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Risques financiers dans une institution financière non bancaire (cas de la CADECO de 2003 à 2007)

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par Didier KIVAVA MUKENGA
Université catholique du Graben (U.C.G/Butembo RDCongo) - Licence 2007
  

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    EPIGRAPHE

    «Toi vouloir crédit, moi pas donner, toi fâché

    Moi donner crédit, toi pas payer, moi fâché

    Moi préfère toi fâché».

    Jean MICHEL.SERVET

    PREFACE

    L'homme est avide de savoir, avide d'avoir sur les problèmes de son temps le maximum d'information. Sans doute les moyens d'être informé sont-ils aujourd'hui multiples. Mais l'écrit reste le moyen privilégié de transmission du savoir, parce qu'il établit une relation presque possessive entre lecteur et le livre.

    Combien de fois n'entendons-nous pas parler d'institutions, de problèmes, de phénomènes sur lesquels nous souhaiterions être éclairés. Sans doute y a-t-il des ouvrages spécialisés mais ils sont hors de notre portée parce qu'exagérément techniques.

    C'est pour apporter une réponse simple et cohérente aux interrogations que beaucoup de personnes se posent que nous avons décidé de mettre à la disposition du public ce travail «Risques financiers dans une institution financière non bancaire».

    L'équilibre à trouver n'est pas facile. Fournir une information complète, simple et accessible, en évitant de recourir à une technique exagérée.

    Les auteurs que nous avons choisis pour développer les différents chapitres sont un gage que cet équilibre peut être trouvé.

    Au lecteur de juger.

    INTRODUCTION GENERALE

    « Ce sont le goût du risque et l'esprit d'aventure qui ont bâti le monde moderne »

    Toute organisation (société, banque, administration, association) peut être « perçue comme un portefeuille de vulnérabilités et d'opportunités combinées pour atteindre les objectifs d'une stratégie déterminée par les instances dirigeante ». En assimilant les « vulnérabilités » aux « risques négatifs » et les « opportunités » aux « risques positifs », selon J.-C. Barreau, « Quelle morale pour aujourd'hui ? », l'on peut déduire que l'univers de l'organisation, et à fortiori de la banque, est pavé de risques. Mais si le risque est consubstantiel à l'activité de l'entreprise, force est de reconnaître que cette dernière ne saurait s'accommoder de risques qui mettent en péril sa liquidité, sa solvabilité et en définitif sa pérennité. Il lui revient donc de gérer au mieux l'ensemble de ses risques et en particulier son risque négatif (downside risk), c'est le risque de voir chuter ses résultats.1(*)

    1. PROBLEMATIQUE

    Le système financier (les banques, les institutions financières non bancaires, le marché financier...) représente l'un des piliers du succès de la relance et/ou de la consolidation des activités économiques d'un pays. Il constitue en effet le cadre idéal qui permet de recueillir les ressources financières auprès des agents économiques à capacité de financement (c'est-à-dire les résidents et les non-résidents à même de constituer une épargne) et, ensuite, de les transférer moyennant certaines garanties aux agents qui manifestent un besoin de financement (c'est-à-dire les demandeurs de crédits qui accusent un certain déficit en ressources financières). Il peut s'agir des entreprises privées faisant face à quelques difficultés de trésorerie, mais qui doivent assurer leurs investissements en capital, remplacer ou améliorer leurs équipements, rémunérer les facteurs de production, innover, etc.2(*)

    Le système financier est dès lors une nécessité et est au coeur de la vie économique et du processus de croissance. Partenaires habituels des entreprises, des particuliers mais aussi des associations ou des collectivités locales, elles sont quotidiennement confrontées à la prise de décision en avenir risqué3(*) .

    Par conséquent, son dysfonctionnement (et/ou sa paralysie) peut s'avérer fatal au développement économique et, partant, à l'amélioration du bien-être social. C'est ainsi qu'en cas de difficultés de fonctionnement du secteur financier dans un pays, la nécessité de poursuivre les activités économiques dans le chef des opérateurs - quant bien même le secteur financier devient malade - les conduit très souvent à procéder par des substitutions, en développant des méthodes appropriées pouvant leur permettre de couvrir les insuffisances relevées dans le système financier formel. Les actions des agents économiques prendront deux directions :

    - les agents qui disposent des moyens financiers, de l'épargne (les entreprises d'abord), vont profiter de l'incapacité des institutions financières formelles à honorer les demandes des crédits des opérateurs économiques en se substituant à elles, et ce, en finançant directement et/ou indirectement ces agents à besoin de financement. Il s'agit là de la «finance directe». Certains ménages vont également se disposer à octroyer de crédits à des taux d'intérêt exorbitants, tandis que d'autres se constitueront en institution de mobilisation de la petite épargne...;

    - les agents qui n'ont pas de moyens suffisants (entreprises et ménages), n'ayant pas de sources alternatives, seront obligés de négocier leur financement avec les premiers, et ce, quel que soit le taux d'intérêt. Il se développe dès lors, à cause du dysfonctionnement des institutions financières formelles, des activités informelles de substitution relevant à la fois tant de la «finance directe» que de «l'intermédiation financière informelle». Tel serait le cas de l'intermédiation financière en RDC à l'heure actuelle.

    Le système bancaire classique est considéré comme pratiquement sinistré, subissant de plein fouet les séquelles de la crise économique et politique qui sévit en République Démocratique du Congo depuis plus d'une décennie.

    Il à été constaté la faillite des banques commerciales contrôler par l'Etat et l'essoufflement de celles à capitaux privés.

    Les banques opérant sur le territoire congolais présentent des caractéristiques et de situations certes différentes. La banque centrale du Congo révélait en octobre 2003 qu'entre 1995 et 2003, le PNB a connu une baisse de 4O% et le pays a vécu sous un régime d'hyperinflation avec un rythme annuel de 62% de la dépréciation monétaire.4(*) Cette situation a conduit à la réduction significative des activités des institutions financières bancaires et le ralentissement voire la disparition de l'activité des structures de proximité en matière de collecte de l'épargne et de la distribution du crédit.

    Il est, au temps actuel, important de concevoir le développement d'une nation, sans l'intervention des institutions chargées d'octroyer le crédit.

    Dans le monde moderne, le crédit est une forme incomparable, c'est un levier essentiel des affaires. Sans lui les entreprises traîneraient misérablement, incapables de se développer, avec lui les possibilités de la production et des échanges deviennent infinies, c'est le principal facteur du progrès de l'humanité.5(*)

    Parmi les principales attributions des banques figure celle de la collecte de l'épargne dans le publique. L'épargne, dans son sens général, est considérée comme « une partie du revenu qui, pendant une période donnée, n'est pas consacrée à la consommation».6(*)

    Les néoclassiques considèrent l'épargne comme une consommation différée dans le temps. L'individu accepte de renoncer à une consommation immédiate et l'épargne ainsi réalisée lui permettra d'augmenter son revenu et sa consommation.

    Pour ce courant de pensée, l'épargne apparaît ainsi comme le moteur de tout développement car elle permet de financer les investissements d'après la loi des débouchés (J. B. SAY), l'épargne est à tout moment égale à l'investissement.7(*)

    Le système financier moderne classe les institutions financières d'une façon générale en quatre catégories. Elles partent de l'institut d'émission ou la banque centrale, aux banques de dépôts ou banques commerciales agréées; les banques d'affaires ou banques de développement (qui octroient des crédits à moyen et long terme) jusqu'aux institutions financières non bancaires ou institutions spécialisées.8(*) Certaines de ces dernières ont été créées dans le but de la mobilisation de l'épargne (même les plus minimes) et l'octroi de petits crédits. C'est dans cette dernière catégorie que se situe la Caisse d'Epargne du Congo (CADECO) qui fait l'objet de notre étude.

    Les performances macroéconomiques de la fin des années 90 ont été fortement influencées par l'instabilité persistante des marchés des capitaux et des systèmes financiers.

    Les banques et autres intermédiaires financiers tendent à occuper une place prépondérante dans les désordres financiers à l'échelle internationale du fait de l'élargissement de leur activité de gestion et de transfert de risques entre agents. La menace que les défaillances d'institutions bancaires font peser sur les systèmes financiers a contraint les autorités réglementaires à mettre en place des dispositifs de surveillance des risques dont l'efficacité a fait l'objet de nombreuses controverses.

    Si la théorie bancaire justifie l'existence des banques par leur capacité à résoudre des problèmes d'asymétrie d'information entre prêteurs et emprunteurs, elle met aussi l'accent sur l'asymétrie d'information induite par l'activité même d'intermédiation au profit des banques et au détriment de ses créanciers et actionnaires.

    Si les banques ont un avantage comparatif dans la résolution des asymétries d'information, il s'ensuit nécessairement que leur activité est génératrice d'une information privée sur les crédits qu'elles distribuent. Ce qui contribue à l'opacité informationnelle des actifs bancaires et, en conséquence, rend plus difficile une évaluation externe des banques, de leur niveau de risque ou de leurs conditions de profitabilité.

    Eu égard à ce qui précède, les questions centrales de cette recherche se résument en ce sens:

    Ø Existe-il un risque financier pour au sein de la CADECO quand elle octroi du crédit?

    Ø Est-ce que les mécanismes de gestion des contentieux sont-ils efficaces?

    Ø Existe-il une liaison entre les crédits et les dépôts?

    Pour ne pas nous perdre dans le fil de nos idées, nous sommes tentés de répondre a priori, d'une façon anticipative à nos questions de départ.

    2. HYPOTHESES

    L'hypothèse est une proposition résultant d'une observation ou d'une induction et devant être vérifié.9(*)

    - Il se pourrait que le risque financier au sein de la caisse générale d'épargne du Congo serait lié au non remboursement du crédit;

    - Il se peut que les mécanismes de gestion des créances soient efficaces.

    - Il est possible que l'évolution des dépôts soit à la base de l'évolution du crédit.

    3. CHOIX ET INTERET DU SUJET

    Les banques et autres institutions financières tendent à occuper une place prépondérante dans les désordres financiers à l'échelle internationale du fait de l'élargissement de leur activité de gestion et de transfert des risques entre agents. La menace que les défaillances d'institutions bancaires font peser sur les systèmes a contraint les autorités réglementaires à mettre en place des dispositifs de surveillance des risques dont l'efficacité a fait l'objet de nombreuses controverses.

    Notre choix pour ce thème ne relève pas d'un hasard; il est justifié par le fait que le métier de banquier est un métier noble mais présentant beaucoup des risques compte tenu de la complexité des opérations bancaires. Ainsi, le présent travail présente un intérêt réel au point qu'en plus d'apporter des éclaircissements sur le rôle d'une institution financière non bancaire, il s'atèle à l'analyse du risque financier que court cette dernière dans l'exercice de ses fonctions. Ainsi, les banquiers dans leur ensemble et la caisse générale d'épargne du Congo (CADECO), de manière particulière, trouveront à ceci, un outil pour la mise au point des stratégies pour la maîtrise de leurs activités.

    4. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

    La méthode est un ensemble concerté d'opérations mises en oeuvre pour atteindre un ou plusieurs objectifs, un corps de principes présidant à toute recherche organisée, un ensemble de normes permettant de sélectionner et coordonner les techniques de recherche. C'est un plan de travail en fonction d'un but qui dicte les façons concrètes d'organiser la recherche. La méthode est un ensemble de procédures, une suite d'étapes intellectuelles et des règles opératoires à suivre pour atteindre un objectif, obtenir un résultat, parvenir à la vérité ou résoudre un problème.10(*)

    Dans le cadre de ce travail, nous avons fait recours aux multiples méthodes ci-après :

    - La méthode historique : Nous avons eu à exploiter certains faits historiques qui nous ont permis de comprendre et interpréter certains phénomènes actuels ; retracer à partir des archives (statuts, différents rapports et documentations, ...) l'historique relative tant de la banque que du banquier ;

    - La méthode comparative : elle nous a permis de comparer certains faits dans le temps. A partir des informations récoltées, nous avons comparé dans le temps l'évolution de certaines variables comme les dépôts des clients, la demande des crédits ainsi que l'évolution de sa situation financière ;

    - La méthode inductive : Celle-ci nous a permis de généraliser nos résultats obtenus sur notre société d'étude (CADECO) à l'ensemble d'institutions financiers non bancaires.

    En ce qui concerne des techniques de recherche, consistant aux différents instruments utilisés pour récolter les informations (données), nous avons fait recours aux techniques documentaires (en récoltant les informations dans différents ouvrages, lois, sites Internet...) ainsi qu'aux questionnaires et entretien avec le gérant de l'entité.

    5. DELIMITATION DU SUJET

    Notre investigation porte sur les risques financiers que courent les institutions financiers non bancaires en prenant en particulier le cas de la caisse générale d'épargne du Congo «CADECO», lors du traitement des opérations d' octroi du crédit, pour une période allant de 2003 à 2007.

    Dans l'espace, ce travail concerne seulement l'agence de Beni et par induction les risques courus pourraient affecter le bon fonctionnement de la société au niveau de l'ensemble de la république démocratique du Congo en général et la province du Nord Kivu en particulier.

    6. SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Hormis l'introduction et la conclusion générale, notre travail est subdivisé en trois chapitres :

    Le chapitre premier présente les généralités sur les concepts de base (les risques financiers, les institutions financières, les intermédiaires financiers et la microfinance.);

    Le second chapitre parle de la caisse générale d'épargne du Congo (CADECO) et la gestion des créances; et

    Le troisième et dernier chapitre concerne l'appréciation du niveau de risque au sein de la CA.DE.CO Beni.

    6. DIFFICULTES RENCONTREES

    Lors de notre investigation, nous nous sommes heurtés à quelques difficultés que nous avons essayé de surmonter pour rendre la réalisation de ce travail effective, à savoir:

    - Le manque d'accès à tous les documents financiers souhaités pour raison de confidentialité. L'institution n'a pu accepter de mettre à notre disposition toutes les informations nécessaires qui devraient nous permettre d'éclaircir tous les problèmes liés aux risques financiers et leur couverture.

    - Le problème de moyens financiers n'était pas en reste. Cette situation nous a tellement porté préjudice au niveau de la rédaction du mémoire, la collecte des informations, des rendez-vous que l'on devrait honorer.

    Chapitre premier :

    GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE

    En accordant des crédits, l'institution financière prend plusieurs types de risques qui sont déterminés soit par la qualité de l'emprunteur (insolvabilité), soit par l'évolution économique générale (risque de taux et de change), soit encore par la structure financière de l'institution.

    Ce chapitre traite des concepts de base. Apres avoir parlé du risque financier dans la première section, nous parlerons dans la seconde des institutions financières, dans la troisième des intermédiaires financiers et dans la quatrième de la microfinance.

    I .1 LE RISQUE FINANCIER11(*)

    C'est les plus spécifique à l'activité bancaire et financière et plusieurs de ces risques font l'objet de suivi réglementaire12(*).

    I.1.1. Définition du risque financier

    La notion de risque peut être définie comme un engagement portant une incertitude dotée d'une probabilité de gain ou de préjudice, que celui-ci soit une dégradation ou une perte.13(*)

    Le risque est donc défini comme un phénomène aléatoire correspondant à une situation où le futur (un état du monde) n'est prévisible qu'avec des probabilités par opposition, d'une part, à l'incertitude qui correspond à un futur totalement imprévisible (échappement au calcul) et, d'autre part, à la certitude qui permet une prédiction, c'est-à-dire une prévision affectée d'une probabilité égale à 1.14(*) Le risque est toujours permanent à une activité économique. C'est ainsi que dans la théorie classique et néoclassique, « l'assomption du risque est présenté comme la justification du profit de l'entrepreneur de l'intérêt du capitaliste».

    Le risque dépend de l'activité économique en cause et de l'environnement dans lequel opère l'entreprise, ainsi on peut rencontrer des formes diverses de risques, ce qui fera l'objet du point suivant.

    Le risque financier est en droit à la notion de risque de défaillance liée au mode de fonctionnement utilisé par l'entreprise. Il dépend de la structure financière de la société qui fait référence à la proportion de dette par rapport aux capitaux propres (levier financier dettes/capitaux propres). Les charges financières deviennent des charges fixes, et, en cas d'insuffisance de résultats d'exploitation, l'entreprise ne peut respecter ses engagements envers les créanciers. De plus, aux charges financières s'ajoute le remboursement du capital. Le plus la proportion de dette utilisée est grande, plus le risque financier est important.15(*)

    I.1.2. Les différents types de risques16(*)

    La banque est confrontée à des risques d'origine diverse qui sont:

    - Le risque de crédit;

    - Le risque de liquidité;

    - Le risque d'illiquidité;

    - Le risque de taux;

    - Le risque de change;

    - Le risque d'insolvabilité.

    L'étude de ces risques ne peut d'ailleurs être dissociée de celle de la réglementation bancaire qui pour une large part a comme objet d'imposer aux institutions financières un comportement de prudence face à ces risques.

    I.1.2.1 Risque de crédit

    Cette catégorie comporte le risque de crédit aux particuliers et entreprises, le risque de défaut, le risque de dépréciation de la qualité de crédit et le risque de recouvrement.17(*)

    Le risque de défaut (default Risk): C'est le risque qu'un emprunteur ne soit pas en mesure de faire face à ses engagements de paiement (incapacité d'honorer ses obligations de paiement des intérêts et/ou du principal d'une créance), c'est-à-dire que le débiteur ne peut pas rembourser sa dette.

    Le risque de dépréciation de la qualité de crédit : Ce risque est dû à la détérioration de la solidité financière de la contrepartie et par conséquent la qualité de la signature.

    Le Risque de recouvrement : le taux de recouvrement (recovery rate) est fixé à priori. Il permet de calculer le montant récupéré sur l'actif de référence à l'issue de la défaillance.

    Ce type de risque constitue aujourd'hui encore le principal risque pour les établissements de crédit.

    Il est relatif au non remboursement à l'échéance par un particulier, une entreprise ou un emprunteur institutionnel des intérêts et/ou du principal.

    «Le risque de crédit et la codification des relations entre prêteurs et emprunteurs étaient déjà au coeur des préoccupations des rois des premières civilisations. Il y a 3800 ans, Hammourabi, roi de Babylone, au paragraphe 48 de son Code des lois, énonçait que, dans l'éventualité d'une récolte désastreuse, ceux qui avaient des dettes étaient autorisés à ne pas payer d'intérêt pendant un an. En fait, ce paragraphe 48, qui est souvent attribué par erreur au philosophe grec Thalès, qui a vécu 1200 ans après Hammourabi, est le premier, contrat d'option qui n'ait jamais été écrit. Le risque d'une mauvaise récolte était transféré de l'emprunteur au prêteur, créant ainsi un risque de crédit pour le prêteur.»18(*)

    Le risque de crédit est sans doute, celui auquel les institutions financières ont dû le plus souvent faire face. Ce risque est, incontestablement, le plus ancien de tous les risques. Le risque de crédit est le risque de pertes consécutives au défaut d'un emprunteur face à ses obligations, ou à la détérioration de sa solidité financière ou de sa situation économique au point de dévaluer la créance que l'établissement de crédit détient sur lui.19(*)  

    Ce risque est inhérent à l'activité bancaire : celui de ne pas être remboursé à l'échéance du crédit. L'appréciation de ce risque est la responsabilité essentielle du métier de banquier mais si les autorités monétaires ne sont pas en charge directement de sa surveillance, elles attachent un soin particulier au suivi de ce risque : en effectuant des contrôles sur place de la qualité des crédits accordés. Le risque de crédit est présent dans toutes les transactions qui ne sont pas réglées immédiatement à 100%.20(*)

    Mais au-delà de l'aspect réglementaire difficile à apprécier sur la base des documents comptables, l'analyse externe sait que le risque du crédit dépend également :

    - de la nature du crédit, l'escompte par exemple, étant du crédit moins risqué qu'une avance en compte,

    - de la durée du crédit, les crédits à moyen et long terme étant considérés comme plus risqués que les crédits à court terme.

    Face à un paysage financier en perpétuel changement, profondément marqué par une multitude d'événements majeurs, le risque de crédit n'a cessé d'augmenter ces dernières années. Le secteur bancaire de part ses fonctions d'intermédiation et gestion d'actifs à été l'un des premiers à être touché par ce fléau. C'est ainsi, que la gestion des risques est devenue un besoin d'adaptation récurrent et même une question de survie pour tous les utilisateurs de risque.

    Les établissements de crédit doivent en permanence faire preuve de rigueur et prudence à l'égard de leur approche du risque de crédit ce qui constitue l'une des valeurs intrinsèques de la gestion des risques. En effet, il n'est pas insolite en matière d'octroi de crédit de voir certains préteurs suivre aveuglement les dernières tendances à l'égard des secteurs ou des produits, pas plus que de les voir modifier leurs critères d'affectation en fonction de la croissance ou du ralentissement de l'économie.

    Nul ne doute que ces prêteurs qui sont enclins à délier les cordons de la bourse de manière excessive en période de prospérité doivent bien souvent les resserrer lorsque l'économie ralentit et la qualité de leurs portefeuilles de prêts se trouve dégradée.

    Toutefois, ces pratiques peuvent être au mieux déstabilisante et au pire désastreuse. C'est pourquoi, les demandes de crédit doivent sans équivoque faire l'objet d'une analyse minutieuse. Les décisions sont prises et rendues en toute transparence par des experts en risque de crédit, parfaitement compétents, s'appuyant sur des normes et des méthodes éprouvées. La constance en matière d'octroi de crédit doit être l'une des priorités des préteurs que ce soit en période de prospérité qu'en période de crise.

    I.1.2.2 le risque de liquidité

    On l'aborde, en général, sous trois angles:21(*)

    - Très souvent, le risque de liquidité intervient quand la banque ne dispose pas de liquidités suffisantes pour couvrir les besoins inattendus comme par exemple les retraits massifs des dépôts ou de l'épargne des clients. C'est donc l'absence d'un matelas de sécurité qui fait courir à la banque ce risque.

    - On peut définir encore le risque de liquidité sous la forme d'un état d'illiquidité extrême pouvant conduire à la faillite d'un établissement bancaire. Des pertes importantes pouvant être à l'origine de cette situation, il peut s'en suivre des retraits massifs de fonds ou la fermeture de lignes de crédits d'autres banques ce qui peut provoquer la crise de liquidité. Il y a dans ce cas une crise de confiance du marché à l'égard de l'établissement concerné.

    - La troisième acception du risque de liquidité pour une banque est relative à sa capacité de lever des ressources sur le marché à un coût normal pour couvrir ses besoins. Cette capacité dépend essentiellement de la situation de liquidité du marché et de celle de l'établissement de crédit lui-même. Il y a ici crise de confiance des prêteurs à l'égard de l'établissement considéré.

    Une quatrième cause, souvent exogène à l'établissement, peut être à l'origine du risque de liquidité. Il peut s'agir notamment d'une grave crise économique, une réglementation contraignante ou restrictive entraînant des fermetures sur certains segments de marché ou de catastrophe.

    Mais la solidarité entre les banques et l'intervention des banques centrales permet d'éviter ces situations extrêmes en raison du risque systémique qu'elles pourraient engendrer.22(*)

    I.1.2.3 Risque d'illiquidité

    Ce risque découle de la fonction de transformation d'échéances dune institution ; le terme des emplois étant généralement supérieur à celui des ressources, la banque peut se trouver confrontée à deux situations délicates : ne pas pouvoir honorer ses engagements à court terme, avoir des ressources dont le terme a tendance à se raccourcir alors que les emplois demeurent à terme inchangé.23(*)

    La première situation, appelée également risque d'illiquidité immédiate, est celle où l'institution est impossible de faire face à une demande massive et imprévue de retraits de fonds de la clientèle.

    La seconde situation, appelée risque de transformation, est surveillée par le coefficient de fonds propres et de ressources permanentes.

    L'analyste financier, quant à lui, portera son attention sur les points suivants:24(*)

    - Les emplois et ressources doivent être analysés selon leur liquidité et exigibilités réelles et non juridiques. Ainsi, les dépôts à vue sont souvent plus stables que les dépôts à terme; les dépôts interbancaires sont plus volatils que les dépôts de la clientèle; les comptes débiteurs de la clientèle, à court terme par définition, sont souvent plus immobilisés que les crédits à échéance plus lointaine;

    - les innovations financières de ces dernières années modifient le risque d'illiquidité de la banque: en le minorant grâce au développement des marchés secondaires de créances négociables, ainsi la titrisation des crédits.

    I.1.2.4 Risque de taux

    La question du risque de taux d'intérêt est délicate dans la mesure où il existe de nos jours une multitude de taux avec des formules diverses.25(*)

    On pourrait citer notamment : les taux directeurs de la banque centrale, les taux du marché monétaire pour les titres de créances négociables, les taux du marché financier ou taux à long terme pour les obligations, les taux de placement à court terme pour les comptes sur livrets, les taux débiteurs (créditeurs) payés par un emprunteur (une banque) à son banquier (à ses déposants).

    Les formules de taux vont des taux fixes aux taux variables en passant par les taux révisables et les taux administrés. En outre, l'impact de l'évolution défavorable des taux pour la banque est encore plus marqué lorsqu'il existe des options « cachées » ou « implicites » dans les produits bancaires. C'est notamment le cas des remboursements anticipés ou des dépôts à vue lorsque ceux-ci sont transférés vers des placements plus rémunérateurs du fait des conditions du marché. En effet dans une telle situation, la banque aura du mal à prévoir et mesurer avec exactitude les incidences du comportement futur de sa clientèle.26(*)

    Le risque de taux est celui causée par la modification de l'équilibre entre l'offre et la demande de capitaux. C'est donc celui supporté par l'institution financière qui détient des créances et/ou dettes à taux fixe du fait de l'évolution ultérieure des taux d'intérêt. Il se répercute sur la situation de l'institution financière par deux voies.

    La première, la plus connue est la liaison inverse taux d'intérêt-valeur d'actifs financiers, chaque actif réagit favorablement ou défavorablement aux variations de taux.

    La seconde conduit, au niveau du compte de résultats, à un désajustement durable du rendement des emplois et du coût des ressources. On peut en effet distinguer:

    a. les emplois à taux fixe et les emplois à taux variable:

    · Un emploi à taux fixe est un emploi dont la rémunération ne se modifie pas quand les taux d'intérêt évoluent. Ainsi un crédit immobilier dont le taux est fixe au moment de l'octroi du crédit et qui ne se modifie pas tout au long de la période de remboursement qui peut durer jusqu'à vingt ans

    · Un emploi à taux variable est un emploi dont la rémunération évolue en même temps que les taux d'intérêt, soit parce que le crédit est à taux révisable ou plus simplement parce qu'il s'agit d'un crédit à court terme.

    b. les ressources gratuites et les ressources rémunérées.

    · Une ressource gratuite est de type dépôt à vue,

    · Une ressource rémunérée implique le versement d'intérêts aux taux en vigueur, d'intérêts qui sont fixes soit variables.

    Le risque de taux des institutions financières est donc de constater un coût des ressources supérieur au rendement des emplois. En raison des définitions précédentes, il est clair que les emplois à taux fixe et les ressources gratuites ou à taux fixe ne répercutent pas les variations de taux, à la hausse comme à la baisse. D'où, en fonction de la structure de bilan entre emplois à taux fixe et à taux variable, entre ressources gratuites et ressources rémunérées, chaque institution financière présente une plus ou moins grande sensibilité de son produit net non bancaire aux variations de taux d'intérêt.

    L'analyse doit s'efforcer d'apprécier la sensibilité tant du bilan que du compte de résultats aux fluctuations de taux. Il est aidé par l'étude d'activité qui s'est attachée à la structure des opérations de trésorerie et des opérations avec la clientèle.

    Selon l'administration des taux d'intérêt et l'encadrement des crédits, le taux d'intérêt demeure encore à ce jour sous l'administration de la B.C.C, tandis que les crédits ont été jusque tout récemment (13 décembre 2005) encadrés via la limitation de la capacité de refinancement (limitation quantitative des dépôts des banques) et le plafond de refinancement. C'est à ce point que la libéralisation financière intérieure peut s'avérer une vraie bouée de sauvetage et indispensable pour le système financier congolais.

    La libéralisation financière intérieure, celle qui repose sur une révision profonde des règles qui administrent encore en ce jour l'octroi des crédits et la mobilisation de l'épargne en RDC - via le contrôle des taux d'intérêt, l'encadrement des crédits...- peut s'avérer salutaire pour la restructuration du système financier congolais.

    I.1.2.5 Risque de change

    La détention de créances et dettes en devises fait peser sur les instituions financières un risque de change découlant de la variation du cours des devises dans lesquelles les créances et dettes sont libellées par rapport au franc.27(*)

    On notera que le risque de change et le risque de taux sont imbriqués puisque dans une opération de change à terme l'achat ou la vente au comptant de devises, première étape de l'opération, donne naissance au risque de change et que le placement des francs ou devises sur les marchés de capitaux, deuxième étape, donne naissance à un risque de taux.

    Dans un système de taux de change flottant, dès qu'une entreprise ou un individu réalise une opération qui implique une entrée ou une sortie de devises dans les mois ou les années à venir, il supporte un risque de change car l'entreprise ou l'individu ne connaît pas à l'avance le cours de cette devise et donc la contrepartie de ses flux en devises dans sa monnaie. 28(*)

    Ce type de risque de change est désigné sous les termes « risque de change de transaction ou de conversion ».
    Les taux de change peuvent aussi avoir des impacts sur la valeur de l'entreprise, celle-ci étant égale à la valeur actualisée des flux qu'elle générera dans le futur. La variation de valeur de l'entreprise due aux fluctuations des taux de change traduit le risque de change économique. Enfin, les variations des taux de change ont des effets sur les états comptables et, en particulier, sur les résultats comptables des entreprises, ce qui correspond au risque de change de traduction ou comptable.

    Le risque de change apparaît dès lors qu'un prix en devises ou une opération financière en devises est établie ou accepté par une entreprise. Le risque est que le cours de la devise considérée varie par rapport au cours existant à l'instant de la négociation.
    Se couvrir contre le risque de change permet de connaître aujourd'hui avec certitude la contrepartie dans sa monnaie, des flux en devises futurs.

    Ne pas se couvrir est le résultat d'une décision.

    Deux éléments peuvent inciter un particulier ou une entreprise à ne pas se couvrir :

    · Premièrement, les prévisions des cours au comptant futurs sont différentes des cours de change futurs garantis ;

    · Deuxièmement, si les variations des taux de change reflètent uniquement le différentiel d'inflation entre les deux pays considérés, le risque de change est nominal.

    Ne pas se couvrir implique que le risque existe toujours car il n'est pas possible de connaître avec certitude aujourd'hui la contrepartie des flux en devises attendus dans le futur, les prévisions pouvant se révéler fausses. L'objet de la couverture du risque de change, quel que soit le type de risque de change analysé, est de se protéger contre les variations non anticipées des taux de change.

    Pour bien définir le risque de change et le gérer, il faut, dans la mesure du possible, établir quel est le prix en devises, quelle est la date de transaction, et quel est le montant de la transaction. Ceci permet de définir l'exposition au risque de change, encore nommée la position de change, qui est le nombre de devises que l'on doit payer ou recevoir. Il existe plusieurs notions de positions de change : au comptant, à terme et globale.
    Pour les estimer, on constitue un échéancier sur lequel sont enregistrés, échéance par échéance, tous les paiements et recettes en devises de l'entreprise.
    La position de change est dite « longue » si l'on détient des devises ou si l'on attend une rentrée de devises. La position de change est dite « courte » si l'on doit des devises au comptant ou à terme. La position de change à terme dans une devise est le nombre de devises que l'on doit recevoir ou payer au terme considéré. La position de change au comptant dans une devise est le nombre de devises que l'on doit payer ou recevoir au comptant. La position de change globale est le nombre de devises que l'on détient ou que l'on doit, toutes échéances confondues. Certains définissent cette position de change comme la position de change au comptant.

    En fait, la couverture du risque de change de transaction se réalise, généralement par terme et par monnaie, ce qui implique que les positions vraiment utiles sont les positions de change à terme. Le seul intérêt de la position de change globale est de donner une idée du montant global sur laquelle porte le risque de change de l'entreprise.
    Vous pouvez chercher à protéger une position longue, c'est-à-dire couvrir le risque de baisse de valeur de devises que vous déteniez ou que vous deviez encaisser. Pour couvrir ce risque, il faut adopter une position courte, par exemple, une vente à terme de devises, ce qui permettra de compenser vos pertes en cas de baisse du cours au comptant de la devise. Vous pouvez chercher à protéger une position courte, c'est-à-dire couvrir la hausse potentielle de valeur des devises que vous devez, par exemple, par un achat à terme de devises.

    I.1.2.6 Risque d'insolvabilité

    Tout crédit est une anticipation de recettes futures. Tout crédit comporte le risque que ces recettes ne se produisent pas et qu'aucun remboursement ou bien seulement un remboursement partiel n'ait lieu à l'échéance.

    Ce risque appelé risque d'insolvabilité est essentiel dans l'activité de l'institution financière dont une des fonctions est la distribution de crédits. L'appréciation du risque d'insolvabilité est donc une première importance et on peut schématiser ainsi le comportement de l'institution conférée à ce risque: un crédit n'est accordé que si le banquier estime que la probabilité de remboursement excède celle de non remboursement.

    Il est celui propre à l'institution et concerne la survie de l'institution financière. Il est présenté ici en dernier car il est en général la conséquence de la manifestation d'un ou plusieurs des risques précédents et que l'institution n'a pu prévenir.29(*)

    Comment apprécier la capacité d'un emprunteur à rembourser le crédit ? L'étude des documents financiers produits par l'emprunteur qui s'attache aux critères de développement du demandeur, est la méthode la plus utilisée. Cette méthode rencontre vite une limite : comment apprécier le risque d'insolvabilité lorsque l'emprunteur est un simple particulier et qu'il ne peut fournir aucun bilan ou compte de résultat ?

    Avec le développement du marché des particuliers, cette question s'est posée de

    plus en plus fréquemment et l'insuffisance des renseignements concernant ces

    emprunteurs a conduit les banquiers à rechercher d'autres moyens d'appréciation du risque d'insolvabilité reposant sur des méthodes statistiques.

    Par la suite, le problème s'est naturellement pris d'étendre ces méthodes aux crédits à destination des entreprises.

    L'analyse de ce risque consiste pour l'essentiel à étudier les fonds propre de l'institution financière sur les quels, comme dans toute entreprise, viennent s'imputer les pertes. L'analyse s'intéresse donc :

    · au montant des fonds propres; et au-delà des données comptables, il convient de considérer avec attention les prévisions dont il n'est pas aisé d'apprécier la vraie nature, dette plus au moins exigible ou provision occulte constituée en franchise d'impôt;

    · au moment du fonds de roulement afin de vérifier la couverture des actifs immobilisés par les capitaux permanents;

    · au ratio de solvabilité qui, faute de données précise, peut être évalué par le rapport des capitaux propres au total de bilan.

    I.2 LES INSTITUTIONS FINANCIERES

    I.2.1 Aperçu historique sur les institutions financières30(*)

    Si le commerce des banques à pour objet de mettre de liquidité de ceux qui en possède au delà de leur besoins immédiats à la disposition de ceux qui en manque ; il est évident que la profession des banques doit remonter très loin dans le temps. Il est évident que la profession des banques doit remonter très loin dans le temps. L'évolution de  cette profession peut être retracée dans 3 grandes périodes différentes.

    Dans l'antiquité, les activités semblables à celles qui sont exercées aujourd'hui par les banques s'exerçaient dans le temple (cfr. la bible). A Babilone et en Europe en particulier, les temples étaient des institutions puissantes, elles jouaient le rôle des banques pour la simple raison qu'on avait l'habitude d'y effectuer des dépôts. On y déposait des grains. Conséquemment, les avances se faisaient aussi en grain contre promesse de remboursement à la moisson suivante.

    Au moyen âge, les banques furent des agents de crédit; leur fonction originaire étant d'échanger de la monnaie et de fournir les pièces métalliques. Le mot banque vient de «BANCO», mot italien qui signifie table car les premiers banquiers étaient des changeurs de monnaie. La monnaie était jadis la seule représentation du capital. Les premières banques du moyen age ont été créées dans les villes commerçantes comme VENUSE (Italie) en 1157 et GENEVE (Suisse).

    Avant le 2e quart du 19esiecle, les banques étaient des entreprises particulières comme les firmes commerciales et industrielles, maison appartenant et dirigée par un homme, une famille qui a acculée dans le commerce une fortune et à décidée de se consacrer aux affaires financiers. Le 18e, 19esiecle et le temps contemporain peuvent être considérés comme période de développement des banques.

    I.2.2 Rôle économique des institutions financières

    La fonction économique des banques est double:

    · concentrer l'épargne flottant (en dehors du circuit bancaire) c'est-à-dire permettre à ceux qui ont un excédant de trésorerie de rentabiliser cet excédant en accordant du crédit à ceux qui ont moins ;

    · répartir les capitaux en vue de financement du commerce ou de l'industrie.

    Le rôle que joue les banques dans la vie économique d'un pays est primordial.

    En effet, l'activité économique d'un pays est dominée par l'organisation financière qui épaule les grandes entreprises et concours au développement harmonieux du commerce, de l'industrie et à l'épanouissement de l'activité générale du pays.

    La banque sert d'intermédiaire financier entre agent économique à capacité de financement et ceux qui ont besoin de financement. Elle intervient dans tout ce qui touche au mouvement des capitaux.

    En considérant la fonction économique des banques, on doit admettre que celle-ci doit réaliser 3 objectifs:

    - elles doivent tout d'abord fournir un crédit suffisant;

    - elles doivent ensuite fournir du crédit à bon marché et

    - elles doivent aussi généraliser la distribution du crédit dans tout le pays.

    I.2.3 Sortes d'institutions financières

    Le système financier moderne classe les institutions financières à 4 catégories: les instituts d'émission, les banques de dépôt, les banques d'affaires et les institutions financières non bancaires ou non monétaires.

    I.2.3.1 L'institut d'émission

    L'institut d'émission ou la banque centrale est une institution publique ayant comme mission de maintenir et garantir la stabilité de la monnaie nationale. Il assure à l'économie les moyens de paiement pour l'approvisionnement du marché intérieur et pour le paiement des biens d'équipements indispensable au développement des activités productives du pays. Il réglemente la distribution par les banques commerciales du crédit aux entreprises et aux particuliers.

    I.2.3.2 Les banques de dépôts

    Elles sont des entreprises qui font profession habituelle de recevoir du public sous forme de dépôt ou autrement des fonds remboursables à vue, à terme fixe ou avec préavis; fonds qu'elles emploient pour leur propre compte à des opérations de banque, de crédit ou de placement.

    I.2.3.3 Les institutions financières non bancaires ou spécialisées

    Les institutions financières non bancaires sont généralement des institutions parapubliques qui interviennent soit directement pour leur propre compte, soit comme intermédiaire dans le refinancement d'un crédit à taux bonifié (crédit national). Leurs ressources proviennent généralement d'emprunt obligataires émis dans le public ou de dépôts effectués auprès d'autres institutions (caisse d'épargne pour la caisse des dépôts).31(*)

    Les institutions financières non monétaires sont des organes spécialisées dans le financement des activités économiques bien déterminées. Elles collectent l'épargne auprès du public et la prête mais elles n'émettent ni la monnaie fudiciaire ni scripturale. Ces sont donc les organismes qui font essentiellement le commerce de crédit. Elles ne gèrent pas des ressources considérées comme monétaire puisque sauf le cas particulier et exception de montant limité (exemple CADECO). Elles n'ouvrent pas sur leur livre le compte de dépôt pouvant être utilisé par chèque ou virement.

    La structure financière congolaise donne 4 grandes catégories d'institutions financières non bancaires:32(*)

    I.2.3.3.1 Les institutions financières spécialisées dans le financement de la construction et dans l'immobilisation

    Elles sont les suivantes : la caisse d'épargne du Congo (CADECO), la compagnie financière de Kinshasa (COFIKI), la société immobilière et Mobilière (MOBIMO), la société nationale d'assurances (SONAS), l'Institut National de Sécurité Sociale (INSS)

    I.2.3.3.2 Les banques de développement

    Au Congo, on disposait de deux banques de développement jusqu'à 2003 à savoir la société financière de développement (SOFIDE) et la banque de crédit agricole (BCA).

    I.2.3.3.3 Les coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC)

    Il s'agit du mouvement le plus structuré et le plus développé de l'intermédiation financière participative. Une coopérative d'épargne et de crédit est une institution financière démocratique et à but non lucratif. Elle est organisée et contrôle par ses membres, qui s'associent pour regrouper leur épargne et se faire mutuellement des prêts à des taux raisonnables.

    L'objectif des COOPEC est d'abord de développer le sens de l'épargne au niveau des membres, notamment par un effort permanent d'éducation et de taux d'intérêt attractifs. Il est ensuite de sécuriser cette épargne par une bonne organisation et une gestion prudente des placements et de crédits. Il est aussi de favoriser l'accès, à un coût raisonnable, à certaines formes de crédit et autres services financiers adaptés.

    Les coopec constituent un bon exemple du secteur intermédiaire dans le domaine financier. Ces institutions disposent d'une existence officielle, avec en général une reconnaissance juridique, ce qui les distingue du secteur autonome. Les Coopec s'inspirent d'un modèle ancien, créé au 19e siècle par Raiffeisen en Allemagne et Desjardins au Canada, qui s'est diffusé selon des formes diverses dans la majorité des pays.

    Les Coopec privilégient la fonction épargne et ne font en principe du crédit qu'à partir de l'épargne collectée. Elles montrent donc qu'il est possible de mobiliser de l'épargne en milieu populaire, en général pour des raisons de sécurité et de liquidité beaucoup plus que de rémunération, et que dans ces conditions la motivation des paysans dans le remboursement du crédit provenant de leur propre épargne est beaucoup plus forte que si les fonds viennent de l'extérieur.

    S'il existe un système bancaire, il faut vérifier s'il peut être intéressé par le public visé et quelles conditions. Dans l'immense majorité des cas, la réponse sera négative, les banques n'étant pas intéressées par des petits prêts dispersés sans garanties matérielles, donc coûteux à gérer et risqués.33(*)

    Mais la banque peut rendre certains services comme la rémunération des épargnes, le refinancement des crédits ou la gestion comptable de certains fonds.

    Si la banque est intéressée à prendre la responsabilité de faire elle-même des prêt, elle demandera généralement des lignes de crédits à, taux préférentiels, des fonds de garantie et probablement des subventions d'investissement et de fonctionnement pour lancer les opérations. Il faudra vérifier qu'il s'agit bien d'un engagement réel de la banque, s'inscrivant dans une stratégie de la politique générale.

    Un critère peut être l'analyse des risques pris : si le fonds couvre 100% des risques, il dévient un oreiller de paresse, avec de nombreux effets pervers ; si la banque prend à sa charge une partie importante des risques, elle sera probablement réellement à la sélection, au suivi et à la récupération des prêts. Si l'intérêt de la banque est réel, il faudra discuter les autres conditions (public, produits financiers etc.).

    I.2.3.3.4 Les fonds publics spéciaux de financement au Congo

    Ceux-ci peuvent être regroupés a 6 catégories à savoir: le fonds de promotion industrielle, le fonds de relance, le fonds de conversion et de développement, le fonds de promotion de tourisme et le fonds social.

    I.3 LES INTERMEDIAIRES FINANCIERS

    I.3.1 Définition

    Toutefois, lorsque l'on parle d'intermédiation, il est question plus spécifiquement de l'activité traditionnelle des banques, qui reçoivent des dépôts pour leur compte et prêtent de l'argent pour leur compte.

    Cela les distingue par exemple de l'activité du Courtier en bourse dans laquelle l'intermédiaire n'est qu'un transmetteur d'ordre entre un acheteur et un vendeur sur un marché organisé. C'est ainsi qu'on parle de désintermédiation pour les opérations de financement où les banques ne jouent pas un rôle de contrepartie direct auprès des particuliers et entreprises offreurs ou demandeurs des capitaux.

    Les intermédiaires financiers s'interposent entre les agents économiques en ajustant l'offre de capitaux à la demande de capitaux, c'est-à-dire en drainant les capacités de financement de certains agents (constituées par une épargne inutilisée) pour les prêter ou replacer ou replacer ensuite à d'autres agents.

    I.3.2 Rôle clef des intermédiaires financiers

    La réduction du risque et la réduction des coûts constituent les principaux avantages de l'intermédiation financière, qui, de ce fait, favorise l'épargne et l'investissement.

    Jusqu'à la parution, en1960, de «Money in theory of finance» de John Gurley et Edward Shaw, les banques, compagnies d'assurances et autres institutions financières étaient considérées comme des entités parfaitement distinctes les unes des autres.

    Aujourd'hui, même si elles présentent encore un certain nombre de dissemblances, les institutions financières sont décrites par les théoriciens comme Parties intégrantes d'une seule activité: l'intermédiation financière. L'importance du rôle des institutions financières étroitement liée aux avantages de l'intermédiation financière, toute évolution ou déclin de ces avantages notamment dans le cas des banques, déterminant le regain ou la perte d'influence de première.

    Les intermédiaires financiers sont ainsi appelés parce qu'ils s'interposent entre les agents économiques en ajustant l'offre des capitaux à la demande.

    In fine, ces organismes assurent la transformation des ressources liquides (épargne familiale) en investissement à moyen et long terme par les entreprises.

    Sont, entre autre, habilités à exercer cette fonction les banques, les sociétés d'assurances et les fonds de pension. Mais les capitaux circulent aussi entre les intermédiaires eux-mêmes et entre les entreprises (sous forme de crédit client).

    I.3.3 Evolution

    Le circuit officiel d'intermédiation est presque mort, et les rares banques qui fonctionnent encore en RDC préfèrent orienter leurs crédits au seul secteur du commerce extérieur import-export en abandonnant complètement les activités domestiques. Par ailleurs, les agents économiques privés congolais demeurent encore très sceptiques et continuent à manifester jusqu'à ce jour la réticence pour effectuer des dépôts ou constituer une épargne auprès des banques ou autres institutions financières congolaises. Le retrait de la confiance des opérateurs économiques aux institutions financières ne permet pas à ces dernières de pouvoir décoller. Plusieurs facteurs expliquent la chute de l'intermédiation et la débâcle du système financier congolais.

    Les années 1990 ont consacré l'informalisation de l'intermédiation financière en RDC. Le circuit traditionnel des intermédiaires financiers ou établissements de crédits (banques, coopératives d'épargne et de crédit, institutions financières spécialisées, caisses d'épargne et sociétés financières) qu'employaient les agents économiques privés (entreprises et ménages) pour épargner ou bénéficier d'un crédit, a été abandonné littéralement par les Congolais qui préfèrent désormais la rue.

    Depuis plus d'une décennie, les ménages et les entreprises congolaises, faute de trouver satisfaction auprès du système financier ont développé des mécanismes d'adaptation qui leur permettent de pallier aux insuffisances de ce système.34(*)

    -La mobilisation de l'épargne se fait désormais par des «voies informelles» : la technique de mobilisation de la petite épargne privée dite «de carte», les tontines (mutuelles, commerciales...), les caisses mutuelles, etc. De même l'octroi des crédits aux agents à besoin de financement (ménages et entreprises) passe désormais par le circuit parallèle.

    I.3.4 Facteurs explicatifs de la débâcle

    Nombreux sont les facteurs qui expliquent la baisse de l'intermédiation et la débâcle du secteur financier en RDC. Parmi ceux-ci, nous retenons notamment :

    a. l'instabilité du cadre macroéconomique : l'hyperinflation et les dévaluations en cascade de la monnaie congolaise qui ont caractérisé les années 1990 ont constitué l'une des causes réelles du recul de l'intermédiation en R.D.C. Les taux d'intérêt évoluant moins vite que les prix intérieurs (taux d'intérêt réels négatifs), cela a obligé les déposants à retirer leurs dépôts et à protéger leur pouvoir d'achat en se réfugiant dans les devises étrangères ou les actifs réels (parcelles, bijoux...).

    b. la gestion des créances douteuses : l'encadrement et la sélectivité des crédits par les autorités ont conduit les banques à octroyer des crédits à des canards boiteux (certaines entreprises minières, agricoles...) et à des entreprises qui ont subi le pillage des débuts 1990 et se sont retrouvées dans l'impossibilité de rembourser.

    c. la supervision euthanasiste de la B.C.C du système financier national : la mauvaise gestion du système financier congolais par la banque centrale du Congo aurait largement contribué à amener certaines banques et institutions financières non bancaires à des morts précoces et, in fine, à la crise de système des années 1990. Nous pouvons relever à ce propos que la gestion des comptes libres des banques créatrices de monnaie (BCM) auprès de la B.C.C n'a jamais été favorable à ces institutions.

    En l'absence des réserves propres en monnaie nationale, la B.C.C aurait abusé plusieurs fois de sa position de Banquier des banques en actionnant sans aucune autorisation préalable - les comptes des banques commerciales afin de financer les déficits du compte de Trésor et de son propre compte d'exploitation.

    In fine, les banques propriétaires de ces comptes étant privées de liquidité, se sont retrouvées dans l'impossibilité d'honorer convenablement les retraits de leur clientèle. L'afflux des déposants dans leurs guichets aurait envoyé certaines banques à fermer carrément, la banque centrale n'étant pas intervenue en dernier ressort pour leur venir en aide.

    L'institut d'émission et le gouvernement de la R.D.C ont convenu à certaines périodes (décennie 1990 notamment) - dans un contexte hyper inflationniste et de dévaluations criantes de la monnaie nationale - de pouvoir convertir de pleine autorité, en monnaie nationale. La conjonction de ces différents éléments et tant d'autres non relevés ici ont conduit les déposants (congolais, étrangers, particuliers, entreprises...) à retirer totalement leur confiance d'un système bancaire congolais prompt à surprendre et sans aucune lisibilité.

    L'éviction causée par l'Etat congolais : A défaut de ressources pouvant l'aider à financer son déficit budgétaire démesuré et hyper-chronique, l'Etat congolais s'est imposé au système bancaire pour exiger de manière systématique les avances disproportionnées destinées à satisfaire l'opportunisme et la prédation. En définitive, les comptes des banques ont été vidés de leur substance au profit de la boulimie financière étatique. Par ailleurs, l'Etat congolais, de concerto avec son caissier (la BCC), ont écarté presque totalement toutes les banques du refinancement.

    Ce mode de financement a été développé aux États-Unis à la fin des années 1980 et était principalement utilisé alors par les établissements de crédit. Il s'est ensuite développé fortement depuis pour devenir à la fois un instrument de gestion du bilan, de gestion des risques et de création (ou d'extraction) de valeur.

    En 2006 le montant global des émissions de titrisation en Europe était de 452 milliards € contre 78 milliards en 2000. Les émissions américaines représentaient environ le double.

    I.3.5 Avantages des intermédiaires financiers
    L'activité d'intermédiation peut naître ou se développer sur le passif ou l'actif d'un établissement financier. Ainsi, l'activité d'intermédiation des banques trouve son origine dans leur rôle d'établissement collecteur de dépôts à court terme (les comptes créditeurs de la clientèle sont comptabilisés au passif). Capital en matière de réduction des coûts de recherche d'une contrepartie et d'enquête de solvabilité.

    L'intermédiation financière permet également de supprimer les coûts induits par le suivi des emprunts, la gestion des défaillances et des saisies financières. Sans les banques et l'ensemble des acteurs de l'intermédiation, chacun d'entre nous devrait assurer le suivi des prêts auprès de chaque emprunteur et supporter individuellement les coûts de gestion de chaque défaut de paiement.

    D'autres types d'institutions financières, comme les sociétés d'assurances, soulagent de façon similaire les investisseurs des coûts de transaction.

    C'est pourquoi certains économistes ont qualifié les intermédiaires financiers, et notamment les banques, de « surveillants délégués ».

    Les intermédiaires financiers empêchent également les investisseurs de faire cavalier seul en choisissant de se décharger sur les autres investisseurs des coûts de gestion et de surveillance. Enfin, les intermédiaires réduisent les coûts d'information, non seulement en livrant une interprétation toute prête de la qualité de crédit de l'emprunteur, mais aussi en ayant accès à des informations que l'emprunteur ou les détenteurs d'une assurance-vie ne souhaiteraient pas voir publier. Les banques disposent également de précieuses informations sur l'emprunteur puisqu'elles connaissent l'ensemble des opérations effectuées sur son compte.

    Autant de raisons pour lesquelles, sur le marché américain par exemple, le cours des actions d'une société tend à s'envoler à l'annonce d'une augmentation des facilités de crédit accordée à cette société par une banque.

    En réduisant les risques et les coûts, l'intermédiation financière favorise l'épargne et l'investissement. Mais le revers de la médaille réside peut-être dans une interdépendance financière accrue et dans la contamination de l'ensemble du système financier en cas de crise. En conséquence, la réglementation est devenue le corollaire de l'intermédiation financière.

    L'intermédiation financière présente également l'avantage non négligeable de transformer des passifs en actifs. Ainsi, il devient possible pour une banque de rendre les dépôts collectés (inscrits au passif) plus liquides, moins risqués et, pour chaque compte, inférieurs aux prêts consentis.

    L'histoire de l'intermédiation est jalonnée de créations d'instruments financiers instaurant des services de paiement plus efficaces et moins chers, et offrant un plus large choix en termes de risque et de rythme de consommation.

    On ne peut qu'être d'accord avec le prédicat selon lequel l'inflation a toujours été, et est encore, un phénomène monétaire, mais dans une perspective de long terme. Or on a assisté à l'émergence de politiques dans lesquelles les taux à court terme (ou les taux de change) sont devenus l'arme anti-inflationniste. La quantification de la masse monétaire n'est plus qu'un critère parmi d'autres.

    I.4 LA MICROFINANCE

    I.4.1 Définition

    Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la microfinance se confond avec le microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits crédits (microcrédit) à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant de développer leurs très petites entreprises.35(*)

    Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.

    Ce qui intéresse les bénéficiaires est avant tout l'accès au crédit et de manière secondaire le taux d'intérêt. Généralement ils n'emprunteront que pour financer des activités qui supportent les taux proposés.

    I.4.2 Nouveau champ spécifique, la microfinance

    Au cours de ces dernières années, il apparaît de plus en plus que les banques classiques ne sont pas véritablement intéressées à ce public de petites exploitations ou entrepreneurs ruraux et urbains et que leurs techniques ne se sont pas adaptées pour servir ce segment de clientèle. Par ailleurs, le secteur autonome/informel est toujours aussi vivant et adapté mais ses moyens sont limités et ses services sont souvent coûteux ou risqués. Ce secteur est en croissance et est objet de nombreuses interventions, réflexions ou manifestations. Il faudra cependant faire attention aux effets de mode et risques de croissance trop rapides pouvant entraîner des lendemains qui déchantent.36(*)

    Pour Maria Nowak, fondatrice de l'association pour le droit à l'initiative économique (France, la différence principale par rapport au crédit classique est qu'il est orienté sur une cible nouvelle : les pauvres et les exclus. Il reconnaît leurs talents, leurs besoins et leur capacité à rembourser les prêts. Au lieu de les éliminer par avance, de la clientèle du crédit parce que les méthodes ; les critères et les garanties ne sont pas adaptés à leur situation, il invente des méthodes et des garanties que leur conviennent. Au lieu de leur imposer l'objet de leur prêt, il est à l'écoute de leurs besoins. Il permet ainsi de découvrir que les gens exclus de crédit bancaire sont, comme les autres, dotés de l'esprit d'entreprise, de la capacité de jugement et qu'au surplus, ils remboursent plutôt mieux que les riches. Microcrédit comme microfinance s'adressent à cette cible nouvelle. Mais l'un et l'autre ne proposent pas les mêmes services.37(*)

    Le microcrédit se révèle plus utile pour ceux qui ont identifié une opportunité économique et qui sont en situation de faire fructifier cette opportunité s'ils ont la possibilité de se procurer une petite somme d'argent au moment où ils en ont besoin.

    Ainsi, les personnes pauvres qui travaillent dans des économies stables ou en croissance qui ont démontré leur capacité à conduire les activités proposées dans un esprit d'entreprise et leur engagement à rembourser leurs dettes, sont les meilleurs candidats pour le microcrédit.

    L'univers des client potentiels s'élargit cependant de manière exponentielle si l'on prend en compte le concept plus large de la microfinance. Par exemple au niveau de l'épargne ou de la sécurisation des petites économies, il est encore difficile aujourd'hui dans beaucoup des pays d'ouvrir un simple compte dans une institution bancaire faute de remplir toutes les conditions exigées (carte d'identité, dépôt minimum qui est souvent un maximum pour les populations pauvres etc.). De plus, les n'ont bien souvent besoin de guichets ou d'agences que dans les capitales ou les villes secondaires importantes, ce qui donc exclu directement une bonne partie de la population.38(*)

    · Pourquoi les institutions de microfinance appliquent-elles des taux d'intérêts si élevés à leur clientèle?39(*)

    Fournir de services financiers à des personnes à revenus modestes revient cher particulièrement en proportion des montants des transactions concernées.

    C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles les banques n'octroient pas de petits prêts.

    En microfinance, les agents de crédit doivent en effet rendre visite au client à son domicile ou sur son lieu de travail, évaluer sa solvabilité sur la base d'entretiens avec la famille, le voisinage, et une fois le prêt accordé, effectuer un suivi rapproché et fréquent par le biais de visites pour renforcer la culture de remboursement.

    Les coûts de gestion d'une multitude de petits prêts sont donc très importants, ce qui oblige les institutions à appliquer un taux d'intérêt généralement plus élevé que celui du secteur bancaire.

    L'expérience prouve aussi que les clients sont prêts à payer des taux d'intérêts assez élevés pour s'assurer un accès permanent au crédit.

    CONCLUSION DU CHAPITRE

    Les risques financiers, les institutions financières, les intermédiaires financiers et la microfinance constituent les concepts de base que nous venons d'analyser au cours de ce chapitre.

    Comme le terme le précise bien, le risque financier est l'incertitude qui règne autour du crédit octroyé, des créances dont l'échéance est douteuse et de la variabilité de l'équilibre entre l'offre et la demande des capitaux.

    En traitant des institutions financières, nous avons surtout souligné le double rôle économique de celles-ci, à savoir : la concentration de l'épargne flottant et la répartition des capitaux. Disons qu'il existe au Congo RDC d'autres institutions financières non bancaires qui évoluent dans le secteur informel. Exemple les tontines, les mutuelles, la loterie etc.

    Nous avons évoqué les intermédiaires financiers qui s'interposent entre les agents économiques en ajustant l'offre et la demande des capitaux. C'est sous ce même angle que nous avons traité de la microfinance, un nouveau champ spécifique dans le secteur financier qui élargit l'univers des intermédiaires financiers.


    Chapitre deuxième :

    LA CADECO ET LA GESTION DES CREANCES

    Le champ de nos investigations n'étant pas forcement connu de tous nos lecteurs comme institution financière non bancaire, le présent chapitre concernera surtout la présentation du milieu d'étude pour la bonne compréhension de certains points retracés plus loin. Au premier niveau, nous décrirons la caisse générale d'épargne du Congo avant de parler dans le deuxième temps de la gestion des risques financiers que court cette institution à partir des opérations réalisées avec sa clientèle.

    II.1 PRESENTATION DE LA CAISSE D'EPARGNE DU CONGO40(*)

    II.1.1 Situation géographique

    La caisse générale d'épargne du Congo, Agence de Beni est installée dans l'enceinte de l'immeuble de Monsieur KATEMBO NGESERA, près du rond-point de Beni, Quartier Malepe, Commune Beu, Ville de Beni.

    II.1.2 Statut juridique

    La caisse générale d'épargne du Congo est une institution financière non bancaire de droit public sous la garantie de l'Etat qui a son siège à Kinshasa.

    II.1.3 Historique de la CA.DE.CO

    Jadis, la population congolaise vivait en système purement traditionnel, système dans lequel les fonds devraient être utilisés follement dans diverses cérémonies par exemple, au lieu de les orienter pour une consommation future.41(*)

    Dans certains milieux urbains, la population commençait à sentir les besoins de trouver les lieux où elle pouvait garder ses richesses et précisément les espèces.

    C'est ainsi que les colons belges initièrent une façon d'aider et instruire la population en matière d'épargne pour constituer une réserve et savoir orienter ses dépenses.

    Par le décret royal du 10 juin 1950, ils adoptèrent de créer une caisse commune entre les pays dont le Congo, le Rwanda et le Burundi sous l'appellation «caisse générale d'épargne du Congo Belge et du Rwanda-Urundi».

    A l'accession de notre pays à l'indépendance en 1960, cette caisse deviendra «caisse générale d'épargne du Congo», puis en 1971 elle devient «caisse générale du Zaïre» (CA.DE.ZA).

    Cette institution a repris son ancienne appellation de la caisse générale d'épargne du Congo à partir du 17 mai 1997 après les guerres dites de libération par l'A.F.D.L et cette dernière appellation demeure jusqu'à nos jours.

    La CA.DE.CO existait à Butembo depuis 1968 et les agents de cette entreprise allaient recouvrer dans certaines entreprises de Beni et sensibiliser les particuliers à ouvrir des comptes à Butembo.

    En 1982, la hiérarchie avait jugé bon d'ouvrir directement un bureau à Beni, mais toutes les opérations effectuées à Beni étaient toujours comptabilisées à Butembo, ceci jusqu'au mois de mai 1984. C'est à partir de juin 1984 que la CA.DE.CO Beni deviendra autonome.

    Cette institution avait à sa création comme objectifs:

    1) Apprendre ou initier la population congolaise à pratiquer l'épargne;

    2) Intervenir dans les grands projets de développement de la nation congolaise.

    Elle avait ainsi permis la réalisation des projets comme:

    · La construction des barrages électriques par la congolaise électricité (COLECTRI) devenue société nationale d'électricité (S.N.EL);

    · La construction des hôtels de villes dans les chefs lieux des provinces du Congo;

    · L'achat des premiers avions de la société «Air Congo» etc.

    L'agence de Beni, étant qu'une institution financière non bancaire a comme principaux objectifs:

    Récolter l'épargne auprès de la masse laborieuse et assurer la sécurité des fonds des épargnants;

    Financer certains projets de développement dans le cadre socioéconomique;

    Préparer et instruire la population dans la vie active en lui apprenant à s'imposer une discipline et à ordonner ses dépenses.

    II.1.4 Source de financement de la CA.DE.CO

    A sa création, la CADECO était approvisionnée financièrement:

    a. De l'épargne des étrangers qui entraient et vivaient au pays (Congo Belge-Rwanda-Urundi);

    b. De l'épargne des congolais et

    c. De la subvention de la colonie chaque fois que les besoins se faisaient sentir.

    L'agence de Beni à comme ressource:

    1. Les ressources humaines

    La CADECO Beni a un personnel chargé d'exécuter toutes les tâches pour le bon fonctionnement. Le recrutement à cette institution se fait quand le besoin se fait sentir tout en tenant compte de la moralité des candidats et de la qualité de la main d'oeuvre.

    2. Les ressources institutionnelles

    La CA.DE.CO Beni est régie par un statut du personnel et est dotée d'une convention collective qui a pour but de régler les rapports et les conditions de travail entre l'institution et ses employés.

    3. les ressources matérielles

    La CA.DE.CO Beni reste locataire jusqu'à présent de l'immeuble de Monsieur KATEMBO NGESERA. En outre, cette institution financière a des mobiliers de bureau, machines à écrire, la radiophonie, les calculatrices, quelques imprimés de valeur et actuellement un ordinateur pour la saisie de différents documents.

    4. les ressources financières

    Les ressources financières de la CA.DE.CO Beni dépendent en grande partie:

    - Des dépôts des clients;

    - Des subventions ou interventions de l'Etat;

    - Des intérêts calculés sur les crédits accordés et

    - Des ventes des imprimés de valeurs (livrets, chéquiers...)

    II.1.5 Organisation et fonctionnement

    Un organigramme type des activités bancaires distingue le réseau bancaire proprement dit des services du siège assurant un soutien logistique et commercial du type marketing, gestion/recouvrement, ou action commerciale.42(*)

    Un tel organigramme montre bien l'importance du réseau de distribution. Dans les grands établissements, celui-ci est organisé en directions régionales auxquelles sont rattachés des succursales, ces dernières coordonnant les agences. Ces agences ou guichets peuvent être assimilés à des points de vente: ils réalisent les opérations classiques de dépôt, de crédit et de mise à disposition de moyens de paiement, ainsi que les opérations financières.

    Les centres de profit sont principalement constitués des entités du réseau: agence, succursale, direction générale, et, le cas échéant, direction de l'exploitation. Leur dénomination interne varie: «centres commerciaux», «centre d'exploitation» ou encore «centres gestionnaires».

    1. Structure organique

    L'organigramme est un tableau qui donne les services et subdivisions; il montre d'une part la répartition de responsabilité dans l'entreprise et d'autres parts dans l'ensemble de l'entreprise. C'est un moyen utile permettant de décrire le cadre de structure et le rapport autorité responsable.43(*)

    L'organigramme est encore une représentation schématique de la structure de l'entreprise et permet de visualiser:44(*)

    - le découpage en service;

    - les relations qui existent entre les services.

    Ainsi définie, la structure organique de la CA.DE.CO Beni se compose de:

    - la gérance;

    - le bureau commercial;

    - le bureau comptabilité et

    - le bureau administratif.

    1. Organigramme de la CADECO Beni

    GERANCE

    BUREAU COMPTABILITE

    BUREAU ADMINISTRATIF

    BUREAU COMMERCIAL

    SECRETARIAT

    COMPTE EPARGNE

    COMPTE BANCAIRE

    BUREAU marché central de Beni

    BUREAU OICHA

    CAISSE

    SERVICES GENERAUX

    Source: Archives de la CA.DE.CO Beni

    2. Fonctionnement

    a. la gérance

    La gérance s'occupe de la coordination de toutes les activités de la CA.DE.CO Beni. C'est grâce à elle que règne une harmonie entre tous les services et toutes les activités de l'institution.

    b. le bureau administratif

    Il s'occupe de la gestion des ressources et de l'établissement des rapports. Il est subdivisé en deux branches: le secrétariat et les services généraux.

    Au niveau du secrétariat, on retrouve l'informatique, les archives et l'occupation de la sentinelle.

    c. le bureau comptabilité

    Il fournit rapidement tous les renseignements nécessaires et utiles à la direction pour un bon fonctionnement. Ce bureau s'occupe de la tenue des documents comptables et contrôle tous le journal de caisse.

    d. le bureau commercial

    Ce bureau est constitué de deux guichets, celui de l'épargne et du compte bancaire, plus les deux points de vente qui sont le bureau du marché centrale de Beni et le bureau et le bureau d'OICHA.

    II.1.6 Compte bancaire et compte épargne45(*)

    a. compte bancaire

    Un compte est une représentation chiffrée des opérations qui interviennent entre la banque et le client.

    Jadis, le compte n'existe pas à la CA.DE.CO. C'est après l'indépendance de notre pays, en 1960, que ce compte a commencé à fonctionner pour se conformer au modèle de la banque, car dans certains milieux de notre pays, il n'y avait pas des banques, et pour répondre au besoin de la population, il fallait créer ce compte à la CA.DE.CO. Et de là, nous y trouvons trois catégories de comptes:

    - compte chèque: c'est un compte adapté aux personnes physiques avec paiement des frais de tenue de compte par trimestre, et ces frais s'élèvent à 11.8$US.

    - Compte courant: c'est le compte à vue, c'est-à-dire où le retrait s'effectue à tout moment et sans préavis. C'est un compte ouvert seulement aux personnes morales et les commerçants, avec aussi le paiement des frais de tenue de comptes qui s'élèvent à 17.7$US par trimestre.

    - Compte à terme: ce compte est ouvert à toute catégorie de personnes. Et il est productif d'intérêts à l'échéance. L'échéance peut être de trois, six ou douze mois. Les intérêts débiteurs sont convenus à l'échéance. On impose seulement un minimum possible lors de l'ouverture de ce compte selon la conjoncture.

    Il n'y a donc pas les frais de tenue de compte. A l'échéance, les intérêts bonifiés sont vairés dans le compte chèque et sont calculés à raison de 8%.

    b. Compte épargne

    Le mot épargne vient du verbe épargner qui signifie «économiser» ou conserver pour une consommation future. Ce mot désigne aussi l'ensemble de sommes, mises en réserve ou employées à créer du capital.

    Les catégories de comptes épargne de la CADECO sont les suivantes:

    - compte épargne ordinaire: qui est un compte à vue et non producteur d'intérêts. Il faut être une personne physique et exceptionnellement une personne morale (petite association). Dans ce cas-ci, il y a paiement des frais d'ouverture.

    Ici, nous pouvons avoir l'épargne guichet (perçu au guichet à l'intérieur même de l'institution) et l'épargne CAR (perçu en dehors du guichet de l'institution).

    - compte épargne à terme: c'est un compte épargne mais producteur d'intérêt à l'échéance avec les conductions encore légères que pour le compte à terme.

    - Compte épargne à la source

    C'est un compte quasi-similaire au compte épargne ordinaire sauf que celui-ci est obligatoire aux agents de différentes entreprises. C'est l'employeur qui effectue les versements des espèces retenues sur les salaires des agents à la source. Cette épargne peut être appelée «épargne entreprise». Le retrait est possible au plus deux fois l'an.

    - Compte épargne scolaire: c'est un compte qui ne concerne que les écoliers, élèves et étudiants pou les instruire des leurs carrières d'études en matière d'épargne et à les initier dès le bas age à constituer un capital et savoir orienter leurs dépenses. Mais vu la conjoncture économique que traverse notre pays dans son ensemble, cette épargne est momentanément suspendue.

    - Compte épargne militaire: il concernait une épargne rendue obligatoire aux militaires à l'époque de l'Etat Zaïrois. La procédure de retenue et celle de remboursement sont les mêmes pour l'épargne entreprise.

    II.1.7 Conditions d'ouverture d'un compte

    1. pour tout compte épargne

    - verser une somme égale à 10$US ou son équivalent en francs congolais. De ces 10$ US, la CA.DE.CO récupère 5$US comme frais d'ouverture de compte ou coût livret d'épargne et les 5$US restants sont versés dans le compte du nouveau client et constituent par ce fait son premier versement;

    - déposer deux photos passeport: l'une est à greffer sur la fiche et l'autre sur la carte d'ouverture du compte;

    - déposer le spécimen de signature. S'agissant d'un compte collectif ou familial, autant de signatures doivent être déposées qu'il n' y a de personne susceptibles d'effectuer le retrait;

    - l'identification complète de l'épargnant (client).

    2. pour tout compte bancaire

    - A l'ouverture d'un compte chèque: il est exigé au client un montant minimum de 50$US ou son équivalent en francs congolais. De cette somme, l'institution récupère 10$US comme frais d'ouverture du compte, 10$US comme coût chéquier petit format de vingt cinq chèques. Et les 30$US restant constituent le premier versement du client.

    En plus, il est exigé le dépôt de deux photos format passeport une photocopie de carte d'identité du client. Ensuite et en plus, les frais de tenue de compte s'élevant à 10$US sont soustraits trimestriellement du compte du client.

    Nous rappelons que dans l'histoire que ce compte n'existait pas à la CADECO à sa création. Vers les années 1970, ce compte est apparu à la CADECO sur réclamation de sa clientèle face aux conditions lourdes du compte épargne.

    - A l'ouverture d'un compte courant:

    il est exigé un montant minimum de 100$US ou son équivalent en francs congolais. De ces 100$US, l'institution récupère 20$US comme frais chéquier grand format de cinquante chèques, 15$US comme frais d'ouverture compte courant, et le reste constitue le premier versement du client. Mais aussi les 15$US sont soustraits trimestriellement de l'avoir en compte du client comme frais de tenue de compte. Il est également exigé le numéro de registre de commerce pour les personnes morales ou bien le statut de coopérative s'il s'agit de cette dernière.

    Ce compte courant présente un avantage au client, celui d'émettre même un chèque sans provision suffisant mais que la CADECO paie dès sa présentation, bien sûr l'opération de régularisation devra se faire après, entre l'institution et son émetteur du chèque.

    Nous retenons également à ce sujet que le chèque de cette institution est payable normalement dans toutes les institutions financières et bancaires de la république démocratique du Congo et ceci grâce aux opérations qui sont font à la banque centrale du Congo.

    Mais depuis le début des guerres en R.D.C, ces opérations de compensation na se font presque plus, voire elles sont annulées.

    De ce fait, tout chèque de la CADECO n'est payable actuellement qu'à la CADECO, peu importe l'agence.

    - A l'ouverture d'un compte à terme:

    Les exigences sont les mêmes que celles de l'ouverture d'un compte chèque. Toutefois, l'unique est la simple différence qu'il n'y a pas de frais de tenue de compte.

    · La pratique bancaire et financière46(*)

    La pratique bancaire et financière utilise bien d'autres conventions qui figurent dans les contrats régissant l'ouverture d'un compte bancaire, d'un compte épargne, d'un compte à terme' d'un crédit...

    La date prise en compte pour comptabiliser la valeur d'un chèque diffère suivant qu'il est émis ou remis à l'encaissement...et le consommateur le sait rarement. On ne s'étonnera pas que ses façons de calculer proposées dans les conventions sont les plus souvent favorables aux banquiers. Bien sûr, pour les petites sommes, cela n'a qu'une importance relative pour le consommateur mais, pour le banquier, l'avantage résulte de l'application immédiate de l'adage selon lequel les petits ruisseaux font les grandes rivières. Lorsque le banquier doit des intérêts à son client, il lui arrivera souvent de ne pas compter ni le jour de départ, ni le jour d'arriver. Par contre, lorsque c'est l'inverse, il comptera les deux.

    II.1.8 Sortes de crédits octroyés à la CADECO

    Etant une institution financière non bancaire ou monétaire mais spécialisée, la CADECO accorde des crédits sous différentes formes et dont les plus courants sont:

    a. le crédit éclair

    C'est la forme de crédit que l'institution accorde à se clients potentiels et qui jouissent de la confiance de celle-ci. Ce qui veut dire l'institution paie un client sans provision et dont le débit ne peut pas dépasser une semaine. Au remboursement, l'institution applique le taux de 1% pour sa rémunération.

    b. avances en compte

    C'est une forme de crédit presque comme le crédit éclair, mais sont bénéficiaires les titulaires des comptes bancaires. La durée est de trente jours et le taux de 20% par mois. Ce crédit est appelé aussi «crédit de caisse»

    c. le découvert

    Il est presque comme l'avance en compte, mais seulement les bénéficiaires dans cette forme de crédit sont les titulaires des comptes bancaires seulement. La durée est quarante-cinq jours avec une rémunération de 20% constituant le taux d'intérêt.

    d. les crédits commerciaux

    Ce sont des crédits accordés surtout aux personnes morales et aux commerçants. La durée accordée à cette forme de crédit est de soixante jours minimum avec une rémunération de 15% de taux d'intérêt par mois

    e. le crédit personnel

    C'est une forme de crédit accordé aux personnes physiques avec une période de grâce de trente jours avec le taux de rémunération de 6%. Ce crédit est purement social.

    II.2 LA GESTION DES RISQUES FINANCIERS

    La gestion du risque passe essentiellement par le processus de mesure et de son analyse. Le risque se mesure généralement à l'aide de deux variables: la probabilité d'occurrence du risque et l'échelle de gravité des dommages. D'autres paramètres (tels que le degré de rémanence, l'incertitude) permettent la connaissance des risques.47(*)

    II.2.1 La gestion actif-passif et la gestion des risques48(*)

    Les mutations de l'environnement bancaire et financier ont entraîné une montée des risques dans les banques et établissements financiers. Autrefois limitée à certains risques traditionnels comme les risques de crédit ou d'illiquidité, la gestion des risques intègre plus qu'auparavant d'autres risques, tels que les risques de taux, ou les risques informatiques.

    Ceci a conduit à la création, dans certaines institutions financières de taille importante, d'un service autonome chargé de la gestion des risques ou, plus globalement, de la «gestion actif-passif».

    L'objectif d'un tel service est de «coordonner l'utilisation de l'actif et du passif de l'institution afin de maximiser la rentabilité, dans le cadre d'une gestion saine des risques- notamment de taux et de liquidité- et sous les contraintes imposées par la réglementation».

    Les missions d'un tel service recouvrent les responsabilités suivantes:

    a. la gestion des risques

    - répertorier les risques potentiels auxquels est exposé l'établissement;

    - évaluer et hiérarchiser ces risques en mettant en place des méthodes d'évaluation;

    - analyser les procédures existantes de contrôle des risques afin d'améliorer ou de mettre en place des outils de contrôle.

    Dans une perspective ambitieuse, l'objectif peut être d'aboutir à un «tableau de bord des risques».

    b. l'allocation des fonds propres

    Déterminer l'allocation des fonds propres par activité ou par centre de profit qui peut découler de la gestion des risques.

    c. les missions diverses

    Suivi et planification de la situation fiscale de l'institution, planification du degré de liquidité, politique d'emprunts de fonds sur les marchés monétaires et financiers.

    Dans la pratique, le contrôle de gestion assume généralement une part de gestion des risques quand un service de gestion actif-passif (GAP) n'a pas été crée de façon autonome au sein de l'établissement.

    II.2.1.1 le coefficient d'emploi49(*)

    L'institution doit toujours assures un équilibre indispensable entre emplois et ressources. Le rapport entre les deux s'appelle «coefficient d'emploi.»

    <1

    En règle générale, ce rapport est inférieur à 1 car l'institution financière doit toujours constituer des réserves et provisions pour assurer le paiement des charges de fonctionnement ou alimenter les réserves obligatoires imposées par la banque centrale.

    Le métier de banquier consiste donc à jouer avec les ressources et les emplois sans rompre l'équilibre. Aux dépôts à vue, par exemple, ne doivent correspondre que des remplois immédiatement utilisables.

    II.2.1.2 les ratios de suivi de risques

    La mesure du risque de crédit est cruciale dans l'activité bancaire car son niveau affecte considérablement la rentabilité des opérations. De bonnes marges à court terme négociées sur des projets ou des clientèles à forte probabilité de contentieux peuvent se révéler désastreuses à moyen et long terme.50(*)

    a. ratio de suivi du risque crédit

    Parmi les ratios les plus utilisés par la profession, on peut mentionner le ratio des encours contentieux sur les encours global de crédit qui est une mesure instantanée de la part des clients à problème par rapport ç l'ensemble du portefeuille d'encours géré par l'entité.

    Sont également utilisés les ratios de dotations aux provisions sur les encours moyens global de crédit ou sur l'encours moyen de crédits contentieux qui fournissent une indication de l'effort de provisionnement réalisé par l'entité sur la période de calcul considérée. Enfin, le ratio stock (ou encours) de provision/Encours de contentieux mesure le niveau global de couverture par des provisions des «actifs compromis»

    b. ratio de solvabilité

    Le ratio de solvabilité établit une relation entre les fonds propres d'une banque et les risques encourus.

    Solvabilité=

    c. ratio de productivité par agent

    Un certain nombre de grandeur sont rapportées à l'effectif de la banque et constituent de bons indicateurs de productivité car comme dans toute activité de prestation de services, la main d'oeuvre est le principal facteur de production.

    Ces ratios indiquent le montant des crédits distribués, des dépôts collectés ou de produit net bancaire réalisé par agent.

    A part ces ratios, l'institution financière doit calculer d'autres ratios tels que:

    - l'autosuffisance financière=

    - autosuffisance opérationnelle=

    - rendement du portefeuille=

    Le risque dépend de l'activité économique en cause et de l'environnement dans lequel opère l'entreprise, ainsi on peut rencontrer des façons spécifiques de gestion de risques, ce qui fera l'objet du point suivant.

    II.2.2 La gestion des risques

    II.2.2.1 La gestion du risque de crédit ou de contrepartie

    La gestion à priori est fondée sur une évaluation objective de la capacité du client à rembourser les prêts. A cette fin, les entreprises ont tenu de fournir au minimum les documents comptables (bilans et comptes de résultat) des derniers exercices aux établissements de crédits.

    A partir de ces documents, une analyse de quelques ratios peut aider à détecter les bonnes et les mauvaises entreprises. Parmi ces ratios on peut citer le ratio de liquidité qui est utile pour faire face aux demandes de retraits et le ratio de rentabilité qui constitue une base pour accorder les crédits.

    La loi confère aux établissements financiers des droits identiques à ceux des banques pour la distribution des crédits, mais en revanche leur interdit de recevoir du public des dépôts à moins de deux ans.51(*)

    Pour eux, les crédits ne font pas les dépôts et ils doivent trouver des refinancements, généralement auprès des banques dont ils sont d'ailleurs souvent les filiales.

    Comment apprécier la capacité d'un emprunteur à rembourser le crédit?

    L'étude des documents financiers produits par l'emprunteur qui s'attache aux critères de développement du demandeur, est la méthode la plus utilisée. Cette méthode rencontre vite une limite: comment apprécier le risque d'insolvabilité lorsque l'emprunteur est un simple particulier et qu'il ne peut fournir aucun bilan ou compte de résultat?

    Avec le développement du marché des particuliers, cette question s'est posée se plus en plus fréquemment et l'insuffisance des renseignements concernant ces emprunteurs a conduit les banquiers à rechercher d'autres moyens d'application du risque d'insolvabilité.

    Le risque de contrepartie peut être réduit en exigeant des garanties qui réduisent les pertes en cas de défaut. Le montant payé en cas de risque devient le solde du crédit diminué de la valeur des biens fournis en garanties.

    Comme le risque est lié à deux éléments: l'aléas moral et la sélection adverse; si on ne connaît pas la structure du client, on fait confiance mais avec des doutes et l'emprunteur le plus risqué s'impose un taux d'intérêt plus élevé.

    Pour diminuer ce risque, le banquier doit rationaliser le crédit.

    Ainsi, il y a des rigidités sur le marché de crédit comme sur le marché d'emploi.52(*)

    Pour évaluer le risque présenté par l'entreprise qui demande un crédit, le banquier procède à une analyse de la situation de l'emprunteur, analyse qui, par ses aspects les plus importants, consiste en une appréciation de la situation financière.53(*)

    II.2.2.2 La gestion du risque de liquidité 

    La gestion des financements permet de contenir les besoins dans les limites acceptables. Aussi, la gestion du risque de liquidité fait appel à la gestion optimale des réserves bancaires que la banque doit en disposer pour faire face aux retraits massifs des déposants et aux paniques bancaires.

    La gestion des moyens de paiement est une fonction importante d'une banque qui contribue à l'efficacité et à la sécurité du système de paiement de l'économie. Ce système comporte un circuit des opérations de masse de petits montants réglés notamment par chèques et par cartes bancaires et un circuit des opérations de montants élevés réalisées par exemple sur le marché monétaire et sur le marché de changes.

    Les règlements de ces opérations s'effectuent selon différentes modalités. Une partie de la masse des petits règlements utilisant les supports de papier transitent par les chambres de compensation et une autre est automatisée (système interbancaire de télécompensation (STT) pour les virements, cartes bancaires, etc....

    Pour les règlements de montants élevés, une tendance semble se dégager en faveur des systèmes de règlements bruts en temps réel qui permettent des paiements instantanés et irrévocables, ce qui accroît la rapidité et la sécurité des opérations (les débiteurs doivent détenir préalablement les liquidités nécessaires).

    II.2.2.3 La gestion du risque d'illiquidité54(*)

    L'autre type de risque provient de l'impossibilité à satisfaire toutes les demandes de retraits de dépôts quand le public s'inquiète, pour des raisons qui peuvent être aussi bien politiques qu'économiques de la solidité du système bancaire. Il suffit que quelques déposants déclenchent u mouvement de panique pour qu'une banque se retrouve en situation d'illiquidité: elle est incapable de satisfaire toutes les demandes de remboursement, dans la mesure où la grande majorité de ces dépôts ne sont pas disponibles parce qu'utilisés dans le cadre de son activité de banque.

    Dans la mesure où l'illiquidité bancaire peut survenir indépendamment d'un comportement de prise de risque excessif de la banque, les économistes ont toujours considéré qu'elle devait, à la différence de l'insolvabilité, être réglée par une intervention de prêt en dernier ressort. L'illiquidité d'une institution financière constitue en effet une menace non seulement pour le système bancaire, mais également pour la confiance dans la monnaie.

    Le doute sur la qualité individuelle des banques est de nature à entraîner une méfiance générale qui conduit les déposant à retirer leurs fonds et à chercher à les convertir dans d'autres types d'actifs monétaires jugés sûrs.

    Pareille fuite devant la monnaie nationale met alors en cause non seulement le bon fonctionnement de l'économie, mais aussi la stabilité politique et sociale du pays qui en est la victime. C'est pourquoi l'action du prêteur en dernier ressort n'est pas seulement une affaire de technique bancaire, c'est un enjeu politique.

    II.2.2.4 La gestion du risque de taux

    Sans simplifier à l'excès, on peut dire qu'il existe deux méthodes de gestion du risque de taux.

    a. la recherche de l'immunisation

    La banque s'assigne comme objectif de réaliser l'égalité des durations de l'actif et du passif. Pour cela, elle doit constamment adapter les taux et les échéances de ses actifs et passifs afin de parvenir à l'égalité des durations

    Donc à l'immunisation.

    C'est ainsi que la banque, qui consent un crédit au taux i et à l'échéance d, doit simultanément trouver une ressource à taux et échéance identiques. Cette parfaite de duration n'est pas facile à obtenir et à conserver car comme le risque d'illiquidité, le risque de taux est inhérent à l'activité bancaire.

    b. la couverture du risque

    Puisque le risque de taux est difficile à neutraliser, la banque doit s'efforcer de la couvrir.

    En premier lieu, elle doit déterminer le niveau de risque qui lui parait acceptable, par exemple en calculant la sensibilité de ses actifs et passifs à une variation adverse des taux d'intérêt, puis en comparant ce coût au montant des fonds propres.

    Une fois le risque de taux évalué, la banque peut se couvrir en ayant recours aux différents instruments financiers de marchés à terme ou conditionnels ou aux garanties de taux.

    Soit par exemple une banque qui consent un crédit à moyen terme au taux de 13%; si ultérieurement les taux montent et que la banque est obligée, par manque de liquidité de se refinancer sur le marché monétaire à un taux de 15%, sa marge devient négative de 2%. Le même type de risque existe sur les ressources (c'est-à-dire que si les taux d'intérêts appliqués à la clientèle baissent, le coût de la ressource devient alors supérieur à celui des emplois.

    Pour se prémunir contre les risques inhérents à ces variations de taux, les banques s'efforcent d'« adosser» constamment leurs ressources longues à des emplois longs; c'est une des fonctions du marché monétaire à long terme.

    Il en résulte qu'une banque peut être emprunteuse à court terme te prêteuse à long terme, ou inversement.55(*)

    II.2.2.5 La gestion du risque de change

    Comment le risque de taux, le risque de change peut se gérer de deux façons:56(*)

    - la neutralité du risque de change

    Quotidiennement, la banque ajuste sa position de change devise après devise afin de supprimer les positions courtes ou longues.

    - la couverture du risque de change

    Si la neutralité n'est pas possible, la banque doit alors couvrir le risque de change grâce à l'utilisation des nombreux instruments possibles.

    a. la position de change au comptant et la position de change à terme57(*)

    La première étape d'une opération de change à terme est soit un achat au comptant, soit une vente au comptant de devises. Dès cette étape, le risque de change apparaît.

    La seconde étape consiste à prêter ou emprunter les devises objet de l'opération (prêts et emprunts de francs et devises sur les marchés de capitaux). Cette deuxième étape fait apparaître un risque de taux.

    Donc toute opération de change à terme donne naissance à un risque de change et un risque de taux.

    b. mesure du risque de change58(*)

    Le risque de change se mesure par la position de change, devise par devise, les prêts et emprunts de francs et devises sont reportés dans les échéances de calcul du risque de taux.

    La banque peut calculer, pour chaque devise, la perte engendrée par une variation adverse des cours de change et la somme de ces pertes est une évaluation de l'expression globale au risque de change qui peut être comparée au montant des fonds propres.

    L'évolution du taux de change peut conduire à des pertes (ou des profits) importants. Les banques françaises se couvrent de ce risque en évitant de prendre des «positions de change», attitude qui consiste, pour chaque devise et pour des termes identiques, à avoir autant de créances que de dettes. Dans ce cas, la variation du cours des devises n'affecte pas le résultat.

    Pour prévenir le risque de change, la plupart des entreprises optent pour des méthodes comme suit :

    -Le choix de la devise de paiement

    La devise de paiement détermine en partie l'intensité du risque. Le choix du cours de conversion, indispensable pour passer du prix en monnaie nationale au prix exprimé en devise, est un élément important pour la compétitivité de l'offre et la gestion du risque.

    -La libre convertibilité sur le marché monétaire (convertibilité externe)

    Certains pays contrôlent leur situation monétaire extérieure en réservant les opérations de change à leurs résidents et en imposant un cours de change officiel. L'exportateur ne saurait de telles devises en paiement.

    -L'existence d'un marché international monétaire et financier de la devise

    Un marché monétaire et financier international actif et important pour la devise considérée assure à l'exportateur une mise en oeuvre aisée des techniques de gestion du risque de change et des opérations d'emprunts en devises assurant le financement des opérations.59(*)

    En plus de ces critères quasi structurels, l'exportateur tient compte de la situation conjoncturelle, économique et monétaire : stabilité des taux de change, niveau des taux d'intérêt et de l'inflation.

    -Un nombre limité de devise

    Chaque devise supplémentaire utilisée constitue un nouveau facteur de risque, et celle-ci doit faire l'objet d'une surveillance et d'une gestion spécifiques. Utiliser un grand nombre de monnaies étrangères deviendrait donc vite difficile et coûteux.

    II.2.2.5 la gestion du risque d'insolvabilité60(*)

    L'insolvabilité présente le principal risque lors des opérations d'octroi de crédit. Pour se prémunir, les banques se fient davantage à l'efficacité des sûretés réelles (hypothèques) ou personnelles (cautions) qu'à une analyse économique de la situation de l'emprunteur.

    II.2.3 Quelques procédés pour limiter les effets de l'encadrement du crédit

    Dans toue relation financière s'opère un décalage temporel entre les flux donnés et les flux reçus. C'est dans ce délai, qui peut être plus ou moins long, et à travers ce lien unissant donneur et receveur que la confiance se manifeste et est éprouvée. Elle est donc nécessaire à route relation financière.61(*)

    La confiance, quel qu'en soit l'objet, est exceptionnellement totale ou nulle. Elle est communément qualifiée de grande, faible, positive ou négative; autrement dit cette relation est chaude, tiède ou froide.

    La confiance n'est pas un «état». Elle est toujours en «situation» et elle varie en intensité.

    La confiance peut être partagée. Elle peut être mutuelle ou au contraire non réciproque; directe ou médiate; un prêt ne sera accordé que si certains parents ou amis, voire organisations, acceptent de supporter une partie du risque en se portant caution.

    L'encadre du crédit est fortement critiqué par les banques puisque, en limitant les intérêts qu'elles perçoivent, donc leurs produits. Les banques s'efforcent de contourner cette contrainte par divers procédés plus au moins réguliers.62(*)

    Renforcement de leurs fonds propres: l'excédent des fonds propres des banques sur leurs capitaux immobilisés (fonds de roulement) permet aux banques de distribuer des crédits hors encaissement. Le renforcement des fonds propres est parfois obtenu par des moyens artificiels, par exemple en revendant les titres d'une filiale à une autre filiale non bancaire, ce qui permet à la fois de diminuer les capitaux immobilisés (titres de participation) et d'augmenter les fonds propres (plus-value constatée à cette occasion)

    Emission d'emprunts obligataires : du point de vue de l'encadrement du crédit, les emprunts obligataires émis par les banques sont assimilés à des fonds propres; les banques émettent donc des emprunts non seulement pour se procurer des ressources mais surtout pour se donner des possibilités de distribution des crédits hors encadrement.

    Contraction des crédits en fin de mois : techniquement, l'encadrement du crédit se calcule à partir du volume des crédits accordés par les banques en fin de mois. Diverses techniques (reports d'échéances...) permettent de diminuer les crédits à cette date pour les faire apparaître les jours suivants. Cela se pratique surtout avec les entreprises qui y trouvent également leur intérêt par une amélioration de la présentation de leurs bilans.

    Distribution de crédits en devises : les crédits accordés en devises aux entreprises ne sont pas soumis à l'encadrement (les devises sont censées ne pas gonfler la masse monétaire en francs).

    Développement des «face à face» : rien n'interdit à une entreprise qui dispose d'excédents de trésorerie de les prêter à une autre entreprise; cette opération s'appelle un «face à face». Elle n'apparaît donc pas dans les comptes des banques et constitue, de fait, une forme de débancarisation puisque la banque perd une ressource et un emploi, mais cela limite le volume des crédits apparents mesurés dans les comptes des banques et soumis à l'encadrement.

    Il est d'ailleurs interdit aux banques de permettre ces «face à face», c'est-à-dire de rapprocher les entreprises disposant d'excédents de celles qui sont emprunteuses; mais rien n'interdit à un banquier d'inviter à déjeuner deux de ses clients et que ceux-ci découvrent entre la poire et le fromage qu'ils sont faits pour s'entendre... Le banquier trouvera toujours un moyen pour se faire rémunérer de ce genre de service.

    Afin de couvrir ou de réduire certains risques, l'Agence Française de Développement (AFD) propose différents outils destinés à rapprocher l'épargne et les entrepreneurs. Placée en première ligne est en mesure d'apporter, par sa signature, une garantie de solvabilité aux opérations économiques, et ainsi faciliter la mobilisation de ressources en monnaie locale.

    L'investissement suppose le partage du risque de son financement et requiert transparence et fiabilité dans les comptes et les études de marché, de soldes connaissances en gestion et leur application réaliste à l'entreprise.

    II.2.4 Les "pauvres" peuvent devenir un "bon risque"

    Il est possible de faire massivement des petits crédits qui se remboursent bien à des paysans pauvres.63(*)

    Certains systèmes financiers ne s'intéressent qu'à la fonction crédit. Plusieurs points doivent être alors précisés:

    § l'objet du crédit. On s'oriente de plus en plus vers du crédit ouvert, déterminé librement par l'emprunteur ; celui-ci doit cependant démontrer sa rentabilité prévisionnelle.

    § Le montant de crédit. Il est général recommandé une progression dans les montants prêtés, avec un démarrage par des petites sommes et un plafond maximum d'emprunt.

    § La durée du prêt. Il est préférable de commencer par le court terme avant d'accéder au moyen terme.

    § Le taux d'intérêt. Il doit permettre l'équilibre financier de l'institution

    § Le mode de remboursement : hebdomadaire, mensuel, trimestriel, en fin de cycle, avec ou sans différé. Celui-ci doit être adapté au cycle économique de l'objet de crédit financé.

    § Les formes de garanties : matérielles comme le nantissement d'un équipement ou d'une habitation, la délégation de salaires, l'épargne bloquée... La vraie garantie est la viabilité de l'activité financée par le crédit.

    § Les modes d'accompagnement du crédit, par exemple formation initiale, suivi régulier.

    § Les modes de récupération normale et contentieuse : qui récupère, dans quel lieu, quelles modalités en cas de retard ?

    CONCLUSION DU CHAPITRE

    Les banques ou institutions financières ont pour fonction de fournir des crédits permettant de financer les investissements. Un pari toujours risqué.

    Les contrôles réglementaires tentent de le limiter mais la concurrence, l'optimisme et l'appât du gain incitent les banques à assouplir leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui tend à accentuer le risque de se retrouver face à des débiteurs insolvables.

    La structure financière de la banque détermine donc l'importance des risques -taux et change- qu'elle prend. Se pose là le problème de la transformation pour les ressources.

    Compte tenu de la préférence pour la liquidité de la part des épargnants, cette transformation est inévitable. Si elle importante, la banque augmente son risque de taux et, de plus, se crée un risque de liquidité au cas où les déposants demandent à retirer leurs fonds.

    Globalement, les COOPEC apparaissent comme efficaces pour mobiliser l'épargne locale. Elles ont plus de difficultés en matière de crédit dans les pays en développement. C'est une formule qui, à certains égards, semble plus adaptée aux classes moyennes qu'aux plus pauvres.

    L'accent mis sur l'épargne préalable limite en effet l'impact de la fonction crédit sur les membres ayant une faible capacité d'épargne.

    Mais les pauvres ont aussi besoin de services financiers adaptés à leurs besoins spécifiques, faits sur mesure, en quelque sorte.

    L'accès à des services financiers appropriés est l'une des dimensions fondamentales de l'exclusion sociale dans le monde.

    Afin d'éviter la marginalisation des plus pauvres, les formes coopératives et mutualistes d'épargne et de crédit, dans toute leur diversité, ont un rôle essentiel et irremplaçable d'intermédiation financière à jouer.

    Chapitre troisième:

    APPRECIATION DU NIVEAU DE RISQUE AU SEIN DE LA CADECO/Beni

    Le présent chapitre est consacré à l'appréciation du niveau de risque au sein de la CADECO Beni est axé sur quatre points :

    1o Analyse de l'épargne collectée par la CADECO Beni ;

    2o Analyse des crédits octroyés par la CADECO Beni ;

    3o Analyse des écarts entre les crédits octroyés et les montants de crédits effectivement remboursés par les clients : le risque financier ; et

    4o Analyse corrélative entre épargnes collectées et crédits octroyés.

    III.1 ANALYSE DE L'EPARGNE COLLECTEE PAR LA CADECO Beni

    Le principe qui porte à épargner est le désir d'améliorer notre sort. En effet, il est bien dit que l'épargne est un des points de départ d'un bien être collectif. Pour le peuple comme pour les individus, le même principe s'applique. C'est pourquoi la théorie économique faisait reposer le démarrage économique sur l'épargne. Ce rôle de toute épargne apparaît comme indispensable et irremplaçable à un multiple égard: 64(*)

    - seule l'épargne permet l'accumulation d'un capital physique et humain transformé en investissement productif, elle assure sur un revenu autonome et cumulatif pour aujourd'hui et pour demain;

    - l'épargne favorise l'intégration des circuits financiers et économiques dans un même pays, de ce fait elle permet une croissance autoentretenue, plus harmonieuse et plus régulière;

    - le développement autofinancé par l'épargne intérieure et autogérée, permet aux collectivités d'échapper à la paresse technologique encouragée par l'investissement étranger, lui seul conduit à la maîtrise de la filière technologique et à la créativité;

    - par leur action auto éducative, la motivation et la gestion de l'épargne volontaire joue un rôle souvent plus important que les investissements eux-mêmes; la gestion communautaire de l'épargne forme les futurs hommes d'affaires, les futurs entrepreneurs; les futurs dirigeants et dirigeantes du pays, là se cristallise le premier et indispensable apprentissage de la démocratie économique et politique, qui dans les pays industrialisés n'a pas commencé autrement.

    Ce rôle, une fois maîtrisé, on se rendra compte à l'envie qu'il n'y a ni miracle ni préférence génétique en économie. Le secret de la réussite réside dans le dégagement d'un surplus: en un mot l'épargne.

    La question de mobilisation de l'épargne locale est bien importante, tant sur le plan social que sur le plan économique.

    Tableau N°1 : Evolution mensuelle de l'épargne collectée par la CADECO Beni de 2003 à 2007

    Années

    Mois

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    TOTAL

    Janvier

    1340

    73071

    369015

    433821

    478515

    1355762

    Février

    809

    82452

    483336

    380090

    483340

    1430027

    Mars

    466

    54678

    229475

    374603

    519739

    1178961

    Avril

    1868

    54984

    241891

    417664

    500178

    1216585

    Mai

    952

    64533

    447790

    602591

    660010

    1775876

    Juin

    11758

    67707

    336937

    373550

    238340

    1028292

    Juillet

    93289

    89719

    365579

    433344

    479080

    1461011

    Août

    54358

    260177

    519195

    593596

    612786

    2040112

    Septembre

    59562

    221368

    393338

    568789

    75427

    1318484

    Octobre

    22244

    238462

    366316

    462899

    526279

    1616200

    Novembre

    69077

    510440

    472112

    476536

    567365

    2095530

    Décembre

    127780

    387289

    419571

    567474

    640044

    2142158

    TOTAL

    443503

    2104880

    4644555

    5684957

    5781103

    18658998

    Source : les rapports annuels de la CADECO Beni de 2003 à 2007

    De ce tableau, il ressort que 2007 est l'année à laquelle l'épargne collectée est importante (5781103$us), ce qui révèle une moyenne de 481750.58$us par mois. En 2006, l'épargne est de 5684957$us ; ce qui indique une moyenne de 473746.41$us par mois ; suivi de l'année 2005(4644555$us) pour une moyenne de 387046.25$us par mois ; et l'année 2004(2104880$us) pour une moyenne de 175406.66$ par mois. L'année 2003 se révèle avoir une faible épargne (443503$us) soit une moyenne de 36958.58$us.

    En terme de pourcentage, le tableau d'évolution d'épargnes collectées révèle que :

    L'année 2003 représente 2.37% d'épargnes totales réalisées sur cinq ans, l'année 2004 en représente 11.28%, l'année 2005 représente 24.89 %, tandis que les années 2006 et 2007 représentent respectivement 30.46 % et 30.98%.

    La visualisation de ces données sur un graphique approprié, nous permettra d'apprécier l'évolution mensuelle d'épargnes collectées de chaque année et nous facilitera de voir les mois qui ont été plus performants en terme d'épargnes collectées.

    Graphique no1 : Evolution d'épargnes collectées par la CADECO Beni de 2003 à 2007

    Source : Nos ajustements à partir des données du tableau no1

    Du graphique no1, il ressort directement que c'est l'année 2007 qui est l'année de la plus grande épargne collectée, le mois de mai constitue le mois auquel la CADECO Beni a collecté l'épargne la plus élevée de toute notre période d'étude(660010$us). C'est aussi le mois de mai à l'année 2006.

    Quant à l'année 2005, c'est le mois d'août (593596$us). Ce sont les mois de novembre et décembre en 2004 et 2003 soit 510440$us et 127780$us.

    L'évolution de la courbe est croissante. Cette croissance explique la tendance de l'épargne collectée par la CADECO Beni de 2003à 2007. C'est l'équation de la forme Y=ao+bt.

    Nous constatons qu'au bout de 5 ans d'étude, que l'épargne réalisée par le public (paysans, petits commerçants, entreprises et administrations) s'est multipliée plus de 13 fois, soit

    D'une façon générale, l'amélioration du niveau de l'épargne réalisée par la CADECO Beni à partir du deuxième semestre de l'année 2004 suit l'amélioration des conditions de vie socioéconomique de la population, surtout que cette période marque le début de la consolidation de paix après une longue période d'hostilité, de guerre et d'instabilité politique.

    Dans le point suivant, nous avons voulu analyser l'évolution trimestrielle des crédits octroyés par la société pour en déduire à travers la droite de régression les crédits des prochaines années. Avant d'en arriver disons un mot sur l'importance de l'épargne.

    Importance de l'épargne

    Même si les expériences sont déjà anciennes, la formule des Crédit unions ou Coopec (Coopératives d'Epargne/Crédit) a surtout été développée au cours de ces vingt dernières années. L'épargne est apparue d'une part comme un service très apprécié, pour des raisons de sécurité et de liquidité par certaines catégories de la population, et d'autre part comme un essentiel de construction institutionnelle : le crédit se rembourse.65(*)

    L'institution financière doit être considérée comme une entreprise, avec sa comptabilité performante et son souci d'une organisation et d'une gestion efficaces. Dans ce cadre, elle utilise les règles et ratios des analyses financières.

    III.2 ANALYSE DES CREDITS OCTROYES PAR LA CADECO Beni

    En précisant comme elle le fait deux faces de l'activité bancaire: réception des dépôts et emploi en opération de crédit, la définition légale nous permet de dégager les deux aspects du crédit bancaire:66(*)

    - le crédit dont jouit une institution financière, né de la confiance qu'elle sait inspirer librement des fonds rassemblés pour elle;

    - le crédit qu'accorde une institution financière, en utilisation de ses ressources.

    Le crédit qu'accorde une institution financière sera fondé sur la confiance que les entrepreneurs sauront lui inspirer. Ainsi, les opérations de banque sont données par ce que les juristes appellent l'intuitus personae: le banquier ne travail qu'avec telle personne, et tel client qu'avec telle banque de son choix.

    Le crédit a donc un rôle éminent dans la vie économique d'une société, car il veille sur son équilibre en régulant de manière indirecte le volume de la consommation et de l'investissement. Le déséquilibre entre le taux de production et de consommation conduit inévitablement à l'inflation et au chômage, ce qui explique l'importance de la politique de crédit dans une économie en crise.67(*)

    Grâce aux crédits, les différents agents économiques disposent de moyens de paiement supplémentaires pour leurs transactions. Le crédit est donc une source de création monétaire.

    Tableau N°2 Evolution trimestrielle de crédits octroyés par la CADECO Beni de

    2003 à 2007

    Années

    Périodes

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    Janv-mars

    2616

    10313

    56949

    7295

    15428

    Avril-Juin

    4100

    7719

    25534

    23213

    18320

    Jllet-Sept,

    10512

    18032

    69879

    21885

    12534

    Oct-Dec,

    11792

    42334

    44026

    13927

    50138

    TOTAL

    29020

    78398

    196388

    66320

    96420

    Source : Rapport annuels de la CADECO Beni

    Par simple observation, nous remarquons que le crédit a connu une évolution croissante mais nous serons obligés de visualiser ces données sur un graphique pour donner un jugement de la tendance générale.

    Graphique no2 : Evolution trimestrielle de crédits octroyés par la CADECO Beni de 2003 à 2007

    Source : Nos ajustements à partir des données du tableau no2.

    Du graphique no2, il ressort que les crédits annuels de la CADECO Beni ont connu une évolution à la hausse de 2003 à 2005, et une baisse de 2006 à 2007.

    Nous remarquons que les crédits annuels de la CADECO Beni sont multipliés par 2.7(en 2004) par rapport aux crédits de l'année 2003 ; ce qui traduit en pourcentage à une augmentation de 270.15-100=170.15%.

    De 2004 à 2005, il y a eut une augmentation des crédits de 2.5 soit 250.5-100=150.5%.

    De 2005 à 2006, une baisse de 2.96 et de 2006 à 2007, une augmentation de 1.453, soit 155.3-100=45.3%.

    Tableau no3 : Tableau intermédiaire des calculs

    A partir de cette équation de tendance, les crédits annuels de la CADECO Beni pour les années 2008 et 2009 peuvent se révéler, toute chose restant égale par ailleurs, comme suit :

    En 2008 : Y=

    En 2009 : Y=

    III.3 ANALYSE DES ECARTS ENTRE LES CREDITS OCTROYES ET LES CREDITS EFFECTIVEMENT REMBOURCSES : le risque financier

    Le crédit est une anticipation de recettes futures. Tout crédit comporte le

    risque que ces recettes ne se produisent pas et qu'aucun remboursement ou bien

    seulement un remboursement « particuliers » à l'échéance. Un crédit n'est accordé que si le banquier estime que la probabilité de remboursement excède celle de non remboursement.

    Le crédit peut être bon ou mauvais. Cela dépend de la manière dont on l'utilise. Avant de prendre une décision en matière de crédit, examinez soigneusement tous les facteurs en fonction de vos besoins et de vos valeurs.

    Comment apprécier la capacité d'un emprunteur à rembourser le crédit ? L'étude des documents financiers produits par l'emprunteur qui s'attache aux critères de liquidité ou de surface financière et envisage les perspectives de développement du demandeur est la méthode la plus utilisée. Cette méthode rencontre vite des limites.

    Dans sa publication intitulée « Savoir gérer son argent», l'Association des banquiers canadiens fournit des conseils sur les questions suivantes : utiliser intelligemment le crédit, la gestion du crédit, la demande de crédit, et que faire face à une crise financière ?.68(*)

    L'entrepreneur, nous prenons ce mot dans le sens large que lui donnent les économistes, de personne ou société qui met en oeuvre les facteurs de production pour obtenir des biens économiques afin d'en retire profit ne possède pas toujours les capitaux suffisants pour atteindre le chiffre d'affaires auquel ses capacités ou les circonstances le mettent à même d'arriver.

    Il peut profiter de la confiance que sa valeur morale, ses connaissances techniques et les biens qu'il possède lui ont permis d'inspirer, pour demander du crédit.

    Faire crédit, c'est faire confiance ; c'est donner librement la disposition effective et immédiate d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat, contre la promesse que le même bien, ou un bien équivalent, vous sera restitué dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de ce service.

    Le crédit introduit le facteur temps, doc l'incertitude, dans le mécanisme des échanges. Il l'introduit au moyen d'un acte de foi : le crédit est donc une notion purement subjective.69(*)

    III.3.1 Relation entre Banque - Client70(*)

    Pour mener à bon l'analyse de rentabilité d'un client, il est nécessaire d'exploiter complètement les relations qui s'établissent entre la banque et le client.

    Dans un premier temps, il est nécessaire de répertorier la totalité des produits bancaires utilisés par le client : crédits, dépôts et services. Le client peut être en effet soit déposant, soit emprunteur, soit déposant et emprunteur à la fois.

    Les encours moyens de crédits et dépôts sont déterminés ainsi que les intérêts débiteurs et créditeurs qui en sont issus. Cette tâche est simple à exécuter lorsque le client est un particulier; elle peut être beaucoup plus longue et difficile si le client est une entreprise qui comprend de nombreux établissements avec des comptes en banque fonctionnant dans les agences et succursales.

    D'autre part, le client est utilisateur de services et il convient également de répertorier les différentes utilisations de services ainsi que leurs montants.

    Les opérations débitrices et créditrices sont source de fonds disponibles que la banque utilise pour son propre profit.

    Ces gains réalisés doivent être imputés au client et, valorisés en général au taux moyen du marché monétaire, ils sont ajoutés aux produits qui découlent de la relation avec le client.

    Un autre aspect de la relation banque - client doit également être pris en considération. Chaque client emprunteur de capitaux fait supporter un risque d'insolvabilité plus ou mois élevé et dont l'appréciation est à la base du métier de banquier.

    Un dernier aspect de la relation banque - client doit également entre en ligne de compte, il s'agit du refinancement.

    Certains crédits se refinancent plus facilement que d'autres sur les différents marchés de capitaux (marché interbancaire, marché de la titrisation par exemple).

    Le refinancement d'un crédit est une ressource et, à la limite, on peut considérer que cette ressource est apportée par le client. On ajoutera donc aux ressources collectées le refinancement des crédits consentis et aux charges du compte d'exploitation des charges de trésorerie égales au coût du refinancement.

    III.3.2 Calcul de la moyenne, de la variance et de l'écart-type

    Nous allons utiliser les formules usuelles suivantes pour les calculs de ces paramètres de tendance générale.

    1o la moyenne :

    2o la variance :

    3o l'écart-type :

    Tableau no4 : Tableau des écarts entre crédits octroyés et montants remboursés (en $us)

    Les données du tableau no4 nous permettrons de visualiser sur graphique l'évolution trimestrielle des écarts entre crédit octroyé et montant du crédit effectivement remboursé.

    Graphique no3 : Evolution des écarts entre crédit octroyé et montant de crédit remboursé

    A l'issu du graphique no3, il ressort que l'année 2006 présente un faible écart ($us), suivi de 2003 et 2007($us) ; contrairement à l'année 2005 qui présente un grand écart ($us)

    Le tableau intermédiaire des calculs no5 et no6 ainsi que le calcul de différents ratios va nous permettre de vérifier notre première hypothèse qui stipule que «le risque financier au sein de la CADECO Beni serait lié au non remboursement du crédit».

    Tableau no5 : Tableau intermédiaire des calculs de la moyenne, de la variance et de l'écart-type

    Tableau no6 : Tableau intermédiaire des calculs des ratios

    A l'issu des calculs ci-haut, il ressort que sur les montants des crédits octroyés durant notre période d'étude, les remboursements sont de % en 2003, de % en 2004, de % en 2005 et de % et % en 2006 et 2007.

    En terme de risque de contrepartie, il est de % en 2003 ; de % en 2004 ; de % en 2005 et de % et % en 2006 et 2007.

    III.3.3 calcul de l'erreur d'octroi de crédit

    En ce qui concerne la présente étude, l'état de besoin établi et présenté, pour une opération d'octroi de crédit, par le banquier sera considéré comme crédit (xt) alors que le montant de crédit effectivement remboursé par les clients sera considéré comme le remboursement (Yt). C'est l'analyse des écarts entre deux variables qui nous permettra de saisir le risque financier que court l'institution financière non bancaire (la CADECO Beni).

    Graphique no4 : Diagramme de crédit (Xt) et de remboursement (Yt)

    La droite de 45o représente l'égalité rigide entre le crédit octroyé et le montant de crédit effectivement remboursé : Xt=Yt. La dispersion autour de la droite caractérise le remboursement.

    a. une mesure de dispersion autour de cette droite nous est donnée par l'erreur quadratique moyenne.

    Erreur quadratique :

    b. le coefficient u de THEIL est un coefficient d'inégalité. Ce coefficient permet de déterminer si un crédit est bon (u=0) ou mauvais (u=1).

    U=

    Où u : coefficient de THEIL

    Xt : crédit octroyé

    Yt : crédit effectivement remboursé

    N : temps

    c. le biais d'un remboursement

    Il permet de trouver s'il t a surestimation (si le biais est inférieur à 0) ou sous estimation (si le biais est supérieur à 0). Le biais se calcul par :

    Biais=

    = espérance mathématique de crédits Yt ou moyenne de crédits

    = espérance mathématique ou moyenne de remboursement des crédits

    L'erreur quadratique moyenne pour les crédits octroyés par la CADECO Beni est :

    Le coefficient de THEIL est trouvé par :

    =

    Comme u= différent de 1 et tendant vers les valeurs proches de 0, pour le cas de la CADECO Beni, les crédits ne sont pas très mauvais.

    Le biais est donné par :

    Biais =

    Il y a surestimation car le biais est égal à c'est-à-dire à partir des données ci-dessus, nous trouvons que les crédits octroyés par la CADECO Beni sont toujours légèrement supérieur au montant remboursé par les clients. Ce qui expose l'institution au risque financier. Ainsi nous concluons que le risque financier au sein de la CADECO Beni est lié d'une part au non remboursement du crédit. D'autre part, il peut être expliqué par la transformation d'échéances d'une institution (risque d'illiquidité), la modification d'équilibre entre offre et demande des capitaux (risque de taux), la variation du cours des devises ( risque de change) etc.

    L'importance des dotations aux provisions rend problématique l'analyse du résultat des banques. Pour se justifier, les milieux bancaires utilisent dorénavant l'expression «effort en provision». Sur la forme, l'expression est contestable puisque constater une provision en comptabilité n'est qu'un jeu d'écritures qui doit avoir pour objet de présenter un bilan sincère. Cela ne demande aucun effort courage ou sacrifice particulier...hormis celui de diminuer le bénéfice imposable.

    Sur le fond, ces provisions sont également fondées sur l'insuffisance des capitaux propres des banques mais elles ont pour effet de diminuer les bénéfices constatés, donc ces mêmes capitaux propres... on tourne en rond71(*)

    C'est ainsi que nous passons à la vérification de notre deuxième hypothèse qui stipule que le mécanisme de gestion des créances au sein de la CADECO Beni est efficace.

    On note que la réglementation bancaire impose des normes, ratios de solvabilité et de division des risques, de portefeuille à risque, de rentabilité ainsi que le coefficient d'emploi. Sur base des donnés qui sont à notre disposition, nous passerons au calcul ce dernier. Coefficient d'emploi=<1

    A nous référent aux données du tableau no1 et du tableau no2, nous pouvons calculer différents coefficient d'emploi durant notre période d'étude. Ainsi, nous avons :

    En 2003 : coefficient d'emploi=<1

    En 2004 : coefficient d'emploi=<1

    En 2005 : coefficient d'emploi=<1

    En 2006 : coefficient d'emploi=<1

    En 2007 : coefficient d'emploi=<1

    Comme l'institution se bute toujours au problème de non remboursement de la totalité du crédit octroyé, elle constitue une provision pour risque de crédit de 10% pour chaque montant octroyé. Ainsi, on a le tableau de prévision suivant :

    Tableau no7 : Tableau des provisions sur créances

    Années

    Crédit X

    Provisions Y

    Remboursement Z

    Ecarts Y+Z-X

    1

    29020

    2902

    25710

    -408

    2

    78398

    7839,8

    71460

    901,8

    3

    196388

    19638,8

    182322

    5572,8

    4

    66320

    6632

    64060

    4372

    5

    96420

    9642

    92684

    5906

    Sommes

    466546

    46654,6

    436236

    16344,6

    Source : Rapports annuels de la CADECO Beni de 2003 à 2007

    Il ressort de ce tableau, d'une façon générale que les remboursements ajouté aux provisions permettent à la CADECO Beni de couvrir le risque qu'elle peut courir lorsqu'elle octroi du crédit. C'et seulement en 2003 qu'on a un écart négatif (impasse) de 408$us pour couvrir la totalité du montant de crédit accordé aux clients (29020$us).

    Nous constatons que les années ne sont pas les mêmes et qu'elles ne se ressemblent pas ; mais les risques se compensent. Ainsi donc, le banquier est toujours hostile au risque financier. En moyenne sur notre période d'étude de 5 ans nous avons un écart moyen favorable de 3268.92$us ; un écart qui semble nous pousser à dire que le mécanisme de gestion des créances au sein de la CADECO Beni est efficace malgré la considération du crédit comme étant un actif risqué.

    C'est à ce terme que nous passons au point suivant qui étudie la corrélation entre l'épargne collectée et le crédit octroyé par la CADECO Beni

    III.4 ETUDE CORRELATIVE ENTRE EPARGNE COLLECTEE ET LE CREDIT OCTROYE PAR LA CADECO Beni

    Les crédits et les dépôts sont des produits qui mettent en jeu des capitaux et ses capitaux sont la cause même de l'opération qui leur donne naissance. L'institution financière effectue ces opérations entant qu'intermédiaire financier donc pour son propre compte et sa situation primordiale est immédiatement affectée par l'offre de ces produits. Ainsi, une facilité de caisse un bon de caisse ou un dépôt à terme sont des produits appartenant à cette catégorie. L'évolution du coût de ces produits pose des problèmes assez complexes car à côté des traitements (coût d'étude de la demande de crédit, coût de maintien d'un dépôt à terme) il faut tenir compte des coûts et rendements des capitaux mis en jeu

    Dans cette section, notre objectif est de vérifier s'il existe une liaison entre les crédits octroyés et l'épargne collectée par la CADECO Beni.

    Pour s'y faire, nous allons construire un modèle en supposant l'épargne comme une variable explicative X et le crédit comme une variable expliquée Y.

    Nous allons dans un premier point déterminer l'équation de la droite de régression avant de passer dans le deuxième point au calcul du coefficient de corrélation et dans le troisième point au test de ce dernier.

    Tableau n8: Tableau intermédiaire des calculs

    1. l'équation de la droite de régression est de la forme :

    Notre équation de tendance à la forme :

    A partir de cette équation, nous pouvons estimer les montants de crédits que la CADECO Beni peut accorder connaissant le niveau prévisionnel d'épargne.

    2. le coefficient de corrélation est trouvé par :

    Nous avons un coefficient de corrélation positif entre l'épargne collectée et le crédit octroyé par la CADECO Beni. Les deux caractères varient dans un même sens. Le coefficient de détermination R, nous nous permet de saisir le pourcentage de validité du modèle.

    R=

    Ce coefficient, entant un degré de liaison entre deux variables en corrélation, nous pouvons conclure que l'épargne collectée explique à % l'octroi de crédit par la CADECO Beni.

    Cependant, dans l'objectivité de porter bon jugement sur la signification de cette liaison, testons ce coefficient de corrélation.

    3. Test du coefficient de corrélation

    Ce test nous permettra d'accepter ou de refuser notre hypothèse de liaison entre l'épargne collectée et l crédit octroyé par la CADECO Beni.

    Bien que le volume du crédit octroyé par la CADECO Beni peut à un certain niveau de l'épargne collectée, d'autres facteurs peuvent expliquer le niveau de crédit octroyé tels que :

    1o l'importance de la garantie : il faut une étude sérieuse et approfondie par l'institution sur les biens destinés en garanties :

    2o les demandes de crédit : le crédit ne peut être octroyé qu'aux commerçants, particuliers et administrations ayant manifesté la volonté de recevoir ce crédit ;

    3o les qualités de demandes pendant une période donnée : solvabilité, activité financée et solvabilité etc

    4o la prudence dans la gestion des fonds : l'institution doit éviter la mégestion, elle doit assurer la sécurité des fonds qui lui sont mis à disposition.

    C'est à ces mots que nous bouclons ce travail par une conclusion générale qui suit.

    CONCLUSION

    Nous voici au terme de notre investigation qui a porté sur le risque financier dans une institution financière non bancaire, cas de la Caisse générale d'Epargne du Congo (CADECO Beni) de 2003 à 2007.

    Si l'institution financière généra des informations privées sur les crédits qu'elle distribue, il est vrai que l'avantage comparatif dans la résolution des asymétries contribue à l'opacité informelle des actifs bancaires et, en conséquence, rend plus difficile une évaluation externe des institutions financières, de leur niveau ou de leur conditions de profitabilité.

    Au départ nous avons voulu savoir :

    1o s'il existe un risque financier au sein de la CADECO Beni quand elle octroi du crédit ;

    2o si les mécanismes de gestion des contentieux sont efficaces et

    3o s'il y a une liaison entre les crédits et les dépôts.

    Pour chercher à remonter cette architecture nous nous sommes proposés les hypothèses suivantes :

    a. que le risque financier au sein de la CADECO Beni serait lié au non remboursement du crédit ;

    b. que les mécanismes de gestion des créances sont efficaces et

    c. que l'évolution des dépôts est à la base de l'évolution du crédit.

    De toute façon, pour la récolte des données et la vérification de nos hypothèses, la méthode historique et statistique ont été d'application. Quant à la technique, nous avons fait recours à la technique documentaire, au questionnaire et à l'entretien avec le gérant de l'entité.

    Le but visé dans cette recherche revient à éclairer nos lecteurs, des risques que court une institution financière lorsqu'elle octroi du crédit.

    Pour parvenir à éclairer cette situation, nous avons expliqué les notions comme : le risque financier, les institutions financières, les intermédiaires financiers et la microfinance. Ensuite, nous avons présenté la CADECO Beni en parlant aussi de la gestion des créances ; et enfin, procédé à l'appréciation du niveau de risque au sein de la CADECO Beni.

    En accordant le crédit, l'institution financière court à des risques qui sont déterminés soit par la qualité de l'emprunteur, soit par l'évolution économique générale, soit encore par la structure financière de l'institution.

    Bien qu'il existe un système bancaire, il faut vérifier s'il peut être intéressé par le public visé et quelles conditions. Dans l'immense majorité des cas, la réponse sera négative, les banques n'étant pas intéressées par des petits prêts dispersés sans garanties matérielles, donc coûteux à gérer et risqués.

    En ce qui concerne la gestion des risques, l'institution demande le minimum des documents comptables en faisant l'analyse de quelques ratios, peut adapter les taux et les échéances de ses actifs et passifs en déterminant le niveau de risque qui lui parait acceptable. L'institution s'efforce ainsi d'adosser constamment leurs ressources longues à des emplois longs. L'institution peut aussi ajuster sa position de change devise après devise et se dote des sûretés réelles (hypothèques) ou personnelles (cautions).

    Certes, les résultats du traitement des données statistiques des risques financiers démontrent :

    - que les crédits ne sont pas mauvais pour la CADECO Beni et que le risque financier est lié d'une part au non remboursement des crédits. D'autre part, il est expliqué par la transformation d'échéances (risque d'illiquidité), la modification de l'équilibre entre offre et demande des capitaux (risque de taux), la variation du cours des devises (risque de change) etc.

    - que l'écart moyen favorable (après incorporation des provisions) de $us, nous pousse à dire que les mécanismes de gestion de risques au sein de la CADECO Beni sont efficaces et

    - qu'au seuil de 5% que l'évolution de l'épargne n'est pas à la base de l'évolution des crédits octroyés. D'autres facteurs peuvent expliquer le niveau de crédit tels que : l'importance de la garantie, les demandes de crédit, la qualité du demandeur etc.

    En définitive, bien que les risques soient couvert par les provisions, il importe de savoir l'affectation de fonds que le client demande pour savoir si l'activité est rentable ou pas. L'institution doit renforcer sa politique mercatique ou de marketing car elle vit maintenant dans un environnement complémentaire et surtout qu'elle n'accorde pas facilement du crédit comme les microfinances.

    Ne nous estimant pas être complet dans notre analyse et notre champ d'investigation étant orienté auprès d'une institution financière non bancaire, les recherches pourront être effectuées ultérieurement auprès d'autres institutions par quelqu'un d'autre muni d'un arsenal documentaire plus fourni pour approfondir tous les contours de la question en matière des risques financiers surtout que la prise des risques est au coeur ses activités d'institutions financières, elle a un impact considérable sur la rentabilité des établissements de crédit et que l'activité bancaire est une activité noble.

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    POSTFACE

    Ces travaux, ouvrages, revues sites web réunis dans ce travail sont autant de marques d'amitié dont je remercie profondément les auteurs.

    L'intérêt et l'opiniâtreté de VAHAVI MULUME Bertrand et MUKUTE AMBEREKI Augustin sont à l'origine de ce rassemblement, qu'ils trouvent ici l'expression de ma gratitude particulière.

    Dois-je aussi être reconnaissant aux collègues de m'avoir laissé une place en leur compagnie ? J'en suis moins sûr.

    A côté de ces jeunes cadres, je me sens d'un autre âge et ma curiosité pour la chose économique s'est émoussée. Mais comment se dérober ?

    Plus le temps passe, plus je me pose la question : «pourquoi pensons nous ce que nous pensons ?».

    La question n'a bien sûr de sens que si nous pensons quelque chose. Certaines contributions m'ont donné le sentiment que j'étais invité à faire le point sur mes idées, si elles existent, et sur les origines.

    Pour organiser ce bilan, je propose de regarder successivement s'il existe un risque financier au sein d'une institution financière non bancaire, cas de la Caisse générale d'Epargne du Condo agence de Beni.

    ANNEXE II : QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

    Nom du chercheur : .............................................................................

    Institution : .......................................................................................

    Sujet de recherche : ..............................................................................

    Date de l'enquête : ..............................................................................

    a) La caisse d'épargne du Congo », en tant que institution financière non bancaire court-elle les risques financiers ?

    b) Quelles sont les catégories des risques financiers que peut courir les institutions financières ?

    c) Quelles sont les dispositions ou mesures préconisées pour faire face aux risques financiers ?

    d) Les risques financiers apparaissent-ils dans quel cas ?

    e) Quid du contentieux pouvant subvenir de l'octroi des crédits ?

    f) Quelles sont les précautions à prendre par le banquier quant aux décisions d'octroi du crédit ?

    * 1 Allamine Mahamat Mbodou., Couverture des opérations sur le risque d'échange par la B.C.C, [référence du 17 janvier 2008], disponible sur http://www.memoireonline.com/sommaires/économie-finance.htm

    * 2 Véronique de RUGY., Annuaire des entreprises africaines, [L'informalisation de l'intermédiaires], [référence du 4 février 2008], disponible sur http://www.lepotentiel.com

    * 3 S. DE COUSSERGUES., Gestion de la banque, éd. Dunod, Paris, 1982, p.4

    * 4Patience MBANZU BALOMBA., Aperçu général du secteur financier, [Microfinance en R.D.C],[Cas du site maraîcher de N'djili],[référence du 5 janvier 2008],disponible sur http:// www.mémoireonline.free.fr

    * 5 Xavier DUCREUX., [juillet-septembre 1996], Economie d'endettement et économie de marchés financiers,[Les cahiers français no277],[référence du 5 janvier 2008],disponible sur http: //www.crdp-montpellier.fr

    * 6 ECHAU DE MAISON C.D., Dictionnaire d'Economie et de Sciences Sociales, éd. Nathan, Paris, 2000, P.160

    * 7 SILEM. A. &ALBERTINI., J.M., Lexique d'économie, éd. Dalloz, Paris, 2006, P.336

    * 8 TSASA BUEDE., Economie Monétaire Générale, cours inédit, U.C.G/Butembo 2006-2007

    * 9 Dictionnaire petit Larousse illustré, 1984, p.507

    * 10 SILEM A. et ALBERTIN J.M., op. cit p.162S

    * 11 M. GABEL.,  les banques: quel rôle, quel risque, quel avenir ? , Cahiers français, Paris, 2001, p 23-30.

    * 12 M. ROUACH, G. NAULLEAU., le contrôle de gestion bancaire et financière, p.310 Paris, 1998

    * 13 Idem, p.310

    * 14 A. SILEM et J.M. ALBERTIN., op. Cit. p. 666

    * 15 Xavier DUCREUX., Risque de placements financiers, [référence du 21 janvier 2008], disponible sur http://www.schumann_bourse.fr

    * 16 S. DE COUSSERGUES., Gestion de la banque, éd. Dunod, Paris, 1982, p105

    * 17 G. JOUSSE., Le risque, cet inconnu, éd. Imestra, 2004, p.96

    * 18 Touka Fattoun Hlassa., Le risque de crédit et la rentabilité bancaire, [référence du 17 janvier 2008], disponible sur http: //www. Memoireonline.com

    * 19Idem

    * 20 JOL BESSIS., risque du crédit et gestion de portefeuille de prêts bancaires, éd. Paris, 2006, p. 147

    * 21 J. DESSIC., Gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques, éd. Dalloz, Paris, 1995, p. 49

    * 22 A. de SERVIGNY., Le risque de crédit: nouveaux enjeux bancaire, 2eéd. , Dunod, Paris, 2003, p.72

    * 23 S. DE COUSSERGUES., Idem, p.105

    * 24 A. SURVEY., Le risque de crédit, nouveaux enjeux bancaires, éd. Dunod, Paris, 2003, p.96

    * 25 J.P PATAT., La monnaie, système financier et politique monétaire, 6eéd. Economica, Paris, 2002, p.83

    * 26 H. VAN GREUNING et S. BROJAVIC., Analyse et gestion du risque bancaire: un cadre de référence de la gouvernance d'entreprise et du risque financier, éd. ESKA, Paris, 2004, p.121

    * 27 C. de LA BAUNE et alii., Couverture des risques de changes et de taux de l'entreprise, Economica, Paris, 1999, p. 201

    * 28 Allamine Mahamat Mbodou., Couverture des opérations sur le risque d'échange par la BCC, [référence du 17 janvier 2008], disponible sur http: //www. Memoireonline.com

    * 29 JOL BESSIS., idem, p153

    * 30 TSASA BUEDE., gestion des institutions financières congolaise, Cours inédit UCG, L1 Economie

    * 31 Claude SIMOND., les banques, éd. La découverte, P.51

    * 32 Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2003-2004, p.201

    * 33 Claude SIMON., les banques, éd. La découverte, 1984, p.49

    * 34 Hebdomadaire no2.760, «Problèmes économiques», les systèmes bancaires plus solides, p.23, du 8 mars 2002

    * 35 Le portail Microfinance., [Qu'est-ce que la microfinance ?], [référence du 3 mars 2008], disponible sur http://base.d-p-h.info

    * 36 J.L BARTHELEMIE et VODOURAKIS., Politique de développement financier et croissance, Paris, 1996, p.58

    * 37 Le portail Microfinance., idem

    * 38 Samir BOUDJEDRA., Portail microfinance, [qu'est ce que la microfinance ?], [référence du 3 mars 2008], disponible sur http://www.lamicrofinance.org

    * 39 B. JACQUILLAT., Marchés financiers: gestion de portefeuille et des risques, éd. Dunod, Paris, 2004, p.58

    * 40 Archives de la caisse d'Epargne du Congo Agence de Beni

    * 41 JUAKALI TSONGO., Analyse de l'épargne collectée et du crédit octroyé par une institution financière non bancaire, mémoire, inédit, U.O.R, p.16

    * 42 M. ROUACH, G. NAULLEAU., Idem, p.59

    * 43 Abbé MATUMO., Management, cours inédit, 2egraduat, U.C.G 2005

    * 44 B. MARTORY ET I. RESQUEUX., Economie d'entreprise, Nathan, Paris, p.40

    * 45 JUAKALI TSONGO., Idem, p.22

    * 46 J.L. LEDOUX., Idem, P.17

    * 47 M. BAYONGI., Le commissionnaire en douane face aux risques financiers des opérations d'importations, Mémoire, Inédit, UOR Beni,2006-2007, p.20

    * 48 M. ROUACH et G. NAULLEAU., Le contrôle de gestion bancaire et financier, Paris, 1998, p.101

    * 49 XXX., La banque et ses services, p.10

    * 50 M ROUACH, G. NAULLEAU., Idem,p.182

    * 51 M. ROUACH ET G. NAULLEAU., Idem, p.50

    * 52 MAFIKIRI TSONGO., Théorie de l'économie politique, Cours Inédit UCG Butembo, L1 Economie 2006-2007

    * 53 S. DE COUSSERGUES., Idem, p.187

    * 54 M. DUPUY, F. LARCHEVEQUE et C. NAVA., Economie générale, Hachette, Paris, 2003, p.18

    * 55 Claude SIMON., Idem, p.73

    * 56 A. BOUAZABIA ET S. BOUDJEDRA., [Analyse et gestion des risques], [référence du 15 mai 2008], disponible sur http://www.mémoireonline .com

    * 57 L.St-Cyr et D. PINSONNEAULT., [Mesure et analyse des risques], [référence du 15 mai 2008], disponible sur http://209.85.129

    * 58 S. DE COUSSERGUES., Idem, p.223

    * 59 B. BESSON et J.C. POSSIN., l'intelligence des risques, sécurité, sûreté, environnement, management, IFIE, 2006, p.119

    * 60 G. JOUSSE., Gestion des risques et de sécurité, éd. Imestra, 2006, p.193

    * 61 J.M. SERVET., Banquiers aux pieds nus, Genève, 2006, p.256

    * 62 C. SIMON., Les banquiers, éd. La Découverte, p.81

    * 63 SERVET J.M., & alii, idem, 96

    * 64 DE LAPLACE., Histoire de la pensée économique, éd. Dunod, Paris, 1999, p.107

    * 65 SERVET J.M., & alii, Epargne et liens sociaux. Etudes comparés d'informalités financières ; Paris, 1995, p189

    * 66 G. PETIT-DUTAILLIS., Idem, p27

    * 67 XXX., Idem., p.10

    * 68 Hebdomadaire no2.783, Problèmes économiques, Financement et Gestion du risque, immuser les communes contre le risque de taux d'intérêt, p.9, 6 novembre 2002

    * 69 G. PETIT-DUTAILLIS, Le risque du crédit bancaire, éd. Riber-paris, 1967, p.197

    * 70 S. DE COUSSERGUES, Idem, p.157

    * 71 Claude SIMON, Idem, p.73






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe