REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE
ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE
INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL
I.S.D.R
B.P. 2849 BUKAVU
00
LES MICRO-CREDITS ET LE BIEN-ETRE
SOCIO-ECONOMIQUE DES MENAGES
DANS LA VILLE DE BUKAVU :
Cas du PLD, PAIDEK et APEF
Présenté par Adolphe IRAGI
RUGAMBWA
Mémoire présenté et défendu pour
l'obtention du Diplôme de Licencié en Développement
Rural
Option : Planification
Régionale
Niveau de technicité : Ao
Directeur : Prof. Augustin MUTABAZI
NGABOYEKA
Codirecteur : C.T. Godefroid KABOBYA
BAGUMA
ANNEE ACADEMIQUE : 2006 - 2007
DEDICACE
A mes parents, FIRMIN RUGAMBWA RUTERENYA et Espérance
VUMILIA M'MUTAMA pour m'avoir donné la vie et appris d'aimer Dieu, le
travail, mes prochains, les études comme source de ma richesse, et de
qui je garde les sources de ma vie communautaire.
A mes frères et Soeurs, Soleil IZUBA R., AZIZA R.
(Lucien, Cédric et Joyce), Georges KING R., Patrick KAFIZI MURHWALI R.,
Fidèle R., Divine R., ainsi que ma Belle Soeur, Cousin, Nièces,
BIBIANE MABAKO, Marlène, Edith, Josué, Fiston, Joëlle, etc.
A ma femme Nadine FURAHA MWAVUA pour ton affection, ton
amour, tes sacrifices et tes soutiens tant moral qu'affectif. Que mes enfants
trouvent ici un modèle pour leur avenir intellectuel à travers ce
deuxième travail de Mémoire.
A mes amis et collègues dont, Laurent WANSON, Chris
DOLAN, Amigo NGONDE NFULU, Roger KATEMBWE, Roland MAHAUDEN, Marc KOHEN,
Moïse M., SUMAHILI NGAMIA, Léopold MUSINGILWA JUMAPILI, Justin,
Fulbert, Désiré, Dani, Ourson, Précieux RIZIKI, etc.
A tous, je dédie ce travail fruit de vos grands
espoirs et butin de mes labeurs.
Adolphe IRAGI
RUGAMBWA Renard
REMERCIEMENTS
Le travail de fin d'études que nous vous
présentons à travers ces écrits, augmente un plus sur
notre formation intellectuelle et scientifique dans le cadre de
développement rural.
Nous sommes d'abord redevable à nos encadreurs de
l'école primaire et secondaire qui nous ont appris les premières
notions de science, base de notre fondation scientifique.
Nous tenons à remercier l'Institut Supérieur de
Développement Rural à travers son corps professoral tout entier
qui s'est attelé à travers le cours, les travaux pratiques, le
stage et autres gymnastiques intellectuelles qui ont ainsi forgé notre
mentalité scientifique ce deuxième cycle à
l'ISDR/Bukavu.
Nos remerciements vont d'une manière
particulière à l'endroit du Professeur Augustin MUTABAZI
NGABOYEKA et le Chef de Travaux Godefroid KABOBYA BAGUMA, respectivement
Directeur et Codirecteur de ce travail, sous leur direction que ce travail a
été élaboré, sans ses judicieuses directives,
observations et constante disponibilité, il nous aurait
été difficile de bien orienter nos réflexions et
présente cette étude accessible au lecteur.
Qu'il trouve ici l'expression de notre reconnaissance.
Nos remerciements s'en vont en plus à ma belle famille
dont Maman Thérèse FATUMA MULIBANO, Ghislain AMANI, AKILI
Trésor, Annuarite, Christian, Agnès, ... qu'ils trouvent ici les
sentiments de notre affection.
Que tous nos collègues de promotions, le regrette
Serge MUGARUKA ; mes amis dont la famille HERUE SHAMAVU, Patrick BAHATI
BIRINDWA, BAMBINO, VICI, ...
Qu'il trouve ici nos remerciements et soient
exaltés.
Adolphe IRAGI RUGAMBWA
Renard
RESUME DU TRAVAIL
La dégradation du tissu socio-économique de la
province du Sud-Kivu qui fut aggravé par les deux guerres dites de
libération, l'exode rural et de cerveau, a modifié le
phénomène de la pauvreté urbaine. Vu le niveau de la
pauvreté criante et croissante ; les ménages ont fait
recours au secteur informel pour rechercher du remède malheureusement
avec de capital modique. Pour résister à la pression
environnementale et répondre aux besoins familiaux, les ménages
se sont lancés dans les micro-crédits octroyés par les IMF
à travers la ville de Bukavu dont PLD, PAIDEK et APEF.
En effet, les crédits reçus par les
ménages possèdent certains traits anti-développements dont
le taux d'intérêt élevé qui varie entre 20,3%
à 40% l'an du crédit reçu, le faible montant de
crédit pour la majorité des bénéficiaires ainsi que
le manque de vision de création de micro-entreprise privée par
les bénéficiaires de ces crédits car le crédit
reçu ne permet que de résoudre les besoins de survie.
La formation de l'épargne, la constitution d'un capital
d'investissement est rare vu la disproportion entre le chiffre d'affaire du
ménage et les besoins criants.
Cependant, nous avons
retrouvé chez les ménages bénéficiaires des
micro-crédits des atouts leur disposant à créer leur
propre entreprise de production ou de commercialisation afin de quitter le
secteur informel qui fait perdre à l'Etat des recettes et accéder
au secteur formel qui contribue directement à l'économie
nationale. C'est ainsi que nous avons estimé que la mise sur pied de la
Banque Sociale pour le Développement de ménages s'avère
une solution d'abord à la crise de l'inexistence des structures
financières étatiques et aussi l'octroi de crédits
individuels de développement avec un montant suffisant leur permettant
de créer et de gérer leur propre entreprise avec la vision des
industries industrialisantes.
La B.S.D.M apporte un nouveau souffle dans le secteur de
crédit avec un taux de 2%/an. Grâce à ce taux et ce
crédit suffisant, les ménages parviendront à constituer
une épargne et investir dans les Micro-entreprises. Car on ne peut
jamais parler du développement socio-économique, du
bien-être socio-économique sans que la population n'épargne
pas, n'investisse pas. C'est pourquoi cette banque est une nouvelle institution
paraétatique qui accordera les crédits aux ménages mais
aussi permettra aux ménages de la ville de Bukavu de placer leurs
épargnes en ouvrant un compte, de vendre leurs titres ou actions car
l'argent épargné produira des intérêts.
Enfin, la B.S.D.M octroiera aux bénéficiaires
des micro-crédits avec une vision économique que les petits
crédits ne peuvent pas favoriser, l'Epargne-investissement favorisera
la mise sur pieds des entreprises privées qui évolueront vers les
grandes entreprises, qui est un élan pour un bon développement,
utilisant les ressources humaines et intellectuelles formées et que le
pouvoir politique décourage le commerce d'importation au profit de celui
d'exportation pour la protection des entrepreneurs locaux. Par cette politique
les ménages développeront les stratégies durables de lutte
contre la pauvreté, assureront leur bien-être
socio-économique et le développement socio-économique de
la province du Sud-Kivu et de la Sous-région de Grands-Lacs.
SIGLES ET ABREVIATIONS
1. AG : Assemblée Générale
2. APEF : Association pour la Promotion de l'Entreprenariat
Féminin
3. C.A : Conseil d'Administration
4. CERDAF : Centre de Recherche et de Développement en
Afrique
5. FMI : Fonds Monétaire International
6. IMF : Institution de Micro-finance
7. ONU : Organisation des Nations Unies
8. PAIDEK : Programme d'Appui aux Initiatives de
développement Economique au Kivu
9. PIB : Produit Intérieur Brut
10. PLD : Pain pour les Déshérités
11. RDC : République Démocratique du Congo
12. UEA : Université Evangélique en Afrique
13. UCB : Université Catholique de Bukavu
14. DSCRP : Documents des Stratégies de Réduction
de la Pauvreté
0. INTRODUCTION
En parlant de l'ordre économique en vigueur, il est
à constater que trop de projets initiés pour sa reconstruction
ont échoué pour avoir négligé la
vérité suivante : « Puisque même les hommes
les plus ordinaires ont une âme, Nul accroissement de richesse
matérielle ne leur sera jamais d'aucune compensation pour des compromis
qui résultent de leur dignité et restreint leur
liberté » (1(*)).
Par ceci nous affirmons qu'un bon développement est
celui qui met l'homme au Centre de sa préoccupation. En
négligeant la valeur humaine, on aboutit à la chosification de
l'homme et sa dépendance face à l'ordre économique
mondial.
Vers les années 80, était apparue l'expression
« développement économique local » en sigle
D.E.L, pour désigner les efforts endogènes pour faire
émarger les initiatives économiques sur un territoire local
donné. Parmi les auteurs de celui-ci se trouvent les micro-finances ou
micro-crédits qui jouent un rôle indispensable et incontournable
et ayant fait preuve dans les pays asiatiques, européens en tant que
pourvoyeur d'emplois, de revenus, des biens et services pour la survie et par
ricochet le progrès des démunis.
Au terme de ce travail, nous nous proposons d'adopter un
jugement sur l'hypothèse selon laquelle les bénéficiaires
des micro-crédits des ONG ne s'en sortent pas de la situation de
dépendance, les micro-cédits et ses effets
socio-économiques et le manque de vision d'épargne chez les
bénéficiaires des micro-crédits et donne des pistes de
solutions.
0.1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet n'est pas hasardeux. Il a
été stimulé par les effets socio-économiques que
nous observons, avoir observé, produits par les micro-crédits
dans les ménages vulnérables. En effet, étant fils d'un
ménage bénéficiaire de ses micro-crédits depuis
2002, notre souci à ce sujet n'est pas qualifié
dérisoire ; ça s'apprécie sous différents
cadres que nous essayons de passer en revue.
a) Sous le cadre psychologique
Nous avons analysé l'évolution psychologique
des bénéficiaires avant l'accès aux micro-crédits
où le ménage vivait dans l'insécurité alimentaire,
la non scolarisation de certains enfants, les problèmes de loyer et la
stabilité qui pourrait s'installer progressivement a vu les effets
positifs du micro-crédit.
Ce travail envisage un motif plus ou moins favorable pouvant
amener les institutions des micro-finances à Bukavu ou au Sud-Kivu de
modifier leurs stratégies d'intervention.
b) Sous le cadre économique
Nous avons analysé et décrit l'apport des
micro-crédits dans le cadre de la lutte contre la pauvreté dans
les ménages et son apport sur l'amélioration du bien-être
socio-économique. Ce travail nous permettra de découvrir l'apport
des micro-crédits dans la formation de l'épargne, du capital
à travers les ménages bénéficiaires et nous
permettra ensuite d'analyser les effets, les atouts, les contraintes de la
micro-finance dans l'Entreprenariat et le secteur informel au Sud-Kivu.
c) Sous le cadre socio-politique
Ce travail aidera à éveiller l'opinion tant
provinciale, nationale et internationale ainsi que différents chercheurs
sur leur vision de la micro-finance et lutte contre la pauvreté à
Bukavu. Ce travail sera un pieds sur lequel les autorités politiques et
ainsi les auteurs de micro-finance peuvent utiliser pour redéfinir les
nouvelles politiques de gestion de micro-finance afin de contribuer davantage
au bien être socio-économique des ménages.
De ce qui précède, il est impérieux que
l'Etat congolais doit prendre ses responsabilités en main, en prenant de
bonnes politiques, mesures sur le plan tant local que national favorisant les
micro-crédits.
d. sur le plan personnel
ce travail nous a permis de renforcer nos connaissances dans
le domaine d'économie de développement à travers les
institutions de micro finance de la ville de Bukavu .En plus,nous a permis de
faire une analyse critique sur le taux d'intérêt appliqué
par les IMF et leur impact sur le bien-être socio-économique des
ménages de la ville de Bukavu
e. sur le plan social
ce travail va aider les futurs chercheurs d'avoir une nouvelle
vision sur les IMF dont la majorite considère comme une panace à
la lutte contre la pauvreté en oubliant que ces acteurs utilisent cette
pratique pour s'enrichir au détriment des ménages. Ce travail est
une source pour un nouveau décollage et une réorientation des
politiques des IMF afin de bien remplir leurs missions.
f. Sur le plan
scientifique
Ce travail est un résultat des recherches
fouillées et constituant un document au chercheur
intéressé par la question peuvent s'y ressourcer. Il a
démonter le méfaits des taux d'intérêt
élevé appliqué par les IMF sur les manages
bénéficiaire des micro crédit à travers s la
ville de Bukavu Enfin,ce travail à pu mettre sur pied une Banque sociale
pour les développement des ménages comme nouvelle
stratégie de lutte contre la pauvreté qui appliquera un taux
d'intérêt de 2% sur( tout les crédit suffisant
réussit par les ménages.
0.2. OBJECTIF DU TRAVAIL
L'objet de ce travail se résume en ces termes :
- Déceler les difficultés de l'émergence
des ménages bénéficiaires des micro-crédits
accordés par les ONGs ;
- proposer les stratégies ou approches pouvant
améliorer la situation socio-économique des ménages
bénéficiaires des micro-crédits accordés par les
ONGs.
0.3. ETAT DE LA QUESTION
La question des micro-crédits a déjà
été abordée avec une diversité de qualification et
selon différents aspects tels que la pratique des crédits
rotatifs, micro-stratégie de survie, politiques de micro-crédits,
comme outil de lutte contre la pauvreté a déjà
préoccupé pas mal des chercheurs. Dans le souci de savoir le
niveau de la recherche sur cette question, nous nous sommes
intéressés à certains travaux de nos
prédécesseurs en vue de doter notre étude de son
originalité.
1. SAFARI MITUGA, la pratique des crédits rotatifs
dans les ONGs de la ville de Bukavu pour la promotion des activités de
la femme entrepreneur. Cas des ONGs PLD, PAIDEK, CAPES, Mémoire
ISDR.
Il a analysé la partie de la pratique en vigueur dans
les ONGs précitées en matière d'octroi des crédits
auprès des femmes dans la vision de lutter contre la pauvreté. Il
a montré que les femmes sont plus crédibles dans les pratiques
des micro-crédits rotatifs.
Il n'a pas raison de limiter son étude uniquement aux
femmes entrepreneurs car elles ne sont pas les seuls acteurs économiques
au sein de leurs ménages respectifs, et à elles seules, elles ne
peuvent rien à la vie du ménage. En ignorant cette
complexité de la pauvreté, l'équilibre de sexe (gender) et
l'âge que renferme le problème de la pauvreté.
D'où notre étude va analyser les effets du
micro-crédit sur le plan socio-économique en montrant la synergie
des forces que les ménages consentent à travers la contribution
de la mère, du père et des enfants à travers les
activités génératrices de revenu nées du
micro-crédit reçu
2. CIRHUZA BADHERA, Les micro-stratégies de survie
et le bien-être socio-économique du ménage de la veuve
catholique de Bukavu, Mémoire, ISDR.
Dans son étude, il se base sur une seule approche
orientée vers les ménages de la veuve catholique de la ville de
Bukavu à travers ses différentes paroisses. En limitant ses
recherches uniquement sur les veuves de l'Eglise Catholique, tout en ignorant
les veuves d'autres confessions religieuses et celles non croyantes, il laisse
transparaître une certaine discrimination religieuse. En plus, en se
bornant seulement aux femmes veuves sans songer aux hommes, aux jeunes gens, il
rompt l'équilibre de sexe dans le processus de lutte contre la
pauvreté dans le développement.
D'où l'apport de notre étude comme
complément se sentira au point où nous allons analyser la
situation socio-économique de ménages sans distinction avant les
micro-crédits et après le micro-crédit afin de voir le
niveau d'accroissement apporté par la présence de
micro-crédit dans les ménages de la ville de Bukavu.
3. Claudine BAGALWA, Impact du système des
crédits rotatifs sur le niveau de vie des femmes encadrées par
PLD, T.F.C/ISDR, 2002.
Dans ce travail, l'auteur montre que les milieux urbains et
les milieux ruraux de la RDC traversent une crise de plus en plus
généralisée. Elle constate que les hommes ne participent
plus activement aux activités économiques de survie à
cause de l'instabilité économique et l'insécurité
politique.
Le non fonctionnement du système bancaire, les
structures économiques formelles ne favorisent pas le bien-être
de la population. La monnaie est gardée par une poignée de gens
et non déposée dans les institutions financières la
situation de la femme reste toujours préoccupante dans ce sens qu'elle
est surchargée par des lourds et multiples travaux du ménage. Les
femmes sont satisfaites des crédits octroyés mais le
problème réside sur le taux de remboursement et le plafond
maximal des crédits octroyés.
Elle devrait être complétée par ce
travail en sens qu'elle n'a pas analysé les difficultés que
rencontrent les bénéficiaires du PLD. Ensuite, ce travail
permettra aussi d'analyser le degré de contribution des
micro-crédits dans la lutte contre la pauvreté, les atouts, les
contraintes ainsi que la contribution du micro-crédit dans
l'entreprenariat au Sud-Kivu.
4. Edouard BITANGALO WASSO, Les politiques de
micro-crédit dans la lutte contre la pauvreté à
Bukavu : cas du PAIDEK, PLD et CAPES, Mémoire,
ISDR/Bukavu, 2004.
Dans son travail, il a montré que les taux
d'intérêts appliqués par les IMF chez les clients sont
perçus comme exorbitants, et ces taux sont appliqués de
manière identique à tous les emprunteurs peu importe le secteur
d'activité. Il poursuit en montrant que la durée de remboursement
des crédits est un autre obstacle à l'émergence des
bénéficiaires des micro-crédits des 3 IMF et enfin, il
montre que les montants de crédits octroyés aux emprunteurs ne
les permettent pas d'évoluer.
Il pense que les variables d'échéance, le mode
de remboursement des crédits, le montant de crédit sont des
éléments qu'il faut revoir et adapter à la
réalité pratique à Bukavu. L'accompagnement et la
formation des emprunteurs doivent être de nature à
privilégier un climat de coopération et de concertation
régulière entre les IMF et leurs clients.
Il se base uniquement sur les politiques d'octroi de
micro-crédits sans pourtant analyser la contribution de ses
micro-crédits sur le bien-être socio-économique des pauvres
malgré tous ces défis dont ils sont tachetés. C'est
pourquoi, ce travail analysera les aspects socio-économiques, les effets
du micro-crédit dans la formation de l'épargne et capital.
5. Amédée KASEREKA SAAINE, Analyse de
l'efficacité socio-économique des micro-crédits offerts
aux ménages par les IMFs de Goma : Cas de HEKIMA, IMED et
APIBA ; T.F.C, ISDR/Bukavu, 2005.
Dans son travail, il a montré que jusque là les
objectifs poursuivis par les IMFS de Goma (HEKIMA et APIBA) ne sont pas encore
atteints. Cela lui pousse à chercher comment contourner ses
difficultés afin d'analyser l'efficacité socio-économique
le micro-crédit sur les ménages. Il poursuit en disant que les
intérêts trouvés par les clients de micro-crédits ne
parviennent même pas à couvrir les besoins alimentaires,
scolaires, l'eau et électricité et cela a un impact
négatif sur l'échéance du remboursement du crédit.
Il montre que le manque de formation des clients en gestion de crédit
est aussi l'une de cause de mauvaise gestion de crédit reçu.
Il a oublié que les micro-crédits ont
apporté de changements sur le plan socio-économique des
bénéficiaires mais étant difficile a prouvé vu le
manque des données de base avant l'accès aux micro-crédits
et beaucoup de chercheurs se heurtent aux difficultés de mesurer
qualitativement et quantitativement la contribution des micro-crédits
dans la lutte contre la pauvreté et son efficacité
socio-économique auprès de ménages qui en sont
bénéficiaires.
6. Consolatrice BORA FURAHA, Micro-crédit :
outil de lutte contre la pauvreté par l'accroissement du revenu des
ménages à Uvira, T.F.C, ISDR/Bukavu, 2005.
Elle a montré que les micro-crédits n'ont pas
jusque là atteint les objectifs nobles qui sont ceux de lutte contre la
pauvreté. Elle estime que la mauvaise connaissance de différents
rouages et l'insuffisance des crédits octroyés soient à
l'origine. Elle pense que les micro-crédits constitueraient une solution
appropriée s'ils s'approchent de la base et s'attèlent à
répondre aux besoins réels du financement des pauvres. Il
poursuit en montrant que le micro-crédit à Uvira est une
réalité figée et n'offre pas les « bons
crédits » aux clients ; chose qui compromet encore une
fois sa rentabilité. Il pense qu'en libérant le
micro-crédit de son statut de « crédit minimaliste pour
l'auto-emploi des pauvres » et en le transformant en
« Services financiers et assistance technique pour les entreprises
agro-alimentaires et agricoles en vue de générer une grande
quantité d'emplois salariés pour les pauvres » qu'il
pourra tenir toutes ses promesses.
Néanmoins, elle n'a pas analysé les multiples
changements apportés par les micro-crédits sur le plan
alimentaire, scolaire, sanitaire et autre dans les ménages
bénéficiaires de crédits à Uvira afin de mesurer
l'impact socio-économique de ses micro-crédits dans la lutte
contre la pauvreté à Uvira. Elle a oublié de montrer
l'état socio-économique des ménages avant les
micro-crédits et leurs états après l'utilisation de
micro-crédits et c'est à ce niveau que ce travail lui
complétera.
7. MAROY KAMUNTU IRAGI, La problématique de la
gestion des crédits dans les coopératives d'épargne et de
crédit du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, le
cas des COOPEC de la ville de Bukavu de 1995 à 1999. Mémoire,
ISDR/Bukavu, 2000.
Il a démontré les failles qu'accuse le
système d'octroi et de recouvrement, les conséquences de ses
faiblesses sur le recouvrement des prêts accordés. En d'autres
termes, il fait découvrir les obstacles relatifs au système
d'octroi des crédits et les entraves à leur recouvrement dans la
ville de Bukavu. Il a beaucoup borné sa réflexion sur les
faiblesses du système de l'octroi et de recouvrement des crédits
sans pour autant analyser l'impact ou l'efficacité
socio-économique de ses crédits sur les membres et sur le
développement socio-économique dans la ville de Bukavu et de la
République Démocratique du Congo.
Il a montré la dégradation des crédits
dans les mouvements coopératifs d'épargne et de crédit. Il
a montré que cette dégradation est due à la
sélection des emprunteurs sur base des éléments fictifs et
des affinités, l'uniformisation des crédits, du taux
d'intérêt, de l'échéance, de la garantie et de la
catégorie socio-professionnel ; l'octroi des crédits sans
garanties ou avec garanties aléatoires, le manque de formation,
d'accompagnement et de suivi des emprunteurs, etc. qui sont à la base de
cette défaillance qui créent des incohérences et une
défectuosité du système d'octroi et de recouvrement des
crédits.
0.4. PROBLEMATIQUE
Le monde moderne qui, face au progrès de la science et
de la technique est aujourd'hui confronté à un problème
d'ordre général, celui de développement. Celui-ci est un
continu de satisfaction des besoins et d'amélioration des conditions de
vie des individus et des communautés.
En 1944, le FMI, fut créé à BRETTON
WOODS (Etats-Unis) pour stabiliser le système financier international,
en mettant en place des mesures destinées à assurer le
développement par l'endettement aux pays du tiers monde,
malheureusement, les sommes empruntées sont en vue d'améliorer le
niveau de vie des populations les plus démunies qui s'enfoncent toujours
dans la misère. Tout d'abord les détournements sont massifs, une
part importante des fonds reste dans les banques du Nord, sur les comptes
personnels des dirigeants au pouvoir du Sud (2(*)).
L'ONU poursuit en disant qu'en retenant qu'un pays
développé doit remplir les critères suivants :
- Croissance économique ;
- Taux élevé
d'alphabétisés ;
- Diminution du taux de mortalité infantile ;
- Accès de la plus part des gens à l'emploi
(3(*)).
Cependant, en dépit de toutes les immenses ressources
humaines et du sous-sol, la RDC est classée parmi les pays les plus
pauvres du monde. Certains indicateurs l'alignent parmi les pays les plus
misérables de l'Afrique subsaharien. Près de 80% de sa population
survivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de US $
0,20 par personne/J (4(*)).
En examinant les données statistiques disponibles traduisent une
situation de paupérisation généralisée. En 2001, le
PIB/Habitant est estimé à près de 84 USD. Le niveau du
revenu par habitant et par jour est, en dollars de 1985, passé de 1,31
USD en 1973 à 0,91 USD en 1974 à 0,30 USD en 1998. Le pays est
donc plongé dans une pauvreté absolue qui tend à se
généraliser, le revenu moyen des congolais se situerait en
dessous du seuil de pauvreté absolue, et aurait continuellement
baissé de 3,08% en moyenne annuellement jusqu'en 1998 (5(*)).
Nous constatons ce qui suit, «La structure de
consommation de ménages indique, selon une enquête urbaine des
degrés divers, toutes les classes sociale, près de 74% de
ménages des cadres et plus de 80% de ménages des employés
sont pauvres. Toutes les deux catégories sociales frisent l'indigence.
Ces proportions, très élevées caractérisent bien la
pauvreté en RDC. Elle frappe tout le territoire national aussi bien le
milieu urbain que le milieu rural. Cette situation se témoigne aussi par
le taux d'alphabétisation qui varie selon les provinces et selon le
sexe.
En effet, selon les enquêtes MIC2, le taux
d'alphabétisation est passé de 67,3% en 1995 à 65,3% en
2001. Il est passé de 82,5% à 79,8% pour les garçons
contre 54,1% à 51,9% pour les filles au cours de la même
période. En 1995, le taux net d'admission en 1ère
année primaire était de l'ordre de 42,8% en milieu urbain et de
14% seulement en milieu rural. Le taux de rétention était de
76,8% en milieu rural et de 51,5% à 60,3% en milieu urbain et le 15,1%
en milieu rural. Cependant, cette situation fut aggravée par la crise
qu'a connu le pays depuis les années 70, l'échec des programmes
de stabilisation et d'ajustement structurel des années 80, les deux
pillages des années 90, ainsi que les guerres de 1996 et 1998, avec les
déplacements massifs des populations vers les grands centres, ont
modifié la physionomie de la pauvreté urbaine. L'incidence de la
pauvreté urbaine dans les provinces récemment
enquêtées est estimée à 75%. Contrairement à
la situation des années 80, les villes les plus riches du pays,
notamment Kinshasa (0,85 USD/Tête/ha/J) et Lubumbashi (1,06
USD/Tête/Ha/J) sont actuellement plus pauvres que les villes Mbuji-Mayi
(2,52 USD/Tête/Habitant/J) de Boma (1,81 USD/Tête/J) et de Matadi
(1,51 USD/Hab/J). (6(*)).
Néanmoins, depuis toutes ses décennies, notre
pays traverse une situation de crise socio-économique et politique sans
précédent avec toute une série de conséquences sur
tous les plans de la vie nationale. Avec la dégradation continuelle des
structures étatiques, les conditions socio-économiques sont au
plus bas de l'échelle normale .cela est Confirmé par Thomas dans
son théorème : « Lorsqu'une situation est
définie comme réelle, elle entraîne des conséquences
réelles » (7(*)). Malgré cette crise économique dans
laquelle le pays s'est enlisé d'une part, et de l'autre part, les
injonctions des Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale
ont influencé la prise de certaines décisions politiques
allégeant la tâche de l'Etat vis-à-vis de sa population.
Pour preuve, ces extraits de discours du Président MOBUTU qui dit
« on ne doit pas chercher à tout faire, tout seul.
L'expérience a démontré dans les pays hautement
industrialisés que les affaires deviennent plus florissantes dans
l'association, c'est-à-dire dans la répartition de risques avec
les autres. En ce qui concerne l'Etat, il ne pourra plus participer que dans
les grands projets auxquels les zaïrois ne pourront pas
s'intéresser faute des moyens suffisants, ou qui représentent un
trop gros risque pour les épargnes, ...
Il n'est plus question de l'Etat charcutier, boulanger,
boutiquier, épicier » (MOBUTU, discours 1965-1975). MOBUTU
enfonce la porte ouverte lors d'un discours prononcé à
l'ouverture de la 2e session ordinaire du comité central du
MPR au palais du peuple le 26/02/1981 lorsqu'il déclare notamment
« la nouvelle conception de la relance agricole tourne de deux
préoccupations, à savoir la réhabilitation de tout ce qui
existe déjà et la privatisation de la gestion. Autrement dit,
nous voulons en finir une fois pour toute, avec le fonctionnariat,
l'Etat-commerçant, l'Etat-épicier. Nous devons nous appuyer sur
l'initiative privée, bien comme pour son dynamisme et son
efficacité, ... (8(*)).
C'est ainsi que l'emploi a plus tragiquement subi les
conséquences des difficultés de l'Etat
caractérisées par la mauvaise gestion des Entreprises publiques
et par l'absence de politique de partenariat et l'incitation aux
investissements.
En 2000, l'emploi représente 2% de la population
totale, 4% de la population active et 8% de la population active masculine
contre respectivement 8%, 18% et 35% en 1958. La crise socio-politique des
années 1990 et les conflits n'ont fait que précipiter cette
tendance négative au point que la crise de l'emploi et de formation
professionnelle constitue une des causes majeures d'une situation sociale
extrêmement difficile. La conséquence est
aggravation de la pauvreté, l'accroissement de la
vulnérabilité des populations et exacerbations du chômage
urbain (9(*)).
Avec cette démission de l'Etat, on assiste au non
paiement des salaires des fonctionnaires, les parents n'arrivent plus à
subvenir aux besoins multiples de leurs familles, l'exode rural et celui des
cerveaux, la croissance démographique en milieu urbain, la prostitution,
d'où une forte déséquilibre entre la croissance
démographique et celle économique observée dans les villes
de la RDC.
Ensuite, dans ces villes, l'accès aux services
socio-économiques de base n'est guère satisfaisant ; sur 100
ménages, seuls quelques 44 ménages accèdent à l'eau
potable, et à peine près de 3 ménages évacuent les
ordures d'une manières hygiénique. A la rentrée scolaire
de 2000-2001, seule quelques 20% d'élèves ont pu
fréquenter l'école dans la ville de Kinshasa. Les grèves
répétitives paralysent le fonctionnement normal des écoles
à l'intérieur du pays. Ceux des élèves qui
fréquentent encore l'école étudient souvent dans des
conditions d'insalubrité inhumaine. Enfin, le nombre moyen de personne
par chambre est élevé, soit un peu plus 3 personnes et la
majorité de la population urbaine active est au chômage. Pour
assurer la survie, elle investit dans les activités du secteur informel
(10(*)).
C'est ainsi qu'en RDC, un domaine se prête à une
telle évolution : celui des micro-entreprises. Si hier, en effet,
la femme congolaise jouait un rôle marginal dans le développement
de l'économie formelle, aujourd'hui, du fait de la crise multiforme dont
le pays est miné, son apport devient de plus en plus
prépondérant dans la vie économique. C'est pourquoi pour
faire face à tout cela les ménages font recourt aux
micro-crédits, pour assurer la survie. Le secteur informel au Sud-Kivu
comme à Bukavu est devenu le refuge de tous les ménages pauvres
et bénéficiaires de micro-crédits.
Mais alors, le secteur informel génère
« 80% de l'ensemble des activités du pont de vue de nombre de
personnes occupées » alors que le secteur formel n'en utilise
que 20% environ. La majorité la main d'oeuvre opérant dans le
secteur informel est composé des femmes (11(*)).
Nous trouvons actuellement plusieurs IMF à travers la
ville de Bukavu à savoir : PAIDEK, PLD, APEF, CAPS, etc. octroyant
des micro-crédits aux ménages vulnérables et
nécessiteux de la ville de Bukavu.
C'est pourquoi, vu ce qu précède, à
travers cette étude nous nous posons les questions suivantes :
- La politique de micro-crédit en faveur des
ménages a-t-elle eu un impact sur la réduction de la
pauvreté ?
- Quelles sont les contraintes qui limitent le
micro-crédit à avoir plus d'impact ?
Les réponses à ses questions orienteront nos
réflexions tout au long de cette étude.
0.5. HYPOTHESE DE TRAVAIL
Hypothèse (du latin hypothesis ; pmef. Hypo et
gr. Thesis ; action de poser), procédé de raisonnement
scientifique qui consiste à supposer quelque chose qu'on
vérifiera par ses conséquences ou mieux vaste explication
scientifique non vérifiée (12(*)).
L'hypothèse est une réponse a priori et
anticipée à la question soulevée à propos d'un
constat qui doit être diagnostiqué ; pour être
confirmée ou infirmée. Pour atteindre le but poursuivi par cette
étude et exploiter toute la problématique soulevée, nous
avons formulé les hypothèses suivantes :
1. Les micro-crédits auraient un impact significatif
dans la réduction de la pauvreté des classes sociales très
pauvres. Il en serait de même pour les classes moyennes.
2. Les causes de la non efficacité du
micro-crédit seraient liées à la faiblesse du capital, aux
modalités de remboursement, au taux d'intérêt et autres
facteurs spécifiques aux bénéficiaires.
0.6. Méthodes et Techniques
Pour produire un bon travail véritablement
scientifique et efficace, toute recherche exige une certaine
méthodologie, une opération intellectuelle de traitement des
données relatives à une réalité sociale
étudiée en fonction d'un objectif précis. C'est ainsi que
dans notre étude, nous nous sommes servis des méthodes et
techniques suivantes :
0.6.1. Méthodes
GRAWITZ M. définit la méthode comme : un
ensemble d'opérations utilisées par des sciences pour atteindre,
démontrer et vérifier les vérités qu'elles
poursuivent (13(*)). Il
s'agit ici d'une démarche de l'esprit pour découvrir et
démontrer une vérité quelconque. Ainsi donc, pour
vérifier nos hypothèses notre étude a recouru aux
méthodes suivantes :
a) La Méthode analytique
Cette méthode nous a permis d'organiser, d'analyser
les faits constituant la pierre d'achoppement de l'amélioration des
conditions socio-économiques des ménages
bénéficiaires des micro-crédits dans la ville de
Bukavu ; en interprétant les données
récoltées lors de nos enquêtes. Il s'agit ici d'une analyse
objective et systématique de la situation que nous avons
rencontrée sur le terrain ; ce qui nous a permis, par ailleurs
d'envisager les voies et moyens pour une action future.
b) La Méthode descriptive
Cette méthode nous a aidé à
décrire le cadre général de notre étude, en
délimitant et en relevant des aspects monographiques du dit milieu
influençant le sujet et la présentation du PLD, APEF, PAIDEK et
CAPES.
c) La Méthode Rond-de-cuin
Le Rond-de-cuin, ou la bureaucratie, est une méthode
qui, d'après Roger MUCCHELLI, consiste à :
réfléchir sur une question. Seul dans son cabinet de travail et
analyser systématiquement toutes les hypothèses possibles
(14(*)). C'est donc une
méthode qui se rapporte à l'apport de l'auteur
lui-même ; elle nous a permis de réfléchir, seul dans
notre local de travail, à analyser les hypothèses possibles sur
le problème faisant l'objet de notre sujet d'étude, après
avoir détecté le cas d'anomalie dont souffre notre
société ; les ménages vulnérables de la ville
de Bukavu en particulier à savoir les abus de la pauvreté dont la
sous-alimentation, la non scolarisation des enfants, le manque d'accès
aux biens de premières nécessités ainsi que le taux
d'intérêt élevé lors du remboursement.
0.6.2. Techniques
Madeleine GRAWITZ définit la technique comme
étant : « un ensemble de procédés
opératoires rigoureusement bien définis, transmissibles et
susceptibles d'être appliquées à nouveau dans les
mêmes conditions adaptées au genre de problématique et de
phénomènes (15(*)). C'est en d'autres termes un procédé
situé au niveau des faits ou des pratiques servaient à
réaliser au but déterminé. Etant donc un outil, nous nous
sommes servis de quelques techniques dont les principales sont les
suivantes :
a) La technique documentaire
Nous mous sommes servis de cette technique en recourant
à certains ouvrages, articles, rapports d'activités ONG, revues,
... ayant traité certains aspects de notre sujet, ce qui nous a permis
de recueillir des informations nécessaires à la
réalisation de cette étude.
b) L'échantillonnage
Nous avons recouru à cette technique pour
déterminer120 ménages dans la ville de Bukavu encadrés par
PLD, APEF, et PAIDEK et bénéficiaires des micro-crédits et
qui sont concernés par notre enquête.
Les résultats obtenus sur cet échantillon du
type occasionnel étaient extrapolés sur toute la population de
cette catégorie de ménages bénéficiaires des
microcredits.
c) L'interview avec guide d'entretien
L'interview ou entretien se définit
comme : « un procédé d'investigation
scientifique utilisant un processus de communication verbale ; pour
recueillir des informations en relation avec le but fixé (16(*)).
Basée donc sur l'interrogation orale, cette technique nous a
permis de nous entretenir avec les ménages vulnérables
bénéficiaires de micro-crédit soient chez PLD, APEF,
PAIDEK et CAPES à l'aide d'un guide d'entretien préparé
d'avance, d'une série de question qui étaient reparties en
thèmes bien médités en rapport avec notre sujet.
d) L'observation participative
Cette technique nous a permis d'apporter un regard attentif
et méthodologique au phénomène des micro-crédits
dans les ménages vulnérable de la ville de Bukavu afin d'observer
les effets produits par ses micro-crédits sur le plan
socio-économiques et psychologiques des bénéficiaires le
long de notre enquête, nous avons observé leurs niveau de vie
actuelle, le capital propre constitué grâce aux
micro-crédits, le nombre de bien acquis, nombre d'enfants
scolarisés, le fonds destiné au loyer, nombre de repas par jour,
soins médicaux, etc. ... et les attitudes-comportements dans le milieu
de travail et tout cela nous a imprégné de beaucoup de
réalités dont une simple observation
désintéressée ne peut être en possession .
0.7. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL
Nous avons fait allusion aux différentes
théories développées et soutenues par différents
auteurs pour enrichir nos réflexions sur les pratiques des
micro-crédits en différents endroits du monde. Les explications
du professeur MUHAMMAD YUNUS ont particulièrement attiré notre
attention par la banque de Bangladesh. Pour le cas de notre ville de Bukavu,
les écrits du C.T SADIKI BYOMBUKA au sujet des activités du
secteur informel à Bukavu sont à tenir en
considération.
En effet, vers les années 1974, le professeur MUHAMMED
YUNUS, après avoir constaté que plus ou moins 40% de la
population du Bangladesh vivent dans la pauvreté,mis sur pieds la
Grammen-Bank en vue d'améliorer les conditions économiques des
familles pauvres en octroyant des crédits (17(*)).
Aujourd'hui, son application dans tout le Bangladesh prouve
des succès spectaculaires au point qu'au moins plus de 10% de la
population bénéficiaires de son prêt sont en
majorité sont des femmes. Cette expérience se repend aujourd'hui
en tâche d'huile dans 58 pays du monde dont la Chine, les Etats-Unis,
l'Afrique du Sud, la France, la Norvège et le Canada (18(*)).
Pour MUHAMMED YUNUS, le micro-crédit est un moyen
efficace pour éradiquer la pauvreté et améliorer les
conditions socio-économiques. Il poursuit en soutenant que les gens ne
sont pas pauvres par bêtise ni par paresse car ils travaillent toute la
journée pour accomplir des tâches physiques forts complexes mais
plutôt parce que les structures financières existantes n'ont pas
pour vocation de les aider à améliorer leurs sorts. A partir de
l'approche prônée par le professeur MUHAMMED YUNUS, nous essayons
de vérifier pourquoi les femmes actives et dynamiques de notre milieu
bénéficiaires de micro-crédit ne parviennent pas à
sortir de l'auto-dépendance des ONGs donatrices du micro-crédit
en constituant grâce à ce dernier leur propre capital.
Pour sa part, le C.T SADIKI BYOMBUKA analyse certains
problèmes liés à l'essor des petits et moyennes
entreprises dans la province du Sud-Kivu, il relève l'existence de
plusieurs handicaps dans leurs fonctionnements mais aussi la présence
d'atouts importants. Ces entreprises au lieu de bénéficier de
l'appui étatique, elles sont sujettes à des tracasseries
administratives.
L'analyse des expériences observés au
Québec et au Kenya montrent que le développement de petites et
moyennes entreprises requiert des sources de financement diversifiées et
un appui intégré faisant intervenir plusieurs auteurs :
structures étatiques, organisations non gouvernementales, banques,
bailleurs de fonds nationaux et internationaux.
La confrontation de la situation congolaise avec les
leçons tirées de l'expérience canadienne débouche
sur la proposition d'une approche de développement économique
local qui met au centre les PME bénéficiant de la formation en
entreprenariat et du financement diversifié avec une part importante de
la contribution étatique (19(*)).
0.7.1. Naissance des
Micro-crédits
Les institutions des micro-crédits ou d'appui aux
petites entreprises sont nées vers les années 1980. Leur
existence reprise sur une logique de l'offre qui tire son origine :
1. Du constat que les entrepreneurs existants ou potentiels
manquent d'appui pour créer, se développer, passer de l'informel
au formel.
2. Les contraintes économiques : absence
d'accès au crédit et manque de conseil et de formation.
3. les contraintes sociologiques : inexistence ou absence
d'organisations professionnelles efficaces et représentatives.
D'où, il faut lever ces contraintes pour créer
un instrument ou un outil très efficace dans la lutte contre la
pauvreté, car le micro-crédit utilisé dans de nombreux
pays européens et en Amérique latine est un instrument
performant de lutte contre le chômage et l'exclusion (20(*)).
Lancer sa propre activité, créer son propre
emploi et en vivre durablement, voilà le rêve de nombreux
ménages.
0.8. DELIMITATION DU SUJET
Le professeur TSHIMANGA dit « Limiter son sujet,
c'est déterminer ce que l'on veut étudier : c'est
définir ce que l'on retient, mais c'est aussi écarter un certain
nombre de problèmes » (21(*)).
Notre étude porte sur la ville de Bukavu, chef lieu de
la province du Sud-Kivu en RDC, sur les 3 communes dont IBANDA, KADUTU et
BAGIRA.
Disons que notre étude remonte de nos observations,
allant des années 1996 à nos jours (2006-2007) où nous
réalisons nos enquêtes. Cette période est marquée
par les 2 guerres dites de libération, la transition ainsi que les
élections en RDC après 47 ans d'indépendance. Elle est
aussi marquée par la naissance de plusieurs institutions de
micro-finance au Sud-Kivu ; mais aussi par les pillages, les
insécurités et les assassinats.
0.9. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre la partie introductive que nous venons de donner et la
conclusion qui interviendra, cette étude s'articule sur les chapitres
suivants :
- Le premier chapitre est celui des
généralités. Il comprend la définition des
différents concepts de base, la présentation des 3 IMFs (PLD,
PAIDEK et APEF) et la ville de Bukavu.
- Le deuxième chapitre porte les micro-crédits
et l'entreprenariat : Atouts et contraintes.
- Le troisième chapitre porte sur les ménages
bénéficiaires de micro-crédits et le bien-être
socio-économique dans la ville de Bukavu.
- Et le quatrième chapitre portera sur une la Banque
sociale pour le Développement des Ménages qui assurera leur
croissance économique et le bien-être socio-économique.
0.10. DIFFICULTES RENCONTREES
Tout travail scientifique ne peut se
réaliser aisément. Pour réaliser cette étude, nous
nous sommes heurtés aux difficultés suivantes :
- Réticence des agents des IMF à nous donner
toutes les données statistiques en rapport avec les crédits
octroyés ;
- Le manque de certains documents, éléments
recommandés par la direction du travail ;
- L'hésitation des ménages à nous dire
toute la vérité en rapport avec le micro-crédit ;
- Les contraintes budgétaires, surtout que nous
étions souvent obligés de faire de Km à pieds pour
atteindre un bénéficiaire, (enquêté) et le soleil
accablant ;
- La carence documentaire dans notre bibliothèque qui
nous oblige à nous abonner par-ci par-là, pour avoir les
informations.
Après cette partie introductive, nous allons alors
définir les concepts clés, présenter les 3 institutions de
Micro-finance.
CHAP. I : GENERALITES
I.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS DE BASE
I.1.1. La notion de l'Epargne
Cela n'est pas du tout facile à pouvoir donner une
définition déterminée de l'épargne. Portant des
points de vue des différents analystes, les définitions se
multiplient et parfois même se contredisent. Cela étant, nous ne
resterons pas muets à ce propos « Withelm Roscher (1817-1890)
l'acte d'épargner est considéré en soi : Roscher
imagine que, dans une économie naturelle où l'on ignore la
monnaie, des hommes nus et tous égaux, habitant des cavernes, se
nourrissent des poissons pris à la main. Chacun d'eux pêche et
consomme trois poissons par jour. L'un d'eux plus astucieux réduit
pendant cent jours sa consommation quotidienne à deux poissons. Il se
constitue une provision grâce à la quelle il peut se consacrer
pendant cinquante jours à la fabrication d'un canon et d'un filet, biens
capitaux qui lui permettront par la suite de prendre trente poissons par
jour » (DIVISA 1969) (22(*)).
John MEYNARD KEYNES (1883-1946) est passé à
celle de l'abstention de consommer. Pour lui, tout acte d'épargner est
un acte passif de renonciation « l'individu disposant d'un certain
revenu effectue des achats de biens consommables ; ce qu'il refuse de
dépenser ou de consommer constitue de l'épargne. L'épargne
n'est pas seulement un individu qui diffère sa consommation en vue
d'accroître ultérieurement sa capacité productive ou une
substitution d'une demande de consommation future à une demande de
consommation présente. Un acte d'épargne individuelle,
écrit Keynes, signifie pour ainsi dire une décision de ne pas
dîner le soir. Il constitue une réduction nette de la
demande » (23(*)).
De ce qui précède, nous pouvons dire que l'acte
d'épargner résulte d'un choix de la part du titulaire d'un
revenu, d'un bien ou d'un service entre consommation immédiate et mise
en réserve. Il porte sur cette fraction provenant de la production
courante ou d'une circonstance exceptionnelle (héritage, gratification)
qui est retranchée de la consommation courante. La constitution de
l'épargne se justifie par le souci de diversifier le patrimoine de
l'épargnant soit pour des raisons de prestige, de
sécurité, d'héritage ou de pouvoir.
I.1.2. La notion de crédit
En dépit de la confusion que prête le terme
crédit, nous l'utiliserons seulement dans son sens financier et
signifier donc prêt.
Par définition, « le crédit consiste
en la faculté d'employer le capital d'octroi en échange
d'engagement de remboursement et de payer le prix de son emploi à la fin
d'une période déterminée ou convenue ». (LELAIT,
1973) (24(*)).
Cette définition nous amène à l'aspect
commercial du crédit quant à ce qui est de l'échange d'un
bien, mais donne l'idée du coût de l'opération, du
décalage dans le temps et de la pièce maîtresse de toute
opération de crédit qui est la CONFIANCE : croire en une
promesse de payement et attendre une liquidité future.
Quand le crédit signifie prêt, il consistera en
une « opération par laquelle une personne met une somme
d'argent à la disposition d'une autre ». Il ressort de ceci
que deux personnes interviennent dans une opération de
crédit : D'une part le prêteur, celui qui donne le
crédit, qui remet immédiatement la monnaie (ou le bien) qu'il
accepte d'échanger et d'autre part l'emprunteur, celui qui reçoit
le crédit et qui promet de remettre plus tard la monnaie (ou le bien) de
ce qu'il a reçu.
I.1.3. La Micro-finance
De manière simpliste, la micro-finance désigne
une petite somme d'argent offert à un individu. Etant une variante du
micro-crédit, ces deux termes sont utilisés depuis les
années 80 pour faire allusion à des institutions de financement
alternatif qui appliquent des techniques financières classiques
auprès de la population marginalisée dont les principales sont
les micro-entreprises, les petites entreprises urbaines de même que le
petit producteur.
Selon P. ORTALI, le micro-crédit se définit
comme un crédit de faible montant offert à ceux qui ne peuvent
accéder au crédit bancaire classique faute de pouvoir apporter
les garanties matérielles exigées, un salaire, une maison, une
terre, une épargne suffisante. (ORTALI, 1967) (25(*)).
Plus de 2000 personnes d'une centaine de pays se sont
rencontrées pendant 3 jours à WASHINGTON, en février 1997
lors de ce qu'on appelait « Sommet Mondial sur le
micro-crédit ». le sommet visait à lancer une campagne
mondiale pour faire en sorte que 100 millions des familles les plus
défavorisées du monde, particulièrement les femmes vivant
dans ces familles, bénéficient de crédits pour du travail
autonome et autres services financiers et d'affaires d'ici l'an
2005 » HINZEC et al. (1999) (26(*)).
La présence de nombreuses
célébrités pendant les séances
plénières est une preuve de l'appui qu'a reçu le sommet.
Le discours de Madame Hillary CLINTON a montré qu'elle était
sincèrement impliquée dans ce domaine et qu'elle avait
visité de nombreuses institutions de micro-crédit dans les pays
en développement. Toutefois, pour beaucoup, il ne s'agissait que de
prendre le train en marche et rare ont été ceux qui se sont
interrogés sur les limites du micro-crédit.
I.1.4. La confiance
La confiance, selon le Dictionnaire Droit économie et
Gestion, est un sentiment que les choses se passeront bien. La confiance est
présentée dans l'innombrable anticipation. Les agents se sont
largement faits confiance les uns aux autres, car prendre en toute circonstance
toutes les précautions permettant de palier le non respect des
engagements pris par autrui conduiront à la paralysie. La confiance
diminue les coûts de transaction et d'agence. P. GUICHO et allii
(27(*)).
La confiance, c'est un sentiment d'assurance de
sécurité de celui qui se fie à quelque chose sur le plan
politique, voter la confiance, en parlant de l'Assemblée Nationale,
c'est émettre un vote favorable au gouvernement sur une question
jugée par lui essentiellement. Sur le plan religieux, la confiance c'est
avoir la foi, c'est être sûr de ce que l'on espère, c'est
être convaincu de la réalité de ce que l'on ne voit pas.
Tableau n°01: Renseignement sur quelques
institutions de micro-finance dans le monde
|
Gramen Bank (Bangladesh)
|
BANCOSOL (Bolivie)
|
BANK RYAT (Indonésie)
|
BANK KREMIT
|
FINCA
Banques villageoises
|
Membres
|
2,4 Millions
|
82000
|
2 Millions
|
760.000
|
90.000
|
Montants du prêt/Personne
|
134$/Personne
|
909$/Personne
|
1010$
|
71$
|
191$
|
Durée de l'intérêt
|
1 an
|
4-12 mois
|
3-24 mois
|
3 mois
|
4 mois
|
% Femmes
|
95%
|
61%
|
23%
|
-
|
95%
|
Garanties matérielles
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Clients ciblés
|
Pauvres
|
Non-pauvres surtout
|
Non pauvre
|
Pauvre
|
Pauvre
|
Taux d'intérêt/an
|
20%
|
47-50%
|
32-43%
|
55%
|
36-48%
|
Source : Prof. MUBAGWA, Cours de question
spéciale d'économie régionale, L2/ISDR-Bukavu,
2007.
En analysant les données de ce tableau, nous
constatons que le taux d'intérêt annuel était
supérieur ou égal à 20%. Donc ce taux est compris entre 20
et 55%. Vu les conditions de pauvreté de la population de ces
différents pays, nous pouvons conclure que ces IMF étaient
à la base de la création de deux classes dont l'une de pauvres
qui continuent à s'appauvrir et l'autre partie des riches qui
s'enrichissent davantage.
Tableau n°02 : Situation des crédits
et épargnes : Décembre 2005
Valeur des crédits octroyés (en dollars US)
par secteur d'activité
ONG
Activités
|
PLD
|
PAIDEK
|
CAPES
|
APEF
|
COOPEC NYAWERA
|
ADI-KIVU
|
TGD
|
ADMR
|
PADECO
|
Total
|
Petit commerce
|
193828,00
|
1140359,79
|
276268,42
|
143675,50
|
179806,20
|
19030,00
|
28300,00
|
12500,00
|
29267,85
|
1744035,76
|
Agriculture et élevage
|
1012000
|
100655,06
|
5086,72
|
5958,50
|
50345,68
|
8250,00
|
-
|
45000,00
|
32324,59
|
257740,55
|
Artisanat
|
5500,00
|
32710,00
|
8086,08
|
21507,00
|
21979,20
|
1500,00
|
-
|
-
|
-
|
103032,28
|
Commerce classique
|
-
|
-
|
-
|
-
|
397329,44
|
-
|
-
|
-
|
-
|
397329,44
|
Autres services
|
10564,00
|
137968,10
|
4252,6
|
-
|
69764,28
|
3400,00
|
-
|
44750,00
|
-
|
270698,98
|
Total
|
220012,00
|
1411692,34
|
44693,82
|
171141,00
|
719224,80
|
32180,00
|
28300,00
|
114000,00
|
61592,44
|
2802836,40
|
Source : GAMF Sud-Kivu
Tableau n°03 : Nombre des
bénéficiaires par secteur d'activité (Décembre
2005)
ONG
Activités
|
PLD
|
PAIDEK
|
CAPES
|
APEF
|
COOPEC NYAWERA
|
ADI-KIVU
|
TGD
|
ADMR
|
PADECO
|
Total
|
Petit commerce
|
615
|
7820
|
124
|
550
|
235
|
198
|
357
|
208
|
52
|
10159
|
Agriculture et élevage
|
27
|
1060
|
35
|
98
|
60
|
86
|
-
|
359
|
774
|
2499
|
Artisanat
|
19
|
270
|
51
|
43
|
23
|
1
|
-
|
215
|
-
|
622
|
Commerce classique
|
-
|
-
|
-
|
-
|
70
|
--
|
-
|
-
|
-
|
70
|
Autres services
|
25
|
730
|
5
|
-
|
17
|
9
|
-
|
6
|
-
|
792
|
Total
|
686
|
9880
|
215
|
691
|
405
|
294
|
357
|
788
|
826
|
14142
|
Source : GAMF Sud-Kivu
Tableau n°04: Répartition des crédits
par Genre (Décembre 2005)
ONG
Activités
|
PLD
|
PAIDEK
|
CAPES
|
APEF
|
COOPEC NYAWERA
|
ADI-KIVU
|
TGD
|
ADMR
|
PADECO
|
Total
|
Femmes
|
679
|
1725
|
60
|
665
|
101
|
206
|
175
|
647
|
826
|
5084
|
Hommes
|
7
|
3105
|
155
|
26
|
299
|
88
|
182
|
141
|
-
|
4003
|
Mixte
|
-
|
5050
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
5055
|
Total
|
686
|
9880
|
215
|
691
|
405
|
294
|
357
|
788
|
826
|
14142
|
Source : GAMF Sud-Kivu
Dans la catégorie « Mixte » il
s'agit de 5.055 groupes solidaires clients composés des hommes et des
femmes. Si nous prenons une moyenne de 5 personne/groupe mixte, cette
catégorie aura 25.275 personnes ce qui amène le total des
bénéficiaires à D34.362 au 31/12/2005. Les 2.802.836,40$
sont réparties entre 34.362 bénéficiaires. Avec une
moyenne de 7 personnes (car les crédits sont octroyés aux
ménages), nous trouvons que les activités des organisations
atteignent plus ou moins 240.534 personnes.
Tableau N°05 : Epargne au 31/12/2005
Membre
|
Montants
|
Observation
|
1.563
|
1.485.353,42
|
L'épargne est de 1.485.353,42 répartie comme
suit :
Epargne à vue : 980.063,06
Epargne à terme : 471.433,65
Epargne à garantie : 33.662,71
Epargne à projet : 135
Epargne scolaire : 59
|
Source : Bureau GAMF/SK
Taux d'intérêt
1) PAIDEK : 3% (Mensuel sur les soldes restants dus)
2) APEF : 3%
3) PLD : 2%
4) COOPEC NYAWERA : 3% crédit ordinaire et 2,5%
5) TGD : Enseignant à 4%
6) ADI-KIVU : Vision « MUSO » Mutuelle
de Solidarité
7) CAPES : 4 à 5%/mensuel
I.1.5. L'Entreprenariat
Plusieurs définitions peuvent être
données au mot entreprenariat. Ce dernier porte les nuances de
création, d'invention, de recherche des nouvelles solutions pour des
nouveaux produits et services.
Cette notion se réfère à une
mutualité, une nouvelle activité et à prendre les moyens
pour réaliser un désir ou un rêve en satisfaction d'un
besoin de communauté. C'est aussi l'art de transformer une idée
en réalité, la capacité et la persévérance
à trouver en soi des ressources et de l'énergie nécessaire
pour créer, inventer, découvrir de nouvelles façons de
faire.
L'entreprenariat est donc un état psychologique
favorable à l'essor économique que possède l'entrepreneur.
L'entreprise, quelle que soit sa dimension petite, moyenne ou grande a besoin
des énergies entreprenariales.
A la lumière de ce qui précède, nous
pouvons dire en peu de mots que l'entrepreneur est toute personne souple qui,
à partir des moyens mis à la disposition, s'engage à
modifier son entourage et améliorer sa vie grâce au travail qu'il
planifie et exécute.
I.1.6. Economie informelle
Le concept du secteur informel trouve son origine dans le
rapport du BIT (bureau International du Travail) sur l'emploi au Kenya vers les
années 70 (28(*)).
Dès lors, plusieurs autres concepts ont vu le jour pour désigner
ce même phénomène. On le désigne ainsi par :
- L'économie non officielle ;
- L'économie souterraine, l'économie
parallèle ;
- L'économie marginale, petite économie
marchande, ...
A travers tous ces concepts, les auteurs cherchent à
désigner ces activités, ces métiers qui s'exercent en
marge, en parallèle des activités dites de l'économie
moderne.
Cherchant à définir ce concept, G. DEVILIER se
réfère à l'origine étymologique du secteur informel
et après le dictionnaire Robert, l'informel n'est pas l'informe, mais ce
qui ne correspond pas à des formes reconnaissables et classables,
à des modèles.
Ce même auteur prétend que plus la situation de
crise des société africaines devient alarmante, plus on assiste
à un phénomène d'information du formel (29(*)).
Le secteur informel dans le pays en voie de
développement a connu et connaît encore une désorganisation
du fait de l'hétérogénéité de ses acteurs et
du non encadrement de ceux-ci. Malgré cela, c'est un secteur pourvoyeur
des revenus. Les revenus qu'il génère passent en dehors du
circuit bancaire et sont difficile à estimer mais contribuent pour
beaucoup à la rémunération des acteurs du dit secteur
(30(*)).
Il constitue, pour ce faire, un moyen de survie des masses
populaires, une réponse à la cirse économique
généralisée que traverse les pays du tiers-monde. Sur le
plan social, depuis que les pourvoyeurs traditionnels d'emplois (Administration
politique, entreprise et secteurs publics et privés) ne sont plus en
mesure d'accorder de l'emploi aux habitants de pays du tiers-monde, le secteur
informel accorde 60 à 70% d'emplois à la population active dans
certaines villes du tiers-monde (31(*)).
I.1.7. Le système des tontine ou
« Likelemba »
En occident, on désigne sans ce nom, venu d'une
formule inventée au 18e siècle par le baron italien
TONTI, « de multiples formes de
réciprocité ». Cette pratique prend plusieurs noms
selon le milieu : Likelemba ou ristourne en RDC, adjolu au Bénin,
Sosiyete ou Ikinina au Rwanda.
Un certain nombre de personnes (par exemple 12) versent
à une certaine date (admettons chaque fin du mois) une certaine somme
d'argent (soit 1.000 Franc congolais). 12.000Fc vont être disponibles
chaque mois pendant douze mois de suite. Chacun des douze membres les
« lèvera » à tour de rôle et chacun
aura donc eu définitive prêté 10 fois sa mise et
emprunté une fois sa mise de ses onze partenaires.
En fait, il s'agit d'une création originale qui n'est
ni vraiment de l'Epargne, ni vraiment du crédit. La motivation
économique essentielle est de disposer en une fois d'une grosse somme
d'argent qui permet de réaliser un investissement important. Si le
principe est simple, son application est très diversifiée et la
formule s'adapte à des milieux très divers. Le nombre de membres
peut varier de quelques personnes à plus d'une personne. Plus ce nombre
augmente plus la réalité devient complexe et des problèmes
plus graves surgissent. En fait, les tontines relèvent essentiellement
du secteur informel.
a) Avantage des Tontines
La tontine permet :
- La cohésion sociale :
solidarité ;
- De faire face aux dépenses importantes
imprévues aux membres ;
- D'accorder une assistance morale à une personne en
difficulté ;
- De prêter l'argent à des taux
d'intérêt préférentiels ;
- D'investir ;
- D'épargner.
b) Inconvénients des
tontines
La tontine :
- ne possède pas de caractère
juridique ;
- exige des liquidités pour l'adhésion ;
- a une capacité de prêt à marge
très restreinte ;
- expose le membre à un malheur, en cas de
défaillance ;
- est militée dans sa taille.
Actuellement, cette pratique est d'usage dans la ville de
Bukavu et cela surtout par les petits commerçants, les femmes
commerçantes en particulier mais aussi par les ruraux cultivateurs de la
périphérie de la ville de Bukavu, qui font toujours des rotations
dans le rendement des services avec comme devise « Union fait la
force ». Celui qui pêche contre ce mot d'ordre, se voit
directement soustrait des avantages du groupe.
I.1.8. Les crédits usuraires ou « Banque
Lambert »
Cette forme de crédit se trouve dans le commerce. Dans
le petit commerce, les femmes surtout et les hommes dépourvues de
capital prennent des marchandises au marché et cela auprès d'un
commerçant pour rembourser à la fin de la journée avec un
certain bénéfice ; soit 10% ou au-delà. Ainsi donc
ils arrivent à bénéficier 150 à 200Fc pour des
articles de 1.000Fc.Les usuriers ne se tient donc à personne, ils
veulent seulement des garanties.
a) Avantages des crédits usuraires
- L'échéance est fixée sur base d'une
convention ;
- Le contrat engage deux personnes (familières
souvent) ;
- Il n'y a pas d'autres garanties exigées à part
le remboursement à intérêt convenu ;
- Le contrat peut être verbale en présence des
témoins ou par écrit (base juridique).
b) Inconvénients des crédits
usuraires
- Ce contrat lie beaucoup l'emprunteur pour qui aucune erreur
n'est permise ;
- Il favorise l'avarie du prêteur ;
- Il est souvent au désavantage de
l'emprunteur ;
- Il n'offre d'emblée aucune garantie
d'épargne ;
- Il expose aux sanctions pénales en cas de
défaillance.
I.1.9. Le système de Micro-fiance
I.1.9.1. Types de
crédits
Généralement et suivant l'optique
d'intervention, deux grands types de crédits sont distingués. Il
s'agit du crédit sec et pur et du crédit à dimension
sociale.
a) Crédit sec et pur
Pour ce type de crédit, les conditions sont
établies d'avance, d'où le caractère sec et pour la saison
d'octroi ou le bailleur, il n'y a pas d'activités connexes à ce
crédit, d'où le caractère pur. Ce crédit est
accordé sur base d'une analyse financière systématique. On
le conclut après qu'on ait été convaincu de l'actif du
bénéficiaire partant de son patrimoine et de ses encaisses ;
là on se rassure de la garantie de remboursement.
Quant au remboursement, il est le plus souvent exigé
en espèce et non en nature, chose qu'accepteraient peut être
d'autres politiques de crédit. Et ne peut recevoir un nouveau
crédit que le client solvable au premier crédit.
Avec beaucoup de risques quant au suivi, nous trouvons que ce
crédit est trop sélectif, la chance n'étant pas offerte
à tout le monde de le bénéficier.
b) Le crédit à dimension
sociale
Ce crédit prend en compte l'identité,
l'environnement et les besoins sociaux du bénéficiaire.
Malgré cela, il n'exclut pas pour autant l'analyse financière et
économique de l'activité du bénéficiaire. Il
s'incère dans l'optique de suppléance aux difficultés de
gestion que connaissent les bénéficiaires, n'exige pas
nécessairement le remboursement du premier crédit pour recevoir
un second. Ce souci majeur ici est celui de l'homme, le vécu quotidien.
Du point de vue de la distinction, il y a :
- Le crédit de survie : c'est un
crédit de moindre importance de part le montant accordé à
un individu pour exercer le petit commerce de survivance. En principe, il
permet à la famille de pouvoir subvenir aux besoins alimentaires et de
vivre du jour le jour.
Ces crédits sont incapables de générer
l'épargne pouvant permettre de satisfaire d'autres besoins et
l'échéance de remboursement est de courte durée.
Ces crédits sont appelés
« crédits à haut risque » car ils sont plus
humanitaires qu'économiques et n'exigent pas d'épargne au
préalable. Seul l'instinct de survie du bénéficiaire guide
la motivation de remboursement, celui-ci étant fait en nature ou en
espèce. Plus pratique par les petits vendeurs, ces crédits
s'inscrivent dans le processus d'écoulement de leurs produits.
- Le crédit de subsistance : c'est un
crédit qui permet à la famille de se maintenir dans un style de
vie moderne en assurant d'abord les besoins primaires et secondaires ensuite
(alimentation, habillement, soins de santé, logement, scolarisation des
enfants).
Concernant l'octroi, l'individu est supposé avoir une
activité sur base de laquelle le crédit lui est accordé,
en nature ou en espèce selon les activités exercées par
l'entremise de son groupe. Ici l'élément confiance est soutenu
par toute une série des mécanismes objectifs à savoir
entre autres : la caution solidaire, le contrat, l'enquête et
l'identification, l'hypothèque, le gage, l'épargne et
l'étude de rentabilité. Pour tout cela, la formation
préalable est donc indispensable.
Quant à ce qui est de l'échéance, le
délai de remboursement est relativement court tenant compte du cycle de
l'activité et avec un léger taux d'intérêt.
Le crédit de subsistance exige un suivi
régulier, ne vise pas une croissance économique compte tenu du
montant octroyé, de l'échéance et de l'objet même du
crédit. Il ne permet pas l'investissement durable mais limite et
contrôle davantage les risques du côté du donateur, les
bénéficiaires étant généralement les
déminus. Pour recouvrer, on fait recours à la pression du groupe
et à l'isolement social ; deux principaux mécanismes
reconnus ici :
- Le crédit de Micro-Entreprise : c'est un
crédit qui s'adresse à une unité de production. Cette
unité de production exige beaucoup de moyens par rapport à ces
deux précédents types de crédit et évolue vers une
véritable entreprise économique. Ce crédit est
accordé en fonction d'une étude de rentabilité de la
micro-entreprise et peut donc soutenir plusieurs aspects entre autres les fonds
de roulement, la production, la transformation, l'écoulement, etc. Il
s'octroie aux entrepreneurs attestés pour financer une activité
en cours d'une politique de crédit bien définie.
Ce crédit doit donc générer des
bénéfices à recycler dans la production capables de
dégager l'épargne et de rembourser le capital emprunté
cause pour laquelle il nécessite une bonne organisation, beaucoup de
compétences et de capacités de gestion au niveau de
l'organisation d'appui et celui de l'Entreprise ou l'échéance de
remboursement peut s'étendre à court, moyen ou long terme.
Signalons en outre qu'ici les mécanismes de recouvrement des
crédits en souffrance sont bien formalisés.
De ce genre de crédit, nous pouvons dire que les
organisations d'appui doivent accompagner la micro-entreprise afin de les
amener vers les véritables entreprises organisées. Elles doivent
aussi mieux cerner les aspects conceptuels de gestion et d'organisation pour
mieux accompagner les bénéficiaires.
Du point de vue de la durée d'échéance,
on distingue :
- Le crédit à court terme : ce
crédit est donné pour une durée ne dépassant
généralement pas trois mois. Il est surtout demandé par
des entreprises industrielles et commerciales pour compléter les fonds
de roulement et est accordé par des banques sous forme d'escompte de
commerce.
Normalement ce crédit n'est pas fait pour mettre
durablement des fonds à la disposition de son
bénéficiaire, mais son rôle et sa fonction consistent
à combler les creux momentanés de trésorerie. Dans des cas
extrêmes, il peut s'étendre jusqu'à une année.
- Le crédit à moyen terme : c'est un
crédit pour une durée située entre une année,
trois, voire cinq ans. Ici la distribution est largement assurée par
l'appareil bancaire et emploi généralement les effets de
commerce.
- Le crédit à long terme : c'est un
crédit accordé pour une échéance supérieure
à 3 ou 5 ans. Il sert à financer les investissements et est
consenti par des banques spécialisées.
Du point de vue de la garantie, on en distingue :
- Crédit mutuel : c'est un type de
crédit le plus vieux, on l'appelle aussi crédit Raïffeinsen.
« Epargner », c'est le maître mot des mutuels et
leurs objectifs est un véritable dogme.
Après plusieurs mois, voire plusieurs années
d'épargne préalable, la mutuelle peut vous distribuer des
crédits. Cette épargne servira de caution matérielle
à l'emprunt ; ce qui permet à l'institution de crédit
mutuel d'avoir des liquidités à un prix inférieur au
marché financier. Pour cette forme de crédit,
l'intérêt financier n'apparaît pas d'une façon
claire.
- Le crédit solidaire : Dans ce type de
crédit, l'épargne ne joue pas un rôle
prépondérant car le principe de départ est qu'il existe
une pauvreté sans capacité d'épargne. Ici le crédit
vise essentiellement des activités productrices avec des groupes
d'individus qui s'engagent solidairement à rembourser le prêt.
Ainsi, faut-il dans un premier temps recourir à une subvention pour
faire décoller l'activité de crédit ou carrément
emprunter sur les marchés financiers. La forme de garantie
privilégiée pour ce type de crédit c'est la caution
solidaire.
Il est à marquer que ces deux derniers types de
crédits, à savoir mutuel et solidaire présentent un
antagonisme.
Mais ,nous sommes aussi de l'avis de P. ORTALI qui, cet
antagonisme n'est pas si vu qu'on le pense car le crédit et
l'épargne constituent les deux faces d'un même
système ; l'un implique l'autre et inversement, ce qui
débouche inévitablement sur l'intégration des deux pour la
viabilité du système.
0.7.9.2. Les types de système de
crédit
Les systèmes de crédit deviennent de plus en
plus importants. Ils constituent un outil efficace pour encourager le
développement mais certains problèmes peuvent se
présenter. Même quand tout marche bien, ces plans ne sont pas la
réponse à tous les problèmes des pauvres. Un de leurs buts
principaux est de générer des revenus pour des groupes
communautaires, des familles, ou des particuliers.
Pourtant la production de revenus ne devrait pas être
considérée comme le seul résultat à atteindre.
L'indépendance et l'amélioration des conditions de vie sont aussi
importantes.
Les systèmes de crédits ont les mêmes
buts que les programmes visant à générer des
revenus ; mais ils ne comportent pas les mêmes inconvénients.
Ils sont souvent plus sensibles à la situation économique locale.
Ils ne devraient pas créer de dépendance et peuvent, en principe
permettre une croissance autonome.
Les principaux types de systèmes de crédit
sont :
a) Les caisses communautaires
Ce sont des groupes au sein d'une communauté qui se
réunissent régulièrement pour s'étendre sur les
prêts à faire à partir d'un fond commun ainsi que sur les
économies et les remboursements à effectuer.
b) Les caisses solidaire
Ces formes d'épargne fonctionnent en encourageant les
gens qui veulent emprunter, à former des groupes de solidarité,
les membres de ces groupes se portent garants des uns pour les autres lors de
prêts. Les membres auxquels la communauté ne peut faire confiance
seront ainsi éliminés par ce système.
c) Prêts individuels
Généralement, les particuliers qui font un
emprunt doivent fournir une garantie comme de la terre ou des machines qui
pourront être revendues si la dette n'est pas remboursée.
I.1.10. Economie informelle
Le concept du secteur informel trouve son origine dans le
rapport du BIT sur l'emploi au Kenya vers les années 70 dès lors,
plusieurs autres concepts ont vu le jour pour désigner ce même
phénomène. On le désigne ainsi par :
- L'économie non officielle ;
- L'économie souterraine ;
- L'économie parallèle ;
- L'économie marginale ;
- Petite économie marchande.
A travers tous ces concepts, les auteurs cherchent à
désigner ces activités, les métiers qui s'exercent en
marge des activités dites de l'économie moderne. Cherchant
à définir le concept, G. DEVILIER se réfère
à l'origine étymologique du secteur informel et d'après le
dictionnaire Robert, l'informel n'est pas l'informe, mais ce qui ne correspond
pas à des formes reconnaissables et classables, à des
modèles. Ce même auteur prétend que plus la situation de
crise de sociétés africaines devient alarmante, plus on assiste
à un phénomène d'informalisation du formel (32(*)).
Le secteur informel dans les PVD a connu et connaît
encore une désorganisation du fait de
l'hétérogénéité de ses acteurs et du non
encadrement de ceux-ci malgré cela, c'est un secteur pourvoyeur des
revenus, les revenus qu'il génère passent en dehors du circuit
bancaire et sont difficiles à estimer mais contribuent pour beaucoup
à la rémunération des acteurs dudit secteur. Il constitue
pour ce faire, un moyen de survie des masses populaires, une réponse
à la crise économique généralisée que
traversent les pays du tiers-monde. Sur le plan social, depuis que les
pourvoyeurs traditionnels d'emplois (administration publique, entreprise et
secteurs publics et privé) ne sont plus en mesure d'accorder de l'emploi
aux habitants des pays du tiers-monde, le secteur informel accorde 60 à
70% d'emploi à la population active dans certaines des villes du
Tiers-monde (33(*)).
I.1.11. La pauvreté et ses indicateurs
Pauvreté : Notions et
définitions
Définir la pauvreté n'est pas aisé.
Cependant, le PNUD soutient que la pauvreté est un état de
privation à long terme de bien être. Jugé adéquat
pour vivre décemment K. VERHAGEN pour sa part, la pauvreté est un
mode de pensée et fier la base de saisir de leurs ressources (34(*)).
Quant au dictionnaire universel, la pauvreté veut dire
« manque des biens ou insuffisance des choses nécessaires
à la vie (35(*)).
Toutes ces tentatives de définitions nous ont permis de saisir la
pauvreté à travers quelques indices à savoir :
- La vulnérabilité sur le plan alimentaire, on
est dans le stade de chercher « de quoi manger » parfois,
on est confronté au problème de sous alimentation. La
pauvreté se vit dans le pays en sous-développement, dans ces
pays, la mortalité infantile est plus élevée que le taux
de croissance, il y a beaucoup de naissances mais le faible taux de croissance.
Cela est causé par les maladies, la sous-alimentation, le manque
d'hygiène, la malnutrition.
- Le problème de logement, il s'agit des logements
non-confortables, qui manque des latrines et qui ne remplissent pas les
conditions humaines (conditions hygiéniques), construction anarchique et
ses corollaires etc.
- Le non accès aux services sociaux comme l'eau
potable.
- Le niveau d'enseignement moins élevé.
- Le faible revenu, etc.
LES INDICATEURS DE LA PAUVRETE
Il est difficile de définir la pauvreté mais il
n'est pas facile non plus de relever ces indicateurs. Pour notre étude
nous allons seulement illustrer la pauvreté par quelques traits
marquants : le délabrement ou la destruction des infrastructures,
le manque ou l'insuffisance des médicaments et d'équipements de
première nécessité, la résurgence des maladies
jadis contrôlées (maîtrisées), la prévalence
élevée des infections sexuellement transmissibles et du VIH/SIDA,
le taux excessif de mortalité infantile et maternelle et de
malnutrition, la répartition inégale des professionnels de
santé entre les milieux ruraux et urbains ainsi que leur
démotivation, des taux de scolarisation de plus en plus bas.
Indice : Selon Larousse de Poche, l'indice est
un signe apparent et probable qu'une chose existe. C'est aussi au nombre
exprimant un rapport entre deux grandeurs, rapports entre quantité ou
des prix, qui en montre l'évolution.
Ex. : Indice de poids pour taille.
L'indicateur est un adjectif qui indique, qui fait connaître, qui
sert de guide. C'est aussi un livre, brochure donnant des renseignements. C'est
aussi un instrument, fournissant des indications sur un
phénomène. C'est un variable significatif (en statistique, ...)
qui fournit une indication.
Cependant, les paramètres directement mesurables au
niveau de l'individu, mettent mieux en évidence les
inégalités entre les hommes dans une société
donnée. Ainsi, trois approches de la pauvreté dominent
actuellement le débat international :
· Approche fondée sur le
revenu : Consiste à fixer un seuil de
pauvreté à savoir le revenu au dessous duquel une personne est
considérée comme pauvre ;
· La prise en compte des besoins
vitaux : assimile la pauvreté à des
privations, à des manques de la satisfaction des besoins
élémentaires (nourriture, comprise). Cette approche
reconnaît la nécessité d'une participation des pauvres et
leur droit au travail ;
· Du point de vue des
capacités, on considère la pauvreté
comme des lacunes dans certaines aptitudes élémentaires à
appréhender des réalités essentielles.
Les effets de la pauvreté
Les effets de la pauvreté se traduisent par :
- Une mauvaise alimentation associée à des
mauvaises conditions, ces dernières entraînant une mauvaise
santé et l'abaissement de la productivité physique et
intellectuelle, soit une moindre capacité à tirer à partir
des ressources disponibles et en particulier une moindre capacité
à soigner et éduquer ses enfants.
- Ils ont une faible capacité à s'informer,
voir et entendre ce qui se passe autour d'eux et à saisir les
opportunités de changements qui sont peut-être à leur
portée etc.
Les causes de la pauvreté
Plusieurs facteurs peuvent être cause d'une forme de
pauvreté à savoir :
1. La mauvaise gouvernance :
Elle est la cause la plus fréquemment citée. Elle
est tenue responsable de manque de capacités humaines dans les domaines
de la santé, de l'éducation, de l'environnement, de
l'alimentation, de la gestion publique, de la culture, de la gestion des
ressources humaines et financières, et des infrastructures sociales et
routières.
2. Valeurs sociales : Le
comportement social, les US et coutumes et les valeurs sociales en
général viennent en 2e position ou des causes de la
pauvreté en RDC. Elles seraient à la base de manques
observés dans le traitement inégal de la femme (genre), dans
l'alimentation, dans la gouvernance du pays, dans le domaine de la culture et
loisirs, dans la gestion de ressources humaines, ...
3. Les infrastructures :
le délabrement et la destruction des infrastructures ayant
comme conséquences, les mauvaises valeurs socio-culturelles, auraient
à leur tour un effet causal sur le manque de santé,
d'environnement, d'accès à l'eau potable et à
l'électricité, de gestion des ressources humaines (emploi et
salaires) et des infrastructures socio-économiques.
4. Manque de ressources
financières : le manque de ressources
financières (pauvreté monétaire) comme cause de la
pauvreté se classe en 4e position. Elle influe sur la
santé, l'éducation, les ressources humaines, l'emploi et sur la
gestion financière du pays.
5. Autres causes : Les
autres causes de la pauvreté viennent en renforcement des principales
causes citées ci-haut. Il s'agit notamment de l'ignorance qui influe sur
le traitement inégal réservée à la femme sur le
manque de l'Entretien des infrastructures socio-économiques, sur
l'environnement et sur la productivité du travail (36(*)).
I.1.12. Le bien-être socio-économique
Le terme bien-être désigne tantôt un
certain degré d'aisance ; de confort ou de bonheur, tantôt un
ensemble de biens à la jouissance desquels le bien-être est
lié (37(*)). Dans
la première optique, le bien-être apparaît comme
étant iminement relatif et peut seulement être
apprécié selon les entières subjectifs tandis que la
seconde optique est un phénomène quantitatif qui peut se
prêter à la mesure ; il semble fort proche de la notion de
richesse.
En parlant du bien-être socio-économique dans le
cadre de ce travail, nous sous-entendons un certain degré de confort
à la fois selon les critères subjectifs et objectifs et dont les
éléments matériels, constitutifs d'un degré de
satisfaction des besoins de l'existence, constituent d'une manière ou
d'une autre le soubassement.
I.1.13. Ménage
Toute activité économique, de production, de
consommation, d'épargne ou d'investissement est d'abord fondée
sur les décisions des ménages. Dans les pays en
développement, l'essentiel de la population se trouve dans les
campagnes, qui assurent souvent encore 80% de la création des richesses.
Ce sont donc ces ménages qui devraient être les plus importants,
alors que ce sont les 20% restants, les ménages urbains, qui ont un
poids disproportionné dans les décisions publiques, ne serait ce
que du fait de leur capacité de nuisance politique. Cette
asymétrie de pouvoir ne sera pas sans conséquences sur le choix
économiques et politiques des Etats. Les ménages urbains comptent
de plus en plus dans la société et la prise de décision,
car ils peuvent manifester leurs préférences et leurs exigences
face à des pouvoirs institutionnels dont la base reste souvent fragile.
Il faut ici distinguer ceux qui ont pu intégrer l'économie
officielle, les agents de l'administration, les employés des entreprises
privées ou publiques, et ceux qui trouvent dans le secteur informel les
moyens de leur survie et peut d'une ascension sociale à venir(38(*)).
I.2. PRESENTATION DES ORGANISATIONS
I.2.1. P.L.D
1. Historique
L'organisation non gouvernementale PLD était
créée en 1987 par Monsieur MUSIMWA BISHARHWA en collaboration
avec un groupe de sept veuves déshéritées de la ville de
Bukavu. Le PLD a vu le jour suite au combat divers que la grande
majorité de la population congolaise en général et celle
du Sud-Kivu en particulier croupissait dans la plus totale et que trop peu de
structures sociales se souciaient du sort des démunis (39(*)).
Dans son sens global « Pain » traduit le
combat que mène PLD avec les déshérités contre le
désoeuvrement, l'injustice sociale, pauvreté, etc. PLD se
préoccupe de mettre à la disposition des marginalisées des
voies et moyen pour mener un collectif contre la misère (40(*)).
2. Objectif
a) Objectif global : La promotion des
initiatives communautaires des déshérités.
b) Objectifs spécifiques :
Le PLD se propose de :
- Contribuer à l'amélioration des conditions de
vie des déshérités ;
- Encadrer et soutenir tout projet de développement
communautaire lancé par et/ou pour les déshérités
tant en milieu rural qu'urbain ;
- Former, informer et recycler au bien les masses
déshéritées que les responsables des projets ;
- Favoriser les échanges et les réseaux de
réflexion tant au niveau local qu'international en participant aux
débuts sur les problèmes de la pauvreté.
3.
Bénéficiaires
Il y a 3 catégories sociales vulnérables qui
sont bénéficiaires du PLD.
1. Dans les bidonvilles : veuves, femmes des
ménages pauvres, jeunes désoeuvrés, enfants
abandonnés.
2. Habitants des milieux ruraux.
3. personnes en situation difficile :
déplacés, sinistrés, rapatriés, victimes des
violations de droits, prisonniers, ...
4. Activités
menées
Les activités menées par le PLD sont :
1. Appui à l'autopromotion des ménages
pauvres
- Appui conseil (animation, organisation, planification
participative des besoins et projet, mobilisation des ressources propres aux
organisations d'auto-promotion).
- Formation et échange d'expériences.
- Octroi des crédits souples aux activités
génératrices des revenus en faveur des nombres des
associations.
- Vulgarisation du type
information-éducation-communication.
2. Service d'appui juridique : Il a pour
mission :
- Vulgariser les crédits et les devoirs dans un langage
accessible à tous ;
- Offrir un accompagnement juridique aux
déshérités ;
- Doter les populations et les activités de droits de
l'homme d'outils et instruments pour une meilleure défense, pour un
accompagnement efficace ;
- Sensibiliser l'opinion publique à protéger les
droits de plus faibles (les femmes, les enfants, autres victimes de violation
de droits de la personne) ;
- Collaborer avec d'autres associations et lignes de
défense de droits de l'homme.
3. Aides humanitaires : appui à
la réhabilitation et gestion des urgences.
- Appui à la réinsertion sociale et
économique des familles congolaises rapatriées du Rwanda et
Burundi.
- Distribution des vivres et non-vivres aux familles
déplacées lors des guerres.
4. Développement rural
PLD octroi des crédits en nature (outil aratoires et
serveurs améliorées), vivres pour protéger les
crédits octroyés par le PLD aux femmes.
5. Partenaires du PLD
Ses partenaires du PLD sont :
- ICCO/Hollande, Christian Aid, Caritas Autriche,
International Law Group/USA, amnesty international, Justice solidaire/France,
Ligue des associations de défenses des droits de l'homme dans les pays
de Grands-Lacs, Synergie Africa, CIEDEL/Lyon, Coopibo/Belgique,
Bothend/Hollande, ONG et Association Locales.
- PLD est membre du CRONG/Sud-Kivu.
6. Structure organisationnelle et
fonctionnement
Assemblée Générale
Conseil d'Administration
Secrétariat Général
Secrétariat de Direction
Direction des Programmes
Service de capacitation et structuration
Service d'appui juridique
Service de crédits et mobilisation des ressources
internes
Comptabilité
Service d'appui Conseil en gestion et formation
Service de recouvrement
Caisse
Chauffeur
Huissier
Sentinelle
Direction Administrative et Trésorerie
(Financière)
a) Organigramme du PLD
Source : Planification triennale PLD
2004-2006
Cet organigramme comprend 3 organes qui sont :
1. Assemblée
Générale :
Elle comprend tous les membres de l'association et son
rôle est délibératif. Elle se réunit en session
ordinaire une fois l'an, mais peut se réunir en session extraordinaire
en cas de nécessité. Elle votre les membres du CA pour une
durée de trois ans renouvelables.
2. Conseil d'Administration (C.A)
Il est composé de huit membres dont six hommes et deux
femmes veuves déshérités. Il est dirigé par un
président assisté par un vice-président et un
secrétaire. Le C.A a tout le pouvoir qui lui connaît l'association
et qui n'est pas du ressort de l'assemblée générale. Le
président coordonne les dépenses et signe les contrats engagent
la vie de l'association vis-à-vis des tiers. Il peut en cas
d'empêchement déléguer certains de ses pouvoir à son
vice ou secrétaire général.
3. Le secrétaire
général
Il est l'organe exécutif et technique du PLD. Il est
dirigé par le Secrétaire Général en sa
qualité de coordonnateur des projets de développement. Il
établit le budget annuel, fait le rapport financier et rapport
d'activités qu'il présente au Conseil d'Administration pour
approbation. Il élabore le programme d'action du PLD et le sommet pour
approbation au C.A avant exécution. Il est chargé de financement
pour le projet en difficulté.
Le S.G coordonne les services suivants :
- La Direction des programmes qui supervise le service de
capacitation et structuration (s'occupe de la formation des agents en cas de
besoins et de membres de associations, il aide l'association à se
structurer, à ce prendre en charge et à identifier les
activités solides et pérennes. Il gère les relations entre
le PLD et les associations) ; le service d'Education à la paix,
droit de l'homme et bonne gouvernance (vulgarise les droits de l'homme,
accompagne juridiquement les déshérités, sensibilisation
de l'opinion publique à la protection des droits des plus
faibles) ; le service d'appui conseil en gestion et formation ; le
service des crédits et mobilisation du ressources internes (analyser les
dossiers des crédits, octroi des crédits souples, ...) ; le
service de recouvrement (suivi des crédits et assure le recouvrement,
suscite la mobilisation des ressources internes) ...
- La Direction administrative et trésorerie, comprend
trois branches, à savoir : la comptabilité, la caisse,
l'intendance (huissier, chauffeur et sentinelle).
7. Conditions Générales d'octroi de
crédit
Pour octroyer au crédit, le PLD exige ce qui
suit :
- L'existence d'une organisation de base ayant un
comité, les statuts, les règlements d'ordre intérieur, un
siège (une structure, c'est-à-dire un chef et des membres).
- L'existence d'un comité de l'organisation de base mis
en place par une élection.
- La signature du contrat de partenariat entre l'organisation
de base et le PLD.
8. Garanties exigées et taux
d'intérêt
Les garanties exigées par PLD sont les
suivantes :
- Le cautionnement solidaire, c'est-à-dire tous les
membres s'engagent solidairement à rembourser leur dette à
l'échéance. PLD exige de l'organisation de base d'avoir dans sa
caisse :
· Pour le 1er
octroi, 10% du montant total demandé.
· Pour le 2e octroi,
20% du montant total demandé.
· Pour le 3e octroi,
40% du montant total demandé.
· Pour le 4e octroi,
60% du montant total demandé.
· Pour le 5e octroi,
80% du montant total demandé.
· Pour le 6e octroi,
100% du montant total demandé.
Comme on peut le remarquer, le PLD décourage toute
demande de crédit après le troisième octroi. Quant au taux
d'intérêt par le PLD, il est de 2% sur le montant de crédit
reçu et remboursable mensuellement.
9. Eléments constitutifs du dossier de demande
de crédit
Ces éléments sont les suivants :
- Une demande manuscrite ;
- Un contrat de cautionnement ;
- Une autorisation maritale pour les femmes
mariées ;
- Une photo passeport ;
- L'ouverture d'une fiche d'emprunteur ;
- Une carte de remboursement ;
- Une fiche de suivi et appui-conseil en gestion.
10. Mesure de recouvrement
Ce sont des organisations de base qui s'occupent
elles-mêmes du recouvrement auprès de leurs membres et effectuent
le versement auprès des préposés aux crédits du
PLD. Toutefois, un membre, une organisation de base peut effectuer seul le
remboursement auprès des préposés aux crédits,
poser le problème qu'il éprouve dans l'exercice de ses
activités et recevoir un appui-conseil individuel.
En cas de persistance de non remboursement, le PLD recourt
à la justice.
Source : PLD/Bukavu.
I.2.2. PAIDEK
I.2.2.1. Identification
Le Programme d'Appui aux Initiatives de Développement
Economique du Kivu, PAIDEK en sigle est un programme spécialisé
dans la micro-finance. Il octroie des crédits, aux conditions du
marché, à des associations, des groupes de caution solidaire, de
micro-entreprises familiales, en vue du renforcement d'activités
économiques viables et utiles.
Le PAIDEK, dans son optique de durabilité et
d'autonomie, a pour but de redynamiser l'économie populaire en mettant
en place une institution qui pérennise dans ses activités tout en
limitant le plus possible sa dépendance vis-à-vis des donateurs
extérieurs.
I.2.2.2. Historique
Le PAIDEK est né, du constat de délabrement des
systèmes financiers classiques préexistants et du besoin d'un
nouveau système de crédit adaptés aux
réalités des micro-initiatives de la base.
En 1993, les acteurs à la base en République
Démocratique du Congo, animés par SOS Faim/Belgique sous
l'encadrement de son consultant Michel PELLOQUIN, prennent conscience de la
possibilité de s'organiser et mener des actions de crédit en vue
de l'auto-promotion socio-économique au pays. En 1994, les provinces de
Kinshasa et du Bas-Congo décrochent. Ce travail de recherche-action du
P.C.Z sera poursuivi dans le Nord et le Sud-Kivu et débouchera, en 1995,
sur la dénomination actuelle du Programme d'Appui aux Initiatives de
Développement Economique du Kivu, en sigle PAIDEK.
En 1996, le PAIDEK obtient les premiers financements et
accords les crédits à partir du mois de mai. Il poursuit les
mêmes activités jusqu'à aujourd'hui malgré les
difficultés causées par les guerres de 1996, 1998 et 2004, qui
ont eu des conséquences néfastes sur les activités de
l'organisation.
I.2.2.3. Objectifs du
PAIDEK
Le PAIDEK a pour objectifs primordiaux de contribuer à
la redynamisation de l'économie populaire en :
- Construisant un système de crédits dans
les conditions actuelles du Kivu afin de répondre à un besoin non
satisfait de crédit au sein des organisations des populations à
la base défavorisées.
- Encourageant et appuyer les initiatives locales de
développement économique au moyen des crédits
adaptés aux réalités locales.
- Octroyant des crédits productifs et rentables
aux conditions du marché en renforcement des activités
économiques.
I.2.2.4. Zone d'action
Pour l'instant, le PAIDEK opère dans les milieux tant
urbains que ruraux des provinces du Nord et Sud-Kivu, à l'Est de la RDC.
Il anime huit agences opérationnelles : à Beni, Butembo,
Goma, Bukavu, Kadutu, Katana, Idjwi et Uvira ; deux sont en veilleuse
à Mboko et Baraka.
Cependant, nous allons seulement nous intéresser aux
bénéficiaires du PAIDEK de Bukavu et Kadutu qui entrent dans
notre rayon de recherche.
I.2.2.5. Organisation
Pour l'instant, le PAIDEK est supervisé en RDC par une
équipe de Direction (E.D) comprenant deux unités : Mr.
RAMAZANI MUSONGO et MITIMA MPANANO, ayant une expertise en matière de
gestion des crédits. Ces derniers coordonnent les huit agences
actives.
Les agents crédits sont des responsables locaux de
crédits. Chaque agence est dotée d'au moins deux. La caisse est
tenue par un(e) secrétaire-caissier(e).
I.2.2.6. Activités des
bénéficiaires de PAIDEK
Le PAIDEK intervient actuellement dans les domaines
ci-après à travers ses bénéficiaires :
- Agriculture : * Culture vivrière et
maraîchère
* Campagne agricole, culture de rente (café, papayer,
...)
- Transformation et commercialisation des produits locaux
- Petit élevage : poules, lapins, porcs
- Commerce : Petit commerce des produits vivriers,
alimentaires, restaurant, boucherie, pharmacie, vente de divers, vente de
matériaux locaux de construction, ...
- Artisanat et micro-industrie : savonnerie artisanale,
fabrication de produits pharmaceutiques sur base de plantes médicinales,
boulangerie, menuiserie, production d'aliments pour bétail, ...
- Transport : vente carburant, fabrication pirogue,
réparation véhicule, ...
- Location-vente d'équipement de production et de
transformation des produits agricoles, ...
I.2.2.7. Résultat
A l'heure actuelle 2.218 groupes clients
bénéficient des actions du PAIDEK. Chaque groupe comprend en
moyenne cinq familles d'au moins sept personnes par famille. Cela signifie
qu'aujourd'hui environ 77.830 personnes jouissent des actions du PAIDEK avec
+ 1.284.262 $ US. Source : Dépliant PAIDEK 2005.
I.2.2.8. Conditions d'octroi de
crédit
- Le crédit doit servir à renforcer le
financement d'une activité qui a déjà
démarrée.
- Les promoteurs doivent faire montre d'une expérience
dans l'activité à financer en ceux-ci :
· Apprécier la demande,
création de la valeur ajoutée, comprendre le circuit de
commercialisation et la politique de commercialisation.
· Evaluer les activités
sur les semaines ou les mois écoulés (Trésorerie, Fond
propre, épargne).
· Se rassurer sur les
expériences antérieures des crédits du requérant.
I.2.2.9. Plafond maximum de crédit
octroyé par PAIDEK
Le PAIDEK octroie, des crédits à court terme le
montant est dicté d'après le besoin du client pour autant qu'il
réponde aux critères préétablis, il n'y a pas de
plafond établi à l'avance, le montant de crédit varie de
quelque centaines à quelques milliers de dollars US.
I.2.2.10. Garanties exigées et taux
d'intérêt
Le PAIDEK s'adresse principalement à la couche des
personnes qui ne peuvent accéder aux crédits bancaires parce que
ne présentant pas des garanties matérielles suffisantes. C'est
ainsi que PAIDEK insiste sur les garanties morales.
- Caution solidaire
- Fonds propre du client
- Suivi régulier
- Exercice d'une activité déclarée
Toutefois, pour des sommes importantes, le PAIDEK peut
accepter des titres d'hypothèques.
Concernant le taux d'intérêt, il est de 4% le
mois pour les clients ordinaires. Le PAIDEK collabore avec d'autres ONG de
crédits par ex. CEMADEV ...) qui lui serve d'intermédiaires avec
les organisations de base. A ces ONG, le PAIDEK peut accorder des
crédits à des taux qui ne peuvent pas être inférieur
à 3%.
I.2.2.11. Eléments constitutifs du
dossier des crédits
- Une demande de crédit écrite en plus des
correspondances diverses.
- Analyse détaillée et conclusion de l'analyse
détaillée de montage du dossier.
- Procès verbal de réunion d'octroi le
crédit.
- Contrat de prêt.
- Fiche comptable.
- Fiche de crédit.
La demande de crédit doit comporter l'identification du
requérant, la présentation de l'activité, la
présentation de la somme sollicitée, l'affectation du montant de
crédit.
I.2.2.12. Les mesures de
recouvrement
Les mesures sont exceptionnelles pour les crédits dits
anormaux, les clients sont tenus à respecter les calendriers de
remboursement fixé par le suivi régulier permettant de
connaître d'avance des difficultés éventuelles du client et
de prendre des garde-fous pour les déraillements.
I.2.2.13. L'appui-conseil aux
clients
Le PAIDEK intervient très peu dans l'organisation
interne des groupes, il donne les avis sur la politique commerciale, la gestion
des stocks et une pédagogie de l'épargne.
Tableau n°06: Le système d'octroi et de
remboursement du crédit de PAIDEK
Echéance Mensuelle
|
Capital restant
|
Remboursement
|
Mensualité
|
Principal
|
Intérêt
|
1
|
400
|
100
|
16
|
116
|
2
|
300
|
100
|
12
|
112
|
3
|
200
|
100
|
8
|
108
|
4
|
100
|
100
|
4
|
104
|
TOTAL
|
400
|
40
|
440
|
Source : PAIDEK/Bukavu
Au PAIDEK, l'échéance de 4 mois est à
respecter, l'intérêt à payer chaque mois est toujours
calculé dans le solde au capital restant.
Pour ce cas d'espèce, ici nous trouvons un
intérêt global de 40$/4 mois. En effet, le
principe se déduit du montant que l'on divise par le nombre de mois
d'échéance (4 pour ce cas).
Au cas où le client ne paie pas dans
l'échéance convenu, c'est-à-dire qu'il va au-delà
de mois, PAIDEK lui inflige comme sanction un taux de retard de 6% qu'il
déduit du solde qui reste à payer.
Tableau n°07: Cas d'irrégularité
dans le remboursement et les sanctions
Echéance Mensuelle
|
Capital restant
|
Remboursement
|
Mensualité
|
Principal
|
Intérêt
|
1
|
400
|
-
|
16
|
-
|
2
|
400
|
150
|
12
|
178
|
3
|
250
|
100
|
8
|
108
|
4
|
150
|
-
|
4
|
-
|
TOTAL
|
|
40
|
286
|
5
|
150
|
50
|
9 (6%)
|
63
|
6
|
100
|
50
|
6 (6%)
|
56
|
7
|
50
|
50
|
3 (6%)
|
53
|
TOTAL
|
150
|
18
|
172
|
Total mensualité = 286 + 172 = 458 $
Total intérêt = 58 $
Vu qu'à la fin du 1er mois, le client n'a
pas remboursé, au 2eme mois il a remboursé le principal et les
intérêts du premier et du second mois. Au 3e mois, il a
remboursé le principal et l'intérêt, au quatrième
mois, il n'a pas été remboursé à la fin de
l'échéance accordée.
Le solde impayé de 150$, ce solde est directement
frappé de sanction pour les mois suivants de 6% d'intérêt.
C'est donc ainsi pour la situation aux 5e, 6e,
7e. Il faut en outre noter que le client ne peut recevoir un nouveau
crédit qu'après avoir terminé à rembourser les
premiers.
Tableau n° 8 : Montant des crédit
débloqué par PAIDEK
Somme de montant débloqué
|
Année
|
Type de client
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Total
|
%
|
Association de Groupement
|
|
5000
|
|
1000
|
|
|
|
900
|
600
|
2550
|
1800
|
900
|
12750
|
0,03195
|
Coopérative
|
|
|
5280
|
2700
|
2000
|
50
|
|
5660
|
1500
|
18300
|
24700
|
12020
|
72210
|
0,1499
|
Famille
|
|
|
1545
|
38812,5
|
24256
|
22599,0
|
34685,0
|
86610,8
|
193554
|
856965
|
1308492
|
346927
|
2914446,4
|
0,9047
|
Groupement
|
10220
|
7726
|
69271,4
|
123988
|
90159
|
96306,5
|
50034
|
112384,4
|
410062
|
1324857
|
1740394,5
|
500160
|
4535562,8
|
0,159
|
Individu
|
|
190
|
|
3100
|
4598
|
4400
|
3750
|
4800
|
8900
|
36330
|
59565
|
15500
|
141133
|
56,82
|
ONG Local d'appui (crédit non réalisable)
|
|
|
10150
|
1118
|
|
600
|
100
|
|
|
|
|
|
11968
|
1,155
|
ONG Local d'appui (crédit redistribué)
|
|
500
|
1400
|
|
|
|
|
|
650
|
650
|
|
|
2550
|
2,484
|
Petite Entreprise
|
2700
|
|
5806
|
13018
|
1550
|
1040
|
1200
|
5280
|
22900
|
22900
|
22600
|
2900
|
92194
|
1,768
|
Système de crédit (local) redistribué
|
|
|
4470
|
|
2000
|
10000
|
|
|
69715
|
69715
|
72102
|
|
198287
|
36,5168
|
Total
|
12920
|
13416
|
89769,0
|
97922,4
|
124563
|
134995,5
|
183736,5
|
215635,2
|
667816
|
878407
|
233267
|
3229653,5
|
7981101,2
|
|
Chute de crédit
1nnée
Montant ($)
3229653,5
2332267
878407
667816
215635,23
183736,5
134995,58
124563
97922,4
89769,03
13416
12920
0
96 97 98 99 2000 01 02 03 04 05 06 07
Commentaire : Considérant
la taille moyenne d'une famille à 6 personnes, donc 21744 individus ont
bénéficiés soit directement ou indirectement ses actions.
Vu l'augmentation progressive des montants octroyés, nous affirmons que
ces crédits pouvaient produire des effets énormes si on donne un
crédit consistant et par ricochet des impacts socio-économiques
positifs et création des micro-entreprises par leurs
bénéficiaires et satisfaire ainsi à leurs besoins
d'alimentation, de scolarisation des enfants, achat appareils
électroménagers, loyer,... Le système de crédit
redistribué vient à la 3e position avec 2,48%.
En effet, les autres sont compris entre 0,03195% et 1,768%
à savoir les individus avec 1,768%, ONG NR avec 0,1499%, ONG R avec
0,3195% ; les associations de groupement avec 0,159% ; les
Coopératives avec 0,9047% et enfin les petites entreprises avec
1,155%.
Le tableau n°08, montre que les crédits
octroyés aux bénéficiaires sont passés de 12920 en
1996 pour 183736,5$ en 2002, soit un accroissement de 14,22% dans 6 ans pour
subir un décroissance dans les années 2000 et 2002 afin de
prendre l'allure montante jusqu'à un montant de 3229653,5$ puis
régression de 3,68% en 2007.
Ces mouvements d'ascension des montants
débloqués par PAIDEK, certains sont influés par les
situations socio-politiques dans lesquelles notre pays traverse en
général et à l'Est en particulier.
En analysant les 2 extrémités nous constatons
et concluons que PAIDEK a déjà débloqué de
7981101,24$ durant de 12 dernières années. Cela a pu permettre
aux bénéficiaires de réaliser des activités
génératrices de revenu pour leur survie.
Tableau n°09: Renseignement sur les montants de
crédits octroyés par rapport au genre de
bénéficiaires
Somme de montant débloqué
|
Année
|
Genre
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Total
|
%
|
Femmes
|
4820
|
4316
|
17452
|
65809
|
32692
|
26413
|
13290
|
34498,1
|
88330
|
254460
|
388600
|
114370
|
1045050,1
|
13,09
|
Hommes
|
8100
|
-
|
41185,4
|
50833
|
40593
|
45361
|
28064
|
54490,03
|
206480
|
703295
|
962059,5
|
269030
|
2409490,93
|
30,189
|
Mixte ou indéterminé
|
-
|
9100
|
39285
|
67094,5
|
51278
|
63221,58
|
48415,03
|
126647,1
|
373006
|
1374512
|
1878994
|
495007
|
4526560,21
|
56,715
|
Total
|
12920
|
13416
|
97922,4
|
183736,5
|
124563
|
134995,58
|
89769,03
|
215635,23
|
667816
|
2332267
|
3229654
|
878407
|
7981101,24
|
|
Commentaire : En analysant les
données et les montants de crédit débloqué par
PAIDEK selon les genres, nous constatons que le crédit mixte vient en
première position avec 56,72%. Ce qui témoigne que les
micro-crédits ne sont plus une affaire d'une seule catégorie ou
genre de personne ; le micro-crédit est devenu l'affaire de tous
car les gens y sont trouvé moyen pour lutter contre la pauvreté,
ensuite les hommes avec 30,19% et enfin les femmes avec 13,1%.
Ces résultats sont apparemment contradictoires aux
yeux des observateurs non avisés qui pensent que les femmes sont plus
crédibles que les hommes. Mais pour notre cas, la majorité des
hommes d'affaires de Bukavu exercent leurs actions ou les renforcent avec les
fonds de micro-crédit.
A lecteur du tableau n°09, nous voyons que les hommes
sont actuellement plus dans les micro-crédits que les femmes.
Montant de crédit
Femmes
Hommes
Mixte ou indéterminé
Année
1878994
962059,5
703295
495007
388600
373006
269030
254460
206480
126697,1
114370
88330
67094,4
65809
63221,58
54490
51278
50833
48415,03
45361
41185,4
40593
34498,1
39285
32692
28064
26413
17452
13290
9100
8100
4820
4316
96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
Tableau n°10: Renseignement sur le montant de
bloqué par rapport au type de client du PAIDEK
Somme de montant débloqué
|
Année
|
Type de client
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Total
|
%
|
Association de Groupement
|
|
1
|
|
1
|
|
|
|
1
|
1
|
4
|
2
|
1
|
11
|
0,125
|
Coopérative
|
|
|
2
|
7
|
1
|
1
|
|
8
|
2
|
12
|
16
|
6
|
55
|
0,625
|
Famille
|
|
|
7
|
87
|
61
|
58
|
73
|
177
|
343
|
1023
|
1424
|
371
|
3624
|
41,21
|
Groupement
|
4
|
5
|
58
|
260
|
178
|
181
|
75
|
178
|
541
|
1434
|
1547
|
386
|
4847
|
55,111
|
Individu
|
|
1
|
|
8
|
14
|
16
|
6
|
3
|
11
|
33
|
39
|
9
|
140
|
1,591
|
ONG Local d'appui (crédit non réalisable)
|
|
|
3
|
3
|
|
|
1
|
1
|
|
|
|
|
8
|
0,091
|
ONG Local d'appui (crédit redistribué)
|
|
1
|
2
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
4
|
0,0454
|
Petite Entreprise
|
1
|
|
4
|
22
|
7
|
5
|
1
|
7
|
11
|
17
|
10
|
2
|
87
|
0,0989
|
Système de crédit (local) redistribué
|
1
|
|
1
|
|
1
|
1
|
|
|
2
|
7
|
7
|
|
19
|
0,216
|
Total
|
5
|
8
|
77
|
388
|
262
|
263
|
156
|
374
|
911
|
2531
|
3045
|
775
|
8795
|
|
Année
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
Total client
775
3045
2531
911
374
156
263
262
388
77
8
96
Montant de crédit
12920 13416 89769,03 97922,4
124563 134995,58 189736,5 215635,23 6678,6 878407 2332267
3229653,5
ommentaire : Constatons que le
nombre des bénéficiaires du PAIDEK est passé de 5 types de
client au total à 388 types en 1999. Ceci a suivi le cours normal de
l'augmentation du montant débloqué. Sur le plan de
bénéficiaire, on assiste à une augmentation de 77,6%
contre celle de 14,22% de montant de crédit.
Ce taux d'augmentation des demandeurs ou
bénéficiaires de crédits est incité par les
avantages dont les premiers ont pu gagner. Mais ce nombre connaîtra une
régression obligée par la diminution de crédit dans les
années 2000 jusqu'en 2003 pour afin voir encore ce taux augmenté
de plus d'une fois les bénéficiaires de 2002 ; avec un
montant de crédit passant de 97922$ à 215635,23$.
Cependant, selon le type de client, les groupements occupent
55,1% des bénéficiaires du PAIDEK suivis par les familles
(ménages) avec 41,21%. Les autres clients dont les Associations de
groupements, les individus, les coopératives, les petites entreprises,
ONG et autres se partagent les 3,69% restant.
A partir du montant et de l'engouement des gens à
accéder aux micro-crédits nous affirmons que cela contribue
à leur bien-être social et sans constituent les
épargnes.
I.2.3. APEF
I.2.3.1. Historique
L'APEF a été créée le 7
février 1996 par un groupe de 8 femmes, animées par le souci de
contribuer à l'amélioration des conditions de vie des femmes
à faible revenu dans la ville de Bukavu. Bukavu est le chef-lieu de la
province du Sud-Kivu à l'Est de la République Démocratique
du Congo.
Les réflexions des fondatrices de l'APEF sont parties
du constat que les femmes apportaient de plus en plus une part
considérable au budget familial grâce à leurs
activités effectuées dans le secteur informel, surtout dans le
petit commerce.
Pour mieux étudier les solutions aux principaux
problèmes que rencontrent les femmes du secteur informel dans leurs
efforts pour l'accroissement du revenu, les fondatrices de l'APEF avaient
initié une recherche-action de novembre 1995 à avril 1996. Cette
étude avait été réalisée avec l'appui de
l'ONG française « FDH ». Ce sont les
résultats de cette étude qui ont conduit à la
création de l'APEF.
I.2.3.2. Vision, Mission et Objectifs de
l'APEF
I.2.3.2.1. Vision
L'APEF est une solide association contrôlée
majoritairement par les femmes et qui accompagne la transformation des femmes
à faible revenu en véritables promotrices d'une économie
solidaire, qui satisfait les besoins des femmes et accélère le
développement dans la société congolaise.
I.2.3.2.2. Mission
L'APEF est une organisation d'appui qui a pour mission de
renforcer les organisations féminines qui vise l'auto-promotion de la
femme congolaise et de sa famille en améliorant la position
socio-économique et politique des femmes à faible revenu du
secteur informel de la ville de Bukavu et ses environs.
I.2.3.3. Structure de l'APEF
A sept ans et demi d'existence, APEF est dotée d'une
structure plus ou moins complète avec une assemblée, un conseil
d'administration et un secrétariat exécutif qui supervise les
services. Cette structure est régie par des statuts qui ont
été récemment complétés (an 2003) par un
règlement intérieur. Juridiquement l'association fonctionne
légalement avec une autorisation de la Division Provinciale de la
Justice et n'a pas encore obtenu la personnalité civile effective que
les ONG obtiennent actuellement en R.D. Congo par un arrêté du
ministre de la justice.
L'organigramme opération actuel de l'APEF peut se
présenter comme suit :
Assemblée Générale
Conseil d'Administration
Secrétariat Exécutif
Secrétariat Exécutif
Chargé de programme
Secrétaire Comptable
Service
d'auto-financement
Service d'animation, organisation
Service de crédit
Centre de formation
Personnel de support (1)
I.2.3.4. Fonctionnement de
l'Institution
Nous aurons ici à voir si l'APEF fonctionne dans la
limite de la loi en vigueur en RDC ; à examiner sa structure
organisationnelle et à analyser le fonctionnement des organes et leurs
relations.
L'APEF fonctionne dans la légalité. Cela se
justifie par la présence des documents suivants dont elle est
couverte :
v Les statuts notariés par la Division de la Justice du
10/02/1998.
v L'attestation de fonctionnement établie par la
Division de la Justice du 30 Janvier 1998.
v Le certificat d'identification tenant lieu de recommandation
d'une ONG émise par la Division du Plan du 11 mai 1998.
Les attributions des différents organes de l'APEF se
présentent comme suit :
v L'Assemblée Générale (AG) a comme
attributions de :
- Définir les orientations et les objectifs de
l'APEF.
- Elire les membres du C.A (Conseil d'Administration).
- Adopter la planification des activités, les budgets y
afférents aussi que les rapports annuels d'activités et
financiers.
- Agréer les nouveaux membres sur proposition du
C.A.
v Le Conseil d'Administration a pour taches de (d') :
- Convoquer et présider les réunions de l'AG.
- Exécuter les décisions de l'AG.
- Suivre le fonctionnement de S.E (Secrétaire
Exécutive).
- Recruter et relever de ses fonctions la S.E.
- Nommer et relever de leurs fonctions le personnel de l'APEF
sur les propositions de la S.E.
- Faire le suivi de la gestion financière et du
patrimoine de l'APEF.
v Le commissariat aux comptes : il a pour tâche
de :
- Contrôler deux fois par an les ressources
matérielles et financières.
- Adresser un rapport au C.A
- Rendre compte de l'état de la gestion des ressources
de l'APEF.
v Le secrétariat exécutif : c'est l'organe
d'animation et d'exécution des activités de l'association.
I.2.3.5. Ressources (financières,
matérielles, humaines)
L'APEF fonctionne avec plus de 90% de financement
extérieur. Ces financements proviennent des partenaires suivants :
Frères des hommes, Mensen Broe Ders, Fondation Gilles, Novib. NCOS.
I.2.3.5.1. Ressources matérielles
L'APEF dispose d'un appartement abritant les bureaux
énumérés ci-dessous par ordre leur importance :
- Le bureau de la chargée de programme
- Le bureau du secrétariat exécutif
- Le bureau du chargé de crédit
- Le bureau du chargé de l'animation
- Le bureau du chargé de la comptabilité et de
la caisse
- Le bureau du chargé de l'équipe
exécutive
- La salle de réunion
Elle dispose également des mobiliers et des
matériels.
I.2.3.5.2. Ressources humaines
L'APEF compte quatre personnes dans le domaine de gestion
financière et commerciale, trois personnes en domaine de la
pédagogie, trois autres dans le domaine de développement, puis
les agents d'exécution.
I.2.3.6. Relation avec les partenaires locaux
et extérieurs
I.2.3.6.1. Relation avec les partenaires dans la
région de grands lacs :
- L'APEF, dans le cadre de micro-financement collabore avec
PAIDEK et PLD.
- Elle est membre de C.C.F.O.B (Conseil des Femmes Oeuvrant
à la Base).
- Elle est membre du CRONG Sud-Kivu (Conseil Régional
des ONG) , des Femmes pour la Défense de Droits et de la Paix.
- Elle entretient des relations avec la Commission Nationale
des Femmes pour le Développement (CONAFED).
- Elle a initié avec l'appui méthodologique de
PREFED un atelier d'échange sur le micro-crédit.
- Elle a des relations avec le Rwanda qui lui a servi de
réflexion en matière de crédit pendant la situation de
guerre.
I.2.3.6.2. Relations avec les partenaires
externes
- L'APEF entretient des relations avec (CFRAR) en Côte
d'Ivoire qui lui procure des conseils pratiques sur la gestion des
crédits.
- Elle entretient des relations avec A.T.O.L qui lui donne un
appui-conseil et une documentation en rapport avec son travail.
- Elle a des relations avec NCOS, Fondation Gilles et
MENSOENBROEDERS (Partenaire Belge) et NOVIB (Partenaire Hollandais),
Frères des hommes (France) qui lui donne un appui tant moral que
financier et Frères des hommes sont ses partenaires financiers que les
autres donnent un appui financier ponctuel.
I.2.3.7. Stratégies de financements des
Micro-entreprises de femmes
v Activités appuyées :
L'APEF appuie trois sortes d'activités :
a. Les activités commerciales ; petits commerces
des produits alimentaires, pharmaceutiques, habillements et autres entreprises
par les femmes ;
b. Production et transformation des produits tels que les
savonneries artisanales, les mini-boulangeries, la teinturerie, tricotage,
couture (équipement en savonnerie, en tricotage, machine à
broder, etc.).
c. Petit élevage (achat poules, achat produits
vétérinaires, pharmacies vétérinaires ou la
construction des poulaillers).
I.2.3.8. Les financements de
l'APEF
Les financements ne couvrent pas totalement les besoins de
l'APEF. Les membres de l'APEF organisent des cotisations, mais la conjoncture
économique ne leur permet pas de s'acquitter comme il faut.
Dans sa perspective, l'APEF préconise de créer
une activité d'autofinancement qui dans l'avenir pourra lui permettre de
réaliser des recettes supplémentaires. L'idée de
cotisation demeure incontournable. Elle est cependant une préoccupation
majeure de tous les membres de l'APEF.
En ce qui concerne les associations, elles font aussi de
petites cotisations qui dépendent de la physiologie de chaque groupe.
I.2.3.9. Situation juridique de
l'Institution
L'Association pour la Promotion et l'Entreprenariat
Féminin « APEF » en sigle est une organisation non
gouvernementale qui travaille dans le secteur de micro-crédit. C'est
aussi une association sans but lucratif (asbl) qui consiste à octroyer
des petits crédits aux petites équipes des femmes à bas
revenu du secteur informel.
I.2.3.10. Quelques projets de
l'Association
I.2.3.10.1. Description du projet
Ce projet annuel de l'APEF vise les objectifs
ci-dessous :
v Renforcer les capacités de production, d'organisation
et de gestion des associations féminines partenaires de l'APEF pour le
développer d'avantage dans les activités économiques de
leurs membres et leur statut social.
v Etendre l'appui de l'APEF à d'autres associations de
base et à d'autres micro-entrepreneuses porteuses de projets rentables
susceptibles de diminuer le niveau de pauvreté dans la ville de Bukavu.
I.2.3.10.2. Volets d'intervention du projet
Les activités à réaliser dans
ce projet se concentrent sur le renforcement du crédit et de
l'épargne en faveur des femmes opérant dans le secteur informel.
I.2.3.10.3. Stratégies de
réalisation
Dans l'exécution du présent projet, les
principales stratégies qui seront appliquées sont :
v L'utilisation de la gestion solidaire comme outil
garantissant le remboursement des crédits grâce à la
solidarité des membres ;
v L'encouragement des micro-entreprises familiales ;
v Le renforcement des capacités techniques et de
gestion des membres des associations féminines ;
v Les échanges avec les autres organisations au niveau
local et régional ;
v L'organisation des activités d'autofinancement en
rapport avec l'appui aux associations des femmes.
I.2.3.10.4. Justification du projet
L'une des caractéristique des économies
urbaines en Afrique en général et dans la région des
grands lacs en particulier est la force participative des femmes aux
activités économiques à petite échelle.
Malgré leur présence quantitative, les femmes ne s'engagent, le
plus souvent que dans quelques filières liées à leur
savoir-faire traditionnel : transformation et vente des produits
agro-alimentaires, petit commerce de détail.
On constate que le savoir-faire des femmes et la relation,
maîtrise de la gestion journalière de leurs
activités ; leur permettent de retirer des revenus
nécessaires à la survie de leurs familles.
Mais, les filières du secteur informel dans lesquelles
les femmes micro-entrepreneuses s'engagent sont généralement peu
capitalisées, hautement vulnérables à la situation de
crise et peu encadrées par des structures formelles d'appui.
L'APEF s'étant engagée depuis 1996 dans l'appui
aux micro-entrepreneuses du secteur informel agissant dans un tel contexte de
fragilité économique et sociale, a entrepris au cours de
l'année 2000 une série d'analyse de réflexion et d'examen
interne de ses activités et de sa structure.
En Juin 2000, un diagnostic institutionnel de l'association a
été réalisé.
En Août 2000, l'APEF procédait à une
auto-évaluation générale.
En Février 2001, une évaluation externe a
été faite, suivie en Mars 2001 par un atelier de réflexion
sur la diversification des activités d'entreprenariat des associations
féminines partenaires de l'APEF.
Ces différents travaux ont permis de mieux cerner les
forces et les faiblesses de l'organisation et des activités
réalisées, et de circonscrire les besoins du groupe cible pour
lequel l'intervention de l'APEF est fortement souhaitée.
Ainsi, après investigation faite sur le terrain, les
besoins réels des femmes sont :
v L'accès au crédit pour les activités
génératrices de revenus.
v L'accroissement des capacités des femmes dans le
domaine de la gestion et du développement.
v Le soutien d'initiative et la conduite de micro-entreprises
dans les domaines diversifiés.
I.2.3.11. Rayon d'action
Malgré les démarches
croissantes, l'APEF opte pour la consolidation de son expérience dans la
ville de Bukavu et ses périphéries avant d'envisager toute
extension.
I.2.3.12. Contexte actuel de travail dans la
ville de Bukavu
La situation générale dans la province
du Sud-Kivu dont Bukavu est le chef-lieu est caractérisée par une
forte crise économique, politique et sociale. Depuis plus de deux
décennies, la situation économique du pays ne faisait que chuter
mais les deux guerres (celle de 1996 et celle de 1998) ont
accéléré la crise économique et ont attisé
de vifs conflits.
La situation socio-économico-politique actuelle de la
ville de Bukavu est caractérisée entre autres par les faits
suivants :
v Il n'y a ni banque, ni autre institution financière
faible qui opère dans la ville. Seules quelques ONG essayent de soutenir
les activités économiques des démunis par des programmes
de micro-crédits.
v Les autorités de la place multiplient les taxes
imposées aux opérateurs économiques et aux petits
marchands même dans les marchés publics.
v Les fonctionnaires ne perçoivent plus les salaires.
Ainsi, les femmes prennent la relève dans les familles pour palier au
manque de revenu dû au chômage et au non-paiement des salaires des
maris.
I.2.3.13. Gestion du fonds des
crédits
La comptabilité du
crédit rotatif est tenue séparément de la
comptabilité des autres activités. Elle est cependant faite par
le même service à travers les étapes suivantes :
v L'exploitation des fiches de remboursement et des quittances
émises.
v L'enregistrement des versements de sorties dans le livre de
caisse.
v La saisie des écritures à l'ordinateur.
v L'établissement d'un compte d'exploitation.
I.2.3.14. Suivi et évaluation des
crédits
Le suivi et l'évaluation
s'effectuent à deux niveaux :
a) Au niveau de l'association des femmes :
- L'auto-contrôle mutuel entre les membres travaillant
sur une même aire géographique ;
- Le suivi bimensuel par les commissaires aux comptes des
associations ;
- Le suivi permanent par les deux membres qui ont servi des
témoins lorsque l'association a remis le crédit aux membres.
b) Au niveau de l'APEF :
- Le service de comptabilité fournit au
secrétariat exécutif la situation de crédit de chaque
groupe à la fin de chaque mois ;
- La chargée des programmes effectue le suivi
individuel du crédit la 3e semaine après l'octroi pour
s'enquérir de l'utilisation de celui-ci.
Le 2e suivi intervient pendant le 3e
mois pour vérifier le déroulement du Fonds reçu.
Le 3e suivi se fait pendant le 4e mois
pour rappeler l'échéance et amener les femmes au remboursement du
Fonds reçu.
Le suivi mensuel des crédits dans l'association lors du
suivi des autres activités du groupe.
c) Approche spécifique en matière de
crédit.
1. Séparation nette entre le service
« animation » et le service
« crédit » ;
2. en plus de la garantie communautaire, s'appuyer sur les
groupes d'intérêts ;
3. pour les cas douteux, exiger une garantie
matérielle ;
4. formation avant l'octroi du crédit ;
5. suivi assidu de l'APEF par l'agent chargé de
crédit.
I.2.3.15. Impact du
crédit
- Plus de 500 familles, soit un minimum de 4000
personnes ;
- Grâce à ces crédits les familles se sont
logées. Les femmes ont habillé, soigné et nourri leurs
familles. Elles ont payé les primes scolaires aux enfants ;
- Elles sont informées sur leurs droits et s'organisent
à les défendre ;
- Elles ont repris confiance en elles-mêmes et sont
considérées dans la société ;
- Elles veulent de plus en plus participer à la prise
de décision dans leur foyer comme dans leur communauté.
I.2.3.16. Difficultés
rencontrées
- L'érosion monétaire (crédit reçu
et remboursé en $) ;
- La surcharge des bénéficiaires de
crédit (hommes au chômage)
- Le taux élevé de non-payement à environ
30% en décembre 2000 et 2001, il est en train de baisser.
I.2.3.17. Projets à réaliser par
l'Institution (APEF)
L'APEF est unanime à poursuivre cette activité
de micro-crédit malgré la conjoncture économique
difficile. Toutefois, elle pense à :
- Organiser les organes de gestion de crédits ;
- Amener les femmes à réfléchir sur leur
autonomie financière ;
- Rechercher leurs financements appropriés ;
- Amener les femmes à la diversification de leurs
activités, mais ajoutons que l'APEF a beaucoup de projets à
réaliser et qu'elle prépare à exécuter :
o Hotelerie : restaurants,
hôtel/hébergement ;
o Tourisme : taxi, transport en commun, loisir,
tourisme ;
o Service sanitaire : centre de santé,
maternité, pharmacie ;
o Infrastructures d'accueil : salle de conférence
et réunion des casseroles, assiettes, couverts, caméra, verres,
...
o Location robes de mariage et accessoires ;
o Chambres froides ;
o Studio photo.
I.2.3.18. Difficultés rencontrées
par l'Institution (APEF)
La vision future n'a pas encore été clairement
formulée au sein de l'APEF :
v Le rayon d'action n'est pas très précis
(Bukavu et sa périphérie) ;
v L'APEF n'a pas encore beaucoup de partenaires en Afrique
Centrale et Occidentale ;
v Les ressources financières d'origine interne sont
faibles ;
v L'APEF dépend financièrement de ses bailleurs
de fonds extérieurs ;
v La situation du pays : l'inflation de la monnaie et le
taux d'échange ont fait que nombreuses associations sont tombées
en faillite et n'ont pas pu remboursé à temps ;
v Le groupe cible n'est pas suffisamment précis et
complet (femmes du secteur informel sans tenir compte du niveau de leurs
revenus) ;
v Il n'existe pas de politique d'octroi et de recouvrement des
crédits clairement définie ;
v L'organigramme de l'APEF n'est pas clair ;
v Les capacités de suivi des actions sur le terrain
sont limitées (personnel du terrain en nombre réduit, pas de
moyen de transport suite à la situation du pays, ...
I.2.3.19. Taux
d'intérêts
Le taux d'intérêt est fixé selon les
catégories. Nous trouvons 2 types de taux d'intérêt
à savoir :
a) Pour le crédit dont on appelle
« crédit Ménage » allant de 0 à 1500
$, le taux est de 2%/mois sur le prêt avec une durée de 6 mois
pour rembourser les crédits.
b) Pour le crédit supérieur à 1500$,
appelé « Crédit spécial », le taux est
fixé à 4%/mois sur une échéance de 6 mois.
Cependant, en cas de dépassement du délai, les
pénalités sont de 1,5% sur le montant restant et cela/mois.
Tableau n°11: Bénéficiaires par
catégories et la somme des montants débloqués (APEF)
dans la ville de Bukavu
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
Total
|
Catégorie
|
Ben.
|
Mont. $
|
Ben.
|
Mont. $
|
Ben.
|
Mont. $
|
Ben.
|
Mont. $
|
Petit commerce (71,7%)
|
129
|
28500
|
341
|
72770
|
622
|
142880
|
1092
|
244
|
Crédits Ménages (25,5%)
|
10
|
5400
|
174
|
30941
|
204
|
47691
|
388
|
150
|
Crédits Entreprise de référence (2,8%)
|
10
|
10500
|
13
|
24500
|
20
|
38000
|
43
|
84032
|
Total
|
149
|
44400
|
528
|
128211
|
846
|
228571
|
1523
|
401182
|
Sources : Service Micro-crédit APEF
Montant des crédits/an
Bénéf./an
846
528
149
0
44400 128211 228571
Commentaire : Ce tableau nous
montre que APEF accorde à travers la ville de Bukavu ses crédits
à 3 catégories des clients.
Par rapport aux bénéficiaires,
les catégories des petits commerces renferment 71,7% mais ces derniers
obtiennent un crédit supérieur à 25,5% des crédits
ménages et 2,8% d'Entreprise de référence.
Cependant, ces deux catégories de crédit
concourent vers 6 ménages. C'est pour cette raison que le foyer ou
ménage comme la première entreprise s'avère base de toute
économie. C'est pourquoi, le micro-crédit a érigé
ses racines dans les ménages. Les crédits ménages
permettent à ces bénéficiaires d'exercer des AGR à
domicile. Ces AGR sont souvent dominées par les élevages des
poules pondeuses, les savonneries et les ateliers de coupe-couture. Ses
activités permettent une assurance sur le plan psychosociale et suscite
l'entreprenariat, l'esprit de gestion efficace et efficiente des AGR par les
bénéficiaires.
L'APEF incite ses bénéficiaires à la
créativité de PME ou de PE pilote, qui offre une bonne
facilité de gestion.
Bénéf./an/catégorie
Montant reçu par an ($)
622
341
204
174
129
20
13
10
0
Source : notre imagination créatrice
540 10500 24500 28500 30941 38000
47691 72770 142880
Commentaire : Grâce
à ces graphiques, nous constatons que durant ces 3 dernières
années, le nombre de bénéficiaire dans toutes les 3
catégories a augmenté ainsi que la somme de montant
débloqué pour le crédit. Cela inspire confiance que le
micro-crédit attire un grand nombre d'acteurs économiques des
ménages à travers ses effets positifs de tâche d'huile
(intérêt, entreprenariat ...).
Tableau n°12 : Taux de remboursement par
catégorie
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Catégorie
|
|
Taux de remboursement
|
-
|
-
|
Petit commerce
|
98%
|
95,4%
|
-
|
-
|
Crédits Ménages
|
100%
|
92,7%
|
-
|
-
|
Crédits Entreprise de référence
|
100%
|
88,4%
|
-
|
-
|
Source : Patrick, agent de crédit APEF.
Commentaire : En analysant, nous
voyons au cours de l'an 2004, 2% des bénéficiaires des petits
commerces n'ont pas remboursé à l'échéance. Cela
s'explique souvent par l'instabilité politique, la guerre de MUTEBUTSI
et Laurent NKUNDA qui ont perturbé les activités
économiques et qui ont affectées crédits ménages et
entreprise de référence avec respectivement 4,6% ; 6,3% et
11,6% de non remboursement.
I.3. ANALYSE ET EXPLICATION SUR LE TAUX D'INTERET
Soit un ménage X, ayant reçu un crédit
ménage chez PLD, APEF et PAIDEK.
Si P : Probabilité de ne pas payer sa dette
constatée dans cette institution.
r : C'est le taux d'intérêt que va
payer le ménage sur l'emprunt.
i : Coût de l'argent par le créancier
(Î coût d'opportunité) ou de meilleur usage alternatif.
l : Montant de prêt
ë : Proportion de récupération
des créances douteuses.
Or quand PAIDEK, PLD et APEF prêtent à ce
ménage cet argent, elles espéraient un profit : Ð
En principe, quand les agents prêteurs sont très
nombreux, le profit moyen tend vers zéro [Î Il y a une
espérance de profit Ù = £ (Ð)] car la majeur
partie ne remboursera pas à l'échéance, donc il y a
risque.
E(Ð) = -
On trouve une relation entre le taux d'intérêt et
la probabilité « p » de défaillance ( R est proportionnel à p).
> 0, qui reste une fonction croissante de p.
Ceci nous amène à dire que dans un pays comme la
RDC, les conditions étant très mauvaises toute activité
risque de défaillir. Donc, il y a risque de ne pas payer toute la dette
contractée. Une hausse de « r » aggrave davantage la
situation économique.
< 0. Dans le pays comme le nôtre, si vous allez avec les
procédures judiciaires ou légales pour recouvre votre dette, vous
risquez de perdre encore plus sans autant récupérer votre
argent.
C'est pourquoi, les institutions de Micro-crédits
recourent à la justice comme cas extrêmement de leur recouvrement
en privilégiant le recouvrement à travers les membres.
a) Exemples illustratifs
i. APEF prête 150$ à un ménage au taux 2%
mensuellement et un crédit spécial à un autre
ménage à 4%/mois à un montant de 2000$, cela pour 6 mois.
Or nous savons que :
1er cas : Pt =
(1+r)t.Po 2e cas : Pt =
(1+r)t.Po
= (1+0,02)6.150$ =
(1+0,04)6.2000$
= (1,02)6.150$ =
(1,04)6.2000$
=20,04% =46%
Par règle de 3 simples
Si APEF vous prête :
1er cas : 150$ à 2% 186$
1er Janvier 2007 Le 31/12/2007
Taux intérêt de 36$ Ù
20,04%/an.
2e cas : 2000$ à 4% 2920$
(Le 31/12/2007)
1er Janvier Intérêt de 920$ qui
représente 46% de taux
d'intérêt par an.
CHAP. II : MICRO-CREDIT ET L'ENTREPRENARIAT A
BUKAVU :
ATOUTS ET CONTRAINTES
II.0. INTRODUCTION
En effet, bien qu'il soit lourdement admis que la
micro-finance est susceptible d'aider les femmes, peu de programme propose des
moyens répondant aux demandes spécifiques des femmes pauvres en
matière de service d'Epargne.
Pour Rebecca M. Vonderlack et Mark Shreiner,
l'intérêt pour la micro-finance au-delà du simple
micro-crédit s'est développé lorsque les praticiens de la
micro-finance ont compris que les petits prêts ne sont pas toujours
adaptés aux femmes pauvres (Kabeer, 2001).
Après tout, un prêt se transforme en dette, et en
cas de disparition d'une source prévue de financement du remboursement,
les pauvres se retrouvent en situation de crise (Rogaly, 1996) (41(*)).
Vue ce qui précède, nous confirmons que cela
est vrai pour certains ménages bénéficiaires de
micro-crédit, car à cause de certains imprévus soit
maladies ou autres, ces ménages sont obligés de consommer le
crédit à d'autres fins et pour rembourser, soit il faut vendre
une chèvre, un poste radio ou la T.V.
Ainsi, l'emprunt se révèle souvent plus de
risque que l'Epargne. De plus, si tout le monde ne peut pas se voir allouer un
crédit, on ne souhaite pas s'endetter, tout le monde a la
capacité d'épargner pour se constituer un avoir. Bien sûr,
l'épargne exige des sacrifices immédiats et avec l'épargne
contrairement à l'emprunt, le sacrifice précède la
récompense. En revanche, l'épargne offre une flexibilité
et, alors que les emprunteurs paient des intérêts, les
épargnants perçoivent des intérêts. De plus, le
choix d'épargner est volontaire, une fois que l'on est endetté,
le remboursement est obligatoire. L'épargne et le prêt ont tous
deux leur place, mais l'épargne constitue souvent un meilleur choix pour
les femmes pauvres (42(*)).
Malheureusement, la majorité de ces ménages ont
une épargne faible lors du démarrage et cela constitue la base de
beaucoup de raisons de leur échec car ils confondent la poche de
ménage et à celle de Micro-crédit investi dans les
affaires ou activités économiques. On y soutire des fonds sans
tenir compte des conséquences qui en découlent.
Aujourd'hui, des multiples travaux (par ex. : Sinha et
Matin, 1998, Johnson, 1998) ont mis en évidence le fait que bon nombre
de crédits, normalement destinés à financer une
activité entreprenariale, sont en réalité alloués
à la consommation, puis remboursés à partir de sources de
revenus préexistantes (43(*)).
Vu l'inexistence des structures financières formelles,
le manque de confiance aux COOPEC, aux Banques de l'Etat, la majorité
des ménages et/ou hommes d'affaires gardent leur épargne ou
argent à la maison. Beverly, Moore et M. Schreiner, 2003
renchérissent en disant que « l'argent liquide gardé
à la maison est plus facile à retirer et à
dépenser que s'il est à la Banque ».
Cependant, pour préserver leur épargne, les
femmes pauvres doivent résister aux demandes des enfants qui ont besoin
de vêtements, des maris qui veulent boire ou jouer, de la famille et des
voisins qui sollicitent des emprunts ou des cadeaux. Ces pressions à
court terme pèsent moins si l'argent n'est pas visible et lors
d'atteinte. En plus, pour une femme pauvre, l'obligation sociale
d'épargner un montant fixe par jour, par semaine ou par mois, peut
constituer une excuse acceptable pour rejeter ces sollicitations (44(*)). A Bukavu, les maisons
d'habitation furent transformées en Banque pour ces causes citées
ci-haut et pour certaines, cela est un véritable blocage pour la
constitution de leur épargne ou investissement.
II.1. ESPRIT D'ENTREPRENARIAT CHEZ LES RESPONSABLES
DES
MENAGES BENEFICIAIRES DE MICRO-CREDITS A BUKAVU
Les spécialistes d'immigration
confirment de plus en plus ce que IVAN LIGHT avait constaté depuis
longtemps déjà, à savoir la propension plus forte des
immigrés à créer leur emploi : Ils perçoivent
cette création comme une solution rechange à la discrimination
qui frappe les immigrés sur les marchés du travail et qui le
force à se trouver des riches précaires pour survivre. Cette
image de solution de rechange au dénuement continue cependant d'avoir la
faveur de beaucoup de chercheurs en sciences sociales, malgré des appuis
récents qui montrent que le travail indépendant peut aussi servir
de levier de promotion économique (45(*)).
Cette réalité en Belgique des congolais
s'apparentait à celles des ménages du Sud-Kivu
bénéficiaires du micro-crédit. Il est à retenir que
l'accroissement de gens dans le secteur informel qui fut accentué par
l'accès aux micro-crédits durant ces dernières
années est l'une de conséquence de la pauvreté dans les
ménages ; l'augmentation du taux de chômage, l'impaiement de
salaires chez les agents de l'Etat, etc. Les charges familles sont revenues aux
femmes qui ont d'une manière générale pris la
relève des hommes en se lançant dans le secteur informel avec
soit un capital individuel insignifiant mais renforcé par un
crédit obtenu soit chez PLD, PAIDEK et/ou chez APEF.
Le dynamisme économique de la femme dans le secteur non
structuré est dû en grande partie à son pragmatisme. Elle
trouve ses ressorts dans la tendance et l'aptitude innée de la femme
à protéger la cellule familiale et sa sensibilité à
l'avenir de la postérité.
En effet, la constatation d'IVAN LIGHT, qu'immigration et
emploi indépendant vont de pair, reste pleinement valable aujourd'hui.
Certes, ce ne sont pas tous les groupes qui affichent des dispositions pour
lancer des petites entreprises. Mais c'est le cas, le taux d'emploi
indépendant est souvent le double de celui de la population des
minorités crées sur place (46(*)). Il ressort en outre de nombreuses études que
les revenus des travailleurs indépendants dépassent souvent ceux
des salariés, ce qui pousse à relativiser la perception que les
petites entreprises seraient uniquement les refuges contre la pauvreté
et la discrimination sur le marché du travail. (A. PORTE et M. ZHOU,
1995) (47(*)).
Ceci s'avère aussi vrai à travers la ville de
Bukavu où un agent de l'Etat touche 5000 à 10.000 FC par mois.
Alors que le gérant du SNACK-LE BOURGEOIS en touche plus de 50$/mois.
Ceci témoigne la motivation avec laquelle la majorité des gens
dans le secteur informel bénéficiaire de micro-crédit se
lance, soit dans les buvettes de boisson et dépôts relais BRALIMA,
soit dans les boutiques, restaurants, pharmacies, vente des habits et souliers
car ceci est payant que être agent de l'Etat en RDC.
Cependant, nous soutenons que les micro-crédits
permettent à ses bénéficiaires d'une part à
s'intégrer et à créer les petites entreprises
privées, de l'autre facilitent l'intégration des auteurs
bénéficiaires ayant un capital propre très faible à
part les crédits reçus à se concentrer dans le secteur
informel dont le petit commerce. La réussite des ménages
bénéficiaires des micro-crédits dépend
principalement de leurs ressources personnelles, des caractéristiques
individuelles. Il est clair que les ménages bénéficiaires
de micro-crédits qui apportent avec eux un capital social, un capital de
connaissance, techniques voire un capital financier suffisant sont mieux
à même de réussir dans leurs activités.
Néanmoins, l'étude de T. PAIRAULT montre que plus de deux tiers
des petits entrepreneurs emploient principalement la main d'oeuvre de la
même origine ethnique que le patron, tandis que moins d'un tiers d'entre
eux recrutent les employés ayant des origines ethniques variées
(48(*)). Ceci est une
réalité qui se colle à la vie de Bukavu même dans le
monde des ONG et autres.
II.2. CARACTERISTIQUES INDIVIDUELLES DES MENAGES
BENEFICIAIRES DE MICRO-CREDIT
Ces ménages disposent souvent d'un savoir-faire
professionnel et d'une tradition commerçante. La main d'oeuvre dans le
secteur informel ou pour ses ménages est constituée en
majorité des femmes qui ont réagi avec courage et
ingéniosité aux effets pervers du marasme économique des
années 80, aux conséquences sur l'emploi, des pillages de triste
mémoire des années antérieures, ainsi qu'aux
péripéties de la langue et timulteuse transition politique. La
moyenne d'âge de ses ménages tourne entre 25 à 20 ans et
les femmes représentent plus de 30% de l'ensemble. La plupart de ses
ménages n'ont pas de formation en gestion à part les quelques
séminaires qu'organisent PAIDEK, PLD et APEF avant l'octroi du
crédit ; mais ils apprennent soit au tas.
Pour la plupart de ces ménages,les maris ont en
général, les périodes de chômage ou non paiement
plus ou moins longues, d'autres vivant aux taux du jour ou sans travail le jour
de l'accès au crédit. En ce qui concerne leurs enfants, pour la
majorité des ménages ayant que le micro-crédit comme
source efficace de financement, leur parcours scolaire se caractérisent
fréquemment par sa courte durée et l'orientation dans les
filières conduisant à une entrée précoce sur le
marché de l'emploi et d'autres utilisent leurs enfants après
cours comme main d'oeuvre sans calculer leur rémunération.
Tableau n° 13 : Personne à charge
dans ces ménages (en %) enquêtés
ONGs
Charge familiale des bénéficiaires
|
PLD
|
PAIDEK
|
APEF
|
Total (%)
|
0
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1 - 4
|
25,7
|
33,8
|
19,7
|
26,4
|
5 et plus
|
74,3
|
66,2
|
81,3
|
73,6
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Nos investigations
A travers ce tableau, nous constatons que les ménages
bénéficiaires de crédit ont beaucoup de charges sociales
dont les imprévus de la vie à savoir les maladies, la
scolarisation des enfants, les fêtes familiales, ... car il en
découle que 26,4% de ces ménages enquêtés ont une
charge sociale familiale entre 1 et 4 personnes et le reste avec plus 4.
Ceci sont des facteurs qui peuvent constituer un obstacle
à leur croissance économique. A part cela, nous savons que les
familles africaines élargies représentent souvent une charge, une
espèce de surcoût social pour les ménages. Les
ménages dépensent davantage même en dehors de leur foyer
pour aider les familiers même si leurs revenus sont réguliers et
moins importants.
II.3. LE CAPITAL DE DEPART POUR CES MENAGES
Les études menées auprès de nombreuses
PME africaines montrent que leur capital de départ est en
général modique et qu'il est fourmi pour l'essentiel par
l'épargne personnelle, les levées de tontines, l'aide
apportée par les parents proches ou lointains et les amis. La tradition
qui veut que l'entrepreneur soit un « homme seul n'est pas de mise
ici ». Il y a lieu de reconnaître là le
caractère discriminatoire des circuits financiers formels dans la mesure
où les promoteurs sont obligés de se réunir en dehors de
ce secteur pour faire face collectivement à leurs besoins, pour se
prêter et s'emprunter les uns les autres (49(*)).
A Bukavu, les ménages et les entrepreneurs se heurtent
au problème du manque des structures formelles financières qui
peuvent les prêter. C'est alors que ces derniers ont fait recours aux
institutions des micro-crédits afin de réaliser les projets.
Tableau n°14: Sources de financement du capital
initial en (%) dans les ménages enquêtés
ONGs
Capital de départ des ménages
|
PLD
|
PAIDEK
|
APEF
|
Epargne personnelle
|
13,4
|
19,4
|
20,4
|
Aide familiale
|
78,8
|
4,1
|
3,6
|
Micro-crédit
|
78,8
|
76,5
|
76
|
Banque
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Source : Nos interviews
Commentaire : Ce tableau nous
montre que la grande partie du capital de ses ménages est
constituée par les micro-crédits qu'ils obtiennent auprès
des IMF. Ceci représente un grand risque dans l'accroissement
économique et la constitution de l'épargne et du capital car
à part les besoins d'alimentation, éducation et santé, ces
ménages sont victimes des tracasseries douanières,
policières et doivent payer les taxes au marché et autres dont
les loyers et d'autres besoins de première nécessité.
L'analyse de ce tableau montre ensuite que la faiblesse du
capital initial est cependant composée par une forte volonté de
réussir dans les affaires. Quant au financement d'origine
institutionnelle, c'est-à-dire le secteur financier formel, il est
inexistant pour les ménages bénéficiant les
micro-crédits. C'est ainsi que nous constatons un afflux vers les IMF.
II.4. EMPLOI DANS LES MICRO-CREDITS A BUKAVU
Le troisième millénaire semble marqué
par le renouveau de l'esprit d'entreprendre qui affecte tous les pays et tous
les domaines de la vie économique et sociale. L'entrepreneur devrait
pouvoir relier ses comportements et ses actions à des besoins et des
attentes exprimés par toutes les composantes de la société
(50(*)).
A travers la ville de Bukavu, grâce aux
micro-crédits, le secteur a connu un essor important. C'est ainsi que
nous trouvons à Bukavu ce qui suit :
- Les mamans maraîchères ;
- Les mamans vendeuses de pains ;
- Les mamans vendeuses de beignets ;
- Les mamans vendeuses de charbon ;
- Les mamans vendeuses de cahiers ;
- Les mamans de dépôts relais BRALIMA et
Buvettes ;
- Les mamans de restaurant ;
- Les mamans vendeuses de souliers ;
- Les mamans cambistes ;
- Les mamans avec des boutiques ;
- Les mamans vendeuses d'aliments (haricots, poissons,
etc.) ;
- Les mamans de LOME, DUBAÏ, LAGOS etc.
- Les mamans commerçantes d'habits, divers, ...
Parmi toutes ses femmes, nous trouvons celles qui ont
étudié et d'autres analphabètes. Celles ayant un niveau
d'étude très faible évitent souvent de se conformer
à la loi à cause des frais qu'elles doivent payer pour les taxes.
Parmi elles, certaines ont engagé un nombre important d'individu car une
minorité possède des magasins dans la ville de Bukavu et
créant ainsi le travail pour les chômeurs.
Par contre, ceux qui sont instruites, dans cette
catégorie peuvent passer de façon intelligente des
activités informelles qu'elles exercent vers une micro-entreprise
formelle.
II.5. ATOUTS ET CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DES
MENAGES AYANT REÇU LES MICRO-CREDITS
Le secteur informel au Sud-Kivu est devenu un berceau ou un
refuge des ménages pauvres de la RDC en général et au
Sud-Kivu en particulier. C'est pourquoi, nous allons analyser les atouts et les
contraintes de ces micro-crédits pour le bien-être
socio-économique des ménages bénéficiaires. Le
recourt à l'approche systématique nous amènera à
dégager chaque fois les atouts et les contraintes liés aux
micro-crédits eux-mêmes et ceux relevant de l'environnement.
II.5.1. Atouts
Ces secteurs sont :
- Volontaristes, disponibles, humbles ;
- Déterminés à s'engager dans leurs
actions ;
- Font montrer beaucoup de courage, endurance, de
persévérance, de dynamisme, d'esprit d'initiative et de sens de
responsabilité ;
- Capables de braver les défis ;
- Solidaire familialement ou claniquement et une main d'oeuvre
bénévole ;
- Bénéficiaire de l'accompagnement
communautaire ;
- Valorisés par rapport à leurs partenaires
masculins condamnés au chômage ;
- La volonté du gouvernement se manifeste de soutenir
et de promouvoir les micro-entreprises ;
- Le capital faible lors du démarrage.
II.5.2. Contraintes
Les contraintes sont :
- Le manque d'éthique et de
responsabilité ; certaines femmes commerçantes peuvent, lors
des voyages, tromper leurs maris pour obtenir certaines faveurs
douanières ou la protection d'un homme avec le risque de ramener le
VIH/SIDA ;
- Le complexe de supériorité envers le mari
chômeurs, ce qui peut provoquer des conflits conjugaux et le divorce des
époux, cela est souvent remarqué aux femmes ayant réussi
dans les affaires ;
- Absence prolongée de la mère au foyer peut
provoquer un déséquilibre affectif chez les enfants et avec des
conséquences psychologiques graves ;
- L'analphabétisme et le manque de formation
appropriée des plusieurs femmes du secteur informel ;
- La prépondérance de la logique sociale sur la
logique économique et le manque d'esprit et de culture
d'entreprise ;
- Une organisation élémentaire
caractérisée par un mode de gestion artisanale ;
- Le fait que les micro-crédits constituent la source
importante des revenus ;
- La multiplicité des tâches (domestiques et de
gestion) aux quelles la femme doit faire face et l'éparpillement qui en
découle ainsi que le manque de concertation familiale ;
- L'uniformité des activités sur un même
espace avec conséquence la restriction du marché ou de la
clientèle ;
- L'attitude de pouvoirs publics et l'absence des institutions
formelles de crédits ;
- La faible capacité d'investir et la recherche de la
survie pour la vie ;
- La fatigue due à des longues journées de
travail et qui ruine la santé de plusieurs femmes ;
- Le sacrifice, voire l'inexistence de la vie
conjugale ;
- L'ignorance des normes juridiques et
administratives ;
- Les tracasseries administratives et la mauvaise gestion de
temps ;
- La dépréciation monétaire,
l'instabilité politique, les vols les marchandises, etc.
CHAP.III : ANALYSE DE LA SITUATION
SOCIO-ECONOMIQUE DES
MENAGES BENEFICIAIRES DES MICRO-CREDITS CHEZ
PLD, PAIDEK ET APEF A BUKAVU
La situation socio-économique dans les ménages
bénéficiaires de micro-crédits chez PLD, APEF et PAIDEK de
la ville de Bukavu reste notre préoccupation majeure dans le cadre de
cette étude. Dans ce chapitre, nous allons présenter les
résultats de l'enquête que nous avons mené auprès de
ces ménages bénéficiaires des micro-crédits.
III.1. APPROCHE METHODOLOGIQUE
III.1.1. Objectif de l'enquête
L'enquête que nous avions effectuée durant 25
jours, soit du 01 au 25 Juillet 2007, auprès des ménages
bénéficiaires de micro-crédit offert par le PLD, PAIDEK et
APEF dans la ville de Bukavu ; voulait se rassurer sur
l'amélioration de leur niveau de vie grâce au micro-crédit
reçu. Il était question de nous entretenir avec la personne
bénéficiaire du micro-crédit dans le ménage pour
recueillir son point de vue sur la famille, le micro-crédit et leurs
aspirations au bien-être par les actions dont il réalise
grâce aux micro-crédits.
III.1.2. Echantillonnage
Le micro-crédit permet aux bénéficiaires
de se plonger dans les activités du secteur informel. Nos
enquêtés furent les bénéficiaires des
micro-crédits dans les asbl, ONG de micro-finance de la ville de Bukavu.
Ce sont soit des petits vendeuses au marché de Nyawera, des boutiquiers,
éleveurs, pharmaciens et autres dont nous étions obligés
de rechercher grâce à l'assistance des agents de crédits de
ces maisons à leur lieu de travail ou à la maison. Ils sont
toujours agités, préssés et indisponibles car ils ont
plusieurs sollicitations des clients et autres préoccupations.
Malgré toutes ces difficultés, nous avons
tiré un échantillon de 120 ménages
bénéficiaires de micro-crédit et que nous avons
répartis par trois asbl (Institution de micro-finance) qui constituent
notre champ d'action à savoir PLD, PAIDEK et APEF. Nous avons
enquêtés 120 ménages et cela 40 par association.
Tableau n°15: Renseignement sur la
répartition de l'échantillon selon le type d'activités
exercées
Activités
|
Vente d'assiettes
|
Vente de souliers
|
Vente de boissons
|
Vente d'habits
|
Vente médicaments
|
Petit commerce d'aliments
|
Total
|
Nombre
|
20
|
17
|
8
|
11
|
7
|
57
|
120
|
%
|
16,7
|
14,1
|
6,7
|
9,2
|
5,8
|
47,5
|
100
|
Source : Nos investigations
Nous constatons grâce à ce tableau que 47,5% des
nos enquêtés exercent les petits commerces des aliments, suivi par
ceux vendant les assiettes. Cette concentration des bénéficiaires
des micro-crédits dans le secteur informel s'explique par le manque des
structures formelles payantes, le chômage et la pauvreté. C'est ce
que Martin EKWA bis S.J confirme en disant que le secteur informel
génère « 80% » de l'ensemble
d'activités du point de vue de nombre des personnes
occupées » alors que le secteur formel n'en utilise que 20%
environ (51(*)).
Or 100% de nos enquêtés sont dans le secteur
informel ; cela constitue un blocage au développement d'une nation
car l'Etat en registre beaucoup de manque à gagner car le secteur
informel dans lequel nos enquêtés sont acteurs ne crée pas
d'emplois aux chômeurs. Tous ces agents ne sont pas reconnus par la
Division de l'Economie et du PME. Ils posent des actes reconnus commerciaux
par la loi mais ne sont jamais enregistrés comme commerçant.
On trouve que chez APEF, 12,4% des vendeuses des souliers
suivi de 9,33% ceux des aliments, 7,12% ceux des habits et 4,48% ceux
d'assiettes.
Nous pouvons conclure qu'avec les activités dont
exercent ces bénéficiaires, ils sont loin d'assurer la mise sur
pieds ou la création des micro-entreprises. Mais on retrouve chez eux
une expérience et l'enthousiasme de créativité, de
flexibilité et d'adaptation vis-à-vis de l'environnement qui est
menaçant et incertain.
Enfin, la forte concentration de ses
bénéficiaires peut aussi s'expliquer par le fait que leurs
activités demandent un faible capital pour le démarrage,est moins
contraignant.
III.1.3. Instrument d'enquête
Pour récolter toutes ces données,nous nous
sommes servis d'un questionnaire d'enquête qui nous guidait ou orientait
lors de nos entretiens. Nous savons en fait qu'il existe plusieurs approches
d'enquête dans le domaine de la recherche, chaque chercheur en
choisissant une et chacune d'elles fonde sa valeur, relativement sur la nature
des données recherchées et sur d'autres considérations
telles les coûts, la rapidité d'obtenir les données. La
disponibilité et l'accessibilité des enquêtés, etc.
Pour nous le choix du questionnaire d'enquête est
motivé par la sensibilité de certaines questions dont on avait
posé, le niveau d'instruction de nos enquêtés
Notre questionnaire renfermait 20 questions et 10
sous-questions regroupées sous 3 thèmes ci-après :
- L'identification de l'enquêté ;
- Renseignement sur la famille ;
- Et enfin sur le micro-crédit et le
bien-être.
III.1.4. Déroulement de l'enquête
Ayant nos questionnaires déjà imprimés,
nous nous sommes approchés des agents des crédits de ces 3
maisons afin de nous accompagner dans l'identification de nos
enquêtés. Nous avons réalisé nos enquêtes
durant 1 mois, du 01 au 30 Juillet 2007 pour atteindre la confection de ce
travail. Cela se passe tous les jours et même le dimanche en cas de
rendez-vous pour certains enquêtés qui se trouvent indisponibles
aux lieux de travail ; en plus d'autres questions furent données
aux bénéficiaires ou à nos enquêtés par les
agents de crédit au bureau lors du remboursement de crédit et
cela à notre présence.
III.1.5. Analyse et interprétation des
résultats
Tableau N°16 : Renseignement sur le sexe et
l'age
Age
Sexe
|
20-25 ans
|
26-30 ans
|
31-35 ans
|
36-45 ans
|
46 ans et plus
|
Total
|
%
|
Masculin
|
1
|
-
|
2
|
3
|
4
|
10
|
8,33
|
Féminin
|
9
|
5
|
15
|
34
|
47
|
110
|
91,66
|
Total
|
10
|
5
|
17
|
37
|
51
|
120
|
100
|
%
|
8,3
|
4,16
|
14,16
|
30,8
|
42,5
|
100
|
|
Femmes
33,33%
Hommes
5%
Hommes
3,33%
Femmes 28,33%
Femmes 30%
SEXE
PLD
APEF
PAIDEK
Source : Nos investigations
Commentaire : la majorité
des bénéficiaires dont nous avons enquêtés sont des
femmes avec 91,66% contre 8,33% d'hommes, par le fait que la majorité
des agents opérant dans le secteur informel sont des femmes.42,5% de nos
enquêtés ont l'âge entre 46 ans et plus, suivis par 30,8%
dont l'âge varie entre 36 à 45 ans. Nous sommes d'accord que
l'âge est actif. Mais dans 91,66% des femmes APEF a 33,33%, suivi par PLD
avec 30% et PAIDEK avec 28,33% et 5% d'hommes contre 3,33% chez PLD et 0% chez
APEF. Nous pouvons conclure que la majorité des demandeurs de
micro-crédits sont des femmes étant conscientes de la situation,
ont pris la relève et cela vu la nécessité d'assurer la
survie de la famille, vu que les maris sont soit chômeurs, agents
impayés de l'Etat ou débrouillards. C'est ce qui justifie
même l'étouffement du grand marché de Kadutu, ceux du
feu-rouge, Nyawera, Nguba et de Limanga et tous les ronds points à
travers toute la ville de Bukavu.
Tableau n°17 : Présentation des
enquêtés par niveau d'études et selon les tranches
d'âge
Niveau d'études
Tranche d'age
|
Analphabètes
|
Primaire
|
Secondaires
|
Universitaire
|
Total
|
%
|
20 à 25ans
|
4
|
5
|
1
|
0
|
10
|
8,3
|
26 à 30 ans
|
7
|
6
|
5
|
0
|
18
|
15
|
31 à 55 ans
|
12
|
7
|
2
|
1
|
22
|
18,33
|
36 à 45 ans
|
21
|
12
|
3
|
2
|
38
|
31,66
|
46 ans et plus
|
19
|
13
|
0
|
0
|
32
|
26,66
|
Total
|
63
|
43
|
11
|
3
|
120
|
100
|
%
|
52,5
|
35,83
|
9,16
|
2,5
|
100
|
|
Source : Nos investigations
PLD
Analphabète
15,66%
Analphabète
19,16%
Primaire
6,85%
Universitaire
1,66%
Secondaire
9,16%
Analphabète
21,33%
Primaire
4,16%
Secondaire
7,01%
Université
0,83%
Secondaire
3,33%
Primaire
10,84%
PAIDEK
APEF
Commentaire : Nous constatons que
seul 2,5% des bénéficiaires des micro-crédits ont fait les
études universitaires, contre 52,5% des analphabètes ; suivi
des 35,83% ayant fait les études primaires et 9,16% pour les
études secondaires. Ce taux élevé d'analphabètes
est une résultante des conditions de pauvreté dans les 47 ans
après l'indépendance mais aussi des moeurs et coutumes
défavorisant la scolarisation des filles.
Vu que la majorité est analphabète ou ayant
fait les études primaires, nous constatons leur faiblesse dans les
négociations des contrats. Nous devons retenir que ce sont souvent cela
qui n'ont pas étudié qui émergent dans le commerce. C'est
pourquoi les IMF organisent de séminaires de formations pour leur
renforcement des capacités de gestion car tous ces
bénéficiaires ont des expériences et une ancienneté
dans leurs activités.
Tableau n°18 : Présentation des
enquêtés selon leur association et leurs adresses
Adresse
Associations
|
Commune d'Ibanda
|
Commune de Kadutu
|
Commune de Bagira
|
Total
|
%
|
PAIDEK
|
20
|
12
|
8
|
40
|
33,33
|
PLD
|
7
|
27
|
6
|
40
|
33,33
|
APEF
|
19
|
11
|
10
|
40
|
33,33
|
Total
|
46
|
50
|
24
|
120
|
100
|
%
|
38,33
|
41,66
|
20
|
100
|
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau nous
montre que 41,66% de nos enquêtés habitent dans la commune de
Kadutu dont les autres appellent par abus, les milieux de pauvres alors que
38,33% dans la commune d'Ibanda. Souvent ceux d'Ibanda ne vivent pas dans la
ville mais les périphéries (Muhungu, Panzi, Essence et ailleurs).
Mais une partie habite le centre ville.
Enfin, 20% sont résident de Bagira. Cela explique la
pauvreté est un mal qui est dans toute la ville incitant ainsi les gens
en accédant aux micro-crédits pour renforcer leur capital sur le
41,66% de la commune de Kadutu APEF possède 9,166%, PAIDEK 10% et PLD la
première position avec 22,5%.
Cette forte concentration des bénéficiaires
dans la Commune de Kadutu, s'explique par le fait que c'est le milieu
commercial de la ville de Bukavu où la forte concentration des gens
agissant dans le secteur informel est grande.
Tableau n°19: Présentation des
enquêtés selon leurs états-civils et profession du mari ou
femme
Profession du mari
Etat-civil
|
Chômeur
|
Agent de l'Etat
|
Enseignant
|
Commerçant
|
Agent ONG
|
Total
|
%
|
Marié(e)
|
24
|
37
|
21
|
17
|
3
|
102
|
85
|
Veuve (veuf)
|
2
|
1
|
3
|
0
|
0
|
6
|
5
|
Divorce
|
5
|
1
|
2
|
3
|
1
|
12
|
10
|
Célibataire
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
0
|
0
|
Total
|
31
|
39
|
26
|
20
|
4
|
120
|
100
|
%
|
25,83
|
32,5
|
21,66
|
16,66
|
3,33
|
100
|
|
Source : Nos investigations
Commentaire : ce tableau
témoigne que 85% de nos enquêtés sont des mariés et
10% sont des divorcés et 5% des veufs (veuves). Nous
comprendrons que les mariés ont plus de charge et cela est parmi les
motivations qui les incitent à prendre les micro-crédits avec le
but de soulager la misère de la famille.
Néanmoins, 32,5% des maris et/ou épouses de nos
enquêtés sont agent de l'Etat c'est-à-dire soit enseignant
ou agent de la fonction publique avec soit 5000FC à 10.000FC de salaires
et cela de manière d'où les charges familiales devenant
supérieures aux revenus du mari, ou de la famille, le
micro-crédit est pour eux une piste de solution. 25,83% sont des
chômeurs, 21,66% des enseignants, 16,66% commerçants et 3,33%
agents des ONGs. Nous trouvons que les conjoints (es) ont des statuts sociaux
médiocres ne permettant même pas de nouer les 2 bouts du mois.
Tableau n° 20 : Renseignement sur le nombre
de repas
Effectif
|
Nombre e repas/jour avant le crédit
|
Nombre de repas/jour après le crédit
|
0-1
|
2
|
3
|
4 et plus
|
0-1
|
2
|
3
|
4 et plus
|
29
|
88
|
3
|
0
|
13
|
59
|
48
|
0
|
%
|
24,16
|
73,33
|
2,5
|
0
|
10,83
|
49,16
|
40
|
0
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau nous
montre que 73,33% des ménages mangeaient deux fois par jour contre
24,16% qui mangent une fois. Mais 2,5% des ménages mangeaient 3 fois.
Nous trouvons que ce 2 fois signifiaient pour certains mangeant le matin, le
reste d'aliments que l'on peut avoir laissé la nuit ou soit faire la
bouillie à midi. Par contre, ceux qui mangent 2 à 3 fois/jour
sont ceux qui ont avant le crédit un petit montant.
Cependant, nous constatons que la présence des
micro-crédits a permis la réduction des ménages mangeant
une fois qui passent de 24,16% à 10,83% soit une diminution de
13,33% ; une diminution aussi de 24,17% au profit de 3 fois de repas/jour
qui connaît un accroissement de 37 ?5%. Vous conviendrez avec nous
que l'accès au micro-crédit, réduit la
problématique sur l'insécurité alimentaire dans les
ménages bénéficiaires car les femmes réalisent soit
1$ ou 1,5$ d'intérêt qu'elles affectent à l'alimentation.
Néanmoins, ni avant le micro-crédit, ni après, aucun
ménage ne manque 4 fois/jour.
Tableau n°21: Renseignement sur les
dépenses mensuelles en dollars
Coût en dollars $
|
Dépenses mensuelles avant le
micro-crédit
|
Dépenses mensuelles après le
micro-crédit
|
Alimentation
|
Habillement
|
Hygiène
|
Transport et communication
|
Culture et loisirs
|
Enseignement
|
Divers
|
Total
|
%
|
Alimentation
|
Habillement
|
Hygiène
|
Transport et communication
|
Culture et loisirs
|
Enseignement
|
Divers
|
Total
|
%
|
0 à 30$
|
21
|
2
|
89
|
76
|
10
|
39
|
0
|
237
|
46,65
|
16
|
4
|
89
|
68
|
11
|
64
|
0
|
252
|
48
|
31 à 50$
|
58
|
6
|
22
|
42
|
0
|
61
|
0
|
189
|
37,20
|
64
|
8
|
22
|
47
|
0
|
52
|
0
|
193
|
36,76
|
51 à 100$
|
37
|
8
|
9
|
2
|
0
|
12
|
0
|
68
|
13,38
|
35
|
10
|
9
|
5
|
0
|
4
|
0
|
63
|
12
|
101 et Plus $
|
4
|
10
|
0
|
0
|
0
|
8
|
0
|
14
|
2,75
|
5
|
12
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
17
|
3,23
|
Total
|
|
26
|
120
|
120
|
10
|
120
|
0
|
508
|
100
|
120
|
34
|
120
|
120
|
11
|
120
|
0
|
525
|
100
|
%
|
23,6
|
5,11
|
23,61
|
1
|
?968
|
23,62
|
0
|
100
|
19,04
|
23,62
|
6,47
|
23,62
|
23,62
|
2,095
|
23,62
|
0
|
100
|
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau
montre,la majorité de dépenses sont réalisées en
faveur de l'alimentation, de l'hygiène et de l'enseignement. On se rend
compte que pour l'alimentation la majorité est comprise entre 0 et 100$.
Sur 120 ménages, 21 c'est-à-dire 17,5% ont une dépense
alimentaire compris entre 0 et 30$/mois. Donc 1$ par jours, ce qui
témoigne une forte pauvreté ; 48,33% ayant une
dépense alimentaire entre 31 et 50$ et 37 ménages entre 51 et
100$/mois.
Au vu de ce tableau, nous estimons que les ménages
bénéficiaires de micro-crédits affectent leurs
intérêts aux dépenses d'aliments, hygiènes et
scolarisation des enfants la formation d'épargne est faible, il
s'avère difficile pour eux de quitter le secteur informel vers le formel
car les investissements sont à caractère social. Nous voyons que
les ménages ayant des faibles revenus ont pu scolarisé leurs
enfants, mais les gens ont augmenté leur dépense de transport et
communication soit en s'achetant un appareil de communication en
réduisant le nombre de Km fait par pieds.
Tableau n°21 : Renseignement sur les biens
acquis grâce aux micro-crédits
|
|
Biens acquis des micro-crédits
|
|
|
|
Habits
|
Radio
|
Parcelles
|
Souliers
|
Assiettes
|
Bijoux
|
Chaînettes
|
Montres
|
Téléphones
|
Autres
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Effectif
|
89
|
31
|
15
|
7
|
2
|
12
|
20
|
10
|
5
|
8
|
6
|
4
|
89
|
%
|
74,16
|
25,83
|
12,5
|
5,83
|
1,66
|
10
|
16,66
|
8,33
|
4,16
|
6,66
|
5
|
3,33
|
74,16
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau nous
montre que 74,16% des ménages ont acquis quelques biens grâce au
micro-crédit contre 25,83%. Il convient de savoir que cette
réussite est due aux apports dont des ménages disposent à
savoir : un capital social, une connaissance, de techniques un capital
financier qui renforce le crédit mais le manque de la vision
éparge-investssement s'avère un danger en économie dont
ils doivent corriger.
Cependant, les surplus des affaires permettent 12,5% des
ménages accéder aux habits 16,66% ont acheté des
assiettes ; 10% les souliers 5,83% ; Radio 6,6% des montres, 5% ont
acheté des téléphones ; 4,6% des chaînettes
8,33% des bijoux 1,66% des parcelles.
Ensuite, nous pouvons déduire que les
micro-crédits ont apporté un changement dans leurs habillements,
les radios qui les ont facilité d'avoir accès à
l'information qui contribue à leur formation et informations diverses.
Cependant, 16,6% de nos enquêtés ont vu leur
nombre d'assiettes augmenter 1,66% des ménages ont acheté les
parcelles grâce en détournant la mission du crédit d'en
payer par d'autres sources. Les ménages ayant un crédit
supérieur à 500$ et ayant un capital propre avant l'accès
du micro-crédit créent des micro-entreprises privées et
effectuant des voyages vers Kampala et vendeurs des habits qui parviennent
à réaliser un intérêt suffisant leur permettant
d'acheter les parcelles et plusieurs biens et opèrent un changement dans
leur ménage sur ces différents éléments.
Tableau n°22 : Renseignement sur
l'ancienneté dans l'activité
|
Activités antérieures
|
Ancienneté dans cette
activité
|
|
Rien
|
Petit commerce
|
v. assiettes
|
V. souliers
|
V. boissons
|
V. habits
|
V. Médicaments
|
V. du sel
|
V. Farine
|
V. Poissons
|
Total
|
0 à 6 mois
|
2 à 3 ans
|
4 à 6 ans
|
4 à 6 ans
|
7 et plus
|
Total
|
Effectif
|
21
|
34
|
12
|
12
|
15
|
6
|
3
|
2
|
8
|
7
|
120
|
13
|
20
|
24
|
36
|
27
|
120
|
%
|
17,5
|
28,33
|
10
|
10
|
12,5
|
5
|
2,5
|
1,66
|
6,66
|
5,83
|
100
|
10,83
|
16,66
|
20
|
30
|
22,5
|
100
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Nous constatons
que les bénéficiaires de micro-crédits sont pleinement
engagés dans le secteur informel, peu d'entre-eux ont
créé une micro-entreprise engageant plus de trois personnes soit
les vendeurs de boissons qui utilisent leurs familiers dans les affaires. Ce
tableau nous montre que 28,33% de ces ménages exercent le petit commerce
d'aliments. Ce secteur renferme une grande majorité de nos
enquêtés, chose qui témoigne que leur capacité a
créé un micro-entreprise et rare car ayant un capital propre de
démarrage modique, plus les charges sociales élevées,
presque tout le bénéfice qu'ils réalisent est
orienté vers la satisfaction de ses besoins. Ils sont suivis à
17,5% par les ménages vendent les divers et 10% pour les vendeurs des
assiettes et souliers ; 12,5%. Ceux qui vendent des boissons et ces
ménages mettent la vente de la viande de chèvre ou autre pour
faciliter leurs activités. Ils peuvent avoir en moyenne 3 à 5
agents dont 70% sont des familiers soit impayés ou un salaire modique.
En plus, nous trouvons les vendeurs de farine (6,66%), de poissons (5,83%), des
habits (5%), des médicaments (2,5%) soit en pharmacie ou au
marché de Kadutu et en dernière position, les vendeurs du sel
avec 1,66%.
Ces ménages ont pour atout une bonne ancienneté
dans l'activité, chose qui les procure des stratégies de faire
aux contraintes soit du marché ou de l'environnement économique,
30% de ces ménages ont une ancienneté de 4 à 6 ans de
l'activité chose qui témoigne une formation, une
expérience et un entreprenariat pour les permettre d'initier les
autres ; 22,5% ont une expérience ou ancienneté de plus de 7
ans ; 20% initié 2 à 3 ans et 16,66% entre 6 mois et 1 an
et 10,33% entre 0 et 6 mois. Ceci ne veut pas dire que ces ménages ont
seulement exercé la seule activité depuis son entrée dans
le secteur informel.
Parmi eux, d'autres exercent une activité importante
mais tombant en faillite par les pillages de 2004 avec Laurent NKUNDA et Jules
MUBEBUTSI.
III.1.5.2. Renseignements sur la
famille
Tableau n° 24: Renseignement sur la taille de
ménage et la scolarisation des enfants
|
Taille des ménages
|
Total
|
Scolarisation des enfants avant le
micro-crédit
|
Scolarisation des enfants après le
micro-crédit
|
0-2
|
3-5
|
6 e plus
|
1-2
|
3-5
|
6 et plus
|
1-2
|
3-5
|
6 et plus
|
Effectif
|
5
|
49
|
66
|
120
|
10
|
63
|
47
|
08
|
70
|
42
|
%
|
4,16
|
40,83
|
55
|
100
|
8,33
|
52,5
|
39,16
|
6,66
|
58,33
|
35
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau nous
montre que les ménages bénéficiaires des
micro-crédits pour 3 MF, 55% ont une taille de 6 et plus, 40,83% entre 3
et 5 et 4,16% entre 0 et 2. Nous pouvons dire la taille du ménage va
dans la même direction que l'augmentation de dépenses sociales
liées à l'alimentation, scolarisation, logement et autres dont
les soins médicaux. En voyant que plus l'on a beaucoup d'enfants, plus
on a une charge sociale grande, plus on investi moins.
Nous voyons que l'accès aux micro-crédits a
apporté un changement sur le niveau de scolarité dans les
ménages vu que le taux de scolarité des enfants 1 à 2 est
passé de 8,33 à 6,66% chose qui témoigne une
réduction de 1,67% et celle de 3 à 5 est passé 52,5
à 58,33% qui témoigne l'augmentation et celle de 6 et plus est
passée de 47 à 42 soit une réduction de 5%.
Pour certains, ils ont vu leurs enfants terminer soit le
niveau de graduat, soit la licence ou d'autres dans le cycle de métiers
ce qui témoigne cette réduction de 5%, mais aussi l'augmentation
dans la tranche de 3-5 enfants le témoigne par les capacités
acquises par les ménages grâce aux micro-crédits à
scolariser plus de 3 enfants malgré l'état de chômage ou
d'impaiement du mari. Ceci témoigne le renforcement du capital des
ménages sur le plan investissement humain car souvent l'impact est plus
social qu'économique.
Tableau n°25: Renseignement sur le chiffre
d'affaires
Chiffre d'affaires
|
0 à 100$
|
101 à 300$
|
301 à 500$
|
501 à 700$
|
701 à 1000$
|
1000$ et plus
|
Total
|
Effectif
|
16
|
29
|
41
|
12
|
1
|
03
|
120
|
%
|
13 ?33
|
24,166
|
34,166
|
10
|
0,83
|
2,5
|
100
|
Source : Nos investigations
Commentaire : A travers ce
tableau, 34,166% de ces ménages ont un chiffre d'affaire entre 301 et
500$, 24,16% entre 101 et 300$ et 13,33% entre 0 et 100$, 10% entre 501 et
700$, 0,83% entre 701 et 1000$ et 2,5% entre 1001$ et plus. Dans ce chiffre
d'affaire, le crédit représente pour certains plus 60% et cela
diminue mensuellement car ils doivent rembourser ce crédit. Mais vu
l'instabilité du chiffre d'affaire, cela est à la base du manque
d'investissement dans les actions durables qui peuvent procurer les
intérêts à log terme. Mais aussi, a part cela, le temps qui
séparait le moment où vous aviez tout remboursé et
l'accès au nouveau crédit pour certaines maisons varie entre 1
à 6 mois et pour d'autres 1 mois à 4 ans cas relevé chez
PLD et cela après avoir donné 2000$.
Cependant, en observant le chiffre d'affaire de ses
ménages avec tous leurs talents, leur possibilité de créer
une micro-entreprise individuelle est faible. Mais en ayant un capital
suffisant, ces derniers se lancèrent dans la création des
micro-entreprises et réussirent.
III.1.5.3. Renseignement sur le
micro-crédit
Tableau n°26: Renseignement sur le crédit
reçu
Montant de crédit reçu
|
0 à 100$
|
101 à 300$
|
301 à 500$
|
501 à 700$
|
701 à 1000$
|
1000$ à plus
|
Effectif
|
10
|
36
|
67
|
6
|
4
|
2
|
%
|
8,33
|
25,83
|
60,83
|
5
|
3,33
|
1,66
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau montre
que le crédit reçu varie entre 0 et plus de 1001$ pour le
ménage enquêtés et dont 60,83% ont un crédit variant
entre 301$ et 500$ , 25,83% ayant le crédit entre 101 et 300$. En
analysant ce crédit par rapport au chiffre d'affaire du tableau
ci-dessus, nous constatons que presque tous les ménages transitent avec
les dettes et leur capital propre est faible. Ceci est l'origine de leur non
émergence. Kabeer 2001 renchérit en disant :
« l'intérêt pour la micro-épargne au-delà
du simple micro-crédit s'est développé lorsque les
praticiens de la micro-finance ont compris que les petits prêts ne sont
pas toujours adaptés aux femmes pauvres ». Malheureusement, vu
la destruction du tissu socio-économique, pour sortir de ce nouvel
esclavagisme économique, les ménages devront développer
plus l'esprit d'épargne que celui de crédit. Les
micro-crédits sont pour la survie.
Tableau n°27: Renseignement sur le taux
d'intérêt et son échéance
|
Taux permettant de réaliser le
bénéfice
|
Non
|
Appréciation de l'échéance du taux
|
|
Oui
|
Non
|
Maladies des enfants
|
Manque de clients
|
Tracasseries et taxes
|
Charge familiale
|
Vol de marchandise
|
Je ne sais pas
|
Total
|
|
Très courte
|
Moyenne
|
Longue
|
S/restante
|
Abstraction
|
Effectif
|
76
|
44
|
7
|
23
|
8
|
1
|
2
|
1
|
44
|
|
36
|
19
|
0
|
48
|
17
|
%
|
63,3
|
36,6
|
5,8
|
19,2
|
6,7
|
0,8
|
1,7
|
0,8
|
36,6
|
|
30
|
15,8
|
0
|
40
|
14,2
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau montre
que 63,3% ont des effets socio et économiques très faibles mais
d'autres sont obligés de vendre les biens familiaux pour payer les en
cas de faillite; et cela est dû: 6,7% disent que les tracasseries
policières et douanières s'avèrent un obstacle, 5,8% les
maladies ; 0,8% sont causés par les charges familiales
élevées et enfin 1,7% par les vols, ...
Mais vu que les micro-crédits pour les ménages
constituent la source importante pour résoudre presque la
majorité des problèmes, vu le manque d'appui par les maris soit
chômeurs, agent de l'Etat impayé ou autres, les ménages se
heurtent aux difficultés de remboursement et pour certains, les sources
de remboursement disparaissent ; se retrouvent bloquer. Après tout,
un prêt se transfert en dette et en cas de disparition d'une source
prévue de financement du remboursement, les pauvres se retrouvent en
situation de crise (Rogaly, 1996 cité par Rebecca M.V et Marck
Schreiner, Op.cit, P.1).
En effet, par rapport à l'échéance de
remboursement qui est liée l'intérêt ;30% disent qu'elle
est courte, 40% disent qu'elle est stressante car chaque fin du mois tu dois
rembourser même si tu n'a pas encore terminé à
écouler la marchandise soit en empruntant ou trouver d'autres
sources ; 15,8% disent qu'elle est moyenne et 14,2% s'abstiennent.
Nous constatons qu'aucune IMF n'a un taux
d'intérêt de moins de 20%/an. Ce taux d'intérêt
élevé constitue aussi un blocage pour les ménages à
pouvoir investir. Or tous les ménages ont la capacité
d'épargne. En revanche, l'épargne offre une flexibilité et
alors que les emprunteurs paient des intérêts, les
épargnants perçoivent des intérêts. De plus, le
choix d'épargner est volontaire, une fois que l'on est endetté,
le remboursement est obligatoire (Rebecca M.V et M. Schreiner, Op.cit,
P.3)
Pour sauver ces ménages, il s'avère important
de sensibiliser vers la formation du capital propre grâce aux
épargnes pour leur autopromotion.
Tableau n°28: Renseignement sur le calcul
d'intérêt et la formation sur la gestion de
micro-crédit
|
A partir des résultats
|
Je ne sais pas
|
Augmentation des achats
|
Je tiens les calculs
|
Enregistrement des ventes journalières
|
Par jour tous les biens vendus
|
Formation sur le micro-crédit
|
Oui
|
Non
|
Effectif
|
37
|
19
|
21
|
6
|
7
|
30
|
120
|
0
|
%
|
30,83
|
15,83
|
17,5
|
5
|
5,83
|
25
|
120
|
0
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau nous
montre que 30,83% de bénéficiaires exerçant les petits
commerces calculent leurs intérêts grâce aux
résultats. Il n'y a pas de mécanisme préétablis
pour en calculer ; 17,5% sachent qu'ils ont bénéficié
Si la marchandise augmente ; 15,83% ne savent pas calculer leurs
intérêts ; 5% tiennent les calculs de manière
journalière et 5,83% enregistrent les ventes journalières et 25%
calculent les intérêts par rapport aux biens vendus.
Cette pratique permettait aux femmes chaque soir de faire les
achats pour nourrir la famille ou subvenir aux besoins du ménage (cas de
maladies, loyer, eau et électricité etc. ...).
En effet, tous les bénéficiaires des
micro-crédits ont bénéficié d'une formation avant
l'accès au crédit. Vu les difficultés que
témoignent ces ménages, ceci est souvent l'apanage de la
confusion entre la poche de ces affaires par les femmes par les femmes et celle
du ménage.
Enfin, nous constatons bien que ses ménages ne savent
pas avec précision comment calculer leurs intérêts dans
leur manière artisanale ils découvrent qu'ils ont perdu ou
bénéficié.
Tableau n°29: Renseignement sur la formation de
l'épargne et le blocage de remboursement
|
Formation d'épargne
|
Oui combien
|
Où
|
Problème bloquant le remboursement
|
Oui
|
Non
|
0 à 30$
|
31 à 50$
|
51 à 100$
|
101$ et plus
|
Maison
|
Ches mon frère
|
COOPEC
|
MECREBU
|
Toux d'intérêt
élevé
|
Coutre durée pour remboursement
|
Manque des clients
|
Charge sociale élevée
|
Faillite dans les commerces
|
Total
|
Effectif
|
37
|
83
|
19
|
9
|
2
|
7
|
29
|
5
|
1
|
2
|
21
|
17
|
24
|
51
|
7
|
120
|
%
|
30,83
|
69,16
|
15,83
|
7,5
|
1,66
|
5,83
|
18,13
|
4,16
|
0,83
|
1,66
|
17,5
|
14,16
|
20
|
42,5
|
5,83
|
100
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau montre
que 30,83% contre 69,16% de ces ménages font l'épargne. Cela
témoigne les visions de ces derniers vers leur auto-prise en charge et
reprennent avec les crédits. Mais ces 69,16% approuvent des
difficultés leurs empêchant de former une épargne
suffisante. Nous constatons que les épargnes varient entre 0 et plus
101$. Mais alors 15,83% ont une épargne entre 0 et 30$; 7,5% entre 31
à 50$, 5,83% plus de 101$ et 1,66% entre 51 et 100$. Nous trouvons que
les épargnes sont les surplus gardés par les ménages
après un soulagement à leurs charges sociales. Ces ménages
ont une vision de constituer un capital avec l'esprit d'investissement.
Cependant, toutes les épargnes sont à 18,13%
gardent dans les maisons, ce qui constitue un risque de les dépenser
facilement. Pour renchérir, l'agent liquidé et gardé
à la maison est plus facile à « à
retirer » et à dépenser que s'il est à la Banque
(Beverly, Moore et M. Schreiner, 2003). Cette épargne toujours en risque
vu les demandes familiales et autres, c'est pourquoi pour préserver leur
épargne, les femmes pauvres doivent résister aux demandes des
enfants qui ont besoin de vêtement, les maris qui veulent boire ou jouer,
de la famille et des voisins qui sollicitent des emprunts ou des cadeaux. Ces
pressions à court terme pèsent moins si l'argent n'est pas
visible et hors d'atteinte. De plus, pour une femme pauvre, l'obligation
sociale d'épargner un montant fixe par jour, par semaine ou par mois,
peut contribuer une excuse acceptable pour rejeter ces sollicitations (Rebecca
M.V et M. Schreiner, Op.cit, P.7-8) ; 4,16% chez leurs
frères 0,83% en COOPEC et 1,66% chez MECREBU. Le manque de structure
financière formelle pousser les ménages à garder leurs
argents à domicile, chez les membres de familles avec plus de risque de
perte.
Enfin, on comprend 42,5% de non remboursement de
crédits sont dus aux charges sociales élevées ; 20%
manque de clients 17,5% à cause de taux de faillite. Nous voyons
malgré cela, les ménages ont les capacités de constituer
leur progrès d'épargne moyennent une longue période de
sacrifice.
Tableau n°30: Renseignement sur l'habitation et
la gestion des intérêts
|
Locateur
|
Loyer par mois
|
Origine des frais de loyer
|
Gestion de bénéficies
|
|
Oui
|
Non
|
0 à 10$
|
11 à 20$
|
21 à 50$
|
51 à 100$
|
Total
|
Maris
|
Intérêts
|
Aide familiale
|
Autres
|
Total
|
Construction
|
Nourriture
|
Soins médicaux
|
Articles électroménagers
|
Frais scolaires
|
Total
|
Effectif
|
77
|
43
|
31
|
15
|
24
|
7
|
77
|
56
|
13
|
5
|
3
|
77
|
7
|
49
|
21
|
9
|
34
|
120
|
%
|
64,16
|
35,83
|
25,83
|
12,5
|
20
|
5,83
|
64,16
|
46,6
|
10,83
|
4,16
|
2,5
|
64,16
|
5,03
|
40,83
|
17,5
|
7,5
|
28,33
|
100
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau montre
que 64,16% des ménages sont des locateurs contre 35,83% qui sont
propriétaire de leurs maisons. Les frais de loyer varie entre 0 et 100$
avec 25,83% de ménages payant entre 0 et 10$/mois. A la lecture de ses
frais, nous trouvons que la majorité de ces ménages sont pauvres.
La majorité de ces frais de loyer sont supportées à 46,6%
par les maris dont la majorité étant chômeur ou agent
impayés de l'Etat se lancent dans des petits travaux pour
suppléer à la charge familiale ; 10,83% par les
micro-crédits; 4,16% par les aides familiales soit son enfant, sa soeur,
son frère et 2,5% par autres sources. Nous constatons que les
intérêts réalisés grâce aux
micro-crédits sont dispersés pour répondre à une
multitude des besoins familiaux et c'est pourquoi la vision de créer une
micro-entreprise privée s'avère difficile.
Cependant, comme vu dans les tableaux ci-dessus, la
majorité de l'argent ou bénéfice du secteur informel pour
les ménages est orienté à 40,83% à la nourriture,
à 28,33% aux frais scolaires, à 17,5% aux soins médicaux,
à 5,83% à la construction soit d'une maison ou la
réhabilitation des maisons et à 7,5% aux articles
électroménagers.
Dans toutes les dépenses, il n'y a pas celle
affectée à la création d'une entreprise car tous les
ménages sont encore dans la situation de pauvreté.
Tableau n° 31: Renseignement sur le
micro-crédit et la sécurité psychosociale
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Manque de paix
|
Crédit insuffisant vu la charge familiale
élevée
|
Parce que j'ai une dette à rembourser chaque fin du
mos
|
Total
|
Effectif
|
63
|
57
|
8
|
33
|
16
|
57
|
%
|
52,5
|
47,5
|
6,66
|
27,5
|
13,33
|
47,5
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Nous constatons
grâce à ce tableau que les micro-crédits assurent une
sécurité psychosociale des bénéficiaires à
52,5% car ces femmes ont aussi de l'estime envers les autres
propriétaires de leur capital mais aussi vu que ce crédit permet
de répondre aux besoins primaires du ménage, les enfants et toute
la famille se sent rassurée du lendemain.
Mais par contre, à 47,5% les ménages disent
non, car 13,33% disent la présence du crédit sous-entend une
dette obligatoire à payer. Mais d'autres disent que le crédit
reçu est insuffisant par rapport aux besoins ou charge familiale;
à 27,5% ont affirmé que cela les ajoute les idées et
deviennent pensifs. c'est pourquoi, beaucoup de ménages utilisent ce
crédit à d'autres fins et pour rembourser sont obligés de
vendre leurs biens et s'appauvrir davantage. C'est ce qu'affirme SINHA et MATIN
cité par Rebecca M.V et M. Schreiner qu'aujourd'hui, des multiples
travaux ont mis en évidence le fait que le bon nombre de crédits,
normalement destinés à financer une activité
entreprenariale, sont en réalité alloués à la
consommation, puis remboursés à partir de sources de revenu
préexistantes.
Ceci s'exprime par le fait que le capital propre de
ménage demandeurs de crédits est soit modique ou inexistant. Mais
nous pouvons conclure que ces crédits soulagent tant soit peu
l'insécurité psychosociale créée par le manque
d'argent dans le foyer.
Tableau n°32: Renseignement sur la vision de
formation du capital propre
|
Oui
|
Non
|
Oui, comment
|
Non, pourquoi ?
|
En gardant une partie de l'intérêt
|
En réduisant les frais d'alimentation
|
Après les études de mes enfants
|
Charge sociale élevée
|
Crédits insuffisants aux besoins
élémentaires
|
Manque de soutien vu les chômages du mari
|
Effectif
|
47
|
73
|
27
|
13
|
7
|
23
|
9
|
41
|
%
|
39,16
|
60,83
|
22,5
|
10,83
|
5,83
|
19,16
|
7,5
|
34,16
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau monter
que 39,16% ont une vision de former leur propre capital contre 60,83% qui n'en
ont pas.
Sur ces 39,16% ayant la vision de constituer un capital 22,5%
gardent une partie de leurs intérêts comme stratégie de
former ce capital, 10,83% procèdent à la réduction de
leurs dépenses d'alimentation et 5,83% pensent qu'après avoir
terminé à faire étudier leurs enfants, ce montant qui
était destiné à cela sera épargné. Mais
d'autres, les 60,83% qui éprouvent les difficultés
d'épargner disent que pour eux 19,16 montrent les charges sociales sont
élevées et cela constitue un facteur les bloquant à
épargner, 7,5% disent les crédits reçus leurs permettent
de satisfaire seulement aux besoins élémentaires et cela ne la
permettait pas de constituer un capital ; 30,16% disent le manque de
soutien du mari s'avère un véritable blocage.
Nous comprendrons que tous les ménages ont la vision
de se constituer une épargne mais les situations sociopolitiques et
macro-économiques ne facilitent pas ces ménages à former
le capital.
Tableau n°33: Renseignement sur les autres
sources de financement
|
Oui
|
Non
|
Oui, lesquelles
|
Non, pourquoi ?
|
Maris
|
Aide familiale
|
Enfants travailleurs
|
Dons de l'Eglise
|
Total
|
Famille pauvre
|
Mari chômeur
|
Je ne sais pas
|
Total
|
Effectif
|
51
|
69
|
17
|
18
|
13
|
3
|
51
|
17
|
39
|
13
|
69
|
%
|
42,5
|
57,5
|
14,16
|
15
|
10,83
|
2,5
|
42,5
|
14,16
|
32,5
|
10,83
|
57,5
|
Source : Nos investigations
Commentaires : Nous constatons
que 42,5% de ménages ont à part les micro-crédits d'autres
sources de financement contre 57,5%. Pour les 42,5% à part les
micro-crédits, 15% obtiennent des fonds par les aides familiales; 10,83%
par leurs enfants travailleurs; 2,5% par les dons des Eglises. Nous
comprendrons que ces aides sont moindres au point qu'elles concourent à
la satisfaction des besoins élémentaires soit d'alimentation,
scolarisation et/ou soins médicaux.
Par contre, 14,16% affirment n'avoir que les
micro-crédits comme la seule source car soit veuve, mari chômeur
et naquit d'une famille pauvre ; 32,5% disent que leurs maris sont des
chômeurs et vu dans le hasard leur contribution financière est
incertaine ; mais 10,83% ne savent pas.
Tableau n°34: Renseignement sur les
comptes
|
Oui
|
Non
|
Oui, quel montant
|
Non, pourquoi ?
|
0 à 50$
|
51 à 100$
|
100$ et plus
|
Manque d'argent
|
Insécurité et instabilité politique
|
montant élevé pour ouvrir un compte
|
Effectif
|
3
|
117
|
0
|
3
|
0
|
77
|
24
|
16
|
%
|
2,5
|
97,5
|
0
|
2,5
|
0
|
64,16
|
20
|
13,33
|
Source : Nos investigations
Commentaire : Ce tableau nous
montre que 2,5% contre 97,5% possèdent des comptes. Il faut comprendre
que c'est 2,5% sont cela qui ont un capital supérieur à 1001$ et
ces derniers exercent les petits commerces avec les trafics soit en Ouganda,
Nairobi et ailleurs. Pour le 2,5%, tous ont un compte entre 51$ et 100$. Ces
comptes sont soit à la COOPEC ou chez MECREBU. Il s'avère
important de souligner que la question sur les comptes est sensible. Mais
alors 64,16% ont dit qu'ils n'ont pas de compte à cause de manque
d'argent à épargner ; 20% pour cause
d'insécurité et 13,33% à cause des conditions pour
l'ouverture d'un compte et son alimentation.
Après cette partie d'analyse et interprétation,
nous passons alors à la proposition des stratégies pour la mise
en place d'une banque sociale de développement pour les ménages.
CHAP. IV : STRATEGIES D'ORIENTATION DES STRUCTURES
DE MICRO-FINANCE POUR LE BIEN-ETRE SOCIO-ECONOMIQUE DES MENAGES DANS LA VILLE
DE BUKAVU
IV.1. MOTIVATION
La situation socio-économique dans les ménages
de la ville de Bukavu s'avère très catastrophique.
L'irresponsabilité de l'Etat affecte plusieurs responsables de
ménages, chômeurs et agent de l'Etat impayés. C'est dans le
cadre soulage la misère de la population que les institutions de
micro-finance ont vu les jours à travers la RDC et en province avec la
vision de lutte contre la pauvreté. Tout en ayant la vision non
lucrative, leurs taux d'intérêt sont toujours supérieurs
à 20%/an. Mais, ces IMF tout en cherchant à lutter contre la
pauvreté en développent d'une autre manière en exploitant
les ménages à cause de leur taux d'intérêt
élevé.
En effet, les micro-crédits ne sont pas une solution
pour lutter contre la pauvreté chez les ménages pauvres, nous
pensons que le crédit social de développement s'avère une
nouvelle vision de lutter contre la pauvreté et cela avec une vision
individualiste car le crédit communautaire appauvrisse en cas d'un non
remboursement d'un membre ; la communauté se concerte pour rembourser sa
dette.
C'est dans ce cadre que nous optons pour la mise sur pieds
d'une Banque sociale de développement pour les ménages avec la
vision de crédit de développement qui va débaucher sur la
création de micro-entreprise privée par les ménages afin
de leur autopromotion et créent de l'emploi aux chômeurs.
IV.2. LA MISE SUR PIED D'UNE BANQUE SOCIALE DE
DEVELOPPEMENT POUR LES MENAGES (B.S.D.M)
Vers les années 1997, e Professeur Mohammad YUNUS
disait que : « Les gens ne sont pas pauvres par bêtise ni
par paresse car ils travaillent toute la journée, accomplissent des
tâches physiques fortes complexes » (52(*)).
Cette réflexion se colle à la
réalité de ménages bénéficiaires de
micro-crédit au Sud-Kivu. Ces acteurs économiques
(ménages) qui ont une expérience forte dans leurs
activités quotidiennes sont souvent bloqués à
réaliser les épargnes à cause des besoins familiaux
dépassant même le chiffre d'affaires dont dispose le
ménage.
Le crédit octroyé étant insignifiant vu
que beaucoup de maris n'ont plus du travail, vu que l'accès à un
nouveau crédit est conditionné par le remboursement de la
totalité du montant octroyé par tous les membres du groupe, cela
constitue un blocage car certains membres insolvables bloquent le processus et
l'on peut même 4 à 6 mois pour accéder à un nouveau
crédit. C'est pourquoi, nous nous marions aux idées de Jean-Bosco
MUCUKIWA et SADIKI BYOMBUKA, qui soutiennent que l'approche documentaire ne
répond pas toujours aux besoins de l'individu qui est
étouffé par la communauté et que, l'approche individuelle
est souhaitable, en raison des évolutions et de l'urgence qu'il y a
à s'attaquer directement de la pauvreté (53(*)).
De ce système de l'octroi de crédit lié
au remboursement collectif, certains ménages se trouvent dans des
situations difficiles durant cette période est, souvent on les demande
de donner leur caution en attendant que les quelques membres des groupes
insolvables régularisés. Ces derniers nous les rangeons dans la
catégorie de ceux dont le Prof. M. YUNUS qualifiait « des
pauvres économiquement actifs » et dont il expliquait leur
pauvreté par le fait que : « les structures
financières existantes n'ont pas pour vocation de les aider à
améliorer leur sort (54(*)).
Enfin, nous projetons la pauvreté de ces
ménages comme étant un manque de moyens financiers pour
l'assurance de leur bien-être et leur promotion ; un problème
de moyens que d'individu. Dans la vision de palier à défis, la
proposition d'une structure financière, une B.S.D.M, paraît
pertinente et indispensable pour, non seulement renforcer les actions des
structures de micro-finance existantes au Sud-Kivu mais pour la promotion en
général. La BSDM axera son approche sur l'assistance
socio-juridico-financière.
IV.3. PRESENTATION ET STRUCTURATION DE LA B.S.D.M
IV.3.1. Présentation de la B.S.D.M
La B.S.D.M est une structure permanente ayant une
personnalité juridique congolaise qui sera installé dans la ville
de Bukavu en RDC, comme d'Ibanda et qui pourra avoir des succursales dans
d'autres provinces aura pour objectif :
· Objectifs globaux
- Sur le plan juridique : Eduquer,
défendre et promouvoir des ménages bénéficiaires
des crédits à travers la ville de Bukavu.
- Sur le plan social : Assurer une
assistance alimentaire annuellement à ces
bénéficiaires.
- Sur le plan économique :
o Appuyer les ménages sur le plan financier ;
o Assurer leur accompagne technique ;
o Contribuer à l'accroissement des revenus des
ménages bénéficiaires de leurs actions.
· Objectifs
spécifiques
- Identifier les ménages bénéficiaires de
micro-crédit ayant la vision individualiste et analyser leurs
préoccupations en matière de micro-finance ;
- Eduquer les ménages sur les droits, le code en
rapport avec le taux d'intérêt et l'entreprenariat ;
- Accorder les crédits aux ménages ;
- Accompagner techniquement les ménages
bénéficiaires pour la promotion des leaders entrepreneurs (vision
de l'entreprenant pour la création des industries
industrialisantes) ;
- Former les ménages sur la gestion des petites et
moyennes entreprises.
Cependant, toutes les couches et tribus des habitants de la
ville de Bukavu seront affectées par les actions de la B.S.D.M, cela
d'une manière indirecte. Les premiers bénéficiaires de la
B.S.D.M sont les ménages bénéficiaires de
micro-crédit avec la vision individualiste d'accès aux
crédits. La B.S.D.M atteint ses objectifs par l'exécution d'une
série d'activités à travers ces différents services
agissant en collaboration et consultance permanente et avec un capital humain
compétent et expérimenté.
IV.3.2. Organisation et fonctionnement de la B.S.D.M
IV.3.2.1. Organisation de la
B.S.D.M
La B.S.D.M est organisée de la manière
suivante :
Assemblée Générale
Conseil d'Administration
Direction
Administrateur Financier
Secrétaire/Caissier
Service Education
Formation
Service d'appui socio-juridique
Services d'Epargne et Crédit
Service Technique en Entreprenariat et d'accompagnement
Agents des crédits
Sentinelle
Huissier
Chauffeur
Source : Notre imagination/conception
IV.3.2.2. Fonctionnement de la
B.S.D.M
a) Assemblée Générale
Elle est constituée des ménages
bénéficiaires, les partenaires, le service technique
d'entreprenariat et d'accompagnement. Elle est l'organe suprême qui
réuni tous les membres de la Banque, elle siège une fois l'an en
Assemblée Générale ordinaire et chaque fois que les cas
urgent s'imposent et sur demande du ¾ des membres en assemblée
générale extra-ordinaire. Elle a comme rôle :
· De concevoir les politiques générales de
la Banque et d'orienter ses stratégies d'action ;
· Contrôler, évaluer les actions de la
Banque ;
· Examiner le rapport du C.A, le bilan, les comptes pour
leur approbation ;
· Organiser les élections des membres du C.A et
leur révocation ;
· Examiner les adhésions et/ou les sorties des
membres ;
· Convoquer et organiser les réunions par le biais
de son président ;
· Examiner et approuver l'ouverture des succursales.
b) Conseil d'Administration
Il découle de l'Assemblée
Générale. Il est l'organe qui exécute les décisions
de l'A.G et suit de plus prêt les actions de la Banque. Il se
réunit trimestriellement et aura un effectif de 8 personnes dont le
président, son Vice-président, le rapporteur, 5 conseillers dans
tous les domaines d'actions de la Banque.
c) La Direction
C'est l'organe d'exécution de la Banque avec un
Directeur nommé ou engagé par le C.A. C'est un fonctionnaire dont
la durée du mandat dépend du C.A. Il est le chef de
l'exécutif de la Banque ; c'est lui qui assure la coordination et
la supervision tous les services de la Banque en vue de l'atteinte des
objectifs. Il représente la Banque aux tiers et assure la
légalité de la Banque.
d) Administrateur financier
Il est chargé de toutes les questions administratives
et financières de la Banque. Il assure la gestion financière de
la Banque et ainsi que la tenue de la comptabilité.
e) Le secrétaire/caissier
Il assure le secrétariat des réunions, classe
les correspondances et en rédige les réponses sur proposition de
la Direction.
Il exécute certaines opérations
financières et assure la prévision de services en fourniture de
bureau sur ordonnance de la Direction.
f) Service d'éducation-formation
Partant de nos résultats d'enquête sur terrain
auprès des ménages bénéficiaires de
micro-crédit et ainsi qu'avec la vision de la B.S.D.M, nous avons
trouvé que la majorité avait fait les études primaires,
connaissant souvent calculer et compter l'argent mais ne sachant pas comment
dégager les dépenses, les bénéfices, pertes, tenir
les documents de gestion d'affaires. Il assure leur éducation-formation
en écriture pour certains, langues, et pour la gestion financière
des affaires ; car le développement est possible à condition
que les moyens, les compétences de la communauté ou individu.
C'est pourquoi et il faut former les ménages.
g) Service socio-juridique
Ce service assurera l'appui social aux ménages membres
et un accompagnement juridique des ménages dans les actions avec les
tiers. Il exercera des assistances produites devant les instances juridiques
aux profits des ménages avec les tiers mais aussi entre la B.S.D.M et
ces bénéficiaires.
h) Service d'Epargne-crédit
Selon le professeur Muhammad YUNUS considérait le
micro-crédit comme le seul moyen pour éradiquer la
pauvreté et atteindre ainsi l'amélioration des conditions
socio-économiques (55(*)). Nous trouvons que cette réalité ne se
greffe plus aux conditions actuelles de pauvreté criante dans laquelle
se trouve les ménages dans la ville de Bukavu ; car souvent ces
micro-crédits ne répondent plus même aux besoins
élémentaires pour un bon développement
socio-économique durable. C'est pourquoi nous estimons que la B.S.D.M
accordera des crédits pour le développement. Ce service sera
chargé les ménages à réaliser les épargnes
à travers leurs actions pour devenir propriétaire des capitaux et
créer des industries ou des petites et moyennes entreprises ; aussi
de l'octroi de ces crédits aux ménages. Il sera
épaulé dans le recouvrement par les agents de crédit.
i) Service technique d'entreprenariat et
accompagnement
Il s'agit des encadreurs des ménages en appui conseil.
Il assure l'accompagnement des ménages dans leurs actions et
répond aux préoccupations de ces ménages pour une bonne
orientation de leurs actions. Il donne leurs appuis conseils aux
ménages, fait les études de faisabilité des actions d'un
ménage bénéficiaire et cela à la demande du
ménage.
i) La sentinelle, huissier et chauffeur
La sentinelle veille à la sécurité de la
Banque la nuit. Le huissier assure la propreté de la Banque tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Et enfin, le chauffeur, il permet les déplacements des
membres de la Banque afin de répondre aux exigences du travail.
IV.4. STRATEGIES D'INTERVENTION DE LA B.S.D.M
C'est à travers les services
d'éducation-formation, d'appui socio-juridique,
d'épargne-crédit et technique d'entreprenariat et/ou
d'accompagnement que la B.S.D.M matérialisera ces actions et ces
objectifs. Chaque service adoptera des stratégies d'intervention qui
seront complémentaires à d'autres services.
IV.4.1. Service d'éducation-formation
L'on se rappelle que lors de nos enquêtes, la
majorité de nos enquêtés n'avait fait que l'école
primaire et savaient plus les calculs et comptage d'argent, or nous savons que
« le développement est un processus de transformation sociale,
économique, politique et culturelle dans une société
donnée, fruit des efforts d'entrepris par tous les dépositaires
d'enjeux internes et externes dans le but d'améliorer durablement les
conditions de vie de population ». Cela sous entend que le
développement requiert la création d'un capital humain et social
et la présence des principaux facteurs de production nécessaire
à une croissance économique large qui constitue la base d'une
réduction de la pauvreté (C.T. POSHO KILICHO, Education des
adultes, cours, ISDR/Bukavu, 2006-2007). Au vu de tout cela, nous sommes
convaincus que l'éducation et la formation s'avèrent
indispensable car vaut mieux une goutte du savoir qu'une mère de
richesse disait SENEQUE.
C'est autant d'informations déduites de nos
résultats d'enquêtes et la nouvelle vision de nos actions qui ont
motivé le choix des stratégies d'interventions de ce service. Il
exercera par l'entreprise de la B.S.D.M réalisera les activités
suivantes :
- Formation sur la gestion financière et la
législation des affaires ;
- Voyage d'échange avec les femmes entrepreneuses de
l'Afrique occidentale et partage d'expérience ;
- Formation sur la langue française et
anglaise ;
- Formation sur le leadership et les notions de base pour la
création d'une petite et moyenne entreprise ;
- Formation sur la recherche de financement et les notions sur
le partenariat ;
- Formation sur la comptabilité
élémentaire et contrôle de gestion ;
- Formation sur les notions de base sur la planification et le
suivi ;
- Organiser des foires à Bukavu pour permettre les
échanges d'expériences ou journée d'exposition ou
portée ouverte ;
- Formation sur le management.
Enfin, ces actions stratégiques visent non seulement
à fournir aux ménages le goût du risque et renforcer leurs
capacités des futurs gestionnaires des entreprises, de coïncider
leurs connaissances théoriques à celles pratiques.
IV.4.2. Service d'appui socio-juridique
Lors de nos enquêtes et entretiens avec certains agents
de maisons de micro-finance, nous avons remarqué que les
bénéficiaires de micro-finance ne connaissent pas leurs droits,
leurs devoirs et aussi les textes juridiques en rapport avec le contrat de
crédit qu'il signe, aussi les procédures pour recouvrer leurs
dettes et autres auprès des tiers. A part cela, nous avons
constaté que les ménages bénéficiaires de
crédits sont en majorité vulnérables, c'est
pourquoi ; sur le plan social, BSDM accordera 2 fois l'an 100Kgs
d'aliments à ses bénéficiaires pour assurer un appui
social à leur ratio alimentaire.
D'autres bénéficiaires de micro-crédit,
affecte le crédit soit aux frais scolaires des enfants ou à
autres choses ce qui constitue un véritable blocage car la restitution
de cet argent s'avère difficile car il faut d'autres soutiens familiaux
ou prendre des crédits ailleurs.
Le service socio-juridique réalisera les actions
suivantes :
- Concevoir des modèles des contrats de
crédit ;
- Préparer et former les ménages
bénéficiaires du micro-crédit sur les notions
générales des droits ;
- Assister les ménages sur le plan juridique dans leurs
relations avec leurs tiers ;
- Faciliter une bonne collaboration entre les nouveaux
entrepreneurs et gestionnaires des nouvelles entreprises et leurs partenaires
ou collaborateurs ;
- Assister les ménages dans l'élaboration de
contrat de travail avec ces agents dont ils vont engager dans leurs
unités de production ;
- Assister les ménages devant les instances juridiques.
IV.4.3. Service d'Epargne-crédit
La grande majorité des ménages
bénéficiaires de micro-crédit ont des maris soit agent de
l'Etat ou soit chômeurs. Les femmes sont obligées de nourrir
à 70% les ménages et ayant comme la source principale de
financement le micro-crédit. Mais alors, vu que les micro-crédits
auxquels ils accèdent ne dépassent pas pour la majorité
1000$, vu la taille moyenne des ménages de 7 individus, ces
ménages se retrouvent étouffés par les besoins en argent
pour remplir les devoirs élémentaires familiaux et investir soit
50 à 60% du crédit obtenu et avec une échéance du
remboursement comprise entre 4 à 8 mois.
C'est pourquoi, ce service sensibilisera les ménages
à avoir la vision de sacrifice pour l'investissement et la constitution
de l'épargne.
Ensuite, vu que le secteur informel génère
« 80% de l'ensemble des activités du point de vue de nombre
des personnes occupées » alors que le secteur formel n'en
utilise que 20% environ, ... Cependant, la majorité de la main d'oeuvre
opérant dans le secteur informel est composé des femmes alors
toute stratégie économique doit placer en son centre
l'encadrement et la promotion des micro-entreprises informelles »
(56(*)).
Cependant, nous estimons que les ménages doivent
quitter les entreprises informelles vers les entreprises formelles. Le service
d'épargne et crédit réalisera les actions suivantes :
- Identifier les ménages économiquement actifs
et crédits et initiateur d'une entreprise informelle ;
- Organiser et encadrer ces ménages par les agents
experts du service d'épargne et crédit afin de mener des
études sur la faisabilité des entreprises dont ils veulent
créer et leur efficacité efficience ;
- Stimuler les épargnes au compte des ménages
pour l'auto-appropriation de l'entreprise ;
- Renforcer les capacités sur la
nécessité du crédit individuel de
développement ;
- Octroyer des crédits d'une manière progressive
et continuelle aux ménages et en veillant sur la garantie solidaire
individuelle ;
- Assurer le suivi-conseil des ménages.
IV.4.4. Service Technique d'Accompagnement et/ou
d'entreprenariat
Ce service est constitué des experts en
développement et en économie locale, leur rôle est
motivé par le fait, lors de nos enquêtes, plusieurs
bénéficiaires nous ont témoigné la plupart de cas
de leurs échecs sont dus au manque d'accompagnement dans les choix de
leurs actions.
Vu aussi la crainte pour beaucoup de ménages de
créer une entreprise formelle à cause des craintes taxes,
tracasseries policières et douanières, ce service leur servira
comme bureau d'étude et d'appui conseil dans leurs actions.
Il se chargera des réalisations suivantes :
- Apporter les conseils et les orientations aux ménages
dans leurs processus de création d'entreprise ;
- Réaliser les études et les expertises au
profit des ménages ;
- Assurer les activités d'audit externe aux
ménages pour leur permettre de se rassurer de la bonne gestion et la
productivité de leurs actions.
IV.4.5. Analyse des stratégies des
crédits
Cette analyse des stratégies des crédits
s'oriente dans le sens d'étudier une formule pour financer les
ménages économiques actifs et entrepreneurs à partir des
crédits individuels de développement à un groupe de 50
ménages. Il s'agit d'une approche individuelle car nous soutenons plus
Monsieur le Prof. Bosco MUCUKIWA et SADIKI BYOMBUKA qui soutiennent que
l'approche communautaire ne répond pas toujours aux besoins de
l'individu qui est étouffé par la communauté et que,
l'approche individuelle est souhaitable, en raison des évolutions et de
l'urgence qu'il y a à s'attaquer directement à la pauvreté
(57(*)).
Cette idée se renforce par le cas de non remboursement
d'une personne dans un groupe bloque tous les autres membres d'avoir
accès aux crédits. Ces collègues sont obligés soit
de perdre plusieurs heures, jours à sa recherche ou pour son
recouvrement. Pendant tout ce temps, il y a un grand manque à gagner
pour les autres ménages.
Ainsi, l'octroi des crédits se fera d'une
manière individuelle et cela après que le service technique
d'accompagnement et/ou d'entreprenariat ayant donné son avis.
Mais à part les intérêts sur les
crédits, chaque ménage doit épargner 100$/mois.
La vision est que chaque individu puisse réaliser une
épargne de 600$ ; ce qui donnera une épargne de 30.000$ pour
50 ménages ; après un suivi et encadrement de 6 mois de ces
ménages par la B.S.D.M. Cela étant, comme nous avons un groupe de
170 ménages :
· Chaque ménage bénéficiera d'un
crédit de 6.000$ ;
· L'échéance de remboursement est de 6
mois ;
· La périodicité de remboursement est
mensuelle (1mois), mais il se réalisera au pourcentage de 10% de montant
de crédit reçu et avec un taux d'intérêt de
2%/an ;
· Pour le 1er mois : 10% =
Les ménages rembourseront 600$/mois et après 10
mois tous les ménages auront remboursé 6.000$ US.
Comme le taux d'intérêt est fixé à
2% sur toute la période de remboursement :
C'est-à-dire durant les 6 mois, on donnera 20$ x 6 mois = 120$.
Les opérations d'octroi de crédits seront
enregistrées sur les fiches.
Le remboursement se fera de la manière suivante :
· Pour le 1er et 2e mois 10% du
montant octroyé :
· Pour le 3e et 4e mois 20% du
montant octroyé :
· Pour le 5e et 6e mois 20% du
montant octroyé : 1200$. L'épargne mensuelle obligatoire est
de 100$/mois.
Tableau n°35: Fiche de crédit de
développement
Ménage/Tour
|
Libellé
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
Total
|
50 ménages
|
Principal
|
30.000
|
600
|
600
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
|
|
|
|
|
0
|
Intérêt
|
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
|
|
|
|
|
120
|
Epargne
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
|
|
|
|
600
|
6 ménages
|
Principal
|
|
30.000+6.000
|
600
|
600
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
|
|
|
|
0
|
Intérêt
|
|
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
|
|
|
|
120
|
Epargne
|
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
|
|
|
600
|
12 ménages
|
Principal
|
|
|
72.000
|
600
|
600
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
|
|
|
0
|
Intérêt
|
|
|
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
|
|
|
120
|
Epargne
|
|
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
|
|
600
|
23 ménages
|
Principal
|
|
|
|
138.000
|
600
|
600
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
|
|
0
|
Intérêt
|
|
|
|
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
|
|
120
|
Epargne
|
|
|
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
|
600
|
34 ménages
|
Principal
|
|
|
|
|
204.000
|
600
|
600
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
|
0
|
Intérêt
|
-
|
|
|
|
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
|
120
|
Epargne
|
-
|
|
|
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
600
|
45 ménages
|
Principal
|
|
|
|
|
|
270.000
|
600
|
600
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
1.200
|
0
|
Intérêt
|
|
|
|
|
|
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
120
|
Epargne
|
|
|
|
|
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
600
|
Sortie caisse
|
Principal
|
6.000
|
5.880
|
5.760
|
5.640
|
5.520
|
5.400
|
5.280
|
|
|
|
|
|
|
Intérêt
|
-
|
20
|
40
|
60
|
80
|
100
|
120
|
|
|
|
|
|
|
Epargne
|
-
|
100
|
200
|
300
|
400
|
500
|
600
|
|
|
|
|
|
|
Source : Notre conception
Commentaire : Ce tableau montre
que l'impaiement de certains bloquerait les prédécesseurs avec la
politique de réinvestissement de toutes les entrées. La BSDM
lance 300.000$ montant de crédit à octroyer et c'est le
remboursement qui finance les nouveaux ménages
bénéficiaires des crédits.
IV.6. RESSOURCES NECESSAIRES POUR LE FONCTIONNEMENT DE
LA B.S.D.M
IV.6.1. Ressources humaines
La structure organisationnelle de la B.S.D.M est
double : associative et celle d'entreprise. Elle tire de l'association le
sommet stratégique dont l'A.G et C.A. Ces deux structures sont non
permanentes mais permettant de définir les politiques et
stratégies d'actions de la B.S.D.M.
Sa structure d'entreprise est celle qui est permanente qui
assure la gestion quotidienne de la B.S.D.M. Cette structure renferme des
techniciens qui sont les agents fonctionnaires quotidiens de la B.S.D.M. on y
trouve les compétences suivantes :
- La Direction : Licencié en Planification
Régionale ou licencié en Economie ;
- Administration et Finance : Licencié en Economie
ou Gestion financière ;
- Secrétaire/caissier : Gradué en
Informatique et Gestion des Entreprises ;
- Service d'Education-formation : Licencié en
Psycho-pédagogie avec une bonne expérience sur terrain ;
- Service d'appui socio-juridique : Licencié en
Droit et un Gradué en Science Sociale ;
- Service d'Epargne-crédit : Licencié en
Gestion Financière ou en Economie ; 3 TDR (A1) ;
- Service Technique en Entreprenariat et accompagnement :
Licencié en Gestion avec une bonne expérience en AGR ; 2
gradués en Gestion des Entreprises ;
- Une sentinelle et un huissier.
IV.6.2. Ressources
matérielles
La B.S.D.M a besoin de ce qui suit pour
assurer son bon fonctionnement :
- Un bâtiment à 7 pièces ;
- 7 ordinateurs et 3 imprimantes + Scanner ;
- Des mobiliers ;
- Les fournitures de bureau
IV.6.3. Ressources
financières
La lutte contre la pauvreté et
l'installation des structures financières étant parmi les
priorités du gouvernement de la 3e République et
rentra dans les 5 chantiers du Chef de l'Etat, un tel programme devrait
être financé par lui.
Le montant de démarrage de ce programme semble
être collosale, mais disons que son bon fonctionnement annuel, la BSDM
aura besoin de 380.000$ pour assurer ses actions en faveur des ménages.
Cette somme pourra être répartie comme
suit :
- 15,78% soit 60.000$ pour le salaire du personnel ;
- 5,3% soit 20.000$ pour assurer le fonctionnement
annuel ;
- 78,94% soit 300.000$ pour les opérations de
crédit de développement à 170 ménages capables de
créer des micro-entreprises privées et créer de l'emploi
aux chômeurs. Pour le premier tour nous donnerons d'abord à 50
ménages et puis les autres après.
CONCLUSION
Nous voici à la fin de cette étude qui a
été axée sur les micro-crédits et le
bien-être socio-économique des ménages de la ville de
Bukavu. Le ménage étant la base de l'économie, il serait
vain de parler du développement socio-économique sans observer
ses effets sur l'un de ses acteurs qui le ménage à travers
indicateurs, ce revenu, scolarité, alimentation et autres.
La crise qu'a connu le pays depuis les années 70,
l'échec des programmes de stabilisation et d'ajustement structurel des
années 80, les pillages, ainsi que les guerres de 1996 et 1998, le
déplacement massif de la population rurale vers les centres urbains, ont
modifié la physionomie de la pauvreté urbaine.
Vu le niveau de la pauvreté croissante et criante, le
chômage, la non scolarisation des enfants, l'impaiement des agents de
l'Etat, ... les ménages se sont lancés dans le secteur informel
avec des capitaux modiques qui furent renforcés par les
micro-crédits octroyés par les IMF à travers la ville de
Bukavu pour l'amélioration des conditions socio-économiques de
ménages et lutter contre la pauvreté. C'est cette pauvreté
et manque de source de financement qui a poussé plusieurs ménages
du Sud-Kivu d'adhérer au système de micro-crédit. Tout en
étant une piste de sauvetage pour les ménages et avec le souhait
de leur émergence, les micro-crédits n'assurent que la survie et
non l'émergence des ménages vers la création des
micro-entreprises privées mais à l'exploitation et
l'appauvrissement des certains ménages.
C'est au vu de cette problématique que cette
étude, nous avons décelé les difficultés à
l'émergence des ménages bénéficiaires des
micro-crédits des 3 institutions de micro-finance dont PLD, PAIDEK et
APEF; et vérifié nos hypothèses :
- Les ménages bénéficiaires des
micro-crédits ont-ils amélioré leur situation
socio-économique et constituent-ils d'épargne pour leur
auto-prise en charge.
- Les méfaits des micro-crédits communautaires,
les conditions socio-politiques et le taux d'intérêts
mensuellement fixé par les IMF seraient à la base de non
émergence ou accroissement du niveau économique de ces
ménages ; mais par une approche de crédit individuel de
développement ; ses ménages pourraient accroître leur
revenu à travers l'entreprenariat ayant une vision de création
des micro-entreprises individuelles.
Grâce à une approche méthodologique
basée sur les méthodes analytiques, descriptives, Rond-de-cuir et
les techniques documentaires, l'échantillonnage, l'interview avec guide
d'entretien, l'observation participative ; nous sommes arrivés aux
résultats suivants :
- Les ménages bénéficiaires des
micro-crédits chez PLD, PAIDEK et APEF dans la ville de Bukavu aspirent
au bien-être étant donné que 30,83% du groupe
enquêté fait des épargnes, malgré tout, dans la
vision d'ouvrir des comptes soit à la Banque ou à la COOPEC dans
la vision de créer les micro-entreprises privées est cela
à 2,5%.
- Les ménages bénéficiaires des
micro-crédits à travers PLD, PAIDEK et APEF dans la ville de
Bukavu sont exploités à cause du taux d'intérêt
variant entre 20,04%/an à 46%/an. Pure encore, les cautions que nos
enquêtés donnent aux IMF ne génèrent pas
d'intérêt alors que cet argent est utilisé par l'IMF et
à cela les charges sociales élevées, mais seulement 63,3%
de nos enquêtés réalisent des bénéfices qui
sont consommés pour l'alimentation, la scolarisation des enfants, les
loyers, les habits et autres dépenses familiales et en plus la
majorité des ménages enquêtés dont 34,166% ont un
chiffre d'affaire entre 301 et 500$ et 60,83% reçoivent un
micro-crédit entre 301 et 500$. C'est ainsi que plus de la moitié
du crédit reçu est désorienté vers d'autres
finalités par rapport à son but.
Etant donné que les ménages
bénéficiaires de micro-crédits dans les IMF (PLD, PAIDEK
et APEF) ne se rendent pas compte qu'ils sont exploités à travers
le taux d'intérêt variant entre 20,04 à 46%/an, nous sommes
convaincus que cela est dû par le fait que 52,5% de nos
enquêtés sont analphabètes, 35,83% ayant fait les
études primaires et le simple calcul de taux d'intérêts
cumulé par l'an qu'ils payent demeurer difficile. Et nous sommes
conscients qu'ils seront prêts à obtempérer aux mesures de
renforcement de leur bien-être socio-économique. C'est dans ce
cadre que l'opérationnalisation de la BSDM tentera d'intervenir par
l'approche d'assistance sociale renforcée par les crédits
individuels de développement rotatif avec un taux d'intérêt
payable annuellement avec sa répartition sur le mois.
Nos hypothèses étant vérifiées et
avec la BSDM nous souhaitons prouver au vu du monde scientifique et acteurs des
micro-finances que les ménages bénéficiaires des
micro-crédits possèdent des atouts nécessaires pour
créer dans l'avenir leurs propres micro-entreprises privées et
donner de l'emploi aux chômeurs et renforcaient leurs actions de
développement socio-économique tant local que
régional ; une fois tiré de cette labyrinthe qui les
enfermait.
Enfin, nous pensons et nous sommes convaincu avoir
apporté un plus dans la connaissance socio-économique des
ménages bénéficiaires des micro-crédits dans les
IMF à travers la ville de Bukavu en y apportant notre vision d'analyse.
Nous estimons n'avoir pas tout dit à cause de nos limites liées
à la nature humaine. Nous laissons la porte ouverte à toute
critique et suggestion, surtout de ceux dont la préoccupation sera
d'améliorer les stratégies d'accès aux
micro-crédits afin que ce dernier joue efficacement son rôle des
piliers de lutte contre la pauvreté, mal qui ronge notre
société.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. Alain Fayolle, Entreprenariat : Apprendre à
Entreprendre, Ed. Dunod, Paris, 2004.
2. CHAMAA SAMIR, H. Atlas de la ville de Bukavu,
ISP-Bukavu, 1981.
3. Damien BINET/Français, Jamaïque dans l'Etat
FMI, Ed. CADTH, Paris, 2000.
4. F. DIVISA, l'Epargne et la Richesse collective,
Paris, 1969.
5. G. Devilier, Petite économie Marchande et
phénomène informel, en Afrique, in Nouvelle approche du secteur
informel, OCDE, Paris, 1989.
6. GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales,
Ed. Dalloz, Pris, 1976.
7. Jean-Bosco MUCHUKIWA et SADIKI BYOMBUKA, Les
méthodes de développement rural : Validité et
pertinence, plaidoirie pour une approche de développement contre la
pauvreté paysanne, Imprimerie du Kivu, 1995.
8. Martin EKWA bis, Sj., Micro-Entreprises
créées par les émigrés congolais, n°85/86,
Kinshasa/Gombe, 2001.
9. Martin EKWA bis, Sj., Micro-Entreprises et
Entreprenariat féminin : Atouts et contraintes, n°87/88,
Kinshasa/Gombe, Juillet 2001.
10. MUHAMMED YUNUS, Vers un monde sans pauvreté,
Ed. Jean-claude Lattès, Paris, 1997.
11. Rebecca M.V et Mark Schreiner, Femmes, Micro-finances
et Epargnes : Quelques propositions tirées de l'analyse des
pratiques informelles, 23/09/2003.
12. SADIKI BYOMBUKA, Micro-Entreprises et
développement économique local : de l'expérience
Québécoise à la conception d'une stratégie
applicable au Congo, Shahidi-Presse, 2001.
13. SHUMASHER E.F, Is beautifull, une société
à la mesure d'homme, Ed. Le Seuil, Paris, 1979.
II. MEMOIRES ET T.F.C
1. ABDOU BUKENI Olivier, Les Micro-Entreprises
privées et le bien-être socio-économique des jeunes
débrouillards à Bukavu, Mémoire, ISDR-Bukavu, 2004.
2. Amédée KASEREKA SAINE, Analyse de
l'efficacité socio-économique des micro-crédits offerts
aux ménages par les IMFS de Goma : cas de HEKIMA/MED et APIBA,
T.F.C/ISDR-Bukavu, 2005.
3. Antoine KALUME K., « Essai d'analyse de la
participation de « COLIDE » dans le développement du
groupe de BALIGA en Zone Rurale de SHABUNDA », T.F.C,
ISDR-Bukavu, 1996.
4. BISIMWA MUDWENGU, Impact de micro-crédcit
auprès des familles bénéficiaires d'appui du PLD,
T.F.C, UNIC-ISGEA, 2000.
5. CIRHUZA BADERHA, « Les micro-crédits de
survie et le bien-être socio-économique du ménages :
veuve catholique de Bukavu », Mémoire ISDR.
6. Claudine BAGALWA, « Impact du système
des crédits rotatifs sur le niveau de vie des femmes encadrées
par PLD », T.F.C, ISDR-Bukavu, 2002.
7. Consolatrice BORA FURAHA,
« Micro-crédit : outil de lutte contre la
pauvreté par l'accroissement du revenu des ménages à
Uvira », T.F.C, ISDR-Bukavu, 2005.
8. Edouard BITANGALO, « Les politiques de
Micro-crédits dans la lutte contre la pauvreté à Bukavu,
cas de PAIDEK, PLD et CAPES », Mémoire, ISDR-Bukavu,
2004.
9. IRAGI RUGAMBWA Adolphe, « L'impact
socio-économique du VIH/Sida sur la gestion des ressources humaines dans
les entreprises de la ville de Bukavu : cas de la SNEL et
OFIDA/Bukavu », Mémoire, UNIC-ISGEA, 2004.
10. MAROY KAMUTU IRAGI, « La
problématique de la gestion des crédits dans les
Coopératives d'Epargne et des Crédits du Sud-Kivu en RDC, cas des
COOPEC de la ville de Bukavu de 1995 à 1999 »,
Mémoire, ISDR-Bukavu, 2000.
11. SAFARI MITUGA, « La pratique des
crédits rotatifs dans les ONGs de la ville de Bukavu pour la promotion
des activités des femmes entrepreneurs, cas des ONGs PLD, PAIDEK et
CAPES », Mémoire ISDR-Bukavu.
III. COURS ET AUTRES DOCUMETNS
1. Dr. MUBAGWA, Cours de Question spéciale
d'Economie régionale, L2
ISDR/Bukavu, 2007.
2. CT. NSHAMAMBA MAHANO, Cours d'Economie Politique I,
G2, ISDR-Bukavu, 2001.
3. Roger SAFARI B., Cours de Méthodes de
Recherche, G1, ISDR-Bukavu, 2000.
4. Dictionnaire universel, 2e Ed. Hachette, Paris,
1996.
5. Encyclopédie LAROUSSE, vol. 1.2.3.
6. Jeffrey MetZel, AIRD, Suppression des barrières
au commerce : la reforme de la politique commerciale, Document de
travail n°05, 5/07/1998 ;
6. La Grande Encyclopédie, LAROUSSE, les éd.
Françaises, Paris, 1973.
7. Les Coopératives d'Espagne et Crédits
« COOPEC », Module de formation, Secrétariat
Général du MOCC, 2003.
8. Ministère du Plan de la RDC, DSRP
intérimaire, Février 2004.
9. Numéro spécial du CERPRU, n°14/2000,
16e Ed., ISDR/Bukavu, 2000.
10. Rapport de la planification PLD.
11. Fiche de statistique démographique du Recensement,
Mairie de Bukavu, 2006.
TABLE DES MATIERES
0. INTRODUCTION
0.1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
0.2. OBJET DU TRAVAIL
0.3. ETAT DE LA QUESTION
0.4. PROBLEMATIQUE
0.5. HYPOTHESES
0.6. METHODES ET TECHNIQUES
1. Méthodes
2. Techniques
0.7. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL
0.8. DELIMITATION DU SUJET
0.9. SUBDIVISION DU TRAVAIL
10. DIFFICULTES RENCONTREES
CHAP. I : GENERALITES
I.1. DEFINITION DE CONCEPTS
- Micro-finance
- Micro-crédit
- Bien-être socio-économique
- Ménages
- Vulnérables
- Ménages vulnérables
I.2. PRESENTATION DES ORGANISATIONS
I.2.1. PLD
I.2.2. PAIDEK
I.2.3. APEF
I.2.4. CAPES
I.3. PRESENTATION DE LA VILLE DE BUKAVU
I.3.1. Aspects physiques
I.3.2. Aspects démographiques
I.3.3. Aspects administratifs
I.3.4. Aspects socio-culturels
I.3.5. Aspects économiques
CHAP.II : MICRO-CREDIT ET ENTREPRENARIAT : ATOUTS ET
CONTRAINTES
II.0. INTRODUCTION
II.1. ESPRIT D'ENTREPRENARIAT CHEZ LES RESPONSABLES DES
MENAGES A BUKAVU BENEFICIAIRES DES MICRO-CREDITS
II.2. CARACTERISTIQUES INDIVIDUELLES DES MENAGES BENEFICIAIRES
DE MICRO-CREDIT
II.3. LE CAPITAL DE DEPART POUR CES MENAGES
II.4. EMPLOI DANS LES MICRO-CREDITS A BUKAVU
II.5. ATOUTS ET CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DES MENAGES
AYANT REÇU LES MICRO-CREDITS
CHAP.III : ANALYSE DE LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DES
MENAGES BENEFICIAIRES DES MICRO-CREDITS CHEZ PLD, PAIDEK ET APEF
III.1. APPROCHE METHODOLOGIQUE
III.1.1. Objectif de l'Enquête
III.1.2. Echantillonnage
III.1.3. Instrument d'enquête
III.1.4. Déroulement de l'enquête
III.2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAP. IV : PROJET D'ORIENTATION DES STRUCTURES DE
MICRO-FINANCE POUR LE BIEN-ETRE SOCIO-ECONOMIQUE DES MENAGES DANS LA VILLE DE
BUKAVU
IV.1. MOTIVATION
IV.2. LA MISE SUR PIEDS D'UNE BANQUE SOCIALE DE DEVELOPPEMENT
POUR LES MENAGES
IV.3. PRESENTATION ET STRUCTURATION DE LA B.S.D.M
IV.4. STRATEGIES D'INTERVENTION DE LA B.S.D.M
IV.5. RESSOURCES NECESSAIRES POUR LE FONCTIONNEMENT DE LA
B.S.D.M
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
* 1 SHUMACHER E.F., Small
is beautifull,, Une société à la mesure de
l'Homme, Ed. Le Seuil, Paris, 1979, P.12.
* 2 Damien BINET
François, Jamaïque dans l'Etat FMI, Paris, Ed. CADTH, 2000,
P.34.
* 3 Denis Goulet cité
par Ambroise KALUME K., Essai d'analyse de la participation de
« COLIDE » dans le développement du groupe de Baliga
en zone rurale de SHABUNDA, TFC, 1996, ISDR/Bukavu, P.1.
* 4 Ministère du Plan
RDC, DSRP, Février 2004, P.5 et P.11.
* 5 Ministère du Plan
RDC, DSRP, Février 2004, P.5 et P.11.
* 6 Idem
* 7 DSRP, Op.cit, P.11,
P.13
* 8 ABDOU BUKENI, Les
micro-entreprises privées et le bien-être socio-économique
des jeunes débrouillards à Bukavu, Mémoire,
ISDR/Bukavu, 2004, P.5.
* 9 Numéro
spécial du CERPRU, N°14/2000, 16e Ed., ISDR/Bukavu,
P.94.
* 10 DSRP, Op.cit,
P.14
* 11 CADICEC-Information,
Micro-Entreprise et entreprenariat féminin au Congo : Atouts et
contraintes ; N°87/88, Juillet 2001, Kinshasa/Gombe, P.11.
* 12 Encyclopédie
LAROUSSE, Vol. 1.2.3 cité par Christian WATUKALUSU, Op.cit,
P.3.
* 13 GRAWITZ M.,
Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris, 1976.
* 14 Roger MUCCHELI
cité par Roger SAFARI, dans le cours de Méthodes de Recherche,
1er graduat, ISDR/Bukavu, 2000, Inédit.
* 15 GRAWITZ M., Op.cit,
P. 391.
* 16 GRAWITZ M., Op.cit,
P. 391.
* 17 MOHAMMED YUNUS, vers un
monde sans pauvreté, l'autobiographie du banquier des pauvres, Ed.,
Lattes, Paris, 1997.
* 18 MOHAMMED YUNUS, vers un
monde sans pauvreté, l'autobiographie du banquier des pauvres, Ed.,
Lattes, Paris, 1997.
* 19 C.T SADIKI BYOMBUKA,
« Micro-Entreprise et développement économique
local : de l'expérience québécoise à la
conception d'une stratégie applicable au Congo, Shahidi-Presse, Bukavu,
P.8.
* 20 Les
Coopératives d'épargne et de crédit
« COOPEC », Module de formation, secrétariat
général du MOCC, 2003, P.42.
* 21 Prof. TSHIMANGA
cité par IRAGI RUGAMBWA, L'impact socio-économique du VIH/SIDA
dans la gestion de ressources humaines au Sud-Kivu : cas des Entreprises
SNEL et OFIDA, Mémoire, ISGEA, 2004, P.7.
* 22 F. DIVISA,
L'épargne et la richesse collective, Paris, 1969.
* 23 J.M. KEYNES, La
théorie générale de l'emploi, intérêt de la
monnaie, Londres, 1936, cité par le C.T NSHAMAMBA, lors
d'économie politique, G2, ISDR/Bukavu, 2001.
* 24 Rebecca M.V et M.
SCHREINER, Femme, Micro-finance et épargne : quelques
propositions tirées de l'analyse des pratiques informelles,
23/09/2003.
* 25 BISIMWA MUDWENGU,
Impact de Micro-crédit auprès des familles
bénéficiaires d'appui au PLD, T.F.C, UNIC-ISGEA, 2000,
P.27.
* 26 HINZEL et allii,
cité par BISIMWA MUDWENGU, Op.cit, P. 28
* 27 P. GUICHO et allii,
cité par BISIMWA MUDGWENGU, Op.cit, P.28
* 28 BISIMWA MUDWENGU,
Op.cit, P.30
* 29 BISMWA MUDWENGU,
Op.cit, P.32
* 30 Idem, P.34
* 31 Idem, P.35
* 32 G. Devilier, Petite
économie marchande et phénomène informel en Afrique, in
nouvelle approche du secteur informel OLDE, Paris, 1989.
* 33 Rapport du PNUD,
cité par Claude IGUMA WAKENGE et E. BITANDALO W., Op.cit,
P.14.
* 34 K. VERHAGEN cité
par Claude IGUMA et I. BITANGALO, Op.cit, P.14.
* 35 Dictionnaire universel,
2e éd. Hachette, Paris, 1996-1997.
* 36 Ministère du Plan
RDC, DSRP, Février 2004, P.17.
* 37 La grande
Encyclopédie, Larousse, les éd. Françaises, Paris,
1973.
* 38 Jeffrey MetZel, AIRD,
Suppression des barrières au commerce : la reforme de la politique
commerciale, Document de travail, n°05,5/07/1998, P.2-3.
* 39 Statuts PLD
* 40 Idem
* 41 Rebecca M. V et Mark
Schreiner, Femme, Micro-finance et Epargne : quelques proposition
tirées de l'analyse des pratiques informelles, 23 Septembre 2003,
P.1.
* 42 Rebecca M.V et Mark
Schreiner, Op.cit, P.3
* 43 Rebecca M. V et Mark
Schreiner, Op.cit, P.4
* 44 Idem, Op.cit,
Pp.7-8
* 45 Martin EKWA bis, SJ.,
Micro-entreprises créées par les émigrés
congolais, n°85/86, 2001, Kinshasa/Gombe, P.34.
* 46 Idem, P. 34
* 47 Idem, Op.cit,
P.35
* 48 Martin EKWA,
Op.cit, P.35
* 49 Martin EKWA bis, SJ,
Op.cit, P.39.
* 50 Alain FAYOLLE,
Entreprenariat : Apprendre à entreprendre, Ed. Dunod,
Paris, 2004, P.1 et 7.
* 51 Martin EKWA S.J,
Micro-entreprise et entreprenariat féminin au Congo :
Atouts et contraintes, P.11.
* 52 Mohammad YUNUS, Vers un
monde sans pauvreté, Ed. Jean-claude, Lattés, 1997
* 53 Jean-Bosco MUCUKIWA et
SADIKI BYOMBUKA, Les méthodes de développement
rural : Validité et pertinence, plaidoirie pour une approche
de développement contre la pauvreté paysanne, imprimerie du
Kivu, 1995, P.44.
* 54 Prof. M. YUNUS,
Op.cit
* 55 Prof. Muhammad YUNUS,
Op.cit
* 56 CADICEC,
Micro-entreprise et l'entreprenariat féminin au Congo : Atouts
et contraintes, n°87/88, Juillet 2001, Kinshasa/Gombe, P.11
* 57 Jean-Bosco MUCHUKIWA et
SADIKI BYOMBUKA, Op.cit, P.44
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