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Efficacité de l'Aide Publique au Développement: cas du Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Fatou Gueye
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA 2006
  

Disponible en mode multipage

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Présenté et soutenu par :
Fatou Gueye

Sous la Direction du :
Professeur Ahmadou Aly Mbaye
Agrégé des Sciences Economiques

Conférence des Institutions d'Enseignement et de
Recherche Economiques et de Gestions en Afrique
(CIERA)

Programme de Troisième Cycle Inter universitaire
(PTCI)

11ième promotion

Mémoire de Diplôme d'Etudes Approfondies

(DEA)

Spécialité : Economie Industrielle
Option : Economie Publique

THEME :

EFFICACITE DE L'AIDE PUBLIQUE AU
DEVELOPPEMENT (APD) : LE CAS DU SENEGAL

Année académique 2006-2007

Je dédies ce mémoire à mes grand-mère : madame Bineta Thiam Gueye et madame Coumba Kébé, pour l'éducation pour l'apport et leur amour qu'elles m'ont donnés.

Ce mémoire est dédié à mes parents : El Hadji Médoune Gueye et Coumba Kébé, pour leur réconfort et leur ambition pour que j'aille de l'avant dans mes études.

A mes frères et soeurs : Kéba, Marième, Babacar, Ablaye, Ndèye adama, Pape Omar et Ndèye Astou

Ames neveux : Mamadou Lamine Gueye, Souleymane Seck et Ousseynou Diankha A toute la famille Gueye, Kébé, Diankha, Ndiaye et Seck

Je remercie :

> Mon encadreur de mémoire, le Professeur AHMADOU ALY MBAYE, qui a bien voulu accepter de placer ce modeste travail sous son autorité. La qualité de son encadrement, sa rigueur, sa maîtrise dans ses enseignements, sa disponibilité et ses conseils judicieux m'ont été d'un grand apport. Je tiens à lui exprimer ma profonde gratitude.

> Le Professeur Mohamed Ben Omar NDIAYE, pour les conseils et sa parfaite

collaboration et sa disponibilité, qui m'ont permis de mener à termes ce travail

> Le Doyen Honoraire le Professeur Moustapha KASSE, pour son dévouement à ce

programme de troisième cycle

> A tous les Professeurs de la Faculté des Sciences Economiques

> A tout le personnel du CREA leur conseil : Mme Germaine Diaw, Mr Ahmady Diallo, Mr Ousmane Thiam, Mr Ludovic Ndour, Mme Ndèye Amy Diallo Sow, Mme Salimata Faye, Mme Marième Ndoye Faye

> Mes camarades de la onzième promotion : Ndoumbé, Ndèye Khady, Fatoumata Lamarana, Facinet, Bineta, Lamine, Khadim.

> A mes amis : Seyni Mbaye, Pape Massaer Mbaye, Abdoul Karim Gueye, Tacko Diop, Fama Diop.

INTRODUCTION

En ce début du troisième millénaire si féconde en réflexions sur la réforme de l'Aide Publique au Développement (APD), de nombreux acteurs du développement s'inquiètent de la réduction des engagements, voire le gel de certains programmes, après plusieurs décennies de coopération intensive. Une initiative d'autant plus justifiée que le paysage de l'appui au développement a beaucoup évolué ces dernières années en raison de la multiplication des acteurs et des institutions engagées dans la coopération. Rappelant le contexte dans lequel l'aide publique a évolué ces dernières années : la libéralisation économique et la démocratisation politique en Afrique sub-saharienne, ont conduit, depuis le milieu des années 80 à une profonde redistribution des cartes de l'aide tant au niveau des acteurs locaux que des donateurs.

On assiste actuellement à une réévaluation fondamentale des dispositifs d'aide, qu'ils soient bilatéraux ou multilatéraux. Cependant, un consensus existe aujourd'hui pour reconnaître que l'aide internationale octroyée aux pays pauvres, bien qu'ayant été sans conteste d'un apport substantiel pour la consolidation voire l'amélioration de leurs conditions sociales n'a pas pour autant atteint globalement, les résultats escomptés. Certes, les pays en développement les mieux gouvernés économiquement ont pu faire un usage combiné de l'aide et de leurs ressources propres pour accélérer leur croissance économique, s'insérer dans les circuits d'échanges mondiaux et sortir de la misère. Mais, la majeure partie des pays aidés, notamment en Afrique, sont encore pris dans la trappe de la pauvreté et ont peu de chance de réaliser les Objectifs Millénaires de Développement fixés pour 2015. L'Aide Publique au Développement (APD) ne peut constituer le seul moyen d'assurer le financement du développement, mais elle constitue la variable sur laquelle les nations ont un véritable et même devoir moral, au nom, aujourd'hui du bien de l'ensemble de la collectivité. En effet, l'APD reste la principale source de financement extérieure et les pays en développement et leurs partenaires sont obligés de miser sur l'aide pour briser le cercle vicieux de la faiblesse des revenus, de l'épargne et du manque d'investissement dans lequel de nombreux pays sont enfermés.

L'aide a pris le chemin de l'Afrique pour de multiples raisons, une d'entre elles étant le développement. Les pays africains comptent parmi les bénéficiaires d'aide les plus importants au monde. Beaucoup d'entre eux reçoivent un montant net d'aide au développement qui équivaut à 10% de leur Produit National Brut (PNB). En effet, sur la période 2000-2004, le

Mozambique, la République Démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie et l'Ethiopie sont les principaux bénéficiaires de l'aide en Afrique avec respectivement 1286,9 ; 1773,8 ; 1396,8 et 1269 millions de Dollars en moyenne (Statistiques UNCTAD, 2006). En outre, ces pays, du fait du risque de syndrome hollandais et des difficultés d'absorption des ressources extérieures, enregistrent une aide par habitant en moyenne très faible soit 17,6 Dollars par habitant pour l'Ethiopie et 38,6 Dollars par habitant pour la Tanzanie. Au rang de dixième des Pays les Moins Avancés à recevoir une importante masse d'aide, le Sénégal, du fait de sa situation géographique et sa stabilité politique n'est pas en reste. Il a bénéficié en moyenne entre 2000-2004 une aide de 555,2 millions de Dollars soit 51,1 Dollars par habitant (Statistiques UNCTAD 2006). Ce simple rappel sur l'importance des flux d'assistance reçus par le Sénégal illustre le malaise qui existe sur la scène internationale concernant l'efficacité de l'aide. De plus en plus, il est reconnu que le versement de l'aide extérieure n'a pas eu les résultats positifs escomptés tant sur la croissance économique que sur la réduction de la pauvreté dans la majorité des pays en développement, y compris africains. Bien sûr, il peut toujours être évoqué que les résultats auraient pu être pires (notamment en termes de recul de certaines maladies) en l'absence de cette aide, mais il n'en reste pas moins que le bilan global est décevant. En outre, les fondements économiques et les justifications de l'aide au développement étaient attaqués, avec la publication à la fin des années 1980 et au début des années 1990, d'études très critiques, soulignant son absence d'efficacité macro-économique (Mosley et al., 1987, 1992 ; Boone, 1996), ses effets potentiellement pervers pour les structures incitatives des pays en développement (Bauer, 1993 ; Berg, 1993 ; Thiel, 1996), les coûts sociaux et humains des ajustements structurels (Cornia et al., 1987), et l'échec des conditionnalités (Guillaumont et Guillaumont-Jeanneney ,1995 ; Berg, 1997 ; Collier, 1997 ; Collier et al., 1997). La remise en cause des fondements de l'aide, associée à la crise économique et aux contraintes budgétaires fortes pesant sur de nombreux pays donneurs, notamment les pays européens, ont entraîné à partir de 1992 une chute brutale des flux d'aide en direction des pays en développement. C'est dans cette conjoncture défavorable à l'aide internationale que la Banque Mondiale a relancé le débat sur l'efficacité de l'aide avec la publication de son rapport Assessing Aid (1998). Fondé sur les travaux de Burnside et Dollar (1997, 2000), ce rapport soutient que l'efficacité de l'aide en matière de croissance dépend de la qualité des politiques économiques des pays en développement, ouvrant ainsi la voie au principe de sélectivité des pays receveurs sur la base de ce critère. En outre, le rapport de Helleiner sur l'aide à la république-unie de Tanzanie et son suivi et le projet conjoint OCDE/PNUD concernant l'aide au Mali ont marqué le début d'une nouvelle approche

« officielle » de l'évaluation de l'efficacité de l'aide en Afrique, très différente de celle fondée sur le modèle de la conditionnalité.

Suite au programme d'ajustement structurelle, depuis 1980 le Sénégal met en oeuvre un vaste programme économique et financier appuyé par les institutions de Breton Wood notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI). Avec une bonne conduite dans le suivi et le respect des différentes mesures de réformes déclinées dans ces programmes économique et financier, le Sénégal est éligible depuis Juin 2000 à l'initiative Pays Pauvre Très Endetté (PPTE) afin de lui permettre d'assurer la viabilité à moyen terme de sa dette extérieure et pour soutenir les efforts de réduction de sa dette extérieure et du maintien de la viabilité de celle-ci. En 2001, le poids de la dette extérieure du Sénégal s'élevait à 2530,6 milliards de FCFA soit 81,2% du PIB. Suite à la dévaluation du FCFA, l'économie sénégalaise a renoué de nouveau avec la croissance en terme réel de 2,9% en 1994, de plus 5% entre 1995 et 2000 et à 6,2% en 2004. Ces résultats ont largement contribué au desserrement de la contrainte financière qui s'exerçait sur les finances publiques et de renouer de nouveau avec les partenaires au développement. Pour le financement de son développement, le Sénégal compte sur plus d'une dizaine de bailleurs bilatéraux (France, Canada....) et une quinzaine de partenaires multilatéraux (Banque Mondiale, Union Européenne ). Depuis des années, l'exécution des investissements publics accuse un écart considérable par rapport à la programmation. Une partie des ressources externes disponibles pour le financement des investissements publics se traduit par un taux d'utilisation relativement faible. Pourtant, le Sénégal fait partie des pays africains qui ont très tôt disposé d'un Système de Gestion des Finances Publiques (SGFP) et d'un Système National de Planification (SNP) conçus pour une bonne gestion des investissements publics de manière globale et détaillée.

L'intérêt porté à l'efficacité de l'aide s'explique par le fait qu'elle constitue réellement un soutien pour les populations bénéficiaires. Plus précisément, montrer que l'aide a été et peut être utilisée efficacement permet de justifier le maintien de flux d'aide significatifs. De récentes études font état du "Syndrome hollandais " (conséquence néfaste d'entrées de devises dans un pays) dans les pays qui recouvrent un volume accru d'aide par exemple le Burkina Faso, la Cote d'Ivoire, le Ghana, le Malawi, l'Ouganda, le Sénégal, le Sri Lanka et le Togo. Un autre constat est relatif au taux d'absorption pour le Sénégal des ressources de l'aide relativement faible enregistré surtout au niveau des partenaires multilatéraux. Avec un taux de décaissement de 18 à 12,7% entre 1999 et 2003 pour les projets financés par la Banque Mondiale, un taux de décaissement de 20% des projets financés par la Banque Africaine de

Développement. L'importance de cette étude réside aussi dans le fait que les facteurs socio- économiques ayant un impact sur l'efficacité de l'aide doivent être identifiés afin de lever les goulots d'étranglements qui entravent au développement du pays et de satisfaire à l'impatience de la population d'aspirer à une amélioration considérable de leur condition de vie. Mais aussi, selon Martin WOLF (2002) « l'aide au développement ne doit être polarisée vers ceux qui en ont le plus besoin mais plutôt vers ceux qui sont capables de l'utiliser plus efficacement ».

Le but de ce présent travail est donc de déterminer l'impact de l'Aide Publique au Développement sur la croissance économique et sur l'offre de biens publics tel que la santé et l'éducation. De manière spécifique, il s'agira d'apporter des éléments de réponses aux questions suivantes :

· l'aide affecte-t-elle positivement et significativement le taux de croissance économique du Sénégal ?

· l'aide contribue-elle à une amélioration du bien être de la population ?

Pour atteindre ces objectifs, les hypothèses suivantes seront testées : H1: l'APD affecte positivement et significativement le taux de croissance économique par les canaux de l'investissement, les importations et les dépenses publiques. H2 : L'aide représente la principale source de financement des secteurs sociaux tels que l'éducation et la santé.

Ce travail est organisé comme suit : le premier chapitre examine l'évolution de l'aide et des indicateurs économiques au Sénégal ; le second chapitre est consacré à la revue de la littérature et enfin, les résultats économétriques obtenus et les implications de politiques économiques sont exposés dans le troisième et dernier chapitre.

Chapitre 1 : Evolution de l'Aide et des Indicateurs économiques au Sénégal

L'Aide Publique au Développement (APD) peut être définie comme l'ensemble des apports de ressources fournis à un pays par un autre pays ou un organisme multilatéral. L'Aide est un recours pour les pays africains afin de sortir du cercle vicieux de la pauvreté. L'Aide au Développement est constituée par l'Aide Publique au Développement (APD) et de l'Aide Privée. Mais tout au cours de ce travail nous allons nous intéresser à l'APD car elle a fait l'objet de nombreuses discussions lors des grands sommets, elle constitue aussi un véritable espoir pour les Pays les Moins Avancés pour atteindre les Objectifs Millénaires de Développement d'ici 2015. Par ailleurs, l'aide a pris le chemin de l'Afrique pour de nombreuses raisons dont la principale est le développement. L'objectif de l'aide est d'élever le niveau de vie et de réduire la pauvreté. C'est la raison pour laquelle les pays africains recouvrent un montant net d'APD équivaut à 10% de leur Produit National Brut.

Le Sénégal, du fait de sa situation géographique et de sa stabilité politique ne fait pas exception. Dans la section 1 qui suit, le contexte économique de l'aide est passé en revue avant d'analyser dans la section 2, son évolution et sa répartition sectorielle. Finalement, dans la section 3, le dispositif d'orientation de l'aide est examiné.

Section 1 : Le contexte de l'Aide Publique au Développement

Le Sénégal est l'un des pays les plus stables de l'Afrique. Le Sénégal est également un pilier du développement économique de la région sub-saharienne et joue un rôle prépondérant dans son processus de développement, puisqu'il coordonne ce qui se fait et travaille en étroite collaboration avec ses partenaires internationaux dans un grand nombre de domaines. Ainsi, l'économie sénégalaise est en pleine croissance, mais le revenu qui en résulte n'est pas réparti équitablement, faisant du Sénégal l'un des pays les plus pauvres. L'Aide Publique au Développement reçue par le Sénégal s'inscrit dans un contexte d'amélioration des indicateurs macroéconomiques et de réduction considérable de la pauvreté.

1.1. Les performances macroéconomiques

Depuis 1960, l'économie sénégalaise est marquée par une croissance de la population en moyenne annuelle plus rapide que celle du PIB brut, (respectivement +3% et +2,6%).

L'économie sénégalaise souffre principalement d'un manque de compétitivité qui entraîne un déficit extérieur persistant. Les coûts des facteurs de production sont relativement élevés (salaires, matières premières, frêt) et handicapent la croissance du Sénégal. Les exportations sont faibles en volume et ne sont pas suffisamment diversifiées. Les flux de capitaux privés restent modestes. Pendant longtemps, l'économie sénégalaise a privilégié le maintien du niveau de consommation au détriment de l'épargne et de l'investissement. Le secteur productif n'est pas suffisamment performant. L'agriculture, insuffisamment diversifiée et modernisée, reste encore fortement dépendante des conditions climatiques. Elle connaît une baisse de la production par tête et sert de plus en plus à l'autoconsommation devant la faiblesse des investissements et le manque de compétitivité des filières d'exportation (DPS, Notes de conjoncture 2004-2005).

En vue d'approfondir les réformes entamées au lendemain de la dévaluation du FCFA, le gouvernement du Sénégal a élaboré le document-cadre de politique économique à moyen terme 1998-2000 présenté au cours de la IX réunion du groupe consultatif tenue à Paris en Avril 1998. A la suite de cette rencontre, la communauté internationale a réitéré son adhésion et son appui aux options stratégiques de développement du Sénégal. Ainsi, le pays a bénéficié des conditions de Naples permettant d'alléger la dette extérieure, d'une part, et d'autre part, d'un soutien financier pour le financement des projets d'investissement. Par ailleurs, des réformes structurelles importantes ont permis la mise en place progressive d'un environnement favorable au développement de l'initiative privée, une accélération d'une croissance plus forte et mieux répartie.

1.1.1 Evolution de la croissance économique

Dans l'ensemble le profil de croissance de l'économie sénégalaise se caractérise par un faible taux de progression du PIB, une hypertrophie des activités tertiaires et informelles, un bas niveau des taux d'investissement et d'épargne et une forte incidence sur la pauvreté et les inégalités. Depuis le début des années 60 jusqu'au milieu des années 90, le taux de croissance du PIB est marqué par d'amples fluctuations. De 2,2% par an dans la période 1960-69, il est passé à 3% en 70-79 (voir graphique 1) avant de chuter à 1,8% en 1980-84 et de remonter légèrement à 2,2% en 1985-93. Depuis la dévaluation du FCFA en 1994, l'expansion apparaît plus soutenue et un peu plus vigoureuse que par le passé, avec un taux de croissance du PIB de l'ordre de 5% par an en moyenne. Pour la première fois dans l'histoire économique du

Sénégal indépendant, le taux de croissance du revenu par tête a ainsi pu se maintenir à plus de 2% pendant une dizaine d'années successives. Ainsi, le PIB a connu un taux de croissance annuel moyen de 4,2% entre 1996-2000.

Graphique 1 : Evolution du taux de croissance économique du Sénégal de 1970 à 2002

20 15 10 5 0 -5 -10

 
 

70 75 80 85 90 95 00

Taux de croisance du PIB

Source: World Development Indicators, Banque Mondiale (BM) Cd-rom (2005).

Cette croissance est surtout tirée par le secteur tertiaire dont la part dans le PIB est supérieure à 43% sur la période considérée. En ce qui concerne les secteurs primaire et secondaire, ils ont connu une croissance rapide qui s'établit à 4,7% et 4,4% respectivement, mais leur part dans le PIB n'atteint pas le seuil de 20% dans la mesure où elle se fixe à 17,7% pour le primaire et à 18,9% pour le secondaire pour l'année 2000. Par ailleurs, l'année 2002 est atypique dans la mesure où le rythme de la croissance s'est fortement ralenti. Les difficultés de la campagne agricole ont eu pour conséquence un net recul de la valeur ajoutée de l'agriculture (-32,2%) et du secteur primaire (-20,6%). Ainsi, en dépit d'une forte croissance du secondaire (9,8%) et du tertiaire (5,5%) (Voir tableau 1), le PIB n'a augmenté que de 1,1%, soit le taux de croissance le plus faible enregistré depuis la dévaluation.

Tableau 1: Origine du Produit Intérieur Brut

 

1996-2000

2001

2002

2003

 

%PIB

Taux de

croissance

%PIB

Taux de

croissance

%PIB

Taux de

croissance

%PIB

Primaire

4,7

17,7

3,3

18,0

-20,6

14,1

20,5

15,4

Agriculture

6,0

9,5

3,0

10,2

-32,2

6,8

36,3

8,1

Elevage et Chasse

3,9

5,2

4,5

5,2

-6,4

4,8

5,5

4,8

Sylviculture

1,2

0,8

3,0

0,7

2,3

0,7

4,0

0,8

Pêche

1,4

2,2

2,3

1,8

-6,4

1,7

6,5

1,7

Secondaire

4,4

18,9

4,3

18,9

9,8

20,5

3,7

19,9

Activité extractive

6,1

1,3

0,7

1,4

11,3

1,5

4,5

1

Fabrication de

corps gras

alimentaire

-0,2

0,3

6,2

0,3

-9,6

0,3

-35,0

0,1

Energie

5,7

1,9

6,7

2,0

-2,7

2,0

10,2

2,1

Autres industries

2,7

12,0

6,1

11,7

11,5

12,9

1,4

12,1

BTP Matériaux de construction

11,6

3,3

-1,0

3,5

12,4

3,9

10,5

4,6

Tertiaire

4,7

43,4

4,1

43,1

5,5

45,0

4,8

44,2

Commerce

3,2

18,5

1,7

17,4

5,9

18,2

5,0

18,1

Transport Télécommunication

7,1

6,3

14,1

7,3

5,8

7,6

7,0

7,2

Education

-0,3

3,1

5,3

2,9

5,1

3,0

3,0

3,7

Santé

-0,8

1,3

7,0

1,2

5,1

1,2

3,7

1,4

 

Source : DPS (MEF), 2003

1.1.2 Les finances publiques

La politique des finances publiques s'articule essentiellement autour des axes suivants : l'assainissement des finances publiques, la réduction des taxes sur les importations en particuliers, la consolidation de l'épargne publique pour le financement des investissements, la satisfaction de la demande sociale et le financement des infrastructures de base nécessaires à l'amélioration de la compétitivité de l'économie. Les finances publiques sont marquées par une nette amélioration depuis la dévaluation du FCFA. En dépit, de la persistance de certaines contraintes (étroitesse de l'assiette fiscale et répartition inégale de l'effort fiscal), le Sénégal enregistre une pression fiscale relativement élevée par rapport à celle des autres pays de l'UEMOA. Celle-ci est passée de 17,8% en 2001 à 18,1% en 2002. Par ailleurs, l'inflation enregistrée est relativement faible en raison des dispositifs institutionnels de la zone FCFA et des réformes mises en oeuvre depuis le début des années 80. L'inflation est de l'ordre de 0,7% en 2000, s'est élevé à 3% en 2001 puis 2,3% en 2002 et toujours inférieure à 3% en 2005.

Cependant la tendance à long terme de la balance des biens et services révèle qu'elle est structurellement déficitaire (-12,9 en 2000 ; -11,4 en 2001 ; -11,4 en 2002 ; -15,5 en 2003 ; -

13,0 en 2004) (statistiques BCEAO, 2005). La dévaluation du FCFA n'a pas permis de corriger ce déséquilibre structurel. L'économie sénégalaise souffre d'une mauvaise spécialisation internationale (exportations dominées par des produits primaires à faible valeur ajoutée), de la faible diversification de ses exportations et du manque de dynamisme du secteur exportateur. Le déficit du compte courant est largement financé par l'afflux de capitaux publics. En effet, l'économie sénégalaise reçoit des investissements directs étrangers qui ont évolué de 62,9 en 2000 à 70 millions de Dollars en 2004(Statistiques UNCTAD, 2006).

1.1.3. La libéralisation de l'économie

Le gouvernement du Sénégal a engagé des actions en faveur d'une libéralisation des secteurs ou de domaines tels que :

o L'énergie qui est marquée par un niveau de la production d'énergie électrique et des activités d'importation et de la distribution et du transport des hydrocarbures.

o Le secteur public et parapublic par un désengagement de toutes les activités marchandes, soit par une déduction de sa part dans le capital ou par une privatisation totale.

o Le cadre juridique par des dispositions préconisées dans le but d'améliorer le cadre

des affaires par la création d'un centre d'arbitrage et l'adoption par l'assemblée

nationale d'une loi sur l'arbitrage et le fonctionnement de l'appareil judiciaire. L'ensemble de ces mesures constitue un atout pour créer un climat de confiance favorisant la relève ou le relais du secteur privé dans les activités productives. Le processus de libéralisation se poursuit à travers la privatisation opérée ou en cours d'un certain nombre d'entreprises telles que : Air Sénégal, la Société Nationale d'Electricité (SENELEC), la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (SONACOS), la Société des Transports en Commun de Dakar (SOTRAC).

Les pouvoirs publics ont montré une réelle volonté de se désengager des secteurs productifs (eau, électricité, téléphone, agriculture et transport). Ce désengagement se caractérise par une réduction des dépenses de l'Etat à travers sa stratégie gouvernementale en matière de privatisation. Ce qui permettrait d'ailleurs au gouvernement sénégalais de disposer de ressources pour financer des investissements prioritaires notamment dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, en appui au développement des infrastructures, d'appui à la production et à

la mise en place d'un système financier adéquat pour attirer les investissements privés et susciter la création d'emploi.

1.2. La situation sociale

L'amélioration de la situation macroéconomique n'a pas eu des répercussions significatives au niveau du secteur social. En dépit, de son accélération par rapport à la période pré- dévaluation, la croissance économique a enregistré un faible contenu en emploi notamment dans le monde rural où résident les couches sociales les plus défavorisées.

Avec un Produit National Brut (PNB) de 508 dollars en 2002, la position du Sénégal s'est dégradée sur l'échiquier international dans la mesure où il appartient à la catégorie des Pays les Moins Avancés (PMA). En effet, en 1990 l'enquête ESAM-I révèle une prévalence de la pauvreté de 58% des ménages soit 65,6% de la population vivaient en-deça du seuil de pauvreté. Ainsi, l'Enquête de Perception de la Pauvreté au Sénégal (EPPS) en 2001 indique prés des deux tiers des ménages sont pauvres et prés du quart très pauvres. Cependant, l'enquête la plus récente ESAM-II révèle une baisse du taux de pauvreté d'où le passage de 67,9% en 1994-95 à 57,1% en 2001-02. Cette enquête est la confirmation de l'inégale répartition de la pauvreté selon les zones géographiques. La pauvreté est en effet plus marquée dans les zones rurales où sa baisse est moins accentuée que dans les zones urbaines. Récemment, les études du CREA (2006), montrent que les régions de Ziguinchor, Kaolack, Tambacounda, Kolda et Diourbel enregistrent un nombre élevé de pauvres avec respectivement 65,7% ; 63,9%. 60,2% ; 58,6% et 54,4%. Par contre, les faibles proportions de pauvreté sont enregistrées dans les régions de Dakar et de Louga avec respectivement 3 8,2% et 44,5%.

Tableau 2 : Situation sociale du Sénégal

Indicateur

Niveau

Période

Espérance de vie à la naissance

54

2001

Taux de couverture vaccinale complète

41%

2001

Proportion des ménages disposant de moins de 2400 calories par jour

65%

2001

Indice de pauvreté rurale

80%

2001

Indice de développement humain

0,43 7

2002

Taux brut de scolarisation

71,6%

2002

Taux d'achèvement de la 5ème année (primaire)

56,4%

2002

Taux d'alphabétisation des 15 à 24 ans

54,6%

2002

 

Source : DPS, PNUD, 2003

Outre la prévalence de la pauvreté et l'accentuation d'un fort taux d'analphabétisme (48,9% des hommes, 70% des femmes et 54,6% de l'ensemble des personnes âgées de 15 à 24 ans) et un certain important déficit de scolarisation dans certaines régions (en particulier à Diourbel (43%) et 7 1,6% au niveau national), le pays enregistre aussi l'exclusion d'un grand nombre de ménages de l'accès à l'électricité et à l'eau potable. De même, en dépit des efforts accomplis dans sa réduction, la mortalité infantile reste très élevée (79 pour 1000 en 2002) (voir tableau 2) ; tandis que l'espérance de vie à la naissance stagne autour de 54 ans. Cette lenteur des progrès dans le domaine social est reflétée par l'évolution de l'Indice de Développement Humain (IDH) qui constitue un indicateur synthétique au bien être de la population. L'IDH est passé ainsi de 0,423 en 1998 à 0,437 en 2002.

Par ailleurs, la comparaison des performances économiques et sociales entre le Sénégal et les autres pays de la sous-région en 2003 (voir tableau 3) montre que dans l'ensemble le pays ne s'écarte pas du groupe. Malgré que les indicateurs d'éducation se situent en deçà des pays d'Afrique au Sud du Sahara et que la situation sanitaire est également moins favorable que celle de l'ensemble des pays en développement.

Tableau 3 : Performances économiques et sociales en 2003

Indicateurs Macroéconomiques

Sénégal

Burkina Faso

Mali

Mauritanie

Afrique
au Sud

du
Sahara

Tranche
supérieure
Pays à revenu
intermédiaire

Ensemble des
Pays en
développement

Taux de croissance PIB

1,3

1,7

2,3

1,6

0,1

2,5

2,9

Exportations (% PIB)

31,2

8,7

32,3

39,4

33,1

39,2

30,6

Investissements directs
étrangers (millions
dollars)

52,5

29,1

132,3

214,1

ND

ND

166336,6

Education

 
 
 
 
 
 
 

Taux de scolarisation

primaire

71,6%

47,5%

57%

86,5%

86,5%

104,1%

103,4

Ratio élève/instituteur

48,9

47,4

56,4

39,1

45,1

21

30,2

Taux de scolarisation

secondaire

18,7%

10,2%

13,6%

21,7%

25,7%

80,9%

62,9%

Santé

 
 
 
 
 
 
 

Taux de malnutrition

(%enfant de moins de 5 ans)

22,7

34,3

33,2

31,8

ND

ND

ND

Taux de mortalité

infantile (moins de 5 ans, 1000 naissances)

138

207

222

183

173,9

22,5

88

 

Source : Banque Mondiale (2003), Rapport UNCTAD, 2006

La dévaluation du FCFA intervenue en 1994 a remis le Sénégal sur le sentier de la croissance économique et contribué au desserrement de la contrainte financière qui s'exerçait sur les finances publiques. Malgré cette amélioration, les projets financés par l'aide accusent un grand retard si bien qu'il a des répercussions négatives sur la croissance économique et le développement socio-économique du pays. Ce retard pose en effet le problème de l'efficacité de l'aide au sein de l'économie sénégalaise.

Section 2 : Evolution et Répartition sectorielle de l'Aide

L'évolution et la répartition de l'aide au niveau des pays africains se sont faites de manière considérable suivant la situation politique du pays, sa stabilité et les ressources naturelles dont le pays bénéficiaire dispose. Le Sénégal du fait de sa situation géographique a été très tôt intéressé les bailleurs de fonds et sa stabilité politique représente un atout qu'il a par rapport aux autres pays de l'Afrique de l'ouest.

2.1. Evolution de l'Aide Publique au Développement

Dans cette partie il s'agira de voir la tendance de l'aide en Afrique avant d'étudier le profil de l'aide au Sénégal et ses principaux bailleurs.

2.1.1. Tendance de l'Aide en Afrique

L'Afrique est le continent qui a le plus profité de l'augmentation récente de l'aide. En effet, la part de l'Afrique dans le total de l'aide mondiale a fortement augmenté en 2002, poursuivant la tendance amorcée en 2001, alors que les années antérieures avaient été témoins d'un déclin marqué. Mais on enregistre surtout une évolution significative de l'orientation géographique de certaines politiques d'aide, avec par exemple le Canada qui consacre maintenant la moitié de son aide à l'Afrique. L'attention plus grande portée à l'Afrique dans les politiques d'aide des pays développés est à mettre au crédit du processus du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), qui a bénéficié depuis son lancement en 2001 d'un soutien politique important de la part de la communauté internationale, annoncé notamment aux sommets du G8 de Genes (2001), Kananaskis (2002) et Evian (2003). Ainsi, lors de la conférence de Maputo en 2005 qui regroupait les chefs d'Etat africains et les partenaires au développement, la question de l'augmentation de l'aide

accordée aux pays africains a bien succité les débats. L'aide de l'Afrique a pour principaux bénéficiaires : le Mozambique, la République Démocratique du Congo, la Tanzanie et l'Ethiopie (voir tableau 4).

Tableau 4 : L'Aide du CAD aux pays africains (en millions de Dollars).

Pays

1990-94

2000-04

Mozambique

1177,3

1286,9

République Démocratique du

Congo (RDC)

397,5

1773,8

Tanzanie

1100,6

1396,8

Ethiopie

1075,6

1269,0

Ouganda

659,5

889

Zambie

797,6

687,1

Madagascar

374,1

569,6

Sénégal

641,4

555,2

Burkina Faso

411,9

450,4

Mali

432,1

445,3

Niger

368,2

351,1

Bénin

269,4

279,5

Mauritanie

249,1

249,7

Guinée

378,3

239

Tchad

249,3

221,3

Gambie

93,8

55,6

Pays Moins Avancés

16281,8

18364,2

Pays en Développement

44469

42710

 

Source : Rapport UNCTAD, 2006

Cependant, la dominance de ces pays en tant que principaux receveurs privilégiés de l'aide en Afrique peut s'expliquer. Par exemple pour la RDC, l'augmentation de l'aide s'inscrit dans le cadre de la reconstruction du pays. Mais, ces pays enregistrent des ratio Aide en pourcentage du PIB et Aide par habitant très faible (Voir les graphiques 3 et 2).

En effet, le graphique 2 ci-dessous montre que le Cap-vert, malgré qu'il reçoit un faible apport en aide, a un ratio aide par habitant le plus élevé en Afrique. Selon le rapport sur le Développement Humain (2005), la faiblesse de l'aide par habitant en Afrique Centrale et de l'Est est la conséquence logique de la corruption endémique, la faible gouvernance et la mauvaise gestion économique qui réduisent considérablement les avantages potentiels de l'aide.

Graphique 2 : L'Aide par habitant en Afrique entre 1990-94 et 2000-04 (en Dollars)

93,2

116,8

19,7

76,1

9,8

2000-04

1990-94

39,8

232,2

88,9

17,6

51,1

70,7

Mozambique

85

305,3

34,7

34,2

38,6

39,1

33,6

Gambie

Cap-vert

Mauritanie

Ethiopie

Sénégal

Ouganda

Tanzanie

RDC

0 50 100 150 200 250 300 350

Source : Rapport UNCTAD, 2006.

Graphique 3 : L'Aide en pourcentage du PIB en Afrique en 1990 et 2003 (en Dollars)

45 40 35 30 25 20 15 10 5

40,7

1990

2003

27,5

20,3

16,2

11,8

7,8

2

22,6

14,4

6,9

23,3

22,2 19,9

12,2

10,6 10,8

0

Mozambique RDC Tanzanie Sénégal Ethiopie Mauritanie Mali Burkina

Faso

Source : Rapport UNCTAD, 2006.

Le graphique 3 ci-dessus est plus significatif car le ratio Aide en pourcentage du PIB permet de juger de la capacité du pays à absorber et à dépenser l'aide reçue. Même si, le Mozambique la RDC, la Tanzanie et L'Ethiopie sont les principaux bénéficiaires de l'aide, mais leur capacité à l'absorber est relativement très faible en 2003 surtout pour la RDC (2%). Pour Aiyar et Hussain (2005), ces pays bénéficiaires d'une aide sont peu enclins à l'absorber, plus précisément parce qu'ils craignent que l'aide ait des effets de syndrome hollandais sur leur comptabilité extérieure. Tandis que le Sénégal a fait des efforts notoires pour améliorer le ratio Aide en pourcentage du PIB entre 1990 et 2003.

2.1.2. Profil de l'Aide Publique au Développement au Sénégal

L'évolution de l'Aide Publique au Développement (APD) reçue par le Sénégal est caractérisée par de fortes fluctuations. En effet, elle est passée de 677,98 en 1990 à 576,15 milliards de FCFA courant en 2003. Elle a connu des périodes de baisse considérable entre 1990-93 et 2000-02. Le graphique ci-dessous montre que l'Aide en pourcentage du PIB au Sénégal a connu d'amples fluctuations, avec une baisse considérable constatée avant la dévaluation du FCFA, et un pic après la dévaluation. Et depuis 1998 l'Aide en pourcentage du PIB est en baisse et se maintient autour des 10%.

Graphique 4 : Evolution de l'Aide en pourcentage du PIB au Sénégal de 1980 à 2003.

Aid(%PIB)

20

18

16

14

12

10

8

6

4

2

0

Source: World Bank Indicator, 2005.

Pour voir l'impact de l'Aide sur la croissance nous allons considérer le graphique 5. On constate que le taux de croissance économique augmente suivant l'accroissement de l'Aide en pourcentage du PIB par exemple en 1982 et 1994. Mais depuis la dévaluation du FCFA, il y a un maintien du taux de croissance au niveau des 5%, sauf en 2002 qui est une année de forte baisse, malgré que l'aide soit en baisse. Ce constat peut trouver une explication du fait d'une amélioration du secteur privé. Mais aussi, l'aide est plus tournée vers les secteurs comme l'éducation et la santé qui ont des effets à long terme sur la croissance économique.

Graphique 5: Evolution de l'Aide en pourcentage du PIB et du taux de croissance de 1980 à 2003.

30

25

20

15

10

5

0

-1,17

-3,31

15,33

2,17

-4

3,79

4,53

4,005

-1,4

5,068

3,89

-0,4

2,21

-2,21

2,86

5,166

5,14 1

5 ,04 1 5,568

5,7415,003 5,584

1,142

6,452

taux de croissance Aid(%PIB)

Source : World Bank Indicator, 2005.

Par ailleurs, l'aide reçue par le Sénégal provient de partenaires bilatéraux comme multilatéraux. Mais on constate une nette diminution de l'aide bilatérale en faveur de celle multilatérale (voir tableau 5) entre 1990 et 2004.

Tableau 5 : Situation de l'Aide au Sénégal pour les périodes 1990-1994 et 2000-2004.

 

Aide par habitant en Dollars

Total Aide en

millions de Dollars

Aide Bilatérale (en % du Total)

Aide Multilatérale (en % du total)

1990-1994

76,1

641,4

71,8

28,2

2000-2004

51,1

555,2

65,7

34,3

 

Source : Rapport UNCTAD, 2006.

2.1.3. Les principaux bailleurs de fonds

A la conférence de Monterrey (Mexique) en 2002, les bailleurs de fonds ont entrepris de verser une aide à hauteur de 0,7% de leur Revenu National Brut (RNB) d'ici 2015 aux pays en développement. D'après le tableau ci-dessous, quatre pays : Norvège, Luxembourg, Danemark et Pays Bas sont dans les normes d'atteindre cette cible. En effet, ces pays ont versé aux pays en développement les taux suivants en fonction de leur RNB en 2004 : 0,33% ; 0,3 1% ; 0,3 1% et 0,25% respectivement.

Cependant, en terme financier les Etats-Unis sont le plus grand bailleur du Monde devant la France et le Royaume-Uni, mais restent très loin d'atteindre la cible de 0,7% de son RNB d'ici 2015. D'après le Rapport sur le Développement Humain (2005), certains bailleurs de fonds se sont fixés un calendrier d'ambitions pour atteindre la cible de 0,7% du RNB : l'Union Européenne envisage l'atteinte de 0,51% du RNB d'ici 2010 ; le Canada s'est fixé l'objectif de doubler son aide à l'Afrique d'ici 2008 et d'atteindre 0,3 3% du RNB d'ici 2010. En outre, l'impact de ces engagements a été largement discuté lors de la conférence de Maputo en 2005 qui regroupait les chefs d'Etats africains et les bailleurs de fonds. A l'issu de cette conférence les donateurs ont réitéré de doubler l'aide en faveur des pays africains.

Tableau 6: Aide versée par les bailleurs au pays en développement de 1990 à 2004.

Pays

Aide (en millions de Dollars)

Aide en pourcentage du RNB

 

2000

2002

2003

2004

1990

2000

2002

2003

2004

Norvège

532

424

625

801

837

0,52

0,27

0,33

0,36

0,33

Danemark

462

537

547

673

735

0,37

0,34

0,32

0,32

0,31

Luxembourg

10

46

58

65

87

0,08

0,26

0,30

0,27

0,31

Pays Bas

834

793

1180

981

1453

0,30

0,21

0,29

0,20

0,25

Belgique

367

213

353

1088

645

0,19

0,09

0,14

0,35

0,18

France

2286

1141

1626

2965

3169

0,19

0,09

0,16

0,11

0,15

Royaume uni

834

1406

153

2273

2988

0,09

0,10

0,07

0,12

0,14

Suisse

325

269

250

405

399

0,14

0,10

0,08

0,12

0,11

Allemagne

1769

1207

1332

2508

2312

0,12

0,06

0,07

0,10

0,08

Total CAD

15153

12169

15137

22237

23490

0,09

0,05

0,06

0,08

0,08

Canada

740

307

349

634

702

0,13

0,04

0,05

0,07

0,07

Australie

171

211

192

259

350

0,06

0,06

0,05

0,05

0,06

Italie

1382

388

1045

1104

788

0,13

0,04

0,09

0,08

0,05

Espagne

194

142

252

342

424

0,00

0,03

0,04

0,04

0,04

Etats Unis

2199

1986

3012

4474

4504

0,04

0,02

0,03

0,04

0,04

 

Source : Rapport UNCTAD, 2006.

Pour le financement de son développement, le Sénégal compte sur plus d'une dizaine de bailleurs bilatéraux dont les plus importants sont la France, le Japon et le Luxembourg, ainsi qu'une quinzaine de partenaires multilatéraux dont la Banque mondiale, l'Union Européenne et la Banque Africaine de Développement. Ces partenaires ne travaillent pas de façon isolée. Ils concentrent leur financement dans des secteurs d'activités bien déterminés. Le Sénégal, à l'instar d'autres pays de l'Afrique au Sud du Sahara bénéficie grâce à sa stabilité politique et de sa situation géographique, d'un cadre de coopération avec les principaux donateurs mentionnés ci-dessus (voir graphique 6).

Graphique 6 : Principaux bailleurs du Sénégal pour la période 1990-2003.

Japon; 8,80%

France; 22%

Autres; 18%

IDA; 24, 80%

Etats-Unis; 4%

Allemagne; 8%

Union Européenne;
9,00%

Source : OCDE, 2003.

Ce graphique ci-dessus montre de 1990 à 2003 les principaux bailleurs du Sénégal sont la Banque Mondiale à travers l'IDA, la France, l'Union Européenne, le Japon, l'Allemagne et les Etats-Unis. Ces partenaires ne travaillent pas de façon isolée car ils financent le Sénégal à travers un cadre de coopération dans des secteurs précis et un environnement précis. Les relations de coopération entre le Sénégal et quelques bailleurs multilatéraux comme la Banque Mondiale, l'Union Européenne, la Banque Africaine de Développement et bilatéraux comme la France, le Japon et le Canada sont décrits ci-dessous.

La Banque Mondiale

La Banque Mondiale est l'un des principaux bailleurs du Sénégal en matière de coopération.
En effet, elle figure parmi les bailleurs privilégiés qui soutiennent les efforts de
développement du pays et joue un rôle prépondérant dans la coordination des actions menées

par la communauté des partenaires au développement. A travers l'Agence Internationale de Développement (AID), la Banque Mondiale intervient dans l'accélération de la croissance (stabilité macroéconomique, réforme des finances publiques et système financier), sur la viabilité au plan social (dans les domaines de la santé et de l'éducation). Mais le problème qui se pose avec la Banque est un ratio de décaissement des projets relativement faible (voir graphique 7) dû au manque de maîtrise des procédures par l'administration sénégalaise.

Graphique 7 : Ratio de décaissement des projets de la Banque Mondiale de 1996 à 2003.

35 30 25 20

 
 
 
 

15 10 5 0

 
 

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Source : Revue de la coopération entre le Sénégal et la Banque Mondiale, 2003.

L'Union Européenne

Le Sénégal est aussi financé par l'Union Européenne comme étant un pays membre de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Donc le pays est financé à travers le Programme Indicatif National (PIN) qui est le budget de tous les projets financés. Les priorités de l'intervention de l'Union Européenne au Sénégal se concentrent dans les domaines suivants :

o Le développement rural avec des projets tels que le Projet d'Appui au Développement Local Urbain (PADELU), le Projet de Soutien aux Initiatives de Développement Local (PSIDEL)

o La santé avec des projets tels que le Projet d'Appui au Secteur de la Santé (PAS S) et

Appui au Programme National de Prévention de prise en charge des MST/SIDA

o Au niveau du secteur routier avec le Programme Sectoriel des Transports II (PST II)

o Au niveau de la pêche avec le programme d'Appui à la Pêche Artisanale Côte Sud (PAPA SUD)

o Au niveau de l'éducation, la Banque Mondiale et L'UE financent le Programme Décennal de l'Education et de la Formation 2000-20 10 (PDEF).

La Banque Africaine de Développement

Depuis le démarrage de ses activités opérationnelles au Sénégal en 1972, le groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) a apporté un concours soutenu à l'économie sénégalaise en finançant 83 opérations d'un montant total de 650 milliards de FCFA. Ces opérations couvrent les différents secteurs de l'économie sénégalaise dont l'agriculture et le développement rural, l'éducation, la santé, le transport, l'électricité, l'eau, l'assainissement, l'industrie, les mines et les banques. Dans le cadre de son guichet du secteur privé, le groupe de la BAD a approuvé en juin 2005 le financement du projet de la centrale électrique de Kounoune pour un montant 8 millions d'Euro équivalent à 5,3 milliards de FCFA.

En matière de promotion de la coopération économique, de l'intégration régionale et de la concrétisation de l'initiative du NEPAD, le groupe de la BAD compte huit opérations en cours d'exécution au Sénégal pour un montant de 105 milliards de FCFA. Ils comprennent le projet énergie OMVS, le projet de gestion des ressources naturelles (OMVG) et le programme d'aménagement routier et de facilitation du transport sur le corridor Bamako-Kati-SarayaKédougou qui relie le sud du Sénégal au Mali. La Banque envisage aussi d'apporter un concours financier au projet multinational de construction d'un pont à Rosso sur le fleuve Sénégal pour permettre l'accès à la Mauritanie. Le soutien continu du groupe de la BAD au Sénégal, conjugué à celui des autres partenaires au développement, a abouti aux bonnes performances macroéconomiques enregistrées ces dernières années. Grâce aux efforts consentis dans la poursuite des réformes structurelles et institutionnelles, le Sénégal a obtenu des résultats économiques lui permettant de figurer parmi les quatorze pays éligibles à l'initiative pour l'allègement de la dette multinationale. Le groupe de la BAD a approuvé l'annulation de la dette du Sénégal pour un montant total de 408,96 millions de dollars. Attaché à sa philosophie d'un partenariat de proximité avec les pays membres régionaux, la Banque a ouvert un bureau régional au Sénégal en 2004. Ce bureau couvre également trois autres pays : la Mauritanie, la Gambie et le Cap Vert. Depuis son ouverture, le bureau régional a maintenu le dialogue avec les gouvernements des pays d'interventions, a coordonné les actions et stratégie de développement avec les autres partenaires au développement et géré

le portefeuille du groupe de la Banque en vue d'améliorer sa performance. Conformément au principe de la déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement pour l'harmonisation des actions des donateurs, l'alignement sur les stratégies nationales, la gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuelle des partenaires, le groupe de la BAD est assuré qu'avec les projets réalisés au niveau macroéconomique par le Sénégal dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie de la réduction de la pauvreté, conjugués aux réformes en cours et aux efforts fournis dans les secteurs sociaux, atteindre les principaux Objectifs Millénaires de Développement (OMD) reste à la portée du Sénégal.

La France

la France est l'un des plus grands bailleurs des Pays les Moins Avancés (PMA) (voir graphique 8). En effet, l'aide versée par la France aux PMA est passée de 723,9 en 1985 à 2269,3 millions de dollars en 2004.

Graphique 8 : Aide versée par la France aux Pays Moins Avancés.

2004

2003

2002

2001

1990

1985

645,4

723,9

1108,7

1857,1

2247,6

2269,3

0 500 1000 1500 2000 2500

Aide en millions de Dollars

Source : Rapport UNCTAD, 2006.

La préférence sénégalaise apparue pour des raisons historiques est restée d'actualité sur la période par la stabilité et l'importance du montant. La France reste le premier bailleur de fonds du pays et le Sénégal est au troisième rang des bénéficiaires de l'aide française. Le Sénégal a bénéficié d'un soutien spécifique pour la création et le maintien des structures

étatiques par un appui aux institutions, notamment au travers d'une forte présence de coopérants, et un appui financier à l'Etat. Du fait de son importance quantitative, sa régularité, sa souplesse, sa présence dans tous les secteurs et la bonne connaissance du Sénégal de la part des acteurs français, l'aide française a un impact déterminant sur le développement du Sénégal. La politique privilégiée de la France vers le Sénégal a pu certaines fois remettre en question les politiques de conditionnalité, notamment de la Banque mondiale, en constituant une source alternative de financement. La politique française a un poids important dans la gestion économique et sociale du pays.

Cependant, le secteur de l'éducation représente seulement 16% de l'APD française. La France est présente surtout dans le secondaire, le technique et le supérieur, la relève étant considérée comme assurée dans les enseignements élémentaires et moyens, notamment par la Banque mondiale. Avec ce taux de l'APD française, ce domaine apparaît comme particulièrement privilégié au Sénégal. La diversité des organismes impliqués, les finalités multiples et l'éparpillement des financements et des programmes entraînent un manque de visibilité et de coordination de la coopération française. La France est aussi présente au niveau de la culture. Les sommes consacrées à la culture sont beaucoup moins importantes. La politique culturelle française a longtemps été trop officielle, considérée comme une vitrine de la France. Maintenant, sont privilégiées les aides aux associations et acteurs locaux pour le développement de la culture proprement sénégalaise et en faveur d'une décentralisation vers les régions. On a également assisté à un retrait quasi-total de l'assistance technique dans ce domaine. En raison des nombreux canaux utilisés - centres culturels français, les alliances françaises et les projets bilatéraux - et de la diversité des objectifs, la politique d'appui au développement culturel a souffert d'un certain manque de cohérence. En septembre 2004, le Sénégal a reçu de la France une aide d'un montant de 150 milles Euros pour lutter contre les criquets pèlerins. En effet, dès l'apparition des premiers essaims de criquets pèlerins en Afrique du Nord et dans la sous-région (Afrique de l'ouest), la France a contribué à la lutte contre cette invasion. Le Sénégal, envahi comme d'autres pays du Sahel par des essaims de criquets pèlerins, avait traité au total 173.873,25 hectares à cette période.

Le Japon

Deuxième puissance mondiale, le japon a très tôt su l'importance accordée par les pays comme les Etats-Unis à l'aide. Son apport pour les Pays les Moins Avancés est de 562,9 en 1985 à 914,9 millions de Dollars en 2004 (voir graphique 9).

Le Japon est l'un des partenaires au développement le plus privilégié par le Sénégal. Il intervient dans le domaine de l'automobile et le secteur de l'éducation (par l'octroi de bourses). Il intervient aussi dans le domaine de la santé. En effet, en mai 2005 le Japon a fait un don de 726,156 dollars au Sénégal pour lutter contre les maladies diarrhéiques. Ce don, que la Banque mondiale est chargée d'administrer, vise à "promouvoir le lavage des mains avec du savon pour réduire de manière significative la morbidité et la mortalité dues aux maladies diarrhéiques chez les enfants de moins de 5 ans et aussi auprès des enfants ayant l'âge d'aller à l'école". Car l'année 2005 a été marquée par une épidémie de choléra qui a contaminé 1939 personnes et fait 27 morts selon les chiffres officiels.

Graphique 9 : Aide versée par le Japon aux Pays Moins Avancés.

1400

1200

1000

400

200

600

800

0

562,9

1985 1990 2001 2002 2003 2004

1067,2

1188,8

1036,5 1078

914,9

Aide en millions de Dollars

Source : Rapport UNCTAD, 2006

Le Japon assiste aussi le Sénégal dans le domaine du transport. Récemment, en avril 2006 le Japon a accordé au Sénégal un prêt de 960 millions de yens, soit 4,8 milliards de FCFA (près de 7,20 millions d'euros), destiné à la construction d'un tronçon routier entre Dakar et Bamako. Ce financement a été consenti par la Banque japonaise pour la coopération internationale (Japan Bank For International Cooperation, JBIC) dans le cadre d'un projet d'aménagement routier et de facilitation du transport sur le corridor Dakar-Bamako. Ce prêt doit permettre la construction d'un tronçon de route de 81,3 kilomètres entre Dakar et Bamako en vue de créer une liaison routière permanente par le sud entre le Sénégal et le Mali, vaste pays voisin sans accès à la mer. Ce projet renforcera sans nul doute le réseau routier du Sénégal, mais tendra également à dynamiser les économies sénégalaise et malienne par la réduction des coûts de transport routier et la facilitation des déplacements et le désenclavement des régions du sud du Sénégal. Le Japon a annulé la dette du Sénégal d'un

montant de 9,8 milliards de FCFA (plus de 14,9 millions d'euros). Le Japon intervient dans le domaine de la communication. En effet, en juin 2005 le Sénégal et le Japon ont signé deux accords pour un financement de plus de 5 milliards de FCFA (7,6 millions d'euros) destinés à la télévision nationale et à l'hydraulique villageoise. Ces accords visent à renforcer les capacités de la Radio Télévision Sénégalaise (RTS) et faciliter l'approvisionnement en eau. Les 4,5 millions d'euros de ce montant iront à la RTS qui avait auparavant bénéficié en 1998 d'un financement de plus de 7,6 millions d'euros du Japon pour la construction de sa maison et ses équipements.

Le Canada

Le Canada est l'un des pays qui s'est toujours intéressé de la situation des pays en développement et les assiste de très prés. D'où son aide aux Pays les Moins Avancés a évolué de manière considérable de 329,6 en 1985 à 548,6 millions de Dollars en 2004 (voir graphique 10). Lors de la conférence de Maputo, le Canada a pris l'engagement de doubler son aide aux pays africains afin que ces derniers puissent sortir du cercle vicieux de la pauvreté, de la faiblesse de l'épargne et de l'investissement.

Graphique 10 : Aide versée par le Canada aux Pays Moins Avancés.

2004

2003

2002

2001

1990

1985

198,6

224,8

391,6

329,6

487,7

548,6

Aide en millions de Dollars

0 100 200 300 400 500 600

Source : Rapport UNCTAD, 2006.

Au plan de la coopération, les relations du Canada avec le Sénégal découlent de la mise en oeuvre des programmes et projets par l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI) et le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI). Ces deux organismes responsables de la livraison de l'Aide Publique au Développement pour le Sénégal collaborent étroitement dans plusieurs domaines d'intérêts communs. L'ACDI est

crée en 1968. Elle est l'organisme fédéral de qui relève principalement le programme canadien de coopération international. Son mandat consiste à appliquer les politiques liées aux programmes canadiens d'APD. Elle administre la majeure partie du budget de celui-ci. Ces programmes visent ainsi à appuyer le développement afin de réduire la pauvreté et de rendre le monde plus prospère. L'aide bilatérale de l'ACDI met l'accent sur le développement social et économique. Son objectif est d'aider plus particulièrement les démunis et les femmes, à devenir autonome et à prendre en main leur propre développement. En effet, l'aide au développement social vise à rendre l'éducation de base plus accessible, surtout pour les filles afin que les gens puissent augmenter leur revenu et intensifier leur participation dans la société. Comme le Sénégal fait parti des pays de concentration choisi par le Canada, le programme devrait prendre de l'ampleur au cours des prochaines années. Sa nouvelle politique est en faveur d'une aide internationale plus efficace. Ainsi, l'ACDI s'attache à soutenir davantage les principaux programmes pilotés par les pays notamment dans les domaines de l'éducation et de l'économie populaire. Son projet sur l'éducation de base plus précisément à l'alphabétisation, à l'enseignement primaire, à la formation professionnelle et à l'élaboration de nouveaux programmes scolaires et de nouvelles méthodes de gestion, consacre le tiers des ressources.

Pour le financement de son développement, le Sénégal compte de manière considérable sur ses bailleurs de fonds et travaille de manière adéquate pour recevoir de plus en plus d'aide. Mais le problème que rencontre le Sénégal est la maîtrise des procédures de ces principaux bailleurs. En effet, une procédure est une formalité de nature juridique et institutionnelle fixée par les donateurs dans le cadre de la réalisation de l'accord signé avec le pays bénéficiaire. Les procédures différencient selon la nature de coopération avec le pays. En effet, il y a une distinction entre les procédures multilatérales et celles bilatérales. Concernant les bilatéraux, les procédures ne reflètent que les formalités d'un seul pays. Alors que les procédures multilatérales représentent la réunion des procédures des pays membres.

2.2. La répartition sectorielle de l'Aide

L'Aide Publique représente la principale source de financement du développement du Sénégal. Ainsi, elle constitue un appui non négligeable des principaux macro-secteurs de l'économie et du secteur social.

2.2.1. Les Macro-secteurs

Les principaux macro-secteurs considérés sont ceux qui reçoivent habituellement l'aide des
bailleurs de fonds. Ces secteurs sont principalement la santé et l'éducation qui représentent les

priorités des bailleurs de fonds comme pour la Banque Mondiale, le Canada et l'Union Européenne. Et cette politique s'inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

Tableau 7 : Part des secteurs dans l'APD pour la période 1996-2003 (en %).

Secteurs

Pourcentage

Education

12,71

Santé y compris santé de la reproduction

10,86

Eau Potable et Assainissement

12,54

Aide sociale multisectorielle

10,12

Programmes alimentaires

1,01

Appuis aux ONGs

0,12

Autres Services Sociaux

2,75

Gouvernance

5,39

Secteurs d'Appui à la production

12,79

Secteurs Productifs

11,11

Gestion de l'économie

5,62

Actions relatives à la dette

12,07

Non Spécifié

2,91

 

Source : OCDE, 2003

Ce tableau indique que l'APD s'est principalement concentrée ces dernières années dans les secteurs suivants : l'éducation, la santé, eau potable et assainissement, les actions relatives à la dette et les secteurs productifs. Cependant, les dépenses sectorielles sont concentrées sur l'éducation (52,4%), la santé (36,4%) et l'eau potable (26,2%). Le problème qui transparaît à cet égard est celui de la faible efficacité de ces dépenses et leur impact limité sur la croissance à long terme.

Le secteur de l'éducation

Dans le cas de l'éducation, les dépenses sont plus concentrées dans le primaire et le supérieur avec des taux respectifs de 21,2% et 14,6% (voir graphique 8). Ainsi, le secteur de l'éducation est financé par la France à hauteur de 31,43%, de la banque mondiale (24,44%), le Japon (14,9%) et le Canada (12, 44%). Ces partenaires collaborent étroitement avec le Sénégal pour que l'objectif des OMD sur l'éducation soit atteint d'ici 2015.

Le secteur de la santé

Pour la santé, l'APD est surtout concentrée au niveau de l'administration et la gestion des hôpitaux (avec un taux de 36,4%) suivi des programmes VIH/SIDA (15,6%), de la planification familiale (12,7%) et des maladies infectieuses (9,6%). Cependant, l'investissement pour la construction des postes de santé (6,8%) et la nutrition de base (4,4%) occupent une part relativement faible (graphique 9). Par ailleurs, la santé est financée

essentiellement par la Banque mondiale à hauteur de 61% avec le Programme Décennal Intégré de la Santé (PDIS), suivi de l'Allemagne de 11,7% et de l'Union Européenne avec 7%.

Graphique 11: Répartition de l'APD affectée à l'éducation (en %).

21,20%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

14,60%

 
 
 

7,40%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3,80%

 
 
 
 
 
 

0,00%

0,60%

 
 
 
 

Education Alphabétisation Education

Enseignement

Formation

Enseignement

Primaire

Préscolaire

Secondaire et

technique et

Supérieur

 
 

Générale

Professionnelle

 
 

40,00%

20,00%

60,00%

50,00%

30,00%

10, 00%

0,00%

Série1

52,40%

Administration et
gestion

Source : OCDE, 2003.

Graphique 12: Répartition de l'APD dans le secteur de la santé (en %).

Administration Soins de santé construction Nutrition de Maladies Soins de Santé Planification VIH/SIDA

et gestion Primaires dfe poste de base infectieuses de la familiale

santé reproduction

36,40%

15,60%

12,70%

9,00%

9,60%

6,80%

5,50%

4,40%

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

Série1

Source : OCDE, 2003.

2.2.2. Le secteur social

L'offre de services sociaux joue un rôle très important dans le domaine du développement humain et de la réduction de la pauvreté. L'Aide Publique au Développement a permis une nette amélioration de l'offre de services sociaux. Comme l'indique le tableau ci-dessous avec une amélioration considérable des services sociaux sur la période 1990-2002. En effet, elle est passée de 15% en 1990 à prés de 55% en 2003.

Tableau 8 : APD et services sociaux (en %).

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

SS/APD

14,9

30,7

53,1

63,9

30,2

41

57,5

62,4

30,1

24,3

38,8

65,1

67,8

54,8

SSB/APD Initiale

20/20

8,2

8,2

14,0

19,1

19,3

30,6

39,3

12,4

19,9

8,6

8,6

46,8

32,7

27

SSB/SS

54,9

26,9

26,5

29,9

64,0

74,8

68,5

19,8

66,0

35,2

22,2

71,9

48,3

49,4

Normes

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

 

SS: services sociaux

APD : Aide Publique au Développement SSB : Services Sociaux de Base

Source : OCDE, 2003.

Si l'on considère la décennie 1990-2000, la norme d'affectation de 20% de l'Aide aux services sociaux de base fixée dans le cadre de l'initiative 20/20 n'a été respectée que pour les années 1995 et 1996 avec des taux respectifs de 30,6% et 39,3%. Cependant, il convient de noter qu'un progrès significatif a été réalisé durant les années 2001 (46,8%) et 2002(32,7%). En effet, cette évolution traduit la volonté des pouvoirs publics et des partenaires au développement de soutenir les catégories sociales défavorisées.

Il apparaît ainsi que même si le Sénégal compte à son actif plusieurs bailleurs, l'essentiel de l'APD mobilisée provient essentiellement d'une demi-douzaine de partenaires au développement. Même si ces partenaires n'ont pas le même niveau d'engagement dans tous les secteurs, ils sont présents dans les différents secteurs prioritaires.

Section 3 : Dispositifs d'orientation de l'Aide Publique au développement

Le Sénégal, à l'instar d'autre pays de l'Afrique subsaharienne, bénéficie d'un apport considérable d'Aide Publique au Développement. Ceci est possible grâce à un fiable dispositif de gestion des investissements publics et un bon dispositif de coordination de l'aide.

3.1. Le dispositif de gestion des dépenses publiques

Les projets d'investissements publics au Sénégal financés sur ressources internes comme externes sont gérés suivant un Système National de Planification ; ce dernier fait intervenir des acteurs et instruments tout au long du cycle de vie des projets.

3.1.1. Le Système National de Planification (SNP)

Les investissements publics sont gérés dans le cadre du Système National de Planification (SNP) et du Système de Gestion des Finances Publiques (SGFP) mis en place respectivement en 1986 et 1966. Ce dispositif de manière générale permet de gérer et de concevoir les investissements publics de manière globale et détaillée suivant trois instruments et trois horizons différents :

· Une étude prospective sur la société sénégalaise à l'horizon d'une génération, qui doit guider les choix stratégiques à moyen et long terme.

· Une loi-plan d'orientation économique et sociale, à l'horizon de six ans, fixant les stratégies et les objectifs intermédiaires à atteindre pour se diriger progressivement de la situation actuelle vers le futur à long terme voulu par le gouvernement. Cette loi- plan doit fournir les critères et les repères tant pour la sélection et la programmation des projets publics, qu'en vue des mesures d'impulsion des initiatives privées.

· Une loi-programme triennale d'investissements publics qui constitue le maillon opérationnel du système de planification. Il est précédé par l'élaboration des « Perspectives Triennales » qui en sont le cadre macroéconomique et financier. Ce Programme Triennal d'Investissements Publics (PTIP) est ajustable annuellement, et sa partie exécutoire forme le Budget Consolidé d'Investissement (BCI), intégré dans la loi des Finances annuelle.

Ce cadre offre le moyen d'assurer la préparation, la programmation, le suivi et l'évaluation des projets d'investissements publics. Par contre l'exécution financière des projets repose sur le système de gestion des finances publiques lui-même fondé sur un cadre juridique constitué par la loi N°2001-09 du 15 Octobre 2001 prise dans le cadre de l'harmonisation des législations et des procédures budgétaires des Etats membres de l'UEMOA, dont le but est de réglementer l'ensemble des procédures et modalités d'approbation, d'exécution et de contrôle des recettes et dépenses publiques. Ainsi, ce dispositif définit précisément les procédures, conditions et agents d'exécution des budgets de fonctionnement et d'investissement en particulier, le circuit que doit emprunter chaque dépense y compris celle d'investissements qu'elle soit financée sur ressources nationales ou ressources externes.

3.1.2 Les principaux acteurs et instruments dans le cycle de vie des projets

Selon le schéma retenu de la SNP et du SGFP, l'élaboration et l'exécution des projets d'investissements publics font intervenir plusieurs acteurs notamment :

o Les directions concernées des Ministères Techniques (MT) qui sont responsables de l'identification et de la préparation des projets.

o La Direction de la Coopération Economique et Financière (DCEF) du Ministère de l'Economie et des Finances(MEF), qui est chargée de l'évaluation des projets ; mais aussi assure la programmation et le suivi de l'exécution physique des projets.

o Le Comité de Sélection des Projets (CSP) qui doit assurer la sélection des projets à programmer.

o La Direction de la Dette et Investissement (DDI) qui suit l'exécution financière (ordonnancement) des projets.

o La Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) exécute le

paiement des dépenses d'investissements publics (financés sur ressources nationales).
o Tandis que les différents bailleurs de fonds interviennent à tous les stades de la vie des

projets financés.

Au plan des instruments, la plupart de ces fonctions disposent d'outils d'aide à la décision. Dans le cycle de préparation, d'évaluation, de programmation, d'exécution et de suivi, les fonctions suivantes sont prises en charges :

> les perspectives triennales sont élaborées par la Direction de la Planification (DP) à l'aide du Modèle MOMAR.

> L'évaluation économique est conduite grâce à la méthode des effets exposés dans le Guide des Projets Productifs conçus par la Direction de la Planification.

> La programmation est réalisée à l'aide du logiciel SPP par la Direction de la Coopération Economique et Financière.

> Le suivi physique et financier est réalisé respectivement par la DCEF et la DDI à l'aide d'outils informatiques ou manuels ad-hoc.

Tout ce dispositif en apparence complet est destiné à une amélioration considérable des projets financés par l'aide publique au développement. Néanmoins, certains dysfonctionnements subsistent dont les plus perceptibles se situent au niveau :


· De l'état des capacités et des outils et méthode de travail du MEF et des différents MT

à concevoir, exécuter et suivre les projets d'investissements publics aux plans

technique et financier.


· De la complexité et des lourdeurs des procédures administratives et budgétaires d'exécution des dépenses.

· Des déficiences dans l'organisation et le fonctionnement des projets d'investissements publics.

· Et enfin des limites du système d'information sur les projets et dépenses.

3.2. Dispositifs de coordination de l'Aide Publique au Développement

Pour relever le défi de l'efficacité de l'Aide de nouveaux dispositifs sont entrepris afin d'orienter l'Aide. Il s'agit de nouvelles stratégies de développement et de la coordination de l'aide au niveau des bailleurs qu'au sein de l'administration sénégalaise.

3.2.1. Les nouvelles stratégies de développement

Depuis le début des années 2000, les politiques mises en oeuvres s'inspirent du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DRSP), le Programme de Bonne Gouvernance, le NEPAD et le projet du Xème plan d'orientation économique et social. Les objectifs de ces politiques s'articulent autour :

> De la consolidation de la croissance enregistrée durant la période récente dans un contexte marqué par la volonté de révéler les défis de la mondialisation et l'intégration économique tant à l'échelon sous-régional que régional.

> La réduction significative de la pauvreté et l'attente des objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

> La mise en place d'un cadre institutionnel susceptible d'améliorer la transparence des opérations de l'Etat et l'efficacité de son intervention.

Approuvé en Décembre 2000 par les institutions de Bretton Woods, le DRSP constitue la principale référence en matière de politique de développement économique et sociale. Ainsi, la stratégie de réduction de la pauvreté définie dans le DRSP s'articule autour des axes suivants :

1. la création de richesse

2. le renforcement des capacités et de promotion des services sociaux de base

3. l'amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables

4. la mise en oeuvre décentralisée du DSRP.

Cette nouvelle stratégie a pour but de concilier divers impératifs économiques (accélération de la croissance, amélioration de la compétitivité) et sociaux (développement humain, réduction des inégalités et de la pauvreté).

Tableau 9 : Répartition de l'APD, optique DSRP (%) pour l'année 2003.

Création de richesse

12,0

Renforcement des capacités et promotion des services sociaux de base

70,8

Amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables

5,3

Mise en oeuvre décentralisée

ND

Source : OCDE, 2003.

Ce tableau indique que l'aide reçue pour la réalisation du DSRP est absorbée à hauteur de 71% par les programmes de renforcement des capacités et promotion des services sociaux de base, de 12% par la création de richesse et de 5% pour l'amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables.

Par ailleurs, la réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs pour le développement constituent des priorités majeures pour les pouvoirs publics et les partenaires au développement.

Tableau 10 : Répartition de l'Aide au Développement, optique OMD (%).

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

Obj1

11,2

24,2

39,4

23,6

8,4

4,8

4,8

29,5

3,4

12,1

20

8,9

17,6

15,8

Obj2

0,2

2,2

2,4

20,5

7,5

6,3

20,2

4,5

10,3

6,6

14,7

7,6

23,0

14,7

Obj4-

5-6

1,1

1,6

3,2

7,9

2,8

6,4

2,2

24,6

7,7

5,0

2,9

10,7

23,0

10,7

Obj7

2,4

2,7

8,1

11,8

11,4

23,4

30,3

3,8

8,8

0,6

1,2

37,9

4,2

13,6

Source : OCDE, 2003.

Objectif 1 : extrême pauvreté et faim

Objectif 2 : Education primaire pour tous

Objectif 3 : Egalité des sexes et automatisation des femmes Objectif 4 : Mortalité infanto-juvénile

Objectif 5 : Santé maternelle

Objectif 6 : VIH/Sida -paludisme

Objectif 7 : Environnement durable

Objectif 8 : Partenariat pour le développement

Les données relatives aux objectifs 3 et 8 ne sont pas disponibles.

Ce tableau ci-dessus indique les parts relatives de chaque composante des OMD accusent des fluctuations marquées. Par exemple, la part relative des programmes de l'objectif 1 (réduire la pauvreté extrême) est passée de 11,2% en 1990 à 4,8% en 1996 ; elle s'est redressée pour s'établir à prés de 16% en 2003. En outre, les programmes relatifs à l'objectif 7 (environnement durable) représentent 2,4% en 1990, et connaît de forte hausse en 1995 avec 23,4% ; 1996 (30,3%) et en 2001 (37,9%). Au total, la part des programmes des OMD a fortement augmenté au début des années 90. Elle est passée de 24,9% du total de l'APD en 1990 à 67,8% en 2002. Cependant, le Sénégal est loin d'atteindre ces objectifs d'ici 2015.

3.2.2 La coordination de l'Aide Publique au Développement

Du fait de la stabilité politique, des avancées démocratiques et d'une image positive sur la scène mondiale, le Sénégal connaît beaucoup de succès dans le domaine de la mobilisation de l'aide. Ainsi, la coordination de cette aide revêt une importance capitale dans la mesure où elle permet de tirer un meilleur profit des ressources mises à disposition par les partenaires au développement. Cette coordination de l'aide est faite au niveau de l'intervention des bailleurs de fonds comme au sein de l'administration sénégalaise.

3.2.2.1 Coordination de l'intervention des bailleurs de fonds

La coordination de l'intervention des donateurs au Sénégal a été marquée par la création de groupes thématiques. En ce moment, il existe prés de douze groupes thématiques qui couvrent les domaines suivants : Economie et Finance, Education, Santé, Décentralisation et Développement local, Pêche, Environnement, Secteur Privé, Micro-Finance, Sida, Casamance et Femme. Ces groupes thématiques ont été créés progressivement par les initiatives des bailleurs de fonds. Ils ont un caractère plutôt informel et traduisent davantage un esprit de concertation qu'une véritable coordination de l'action des partenaires. Ils ont pour objectif de favoriser l'échange d'information et la rationalisation des interventions. Même si, les groupes thématiques représentent un progrès considérable de la part des bailleurs, mais ils sont loin de constituer une solution au problème d'harmonisation des procédures des bailleurs de fonds. Car ces derniers constituent un des principaux facteurs expliquant la faible capacité des ressources financières de l'administration sénégalaise.

3.2.2.2 Coordination de l'Aide au sein de l'administration sénégalaise

On note une diversité des structures publiques intervenant dans le cadre de la mobilisation de
l'Aide : le Ministère de l'Economie et des Finances, le Ministère des Affaires Etrangères, le

Ministère du Plan, la Primature (Direction de l'assistance technique) et le Ministère de la coopération décentralisée. Ainsi, les progrès significatifs ont été notés en matière de suivi et de coordination de l'aide sur la période récente. Le dispositif qui est mis en place s'appuie notamment sur l'organisation de revues trimestrielles ou annuelles régulières avec les principaux bailleurs de fonds. Ces concertations périodiques qui regroupent le Ministère de l'Economie et des Finances, les Ministères Techniques, les agences d'exécution et les bailleurs de fonds donnent lieu à la définition de plan d'action susceptible d'améliorer le fonctionnement des projets et programmes de développement. Ces concertations ont eu un impact positif sur le taux d'absorption des ressources mises à disposition par les partenaires au développement. En particulier, dans le cas des financements de la Banque Mondiale le taux d'absorption est passée de 9% en 2001 à 12,7% en 2003 et pour l'Union Européenne de 7% en 2001 à 40,8% en 2003.

Chapitre 2 : Revue de la Littérature

Les débats autour de l'Aide Publique au Développement ont occupé une place très importante dans les grands sommets internationaux. Beaucoup d'écrits ont été publiés à cet effet. L'efficacité de l'Aide dans les pays en développement revient toujours sur la scène mondiale et à la recherche d'une solution adéquate les économistes se sont penchés plus sur l'impact de l'aide sur la croissance que sur la réduction de la pauvreté. D'après les statistiques, les pays africains ont un niveau le plus élevé au monde. Dans le souci d'atteindre les objectifs du développement d'ici 2015 en Afrique, les partenaires au développement mettent en oeuvre des politiques pour une efficacité leur aide passant des conditionnalités à la sélectivité.

Dans cette partie, nous allons d'abord faire un bref aperçu de l'évolution de la notion d'aide (section 1), avant de passer en revue l'efficacité de l'aide suivant l'optique de la croissance (section 2), puis suivant la réduction de la pauvreté (section 3).

Section 1 : Définition et évolution de la notion d'Aide au Développement

1.1. Définition de l'Aide Publique au Développement (APD)

Selon le Comité d'Aide au Développement (CAD), l'Aide Publique au Développement correspond aux courants d'aide en direction de pays en développement et d'institutions multilatérales émanant d'organismes publics, y compris l'Etat et les autorités locales ou de leurs agents d'exécution, et dont chaque opération répond aux critères suivants :

a) Avoir pour objectif principal de promouvoir le développement économique et le bien être des pays en développement.

b) Avoir un caractère concessionnel et comprendre un élément de don d'au moins 25% (au taux d'escompte de 10%).

Selon le nombre de partenaires concernés, on distingue l'aide multilatérale et celle bilatérale. L'aide multilatérale est celle qui est accordée par un groupe d'Etats ou plus généralement par une organisation internationale. Tandis que, l'aide bilatérale est accordée par un Etat à un autre Etat. Ce type d'aide est assorti ou non de conditions on parle d'aide bilatérale liée ou non liée. Elle est non liée lorsque l'aide fournie par un Etat donateur est sans condition d'utilisation en retour. On parle également d'aide désintéressée. Alors que, l'aide bilatérale est dite liée si le pays donateur soumet l'octroi de l'aide à des conditions préalables, telle l'obligation de lui acheter en retour.

L'aide peut toutefois se présenter sous d'autres formes : attribution de bourses d'études, envoi de techniciens dans le cadre d'une coopération technique bilatérale ou multilatérale, aide hors projet par l'assistance technique. L'assistance technique se présente sous forme de coopération technique autonome, la coopération technique liée à des projets d'investissement, aide aux programmes/aide budgétaire ou appui à la balance des paiements, aide alimentaire et assistance et secours d'urgence.

La coopération technique autonome se présente comme la fourniture de ressources visant à assurer le transfert de compétences et de connaissances techniques et administratives ou de technologie afin de renforcer la capacité nationale à entendre des activités de développement, sans que ces ressources soient liées à l'exécution de tel ou tel projet d'investissement. La coopération technique comprend les activités de pré-investissement telles que les études de faisabilité, lorsque l'investissement lui-même n'a pas encore été approuvé ou le financement obtenu.

Les projets d'investissement quant à eux se présentent comme le financement en espèces et en nature, des projets d'équipement précis, par exemple des projets créateurs de capital productif susceptibles de produire de nouveaux biens et services. Aussi, appelée assistance financière, la catégorie des projets d'investissement peut comporter un élément de coopération technique. Tandis que l'aide aux programmes/ aide budgétaire ou appui à la balance des paiements correspond à l'assistance qui s'inscrit dans le cadre des objectifs plus larges de développement macro-économiques et/ou qui est fournie dans le but d'améliorer la balance des paiements du pays bénéficiaire et de mettre à sa disposition des devises. Cette catégorie comprend l'assistance en nature pour les apports de produits de base autres qu'alimentaires et les dons et prêts financiers permettant de payer ces apports. Elle comprend aussi les ressources correspondant aux annulations de dette publique.

En outre, l'aide alimentaire se présente sous forme de fourniture de vivres pour l'alimentation des hommes à des fins de développement, y compris les dons et prêts pour l'achat de vivres. Les dépenses comme le transport, le stockage, la distribution... figurent dans cette rubrique, ainsi que les articles apparentés fournis par les donateurs, la nourriture pour animaux et les intrants agricoles, par exemple, pour les cultures vivrières lorsque ces apports font partie d'un programme alimentaire.

Cependant, l'assistance et secours d'urgence sont la fourniture de ressources visant à alléger immédiatement des situations de détresse et à améliorer le bien-être des populations touchées par des catastrophes naturelles. L'aide alimentaire à des fins humanitaires et dans les situations d'urgence fait partie de cette rubrique. L'assistance et les secours d'urgence ne sont

généralement pas liés aux efforts de développement du pays et ne visent pas à accroître les moyens d'action de ce dernier. Ils ne relèvent donc pas de la coopération pour le développement.

Par ailleurs, l'aide a pour principaux objectifs :

o Surmonter les obstacles financiers qui maintiennent les pays en développement dans une situation de dépendance.

o Répandre les bienfaits de l'intégration au niveau mondial.

o Renforcer le partage de la prospérité.

o Réduire de manière considérable la pauvreté de masse et l'inégalité qui menacent de plus en plus la sécurité collective de la communauté internationale.

La notion d'aide n'apparaît véritablement qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, avec la généralisation du processus de décolonisation et le partage du monde en zones d'influences suite aux accords de Yalta.

1.2. Evolution de la notion d'Aide Publique au Développement

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l'aide s'efforce d'élever le niveau de vie et de réduire la pauvreté dans les pays en développement. Mais l'idée qu'on se faisait des différentes formes de contribution de l'aide pour la réalisation de ces objectifs a varié considérablement.

Au cours des années 1950 et 1970, l'accès au capital était considéré primordial pour l'investissement et la croissance dans les pays pauvres. On considérait que l'insuffisance de l'épargne, et la capacité d'importation de biens d'équipement comme étant des principaux obstacles à l'investissement. Il fallait donc réunir des capitaux internationaux publics de préférence à des conditions hautement favorables c'est-à-dire une aide extérieure. L'aide était censée stimuler l'investissement et résoudre le problème de développement. Ainsi, les besoins en matière d'aide étaient estimés à partir d'un taux de croissance ciblé, d'un coefficient marginal de capital et des fonds dégagés de l'épargne nationale et l'investissement international. Le manque de devises était considéré comme une autre contrainte, de sorte que les besoins en aide étaient aussi calculés au moyen des écarts de balance des paiements. Ce type d'aide était appelé une aide-projet visant à appuyer les plans d'investissement du pays bénéficiaire. Dans la plupart des cas, le gouvernement du pays bénéficiaire établissait un plan d'investissement puis, sur la base de ce plan, une liste de projets, parmi lesquels les donateurs choisissaient ce qu'ils souhaitaient financer. Il s'agissait de la plupart des cas de projets clé en main ; l'aide finançait ainsi l'importance de biens d'équipement et une assistance

technique et administrative, qui étaient complétées par la création d'emploi et une production locale financée par les états destinataires. Donc l'aide-projet consistait essentiellement à soutenir le financement des projets.

Cependant, l'idée qu'on se faisait de l'aide a changé de façon marquante au cours des années 80. Suite à la flambée du prix du pétrole des années 70, un nouveau consensus apparu, traduit dans les programmes d'ajustement structurel inspirés par le FMI et la Banque Mondiale. Ce consensus faisait preuve de l'inefficacité de l'aide par l'application de politiques économiques erronée des pays bénéficiaires. L'aide-projet est alors abandonnée au profit d'une stratégie, visant à inciter les pays à mettre en oeuvre des réformes économiques, appelée aide- programme. Dés lors, l'aide a cessé d'être considérée comme un moyen de transferts des ressources pour financer l'investissement mais plutôt elle est devenue un moyen d'imposer des réformes. C'est ce qu'on a appelé la conditionnalité c'est-à-dire l'obtention de l'aide a été subordonnée à l'adoption de politiques jugées appropriées. Ainsi, la conditionnalité visait essentiellement à faire adopter les mesures de stabilisation de libéralisation et de réglementation de l'économie des pays bénéficiaires. C'est ainsi, qu'en Afrique l'aide est devenue une incitation et une source de financement pour l'ajustement des taux de change, l'abaissement des déficits budgétaires, la réforme des politiques monétaires, la libéralisation du commerce, la réduction des contrôles et des subventions des prix et la résorption du rôle de l'Etat dans l'économie. Cette nouvelle stratégie d'aide au développement a suscité l'apparition d'une « communauté des donateurs », en tant qu'entité ayant une voix dominante dans le débat sur les politiques nationales des pays bénéficiaires. Elle a permis donc aux donateurs d'exercer collectivement une grande part sur les politiques des pays en développement qui n'étaient plus face à une multitude de partenaires, mais à un front uni de donateurs.

Au cours des années 1990, la notion de développement a connu un autre virage. Des spécialistes du développement ont commencé à se demander pourquoi l'investissement et la croissance demeuraient faibles dans les pays en développement, malgré l'appui de l'aide extérieure et après même des réformes économiques. La réponse qu'elles ont pu apporter à cette question tenait à la qualité de la gouvernance. En effet, lorsque les institutions publiques sont faibles, incomplètes ou corrompues, lorsque la gestion publique manque de transparence et de prévisibilité, les meilleures réformes et quelque soit le volume d'aide resteront impuissantes à opérer une croissance quelconque. Dés lors les donateurs se sont mis à repenser en profondeur de leur politique d'aide au développement. Cette réflexion est inachevée, mais il y a quand même espoir que cela déboucherait sur un nouveau modèle

d'aide. Par ailleurs, l'échec de plus en plus évident des programmes d'ajustement dans les pays pauvres a d'abord incité à repenser la conditionnalité. Cette remise en question a été motivée surtout par les préoccupations des praticiens de l'aide au développement travaillant pour les agences de coopération de donateurs bilatéraux, ou des organismes multilatéraux comme l'OCDE/CAD, le PNUD et le département de l'évaluation des Opérations de la Banque Mondiale (OED). Le rapport de Helleiner sur l'aide à la république-unie de Tanzanie et son suivi et le projet conjoint OCDE/PNUD concernant l'aide au Mali ont marqué le début d'une nouvelle approche « officielle » de l'évaluation de l'efficacité de l'aide, très différente de celle fondée sur le modèle de la conditionnalité. Cependant l'ouvrage critique de la Banque Mondiale intitulé Assessing Aid formule trois thèses principales :

· L'aide est efficace si l'environnement institutionnel est favorable.

· L'aide ne peut servir de carotte pour inciter les pays bénéficiaires à appliquer de bonnes politiques.

· Les politiques appliquées par les pays bénéficiaires ne semblent pas avoir beaucoup d'influence sur la répartition de l'aide.

Ainsi, la Banque avait conclu qu'il serait possible d'accroître l'efficacité de l'aide en la réservant aux pays qui appliquent les bonnes politiques, et de convaincre les autres de s'approprier ces bonnes politiques en leur donnant des conseils et en les privant d'aide tant qu'ils ne font pas les bons choix. C'est ce qu'on a appelé la conditionnalité a postéri ou sélectivité.

L'aide aujourd'hui est l'un des principaux variables que les gouvernements comptent de manière considérable pour réaliser les objectifs du développement. Elle l'a été toujours dans les pays en développement. Mais, l'idée qu'on se faisait des différentes formes de contribution de l'aide pour réaliser ces objectifs a largement évolué depuis des décennies. C'est ainsi, de plus en plus, l'augmentation du volume d'aide revient sur la discussion entre pays bénéficiaire et donateurs. Pour la réalisation de ces objectifs il faut une nécessaire maîtrise des systèmes d'allocation de l'aide. Si bien que le débat sur l'efficacité de l'aide s'est concentré sur son impact sur la croissance avant de tourner vers les années 90 sur la réduction de la pauvreté.

Section 2 : Efficacité de l'Aide en termes de croissance économique

L'analyse de Burnside et Dollar (1997, 2000) est au coeur du débat sur l'efficacité de l'aide qui a animé la communauté internationale dans les années 1990. Ainsi, cette analyse marque un tournant dans l'étude de l'efficacité de l'aide, puisqu'elle aborde la question des conditions macro-économiques favorables à une plus grande efficacité ouvrant ainsi la voie à un vaste champ de recherche, alors inexploré. Ensuite, la recherche menée par ces auteurs a eu des implications politiques très importantes, puisqu'elle fonde les recommandations exprimées dans le rapport Assessing Aid publié par la Banque mondiale en 1998. Elle est également une avancée majeure de la réflexion menée par la Banque sur une allocation sélective de l'aide fondée sur les performances et dont certains bailleurs de fonds bilatéraux se sont inspirés pour élaborer leurs stratégies d'aide au développement.

2.1. L'Analyse de Burnside et Dollar

Depuis le début des années 1990, l'aide internationale était fortement en baisse et traversait une crise de légitimité liée notamment à la fin de la guerre froide et à la recrudescence des études critiques de son efficacité. En effet, les conclusions pessimistes des analyses de l'efficacité macro-économique de l'aide, combinées à la mise en lumière des coûts sociaux et humains des programmes d'ajustement structurels ont amené la Banque Mondiale à relancer le débat sur l'efficacité de l'aide. C'est justement suivant ce contexte que les travaux de Burnside et Dollar (1997 ,2000) ont été élaborés.

L'idée développée, par Burnside et Dollar et repris dans le rapport Assessing Aid de la Banque Mondiale, est que l'efficacité de l'aide en termes de croissance dépend de la qualité des politiques économiques mises en oeuvre par les pays en développement. Cette réflexion se fonde sur des travaux économétriques dans lesquels les auteurs estiment des équations de croissance incluant une variable aide et un terme d'aide en interaction avec un indicateur de politique économique. Cependant, la qualité des politiques macro-économiques est appréhendée par la maîtrise de l'inflation, l'équilibre budgétaire et la mise en oeuvre d'une politique d'ouverture commerciale.

La conclusion selon laquelle l'efficacité de l'aide dépend de la qualité des politiques économiques résulte alors de la mise en évidence, dans les estimations de croissance, d'un effet significativement positif du terme croisé de l'aide avec l'indicateur de politique économique. Ce résultat économétrique, qui est au coeur du débat sur l'efficacité de l'aide, est reproduit dans l'équation suivant :

Croissance = - 0.60. (Revenu initial par habitant) +0.71**. (POL) - 0.021.(Aide/PIB) + 0.19**. (Aide/PIB x POL)+ â X

R2= 0.3 6, N = 270, ** : significatif au seuil de 5%. Où POL représente un indicateur agrégé
de politiques macroéconomiques et â X est un ensemble de variables de contrôle (la

fragmentation ethno-linguistique, les assassinats politiques, la profondeur financière, la qualité institutionnelle).

La principale conclusion de l'analyse de Burnside et Dollar est que si l'aide est plus efficace dans un bon environnement macro-économique, elle devrait alors cibler les pays les plus pauvres et ayant de bonnes politiques économiques. C'est ainsi, s'esquisse alors un principe de sélectivité des pays receveurs dans la logique d'une conditionnalité ex-ante fondée sur la qualité des politiques économiques. Peut-être parce qu'elle avait de telles implications politiques, l'analyse de Burnside et Dollar a fait l'objet de nombreuses critiques dont l'hypothèse de sélectivité et les conditionnalités.

2.2. La sélectivité de l'Aide

Selon le rapport Assessing Aid, l'hypothèse de sélectivité de l'aide est justifiée par deux arguments majeurs : l'aide est fongible et elle est sans effet sur la politique économique.

2.2.1. La fongibilité de l'Aide

Le concept de fongibilité de l'aide fait référence à la possibilité, pour le gouvernement receveur, de réduire ses propres dépenses dans le secteur ciblé par l'aide pour transférer ses fonds à d'autres secteurs. Elle a donc pour conséquence un relâchement de la contrainte budgétaire du pays receveur et l'aide s'ajoute simplement aux ressources totales de l'Etat. Elle empêche ainsi les bailleurs de fonds de cibler l'aide comme ils l'entendent.

L'analyse économétrique menée par Feyzioglu, Swaroop et Zhu (1998) aborde la question suivant trois dimensions. Tout d'abord, les auteurs tentent de déterminer si l'aide augmente les dépenses du gouvernement ou permet au contraire au pays de réduire les taxes ou le déficit public. Sur un échantillon de 38 pays, les résultats de l'étude montrent qu'un dollar d'aide n'augmente les dépenses du gouvernement que de 33%, suggérant un degré élevé de fongibilité.

Ensuite, les auteurs examinent si l'aide finance les dépenses d'investissement ou de
consommation. Des estimations sur l'échantillon restreint de 14 pays en développement

mettent en évidence que seul 29% d'un dollar d'aide sont dirigés vers des dépenses d'investissement, le reste allant à la consommation du gouvernement.

Enfin, Feyzioglu et al analysent si l'aide finance effectivement le secteur ciblé par le pays donneur. Sur leur échantillon de 14 pays, il semble que l'aide aux secteurs des transports et des communications ne soit pas fongible, tandis que le résultat opposé apparaît pour l'éducation, l'agriculture et l'énergie. Cette étude a toutefois fait l'objet de nombreuses critiques le pouvoir explicatif de leur modèle économétrique est très faible et le caractère significatif des coefficients est discutable. De plus, les analyses transversales de la fongibilité ne laissent pas transparaître les fortes différences existant au sein des pays en développement. Par ailleurs, Pack et Pack (1990,1993) soulignent l'importance des caractéristiques des systèmes budgétaires de chaque pays en montrant que l'aide est fongible dans le cas de la République dominicaine, mais pas dans celui de l'Indonésie.

Cependant les fondements des modèles de réponses fiscales ont été étudiés par Heller (1975), McGillivray et Morrissey (2000). Ces modèles examinent les mécanismes par lesquels l'aide peut engendrer des comportements du gouvernement qui sapent l'effet même de l'aide sur la croissance. Ils ont donné lieu à des applications économétriques qui suggèrent en général une certaine proportion de fongibilité dans les flux d'aide, mais dont l'ampleur varie. Par exemple, les estimations de Franco-Rodriguez, Morrissey et McGillivray (1998) mettent en évidence dans le cas du Pakistan, sur la période 1965-1995, que la moitié de l'aide a un impact sur la consommation du gouvernement et qu'elle a eu un effet faible mais positif sur l'investissement public et un impact négatif sur l'effort de taxation.

Enfin, de nombreuses critiques soulignent que la fongibilité ne constitue pas un problème. Selon Hjertholm, Laursen et White (2000), si le pays receveur possède une plus grande connaissance de la façon à maximiser l'impact de l'aide, la fongibilité est susceptible d'être en fait un facteur positif pour la croissance sous l'hypothèse que le pays receveur poursuit des objectifs de croissance et de développement efficace. Ainsi, la question de l'influence positive ou négative de la fongibilité dépend des caractéristiques propres de chaque pays et des interactions entre les objectifs des pays donneurs et receveurs.

2.2.2. L'impact de l'Aide sur les réformes politiques

Le deuxième argument développé pour justifier l'idée d'une sélectivité plus grande des pays receveurs en fonction de leurs politiques économiques est que l'aide n'a pas d'effet sur la qualité de ces politiques. Plusieurs arguments théoriques ont été avancés concernant l'effet de l'aide sur les réformes de politique. Tout d'abord, Sachs (1994), Lafay et Morrison (1998),

Alesina et Drazen (1991), Nelson (1990), Waterbury (1989), Amprou et Duret (2000) ont développé l'idée selon laquelle l'aide peut permettre à un gouvernement de lancer les réformes en compensant leurs coûts d'ajustement, notamment si ces coûts sont supportés par un segment particulier de la population. En effet, les mesures de stabilisation et d'ajustement imposent des coûts immédiats, souvent concentrés sur des catégories de la population facilement identifiables et mobilisables, tandis que les bénéfices attendus de ces mesures sont différés, incertains et diffus.

A l'opposé, selon Rodrik (1996), Berg (1993 et 1997), les ressources extérieures réduisent à la fois le coût des réformes et le coût de l'inertie c'est-à-dire le coût d'éviter les réformes. Pour la Banque mondiale, l'aide n'a pas été l'élément principal des réformes économiques. Les raisons de cet échec sont les dysfonctionnements dont souffre l'instrument permettant à l'aide d'influencer les orientations de politiques économiques à savoir la conditionnalité attachée aux déboursements. Ce diagnostic est largement partagé par l'ensemble des bailleurs mais les stratégies pour y remédier diffèrent. Ainsi, la Commission européenne vise une réforme de la conditionnalité, consistant à prendre en compte des indicateurs de résultats. Tandis que la Banque Mondiale, elle, propose une sélectivité ex-ante des pays receveurs basée sur la qualité des politiques économiques comme indicateur instrument.

Cependant, les deux points suivants développent l'argument que l'aide n'a pas d'effet sur les réformes. Cet argument est analysé à travers les dysfonctionnements des conditionnalités et les analyses empiriques sur l'inefficacité de l'aide en matière de promotion des réformes.

2.2.2.1. Les conditionnalités

La conditionnalité consiste en l'accord de financement en contrepartie des réformes. Les bailleurs de fonds deviennent en quelque sorte des « conseillers-payeurs ». Malgré deux décennies de leur mise en oeuvre, les conditionnalités restent toujours un instrument peu performant pour promouvoir les réformes économiques. En effet, d'après Guillaumont (1995) les difficultés d'application de ces conditionnalités et les objectifs souvent contradictoires (débourser rapidement l'aide accordée et conditionner ces déboursements à des réformes destinées à favoriser durablement la croissance économique) ont contribué à pervertir le système.

Pour Collier (1997), deux éléments principaux sont à la base de ces dysfonctionnements : la politique du gouvernement déterminée par les forces politiques intérieures et la formulation des conditionnalités n'est pas appropriée.

D'après Williamson (1994), Waterbury (1989), Stiles (1990) et Haggard, Lafay et Morrison (1995), les choix des politiques économiques sont dictés par l'orientation doctrinale des responsables politiques et le comportement des groupes d'intérêt, notamment leur opposition à l'égard de mesures susceptibles de réduire les rentes de situation. Ainsi, lors de la conception des politiques faisant l'objet de conditionnalités, ces deux éléments représentent des obstacles à la réforme et provoquent un manque d'intériorisation des programmes soutenus par l'aide extérieure. Alors que le principe même de l'aide à l'ajustement impliquait un engagement des pays à mettre en oeuvre des réformes, il est fréquemment apparu que les conditions de politique économique étaient acceptées sans conviction, en raison de l'urgence d'obtenir un financement. Selon Guillaumont (1995), suivant cette perspective, l'engagement formel à opérer des réformes est devenu le prix à payer pour obtenir de l'argent. Ainsi, la réforme est perçue comme un coût et non comme un avantage. Face à la réticence des pays, à la lenteur des réformes qui en a résulté et à l'échec de nombreux programmes, la confiance des bailleurs de fonds a largement baissé. Ceux-ci, devenus acheteurs de programmes, ont alors été conduits à formuler des conditions de plus en plus particulières et à s'impliquer davantage dans les réformes pour en garantir la mise en oeuvre. Les programmes sont ainsi devenus l'affaire des bailleurs de fonds, plus que celle des Etats receveurs.

L'étude de Dollar et Svensson (2000) estime la probabilité de succès ou d'échec des programmes d'ajustement structurel mis en oeuvre par la Banque mondiale, en fonction des caractéristiques d'économie politique des pays receveurs (gouvernement démocratique, stabilité politique, polarisation ethnique) et de variables sous le contrôle de la Banque mondiale (coûts administratifs liés à la préparation et au suivi des programmes). Leur étude économétrique suggère que le succès des programmes de réformes dépend principalement des caractéristiques institutionnelles et politiques des pays receveurs, les variables sous le contrôle de la Banque mondiale n'étant, quant à elles, pas significatives.

Le deuxième élément susceptible de provoquer des dysfonctionnements de l'aide est la formulation des conditionnalités. La plupart des accords de financement comportent plusieurs conditionnalités liées à différents aspects d'une même réforme et correspondant au décaissement de différentes tranches. La propension à n'appliquer que partiellement les réformes convenues a été parfois renforcée par la modération des sanctions effectives, c'est-àdire par la poursuite des versements lorsque les conditions prévues n'étaient pas vraiment remplies. Ainsi, les performances des agences d'aide au développement sont le plus souvent mesurées en fonction des taux de décaissement des volumes financiers engagés. Selon cette

logique bureaucratique de succès, les institutions financières ont considéré les conditionnalités comme alors un moyen de pression qu'elles ne l'étaient pas.

Il apparaît donc que la conditionnalité macro-économique, qui est aujourd'hui l'instrument principal permettant aux bailleurs de fonds de promouvoir ou d' « acheter » les réformes de politique économique dans les pays receveurs, souffre de nombreux dysfonctionnements. Ces derniers constituent l'un des éléments à l'origine des performances largement discutées de l'aide en matière de promotion des réformes.

2.2.2.2. L'effet de l'Aide sur les réformes : évidence empirique

Une littérature abondante existe à propos du lien entre aide et réforme. Les premières études, notamment ceux de Mosley (1987), Mosley et al (1995) et Thomas et al (1991), ont conclu avec scepticisme sur la capacité de l'aide à promouvoir des réformes dans les pays où il n'y a pas d'engagement fort en leur faveur. L'étude de la Banque Mondiale en 1994 classe 26 pays d'Afrique subsaharienne selon l'évolution de la qualité de leur politique économique et selon l'évolution des flux d'aide. Cette étude montre que, pour la plupart des pays du continent africain ayant bénéficié de flux croissants d'aide, la qualité des politiques s'est détériorée, alors que pour une majorité des pays ayant vu diminuer leurs montants d'aide, les politiques se sont améliorées.

Avec le développement des études économétriques transversales, le débat sur l'efficacité de l'aide a pris une nouvelle ampleur. Ainsi, en 1997 Burnside et Dollar ont fait un test empirique de l'effet de l'aide sur la qualité des politiques économiques. Ils estiment une équation de politique économique en fonction des caractéristiques structurelles et politiques des pays. Alors que la qualité des politiques économiques semble dépendre des caractéristiques des pays receveurs, la variable d'aide est sans effet.

Alesina et Dollar (1998, 2000) examinent quant à eux l'effet de l'aide sur les changements de politique économique. Pour un échantillon de 60 pays, ils identifient une centaine scénarios d'augmentations et de diminutions importantes des montants d'aide et analysent les évolutions (avant, pendant et après) de l'ouverture politique (saisie par un indicateur de démocratisation) et économique (saisie par un indicateur d'ouverture commerciale). Les auteurs concluent, en comparant ces variables, que les variations importantes des montants d'aide ne semblent pas précéder les réformes politiques ou économiques. Ces analyses économétriques transversales permettent de conclure un lien entre l'aide et la qualité des politiques économiques. Cependant, selon Chauvet et Guillaumont (2004), l'aide peut inciter le pays receveur d'adopter une meilleure politique économique. Les travaux Amprou (2001)

montrent également que l'aide peut contribuer à la promotion des réformes en les rendant politiquement soutenables, grâce à une neutralisation des groupes d'intérêts ayant une capacité de résistance. En permettant de compenser partiellement et temporairement les torts subis par ces groupes, du fait de la disparition de situations de rentes, l'aide peut faciliter le processus de réformes.

Enfin, les études de cas concernant l'effet de l'aide sur la qualité des politiques et la promotion des réformes présentent des résultats plus nuancés que les analyses économétriques. Les analyses faites par Devarajan et al (2001) sur les liens entre l'aide et les réformes dans dix pays africains suggèrent que l'aide a joué un rôle significatif et positif dans deux pays réformateurs (le Ghana et l'Ouganda), mais que les pays donneurs n'ont pas distingué efficacement les différents types de pays receveurs et les différentes phases du processus de réforme. Ces auteurs considèrent notamment que : « des montants d'aide importants dirigés vers des pays ayant de mauvaises politiques économiques ont eu tendance à faire durer ces mauvaises politiques. Le financement a permis de différer les réformes ». D'après Berg et al (2001) dans les pays « réformateurs moyens », les études de cas suggèrent que l'aide a pu parfois influencer les réformes. Par exemple, en Côte d'Ivoire avant la dévaluation du FCFA en 1994, de nombreuses réformes visant à améliorer la compétitivité ont été mises en oeuvre sous la pression des principaux pays donneurs.

L'argument selon lequel l'aide n'a pas d'effet sur la politique économique est présenté dans le rapport Assessing Aid comme une justification de la nécessité d'une certaine sélectivité des pays receveurs. Néanmoins, alors que le constat d'échec de la pratique des conditionnalités traditionnelles fait l'unanimité, l'absence totale d'effet de l'aide sur l'amélioration des politiques est discutée et remise en cause par certaines études empiriques, suggérant que l'aide peut influencer les orientations de politique par un autre canal que celui des conditionnalités. Par ailleurs, au début des années 90, le débat sur l'efficacité de l'aide a commencé à prendre en compte le principe de réduction de la pauvreté.

Section 3 : Efficacité de l'Aide en termes de réduction de la pauvreté

Le débat sur l'efficacité de l'aide s'est toujours focalisé sur son impact sur la croissance. Mais toutefois depuis le début des années 1990, l'aide s'est progressivement recentrée sur l'objectif de réduction de la pauvreté, évolution concrétisée par l'engagement de 189 pays aux Nations Unies (NU) à réduire la pauvreté dans le monde de moitié d'ici à 2015. Ainsi, dans la perspective de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, la question

suivante: sur quels critères les pays donneurs doivent-ils allouer leur aide s'ils veulent avoir un effet maximum sur la réduction de la pauvreté ?, est d'une grande importance.

Dans une première partie nous rappellerons les conséquences du recentrage des objectifs de l'aide sur la lutte contre la pauvreté pour le débat sur son efficacité. Dans une deuxième partie, nous présenterons la démarche de Collier et Dollar, les principales conclusions de leur étude et les critiques qui leur ont été adressées.

3.1. L'efficacité de l'Aide : de la croissance à la réduction de la pauvreté

Le débat de l'efficacité de l'aide s'est déplacé d'une problématique de croissance vers celle de la réduction de la pauvreté entraîne deux interrogations : (i) quelle est l'influence de la croissance sur la réduction de la pauvreté ? ; (ii) existe-t-il un effet direct de l'aide sur la réduction de la pauvreté?

3.1.1. Relation entre croissance et réduction de la pauvreté

La fin des années 1990 a été marquée par la contribution positive de la croissance à la réduction de la pauvreté. Ainsi, un certain nombre d'études récentes ont tenté de déterminer dans quelle proportion les bénéfices de la croissance profitent aux populations les plus pauvres. Cette question a fait l'objet d'une très vaste littérature.

Suivant la démarche de Foster et Székely (2001), ces auteurs différencient les études en fonction du concept de pauvreté retenu. Ainsi, une première approche consiste à considérer un concept de pauvreté relative et à estimer l'élasticité du revenu par habitant du premier quintile de la distribution par rapport au revenu moyen. Par ailleurs les études de Birdsall et Londono (1997), Roemer et Gugerty (1997), Gallup, Radelet et Warner (1999) et Dollar et Kraay (2000) ont mis en évidence une élasticité égale à 1 entre la croissance du revenu moyen et le revenu des plus pauvres.

Une seconde approche consiste à examiner l'élasticité de la pauvreté définie en termes absolus par rapport à la croissance du revenu. Ravallion (2000), Ravallion et Chen (1997) et Bruno, Ravallion et Squire (1998) trouvent une élasticité de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté proche de 2, suggérant qu'une augmentation du revenu moyen de 10 % se traduit par une diminution du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté de 20 %. Cependant, De Janvry et Sadoulet (2000) estiment des élasticités plus faibles (proches de 1) dans le cas de l'Amérique latine.

Par ailleurs, certaines conditions structurelles ou initiales sont susceptibles d'affecter la
contribution de la croissance à la réduction de la pauvreté. Ainsi par exemple, l'importance

des inégalités initiales a été soulignée par Bourguignon (2000), De Janvry et Sadoulet (2000) et Heltberg (2001). De même, la part de l'agriculture dans le PIB, les caractéristiques démographiques (taux de croissance de la population, distribution de la population entre les secteurs ruraux et urbains) peuvent affecter la contribution de la croissance à la lutte contre la pauvreté.

Enfin, la qualité et les caractéristiques de la croissance du revenu peuvent également jouer. Ravallion et Datt (1996) ont par exemple mis en évidence qu'en Inde, la croissance du secteur secondaire réduit moins la pauvreté que celle des secteurs primaires et tertiaires. Cependant, si l'influence positive de la croissance pour la réduction de la pauvreté est largement acceptée, sa relation avec les inégalités fait toujours l'objet d'un important débat.

Psacharopoulos et al (1995) ont mis en évidence dans le cas de l'Amérique latine, que les inégalités, comme la pauvreté, réagissent contra-cycliquement avec la croissance. Mais d'autres études sont moins optimistes. Par exemple, l'analyse de Ravallion et Chen (1997), sur 42 pays, ne leur permet pas de mettre en évidence une influence de la croissance du revenu sur le niveau des inégalités. De même, pour 12 pays d'Amérique latine, De Janvry et Sadoulet (2000) concluent que la croissance du revenu a certes permis de réduire la pauvreté, mais pas les inégalités.

3.1.2. L'effet de l'Aide sur la réduction de la pauvreté

Pour comprendre l'effet de l'aide sur la réduction de la pauvreté, certains auteurs ont invoqué son impact sur la croissance économique : si l'aide contribue à la croissance et que la croissance contribue à la réduction de la pauvreté, alors l'aide permet de lutter contre la pauvreté. Cependant, ce raisonnement repose sur l'hypothèse que l'aide n'a pas d'effet direct sur la pauvreté et que son effet passe essentiellement par la croissance. Cette approche est remise en cause par les résultats d'un certain nombre d'études, qui soulignent un effet direct de l'aide sur des indicateurs de développement humain, ou encore un effet indirect qui passe par d'autres canaux que celui de la croissance. Ainsi par exemple, Burnside et Dollar (1998) analysent l'effet de l'aide sur la baisse de la mortalité infantile, un indicateur de bien-être des populations très fortement corrélé au niveau de pauvreté et dont les données sont disponibles pour de nombreux pays. Leur étude économétrique suggère que dans un bon environnement de politiques économiques, l'aide permet de réduire la mortalité infantile. Plus récemment, Gomanee et al (2003) mettent en évidence une influence positive de l'aide sur l'indicateur de développement humain et sur la réduction de la mortalité infantile, l'effet qui passe par le financement de dépenses publiques favorables aux plus pauvres. Il faut toutefois rappeler que

des résultats sensiblement différents ont été mis en évidence par Mosley et al. (1987) et Boone (1996), dont les analyses économétriques suggèrent l'absence d'effet de l'aide sur la mortalité infantile. Enfin, Kosack (2003) souligne que l'aide n'a un effet sur l'indicateur de développement humain que dans les régimes démocratiques.

3.2. L'analyse de Collier et Dollar sur la relation Aide et réduction de la pauvreté.

Collier et Dollar (2001, 2002) développent un modèle d'allocation d'aide dont l'objectif est de maximiser la réduction de la pauvreté. Leur modèle se fonde sur deux idées : (i) l'aide a un effet positif sur la croissance dans les pays ayant mis en place de bonnes politiques économiques (Burnside et Dollar, 1997, 2000); et (ii) la croissance entraîne une réduction de la pauvreté (Ravallion et Chen, 1997 ; Dollar et Kraay, 2000). Leur analyse réside alors dans l'idée suivante :

« Pour maximiser la réduction de la pauvreté, l'aide devrait être allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et de bonnes politiques économiques ».

L'allocation géographique de l'aide qui permet de maximiser la réduction de la pauvreté est identifiée par les auteurs en égalisant, pour tous les pays receveurs, le nombre de personnes sortant de la pauvreté grâce à un dollar supplémentaire d'aide.

Pour procéder à cet exercice de maximisation de la réduction de la pauvreté par l'allocation d'aide, Collier et Dollar doivent mesurer d'une part l'effet marginal de l'aide sur la croissance et d'autre part l'effet de la croissance sur la réduction de la pauvreté.

3.2.1. Mesure de l'effet marginal de l'Aide sur la croissance économique

Dans la logique de l'analyse de Burnside et Dollar, l'effet sur la croissance d'un dollar supplémentaire d'aide dépend de la qualité des politiques économiques et du montant d'aide lui-même.

En effet, Collier et Dollar estiment une équation de croissance de la forme :

(1) g = â 0 + â1X + â2P + â3A + â 4 A + â5APX représente l'ensemble des conditions

2

exogènes, P les politiques économiques et A l'aide en proportion du PIB. Alors, la contribution marginale de l'aide à la croissance, ga, peut s'exprimer :

(2) g a =â3+2â4A+â5P

L'effet marginal de l'aide sur la croissance est au coeur de la détermination d'une allocation
d'aide maximisant la réduction de la pauvreté. Leur conclusion selon laquelle l'effet de l'aide
sur la croissance dépend de la qualité de l'environnement économique a toutefois fait l'objet

de nombreuses critiques. Ces critiques soulignent notamment que le coefficientâ5, qui est au

coeur de l'allocation optimale de l'aide, est susceptible d'être biaisé pour diverses raisons: méthode d'estimation inadaptée, présence de points aberrants, mauvaise spécification du modèle.

Cependant, la présence du montant d'aide dans la contribution marginale de l'aide à la croissance est liée au terme d'aide au carré dans l'équation de croissance. Collier et Dollar (2001, 2002) introduisent cette variable pour tester l'hypothèse de rendements marginaux décroissants de l'aide, hypothèse essentielle pour leur analyse. Sans elle, en effet, l'allocation optimale de l'aide consisterait d'abord à allouer toute l'aide au pays dans lequel elle est le plus efficace, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de pauvres dans ce pays, puis de passer au pays suivant. Une telle allocation serait confrontée à la question de son réalisme politique.

L'existence de rendements marginaux décroissants de l'aide ne fait cependant pas l'objet d'un consensus. La robustesse empirique de la variable d'aide au carré a été mise en cause par de nombreux auteurs notamment Hansen et Tarp (2001). La spécification de la relation aide- croissance pose d'ailleurs certains problèmes dans l'analyse même de Collier et Dollar, puisque si les auteurs mettent en évidence un effet significativement négatif de l'aide au carré, le coefficient de l'aide est, quant à lui, non-significativement négatif. Ce résultat remet en cause l'hypothèse de rendements décroissants qui nécessite conjointement un effet positif de l'aide et un effet négatif de son carré, tous deux devant être significatifs.

3.2.2 Mesure de l'effet de la croissance sur la réduction de la pauvreté

Pour calculer l'allocation de l'aide qui maximise la réduction de la pauvreté, des mesures du niveau de pauvreté et de l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance du revenu sont nécessaires. Collier et Dollar mesurent la pauvreté par la proportion de la population vivant avec moins de 2$ par jour (headcount index). Ils font d'autre part l'hypothèse d'une élasticité constante de la pauvreté par rapport à la croissance, identique pour tous les pays et égale à 2 (la valeur médiane de l'élasticité obtenue par Ravallion et Chen (1997) pour les pays de leur échantillon). Selon Beynon (2003) l'hypothèse d'élasticité constante et égale à 2 pour tous les pays est toutefois simplificatrice et tend à favoriser les pays très inégalitaires dont les taux de pauvreté sont plus élevés pour un niveau de revenu per capita donné. En effet, Bourguignon (2000) et Heltberg (2001) ont mis en évidence que la valeur absolue de cette élasticité dépend positivement du revenu per capita et négativement de l'inégalité initiale des revenus. Or, si l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance est plus faible dans les pays très

inégalitaires, ceux-ci devraient recevoir relativement moins d'aide, puisque alors l'aide est moins efficace en matière de réduction de la pauvreté. En outre, l'analyse de Collier et Dollar fait l'hypothèse que l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance ne dépend pas de l'aide elle-même et que l'aide n'a pas d'effet direct sur la pauvreté c'est-à-dire que l'aide est neutre en terme de distribution des revenus. Or, selon Guillaumont (1999,2000), même s'il semble paradoxal de chercher à réduire la pauvreté en allouant l'aide sur la base d'une méthode retenant l'hypothèse que l'aide n'a pas d'effet propre sur la distribution des revenus et sur la pauvreté autre que celle qui passe par la croissance des revenus.

Ainsi, comme nous l'avons déjà souligné, l'analyse de Collier et Dollar repose sur des hypothèses lourdes (i) l'efficacité de l'aide en termes de croissance est plus importante dans les pays ayant mis en place des politiques économiques saines et (ii) l'effet de l'aide sur la réduction de la pauvreté passe par la croissance. Si ces hypothèses étaient levées ou amendées, le modèle d'allocation optimale obtenu serait très différent.

L'analyse de Collier et Dollar a été largement critiquée par les économistes. Car il existe une vaste littérature qui a permis d'étudier l'efficacité de l'aide par d'autres moyens alternatif outre la croissance et la pauvreté. De nombreux auteurs ont notamment défendu l'idée que d'autres facteurs sont susceptibles d'influencer l'efficacité de l'aide : les problèmes de capacité d'absorption des pays receveurs d'aide, la volatilité des flux d'aide, la vulnérabilité des pays en développement à des chocs externes et l'instabilité socio-politique à laquelle ils sont confrontés.

Chapitre 3 : L'efficacité de l'Aide au Sénégal : Une analyse économétrique

L'efficacité de l'aide reçue par le Sénégal de 1980 à 2003 est analysée dans ce chapitre. Mais d'abord, la spécification du modèle, puis une analyse des résultats est entreprise avant de présenter les recommandations de politiques économiques qui découlent de l'analyse.

Section 1 : Spécification du Modèle

1.1. Le Modèle

Le modèle qui sera adopté va compter deux systèmes : d'abord nous verrons l'impact de l'aide sur la croissance économique et ensuite on étudiera l'aide en tant que source principale de financement des secteurs de la santé et de l'éducation.

1.1.1. Efficacité de l'Aide : Optique de la croissance économique

Beaucoup de modèles ont été développés pour étudier l'impact de l'aide sur la croissance. En effet, Boone (1996) est le premier à faire une analyse macroéconomique de l'impact de l'Aide dans un modèle de croissance néoclassique. Mais c'est le modèle de Burnside et Dollar (2000) qui a été d'une avancée majeure.

Cependant, l'étude de l'impact de l'aide sur la croissance en Afrique a surtout connu un grand succès avec le modèle de Morrissey & al (2002) sur les pays d'Afrique sub-saharienne. C'est ce dernier modèle que nous allons adopter. La base de ce modèle est que l'aide a un impact sur la croissance par les canaux de l'investissement, les dépenses gouvernementales et les importations. Ainsi, le taux de croissance économique (Y) dépend de l'Aide en pourcentage du PIB(AID), des variables de transmission (l'investissement (INV), des dépenses gouvernementales (GCON) et des importations (MPIB)), de l'inflation (INF), du pourcentage de la population ayant terminé l'école primaire (PRIC) et du Produit Intérieur Brut per capita (PIBO). Les investissements, les dépenses publiques et les importations sont pris en pourcentage du PIB (ceci est valable durant toute l'analyse économétrique).

Y PIBO PRIC INV INF GCON MPIB AID

t t t t t t t t t

= + - + + + + + + +

á á á á á á á á å

0 1 1 2 3 4 5 6 7 1

(1.1)

Ce modèle étudie aussi l'impact de l'aide sur les variables de transmission. Donc
l'investissement (INV) sera estimé par l'investissement antérieur, le pourcentage de la
population ayant terminé l'école primaire (PRIC), l'inflation (INF), le logarithme du rapport

crédit accordé au secteur privé sur celui du secteur public (log (CRED)) et par l'Aide en pourcentage du PIB (AID).

INV INV PRIC INF CRED AID

t t t t t t t

= + - + + + + +

â â â â â log( ) â å (1.2)

0 1 1 2 3 4 5 2

Quant aux importations, elles sont financées par l'Aide en pourcentage du PIB (AID), les exportations en pourcentage du PIB (XPIB) et dépendent du taux d'ouverture (TO) et du taux de change réel (ER).

MPIBXPIB AID TO ER

t t

= + + + + +

ä ä ä ä ä å (1.3)

0 1 2 3 4 3

Et enfin, les dépenses du gouvernement (en pourcentage du PIB) sont financées par les recettes fiscales en pourcentage du PIB (TRPIB), l'Aide en pourcentage du PIB (AID), la dette extérieure en pourcentage du PIB (EXTDEBT) et l'inflation (INF) qui représente ici le seigneuriage.

GCON TRPIB INF EXTDEBT AID

t t t T

= + + + + +

ë ë ë ë ë å (1.4)

0 1 2 3 4 4

Donc pour l'efficacité de l'Aide suivant l'optique de la croissance on aura le premier système suivant :

Y PIBO PRIC INV INF GCON MPIB AID

t t t t t t t t

= + - + + + + + + +

á á á á á á á á å

0 1 1 2 3 4 5 6 7 1

(1.1)

INV INV PRIC INF CRED AID

t t t t t t t

= + - + + + + +

â â â â â log( ) â å (1.2)

0 1 1 2 3 4 5 2

MPIBXPIB AID TO ER

t t

= + + + + +

ä ä ä ä ä å (1.3)

0 1 2 3 4 3

GCON TRPIB INF EXTDEBT AID

t t t T

= + + + + +

ë ë ë ë ë å (1.4)

0 1 2 3 4 4

t

1.1.2. Efficacité de l'Aide : Optique de la réduction de la pauvreté

Depuis les années 1990, l'efficacité de l'Aide s'est faite suivant l'optique de réduction de la pauvreté. Si l'Aide est destinée à la réduction de la pauvreté, ou du moins à l'amélioration du bien être des conditions de vie de la population pauvre, à l'amélioration de l'offre de biens publics (comme la santé et l'éducation). Donc, nous allons étudier l'impact de l'Aide sur la pauvreté par l'impact qu'elle aura sur les secteurs sociaux tels que l'éducation et la santé.

Les dépenses de santé en pourcentage du PIB (SAN) dépendent de l'Aide en pourcentage du PIB (AID), du Produit Intérieur Brut per capita (PIBO), du revenu courant moyen (REVC) et des dépenses de santé antérieures (en pourcentage du PIB).

SAN SAN AID PIBO RE VC

t t t t t t

= + - + + + +

ì ì ì ì ì å (2.1)

0 1 1 2 3 4 5

Les dépenses d'éducation en pourcentage du PIB (EDU) dépendent de l'Aide en pourcentage du PIB (AID), du revenu courant moyen (REVC), du Produit Intérieur Brut per capita (PIBO) et des dépenses d'éducation antérieures( en pourcentage du PIB).

EDU EDU PIBO AID RE VC

t t t t t t

= + - + + + +

ç ç ç ç ç å (2.2)

0 1 1 2 3 4 6

Donc pour l'efficacité de l'aide suivant l'optique de la réduction de la pauvreté nous avons le deuxième système suivant :

SAN SAN AID PIBO RE VC

t t t t t t

= + - + + + +

ì ì ì ì ì å (2.1)

0 1 1 2 3 4 5

EDU EDU PIBO AID RE VC

t t t t t

= + - + + + +

ç ç ç ç ç å (2.2)

0 1 1 2 3 4 6

1.2. Méthodes d'estimation et sources de données

1.2.1. Les sources de données et période d'étude

Les données proviennent essentiellement de la base de donnée de la Direction de la Prévision et de la Statistique (BADIS-Edition 2003-2004), du World Bank Indicator 2005 (WDI) et des statistiques du Fonds Monétaires Internationales (FMI) 2005.

L'Aide a commencé à avoir une grande considération au début des années 1980 avec le début des programmes d'ajustement structurel initiés par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI) d'où la période d'estimation est celle de 1980 à 2003.

1.2.2. Technique d'estimation économétrique

Le choix d'un modèle linéaire à équations simultanées se justifie par le fait que les flux d'Aide entrants peuvent influencer le taux de croissance par les canaux de l'investissement, des importations et des dépenses publiques, et l'amélioration du bien-être de la population. Le fait d'estimer en une seule équation ne permet pas de prendre en compte cette interdépendance entre les variables, et ne pas en tenir compte peut aboutir à des biais et à des estimations peu consistantes d'où les deux systèmes afin de mieux appréhender la notion d'efficacité de l'Aide.

1.2.2.1. L'identification des équations

Avant toute estimation d'un modèle linéaire à équations simultanées, il est important de s'assurer que les équations du modèle sont identifiées. Soient g, le nombre de variables endogènes du modèle, g' le nombre de variables endogènes de l'équation, k le nombre de variables exogènes du modèle, et k' le nombre de variables exogènes de l'équation, la condition de l'identification se présente comme suit :

Si (g - g') + (k - k') < (g - 1), l'équation est sous identifiée et ses paramètres ne peuvent pas être estimés.

Si (g - g') + (k - k') = (g - 1), l'équation est juste identifiée. L'équation peut être estimée par les moindres carrés indirects (MCI) ou les doubles moindres carrés (D.M.C).

Si (g - g') + (k - k') > (g - 1), l'équation est suridentifiée et les paramètres de l'équation peuvent être estimés par les doubles moindres carrés (D.M.C).

1.2.2.2. Choix de la technique d'estimation

Dans la littérature économique, l'estimation de l'efficacité est effectuée le plus souvent pour une sous-région (exemple l'Afrique subsaharienne) donc utilisant des données de panel.

En appliquant les conditions d'identification ci-dessus mentionnées aux équations et eu égard aux choix disponibles, la technique des doubles moindres carrés semble la plus appropriée dans le cadre de notre travail car les équations sont suridentifiées. Nous procéderons ensuite à différents tests, les tests de diagnostic et de validation pour interpréter les résultats. Toutes ces estimations se feront avec le logiciel EVIEWS 3.1.

Section 2 : Analyse et Interprétation des résultats

Dans cette partie nous procéderons d'abord aux tests d'homocédasticité et d'autocorrélation des résidus, avant de voir la significativité globale et des paramètres et enfin une interprétation des résultats.

2.1. Test d'Homocédasticité des résidus (Test de White) Hypothèses :

H0 : Erreurs homocédastiques

H1 : Erreurs hétérocédastiques

Les erreurs sont homocédastiques si Probability est supérieure à 5%. Les erreurs sont hétérocédastiques si Probability est inférieure ou égale à 5%. D'après les valeurs obtenues dans le tableau (11) toutes les probabilités sont supérieures à 5%, on accepte l'hypothèse d'Homocédasticité des erreurs. Les estimations obtenues par la méthode des doubles moindres carrés sont optimales.

Tableau 11: Test d'Homocédasticité des résidus

Modèle

Système 1

Système 2

Equations

1.1

1.2

1.3

1.4

2.1

2.2

F-Statistics

1.532099

0.766811

0.446448

0.199004

2.530975

0.659785

Prob(F- Statistics)

0.263156

0.269721

0.874432

0.986565

0.110910

0.716540

Obs*R-
squared

16.90626

9.298768

4.615551

2.302838

5.527733

6.485058

Probability

0.261208

0.504004

0.797764

0.970292

0.063048

0.593066

2.2. Test d'autocorrélation des résidus (Test de Breuch-Godfred) Hypothèses :

H0 : Erreurs non corrélées

H1 : Erreurs corrélées

On accepte l'hypothèse H0 si la valeur de Probability est supérieure à 5% et H1 si Probability

est inférieure à 5%. Les valeurs de Probability (voir tableau 12) sont toutes supérieures à 5% d'où les erreurs sont non corrélées.

Tableau 12 : Test d'autocorrélation des résidus

Modèle

Système 1

Système 2

Equations

1.1

1.2

1.3

1.4

2.1

2.2

F-Statistics

1.567470

1.479636

0.087779

1.270822

2.530975

0.508056

Prob(FStatistics)

0.243063

0.269721

0.916375

0.305947

0.110910

0.613130

Obs*R-
squared

4.390943

4.027873

0.245314

3.121510

5.527733

1.449919

Probability

0.111306

0.133462

0.884567

0.209977

0.063048

0.484344

2.3. Test de significativité

Pour cette partie nous procéderons d'abord par le test de significativité globale avec l'interprétation du R2 et ensuite on aura le test de significativités des paramètres.

2.3.1. Test de Significativité globale (Test de Fisher)

Le test de significativité globale ou test de Fisher (voir tableau 13) permet de juger de la qualité d'un modèle. Le modèle est globalement significatif si R2 est proche de 1 ou la Prob (F-Statistics) est inférieure à 5%.On a pour toutes les équations un R2 proche de 1 (car on a de 0,68 à 0,99) d'où une bonne spécification des équations. On constate que les importations(1 .3) sont bien spécifiées avec R2 =0.99 c'est-à-dire 99% des fluctuations des importations sont expliquées par les exportations, l'aide, le taux de change réel et le taux d'ouverture.

2.3.2. Test de Significativité des paramètres (Test de Student)

Une variable exogène a une influence significative sur la variable dépendante si la probabilité est inférieure à 5%( ou 1% et 10%) (Voir tableau 13).

Ainsi, le Produit Intérieur Brut par tête (PIBO), le niveau d'éducation primaire (PRIC), l'inflation (INF), l'investissement (INV), les importations (MPIB) et l'Aide Publique au Développement en pourcentage du PIB (AID) ont une influence significative sur le taux de croissance du Sénégal sur la période de 1980 à 2003. Cependant, la variable dépenses publiques n'a aucun impact significatif sur la croissance économique.

Le niveau d'éducation primaire, l'investissement antérieur (INV (-1)), l'Aide, l'inflation et le rapport crédit secteur privé à celui du secteur public (Log (CRED) ont une influence significative sur l'investissement.

Les exportations (XPIB), l'Aide en pourcentage du PIB, le taux de change réel (ER) et le taux d'ouverture (TO) ont une influence significative sur les importations du Sénégal.

L'inflation, les recettes fiscales (TRPIB), la dette extérieure (EXDEBT) et l'Aide ont une influence significative sur les dépenses publiques (GCON).

Le Produit Intérieur Brut par tête, les dépenses antérieures en santé, le revenu courant par tête (REVC) et l'Aide ont un impact significatif sur les dépenses en santé.

Et enfin, le PIB par tête, les dépenses antérieures en éducation et l'Aide ont une influence significative sur les dépenses d'éducation.

Tableau 13: Test de significativité

Modèle

Système 1

Système 2

Variables dépendantes

Y

INV

MPIB

GCON

SAN

EDU

C

-12.19654

(0.3081)

-39.67499

(0.2208)

2.259434

(0.5071)

6.432917
(0.0001)*

9.848720

(0.0408)**

2.319472

(0.0165)*

PIBO

 
 
 
 

0.016766

(0.0933)***

0.012313

(0.0705)***

PIBO(-1)

0.001115

(0.0253)**

 
 
 
 
 

PRIC

0.916650

(0.0840)***

0.093214
(0.0092)*

 
 
 
 

INF

-0.026715

(0.0043)*

-0.106082

(0.0640)***

 

-0.084901
(0.0001)*

 
 

INV

0.201409
(0.01 18)*

 
 
 
 
 

INV (-1)

 

0.510717

(0.0767)***

 
 
 
 

Log (CRED)

 

0.243400
(0.0108)*

 
 
 
 

MPIB

0.241968

(0.0375)**

 
 
 
 
 

XPIB

 
 

0.748225

(0.0047)*

 
 
 

TO

 
 

-1.924071

(0.0098)

 
 
 

ER

 
 

-0.868922

(0.0543)**

 
 
 

GCON

-0.642414

(0.2051)

 
 
 
 
 

TRPIB

 
 
 

1.173892
(0.0000)*

 
 

EXTDEBT

 
 
 

-0.347131
(0.0274)*

 
 

REVC

 
 
 
 

-1.142050

(0.0262)**

-0.247695

(0.4144)

EDU (-1)

 
 
 
 
 

0.425765

(0.0658)***

SAN (-1)

 
 
 
 

0.63443 1

(0.003 1)*

 

AID

0.730222

(0.0296)**

0.332246

(0.0833)***

0.356103

(0.0002)*

0.148095

(0.0234)**

0.283315

(0.0725)***

1.966401

(0.1089)***

R2

0.688281

0.825617

0.991053

0.967180

0.653346

0.941600

Prob(F-Statistics)

0.003530

0.000149

0.000000

0.000000

0.000497

0.000000

Nbre
d'observation

24

24

24

24

24

24

(.) Représente la probabilité du t-Student *significatif à 1%

** Significatif à 5%

*** Significatif à 10%

2.4. Test de stabilité (Test de Chow Breakpoint)

L'un des critères les plus important pour l'estimation d'un modèle est qu'elle doit rester valable pour des données autres que celles qui ont été utilisées lors de l'estimation. Ce critère

est celui de la constance des paramètres. Pour cela nous avons utilisé le test de Chow Breakpoint pour l'année 1994. Cette année est importante car la dévaluation a permis à l'économie sénégalaise de renouer de nouveau avec la croissance et les secteurs sociaux comme la santé et l'éducation sont pris en compte.

Les résultats du tableau ci-dessous montrent que le modèle est stable car les valeurs de Probability sont supérieures à 5%. Donc La dévaluation n'a pas entraîné d'instabilité au niveau de la croissance, de l'investissement, des importations, des dépenses gouvernementales, de l'éducation et de la santé.

Tableau 14 : Test de Chow Breakpoint

Modèle

Système 1

Système 2

Equations

1.1

1.2

1.3

1.4

2.1

2.2

F-statistic

2.436010

3.401313

1.327557

0.658642

0.640480

1.717192

Probability

0.114712

0.067121

0.308727

0.660439

0.673232

0.218202

2.5. Interprétation des résultats

L'Aide est efficace lorsque le coefficient est significatif et positif. Donc il sera traité dans cette partie que l'impact de l'Aide sur la croissance, l'investissement, les importations, les dépenses gouvernementales, la santé et l'éducation.

Relation : Aide et Taux de croissance économique

L'Aide a un impact positif et significatif sur le taux de croissance. Ainsi, une augmentation d'un point du ratio Aide/PIB contribue à une amélioration du taux de croissance économique de 0,73. Cet effet est expliqué par le fait que l'Aide est allouée au niveau de l'investissement productif qui a un impact direct sur la croissance économique. Ce résultat est en nette conformité avec les travaux de Morrissey et al qui trouvent un coefficient de (0,17) entre l'Aide et le taux de croissance des pays de l'Afrique subsaharienne.

Relation: Aide et Investissement

L'Aide a un impact positif et significatif sur l'investissement du Sénégal. D'où une augmentation de l'Aide de 10% entraîne un accroissement des investissements de 3,3%. Alors le principal facteur déterminant de l'impact de l'Aide sur la croissance apparaît à travers l'investissement. Ce constat se justifie car le Sénégal bénéficie de projets financés par l'Aide comme le Programme Sectorielle de Transport II (PST II). Ces investissements d'infrastructures ont un impact direct et à court terme sur le taux de croissance économique.

Relation: Aide et les Importations

L'Aide a un impact positif et significatif sur les importations. Un accroissement de l'Aide de 10% entraîne une augmentation des importations de 3,5%. Ce résultat s'explique du fait que la plupart des bailleurs lorsqu'ils financent un projet, ce sont leurs propres agences d'exécution qui prennent le projet en main. Il y a aussi l'intervention des spécialistes des donateurs tout au long du cycle de vie du projet.

Relation : Aide et les dépenses gouvernementales

L'Aide a un impact significatif et positif au niveau des dépenses gouvernementales. D'où l'augmentation de 10% de l'Aide contribuerait à une amélioration des dépenses publiques de 1,48%. Ce résultat se justifie car d'après les dernières estimations, le Sénégal bénéficie de 60% d'appui Budgétaire. Ce genre de financement, même s'il a tendance à gagner du terrain dans les pays en développement afin de résoudre les problèmes de procédures des bailleurs, mais est une porte ouverte à la corruption.

Relation: Aide et les dépenses en santé

L'Aide est très efficace au niveau du secteur de la santé. Ainsi, un accroissement de l'Aide de 10% aura pour conséquence d'augmenter les dépenses en santé de 1,48%. Ce résultat est en parfaite corrélation avec les programmes de santé privilégiés par les bailleurs comme le programme VIH/sida, le programme de lutte contre le paludisme, et le Programme Décennal Intégré de la Santé (PDIS) qui a permis à l'équipement des hôpitaux et la construction de poste de santé dans les villages les plus reculés. L'Aide contribue à financer la mise en place de nouveaux établissements de santé, la formation du personnel et le lancement de campagnes d'information. Mais aussi, à travers le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) mis en place pour la période 1998-2007 à la suite d'une large concertation ayant impliqué tous les échelons de la pyramide de santé, l'Etat vise principalement l'amélioration du bien-être des populations par la réduction de la mortalité notamment infanto-juvénile et maternelle, de la morbidité, des invalidités, etc. Malheureusement ces projets souffrent d'un suivi à long terme et de la qualité du personnel que l'Etat est incapable de gérer sans l'appui des donateurs.

Relation : Aide et les dépenses en éducation

L'Aide est très efficace au niveau du secteur de l'éducation. Une augmentation de l'Aide de 10% entraîne un accroissement des dépenses en éducation de 19,6%. Ce secteur est privilégié par les bailleurs surtout la Banque Mondiale, l'Union Européenne et l'Agence Canadienne.

En effet, le Sénégal bénéficie du Programme Décennal de l'Education et de la Formation (PDEF). Ce programme a permis la construction de lycées, de salle de classes, l'amélioration de la qualité de l'enseignement, le renforcement des bibliothèques ...

Nos résultats sont en conformité avec les conclusions de Morrissey et al (2002). Cependant, d'après une étude récente de Clémens, Radelet et Bhavnani (2004) aboutit que l'impact de l'Aide sur la croissance dépend du type d'aide reçue. L'aide pour les catastrophes, les urgences et les efforts de secours humanitaires, y compris l'aide alimentaire ont une corrélation négative avec la croissance. L'aide à la protection de la nature et aux réformes démocratiques a une faible corrélation sur la croissance. Ce type d'aide est appelé « aide à effet tardif ». Et enfin, l'aide à la construction d'infrastructure, routes, systèmes d'irrigation, centrales de production d'électricité et de ports, influe assez rapidement sur la croissance. C'est cette « aide à effet rapide » que le Sénégal a tendance à bénéficier.

Pour conclure, d'après notre analyse ci-dessus nous pouvons dire que l'Aide a contribué efficacement à la croissance économique du Sénégal à travers l'investissement, les importations (vérification de l'hypothèse 1) mais pour les dépenses publiques même si l'Aide y contribue efficace n'est pas un élément de la croissance. L'aide a permis à l'amélioration du bien être de la population (vérification de l'hypothèse 2) sur la période 1980-2003.

Section 3 : Recommandation de Politiques Economiques

Les recommandations insisteront surtout sur la gestion des ressources de l'aide car c'est le principal problème du gouvernement sénégal.

L'Aide au Sénégal vise pour l'essentiel à la réduction de la pauvreté et à l'amélioration des indicateurs sociaux, elle doit plutôt être concentrée sur la promotion des investissements et des exportations qui sont des facteurs clé de la croissance économique.

Au niveau de la santé, L'adoption de financements innovants c'est-à-dire des ressources supplémentaires autre que l'Aide Publique au Développement par les Organisations non- gouvernementales (ONG), des volontaires, peut contribuer à une amélioration considérable de ce secteur. L'éducation est le secteur le plus financé par les donateurs, des efforts notoires doivent y être consacrés comme la qualité de l'enseignement et le taux d'échec élevé au niveau de l'enseignement supérieur et l'augmentation de plus en plus grandissante de chômeur diplômé.

Un autre élément crucial pour l'efficacité de l'Aide est le renforcement et la mobilisation des
capacités internes ainsi que la poursuite des réformes techniques visant à améliorer le rythme
de décaissement des fonds et d'exécution des dépenses notamment à travers la

décentralisation et la déconcentration de la gestion budgétaire, à alléger les procédures et les délais de passation des marchés, à mieux maîtriser la qualité des coûts unitaires ainsi qu'à mettre en place des fonds de contrepartie et des ressources pérennes au-delà de l'intervention des bailleurs. Et enfin, plusieurs mesures pourraient contribuer à améliorer les capacités dont le gouvernement doit disposer pour gérer efficacement ses ressources provenant de l'aide. Premièrement, les donateurs devraient procéder à une simplification et harmonisation des procédures. En effet, une multitude de projets engendre de nombreux effets pervers. Il est non seulement impossible d'en assurer la bonne coordination, mais leur nombre entraîne un « pompage » de la fonction publique par les agences de développement. C'est ce constat qui a motivé la communauté internationale à revenir à l'appui budgétaire c'est-à-dire verser l'Aide directement au budget de l'Etat plutôt que de le distribuer à des projets indépendants. Cette approche présente le double avantage d'unifier les procédures de décaissement, prenant la forme de celles de l'Etat, et d'assurer une meilleure intégration de l'aide étrangère dans les objectifs stratégiques du gouvernement, gage de pérennité des actions de développement. Ce mouvement en faveur de l'appui budgétaire est bien cerné au Sénégal, puisqu'il est à présent utilisé par la Banque Mondiale, l'Union Européenne, la France et les Pays Bas. Deuxièmement, améliorer la gestion de l'aide par la mise en pratique des principales conclusions retenues lors du sommet de Monterrey au Mexique en 2002. La mise en oeuvre effective par les pays donateurs des principes arrêtés et l'engagement du Sénégal à fournir de réels efforts peuvent changer la donne en augmentant les montants et l'efficacité de l'aide. A cet égard, les bailleurs doivent entreprendre un véritable travail de ré-ingénierie de la politique d'aide et à définir de nouvelles orientations de l'aide. Il s'ensuit qu'il convient d'apporter un plus grand soutien aux services du gouvernement qui sont chargés de l'élaboration de la politique, de la planification et de l'évaluation, ainsi que de la préparation du budget de l'État. Il est peut-être encore plus important de respecter davantage les méthodes du gouvernement en matière de préparation du budget et de la planification des investissements pendant le cycle de l'aide. À l'heure actuelle, le Sénégal prépare, avec l'aide de la Banque mondiale, des programmes triennaux d'investissements publics et des stratégies d'investissement par secteur qui accroissent considérablement la cohérence des efforts du gouvernement en matière de développement. Les donateurs devraient veiller à ce que les activités d'aide soient intégrées à cette préparation, afin que l'on puisse bien prévoir les conséquences de l'aide en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement pour une longue période. Ainsi, la définition d'un tableau de bord de l'exécution des programmes discuté en conseil de ministre, mis à la disposition des citoyens, par le biais d'une publication mensuelle,

serait un moyen très efficace de faire pression sur les ministères de tutelle et de les conduire à se surpasser pour obtenir des résultats dans leur secteur.

Un dernier facteur est que l'aide ne doit pas être considérée comme une manne qui incite le pays à ne réduire les efforts internes ou à devenir moins productifs.

CONCLUSION

D'une manière générale dans la littérature économique, la notion d'efficacité de l'aide au développement n'apparaît pas très claire. On peut regrouper les auteurs en deux catégories. Il y a d'un côté ceux pour qui l'aide n'a un effet sur la croissance que si le pays bénéficiaire applique de bonnes politiques économiques. D'un autre coté, il y a ceux pour qui l'aide n'a pas répondu aux attentes dans les pays en développement mais a été d'un apport considérable dans les secteurs tels que la santé et l'éducation. Toutes ces études se faisant sur les données de panels, nous avons choisi de particulariser le cas du Sénégal. La présente étude a donc essayé de déterminer si l'aide publique au développement a un impact positif et significatif sur le taux de croissance économique. Cette analyse a montré qu'au Sénégal, l'APD a eu un effet sur la croissance par le biais de l'investissement, les importations et les dépenses publiques. Il a été aussi question dans ce travail de voir comment l'aide contribue à l'amélioration des secteurs sociaux tels que la santé et l'éducation. Pour ce faire, le modèle linéaire à équations simultanées a été utilisé et comme technique d'estimation, le choix s'est porté sur les doubles moindres carrés. En effet, le niveau de l'aide peut affecter positivement la croissance économique et améliorer considérablement le bien-être de la population sénégalaise.

Au terme de cette étude, on peut dire que l'aide a un impact positif et très significatif sur le taux de croissance économique du Sénégal. Donc l'aide allouée est très efficace. Mais il ressort que l'effet positif et significatif de l'APD sur la croissance passe par les investissements, les importations et les dépenses publiques. C'est ce dernier qui pose problème car l'impact de l'aide sur les dépenses publiques pose la question relative à la corruption. En outre, ce travail nous a aussi permis de montrer que le Sénégal compte en grande partie sur l'APD pour le financement des secteurs de la santé et de l'éducation. L'amélioration de la gestion de l'aide et l'harmonisation des procédures des bailleurs constituent les solutions essentielles pour rendre l'aide plus efficace. Ces résultats sur le Sénégal, s'alignent sur les résultats des auteurs pour qui l'aide est très efficace dans les pays d'Afrique subsaharienne. Cependant, l'un des problèmes rencontrés lors de cette étude, est la conformité des sources de données relatives aux flux d'aide, car celles-ci diffèrent radicalement ou sensiblement suivant qu'elles proviennent du gouvernement ou des bailleurs. Mais aussi, la capacité d'absorption des ressources de l'aide n'est pas prise en compte sur ce

modèle du fait que des données sur cette question ne sont pas disponibles pour la période considérée dans l'étude. Des études ultérieures pourraient dans ce cas se pencher sur cette question pour une amélioration considérable de l'efficacité de l'aide et pour permettre au Sénégal d'atteindre les Objectifs Millénaires de Développement.

ANNEXES

Annexe 1 : Les estimations sur l'équation du Taux de croissance

Dependent Variable: Y

Method: Two-Stage Least Squares

Sample: 1979 2003

Included observations: 24 after adjusting endpoints

Instrument list: C INF INV MPIB PIBO(-1) GCON AID PRIC

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-12.19654

11.58500 -1.052787

0.3081

INF

-0.026715

0.008051 -3.318377

0.0043

INV

0.201409

0.070910 2.840339

0.0118

MPIB

0.241968

0.106658 2.268641

0.0375

PIBO(-1)

0.001115

0.011148 2.467648

0.0253

GCON

-0.642414

0.486309 -1.320998

0.2051

AID

0.730222

0.305763 2.388192

0.0296

PRIC

0.916650

0.497548 1.842335

0.0840

R-squared

0.688281

Mean dependent var

12.60870

Adjusted R-squared

0.551904

S.D. dependent var

2.887181

S.E. of regression

1.932677

Sum squared resid

59.76385

F-statistic

5.046906

Durbin-Watson stat

2.175401

Prob(F-statistic)

0.003 530

 
 

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 1.567470 Probability 0.243 063

Obs*R-squared 4.3 90943 Probability 0.111306

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic 1.532099 Probability 0.263156

Obs*R-squared 16.90626 Probability 0.26 1208

Chow Breakpoint Test: 1994

F-statistic 2.436010 Probability 0.114712

Annexe 2 : Les estimations sur l'équation de l'investissement

Dependent Variable: INV

Method: Two-Stage Least Squares

Sample(adjusted): 1979 2003

Included observations: 24 after adjusting endpoints Instrument list: C INV(-1) INF PRIC LOG(CRED) AID

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-39.67499

30.84252 -1.286373

0.2208

INV(-1)

0.510717

0.265661 1.922438

0.0767

INF

-0.106082

0.053548 -1.981088

0.0640

PRIC

0.093214

0.341803 3.018615

0.0092

LOG(CRED)

0.243400

0.159173 2.938886

0.0108

AID

0.332246

0.181736 1.828175

0.0833

R-squared

0.825617

Mean dependent var

14.41053

Adjusted R-squared

0.758547

S.D. dependent var

2.773356

S.E. of regression

1.362769

Sum squared resid

24.14281

F-statistic

12.30971

Durbin-Watson stat

2.350366

Prob(F-statistic)

0.000 149

 
 

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 1.479636 Probability 0.26972 1

Obs*R-squared 4.027873 Probability 0.133462

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic 0.766811 Probability 0.659631

Obs*R-squared 9.298768 Probability 0.504004

Chow Breakpoint Test: 1994

F-statistic 3.401313 Probability 0.067121

Annexe 3 : les estimations sur l'équation des Importations

Dependent Variable: MPIB

Method: Two-Stage Least Squares Sample: 1980 2003

Included observations: 24

Instrument list: C XPIB TO ER AID

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

2.259434

3.341992 0.676074

0.5071

XPIB

0.748225

0.233956 3.198142

0.0047

TO

-1.924071

0.670900 -2.867896

0.0098

ER

-0.868922

0.423592 -2.051315

0.0543

AID

0.356103

0.076622 4.647501

0.0002

R-squared

0.991053

Mean dependent var

27.41667

Adjusted R-squared

0.989169

S.D. dependent var

8.355767

S.E. of regression

0.869596

Sum squared resid

14.36774

F-statistic

526.1415

Durbin-Watson stat

1.770263

Prob (F-statistic)

0.000000

 
 

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.087779 Probability 0.916375

Obs*R-squared 0.2453 14 Probability 0.884567

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic 0.446448 Probability 0.874432

Obs*R-squared 4.615551 Probability 0.797764

Chow Breakpoint Test: 1994

F-statistic 1.327557 Probability 0.308727

Annexe 4 : Les estimations sur l'équation des dépenses publiques

Dependent Variable: GCON

Method: Two-Stage Least Squares

Sample: 1980 2003

Included observations: 24

Instrument list: C AID TRPIB EXTDEBT INF

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C 6.432917 1.342022 4.793452 0.0001

AID 0.148095 0.060084 2.464808 0.0234

TRPIB 1.173892 0.098513 11.91608 0.0000

EXTDEBT -0.347131 0.145279 -2.389405 0.0274

INF -0.084901 0.017376 -4.886019 0.0001

R-squared 0.967180 Mean dependent var 9.916667

Adjusted R-squared 0.960270 S.D. dependent var 3.717370

S.E. of regression 0.740960 Sum squared resid 10.43140

F-statistic 139.9773 Durbin-Watson stat 2.626239

Prob(F-statistic) 0.000000

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 1.270822 Probability 0.3 05947

Obs*R-squared 3.121510 Probability 0.209977

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic 0.199004 Probability 0.986565

Obs*R-squared 2.302838 Probability 0.970292

Chow Breakpoint Test: 1994

F-statistic 0.65 8642 Probability 0.66043 9

Annexe 5 : Les estimations sur l'équation des dépenses en éducation

Dependent Variable: EDU

Method: Two-Stage Least Squares

Sample(adjusted): 1979 2003

Included observations: 24 after adjusting endpoints Instrument list: C EDU(-1) AID PIBO REVC

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C 2.319472 0.872508 2.658398 0.0165

EDU (-1) 0.425765 0.216520 1.966401 0.0658

AID 1.966401 0.080827 1.697825 0.1089

PIBO 0.0123 13 0.006323 1.947232 0.0705

REVC -0.247695 0.295059 -0.839474 0.4144

R-squared 0.941600 Mean dependent var 19.05000

Adjusted R-squared 0.926027 S.D. dependent var 2.723678

S.E. of regression 0.740787 Sum squared resid 8.231475

F-statistic 60.46237 Durbin-Watson stat 1.588133

Prob(F-statistic) 0.000000

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.508056 Probability 0.613130

Obs*R-squared 1.449919 Probability 0.484344

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic 0.659785 Probability 0.716540

Obs*R-squared 6.485058 Probability 0.593066

Chow Breakpoint Test: 1994

F-statistic 1.717192 Probability 0.218202

Annexe 6 : Les estimations sur l'équation des dépenses en santé

Dependent Variable: SAN

Method: Two-Stage Least Squares

Sample (adjusted): 1979 2003

Included observations: 24 after adjusting endpoints Instrument list: C SAN(-1) REVC AID PIBO

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

9.848720

4.468297 2.204133

0.0408

SAN(-1)

0.634431

0.185497 3.420177

0.0031

REVC

-1.142050

0.471557 -2.421869

0.0262

AID

0.283315

0.149438 1.895871

0.0725

PIBO

0.016766

0.009461 1.772096

0.0933

R-squared

0.653346

Mean dependent var

8.434783

Adjusted R-squared

0.576312

S.D. dependent var

2.537466

S.E. of regression

1.651671

Sum squared resid

49.10429

F-statistic

8.481244

Durbin-Watson stat

2.417072

Prob(F-statistic)

0.000497

 
 

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 2.530975 Probability 0.110910

Obs*R-squared 5.52773 3 Probability 0.063 048

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic 1.119348 Probability 0.4073 94

Obs*R-squared 8.972421 Probability 0.344628

Chow Breakpoint Test: 1994

F-statistic 0.640480 Probability 0.673232

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- www.usc.edu

Table des Matières

Page

Dédicace i

Remerciements ii

Listes des tableaux et graphiques iii

Acronymes iv

Sommaire V

Introduction 1

Chapitre 1 : Evolution de l'Aide et des Indicateurs économiques au Sénégal

Section 1 : Le Contexte de l'Aide Publique au Développement 5

1.1. Les performances macroéconomiques 5

1.1.1 Evolution de la croissance économique 6

1.1.2. Les finances publiques 8

1.1.3. La libéralisation de l'économie 9 1.2. La situation sociale 10

Section 2 : Evolution et répartition sectorielle de l'Aide 12

2.1. Evolution de l'Aide Publique au Développement 12

2.1.1 Tendance de l'Aide en Afrique 12

2.1.2 Profil de l'Aide Publique au Développement au Sénégal 15

2.1.3 Les principaux bailleurs de fonds 16

2.2. La répartition sectorielle de l'Aide 25

2.2.1. Les macro-secteurs 25

2.2.2. Le secteur social 28

Section 3 : Dispositifs d'orientation de l'Aide Publique au Développement 28

3.1. Le dispositif de gestion des investissements publics 29

3.1.1 L e Système National de Panification (SNP) 29

3.1.2 Les principaux acteurs et instruments dans le cycle de vie des projets 30

3.2 Dispositifs de coordination l'Aide Publique au Développement 31

3.2.1 Les nouvelles stratégies de développement 31

3.2.2 La coordination de l'Aide Publique au Développement 33

3.2.2.1 Coordination de l'intervention des bailleurs de fonds 33

3.2.2.2 Coordination de l'aide au sein de l'administration sénégalaise 34

Chapitre 2 : Revue de la littérature

Section 1 : Définition et Evolution de la notion d'Aide au Développement 35

1.1 Définition de l'Aide Publique au Développement 35

1.2 Evolution de la notion d'Aide Publique au Développement 37

Section 2 : Efficacité de l'Aide en termes de croissance économique 40

2.1 L'analyse de Burnside et Dollar 40

2.2 La sélectivité de l'Aide 41

2.2.1 La fongibilité de l'Aide 41

2.2.2 L'impact de l'Aide sur les réformes politiques 42

2.2.2.1 Les conditionnalités 43

2.2.2.2 L'effet de l'Aide sur les réformes : évidence empirique 45

Section 3 : Efficacité de l'Aide en termes de réduction de la pauvreté 47

3.1 L'efficacité de l'Aide : de la croissance à la réduction de la pauvreté 47

3.1.1 Relation entre croissance et réduction de la pauvreté 47

3.1.2 l'effet de l'Aide sur la réduction de la pauvreté 48

3.2. L'analyse de Collier et Dollar sur la relation Aide et réduction de la pauvreté 49

3.2.1. Mesure de l'effet marginal de l'Aide sur la croissance économique 50

3.2.2. Mesure de l'effet de la croissance sur la réduction de la pauvreté 51

Chapitre 3 : L'efficacité de l'Aide au Sénégal : une analyse Econométrique

Section 1 : Spécification du Modèle 52

1.1 Le Modèle 52

1.1.1 L'efficacité de l'Aide : Optique de la croissance économique 52

1.1.2 L'efficacité de l'Aide : Optique de la réduction de la pauvreté 53

1.2 Méthodes d'estimation et sources de données 54

1.2.1 Les sources de données et période d'étude 54

1.2.2 Technique d'estimation économétrique 54

1.2.2.1 L'identification des équations 54

1.2.2.2 Choix de la technique d'estimation 55

Section 2 : Analyse et Interprétation des résultats 55

2.1 Test d'Homocédasticité des résidus (Test de White) 55

2.2 Test d'autocorrélation des résidus (Test de Breuch-Godfred) 56

2.3 Test de significativité 56

2.3.1Test de significativité globale (Test de Fisher) 57

2.3.2 Test de significativité des paramètres (Test de Student) 57

2.4 Test de stabilité (Test de Chow Breakpoint) 58

2.5 Interprétation des résultats 59

Section 3 : Recommandation de politiques économiques 61

Conclusion 64

Annexes 66

Bibliographie 73






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984