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impact des APE sur le developpement des pays enclavés le cas du Mali

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par Matiéré Bassian DIARRA
IUG/UFP université de Bamako - Maîtrise en commerce international 2007
  

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19.3 Conséquences des APE sur la structure productive malienne

L'application de l'APE s'accompagnera d'une modification de la structure sectorielle des entreprises compétitives. Les entreprises de l'agro-alimentaire, de l'industrie métallique et des peaux et cuir perdent quelque peu en importance au profit de la chimie et surtout des articles plastiques, tandis que le textile conserve sa situation initiale.

Tableau 47 : La structure productive avant et après APE des entreprises compétitives

 

Nombre

Emploi

Valeur ajoutée

 

Après APE

Avant APE

Après APE

Avant APE

Après APE

Alimentaire/boisson

5

3

1 804

1 804

16 686

15 819

Chimie

2

4

47

247

249

347

Coton

1

 

4 792

 

58 802

 

Textile

1

1

1 375

1 375

2 213

2 213

Métallique

3

2

196

121

1 215

1 113

Peau

2

1

114

78

934

304

Pharmaceutique

 
 
 
 
 
 

Plastique

1

3

285

477

924

1 861

Tabac

 
 
 
 
 
 

Total

14

14

3 821

3 701

22 221

21 657

 

Au total, ce sont 14 entreprises qui vont être compétitives contre 15 auparavant. Mais si l'on fait abstraction de l'entreprise du coton, le nombre d'entreprises compétitives avant et après APE reste inchangé. Sous cette hypothèse, la situation des entreprises compétitives après APE se traduira par:

· une perte de 3% d'emplois par rapport à la situation d'avant APE, l'emploi total passant de 3821 à 3701

· une diminution de la valeur ajoutée industrielle de 2.5% des entreprises compétitives après APE par rapport à celles d'avant APE.

Il est attendu que les entreprises compétitives puissent accroître leur production surtout celles qui ont déjà une expérience d'exportation dans la sous-région voire en Europe. En 2002, elles étaient 11 entreprises (exception faite de l'exportation de coton, première source de devises du Mali) à réaliser 7% de leur chiffre d'affaires sur le marché extérieur, à raison de 2% sur le marché UEMOA, 2% sur l'UE et 3% sur le reste du monde. Parmi ces 11 entreprises, 3 sont compétitives avant APE et 4 après APE. Si les entreprises compétitives avant APE réalisaient 31.5% de leurs ventes sur les marchés UE (29%) et UEMOA (2.5%), celles qui deviendraient compétitives après APE vendront 32% de leur production dans ces deux zones à raison de 24% respectivement 8%. L'APE devrait profiter davantage aux entreprises tournées vers l'exportation. La stratégie des entreprises face aux enjeux de l'APE devrait être non pas le maintien des parts de marché local mais la conquête de substantielles parts de marché dans l'espace de libre-échange que représentera l'UEMOA et l'UE réunis, voire l'UE et l'ensemble de la CEDEAO.

Cependant, il faut redouter que des importations bon marché d'un certain nombre de produits n'annihilent la production locale et partant l'extension des exportations dans la sous- région. C'est le cas notamment des produits textiles pour lesquels, une entreprise malienne est compétitive et a des parts de marché dans la sous-région. Si les importations de Bazin et de Wax d'Europe devenaient importantes, la production locale pourrait être sérieusement mise à mal, à moins d'investissements importants dans le secteur. Quant aux autres activités exportatrices, elles pourraient plus facilement se maintenir parce que constituant des "exclusivités" africaines e.g. les serpentins, les nattes plastiques, ou des domaines dans lesquelles certaines entreprises maliennes ont acquis des parts importantes de marché sous- régional. Ces entreprises accroîtront d'autant plus leur production que les équipements et intrants importés pour la plupart d'Europe seront libres de droit de douane.

19.4 Les conséquences sur les recettes fiscales intérieures

En moyenne, les recettes fiscales liées aux importations (droits de douane et TVA sur importations) représentent 55% des recettes fiscales de l'Etat. Les 45% restants proviennent de la fiscalité directe et indirecte sur l'ensemble des activités économiques menées à l'intérieur du pays. Les plus gros pourvoyeurs de ces recettes restantes sont les entreprises du secteur structuré et principalement le secteur des services (électricité-eau, télécommunications, système financier, transports) et les mines. Le secteur manufacturier ne représente pas un poids important dans ces recettes. Les 34 entreprises de l'échantillon ont contribué en 2002

pour environ 7 milliards de francs cfa dont 2 milliards au titre du seul coton. Sans le coton, les 33 entreprises industrielles ont contribué pour 5 milliards de francs cfa pour une valeur ajoutée totale de 35 milliards, soit un taux d'imposition de 14%. Ces 5 milliards représentent moins de 3% des recettes fiscales du pays.

Les 14 entreprises compétitives avant APE totalisent une recette fiscale de 3.7 milliards de francs cfa, soit 73% des 5 milliards que paient les 33 entreprises. Après APE, les 14 "nouvelles" entreprises compétitives totalisent une contribution fiscale de 1.4 milliards de francs cfa. Si seules les entreprises compétitives devaient perdurer, cela représenterait une perte de 2.3 milliards de francs, environ 1% des recettes de l'Etat. Cette perte est essentiellement imputable à la firme Mali 2 qui fabrique des boissons de large consommation, produits qui rapportent autant d'impôt et taxes que le coton.

De telles modifications de recettes fiscales combinées à l'analyse de la fiscalité liée aux importations n'induisent pas, dans le contexte actuel, une nécessité de relecture de la législation fiscale en vigueur.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon