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impact des APE sur le developpement des pays enclavés le cas du Mali

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par Matiéré Bassian DIARRA
IUG/UFP université de Bamako - Maîtrise en commerce international 2007
  

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Les effets des APE sur les recettes fiscales

La fiscalité

Sur la période 1997-2002, les recettes fiscales ont représenté 83% des recettes totales de l'Etat et sont constituées à 65% d'impôts indirects. La fiscalité de porte a représenté 15% en moyenne des recettes fiscales de l'Etat, la fiscalité sur les importation (y compris TVA et iscp), la moitié.

On constate une baisse de toutes les sources de recettes de l'Etat en 2002, année d'un véritable choc fiscal consécutif au ralentissement de l'activité économique induite par la crise ivoirienne. Les importations ont baissé de 9.6% en valeur. La reprise des importations aux niveaux d'avant crise s'est opérée grâce à la substitution des axes Bamako-Conakry, Bamako- Accra et Bamako-Dakar à l'ancien corridor ivoirien.

La signature d'un APE accompagnée d'un abattement tarifaire entraîne une diminution des prélèvements douaniers que peut compenser l'augmentation du volume des importations en provenance de l'UE. Cette modification des flux d'importation dépend de l'élasticité des échanges par rapport à la pression fiscale.

La modification des flux d'importation sous les différents scénarios Scénario 1 : APE avec la CEDEAO

Sous ce scénario, l'APE est conclu entre l'UE et la CEDEAO; par conséquent, l'abattement tarifaire s'applique sur toutes les importations du Mali en provenance de l'UE et de l'ensemble des pays de la CEDEAO i.e. de l'UEMOA et du reste de la CEDEAO.

La nouvelle situation d'abattement tarifaire pourra se traduire par une augmentation des importations totales de 10% sous l'hypothèse la plus probable d'élasticité constante de -1 dont +32% pour l'UE et de 21% si les recettes douanières devaient ne pas baisser. Sous cette hypothèse, l'accroissement des importations en provenance du reste de la CEDEAO devrait être de 87% contre 59% pour les importations en provenance de l'UE.

Scénario 2 : APE avec l'UEMOA

Dans ce cas de figure, les nouveaux tarifs (officiels comme appliqués) UE qui seront appliqués aux produits en provenance de l'UE seront ceux déjà en vigueur dans l'UEMOA. Les modifications de flux sous ce scénario différeront très peu de celles du scénario précédent puisque le reste de la CEDEAO, ici non concerné par l'APE, ne représente que 2% des importations du pays.

Ce scénario se traduira par une augmentation des importations en provenance de l'UE, de 59% ou de 32% selon les hypothèses d'élasticité, soit une augmentation totale des importations de 19% ou de 10% toujours selon les hypothèses.

Scénario 3 : pas d'APE et statu quo

Dans l'éventualité d'une non signature d'APE par les organismes sous-régionaux d'intégration (UEMOA, CEDEAO), il ne devrait pas se produire de modification de flux d'échanges commerciaux. Mais, si l'arrangement TSA est remis en cause, les exportations du Mali vers l'UE pourraient diminuer en raison des barrières tarifaires et non tarifaires que l'UE serait amenée à ériger contre elles. Cet impact négatif ne devrait pas être trop important puisque les exportations des PMA sont depuis longtemps en franchise de droit de douane et de contingent sur les marchés de l'UE.

Scénario 4 : APE avec CEDEAO sauf UEMOA

L'UEMOA pourrait redouter la signature d'un APE au motif des pertes de recettes fiscales et considérant qu'elle bénéficie déjà pour les PMA des mêmes avantages, grâce à l'initiative TSA, la Côte d'Ivoire - seul PED de la zone - se contentant du système de préférence généralisé. Si alors le reste de la CEDEAO conclut l'APE, les exportations européennes dans cet espace pourraient se substituer à celles de l'UEMOA e.g. les exportations maliennes de bétail et dérivées diminuer au bénéfice de la viande et de la volaille d'Europe.

Scénario 5 : pas d'APE mais intégration régionale CEDEAO

En cas de rejet de la proposition européenne d'APE de la part des Etats d'Afrique de l'Ouest qui choisiraient plutôt d'achever leur processus d'intégration régionale, on assisterait à une intensification des échanges commerciaux dans cette nouvelle Union avec probablement le Nigeria comme principal fournisseur des autres pays au détriment de l'UE.

L'impact de cette éventualité se traduirait par une augmentation de seulement 2% du volume total des importations du Mali pour un accroissement de 87% des importations en provenance du reste de la CEDEAO. Ainsi, la modification des flux commerciaux est plus importante en cas d'APE que sous la seule intégration sous-régionale achevée.

Les effets des APE sur les recettes fiscales liées aux importations

En 2003, l'UE a représenté 23% des recettes fiscales sur les importations du Mali, soit un peu moins du poids de la zone dans les importations totales (32.5%). Par contre, au seul regard de la fiscalité de porte (droits liquidés moins la fiscalité intérieure), les importations depuis l'UE fournissent 32.5% du total. Ainsi, sur les 182 milliards de francs cfa de droits et taxes en 2003, l'UE a représenté 42 milliards et sur les 52 milliards de francs cfa de droits de porte, elle a représenté 17 milliards.

Quelques produits apparaissent comme stratégiques compte tenu de leur apport en terme de fiscalité de porte et de TVA qu'ils subissent. C'est le cas des cigarettes (resp. 22% et 42%), de la farine de blé (resp.22% et 18%), du sucre en poudre ou granulée (resp.20% et 16%) des véhicules, d'articles de friperie (resp.22% et 18%).

Effet statique global sur les recettes fiscales

En statique, la variation de recettes est simplement égale à la différence entre les recettes attendues sous l'APE et les droits liquidés ou recettes obtenues si les volumes échangés ne changeaient pas. Ainsi, sur les données de 2003, la perte de recettes aurait été de 27 milliards sous le scénario 1, de 25 milliards sous le scénario 2 et de 2 milliards sous le scénario 5. Ces variations de recettes sont calculées non pas par rapport aux recettes perçues mais par rapport aux recettes qui auraient été perçues par simple application des tarifs officiels.

Quel que soit le scénario, les plus fortes pertes sont occasionnées par les produits de la catégorie 3, celle des produits finis.

Il faut toutefois relativiser ces pertes vu la non application stricte des tarifs officiels. Ainsi, toujours en 2003, les droits liquidés ont été non pas de 209 milliards mais de 182 milliards de francs cfa, soit un différentiel de 27 milliards représentant 13% des droits dus. Tandis que les produits de la catégorie 2 sont plus strictement taxés (98% de taux d'application et une fiscalisation intérieure appliquée à 92%), les produits de la catégorie 3 ne sont taxés qu'à 76% des tarifs affichés, soit un manque à gagner de 24%. Ces manques à gagner sont liés à des exonérations et autres exemptions.

On doit considérer que le même système d'exonération et d'exemption se maintiendra. Les pertes de recettes seraient alors de 10% sous le scénario 1, soit une perte de près de 18 milliards de francs cfa par rapport à la situation d'avant APE, 16 milliards dans le scénario 2 et 1,5 dans le scénario 5. Compte tenu que l'ensemble des droits perçus en 2003 sur les importations agro-alimentaires en provenance de l'Union européenne est de 6,8 milliards Fcfa, on estime le manque à gagner lié à l'application de l'APE sur ces produits à un peu plus de 3 milliards FCFA de recettes.

Par rapport à la pratique actuelle, les pertes de recettes seraient moindres si l'APE s'accompagnait d'une application mécanique des tarifs officiels. Corrigées de ces taux d'application, les pertes de recettes sous l'APE se chiffreraient à environ un milliard Fcfa. Mais cette hypothèse est théorique et néglige la rationalité politique ou économique des exemptions et exonérations.

Effet dynamique

De telles pertes pourraient davantage s'amenuiser si le libre-échange s'accompagne d'un accroissement du volume des importations.

Il peut être attendu que si l'application de nouveaux tarifs sous l'APE conduit à une diminution des droits de douane, les consommateurs vont réagir aux prix bas par un accroissement de leurs achats, les producteurs réagiront pour vendre moins et les importations seront en conséquence majorées.

L'estimation des effets dynamiques se fait par la prise en compte des élasticités des importations par rapport à la pression fiscale. On peut dire globalement que l'effet de la baisse du tarif sur les recettes de porte résulte de deux mouvements contraires : l'effet net est tiré vers le haut par l'accroissement des importations suite aux tarifs plus bas et vers le bas par des niveaux plus bas de tarifs. A ces deux effets, il faut ajouter la diminution attendue de la fraude, des exonérations, entraînant une amélioration de la collecte de recettes.

On raisonne à augmentation des volumes importés en proportion de la diminution des tarifs.

Par rapport au tarif officiel, les pertes de recettes passent de 27 milliards de francs cfa sous le scénario 1 à moins de 13 milliards sous le même scénario.

Si l'on tient compte des taux d'application effectifs des tarifs, les pertes de recettes fiscales se situeraient à moins de 9 milliards de francs cfa contre 18 milliards s'il n'y avait pas d'effet dynamique ce qui représente 5% de perte par rapport à la situation actuelle.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand