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Etude des conditions de vie des femmes demandeuses d'asile à Dakar

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par Demba DIOUF
Ecole Nationale des Travailleurs Sociaux Spécialisés(ENTSS) - Diplome d'Etat en Travail Social(D.E.T.S.) 2002
  

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- 3 / Suggestions et recommandations

Après avoir étudié les conditions de vie des femmes de demandeuses d'asile vivant à Dakar ; il importe de retenir qu'un seul mot résume leur situation : la précarité. Dés lors, il s'avère urgent de mettre en place des stratégies pour permettre aux demandeuses d'asile d'améliorer leur vécu quotidien ; ensuite favoriser leur autonomie et enfin préciser la place que le travailleur social aura à occuper pour la bonne marche de ce dispositif.

3 - 3 -1 -Stratégies permettant une amélioration des conditions de vie des demandeuses d'asile

Il s'agit de faire des propositions de solutions dans les domaines les plus urgents à savoir : le logement, la santé, la nourriture, le travail, et l'éducation des enfants. Quant à l'habillement, il est plutôt secondaire par rapport à la satisfaction des autres besoins.

a/ Le logement

Il constitue un problème crucial pour les demandeuses d'asile d'autant plus qu'il n'existe pas de camps de réfugiés classiques à Dakar. A ce titre, l'Etat, dans le cadre de sa politique sociale doit penser en partenariat avec le H CR et organismes de défense des droits de l'homme à créer des centres pouvant accueillir à titre transitoire les demandeuses d'asile en attendant que le statut de réfugié leur soit délivré ou non. De ce fait, il sera plus facile pour les services de sécurité d'exercer un meilleur contrôle sur elles. Avec le problème d'espace qui se pose à Dakar, ces centres seront décentralisés à l'intérieur du pays.

b/ La santé

Dans ce domaine, il est nécessaire de procéder à des contrôles de santé à toute personne provenant d'une zone de conflit et voulant chercher l'asile au Sénégal à titre préventif. Il sera aussi poursuivi les interventions des techniciens de la santé, du HCR, de la croix rouge, de l'Etat ou de tout autre organisme humanitaire dans ces centres d'accueil à créer. Les techniciens de la santé vont travailler en étroite collaboration avec des psychologues, sociologues et travailleurs sociaux pour une prise en charge psychosociale de ces femmes et leurs enfants.

Une attention particulière sera accordée aux victimes d'infection sexuellement transmissibles.

Il sera mis à contribution les services de la Direction de l'Action Sociale pour aider les femmes âgées ou handicapées mais aussi les services de la Direction de l'éducation Surveillée et de la Protection Sociale pour une intervention auprès des enfants ou des adolescents.

c/ La nourriture

Elle demeure un facteur essentiel dans la prévention des maladies mais aussi contribue grandement à accroître les rendements au travail. Pour cela, il y a lieu dès leur enregistrement au niveau de la C. N. E R de tenir compte de ces femmes dans la distribution de ces vivres qui sont réservés aux nécessiteux par la Direction de la Solidarité Nationale ou celle de l'Action Sociale avec la contribution du HCR, des organismes humanitaires de défense des Droits de l'Homme.

D'ailleurs, il est nécessaire que le HCR crée en son sein une structure qui sera chargée uniquement des demandeuses ou demandeurs d'asile et qui aura un fonctionnement souple car exigent des interventions urgentes et rapides.

Aussi, il faut sans cesse rappeler à ces bénéficiaires de cette aide alimentaire, son caractère transitoire d'où la nécessité de réfléchir dès à présent sur des solutions de prise en charge par elles - mêmes de leur nourriture.

d/ Le travail

La plupart des femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar ont des niveaux d'instruction assez appréciables et ont eu à exercer des activités professionnelles au niveau de leurs pays d'origine. Donc, il devient intéressant de faire profiter au Sénégal de leurs compétences. Pour cela, le recépissé de dépôt de demande d'asile délivré par la C.N.E.R.pourrait être reconnu comme valable et permettrait à son détenteur ou détentrice de pouvoir conclure un contrat de travail comme n'importe quel autre Sénégalais.

Aussi les Centres Départementaux d'Assistance et de Formation pour la Femme (C.D.A.F.F.) déjà existantes ou à créer pourraient être mises à contribution pour organiser ces femmes et les orienter vers les sources de financement disponibles. De même, dans le cadre de la politique de décentralisation, les collectivités locales par des actions de sensibilisation et d'information pourront être d'un apport matériel, financier ou technique non négligeable.

De ce fait, ces femmes demandeuses d'asile pourront largement contribuer au développement de beaucoup de secteurs d'activités économiques à travers leur savoir et savoir - faire qu'elles ont acquis depuis leurs pays d'origine comme c'est le cas des réfugiés Rwandais de Bukavu au Congo RDC qui, par leur ingéniosité ont contribué au développement de la région à travers le commerce, l'agriculture et le transport selon Karimumuryango (2001)

e/ L'éducation des enfants

L'éducation reste un facteur de paix, de progrès et de développement. A ce titre, celle des enfants des femmes demandeuses d'asile mérite une attention particulière de la part de tous les acteurs qui s'intéressent à cette couche de la population.

Ainsi, il importe dans un premier temps de les faire accepter dans les écoles Sénégalaises à partir du récépissé de dépôt de la demande d'asile des parents. Cela en vertu de deux principes : D'abord la lutte contre les enfants de la rue mais aussi l'objectif de la scolarisation universelle ; toutes des politiques initiées par le gouvernement. Une politique de plaidoyer s'avère nécessaire à ce niveau.

Pour régler le problème de la langue française, il est intéressant d'initier des cours de renforcement par petits groupes d'enfants d'un même niveau. Ces cours peuvent être dispensés par des femmes demandeuses d'asile ayant une maîtrise parfaite du français essayant au moins à exercer par le passé le métier d'enseignant.

Quant aux fournitures scolaires, en dehors de l'appui reçu par certains de la part des organisations, tout le monde pourrait bénéficier de la politique de gratuité des fournitures scolaires initiées par le gouvernement du sénégal dans le cadre du Programme Décennal de l'Education et de la Formation (P.D.E.F.)

Enfin, il serait utile de mener une politique d'information en direction des enseignants, des élèves et de la population toute entière sur la situation difficile que vivent ces personnes.

Le maître ou la maîtresse dans ses enseignements pourra se servir de l'enfant demandeur d'asile comme prétexte pour inculquer chez ses élèves l'esprit de paix, de tolérance, de compréhension, de droit à la différence, etc.

Autant de valeurs dont notre monde a besoin pour franchir les obstacles qui freinent l'accès au bien être individuel et collectif. En ce sens, il devient en lui-même un symbole et non plus un objet de quolibets.

3-3-2-Le rôle du travailleur social

Dans cette vaste entreprise visant à redonner un souffle nouveau à ces femmes, le travailleur social a un grand rôle à jouer. Il s'agit entre autres à partir des objectifs d'intervention communautaire, de favoriser d'abord la reconstruction de l'identité collective de ces groupes vulnérables par les deux aspects contradictoires de l'identité à savoir la différence en ce qu'ils constituent une population à part avec des problèmes spécifiques mais aussi la similitude parce qu'ils sont des êtres humains qui ne valent pas moins que les autres.

Ensuite, il doit se charger du renforcement des liens de solidarité déjà existants à travers les associations de femmes demandeuses d'asile et réfugiées des différentes nationalités par la multiplication des occasions de rencontres et d'échanges à partir de l'organisation régulière de cérémonies culturelles et autres manifestations. Il doit aussi veiller à l'insertion des personnes isolées dans ces réseaux de solidarité par la reliance. Ce qui à terme aboutirait à la naissance d'une communauté de situation appelée encore solidarité de classe selon la théorie marxiste.

Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il devient intéressant d'aborder la question du développement entendu ici au sens de transformation d'une société ; il doit mener à une amélioration des conditions de vie et à une répartition des richesses plus équitable.

Dés lors, le travailleur social se doit de privilégier dans un premier temps une intervention auprès des différents associations de femmes demandeuses d'asile et réfugiées des différentes nationalités.

Ainsi, il peut utiliser le modèle de réciprocité préconisé par William Schwartz qui a pour but la réalisation de soi par la réalisation du groupe. Le travailleur social dans ce modèle a un rôle de médiateur chargé de négocier les transactions troublées entre les femmes demandeuses d'asile et les divers systèmes utilisés dans ses relations avec la société : la C. N .E .R, les écoles, l'Etat à travers ses organes d'aide aux nécessiteux, le H. C.R, les organisations de défense des droits de l'Homme, etc.

Ce n'est qu'après tout ce travail que l'intervenant social s'attachera à faire coordonner l'ensemble des activités de ces groupes primaires au niveau du comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile qui se chargera d'apporter les problèmes les plus récurrents tels l'octroi du statut de réfugié à toute personne qui en remplit les critères à un niveau plus élevé. Dés lors, il pourra utiliser le marketing social ou modèle pour parvenir à ses fins. Il est important de rappeler à ce titre que toutes les actions qu'il aura à entreprendre doivent respecter les quatre étapes de la démarche du changement planifié : le diagnostic de la situation insatisfaisante, la planification de l'action, l'exécution de l'action et l'évaluation de l'action.

Le diagnostic consiste à collecter les données sur la situation, à les analyser, puis à mettre en relief les éléments les plus révélateurs et les plus significatifs.

La planification définit les objectifs, élabore des stratégies, choisit des moyens d'action, identifie les acteurs concernés, établit un plan d'actions, conçoit et prépare les outils nécessaires à l'action.

L'exécution est le moment où on met en oeuvre le plan d'action qu'on s'est tracé.

Quant à l'évaluation, elle permet de décrire les résultats obtenus, à les mettre en relation avec les objectifs qu'on s'était fixés et à chercher les facteurs ou les phénomènes qui expliquent ces résultats.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard