître d'autres avancées significatives dans ce domaine.

1.3- LA REVUE LA LITTERATURE

La revue de la littérature constitue une étape essentielle dans notre recherche. Elle fait l'état des lieux des connaissances sur la question à l'étude.

La recension des écrits délimite notre problème de recherche et permet de nous positionner par rapport aux études faites dans ce domaine.

Par les ouvrages, les résultats de recherche et les revues, elle nous a permis d'avoir une vision globale de notre sujet et a servi de cadre de référence pour l'interprétation des données recueillies.

Cependant, il convient de préciser que nous n'avons pas rencontré dans notre recherche un document traitant spécifiquement des demandeuses d'asile. L'essentiel des documents que nous avons consultés abordent de façon générale la question des réfugiés.

Robert Salomon (1963) dans son ouvrage intitulé «Les réfugiés » retrace l'historique de la question des réfugiés depuis le droit d'asile d'avant la première guerre mondiale jusqu'à la création du HCR et de l'UNRWA comme organes spécialisés de l'ONU. Il fait aussi la différence entre l'asile et l'apatridie pour ensuite mous entretenir des institutions de prise en charge des réfugiés en France. Il termine son livre sur la problématique des rapatriés (aide, intégration, etc.)

L'intérêt de cet ouvrage pour notre présente étude est de nous permettre d'avoir un net aperçu historique sur la question des réfugiés liée fondamentalement aux conflits internationaux d'où la création successive de divers organes de prise en charge des victimes et l'adoption de textes juridiques destinés à les protéger.

Cependant, l'auteur de ce livre ne nous propose pas dans son analyse des solutions concrètes pouvant réduire ou même arrêter le phénomène des réfugiés mais seulement se limite à une description historique de la question et des institutions de prise en charge des réfugiés. Aussi par rapport à notre thème d'étude, l'auteur ne traite pas des conditions de vie des femmes demandeuses d'asile.

La Division de la Protection Internationale de l'Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés (1997) a publié un livre intitulé « Recueil de traités et autres textes de droit international concernant les réfugiés et les personnes déplacées » .Ce recueil regroupe en un outil complet et pratique d'utilisation tous les instruments internationaux en la matière. C'est un répertoire de textes les plus récents de même que les sources les plus anciennes dont l'importance a été révélée ces dernières années.

Elle se compose de deux volumes consacrés respectivement aux instruments universels et régionaux.

Son utilité a été incontestable dans la réalisation de ce mémoire. En effet, nous nous sommes largement inspirés de ces textes juridiques au niveau de la position du problème en nous permettant de camper la situation d'ensemble de la question au plan juridique.

Tout de même, ce recueil présente l'inconvénient de ne faire aucun commentaire sur ces textes, ni faire établir un lien entre les instruments juridiques et la réalité concrète sur le terrain.

Il se borne seulement à une énonciation du contenu des textes actuellement en vigueur. Il ne prend pas non plus en compte les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile qui constituent notre cible.

L'ouvrage « les réfugiés dans le monde » publié par le HCR(2002) est important en ce qu'il retrace en détail l'histoire d'un demi-siècle d'action humanitaire internationale en faveur des réfugiés et autres personnes déplacées. Il décrit toutes les crises majeures auxquelles ils ont été confrontés durant cette période. Aussi, il permet de voir comment crise après crise s'est constitué un corpus en matière de droit des réfugiés et analyse l'évolution du comportement de la communauté internationale aux problèmes des migrations forcées. Enfin, il examine les liens fondamentaux entre les déplacements d'une part, et la paix et la sécurité internationale d'autre part.

L'importance que ce livre suscite pour notre travail est de nous permettre de faire le point sur la situation des réfugiés, mais aussi d'avoir une idée sur l'historique de l'action humanitaire internationale, des crises qui l'ont jalonnée et des instruments juridiques de protection des réfugiés qu'il a fait naître.

Néanmoins, cet ouvrage malgré sa densité reste muet sur les actions préventives que devrait mener la communauté internationale pour empêcher l'éclatement des conflits, ni des conditions de vie de personnes déplacées et demandeurs d'asile qui ne relèvent pas du mandat du HCR. En cela, il ne recoupe pas intégralement les préoccupations de notre sujet.

Meredeth Turshen et Clotilde Twagiramariya (2001) retracent la description et l'analyse de vécu des femmes en Afrique pendant les guerres civiles. C'est un recueil de reportages, de témoignages et d'études qui a bénéficié de la contribution des femmes du Tchad, du Liberia, du Mozambique, de la Namibie, du Rwanda, d'Afrique du Sud et du Soudan. Le livre rend compte des préjudices subis par les femmes confrontées à la guerre aussi bien comme combattantes que victimes (viol, déplacement et dispersion, esclavage sexuel, veuvage et isolement, santé et violence politique...).

Tout de même, les auteurs de ce livre font ressortir un aspect positif des conflits chez les femmes c'est-à-dire les transformer de leur situation de consommatrices à celles de productrices, les rendre autonomes et confiantes en elles-mêmes et par ricochet gagner d'autres types de pouvoir et de ressources qu'elles n'auraient pu acquérir en temps normal.

L'intérêt de cet ouvrage pour notre étude est de nous éclairer sur la situation socio-économique des femmes en temps de conflit aussi bien dans les camps de réfugiés que dans les zones de combat (moyens de subsistance, santé en particulier le Sida). Cependant les auteurs de ce livre restent muets sur l'éducation des enfants de ces femmes, l'habillement et le logement qui sont des domaines qui intéressent notre étude.

Jérôme Karimumuryango (2000) dans son ouvrage « Les réfugiés Rwandais dans la région de Congo Bukavu R.D.C. : La survie du réfugié dans les camps de secours d'urgence » expose d'abord dans un premier chapitre les besoins que le réfugié va chercher à satisfaire, fait une description du terrain de recherche ainsi que les principaux concepts à l'oeuvre dans cette analyse comme «  stratégie de survie », « logique des acteurs » et  « besoins ».

Le deuxième chapitre met en relief les actions tactiques entreprises par le réfugié pour assurer sa survie dans les quatre domaines suivants : aménagement et recherche d'espace, alimentation, ressources financières et enfin relations sociales dans un camp de secours d'urgence.

Quant au troisième chapitre, il cherche à analyser les causes ou les raisons profondes qui motivent ces actions tactiques de survie du réfugié dans le camp de secours d'urgence.

Ces conditions difficiles n'ont pas empêché aux réfugiés de contribuer au développement de la région : le commerce, l'agriculture et le transport ont prospéré pendant que la population autochtone, le H.C.R. et les O.N.G. humanitaires profitaient du savoir-faire des réfugiés employés dans les divers services mis en place par l'aide humanitaire.

L'intérêt que présente cet ouvrage pour notre recherche est de nous permettre de découvrir les conditions de logement, de nourriture et de travail de ces réfugiés mais aussi leur ingéniosité, leur capacité d'adaptation et d'autonomisation.

Cependant, par rapport à notre sujet, l'auteur traite des réfugiés vivant dans un camp de secours d'urgence alors que nous nous intéressons aux demandeuses d'asile vivant en ville.

Amadou Bal (1987) dans son article « Du droit d'asile » paru dans la revue EDJA s'intéresse d'abord aux fondements juridiques du droit d'asile que certains considèrent comme un droit de l'individu et d'autres un droit de l'Etat en nous présentant la qualité de réfugié, les causes de la déchéance de cette qualité et les limites partielles à l'expulsion.

Dans la deuxième partie de son exposé, Bal met face à face le droit d'asile et la coutume internationale pour mettre en évidence les raisons juridiques que brandissent certains auteurs pour nier l'existence d'un droit d'asile puis, il nous entretient de la pratique internationale et enfin du rôle du HCR dans l'assistance matérielle et juridique des réfugiés.

Cependant, malgré la pertinence juridique de son analyse, l'auteur ne propose aucune piste de solutions pouvant freiner le phénomène des réfugiés, ni régler la situation juridique des personnes à qui le droit d'asile n'est pas accordé et qui pourtant nécessitent un appui aussi bien matériel que juridique. Aussi ce document ne s'intéresse nullement aux conditions de vie des demandeurs d'asile en général ou des femmes en particulier.

Le rapport intitulé « les droits de l'homme n'ont pas de frontières » consacré aux réfugiés par Amnesty International (1997) rappelle les raisons qui poussent les gens à des migrations forcées. Il insiste sur la nécessité de les protéger et se penche sur le système qui devrait remplir cette fonction mais ne le fait pas toujours (HCR). Ce document montre que la question des réfugiés ne peut être résolue qu'à condition de s'attaquer aux violations des droits de l'homme qui ont crée ce problème aussi bien par les gouvernements que par les opposants armés.

La pertinence de cette étude par rapport à notre travail est liée aux recommandations généreuses des instruments juridiques universels de protection des réfugiés demandeurs d'asile et autres personnes déplacées dans leurs propres pays et les difficultés rencontrées dans l'application pratique de ces textes à l'échelle des pays riches comme pauvres. Ce qui provoque des dissuasions et des entraves de toutes sortes à l'encontre des demandeurs d'asile.

Cependant, les auteurs de ce rapport tout en insistant sur la nécessité d'assurer une protection à ces victimes des violations des droits de l'homme n'ont pas écrit sur les conséquences sociales, morales et même matérielles de la non prise en charge de ces demandeurs d'asile mais aussi des conditions dramatiques dans lesquelles ces populations sont appelées à vivre. Par rapport à notre thème d'étude, le document ne traite point des conditions de vie des femmes demandeuses d'asile.

Mouhamed Diallo (1993) dans son mémoire « Problèmes psychologiques des enfants réfugiés mauritaniens de la vallée du fleuve Sénégal et leurs conséquences » nous présente une étude permettant d'avoir un aperçu général sur la situation des enfants réfugiés mauritaniens quant à leurs conditions d'études, sanitaires, émotionnelles et affectives.

Il aboutit aux résultats que ces enfants souffrent d'une malnutrition qui influe négativement sur leurs rendements scolaires. En effet, leur intégration dans le système éducatif sénégalais est freinée par la langue d'enseignement qui est le français alors qu'ils ont commencé avec l'arabe au niveau de leur pays d'origine. A cela s'ajoutent les effectifs pléthoriques des classes pour les réfugiés, le manque de motivation des enseignants, etc.

Au plan émotionnel et affectif, l'absence des deux parents ou l'un des deux, le déracinement, les perturbations et l'insécurité inhérentes aux situations de réfugiés entravent durablement le développement physique, intellectuel, psychologique, culturel et social des enfants qui vivent une angoisse existentielle perpétuelle.

L'intérêt que ce mémoire apporte à notre étude est de mettre en évidence la situation sociale des réfugiés afin de mieux faire ressortir les problèmes que rencontrent les réfugiés dans l'éducation de leurs enfants.

En revanche, l'analyse de Diallo reste limitée par l'absence de perspectives de solutions durables à ces problèmes suite à la diminution progressive du budget du HCR et l'exigence de conditionnalités de la part des réfugiés pour un éventuel rapatriement vers leurs pays d'origine. De même ce mémoire passe complètement sous silence l'objectif de notre recherche à savoir les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile.

Mamadou WATT (1994) dans son mémoire intitulé « La participation des réfugiés Mauritaniens au développement socio-économique de Dagana à travers le projet CHR/OFADEC : périmètre de Dagana bis » aborde des tentatives d'autonomiser les réfugiés mauritaniens par le HCR à travers l'érection de périmètres maraîchers irrigués le long de la vallée du fleuve Sénégal et participer du coup au développement socio-économique de la localité. Cette initiative malgré sa générosité reste handicapée par des contraintes telles le défaut de sensibilisation des réfugiés, l'absence de formation de ces derniers et leur méfiance à l'égard du HCR.

Ce mémoire a l'avantage de mieux camper les fondements historiques du conflit sénégalo-mauritanien de 1989 et les préalables au rapatriement volontaire de ces réfugiés. Ces données nous ont été d'un grand apport au niveau des éléments de la situation sur le plan national.

Tout de même, l'auteur dans son analyse n'a pas fait allusion aux conditions de vie des réfugiés qui justifient la nécessité de les venir en aide encore moins de la situation sociale des femmes demandeuses d'asile, thème de notre étude.

Latsouk Gnilane Diouf (1998) dans son mémoire « La problématique de l'intégration, une réponse au problème des réfugiés : le cas des réfugiés résidant a Dakar » fait sienne la définition de l'intégration locale donnée par le H.C.R. qui consiste à « assister les gouvernements hôtes dans la mise en place de programmes permettant aux réfugiés d'être autonomes et d'atteindre un certain niveau de vie. »

A l'issue de ses enquêtes, l'auteur a montré que plus de 3 /4 des personnes dépensent leur argent exclusivement en nourriture et en frais de logement, 52% ne sont impliquées dans aucune activité de leurs quartiers, 56% n'ont pas adhéré dans aucune association et ne parlent aucune des langues nationales, tandis que 52% souhaitent leur réinstallation dans un pays tiers et 34% souhaitent la naturalisation.

La qualité des relations est plus positive pour la grande majorité des francophones alors que les anglophones éprouvent de réelles difficultés de cohabitation avec leurs voisins.

L'intérêt de ce mémoire pour notre étude est de nous éclairer sur le vécu quotidien des réfugiés et demandeurs d'asile dans les différents quartiers de Dakar, leurs modes alimentaires bref leur degré d'intégration dans la société sénégalaise.

Cependant, monsieur Diouf dans son analyse n'a pas abordé certaines questions qui nous préoccupent en particulier la question des femmes demandeuses d'asile quant à l'éducation de leurs enfants, leur santé, leur habillement, etc. Mais aussi, il ne fait pas la distinction entre un réfugié et un demandeur d'asile.

Aimé Samuel Saba (2002) dans son mémoire de D.E.A. sur « L'analyse des impacts environnementaux et sociaux de l'établissement des réfugiés mauritaniens dans le département de Podor, région de Saint Louis » retrace l'origine du conflit Sénégalo-mauritanien ayant entraîné un déplacement massif de populations au niveau de Podor dans la région de Saint Louis au nord du Sénégal.

Aussi, il fait état des problèmes environnementaux survenus après l'installation des réfugiés au niveau de la vallée du fleuve.

L'auteur montre aussi les différentes activités menées par les réfugiés pour la satisfaction de leurs besoins vitaux, de même que l'aide que le H.C.R. leur a apportée en matière de protection pour une intégration dans leur milieu d'asile.

L'intérêt de ce mémoire pour notre étude est de nous éclairer sur la manière dont ces populations parviennent à se prendre en charge dans un milieu qui leur est étranger, mais aussi comment leur présence représente un réel danger pour l'environnement et pour les populations autochtones qui vivent en grande partie des produits extraits de leur milieu naturel.

Toutefois, ce mémoire ne traite pas de la question des femmes demandeuses d'asile quant à leurs conditions de vie ; ce qui constitue pour nous le thème de recherche qui nous préoccupe.

Mame Anta Fall (2005) dans son mémoire intitulé « la situation sociale des réfugiés urbains demandeurs d'asile : cas des réfugiés de Dakar pris en charge par le P.A.R.I. » aborde la question des demandeurs d'asile vivant à Dakar dans des conditions socio-économiques dures. C'est pourquoi le P.A.R.I. leur offre une aide ponctuelle leur permettant de pouvoir entreprendre de nouvelles activités génératrices de revenus. Aussi, elle traite de la situation juridique de ces demandeurs d'asile en essayant de connaître les raisons pour lesquelles ils ne parviennent pas à obtenir le statut de réfugié comme l'absence de suivi de leurs dossiers et aux lenteurs administratives.

Le thème de ce mémoire qui semble être le plus proche du nôtre définit la situation sociale par rapport au logement, la santé, la situation socio-économique et la perception des réfugiés de leur situation. Elle a utilisé l'échantillon accidentel avec une taille de 12 réfugiés alors que nous avons privilégié la technique d'échantillonnage volontaire avec 13 sujets.

Cependant, l'analyse des conditions de vie ne dit rien sur la question spécifique des femmes. Aussi, elle ne parle pas comme dans notre recherche de la manière dont ces demandeurs d'asile arrivent à se nourrir, à assurer l'éducation de leurs enfants et s'habiller décemment. Ce qui à notre sens semble important.

Vinaha NARENTINOUDJOU (2006) dans son mémoire « La prise en charge des réfugiés vivant à Bangui par le HCR » nous entretient de la problématique des réfugiés à Bangui (capitale de la Centrafrique). Ce pays accueille des réfugiés de nationalités différentes : soudanais, tchadiens, Congolais de Brazzaville, Burundais et Rwandais. Le HCR leur vient en aide dans les domaines de la santé et des assistances financières. De même, elle analyse les besoins de réfugiés en matière de logement, de nourriture et d'habillement.

L'intérêt de ce mémoire par rapport à notre thème est de mettre en lumière la situation politique difficile dans tous les pays des grands lacs ayant abouti à l'arrivée sur le pays en juin 2005 de 27 748 réfugiés dont 21 681 vivent dans des camps et 2 748 demandeurs d'asile. En outre, l'analyse des conditions de logement, de nourriture et d'habillement intéresse aussi notre étude.

Cependant, le document traite uniquement de la question sociale des réfugiés relevant du mandat de HCR mais n'aborde en aucun point les conditions de vie des demandeurs d'asile encore moins des femmes qui nous concernent au premier plan.

1.4 CADRE CONCEPTUEL

Nous nous bornons à clarifier les concepts de « conditions de vie », de « demandeuses d'asile » et à énoncer leur relation.

1.4.1.LES CONDITIONS DE VIE

Selon le dictionnaire « Petit Larousse » (1993) ce sont l'ensemble des situations qui se présentent dans la lutte quotidienne pour la survie.

Pour le dictionnaire « Le Robert» (1994), les conditions de vie peuvent être considérées comme l'ensemble des facteurs économiques et sociaux caractérisant la vie d'un groupe social.

Abass Bousso AW (1993) dans son mémoire « conditions de vie et d'études des élèves des écoles coraniques de Yeumbeul à Dakar » traite des conditions de vie sous l'angle de la santé et de la formation.

Edwige Nse Beyeme dans son mémoire « les conditions de vie psychosociales des enfants naturels : cas du centre social mère Jean Gabriel Brenkle D'akele plaine Libreville » (2002) définit les conditions de vie psychosociales comme « la situation affective psychique dans laquelle évolue un individu ».

MPAWENIMANA Malina Yvonne dans « les conditions des femmes détenues au Sénégal : cas des détenues de la Maison et de Correction pour femmes de Rufisque (Dakar) » (2002) fait sienne la définition de « conditions de vie » contenue dans le vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de l'enfant qui présente les conditions de vie comme l'ensemble des facteurs économiques et sociaux caractérisant la vie d'un groupe social.

Pour sa part, Djimaileye Ngarbaroum (2006) dans son mémoire « analyse des conditions de vie des étudiants tchadiens à Dakar » décrit les conditions de vie en traitant des besoins physiques, des besoins physiologiques, des besoins économiques et des besoins sociaux de base des étudiants tchadiens à Dakar.

Selon « le Lexique des sciences sociales » (1986), les conditions de vie renvoient à un ensemble englobant le niveau et le genre de vie : Situation qu'une personne ou un groupe de personnes occupe dans une société.

Tenant compte de toutes ces définitions, nous entendons par « conditions de vie » la manière dont un être humain parvient à satisfaire ses besoins vitaux à savoir la nourriture, la santé, le logement, l'habillement, les conditions de travail et l'éducation de ses enfants.

DEMANDEUSE D'ASILE

L'asile selon « le petit Larousse » (1993) est un lieu où l'on peut trouver refuge, protection

Pour « le Robert » (1994), l'asile se définit comme un lieu où l'on se met à l'abri en sûreté contre un danger.

Le HCR définit une demandeuse d'asile comme une personne ayant fui son pays d'origine pour cause d'insécurité, qui a demandé le statut de réfugié dans un autre pays et qui attend encore que le gouvernement approprié prenne une décision à son sujet.

Nous reprenons pour notre compte cette définition du HCR qui nous paraît être en adéquation avec les objectifs de notre recherche.

Après avoir tenté d'éclairer les concepts de « conditions de vie » et celui de « femmes demandeuses d'asile», il convient de souligner le lien étroit qui existe entre ces deux concepts. En effet, ce sont les conditions de vie qui déterminent la qualité de vie c'est-à-dire le bien-être social chez ces femmes demandeuses d'asile.

1.5. OBJECTIF DE LA RECHERCHE

1.5.1. Objectif général

Il s'agit de cerner les conditions dans lesquelles vivent les femmes demandeuses d'asile âgées de 25 à 50 ans dans la ville de Dakar.

1.5.2. Objectifs spécifiques

1.5.1. Identifier les caractéristiques sociodémographiques des femmes demandeuses d'asile.

1.5.2. Décrire la situation socio-économique des femmes demandeuses d'asile

1.5.3. Proposer des suggestions et des recommandations permettant une amélioration des conditions de vie de ces femmes demandeuses d'asile.

Il sera traité dans cette partie l'univers de l'enquête, la population parent, la stratégie de recherche et enfin les limites et les difficultés rencontrées.

2.1 Univers de l'étude

Nous allons nous intéresser au cadre d'étude et à la population parent.

2.1.1 Le cadre de l'étude

Il s'agit de faire une description sommaire de la république du Sénégal avant de présenter la ville de Dakar pour terminer avec le Comité des Femmes Réfugiées et Demandeuses d'Asile au Sénégal.

2..1.1.1 Présentation du Sénégal

Nous allons aborder d'abord les aspects géographiques, démographiques et enfin les aspects socio-économiques.

a) Les aspects géographiques

Le Sénégal se situe à l'avancée la plus occidentale du continent africain dans l'océan atlantique au confluent de l'Europe, de l'Afrique et des Amériques et, à un carrefour de grandes routes maritimes et aériennes.

D'une superficie de 196 722 km2, il est limité au Nord par la Mauritanie, à l'Est par le Mali, au Sud par la Guinée Bissau et la république de Guinée, à l'ouest par l'océan atlantique sur une façade de 500 km.

La Gambie constitue une enclave à l'intérieur du pays. Il s'agit d'un pays sahélien dont le climat est caractérisé par l'alternance de deux saisons : une saison chaude et pluvieuse (hivernage) marquée par la circulation de la mousson et une saison sèche durant laquelle souffle les alizés continentaux à dominante Nord/ Nord -ouest. Trois fleuves le parcourent: le fleuve Sénégal long de 1700 km, le fleuve Gambie (750 Km) et le fleuve Casamance (300 km

La réalisation des barrages de Diama et de Manantali contribue à la maîtrise des ressources hydrauliques et partant au développement de l'agriculture, de l'élevage, de la navigation de l'approvisionnement en eau potable et en énergie pour les populations riveraines du fleuve Sénégal.

b) Les Aspects Démographiques

La population sénégalaise est estimée à 10. 564.303 habitants au 31 décembre 2004 avec un taux d'accroissement naturel de 2,4% en 1988 - 2002 (ANSD, 2005).

La densité moyenne de 51 habitants au km2 cache de fortes disparités régionales (un sénégalais sur cinq vit à Dakar).

Le Sénégal a une population très diverse composée d'une vingtaine d'ethnies dont les plus importantes sont les wolofs, les sérères, les peulhs, les diolas et les mandingues.

On rencontre trois grandes religions dans le pays : l'Islam, la plus importante concerne 95% de la population, le christianisme représente 4% et l'animisme 1%.

En ce qui concerne les langues, même si le français reste la langue officielle, le wolof est la langue la plus parlée car comprise par la majorité de la population.

c) Les aspects socio économiques

Le pays doit faire face à des défis socio-économiques multiples dont les plus importants sont d'ordre démographiques et économiques. D'une part il y a une forte croissance démographique indicateur qui se traduit par le poids important d'une jeunesse en age scolaire, la surcharge des établissements scolaires, l'inadaptation de la formation et de l'emploi, le développement du chômage des jeunes urbanisés et le sous emploi rural. L'agriculture représente un des secteurs essentiels de l'économie du pays avec une part relativement importante du PIB (20%). Par ailleurs, elle constitue un débouché privilégié pour les industries de base et le secteur commercial dont la vitalité est fortement liée au niveau des revenus du monde rural.

L'agriculture peu diversifiée souffre de beaucoup de maux comme sa dépendance de la pluviométrie, la vétusté du matériel utilisé, les sols lessivés, la faible utilisation des engrais, les problèmes d'écoulement des produits en particulier de l'arachide avec les bons impayés, etc.

Le Sénégal dispose d'un important cheptel reparti sur l'ensemble du territoire mais qui demeure inférieur à la croissance démographique plaçant le pays dans une situation de déficit en viande et en lait.

La pêche reste encore le premier secteur de l'économie nationale et continue toujours de créer des emplois (surtout la pêche artisanale) malgré le pillage systématique des ressources halieutiques par les chalutiers occidentaux du fait des accords de pêche mal négociés. Ce qui a eu comme conséquence une immigration clandestine à grande échelle de jeunes à bord d'embarcations de fortune vers les Iles canaries en Espagne.

Le tourisme aussi y joue un rôle économique très important (2ème secteur de l'économie nationale) mais doit être encadré pour protéger le pays contre le mimétisme, la dégradation des moeurs et la prostitution.

Par ailleurs, il paraît important de signaler le rôle intellectuel, culturel et diplomatique que joue le Sénégal sans commune mesure avec son poids économique ou démographique.

2-1-1-2 - Présentation de la ville de Dakar

Nous allons présenter un aperçu administratif et géographique de la ville de Dakar avant d'étudier la présentation humaine pour enfin terminer avec sa présentation socio- économique de la ville de Dakar.

a) Aperçu administratif et géographique

La ville de Dakar est divisée en 19 communes d'arrondissements réparties dans les arrondissements des Almadies, de Grand Dakar, des parcelles Assainies et de Dakar Plateau. Elle coïncide avec la circonscription administrative du département de Dakar. Elle est l'une des quatre départements que compte la région Dakaroise. Entourée par l'océan Atlantique sur ses limites Nord, Ouest et à l'Est par les villes de Guédiawaye et de Pikine, la ville de Dakar est comprise entre les méridiens 17°10 et 17°32 (longitude ouest) et les parallèles 14°53 et 14°35 (latitude Nord). Dakar présente des facteurs physiques et climatiques favorables : sols hydromorphes, alluvionnaires, mousson, alizé maritime, nappe phréatique peu profonde.

b) Présentation démographique

Au 31 décembre 2004, la population de la ville de Dakar était estimée à 1.009.256 habitants avec un taux d'accroissement naturel de 2,4% (ANDS, 2005). D'après la répartition de la population par groupe d'âge, les femmes en âge de procréer représentent 24% alors que la population des plus de 15 ans est estimée à 57%.

Du fait de ses fonctions de centre névralgique de la capitale du Sénégal, le département de Dakar bénéficie de la préférence des migrants des autres régions mais aussi des migrants externes.

Le développement du phénomène migratoire pose le problème des logements, des équipements collectifs (infrastructures des santé et scolaires), de la sécurité publique, de l'occupation irrégulière de l'espace et de l'insalubrité.

Le développement du phénomène migratoire pose le problème des logements, des équipements collectifs (infrastructure des santé et scolaire), de la sécurité publique de l'occupation irrégulière de l'espace et de l'insalubrité.

d-) Présentation socio-économique

Dakar comporte une zone urbaine relativement industrialisée. L'agriculture orientée particulièrement vers la production maraîchère a presque disparu du fait de l'exploitation démographique et l'extension de l'habitat sur les superficies agricoles.

La pêche surtout artisanale y joue un rôle très important et crée encore des emplois.

L'organisation du transport connaît beaucoup de difficultés malgré l'avènement de la société Dakar DEM-DIK qui a remplacé la SOTRAC et des minibus TATA. Elle est aggravée par la construction simultanée de l'autoroute Dakar-Diamniadio, de l'échangeur Malick Sy, des ponts de Colobane et Yarakh et de l'agrandissement de la corniche Ouest.

L'artisanat est fortement représenté à Dakar tout comme le secteur informel qui occupe la quasi-totalité des migrants venus des campagnes.

Dakar est aussi un lieu privilégié par les touristes du fait de ses multiples monuments et sites historiques mais aussi de son beau climat et de sa stabilité politique.

Cependant la ville de Dakar, souffre de plusieurs maux tels que la pollution l'insalubrité, l'écoulement des eaux de pluie, la forte concentration humaine, la cherté des logements, etc.

2-1-1-3 Présentation du comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile au Sénégal (C.F.R.D.A.S.)

Le comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile vivant au Sénégal a été créé le 08 Mars 2006 qui a coïncidé avec la journée internationale de la femme. Il regroupe prés de 150 membres dont 78 seulement bénéficient du statut de réfugié, le reste étant constitué de demandeuses d'asile. Son bureau est composé d'une présidente, de son adjointe, d'une secrétaire générale, d'une trésorière ? d'une porte parole et d'une commissaire aux comptes. Un seul des membres du bureau possède le statut de réfugié.

Cette association ne dispose pas pour le moment d'un récépissé de reconnaissance et a son siège social au niveau du B.O.S.

Ses objectifs majeurs sont entre autres la sensibilisation de l'opinion sur les dures conditions que vivent les femmes réfugiées et demandeuses d'asile, servir de leviers de pression pour contraindre les autorités étatiques Sénégalaises à octroyer à ces femmes demandeuses d'asile le statut de réfugiées, la prise en charge de certains de leurs problèmes sociaux les plus urgents, la promotion d'activités génératrices de revenus. Aussi le bureau du comité constitue un relais de communication entre le H.C.R et les différentes communautés de femmes réfugiées.

Les différentes nationalités représentées au niveau du comité sont : les Ivoiriennes, les Rwandaises, les Burundaises, les Sierra Léonaises, les Libériennes, les Mauritaniennes, les Guinéennes et les Congolaises.

Les activités déjà réalisées sont entre autres un projet de puériculture, une formation en éducation nutritionnelle chez les enfants de 0 à 5 ans, une autre sur la lutte contre le SIDA, et un séminaire sur genre et entreprise.

Le comité a bénéficié de l'appui de l'association Dakar Women Group qui lui a offert gracieusement du matériel de restauration. Le B.O.S leur a octroyé dans ses locaux une cuisine.

Les difficultés rencontrées dans l'atteinte des objectifs sont liées à des problèmes financiers. En outre ce comité ne dispose pas encore d'un fond de roulement.

Le comité se fixe comme perspectives immédiates la possibilité de prestation de service à temps plein et l'acquisition d'un centre d'action des femmes réfugiées et demandeuses d'asile pouvant servir à l'initiation et à la formation à des activités génératrices de revenus comme la couture, la broderie, la coiffure la teinture, etc.

2-2- La population parent

C'est l'ensemble des individus sur lesquels porte notre étude. Notre cible est constituée des femmes demandeuses d'asile et de la présidente du comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile.

Quant aux personnes ressources, elles sont composées de l'administrateur de la commission Nationale d'Eligibilité au statut de réfugié et des responsables du bureau d'orientation social du H.C.R.

2-3-La stratégie de recherche

La méthode et le type de recherche, la recherche documentaire, l'observation directe, l'échantillonnage, les instruments de collecte des données, l'administration des instruments et le mode d'analyse des données vont être étudiés.

2-3-1- La méthode et le type de recherche

La recherche qualitative est la méthode utilisée puisqu'il s'agit d'étudier des conditions. Tout de même, nous avons aussi besoin de la recherche quantitative dans l'étude des caractéristiques sociodémographiques.

C'est aussi une recherche de type descriptif d'autant plus que nous avons à analyser les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile c'est-à-dire leur logement, leur santé, leur nourriture, leur travail leur habillement et l'éducation de leurs enfants.

2-3-2 La recherche documentaire

Elle a constitué une étape primordiale dans l'élaboration du mémoire. Ainsi nous avons visité tour à tour les bibliothèques de l'E.N.T.S.S, de l'E.N.D.S.S, de la RADDHO, du CODESRIA mais aussi celle de l'université Cheikh Anta Diop.

Enfin, nous avons consulté au niveau de l'internet des sites qui traitent des réfugiés.

Au niveau de la bibliothèque de l'ENTSS, les documents suivants ont été consultés :

Fortin M.F., Le processus de recherche : de la conception à la réalisation, Décarie, Québec, 1995, 353 pages.

Lexique des sciences sociales, 3ème Edition de Grawitz, M.

« Les réfugiés » de Salomon R, collection QSJ, PUF, 1963, 168 pages

Les mémoires de :

Aw, A.B., « Les conditions de vie et d'études des élèves des écoles coraniques de Yeumbeul à Dakar », E.N.A.E.S, 1993, 46 pages.

Beyeme, E.N., « Les conditions de vie psychosociales des enfants naturels : cas du centre social Mère Jean Gabriel Brenkle, D'akebe-Plaine

Libreville, E.N.T.S.S, 2002, 70 pages.

Diallo, M., Problèmes psychologiques des enfants réfugiés Mauritaniens de la vallée du fleuve Sénégal, leurs conséquences, E.N.A.E.S, 1993,74 pages

Narentinoudjou, V., La prise en charge des réfugiés vivant à Bangui par le H.C.R., E.N.T.S.S, 2006, 69 pages.

Ngarbaroum, D., Analyse des conditions de vie des étudiants tchadiens à Dakar, E.N.T.S.S., 2006, 73 pages.

Yvonne, M.M., Les conditions de vie des femmes détenues au Sénégal : cas des détenus de la maison d'arrêt et de correction pour femmes de Rufisque (Dakar) E.N.T.S.S., 2002, 88 pages.

Watt M., La participation des réfugiés Mauritaniens au développement socio-économique de Dagana à travers le projet H.C.R./O.F.A.D.E.C. ; périmètres de Dagana bis, E.N.T.S.S, 1994, 39 pages.

- Les revues suivantes :

Réfugiés, que sont-ils devenus ? Les Réfugiés Hongrois, 50 ans plus tard, volume 3, Numéro 144, H.C.R, Génève, 2006, 31 pages

Réfugiés, Soudan ; La crise du Darfour, Volume 3, 136, H.C.R, Génève, 2006, 31 pages.

A la bibliothèque de l'E.N.D.S.S, l'ouvrage de Yamego, H., Repenser l'Etat Africain, ses dimensions, ses prérogatives, l'Harmattan, Paris, 1994, 235 pages a été consulté mais aussi le mémoire de Diouf, L.G., La problématique de l'intégration : une réponse au problème des réfugiés résidant à Dakar, E.N.D.S.S, 1998, 77 pages.

La bibliothèque de la RADDO nous a permis de lire des ouvrages publiés par le H.C.R comme :

Recueil de traités et autres textes de droit international concernant les réfugiés et les personnes déplacées publié par la Division de la protection internationale de l'Office du H.C.R., Volume I, Génève, 1997, 630 pages.

Les enfants réfugiés : Principes directeurs concernant la protection et l'assistance, Génève, 1994, 119 pages.

Les réfugiés dans le monde, cinquante ans d'action humanitaire, Editions Autrement, 2000, 333 pages

Les rapports qui y sont consultés sont :

Rapport trimestriel des jeunes défenseurs des droits de l'homme de la R.A.D.D.H.O, La protection et la promotion des droits des réfugiés et demandeurs d'asiles à Dakar (Sénégal), 2002, 09 pages H.C.R., Réfugiés au Sénégal, Dakar 2002, 09 pages.

Quant à la bibliothèque du CODESRIA, elle nous a permis de passer en revue le rapport d'Amnesty International, Réfugiés, les droits de l'homme n'ont pas de frontières, Editions Francophones d'Amnesty International, Paris, 1997, 147 pages de même que l'article de Bal A., Du droit d'Asile paru dans la revue E.D.J.A. n° 8, Décembre 1987, 28 pages.

Aussi un mémoire y a été consulté. Il s'agit de :

Saba, A.S., L'analyse des impacts environnementaux et sociaux de l'établissement des réfugiés Mauritaniens de Podor dans la région de Saint Louis, D.E.A, U.C.A.D. / I.S.T, Mars 2002, 63 pages

Au niveau de la bibliothèque de l'Université Cheikh Anta DIOP, les ouvrages consultés sont :

Karimumuryango, Les réfugiés Rwandais dans la région de Bukawu Congo R.D.C, La survie du réfugié dans les camps de secours d'urgence ; Edition Karthala et I.U.E.D, 2000, 138 pages.

Tursken M et Twagiramariya, Ce que font les femmes en temps de guerre : Genre et Conflit en Afrique, l'Harmattan, Avril 2001, 234 pages.

Enfin les différents sites consultés sur l'internet sont les suivants :

H.C.R : http : //www.unhcr.ch

H.C.R refmonde : http : //www.un.org

Nations unies : http : //www.un.org

2-3-3- L'observation directe

Nous avons pu la mener au cours de notre prise de contact avec nos cibles. Il s'est agi de façon discrète d'observer leurs conditions de logement, de l'entretien de leurs enfants, de leur alimentation, de leur habillement, etc

2-3-4 l'échantillonnage

Nous abordons la méthode, ensuite la technique et enfin la taille de l'échantillon.

2-3-4-1 La méthode d'échantillonnage

La méthode de la recherche étant qualitative, l'échantillonnage non probabiliste s'avère nécessaire. Elle correspond à ce que Chauchat appelle la méthode empirique. Selon cette dernière, « il n'est pas nécessaire d'avoir une base de sondage. Il suffit de connaître la répartition de cette population selon certaines variables.» (1985)

2-3-4-2 La technique d'échantillonnage

Compte tenu de la dispersion de nos cibles et de la sensibilité de certaines des questions qui ont été abordées, nous avons utilisé la technique de l'échantillon des volontaires qui « consiste à faire appel à des volontaires pour constituer l'échantillon ». (Beaud, 1984 : 185).

Nous avons profité des séries de réunion que le comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile tenaient au B.O.S pour les expliquer de façon claire les objectifs de notre recherche et ensuite soumettre le guide d'entretien à celles qui acceptaient volontairement de s'en ouvrir à nous.

2-3-4-3 La taille de l'échantillon

Notre étude étant d'orientation qualitative, nous n'avons donc pas besoin de base de sondage, c'est-à-dire le nombre exact de membres que compte le comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile. Ainsi, après s'être entretenu avec 13 sujets, nous avons constaté au fil des entretiens avoir atteint le seuil de saturation. Cela veut dire que les cibles avaient commencé à se répéter.

2-3-5-Les instruments de collecte de données

Notre principal instrument de collecte de données reste le guide d'entretien du fait de la méthode de notre recherche qui est qualitative et de type descriptif.

Le guide d'entretien présente l'avantage de pouvoir cumuler aussi bien des questions ouvertes qui sont les plus importantes et qui donnent à l'enquête toute la latitude de s'exprimer que des questions fermées qui font référence aux données factuelles.

2-3-6- L'administration des instruments

Compte tenu du fait que nos cibles sont éparpillées dans différents endroits de la ville de Dakar, nous jugé plus judicieux de profiter des séries de réunions du mois de Mars 2007 pour les rencontrer au niveau du B.O.S et s'entretenir avec ceux qui le souhaitent librement. La durée moyenne de chaque entretien varie entre 20 et 30 minutes.

2.3-7-Le mode d'analyse des données

Pour notre présente étude, nous avons opté pour la méthode d'analyse de contenu qui est « une méthode de classification ou de codification des éléments d'un message dans les catégories propres à mettre en évidence les différentes caractéristiques en vue d'en faire comprendre le sens » (Nadeau, 1987 :98).

Ici, il s'agit d'analyser les données à partir des récits de vie de nos cibles, de l'observation directe mais tout en leur garantissant l'anonymat et la confidentialité que requiert une telle démarche.

2-4- Les limites de la recherche et les difficultés rencontrées

L'une des premières limites de notre recherche qui est qualitative est que les données ne peuvent être généralisées ou extrapolées.

Autre limite non moins importante demeure la quasi-inexistence d'écrits spécifiques sur les femmes demandeuses d'asile. L'essentiel de la documentation consultée traite de la question des réfugiés en général. Cela nous a obligé à davantage parler de la situation des réfugiés surtout au niveau de la position du problème et de la revue de la littérature.

L'absence du point de vue de l'entourage de ces femmes demandeuses d'asile de même que le manque de continuité dans les observations et les entretiens c'est-à-dire l'ignorance des conditions dans lesquelles ces femmes ont débuté leur adaptation et leur survie restent des zones d'ombre qui mériteraient des éclaircissements.

Les difficultés rencontrées sont liées entre autres aux tracasseries administratives pour accéder à certaines bibliothèques mais surtout aux sources d'information au niveau du ministère de l'intérieur.

Cette partie aborde les caractéristiques sociodémographiques des femmes demandeuses d'asile interrogées, leurs conditions de vie et propose des solutions.

3.1 Les caractéristiques socio- démographiques des femmes demandeuses d'asile

Elle concerne la nationalité, l'âge, le lieu de résidence, la situation matrimoniale, le niveau d'études et le nombre d'enfants en charge.

3.1.1 La nationalité

Cette variable nous semble très importante dans la mesure où elle permet de connaître la composition de notre échantillon et les nationalités les plus représentées.

Tableau 1 : répartition des femmes demandeuses d'asile selon la nationalité

Nationalités

Effectif

Pourcentage

Ivoirienne

01

1,65

Sierra Léonaise

03

23,07

Libérienne

02

15,38

Congolaise de Brazzaville

01

01,65

Rwandaise

02

23,07

Burundais

01

01,65

Guinéenne

01

01,65

Mauritanienne

02

23,07

Total

13

100

Source : Enquête sur le terrain, Mars 2007

A la lumière des résultats obtenus, il s'avère que cinq sur les huit nationalités proviennent de l'Afrique de l'ouest. Les autres appartiennent à la région des Grands lacs comme le Rwanda, le Burundi et le Congo Brazzaville. La variété des nationalités confirme l'idée que le Sénégal est une terre d'accueil pour les réfugiés du fait de sa position géographique, mais aussi de sa stabilité politique. De même, toutes viennent de zones de conflits et déclarent avoir fui leurs pays pour cause d'insécurité.

D'ailleurs, le HCR a fait de Dakar sa capitale en Afrique occidentale.

3.1.2 L'age

Cette variable trouve son utilité dans le fait qu'elle nous permet de délimiter notre population cible qui concerne les femme demandeuses d'asile âgées de 25 à 50 ans vivant dans la ville de Dakar.

Tableau 2 : Répartition des femmes demandeuses d'asile selon l'age

Classe d'age

Effectif

Pourcentage

[25 - 30ans [

[31 - 35 ans [

[36 - 40 ans [

[41 - 45 ans [

[46 - 50 ans [

02

05

03

02

01

15,38%

38,46%

23,07%

15,38%

07,69%

Total

13

100%

Source : Enquêtes sur le terrain/Mars 2007

Ce tableau montre des femmes âgées entre 31 et 40 ans qui représentent 61,53% des personnes rencontrées. Elles constituent une couche sociale dynamique et consciente de ses responsabilités comparées aux plus de 50 ans qui sont inexistantes.

3.1.3 Le lieu de résidence

C'est une caractéristique nous permettant de saisir le degré de répartition de ces femmes demandeuses d'asile sur l'étendue du territoire de la ville de Dakar.

Tableau 3 : répartition des femmes demandeuses d'asile selon le lieu de résidence

Lieu de résidence

Effectif

Médian

Ouakam

Grand Dakar

Fass

Grand Yoff

Cambérène

04

02

03

01

02

01

Source: enquête sur le terrain/Mars 2007

Les femmes demandeuses d'asile sont éparpillées dans les différentes communes d'arrondissement de la ville. Même si elle reconnaissent à l'unanimité qu'elles peuvent trouver un logement moins cher dans la banlieue comme Pikine, Guédiawaye et Rufisque, elles ont toutes le souci d'habiter le plus possible du centre ville pour les activités économiques qu'elles peuvent y mener, mais aussi contourner les problèmes de transport.

Cette Libérienne explique :

5-28 : « Le métier de réparateur de chaussures que mène mon mari à l'université et le problème du transport pour notre enfant qui fréquente l'école de la Médina font que nous sommes obligés de chercher une chambre à Fass. C'est cher mais c'est mieux que Pikine ou Keur Massar »1(*)

3.1.4 la situation matrimoniale

Cette caractéristique permet de savoir l'environnement familial de notre cible mais aussi l'apport de ressources que peuvent bénéficier les mariées contrairement aux autres.

Tableau 4 : Répartition des femmes demandeuses d'asile selon la situation matrimoniale

Situation matrimoniale

Effectif

Pourcentage

Mariée

Divorcée

Veuve

07

02

04

53,84 %

15,38%

30,76%

Total

13

100%

Sources : Enquêtes sur le terrain/Mars 2007

Ce tableau révèle une prédominance des femmes mariées qui représentent les 53,84%, un fort taux de veuves (30,76%) deux divorcées et l'inexistence de femmes célibataires dans notre échantillon.

Des études ont montré que beaucoup de femmes ont perdu leurs maris dans les théâtres de combat et se voient obligées de chercher refuge ailleurs pour ne pas subir le même sort (Clotilde, 2001). Le choix d'un âge de départ assez avancé pour nos cibles (25ans) pourrait expliquer l'absence de célibataires dans l'échantillon. Ce choix se justifie par un besoin de notre part d'avoir affaire à des femmes responsables

3.1.5 : Le niveau d'études

Le niveau d'études permet de découvrir le degré d'émancipation d'une personne. C'est un critère déterminant dans l'étude des conditions de vie mais aussi de l'insertion économique et sociale.

Tableau 5 : Répartition selon le niveau d'études

Niveau d'études

Effectif

Pourcentage

.

 
 

Certificat de fin d'études élémentaires

02

15,38%

BEPC

06

46,15%

Baccalauréat

03

23,07%

Etudes supérieures

02

15.38

Total

13

100%

Source : Enquêtes sur le terrain 2007-05-22

Ce tableau révèle le niveau d'instruction assez appréciable de notre échantillon. En effet, il n'y a aucune analphabète dans ce groupe alors que 02 ont le certificat de fin d'études, 06 le B.E.P.C. et 03 le baccalauréat. 11 sur les 13 ont au moins le BEPC qui est au Sénégal l'équivalent du BFEM et que les 05 ont au moins le Baccalauréat. D'ailleurs, c'est fort de leurs niveaux d'instruction que ces femmes ont choisi la ville pour s'y installer par opposition aux réfugiés ruraux. Le réfugié urbain est donc un individu pour qui « sa fuite vers le pays d'accueil est un acte réfléchi et organisé ; il est plus instruit et plus ambitieux que ne le sont les réfugiés ruraux » (Mayer, 1984)

3.1.6 -Le nombre d'enfants mineurs en charge

Cette caractéristique trouve son utilité en ce qu'elle éclaire davantage les charges supplémentaires qui alourdissent la situation socio économique de notre population cible à savoir les femmes demandeuses d'asile.

Tableau 6 : Répartition des femmes demandeuses d'asile selon le nombre d'enfants en charge

Nbre Personnes interrogées

Garçons

Filles

Total

01

02

02

04

02

02

03

05

03

01

03

04

04

00

03

03

05

02

01

03

06

03

01

04

07

01

02

03

08

02

01

03

09

-

-

-

10

01

00

01

11

03

02

05

12

01

03

04

13

02

01

04

Total

20

23

43

Source : Enquête sur le terrain

Le nombre d'enfants moyen en charge atteint difficilement cinq. Dans la plupart des cas, il tourne autour de 03 parfois 04. Ce nombre relativement faible par rapport à nos réalités africaines trouve son explication dans le fait que nous avons affaire à des femmes cultivées capables de choisir le nombre d'enfants qu'elles désirent. Aussi, les difficultés dans lesquelles elles vivent peuvent aussi les obliger à avoir moins d'enfants. D'ailleurs beaucoup d'entre elles nous ont affirmé avoir fait leurs enfants au niveau de leurs pays d'origine. Cette Mauritanienne témoigne :

11-43 : « Les dures conditions d'existence à Dakar nous obligent à entretenir le moins d'enfants possible. C'est pourquoi j'ai opté pour la planification familiale malgré moi. »

3.2 Description des conditions de vie des femmes demandeuse d'asile

Nous allons aborder successivement les conditions dans lesquelles elles satisfont leurs problèmes de logement, de santé, d'éducation de leurs enfants, les différentes activités qu'elles mènent pour vivre l'habillement et enfin de nourriture.

3.2.1 Les conditions de logement

Elles portent sur le statut de résidence, le type de logement et le nombre de chambres, le montant du loyer et les difficultés rencontrées pour payer le logement et enfin les difficultés en matière de logement.

a) le statut de résidence

Toutes les femmes demandeuses d'asile interrogées sont des locataires. Même si à leur arrivée au Sénégal, elles ont été hébergées soit par des compatriotes ou des bienfaiteurs ; elles ont toutes fini par devenir locataires. Ce phénomène trouve son explication dans l'inconfort et la surcharge de dépenses qu'elles créent chez les familles d'accueil. Voici le témoignage d'une congolaise :

(7.26) « A mon arrivée à Dakar en 2003, j'ai été hébergé par un compatriote que j'ai rencontré par hasard dans la rue. Nous étions cinq mes trois enfants, mon mari et moi à partager une même chambre avec une autre famille de quatre membres.Cette promiscuité nous a obligé à chercher une autre chambre après deux semaines ».

b) le type de logement et le nombre de chambres

Elles habitent pour l'essentiel dans des maisons modestes au niveau des quartiers populaires comme Grand Dakar, Médina, Grand Yoff, etc.

A l'intérieur de ces maisons qu'elles partagent toujours avec d'autres locataires ou même avec les propriétaires, elles y occupent une chambre parfois deux au maximum avec tout ce que cela comporte comme promiscuité et insécurité. Le témoignage de cette libérienne est choquent :

3.9 « nous occupons deux chambres à Grand Yoff l'une pour mon mari, mon plus jeune enfant et moi, l'autre pour des deux filles et un garçon. Nous avons comme voisins plus d'une quinzaine de garçons qui se partagent les trois autres chambres à la maison. A plusieurs reprises mes filles ont échappé à des tentatives de viol. S'y ajoute que c'est une maison qui n'a même pas de portail. C'est vraiment difficile (silence). Au pays, nous avions deux maisons une dans la capitale Monrovia et l'autre en campagne ».

Ces propos complètent ceux d'une Rwandaise :

8-36 « nos voisins locataires Sénégalais nous traitent de tous les maux sans oublier les propriétaires des maisons qui profitent des retards de paiement pour nous soumettre à des chantages et autres harcèlements sexuels terribles. Certains nous assimilent à tout simplement des prostituées (visage renfrogné) ».

c) Le montant du loyer et les difficultés rencontrées dans le paiement

Le constant a été unanime que la location coûte chère à Dakar. Ainsi, les chambres varient entre 15 000f à 40 000f chez les femmes interrogées qui disent éprouver toutes les peines pour honorer leurs engagements à la fin du mois. Pour cette Mauritanienne :

11. 3  l'égoïsme et le refus de compréhension des propriétaires de maisons constituent des motifs de stress assez intenses chez nous. Dés le 05 de chaque mois, ce sont des menaces, des réprimandes et des paroles déplacées de toutes sorte ».

Une Libérienne affirme même que

4. 15 Pour échapper à la furie de mon bailleur, je suis parfois obligée de lui faire les yeux doux ! ! ! Eh bien je ne trouve pas d'autres solutions, sinon il va me mettre dehors (rires de mépris) pourtant c'est un notable très respecté dans le quartier

d) Les difficultés rencontrées en matière de logement

Ces difficultés tournent autour de la cherté du loyer, du manque de compréhension des propriétaires de maison, de la promiscuité des logements. A cela s'ajoute la cohabitation souvent difficile avec les autres locataires sénégalais.

Les difficultés de cohabitation sont surtout décriées par les ressortissantes des pays anglophones qui ont de réels problèmes de communication avec leurs voisins immédiats. Cette idée a été confirmée par Latsouk Gnilane Diouf (1998) dans son mémoire de fin d'études à l'E.N.D.S.S. lorsqu'il affirme que toutes les anglophones qu'il a eu à rencontrer éprouvent de réelles difficultés de cohabitation avec leurs voisins.

Les avances et autres harcèlements sexuels dont ces femmes subissent régulièrement méritent une attention particulière. Cette Ivoirienne résume toutes ces difficultés en une seule :

1-2 «L'absence de statut de réfugié fait que nous sommes tout le temps obligées de tout accepter car une fois à la police et que tu n'as pas de papiers en règle c'est soit la prison, ou le refoulement à la frontière. Voilà tout le problème».

3.2.2 La santé

Cette partie traite des maladies les plus fréquentes, les lieux de consultation et les appuis reçus de même que les difficultés rencontrées en matière de santé.

a) Les maladies les plus fréquentes

Les femmes à l'étude ont vécu plusieurs chocs psychologiques, assisté à des meurtres en série de proches, parfois victimes de viol. Ce qui fait qu'elles souffrent avec leurs familles de troubles de comportements, largement ignorées des populations autochtones.

Une Burundaise raconte

11. 5:   Parfois, il m'arrive de rester deux jours ou même à souffrir sans pouvoir dire exactement ou est ce ça fait mal quand je me rappelle de la mort par une agression sauvage de ma famille par une bande d'enfants armés de fusils d'assaut. Je ne sais pas comment j'ai survécu, j'ai eu tort de ne pas mourir (pleurs). 

Aussi, il y a des maladies tropicales comme le paludisme, les maux de ventre, les dermatoses qui sont aggravées par la promiscuité dans laquelle elles vivent.

b- Les lieux de consultation

Le centre social de Rebeuss géré le H.C.R. demeure le lieu de consultation le plus fréquenté par les demandeurs d'asile et leurs familles. La principale raison est que les consultations y sont gratuites et certains médicaments génériques offerts gratuitement. Il y a aussi la structure de santé Saint-Martin gérée par la CARITAS qui offre des premiers soins gratuits aux femmes bénéficiaires du P.A.R.I.

Les centres de santé et hôpitaux publics comme privés leur sont difficilement accessibles du fait de la cherté des soins qui y sont dispensés par rapport à leur pouvoir d'achat.

Aussi leur non prise en charge sanitaire par le H.C.R. les rend vulnérables à toutes les maladies.

c- Les appuis reçus et les difficultés rencontrées en matière de santé

Comme appui en matière de santé, les femmes demandeuses d'asile reçoivent des soins de base au niveau du B.O.S qui les oriente au niveau du centre social de Rebeuss qui leur fournit gratuitement des médicaments génériques. Il y a aussi l'intervention de l'église catholique à travers le P.A.R.I. qui oriente les femmes au niveau du centre de santé Saint-Martin pour une prise en charge de certaines maladies.

Comme difficultés rencontrées en matière sanitaire, nous pouvons citer une absence totale d'accompagnement psychosocial de ces femmes qui ont souffert de tant de traumatismes, leur non prise en charge par le H.C.R. en ce qui concerne les maladies nécessitant des soins intensifs et la cherté des hôpitaux.

3-2-3- l'éducation des enfants

Nous allons voir d'abord les types d'établissement fréquentés et le niveau d'étude des enfants, ensuite le financement des études des enfants et les soutiens reçus et enfin les problèmes rencontrés en matière d'éducation.

a-Les types d'établissement fréquentés et le niveau d'études des enfants

Les enfants des femmes demandeuses d'asile fréquentent presque tous les établissements d'enseignement public. Sur la totalité des femmes avec qui nous avons discuté, seule une à une de ses enfants en classe de CM2 qui étudie dans le privé. La scolarité est assurée par son parain. Selon une rwandaise, les raisons suivantes motivent le choix de l'étude publique :

7-19 : ce n'est pas un choix mais une nécessité. D'ailleurs même être dans le public est un luxe pour ces enfants parce qu'il a fallu beaucoup de négociations et l'aide du B.O.S. pour qu'on les accepte dans ces écoles. La raison est qu'ils n'ont pas un statut légal dans le pays. Et le droit à l'éducation ? Qu'est-ce qu'on en fait ?... 

Une autre sierra léonaise abonde dans le même sens :

4-26 : Pour contourner l'obstacle des papiers, je me suis fais couvrir par l'église pour pouvoir scolariser mes enfants, et beaucoup ont fait comme moi ».

En ce qui concerne les niveaux d'études des enfants, nous avons pu constater que l'essentiel est à l'élémentaire. Rares sont ceux qui dépassent le CM2

Cette mauritanienne trouve l'explication suivante

5-12 le système éducatif qui n'est pas le même que celui de la Mauritanie, ensuite il y a le problème de la langue de travail qui est ici le français alors que chez nous c'est l'arabe donc la différence est énorme..

Ce même problème est décrié aussi par toutes les femmes venant des pays anglophones comme cette libérienne.

3-13: nos enfants, avant de pouvoir suivre en classe ont trois grands obstacles à franchir : d'abord la langue de travail, ensuite réussir l'intégration sociale et enfin déjouer les moqueries et autres quolibets de leurs camarades de classe qui les traitent de « niakk » parfois sous l'oeil complice de la maîtresse ou du maître de classe.

Tout de même, certains enfants parviennent à dépasser l'élémentaire pour arriver dans le moyen, le secondaire et même parfois à l'université. Mais ce sont des cas très rares. Par contre, ils sont très nombreux au lycée ou à l'université, les élèves ou étudiants dont les parents ont le statut officiel de réfugié et qui bénéficient de bourses d'études de la part du H.C.R.

b- Le financement des études et les appuis reçus

Les enfants de ces femmes demandeuses d'asile n'ont droit à aucun soutien à titre de scolarité, ni de la part du H.C.R., ni de l'Etat sénégalais. Toutes les femmes interrogées déclarent soutenir à elles seules avec leurs maris la scolarité de leurs enfants à l'exception de cette congolaise

7-29 : Mes deux enfants ont à deux reprises reçu gratuitement des fournitures de la part de l'O.N.G. CARITAS.

c-Les problèmes rencontrés en matière d'éducation

Sur ce point, tous les avis sont convergents à savoir que la promiscuité dans les familles, les incompréhensions dans les écoles, la question du transport, et les problèmes de financement des études par les parents eux-mêmes ne facilitent pas la réussite scolaire.

Mais le problème le plus sérieux est noté chez les enfants des femmes venant de pays non francophones. En effet, toutes les femmes interrogées sur la question ont affirmé que leurs enfants, hormis, ceux qui ont commencé leurs études ici au Sénégal ne vont à l'école que parce qu'on ne peut pas les laisser dans les maisons sans rien faire.

Cette libérienne semble trouver la solution :

3-14   En tant qu'ex-enseignante, j'ai décidé de faire reprendre aux deux plus jeunes, le cours d'initiation.

3.2.4. Les conditions de travail

Il s'agit d'étudier les différentes activités que mènent ces femmes pour vivre, leurs revenus moyens, leurs autres sources de revenus et enfin les difficultés rencontrées dans le travail.

a- Les différentes activités menées

Pour survivre, ces femmes demandeuses d'asile sont obligées de mener des activités en adéquation avec leurs savoir et savoir-faire. Signalons qu'il s'agit, en tout cas pour ce qui concerne notre échantillon de femmes toutes instruites et dont la plupart ont eu à occuper des postes au niveau des administrations de leurs pays respectifs.

Cependant, une fois au Sénégal le contexte change. C'est pourquoi elles s'activent toutes dans l'informel allant de la coiffure à la teinture en passant par le petit commerce d'articles comme des chemises ou Tshirt ou même de denrées alimentaires.

Cette congolaise, ancienne infirmière diplômée déclare :

7-29 : faute de pouvoir trouver un contrat de travail au niveau des structures de santé du fait de ma situation juridique, je me contente de mon petit commerce qui constitue un appoint décisif dans l'entretien de la famille.

C'est sur ce même ton de résignation qu'a répondu une ivoirienne de 33 ans titulaire d'un Master II en droit international de l'environnement

1-5 : faute de mieux, je me consacre à la restauration.

Il en est de même pour cette autre sierra léonaise ancienne secrétaire de direction : 

2-10 : Je me suis reconverti par la force des choses en teinturière et coiffeuse, des techniques que j'ai apprises ici même grâce au H.C.R. 

b-Les revenus moyens

Les revenus que ces femmes tirent de leurs activités sont dérisoires par rapport à leurs charges. Pour elles, l'essentiel de leurs revenus est destiné à leur nourriture, au moment où la location et les autres frais de scolarité et de santé sont présents.

Cette sierra léonaise confirme :

2-11 : Mes revenus mensuels tournent autour de 35000 à 45000F; elles atteignent rarement 50000F alors que la location à elle seule me revient 30000F.Je ne sais pas ; je ne sais vraiment pas comment je parviens à tenir depuis 6ans que je suis au Sénégal. Heureusement que je ne me suis jamais livrée à la prostitution.

Ce sort est partagé par toutes les femmes rencontrées qui déclarent en moyenne pouvoir gagner jusqu'à 2000F par jour.

Par contre, c'est avec amertume que nous confie cette libérienne, veuve et mère d'une fille :

9-61 : C'est triste à raconter mais je vous avoue que je suis obligée de me prostituer pour vivre, et je ne suis pas la seule. La grande majorité des femmes demandeuses d'asile se livre à cette pratique. Elles ne vous le diront jamais mais c'est ça. Ce ne sont pas ces histoires de commerce ou de teinture qui les font vivre. »

Ce même son de cloche a été repris par une autre ivoirienne

6-29 : ce qui est plus grave, c'est que c'est une prostitution clandestine ; elles n'osent pas se faire consulter dans les structures de santé de peur d'être arrêtées.

Notons que ces propos n'ont pas été démentis par les autres femmes mais elles disent n'en faire pas partie.

c-Les autres sources de revenus

Ce sont les revenus autres que ceux issus du travail des femmes demandeuses d'asile. Ce sont soit l'apport des enfants, du mari, des voisins, des compatriotes, etc.

Pour les femmes rencontrées, seules celles qui vivent avec leurs maris ont reconnu disposer d'autres sources de revenus assez conséquentes. Elles sont constituées de deux mauritaniennes et d'une congolaise Le reste étant constitué de femmes mariées mais vivant seules, de divorcées et de veuves. Elles reçoivent de la part surtout de leurs compatriotes à travers les associations des communautés des appuis financiers en cas d'extrême nécessité.Cette même idée a été reprise par le H.C.R. (1994) qui affirme que : « Une famille monoparentale a beaucoup de difficultés à subvenir aux besoins des enfants. Un parent absent signifie moins de protection et de soins, moins de nourriture et de revenus, une perte de compétences et une surcharge de travail ».D'où l'importance de la vie en couple dans ces situations.

d--Les difficultés rencontrées en matière de travail

Les femmes demandeuses d'asile rencontrent énormément de difficultés pour effectuer correctement leurs activités. La principale est liée à l'absence de statut officiel de réfugié qui les met dans une situation d'inconfort total. Une burundaise confirme :

11-57 : je n'ose pas rentrer chez moi au-delà de 21 heures car si par malheur je tombe sur un rafle ça va se compliquer davantage pour moi. Les gens ne connaissent pas le récépissé que nous délivre la C.N.E.R. .

Une autre sierra léonaise d'ajouter.

8-36 : Dans le cadre de mon commerce, il m'est arrivé à plusieurs reprises qu'une personne me prenne mes marchandises et refuse de me payer mon argent sans que je puisse le contraindre en rien.

Aussi, il y a le problème de la prostitution clandestine à laquelle se livrent beaucoup de ces femmes pour pouvoir survivre. Ce fait, au-delà de son caractère immoral par rapport à la dignité humaine pose un autre problème de santé publique avec le risque de propagation des infections sexuellement transmissibles et en particulier du VIH/SIDA. En effet, des études ont montré l'effet multiplicateur qu'engendrent les conflits armés dans la propagation du SIDA avec les viols systématiques, les prostitutions forcées, l'esclavage sexuel, etc. (Clotilde, 2001).Or, la majeure partie de ces femmes sont entrées sur le territoire national à travers les frontières terrestres sans aucun test de séropositivité, d'où le danger qu'elles constituent en se livrant à la prostitution clandestine.

3-2-5- L'habillement

Nous allons étudier le mode d'habillement, puis la fréquence de l'achat des habits, ensuite les appuis reçus en matière d'habillement.

a- Le mode d'habillement

L'habillement constitue un élément important dans la détermination des besoins de base chez un être humain.

Ainsi, les femmes interrogées déclarent toutes préférer les modes d'habillement de leurs pays d'origine. Mais, compte tenu de leurs situations financières délicates, elles sont obligées de se rabattre sur les habits locaux. De l'avis d'une mauritanienne :

13-74 : Nous portons des habits locaux parce qu'ils sont plus à la portée de nos bourses, seulement il y a beaucoup de ces habits qui ne répondent pas aux normes édictées par la religion musulmane en matière d'habillement..

b- La fréquence de l'achat des habits

Pour toutes les femmes avec qui nous avons discuté, l'habillement ne constitue pas à leurs yeux une priorité. Raison pour laquelle la question de la fréquence ne se pose pas tellement à leur niveau. Tout dépend de la situation financière du moment. Mais pour cette sierra léonaise :

7-27 : Nous profitons des périodes de préparation des fêtes pour comme Noël, Pâques, la Tabaski entre autres pour bénéficier de la baisse des prix occasionnée par les soldes.

c- Les appuis reçus en matière d'habillement

La majorité des femmes n'ont jamais reçu d'appui en matière d'habillement. Les rares privilégiées à en avoir bénéficier le doivent à la CARITAS à travers le .PA.R.I. C'est le cas de cette rwandaise mariée et mère de trois enfants.

Il y a aussi des appuis en habillement entre personnes d'une même communauté comme le fait d'offrir une jupe ample à une femme de forte corpulence ou une robe serrée à une dame de petite taille.

d- Les difficultés en matière d'habillement

L'habillement demeure l'un des domaines où les femmes demandeuses sont confrontées à moins de problèmes. Cela s'explique par la prolifération dans tout Dakar des marchés hebdomadaires où l'on peut trouver des vêtements à la portée de toutes les bourses. Cependant, l'impossibilité pour elles de pouvoir toujours disposer des habits provenant de leur pays d'origine crée un grand vide en elles et les éloigne davantage des leurs.

3-2-6- La nourriture

La nourriture constitue un élément fondamental dans la détermination des conditions de vie chez une personne. Ainsi, nous allons, pour mieux la cerner, traiter des types de plats les plus consommés, puis le nombre de repas journaliers, ensuite les appuis reçus en matière de nourriture et les difficultés rencontrées.

a- Les types de plats les plus consommés

Toutes les femmes interrogées ont affiché leur préférence pour les plats des pays d'origine. Mais devant les contraintes financières auxquelles elles restent confrontées, les plats locaux s'imposent particulièrement. Ce changement d'habitudes alimentaires a provoqué chez ces familles beaucoup de malaises notamment des constipations, des maux de ventre ou des diarrhées. Mais au fil du temps elles déclarent s'adapter maintenant à la nouvelle situation. Une congolaise raconte :

7-28 Tout au début, mes enfants et moi souffrions tout le temps de troubles gastriques à cause du riz que l'on mangeait tous les jours mais par la force des choses nous y sommes habitués.

b- Le nombre de repas journaliers

Parmi toutes les personnes rencontrées, rares sont celles qui ont avoué pouvoir assurer les trois repas journaliers durant tout le mois. L'essentiel pour elles est d'avoir au moins le déjeuner et le dîner. Même certaines sont parfois obligées en période de vache maigre de préparer un seul plat toute la journée et d'en réserver une partie pour la nuit. Quant au petit déjeuner, cette libérienne confie :

8-49 : J'ai fini par perdre l'habitude. Je le laisse aux enfants quand ça existe, c'est du pain restant ou de la bouillie de riz avec du sucre. Chez moi, il n'y a ni qualité ni quantité.

Cette autre ivoirienne abonde dans le même sens

5-24 : la nourriture coûte excessivement chère à Dakar. Je ne vois aucune alimentation qui soit à bon marché. Dans un tel contexte, trouver la qualité relève de l'impossibilité ; le plus important c'est de trouver quelque chose à mettre sous la dent au jour le jour. (L'air triste)

c- Les appuis reçus en matière de nourriture

En matière de nourriture, ces femmes ont déclaré qu'elles n'ont reçu aucun soutien de la part d'une institution sauf de la part de l'O.N.G. CARITAS pour les bénéficiaires du P.A.R.I. à qui on distribue de temps à autre des vivres.

d- Les difficultés rencontrées en matière de nourriture

Elles sont nombreuses et variées. Elles traduisent fidèlement tout le mal vivre auquel ces femmes font face. Il s'agit ici de familles mal nutries qui ne disposent que du strict minimum pour pouvoir tenir. Les trois repas constituent un luxe pour elles. Les plats qu'elles consomment ne contiennent ni la quantité encore moins la qualité. Ce qui entraîne des conséquences néfastes sur la santé mais aussi sur le rendement scolaire des enfants comme le reconnaît le H.C.R. (1994) : « La malnutrition enfantine entraîne le développement mental et physique et accroît la vulnérabilité aux infections ».

Au total, après une analyse des conditions de vie des femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar à travers leur logement, leur santé, leur travail, leur habillement et enfin leur nourriture, il importe dès lors de proposer des suggestions et recommandations en vue d'améliorer leur vécu quotidien pour terminer avec le rôle du travailleur social dans cette entreprise.

- 3 / Suggestions et recommandations

Après avoir étudié les conditions de vie des femmes de demandeuses d'asile vivant à Dakar ; il importe de retenir qu'un seul mot résume leur situation : la précarité. Dés lors, il s'avère urgent de mettre en place des stratégies pour permettre aux demandeuses d'asile d'améliorer leur vécu quotidien ; ensuite favoriser leur autonomie et enfin préciser la place que le travailleur social aura à occuper pour la bonne marche de ce dispositif.

3 - 3 -1 -Stratégies permettant une amélioration des conditions de vie des demandeuses d'asile

Il s'agit de faire des propositions de solutions dans les domaines les plus urgents à savoir : le logement, la santé, la nourriture, le travail, et l'éducation des enfants. Quant à l'habillement, il est plutôt secondaire par rapport à la satisfaction des autres besoins.

a/ Le logement

Il constitue un problème crucial pour les demandeuses d'asile d'autant plus qu'il n'existe pas de camps de réfugiés classiques à Dakar. A ce titre, l'Etat, dans le cadre de sa politique sociale doit penser en partenariat avec le H CR et organismes de défense des droits de l'homme à créer des centres pouvant accueillir à titre transitoire les demandeuses d'asile en attendant que le statut de réfugié leur soit délivré ou non. De ce fait, il sera plus facile pour les services de sécurité d'exercer un meilleur contrôle sur elles. Avec le problème d'espace qui se pose à Dakar, ces centres seront décentralisés à l'intérieur du pays.

b/ La santé

Dans ce domaine, il est nécessaire de procéder à des contrôles de santé à toute personne provenant d'une zone de conflit et voulant chercher l'asile au Sénégal à titre préventif. Il sera aussi poursuivi les interventions des techniciens de la santé, du HCR, de la croix rouge, de l'Etat ou de tout autre organisme humanitaire dans ces centres d'accueil à créer. Les techniciens de la santé vont travailler en étroite collaboration avec des psychologues, sociologues et travailleurs sociaux pour une prise en charge psychosociale de ces femmes et leurs enfants.

Une attention particulière sera accordée aux victimes d'infection sexuellement transmissibles.

Il sera mis à contribution les services de la Direction de l'Action Sociale pour aider les femmes âgées ou handicapées mais aussi les services de la Direction de l'éducation Surveillée et de la Protection Sociale pour une intervention auprès des enfants ou des adolescents.

c/ La nourriture

Elle demeure un facteur essentiel dans la prévention des maladies mais aussi contribue grandement à accroître les rendements au travail. Pour cela, il y a lieu dès leur enregistrement au niveau de la C. N. E R de tenir compte de ces femmes dans la distribution de ces vivres qui sont réservés aux nécessiteux par la Direction de la Solidarité Nationale ou celle de l'Action Sociale avec la contribution du HCR, des organismes humanitaires de défense des Droits de l'Homme.

D'ailleurs, il est nécessaire que le HCR crée en son sein une structure qui sera chargée uniquement des demandeuses ou demandeurs d'asile et qui aura un fonctionnement souple car exigent des interventions urgentes et rapides.

Aussi, il faut sans cesse rappeler à ces bénéficiaires de cette aide alimentaire, son caractère transitoire d'où la nécessité de réfléchir dès à présent sur des solutions de prise en charge par elles - mêmes de leur nourriture.

d/ Le travail

La plupart des femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar ont des niveaux d'instruction assez appréciables et ont eu à exercer des activités professionnelles au niveau de leurs pays d'origine. Donc, il devient intéressant de faire profiter au Sénégal de leurs compétences. Pour cela, le recépissé de dépôt de demande d'asile délivré par la C.N.E.R.pourrait être reconnu comme valable et permettrait à son détenteur ou détentrice de pouvoir conclure un contrat de travail comme n'importe quel autre Sénégalais.

Aussi les Centres Départementaux d'Assistance et de Formation pour la Femme (C.D.A.F.F.) déjà existantes ou à créer pourraient être mises à contribution pour organiser ces femmes et les orienter vers les sources de financement disponibles. De même, dans le cadre de la politique de décentralisation, les collectivités locales par des actions de sensibilisation et d'information pourront être d'un apport matériel, financier ou technique non négligeable.

De ce fait, ces femmes demandeuses d'asile pourront largement contribuer au développement de beaucoup de secteurs d'activités économiques à travers leur savoir et savoir - faire qu'elles ont acquis depuis leurs pays d'origine comme c'est le cas des réfugiés Rwandais de Bukavu au Congo RDC qui, par leur ingéniosité ont contribué au développement de la région à travers le commerce, l'agriculture et le transport selon Karimumuryango (2001)

e/ L'éducation des enfants

L'éducation reste un facteur de paix, de progrès et de développement. A ce titre, celle des enfants des femmes demandeuses d'asile mérite une attention particulière de la part de tous les acteurs qui s'intéressent à cette couche de la population.

Ainsi, il importe dans un premier temps de les faire accepter dans les écoles Sénégalaises à partir du récépissé de dépôt de la demande d'asile des parents. Cela en vertu de deux principes : D'abord la lutte contre les enfants de la rue mais aussi l'objectif de la scolarisation universelle ; toutes des politiques initiées par le gouvernement. Une politique de plaidoyer s'avère nécessaire à ce niveau.

Pour régler le problème de la langue française, il est intéressant d'initier des cours de renforcement par petits groupes d'enfants d'un même niveau. Ces cours peuvent être dispensés par des femmes demandeuses d'asile ayant une maîtrise parfaite du français essayant au moins à exercer par le passé le métier d'enseignant.

Quant aux fournitures scolaires, en dehors de l'appui reçu par certains de la part des organisations, tout le monde pourrait bénéficier de la politique de gratuité des fournitures scolaires initiées par le gouvernement du sénégal dans le cadre du Programme Décennal de l'Education et de la Formation (P.D.E.F.)

Enfin, il serait utile de mener une politique d'information en direction des enseignants, des élèves et de la population toute entière sur la situation difficile que vivent ces personnes.

Le maître ou la maîtresse dans ses enseignements pourra se servir de l'enfant demandeur d'asile comme prétexte pour inculquer chez ses élèves l'esprit de paix, de tolérance, de compréhension, de droit à la différence, etc.

Autant de valeurs dont notre monde a besoin pour franchir les obstacles qui freinent l'accès au bien être individuel et collectif. En ce sens, il devient en lui-même un symbole et non plus un objet de quolibets.

3-3-2-Le rôle du travailleur social

Dans cette vaste entreprise visant à redonner un souffle nouveau à ces femmes, le travailleur social a un grand rôle à jouer. Il s'agit entre autres à partir des objectifs d'intervention communautaire, de favoriser d'abord la reconstruction de l'identité collective de ces groupes vulnérables par les deux aspects contradictoires de l'identité à savoir la différence en ce qu'ils constituent une population à part avec des problèmes spécifiques mais aussi la similitude parce qu'ils sont des êtres humains qui ne valent pas moins que les autres.

Ensuite, il doit se charger du renforcement des liens de solidarité déjà existants à travers les associations de femmes demandeuses d'asile et réfugiées des différentes nationalités par la multiplication des occasions de rencontres et d'échanges à partir de l'organisation régulière de cérémonies culturelles et autres manifestations. Il doit aussi veiller à l'insertion des personnes isolées dans ces réseaux de solidarité par la reliance. Ce qui à terme aboutirait à la naissance d'une communauté de situation appelée encore solidarité de classe selon la théorie marxiste.

Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il devient intéressant d'aborder la question du développement entendu ici au sens de transformation d'une société ; il doit mener à une amélioration des conditions de vie et à une répartition des richesses plus équitable.

Dés lors, le travailleur social se doit de privilégier dans un premier temps une intervention auprès des différents associations de femmes demandeuses d'asile et réfugiées des différentes nationalités.

Ainsi, il peut utiliser le modèle de réciprocité préconisé par William Schwartz qui a pour but la réalisation de soi par la réalisation du groupe. Le travailleur social dans ce modèle a un rôle de médiateur chargé de négocier les transactions troublées entre les femmes demandeuses d'asile et les divers systèmes utilisés dans ses relations avec la société : la C. N .E .R, les écoles, l'Etat à travers ses organes d'aide aux nécessiteux, le H. C.R, les organisations de défense des droits de l'Homme, etc.

Ce n'est qu'après tout ce travail que l'intervenant social s'attachera à faire coordonner l'ensemble des activités de ces groupes primaires au niveau du comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile qui se chargera d'apporter les problèmes les plus récurrents tels l'octroi du statut de réfugié à toute personne qui en remplit les critères à un niveau plus élevé. Dés lors, il pourra utiliser le marketing social ou modèle pour parvenir à ses fins. Il est important de rappeler à ce titre que toutes les actions qu'il aura à entreprendre doivent respecter les quatre étapes de la démarche du changement planifié : le diagnostic de la situation insatisfaisante, la planification de l'action, l'exécution de l'action et l'évaluation de l'action.

Le diagnostic consiste à collecter les données sur la situation, à les analyser, puis à mettre en relief les éléments les plus révélateurs et les plus significatifs.

La planification définit les objectifs, élabore des stratégies, choisit des moyens d'action, identifie les acteurs concernés, établit un plan d'actions, conçoit et prépare les outils nécessaires à l'action.

L'exécution est le moment où on met en oeuvre le plan d'action qu'on s'est tracé.

Quant à l'évaluation, elle permet de décrire les résultats obtenus, à les mettre en relation avec les objectifs qu'on s'était fixés et à chercher les facteurs ou les phénomènes qui expliquent ces résultats.

Conclusion Générale

La situation des réfugiés et demandeurs d'asile pose un véritable fléau pour toute l'humanité et entraîne des conséquences sociales dramatiques surtout au niveau des couches de la population les plus vulnérables comme les femmes et les enfants. L'Afrique reste le continent le plus touché par ce phénomène. Le Sénégal n'est pas en reste aussi du fait de sa position géographique et de sa stabilité politique, il demeure le quatrième pays d'accueil pour les réfugies en Afrique de l'ouest (RADDHO, 2005)

Ainsi dans cette étude, l'objectif de recherche utilisée a été l'analyse des conditions de vie des femmes demandeuses d'asile âgées de 25 à 50ans dans la ville de Dakar.

Pour ce qui est de la méthodologie, la méthode de recherche utilisée a été qualitative et de type descriptif. La technique d'échantillonnage utilisée est l'échantillon de volontaires avec 13 sujets enquêtés.

Les résultats de la recherche nous ont permis de découvrir que les femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar vivent des conditions dures tant au niveau du logement, de la santé, de l'éducation de leurs enfants, de leurs conditions de travail, de leur habillement que de leur nourriture.

D'abord au niveau du logement, elles sont confrontées à la cherté de celui-ci, à la promiscuité, l'inconfort, l'intolérance du voisinage et le manque de compréhension des propriétaires de maison. Toutes choses qui les exposent à une insécurité totale.

La santé aussi n'est pas en reste avec l'absence d'accompagnement psychosocial chez des personnes qui ont vécu beaucoup d'horreurs avant d'échapper in extremis à la mort. S'y ajoute que leur manque de moyens financiers pour se faire soigner dans les structures sanitaires du pays les rend encore plus vulnérables. Pour survivre, la prostitution à laquelle certaines d'entre elles se livrent demeure un problème de santé publique (propagation des IST) auquel il faut mettre un terme.

L'éducation des enfants aussi reste un goulot d'étranglement à faire face avec la non acceptation de ces derniers dans les établissements d'enseignement publique, la cherté des écoles privées, le problème de la langue française chez les anglophones et les arabophones, la stigmatisation dont ces enfants font l'objet dans les écoles, etc.

Il en est de même pour le travail avec l'absence du statut de réfugié qui les empêche de conclure des contrats de travail au Sénégal. Et pourtant il y a en beaucoup parmi elles qui regorgent de compétences dont le pays a besoin. La conséquence est la tentation pour certaines d'entre elles de se lancer dans la prostitution clandestine avec les risques dont nous avons cités ci-dessus.

L'habillement pour ces femmes constitue un problème moindre par rapport aux autres. Même si leurs préférences vont à l'endroit du mode d'habillement du pays d'origine, la situation difficile à laquelle elles font face les obligent à se tourner du côté du mode d'habillement local avec les vêtements qui coûtent moins chers au niveau des marchés hebdomadaires de Dakar.

Pour améliorer le vécu quotidien de ces femmes, un ensemble de suggestions et de recommandations ont été proposées dans les différents secteurs étudiés avec le rôle du travailleur social bien défini dans la mise en oeuvre de ces propositions de solutions.

De la même façon des modèles comme les objectifs spécifiques d'intervention communautaire et le modèle de réciprocité nous sont d'une grande utilité.

Au total, la question des femmes demandeuses d'asile demeure complexe. C'est pourquoi, elle mérite une réflexion plus poussée sur d'autres domaines les intéressant comme par exemple leur degré d'adaptation par rapport à la culture Sénégalaise, la perception qu'elles ont de la société Sénégalaise

Bibliographie

1 - Ouvrages

a - ouvrages généraux

- Fortin M, F, Le processus de recherche : de la conception à la réalisation,

Décarie, Québec, 1995, 353 pages

- Dictionnaire encyclopédique, Le Petit Larousse illustré, Paris, 1993, 1.784 pages

- Dictionnaire encyclopédique, Le Robert, Paris 1994, 2469 pages

Grawitz, M, Lexique des sciences sociales, 3éme Edition, Dalloz, Paris

1986, 381 pages

- Yameogo, H, Repenser l'Etat africain, ses dimensions, ses prérogatives,

L'Harmattan, Paris, 1994, 235 pages

b - Ouvrages spécifiques

- Division de la protection internationale de l'offre du HCR, Recueil de

traités et autres textes de droit international concernant les réfugiés et les personnes déplacées ; Volume I, Genève 1997, 630 pages.

- HCR, Les enfants réfugiés : Principes directeurs concernant la protection

et l'assistance, Genève, 1994, 119 pages

- HCR, Les réfugiés dans le monde, cinquante ans d'action humanitaire,

Editions autrement, 2000, 333 pages.

- Karimumuryango, Les réfugiés Rwandais dans la Région de Bukavu Congo RDC, La survie du réfugié dans les camps de secours d'urgence ;

Edition Karthala et IUED, 2000, 138 pages

- Salomon R, Les réfugiés, collection QSJ, PUF, 1963, 168pages

- Turshen M et Twagiramariya, Ce que font les femmes en temps de

Guerre : Genre et Conflit en Afrique, l'Harmattan, Avril 2001, 234pages

2 - Mémoires

-Aw, A.B., Les conditions de vie et d'études des élèves des écoles coraniques de yeumbeul à Dakar, ENAES, 1993, 46pages.

-Beyeme, E.N., Les condition de vie psychosociales des enfants naturels : cas du centre social Mère Jean Gabriel Brenkle D'akebe - Plaine - Libreville, ENTSS, 2002, 70pages.

-Diallo M., Problèmes psychologiques des enfants réfugiés mauritaniens de la vallée du fleuve Sénégal, leurs conséquences, ENAES, 1993, 74 pages Diouf, L.G., La problématique de l'intégration : une réponse au problème des réfugiés résidant à Dakar, ENDSS, Juillet 1998, 77pages.

-Fall, M.A., La situation sociale des réfugiés urbains demandeurs d'asile : cas des réfugiés de Dakar pris en charge par le P.A.R.I., E.N.T.S.S., 2005, 84pages.

-Narentinoudjou, V., La prise en charge des réfugies vivant à Bangui par le H.C.R., E.N.T.S.S, 2006, 69pages.

Ngarbaroum, D., Analyse des conditions de vie des étudiants tchadiens à Dakar, E.N.T.S.S, 2006,73pages.

-Saba, A.S., L'analyse des impacts environnementaux et sociaux de l'établissement des réfugiés mauritaniens de Podor dans la région de Saint-Louis, DEA, UCAD/IST, Mars 2002,63pages.

-Yvonne M.M., Les conditions de vie des femmes détenues au Sénégal : cas des détenus de la maison d'arrêt et de correction pour femmes de Rufisque (Dakar), E.N.T.S.S, 2002, 88pages.

- Watt M., La participation des réfugiés Mauritaniens au développement

Socio-économique de Dagana à travers le projet. HCR / OFADEC ; périmètre de Dagana bis, ENTSS, 1994, 39 pages

Rapports et Revues.

-Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, situation Economique et Social du Sénégal Edition 2005, 231 pages

-Amnesty International, Réfugiés , Les droits de l'homme n'ont pas de frontières, Editions Francophones d'Amnesty International, Paris, 1997, 147Pages

- Bal A., Du droit d'asile, Revue EDJA, n° 8, Décembre 1987, 28 pages

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- Rapport trimestriel des jeunes défenseurs des droits de l'homme de la RADDHO, La protection et la promotion des droits des réfugiés et demandeurs d'asile à Dakar (Sénégal), 2002, 09 pages

- Réfugiés, femmes au nom de l'éthique, Volume 1, Numéro 126, HCR, Genève, 2002, 31 pages

- Réfugiés, Que sont- ils devenus ? Les réfugiés Hongrois, 50 ans plus tard, Volume 3, Numéro 144, HCR, Genève, 2006, 31 pages

- Réfugiés, Soudan ; La crise du Darfour, Volume 3, Numéro 136 HCR, Genève, 2006, 31 pages

Webographie

HCR : http://www.unchcr.ch

HCR refmonde : http://www.un.org

NATIONS UNIES : http:// www.un.org

* 1 Le premier numéro est affecté à la répondante et le second correspond à la page de l'analyse verticale.






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