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Problématique de la prise en charge des enfants en détresse par les mères institutionnelles : cas du village d'enfants SOS lomé

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par Kodzo Amenu HAMENOU
Université de Lomé - Maitrise en Sociologie 2004
  

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3. Hypothèses 

L'analyse des interrogations ci-dessus exprimées suscite en nous des hypothèses qui peuvent affermir ou non notre conviction au cours et après la recherche.

Premièrement, le cadre institutionnel offre une certaine garantie et sécurité financière pour les mères SOS afin qu'elles puissent prendre affectivement les enfants en charge.

Deuxièmement, certaines mères SOS n'ayant jamais conçu adopte les enfants dans tous les sens du terme, ce qui fait naître de l'affection entre les deux partenaires que sont la mère SOS et les enfants.

4. Objectifs 

A cette recherche sont assignés deux types d'objectifs à savoir l'objectif général et les objectifs spécifiques.

- Objectif général :

L'objectif général de notre recherche est de comprendre et d'expliquer le modèle SOS d'accueil familial ou de prise en charge des enfants au Village d'enfants SOS.

- Objectifs spécifiques :

Pour atteindre cet objectif général, il faudrait :

1- Evaluer le modèle de prise en charge des enfants SOS au Village d'Enfants Lomé.

2- Evaluer l'éducation des mères SOS pour devenir des mères institutionnelles ou professionnelles

3- Ressortir la place et les responsabilités des mères SOS dans le système SOS.

4- Etudier les rapports qu'elles entretiennent respectivement avec les enfants SOS et leurs propres enfants.

CHAPITRE II. CADRE CONCEPTUEL

1. Revue de la littérature

Dans cette partie de notre travail, il importe de situer notre thème par rapport aux ouvrages que nous avons consultés au cours de l'élaboration de notre travail et qui peuvent nous apporter un plus. En effet nous parlerons de la prise en charge des orphelins et abandonnés sur le plan mondial, en Afrique et au Togo dans le but de cerner le phénomène sur tous les plans.

Notons pour commencer que le modèle de prise en charge des enfants en détresse,  des orphelins et des abandonnés ne date pas d'aujourd'hui.

Selon l'ouvrage de HERMANN GMEINER intitulé «  les Villages d'Enfants SOS »1986 « Bien que le projet d'éduquer des enfants orphelins et abandonnés dans les institutions de type familial ne fut réalisé à grande échelle qu'à notre époque, l'idée ne date pas d'aujourd'hui ».

Ainsi mis à part diverses formes et infrastructures de prise en charge (couvents, confréries...) la prise en charge concrète des orphelins, n'apparut qu'au 17e siècle. Le premier orphelinat fut crée en 1822 sous le nom de la ``Maison des pauvres orphelins'' sur l'initiative de Gertrude Cougnotte. Il s'agit ici avant tout d'une oeuvre de charité qui évolue d'un accueil mixte des orphelins à une admission exclusive de garçons.

C'est ainsi que vers la fin du 17e siècle, August Herman Francke avait essayé, à Halle, de placer des orphelins dans des familles d'ouvriers, car il ne put trouver suffisamment de familles compétentes. Il fut contraint de recourir aux orphelinats existants, bien qu'il les considère comme inadapté à la prise en charge des enfants sans foyer. Certes, les orphelinats pouvaient assurer l'alimentation, l'instruction et la formation de leurs pupilles, mais ils ne pouvaient pas, comme nous le savons aujourd'hui, exercer la formation vitale de la famille. Disons que l'effort de Francke se portaient moins vers l'intégration des orphelins dans la société que vers leur ``sauvetage au profit de Dieu''. Johann Heinrich Pestalozzi voulut, contrairement à Francke, élever des orphelins dans sa propre famille et en accueillit plusieurs au Neuhof, en Suisse. Il construisit plus tard un orphelinat à Stan pour y héberger des enfants sans soutien et sans refuge. Mais il ne rencontra que peu de compréhension de la part des pouvoirs publics et de la population. Il n'avait rien du génial organisateur qu'avait été Francke, dont Reble a pu écrire : ``Sa personnalité exceptionnelle réussissait tout à la fois une profonde pitié, une dignité de pasteur, une érudition alliée à un dynamisme, une finesse d'homme du monde, un sens des affaires et un talent d'organisateur''. (Histoire de la pédagogie, 1962 :120)

Pestalozzi atteint sa véritable dimension quand il affirme qu'il faut examiner le problème des ``Pauvres'' dans le cadre social général d'une époque. Ses efforts en faveur des enfants pauvres et orphelins vont dans le sens d'une pédagogie sociale, il part de l'idée que la famille est le seul milieu favorable à l'éducation au sens large du terme. Ceci étant il s'ensuit que l'éducation dispensée par l'assistance publique devrait s'inspirer de l'éducation familiale, ou du moins s'en rapprocher. A ce propos, Pestalozzi (1801 : 226) écrit : « A vrai dire, j'ai voulu démontrer que l'éducation familiale présente des avantages que l'éducation collective devrait obtenir par initiative car ce n'est qu'en imitant la première que la seconde peut avoir quelque valeur pour le genre humain. ». L'auteur a donc fait progresser l'assistance publique de la pédagogie type ``sauvetage individuel'' vers la pédagogie sociale. Ce système socio-éducatif est centré sur la famille, intime communauté de vie au sein de laquelle l'individu se sent protégé et aimé.

Pour sa part Johann Heinrich Wichern fut le premier à recueillir des jeunes vagabonds dans sa ``rude maison'' à Hambourg. Il créa ensuite des maisons et des villages-refuges pour y abriter des groupes de 12 à 14 garçons constitués en ``familles'' sous la conduite d'un ``frère''.

Chaque famille habite une petite maison construite en partie par les jeunes eux-mêmes. Wichern s'élevait contre les regroupements d'enfants dans des institutions ou des foyers de masse. Dans ce que lui-même appelle les villages-refuges, il amorça la ``vie communautaire de plusieurs familles regroupées par affinités'' parce que estimait-il, ``si tant est que l'on puisse imiter la famille authentique, celle-ci correspond à la communauté humaine originelle établie par Dieu. Elle permet à tout un chacun d'exercer la plénitude de ses droits, d'être entouré d'affection et d'être comblé sur le double plan matériel et moral (Wichem, 1963, P 253). Les institutions collectives par contre, ne peuvent pas offrir assez de sécurité, d'affection et de joie de vivre.

Eva Von Tiele-Winkler poursuivit l'oeuvre amorcée par Wichern. Pour sa part elle fonda des ``foyers d'enfants'' où des groupes de 10 à 15 enfants des deux sexes, du nourrisson à l'apprenti, étaient placés sous la garde d'une diaconesse appelée ``petite-mère''. Il était tout à fait exceptionnel que cette ``maman-soeur'' fit l'objet d'une mutation.

Francke, Pestalozzi, Wichern, Eva Von Tiele- Winckler pour ne citer que ceux-ci appartiennent à ces pionniers de la pédagogie qui, inlassablement et en dépit de nombreux avis divergents dans l'opinion publique, ont démontré qu'il est possible de venir en aide à presque tous les enfants frappés par le destin. L'idée faisant son chemin dans le temps et dans l'espace on assistait à la création de plusieurs institutions spécialisées qui continuent cette oeuvre salvatrice de prise en charge des enfants en situation difficile : orphelins et / ou abandonnés. Nous prenons à témoin Terre des hommes, Pouponnière, les affaires sociales et Villages d'enfants SOS qui bien sûr retiendra particulièrement notre attention dans cette étude.

Au regard des littératures existantes sur la question de la prise en charge des enfants en détresse, on est porté à croire que tout a été déjà fait. Seulement la recherche scientifique est perpétuelle et, dans le domaine de l'étude sociologique, chaque réalité sociale apparente cache une réalité sociologique (Durkheim E. 87).

La particularité du présent travail réside essentiellement dans le fait que son auteur soit le premier observateur extérieur à analyser la prise en charge des enfants en détresse par les mères SOS au Village d'Enfants SOS.

En Afrique comme au Togo, la littérature sur la prise en charge des enfants en détresse sous tous ses vocables est presque parcellaire ou inexistante. Aussi faut-il signaler que la littérature internationale sur la prise en charge des enfants en détresse a opéré en mettant l'accent sur l'historique de la prise en charge sans aborder à fond la problématique particulière du rôle des mères institutionnelles qui est un rôle très délicat. Nous disons délicat dans la mesure où la plupart de ces mères sont gouvernées par une certaine dualité de vie. Elles sont à la fois mère génitrice sensibles à leur progéniture et mères institutionnelles chargées de prendre soin de ceux qu'elles n'ont pas engendré elles-mêmes. Notre étude se propose être une nouvelle piste de recherche sur la prise en charge des enfants en détresse en mettant justement l'accent sur le rôle délicat que joue les mères institutionnelles dans ce domaine.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille