WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

TIC et développement local au cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Carine Laure Koudjou Talla
Université Paris X Nanterre - Master2 pro sciences de l'information et de la communication option conception et gestion de projets numériques territoriaux 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

111.1 .2 - Les cybercafés

Le Cameroun connaît depuis quelques années le foisonnement des cybercafés privés qui se rencontrent maintenant à presque tous les coins de rue dans les villes et même les villages. Ce foisonnement a grandement contribué à la vulgarisation des TIC dans le pays et permis de réduire considérablement la fracture numérique. Ces espaces d'accès à Internet offre un service de proximité aux populations à des coûts réduits.

Les services offerts par les cybercafés sont principalement la navigation sur Internet, la messagerie, la messagerie instantanée, la VoIP et la Webcam. Des services de photocopie, de secrétariat et de téléphonie sont aussi proposés. Certains cybercafés offrent également des services de formation à la bureautique et à l'initiation à Internet. Les usagers des cybercafés sont également accompagnés (quand ils le demandent) par les animateurs du centre qui ne sont pas toujours disposés à offrir ce genre de service qui ne rapporte rien financièrement.

Comparativement aux EPN (Espaces publics numériques) en France qui ont pour missions non seulement d'offrir l'accès à Internet mais aussi d'accompagner, d'initier, de former au TIC avec un caractère social qui prime sur la recherche de bénéfices, les cybercafés au Cameroun et même partout en Afrique fonctionne comme des entreprises à caractère économique. Cet état de fait est tout à fait normal car en France, les EPN sont gérés par les communes et reçoivent des subventions alors que les cybercafés africains sont initié et gérés par des privés qui se doivent de rentabiliser l'espace non seulement pour assurer la pérennité du lieux (régler les factures, payer le personnel, assurer la maintenance des équipements, etc.) et aussi pour se faire du bénéfice. Il est à noter que les cybercafés sont globalement les seuls lieux d'accès à Internet pour le grand public. Malgré leur statut à but lucratif, ils contribuent efficacement à la réduction de la fracture numérique dans sa dimension « accès à Internet » principalement.

Les cybercafés au Cameroun ont connu leurs paroxysmes avec l'usage d'Internet par les jeunes femmes et certains jeunes hommes pour la recherche de conjoints étrangers. Ce phénomène a longtemps été le noeud des usages dans les cybercafés et connus une médiation internationale. Voir une femme dans un cybercafé aujourd'hui c'est conclure sans doute qu'elle est à la recherche d'un conjoint « Blanc ». Il est vrai que les femmes ont été pendant une période les clientes privilégiées des cybercafés car pouvant passer des heures et ce chaque jour sur Internet pour "tchatter" avec leurs correspondants. On constate même certaine qui ne connaisse aucun autre usage de l'Internet que la recherche de conjoint. Plusieurs mariages se sont fait grâce à ce canal qu'est Internet. De plus en plus de jeunes filles voient en Internet le moyen d'échapper à la pauvreté (ce qui est vrai en général) de la seule manière qui est de

trouver un mari blanc. Avec la médiation du phénomène qui a généralement pour conséquence la prostitution de ces jeunes filles dans les pays du Nord, il commence à régresser mais persiste toujours. Il faut dire que ça ne fait pas la joie des cybercafés qui se retrouvent avec une clientèle réduite.

Beaucoup de cybercafés fonctionnent avec un statut d'association ou de GIC (Groupe d'intérêts communautaires) mais dans le seul but d'échapper à la fiscalité. L'irrégularité de certain (fermetures intempestives) démontre du statut précaire dans lequel ils vivent ou encore de la non rentabilité (du moins pas en masse) de l'activité. La plupart se plaignent de la faiblesse des bénéfices accusant la multiplicité des points d'accès, la concurrence qui oblige à réduire les coûts d'accès. Bien que la réduction de ces coûts avantage les usagers, les cybercafés quand à eux ne sont pas satisfait à cause des coûts d'abonnement qui restent élevés et aussi les impôts.

111.1.3 - Les collectivités locales

L'implication des collectivités locales dans la vulgarisation et l'offre à l'accès à Internet est très timide. Très peu déjà possède des équipements informatiques pour leur propre fonctionnement. Les problèmes que connaissent les communautés locales au Cameroun concernant les limites des moyens financiers et le manque de compétence est un réel frein aux activités.

Néanmoins, ces dernières années, les collectivités locales se sont engagées dans la vulgarisation des TIC en ouvrant des centres multimédias. Plusieurs communes disposent de centres multimédia qui offrent principalement l'accès aux équipements informatiques, la formation en bureautique et parfois en maintenance informatique et infographie (parfois gratuit ou à coûts réduits). Ces centres multimédia sont généralement mis en place grâce à des subventions, soit de l'Etat, soit grâce à des partenariats avec des organisations internationales ou des jumelages. C'est le cas de la Commune d'arrondissement de Yaoundé 2ème qui est la seule commune d'arrondissement offrant ces services en plus d'un accès à Internet. D'autres communes rurales comme celle de Dschang (dans la province de l'Ouest, département de la Menoua) ou de Batcham disposent également de centres multimédias et envisagent d'y intégrer l'accès à Internet.

111.1.4 - Les partenaires au développement La coopération bilatérale

Plusieurs pays développés interviennent dans les programmes et initiatives de développement des TIC au Cameroun. Dans ce domaine, la coopération canadienne a su concilier TIC et genre.

- La coopération canadienne

La coopération canadienne a dans sa programmation au Cameroun, définit sa politique en matière d'égalité des sexes. Cette politique vise la prise en compte du genre a tous les stades de projets: de la planification au suivi-évaluation. Dans la mise en oeuvre de sa politique, plusieurs projets dans le domaine du genre et des TIC sont mis en place. Le Fonds genre et développement vise la participation équitable des hommes et des femmes au processus de développement et les projets innovateurs en TIC et genre sont fortement recommandés. Il

existe également 2 projets dans le domaine de la formation en TIC à Douala et à Yaoundé. Ces 2 projets prennent en compte l'approche genre dans leur planification et dans les résultats à atteindre.

- L'ambassade du Japon

L'ambassade du Japon à travers le projet TICAD-IT (Tokyo Initiative Conference for Africa Development- Information Technologie), gère et loge au sein du PNUD, appuie et finance des initiatives de développement des TIC au Cameroun.

- La coopération française

La coopération française en partenariat avec le Ministère de l'enseignement supérieur, développe un projet d'interconnexion des universités d'Etat. De même, dans le cadre de leur projet ADEN12 (Appui au désenclavement numérique), elle mettra en place des points d'accès collectives a Internet dans les zones dépourvues d'accès à Internet, les zones rurales de préférence. Le projet a pour objectif de désenclaver numériquement les zones ne disposant d'aucun accès à Internet et vise également le développement de l'usage d'Internet.

- Le British Council

Le British Council a mis en place un programme "Computer aid", d'appui à l'acquisition des ordinateurs de seconde main venant de la Grande Bretagne.

La coopération multilatérale

Dès la décision prise par le chef de l'Etat en 1995 de mettre en oeuvre la politique de la réforme du secteur des télécommunications et de la privatisation des entreprises publiques de ce secteur vital de la société et de l'économie de l'information et du savoir, la Banque Mondiale suit et finance les programmes et les initiatives du Gouvernement, en l'occurrence les projets SIGIPES (Système intégré de gestion informatique du personnel de la fonction publique), SIGEFI (Système de gestion des finances). La coopération multilatérale, à travers l'ONUDI, l'UIT, le PNUD, la CEA, l'Union Européenne, l'UNESCO et l'IAI, appuie et développe des projets et programmes de promotion et de vulgarisation des TIC.

ONUDI: Dans le cadre de sa politique de développement industriel, l'ONUDI fait des TIC un outil de promotion industriel. A cet effet, plusieurs initiatives sont menées par elle à savoir: Technologies avancées de la globalisation, Informations industrielles, Salon électronique Interactif Permanent des Entreprises (SELIPE).

L'UIT: L'UIT a appuyé les projets de promotion du commerce électronique, en l'occurrence celle de l'association des femmes ingénieurs du Cameroun qui met sur pied un portail commercial pour la femme africaine. Elle prend part aux travaux d'élaboration de la stratégie sectorielle des télécommunications et TIC.

L'Union Européenne: L'Union Européenne et l'UIT mettent en place un centre régional de veille technologique.

L'UNESCO: Il a appuyé le projet de développement d'un cadre juridique pour la société de
l'information au Cameroun, projet qui a bénéficié des ressources du PNUD, et les projets de

12 http://www.africaden.net/rubrique.php3?id rubrique=1

villages scolaires, des radios communautaires des femmes et des centres multimédia communautaires.

La CEA: Elle a financé la réalisation du plan NICI.

Le PNUD: Il a réalisé le projet « Sustainable Development Networking Programme (SDNP) » qui à travers l'initiative School Net renforce les capacités des écoles de formation en mettant a leur disposition des ordinateurs reconditionnés. Il a appuyé le Salon de création des entreprises et l'initiative TICAD--IT qui est un projet multibailleurs. Il appuie également l'élaboration de la politique sectorielle.

L'IAI: L'Institut africaine d'informatique en partenariat avec le Ministère de la condition féminine, a lancé l'opération 100 000 femmes formées en informatique d'ici fin 2005. Il s'agit pour l'IAI, de démystifier l'outil informatique aux yeux des femmes. Toutes les catégories sociales de femmes sont visées.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams