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Analyse des déterminants d'une gestion participative et durable des ressources forestières du Parc National Kaboré Tambi par les villages riverains (Burkina Faso)

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par Marcel YANOGO
Université Polytechnique de Bobo Dioulasso - Ingénieur du développement rural; option sociologie et économie rurales 2006
  

Disponible en mode multipage

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BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice

Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESSRS)

****************************************

Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso

(UPB)

*****************************************

Institut du Développement Rural

(IDR)

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

en vue de l'obtention du

DIPLOME D'INGENIEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL

Option : SOCIOLOGIE ET ECONOMIE RURALES

THEME :

Analyse des déterminants d'une gestion participative et durable des ressources forestières du Parc National Kaboré Tambi par les villages riverains (Burkina Faso).

Directeur de mémoire : Dr Amadou SIDIBE Présenté par :

Maître de stage : Dr Amadou SIDIBE YANOGO Marcel

Juin 2006

DEDICACE

A

Mon père YANOGO Tignandé Bernard qui s'est toujours battu pour l'unité de ses fils et de leur bonne éducation. Ce travail est le fruit de tes efforts, mon père !

Remerciements

Ce mémoire a été rendu possible grâce à l'appui de nombreuses personnes. Bien que la liste ne soit pas exhaustive, je voudrais remercier particulièrement :

Ø Dr Amadou SIDIBE, mon maître de stage et directeur de mémoire qui a bien voulu

m'assister et me guider depuis la conception du sujet d'étude jusqu'à la rédaction de ce document ;

Ø Dr Dénis OUEDRAOGO et Dr Martin YELKOUNI pour leurs critiques et suggestions

qui m'ont été d'une grande utilité ;

Ø Le corps professoral de l'IDR pour le partage de leurs savoirs ;

Ø Monsieur Pierre KAFANDO, coordonnateur de PAGEN/NATURAMA composante

PNKT et son équipe qui m'ont offert des informations utiles sur la gestion du parc. Je suis reconnaissant à Monsieur Yssouf SANOU pour m'avoir établi la carte de présentation de la zone d'étude ;

Ø Monsieur Edmond Raymond SAWADOGO, coordonnateur du PNGT2/Nahouri, et

ses agents qui m'ont fourni la documentation sur les villages d'étude ;

Ø Monsieur le président de « Ga mo wignan » et tout le personnel de l'association pour

leur collaboration ;

Ø Messieurs Kora DJAME, Pascal Abouga NION et Abouga YAKARI pour leur

disponibilité à jouer le rôle d'interprète. L'information traitée dépend étroitement de leur bon sens à la traduire fidèlement ;

Ø Messieurs Aliou DJAMEBOU, Apouri NION, Kobié YAKARI, Hamado

YERBANGA qui ont bien voulu m'accueillir dans leur famille respective pendant la phase de collecte des données ;

Ø L'ensemble des populations de Banon, Yagho, Bourou et Pighiri pour leur

collaboration pendant la phase de collecte des données;

Ø Mes amis Abel T. ZONGO, Ernest BAYALA et Abdoulaye TANOU pour leurs

soutiens multiformes lors de mes brefs séjours à Pô;

Ø Mes aînés et camarades de classe pour leur collaboration et ambiance fraternelle.

Table des matières

DEDICACE i

Remerciements ii

Table des matières iii

Table des illustrations vi

Sigles et abréviations vii

Résumé viii

Abstract ix

INTRODUCTION 1

1. Généralités 3

1.1. Evolution de la politique forestière au Burkina Faso. 3

1.2. Sources juridiques de l'implication des populations dans la gestion des forêts. 4

1.3. Revue de la littérature 5

1.4. Définition de quelques concepts et terminologies 8

1.5. Brève présentation du milieu d'étude 9

1.5.1. Présentation du département de Pô 9

1.5.2. Présentation des villages d'étude 9

1.5.3. Présentation du Parc National Kaboré Tambi (PNKT) 10

2. Méthodologie 12

2.1. Critères de choix de la zone d'étude 12

2.2. Critères de choix des villages d'étude 12

2.3. Echantillonnage des ménages 12

2.4. Collecte des données sur le terrain 13

2.4.1. L'outils de collecte des données 13

2.4.2. Déroulement de l'enquête 13

2.5. Inventaire des techniques de protection et de conservation de l'environnement existantes dans les villages riverains du PNKT 14

2.6. Critères d'évaluation des ménages 15

2.7. Méthodes d'analyse des données 15

2.7.1. Analyse descriptive 15

2.7.2. Analyse économétrique 16

3. Résultats et discussions 22

3.1. Analyse statistique des données d'enquête 22

3.1.1. Description socio-économique et démographique de l'échantillon 22

3.1.2. Description des ménages 24

3.2. Appréciation du dynamisme des groupements de gestion forestière 25

3.2.1. Caractéristiques socio-économiques du bureau 25

3.2.2. Fonctionnement des groupements 27

3.2.3. Règlement des conflits et sanctions 28

3.3. Etat de connaissance des règles de gestion du parc 28

3.4. Droits d'usages supplémentaires demandés par les populations riveraines 28

3.5. Taux d'adoption des techniques CES/DRS 29

3.6. L'engagement des ménages dans la conservation du parc 32

3.6.1. Taux d'engagement global par critère 32

3.6.2. Comparaison des taux d'engagement des villages 33

3.6.3. Contraintes entravant l'engagement 34

3.6.4. Mode de surveillance préconisé par les riverains 35

3.7. Estimation économétrique de l'engagement 35

3.7.1. Qualité de l'ajustement du modèle 37

3.7.2. Test de signification individuelle des coefficients 37

3.7.3. Interprétation économique des coefficients 38

3.7.4. Implications économétriques de l'étude 42

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 44

BIBLIOGRAPHIE 47

Table des illustrations

Tableau 1 : Statistiques de multicolinéarité entre les variables dépendantes. 17

Tableau 2 : Formes fonctionnelles théoriques des variables dépendantes 18

Tableau 3: Récapitulatif des variables à utiliser dans le modèle. 21

Tableau 4 : Récapitulatif des caractéristiques de l'échantillon. 23

Tableau 5 : Structure moyenne d'un ménage dans la zone d'étude. 24

Tableau 6 : Biens durables du ménage. 25

Tableau 7 : Résultats des estimations du modèle. 36

Tableau 8 : Formes fonctionnelles empiriques des variables dépendantes 39

Graphique 1: Carte de présentation de la zone d'étude. 11

Graphique 2: Taux de connaissance des règles de gestion du parc 28

Graphique 3: Droits d'usages demandés par les riverains 29

Graphique 4:Taux d'adoption des techniques CES/DRS 30

Graphique 5: Comparaison des taux d'adoption des techniques CES/DRS des villages. 31

Graphique 6: Taux d'engagement des riverains en fonction des critères d'évaluation. 32

Graphique 7: Comparaison de l'engagement des villages. 33

annexe 1: questionnaire d'enquête. 52

annexe 2: caractéristiques socio-économiques des bureaux CVGT. 56

annexe 3: récapitulatif des caractéristiques des bureaux de club « Ga mo wigna ». 58

annexe 4 : le pouvoir de prédiction du modèle. 60

annexe 5: résultats détaillés des régressions. 61

Sigles et abréviations

ADP : Assemblée des députés du peuple

AG : Assemblée générale

AOF : Afrique occidentale française

CES/DRS : Conservation des eaux et des sols / Défense et restauration des sols.

CNUED : Conférence des nations unies pour l'environnement et le développement

CTFT : Centre technique de foresterie tropicale

CVGT : Commission villageoise de gestion des terroirs

FAO : Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture

INSD: Institut national de la statistique et de la démographie

JGRC : Société japonaise des ressources vertes

NATURAMA : Fondation des amis de la nature

PAGEN : Projet de partenariat pour l'amélioration de la gestion des écosystèmes naturels

PFN : Politique forestière nationale

PFNL : Produits forestiers non ligneux

PNAF : Plan national d'aménagement forestier

PNFV : Politique nationale de foresterie villageoise

PNGTV : Programme national de gestion des terroirs villageois

PNGT : Programme national de gestion des terroirs

PNKT : Parc national Kaboré Tambi

PNLCD : Programme national de lutte contre la désertification

PNUD : Programme des nations unies pour le développement

RAF : Réorganisation agraire et foncière

TOD : Textes d'orientation de la décentralisation

UICN : Union mondiale pour la nature

VIF : Facteur d'inflation de la variance

Résumé

Ce mémoire traite des déterminants d'une gestion durable des ressources forestières dans les villages riverains du Parc National Kaboré Tambi (PNKT). L'objectif global de l'étude est de prédire la volonté des ménages riverains à s'engager dans la conservation du parc. Des données collectées auprès de 160 ménages dans quatre villages riverains ont permis de tester les hypothèses d'engagement des populations.

Le modèle logit a été utilisé pour prédire la volonté des riverains à s'engager dans la plantation individuelle d'arbres, dans l'investissement pour l'acquisition des techniques CES/DRS, dans la délimitation et la surveillance du parc.

Les taux d'engagement sont globalement faibles. On note 37,50% de participation à la surveillance, 30% de participation à la délimitation du parc, 28,75% de plantation d'au moins un (1) arbre et 18,75% d'investissement positif pour l'adoption des techniques CES/DRS.

Le nombre de formations reçues, le crédit, le nombre d'hommes actifs du ménage, le niveau d'instruction du chef de ménage, l'âge, le sexe, l'activité secondaire, le fait d'être membre d'un GGF, la superficie totale des champs du ménage et la distance qui sépare la concession du ménage au parc sont les déterminants de l'engagement des riverains dans la conservation de la forêt.

Mots clés : déterminants, modèle logit, gestion durable.

Abstract

This study focus on determinants of sustainable forest management in the surrounding villages of the National Park of Kaboré Tambi (PNKT). The global objective is to predict farmer's willingness to engage in the conservation of the PNKT. Data from 160 households in four surrounding villages of the park are used to evaluate theoretical propositions.

Logistic regression is used to predict willingness to engage in individual trees plantation, investment in new technologies, monitoring and delimitation of the park.

The results show that few households are engaged in conservation practices. About 37.50% of households are engaged in the monitoring of the park; 30% of households are involved in the delimitation of the park; 28.5% of them planted trees this year and 18.5% had a positive investment in new technologies. Determinants of surrounding populations willingness to engage in conservation of the park are the number of training received, the credit, the number of households working, the membership of forest management organization, the education level, the age, the sex, the secondary activity, the farm size, the households size and the distance between the household location and the park.

Keywords : determinants, logit modèl, sustainable management.

INTRODUCTION

La lutte contre la dégradation de l'environnement constitue une préoccupation pour la communauté nationale et internationale. Du sommet de Stockholm en 1972 à celui de Johannesburg en 2002 en passant par celui de Rio en 1992, la dégradation de l'environnement était au centre des préoccupations. Il fallait définir des actions et politiques à mettre en place pour maîtriser ce problème. C'est à ces grands sommets mondiaux que sont fixées les grandes lignes d'action de gestion de la planète, des forêts et de responsabilisation des nations à la gestion de l'environnement. Cette lutte trouve ses fondements dans le lien qui existerait entre le développement durable et l'environnement. Le concept de développement durable a été confirmé en 1992 à la Conférence des Nations Unies pour l'environnement et le développement (CNUED).

Selon l'UICN (1996), il existe des liens étroits entre production agricole, démographie et protection de l'environnement. Pour la Banque mondiale (1993), il existe des convergences importantes entre une bonne croissance économique et un environnement sain et durable. Lazarev (1993) cité par Ngninguiri (1999) affirme qu'il n'y a pas de développement durable si celui-ci se fait au détriment de notre environnement. Plusieurs mesures ont donc été prises pour protéger l'environnement et les forêts en particulier.

Au Burkina Faso particulièrement, le gouvernement a eu à entreprendre depuis plusieurs décennies des mesures pour réduire les pertes continues de ses superficies boisées qui seraient passées de 15,42 millions en 1980 à 15,18 millions en 1983 et à 14,16 millions en 1992 (MECV, 2004). Ces mesures sont entre autres le classement et la protection de certains espaces du patrimoine forestier. Le domaine classé du Burkina couvre une superficie de 3815000 ha soit 14% du territoire national (MECV, 2004). Les zones protégées couvrent environ 25% du territoire national (Yelkouni, 2004).

Malgré ces mesures prises, le pays est encore confronté à une déforestation continue de ses zones protégées et classées. Les formes typiques de déforestation sont les défrichements pour la production agricole, les feux de brousse, le braconnage, et la pêche. En 1993, les champs de coton occupaient 18,62% de la forêt classée de Maro soit 10000 ha (UICN, 2004). Celle de Gonsé est en proie aux coupes frauduleuses de bois, de pâturage incontrôlé et des feux de brousse (Guissou, 2004). Le Parc National de Pô subit une exploitation illégale malgré l'interdiction officielle (Gbangou, 2005).

Ces différents constats ont conduit à cette étude qui utilise des méthodes quantitatives aussi bien au niveau des ménages que de la communauté locale pour tester les hypothèses des déterminants de l'engagement des populations riveraines dans un programme de conservation du Parc National de Pô. Les actions de protection et de conservation de l'environnement introduites ou existantes dans les villages riverains de ce parc sont : les foyers améliorés, les plantations d'arbres, la Régénération naturelle assistée (RNA), l'élevage intensif, les cordons pierreux, et le compostage (PNGT2, 2003, 2004). A ces actions, on ajoute celles concernant directement la forêt  que sont la surveillance et la délimitation du parc, la plantation privée d'arbres. Les plantations privées d'arbres permettent de satisfaire les besoins énergétiques par exemple sans avoir recours à la forêt. L'application de toutes ces actions n'est pas encore une réalité dans les villages riverains du parc. Les plantations d'arbres sont encore timides. L'adoption des foyers améliorés n'est pas encore effective dans de nombreux ménages et le programme nécessite encore de nombreux suivis (Besse et al. 1996).

L'objectif global de cette étude est d'étudier la prédisposition des ménages riverains du Parc national Kaboré Tambi à s'engager dans un programme de conservation des ressources forestières.

Les objectifs spécifiques sont :

Evaluer le niveau de connaissance des règles de gestion de la forêt dans les villages riverains;

Comparer l'engagement des populations riveraines de plusieurs villages dans la conservation du parc ;

Identifier les déterminants de l'engagement des ménages dans la conservation du parc.

Ces objectifs spécifiques sont fondés sur les hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 : Les populations riveraines ignorent certaines règles de gestion de la forêt ;

Hypothèse 2 : Les populations riveraines s'engagent différemment dans la conservation du parc ;

Hypothèse 3 : Les caractéristiques socio-économiques des ménages et de la communauté sont les déterminants probables de l'engagement des riverains dans la conservation de la forêt.

1. Généralités

1.1. Evolution de la politique forestière au Burkina Faso.

De la période coloniale à nos jours, plusieurs mesures ont été prises en faveur de la protection et de la conservation de l'environnement :

· De la période coloniale à 1980

Le code forestier établi en Afrique occidentale française (AOF) par décret du 4 juillet 1935 a permis la délimitation des forêts classées et protégées au Burkina Faso et d'éviter une très grande déforestation dans le pays. Les actions d'intervention étaient les plantations d'espèces exotiques dans les formations naturelles, la pratique des feux de brousse précoces, la surveillance et la répression des délits. Cette politique a donné des résultats mitigés car elle ne répondait pas aux besoins et aux attentes des populations rurales.

· De 1981 à nos jours.

Les mesures ont évolué avec la création du Service d'aménagement forestier (SAF) et la formulation d'une politique d'aménagement des forêts classées en 1981. Cette politique se donnait pour objectif la satisfaction des besoins des populations en Produits forestiers non ligneux (PFNL) tout en préservant l'environnement. Trois axes d'intervention étaient mis en place :

- Le bornage des forêts classées, la récupération des superficies défrichées, la protection et le contrôle des droits d'usages réservés aux populations riveraines ;

- L'étude technique et économique des méthodes de coupe du bois de chauffe, la rotation des coupes, les soins sylvicoles après exploitation dans le cadre d'un projet pilote d'aménagement forestier ;

- La plantation ou semis d'essences locales ou exotiques dans les forêts naturelles pour la production de bois d'oeuvre et de service.

En 1984, l'Etat a mis en place le Programme national de foresterie villageoise (PNFV) dont le but est de donner aux populations locales les moyens de prendre en main la gestion de leur terroir. En cette même année, l'Etat adopte la loi portant Réorganisation agraire et foncière (RAF) qui affirme l'appartenance de la terre à l'Etat qui peut en décider des usages. En 1985, le gouvernement lance les trois luttes contre la dégradation de l'environnement. Il s'agit de la lutte contre la coupe abusive du bois, la lutte contre les feux de brousse et la lutte contre la divagation des animaux. Les services forestiers doivent délimiter des zones de coupe de bois et organiser les populations pour l'exploitation forestière. En 1986, le gouvernement met en oeuvre le Programme national de gestion des terroirs villageois (PNGTV) qui prône une utilisation de l'espace rural pour une meilleure gestion des ressources foncières et environnementales. Il est renforcé la même année par l'adoption du Plan national de lutte contre la désertification (PNLCD). En 1992, le gouvernement adopte l'approche «gestion des terroirs » avec la mise en place du Programme national de gestion des terroirs (PNGT) et la création des Commissions villageoises de gestion des terroirs (CVGT). Le projet « 8000 » villages-« 8000 » forêts initié le 2 Juin 1994 se matérialise sur le terrain soit par des actions de protection et de gestion des forêts naturelles existantes soit de plantation forestière individuelle ou collective. Il anticipe ainsi la mise en oeuvre du Programme National d'Aménagement Forestier (PNAF) en 1996. Le PNAF est suivi par l'adoption de la Politique Forestière Nationale (PFN) en 1998 qui reconnaît l'apport des secteurs de la forêt, de la faune et de la pêche ainsi que le rôle joué par ces ressources dans la planification du développement. Cette PFN trouve aussi ses fondements dans l'adoption du code forestier et du code de l'environnement en 1997. Ces codes sont un élargissement des mesures de protection de l'environnement.

De nos jours, deux approches sont utilisées dans la gestion du patrimoine forestier national. Il s'agit de l'approche gestion des terroirs et de l'approche participative ou à base communautaire. L'approche gestion des terroirs consiste à mobiliser la communauté rurale autour de programmes visant à restaurer l'environnement villageois par des actions de végétalisation, de lutte contre l'érosion, de maîtrise des eaux, etc. L'approche participative se base sur l'implication des populations locales dans la gestion des ressources naturelles. Ce sont les populations rurales qui devront définir les actions qu'elles entendent mener pour protéger leur environnement tout en retrouvant un niveau de revenu satisfaisant (Faure, 1993). C'est cette dernière approche qui fera l'objet de notre étude. La gestion du PNKT est assurée par les populations riveraines depuis mars 2003.

1.2. Sources juridiques de l'implication des populations dans la gestion des forêts.

Les premières activités de gestion participative des forêts au Burkina ont commencé à partir de 1986 avec le projet « Aménagement et exploitation des forêts naturelles pour le ravitaillement de la ville de Ouagadougou en bois de feu » (Projet PNUD/FAO/BKF/85/011).

La participation des populations à l'aménagement et à la gestion des ressources forestières est garantie par plusieurs textes juridiques au Burkina Faso. Selon l'article 29 de la constitution Burkinabè, tout Burkinabè a l'obligation de participer à la protection, à la défense et à la promotion de l'environnement dans le cadre de la mise en oeuvre du droit à un environnement sain. Le code forestier admet le principe de participation et de responsabilisation effective de la population dans la conception, l'exécution, le suivi et l'évaluation des activités forestières, fauniques et halieutiques (article 7, alinéa 4). L'article 9 de la loi d'orientation n°034/2002/AN du 14 Novembre 2002 relative au pastoralisme au Burkina Faso pose le principe de participation en invitant les organisations de pasteurs à participer, en concertation avec l'Etat et les collectivités locales à la gestion durable des ressources pastorales et à la sauvegarde de l'environnement. La Politique forestière nationale (PFN) et les Textes d'orientation de la décentralisation (TOD) font des populations riveraines, les acteurs directs de l'aménagement forestier en partenariat avec les propriétaires légaux des forêts publiques que sont l'Etat et les collectivités territoriales décentralisées.

1.3. Revue de la littérature

Les premières recherches scientifiques dans les forêts naturelles ont commencé en 1963 avec la création du Centre technique forestier tropical (CTFT). Dès lors, des inventaires forestiers vont se faire à travers le monde. La FAO et l'UICN publient tous les deux ans des inventaires sur la situation des forêts dans le monde. Selon les récentes estimations de la FAO (FAO, 2001 ; FAO, 2003), le taux de déforestation dans le monde continue d'augmenter à un rythme élevé, en particulier dans les zones tropicales. Pendant les années 1990, on enregistrait chaque année 0,38% de forêts mondiales reconverties à d'autres utilisations.

La contribution du secteur forestier à l'économie mondiale et nationale a attiré l'attention de nombreux chercheurs. Très peu d'études ont concerné la gestion communautaire des forêts qui est une approche relativement nouvelle. Cette approche a fait son apparition dès les années 80 suite aux faibles résultats obtenus avec les modèles de gestion centralistes. Avec le modèle centraliste, c'est l'Etat qui est le propriétaire et le garant de la conservation des forêts à travers les démembrements de l'administration centrale. L'inefficacité de cette approche de gestion des forêts a conduit au changement d'approche qui conduit à l'approche impliquant davantage les populations rurales dans la gestion des ressources forestières locales. Plusieurs études ont été menées sur la participation des populations rurales à l'aménagement des forêts classées.

Selon Briel et al. (1994), l'une des caractéristiques socio-économiques des Pays en voie de développement (PVD) est la pauvreté qui peut être considérée comme cause et conséquence de la dégradation de l'environnement. Il est difficile de faire participer tous les utilisateurs du terroir dès le début d'un programme de conservation de l'environnement. Deux types d'actions sont à distinguer : les actions à rentabilité différée et les actions à rentabilité à long terme. Les actions à rentabilité différée sont les pépinières privées, les plantations forestières privées, l'agroforesterie fruitière. Les actions à rentabilité à long terme sont les cordons pierreux, les reboisements collectifs, les mises en défens des forêts et la production de matières organiques (fosse fumière, compostage). Cependant, le choix des techniques à appliquer dans chaque terroir dépend non seulement des exigences physiques du terroir mais aussi des moyens disponibles et mis à la disposition des paysans.

Selon Compaoré (1997), la gestion des forêts par l'Etat s'est avérée inefficace. L'implication des riverains serait une alternative à une gestion durable des forêts classées. L'âge du chef de ménage et la distance qui sépare sa concession à la forêt ne sont pas des variables pertinentes pour expliquer les fondements de la dégradation de la forêt classée de Ziga au Burkina Faso. Cela est probablement dû, comme lui-même l'a souligné, à la non répartition de ces facteurs en différentes classes pour mieux appréhender leurs effets.

John et al. (1999) se proposent dans leur étude de contribuer à une meilleure compréhension par les populations, des questions complexes de nature sociale, économique et environnementale que soulève la déforestation. Pour eux, les facteurs de la déforestation sont entre autre la pauvreté, l'appât du gain, la recherche du pouvoir, la croissance démographique et l'analphabétisme. Les causes indirectes de déforestation sont les politiques publiques inadéquates, le désir de s'approprier des terres, les forces du marché à l'échelle nationale et mondiale, la sous évaluation des forêts mondiales, les institutions gouvernementales faibles et les facteurs sociaux. Les causes directes sont les activités économiques incompatibles avec l'existence des forêts (agriculture et élevage extensif).

Selon Nguinguiri (1999), le recours au modèle participatif n'a été envisagé que tout récemment dans un contexte politique et institutionnel dominé par la démocratie, la décentralisation, le développement durable et la remise en cause des modèles centralistes.

Le modèle participatif s'inscrit dans la recherche d'une solution au problème posé par l'insécurité des droits fonciers forestiers.

Selon la FAO (2000), les populations locales sont motivées par l'idée d'avoir un accès relativement libre à la forêt et ses avantages. L'absence de sécurité foncière dans le domaine des forêts et des autres ressources naturelles décourage la communauté à participer à leur gestion.

Pour Adesina et al.(2000), les hommes ont tendance à adopter les nouvelles technologies de production que les femmes. Les variables revenu agricole, niveau d'éducation et l'appartenance à une association de producteurs influencent positivement la probabilité d'adoption des nouvelles technologies. Des résultats similaires ont été trouvés en Côte d'Ivoire (Adesina, 1996) et au Burkina Faso (Malton, 1994).

Owubah et al. (2001), ont utilisé un logit simple pour prédire la volonté des ménages à s'engager dans un programme d'aménagement durable des forêts au Ghana. Trois critères d'évaluation étaient retenus à savoir la conservation des forêts naturelles, les plantations forestières et la préservation des plantes indigènes à usages multiples. Leurs résultats montrent que l'engagement des populations est globalement faible. La compensation économique, les droits d'usages et la sécurité foncière, la possibilité de transfert de forêt privée, l'éducation et le nombre de champs par agriculteur sont les variables explicatives de l'engagement des populations.

Selon Samboré (2001), il est possible d'impliquer les populations riveraines à la gestion de la forêt classée de Tissée (Burkina Faso). Il faudrait cependant sensibiliser les populations locales sur la gestion décentralisée des ressources naturelles. Les responsables des groupements de gestion forestière doivent être alphabétisés car la conception des méthodes locales de gestion repose sur eux.

La JGRC (2001), soutient que le succès de l'application du zaï au Burkina Faso (Yatenga) et au Niger réside dans l'amélioration d'une technique locale existante. Pour la Société japonaise des ressources vertes (JGRC), les savoirs locaux sont à prendre en compte dans les programmes de conservation de l'environnement. Les cordons pierreux ont aussi donné des résultats encourageants au Niger.

Selon le PAGEN (2004), les contraintes rencontrées dans la gestion du PNKT sont nombreuses. Elles sont essentiellement liées aux pressions anthropiques, au contexte du milieu naturel, aux aspects sociologiques, politiques et économiques et à la stratégie de mise en oeuvre.

Selon l'UICN (2004), les actions ponctuelles initiées par des personnes extérieures de la localité telles que mettre en défens, créer des brises vents, élever des haies vives, fabriquer des foyers améliorés ne sont pas des actions suffisantes pour lutter contre la déforestation. Il faut une implication des différents acteurs dans la gestion durable des forêts.

Selon Yelkouni (2004), l'état de dégradation des forêts est largement amplifié par l'extension des activités agricoles et pastorales. Dans ses travaux, il démontre que plus on vieillit, moins on s'investit dans les travaux communautaires. Ce point de vue est aussi partagé par FAO (2003). Pour Yelkouni, la principale raison de la participation des ménages à l'entretien des forêts est l'existence des lieux sacrés dans la forêt.

Saint-Arnaud et al. (2005), ont défini avec les populations locales de Kitcisakik (Québec, Canada) des critères et des indicateurs locaux pour l'évaluation et l'amélioration de scénarios d'aménagement forestier. Les Anicipapek (habitants de Kitcikik) ont choisi de s'engager dans un projet de recherche collaboratrice en partenariat avec une équipe de recherche interuniversitaire et un regroupement de huit compagnies forestières. Les indicateurs locaux trouvés sont le maintien de la composition forestière naturelle, la protection des forêts matures, le contrôle de l'accès au territoire, la protection des habitats fauniques et le maintien de la diversité arborescente naturelle après coupe.

1.4. Définition de quelques concepts et terminologies

Le présent sujet d'étude renvoie parfois à des notions qu'il conviendrait de les situer dans un contexte précis. Le parc est défini comme une partie du territoire national classée au nom de l'Etat en vue de la conservation de la flore, de la faune, des eaux, des sols, des paysages, ou des formations géologiques ayant une valeur scientifique ou esthétique (article 85 de la loi n°006/97/ADP portant code forestier du Burkina Faso). La notion de parc renvoie à celle de zone tampon. Une zone tampon est une bande périmétrale destinée à la réalisation d'aménagements spéciaux d'ordre économique, social ou culturel, compatibles avec les objectifs de l'aire protégée. La zone tampon est partie intégrante de l'aire de protection. Une aire protégée est un espace dont les limites sont légalement ou traditionnellement définies et dont l'objectif est la préservation de la nature. Cette protection de la nature est généralement assurée par les ménages qui vivent le long de la zone protégée appelés ménages riverains.

Un ménage est l'unité socio-économique de base au sein de laquelle les différents membres apparentés ou non, vivent dans la même maison ou concession, mettent en commun leurs ressources et satisfont en commun à l'essentiel de leurs besoins alimentaires et d'autres besoins vitaux, sous l'autorité de l'un d'entre eux appelé chef de ménage (INSD, 2003). La participation des ménages riverains à l'entretien du parc constitue leur engagement à gérer de façon durable les ressources forestières. On assimilera dans l'étude engagement et participation.

1.5. Brève présentation du milieu d'étude

1.5.1. Présentation du département de Pô

Le département de Pô est situé dans la province du Nahouri au sud du Burkina Faso. Il est limité au nord par la province du Zounwéogo, au Sud par le Ghana, à l'Est par les départements de Gouboussougou, de Ziou et de Tiébélé, à l'ouest par le département de Guiaro (Graphique 1). Il est situé dans le climat sud-soudanien où la pluviométrie annuelle est supérieure à 1000 mm. Le statut de Pô a connu beaucoup de transformations au fil des années. De subdivision en 1921 et de cercle en 1950, il est scindé en deux (2) parties en 1963 pour donner le cercle de Pô et la subdivision de Tiébélé. En 1983, le cercle de Pô s'éclate en deux sous préfectures : Pô et Guiaro. Le département de Pô est très marqué par le brassage de nombreuses ethnies avec une prédominance des activités commerciales exercées surtout au niveau de la commune de Pô et de Dakola. La situation actuelle de Pô lui confère un statut de chef lieu de province (province de Nahouri) et la classe parmi les dix villes moyennes du pays.

Selon le recensement administratif de 2004, la population du département de Pô était de 24176 habitants dont 12085 hommes et 12081 femmes (préfecture de Pô). Il compte 25 villages reconnus administrativement.

1.5.2. Présentation des villages d'étude

Banon : Il est situé à six (6) km de Pô sur l'axe Pô-Tiébélé. Son extension nord est limitée par le PNKT. Il est subdivisé en cinq (5) quartiers où vivent 99 ménages. Les ethnies en présence sont : les Kassena qui sont les autochtones (75% de la population du village) et les Peul (25%). Selon le recensement administratif de 2004, le village comptait 554 habitants dont 263 hommes et 291 femmes. Banon dispose d'un forage fonctionnel et de deux (2) puits modernes fonctionnels. Il est traversé par la route nationale N°14 qui est une route secondaire.

Les principales spéculations à Banon sont le niébé, le mil, le sorgho, l'arachide et le maïs. Banon est situé à environ 7,5 km du parc.

Bourou : Il situé dans la zone tampon du PNKT et à 20 km au nord-ouest de Pô. Il comptait 168 habitants dont 91 hommes et 77 femmes (préfecture de Pô, 2004). Il est organisé en quatre quartiers ou hameaux de culture où vivent 51 ménages. Les ethnies présentes dans le village sont les Kassena, les Nakana, les Mossi, les Peul. Bourou reçoit de nombreux migrants en saison des pluies.

Les principales spéculations sont le mil, le sorgho, le maïs, le coton, le niébé. Le village dispose de deux forages fonctionnels et deux puits modernes dont un est fonctionnel. Il est a accessibilité difficile surtout en saison pluvieuse.

Pighiri : Il est situé aussi dans la zone tampon du parc et à 6 km au nord de Pô sur l'axe Ouaga- Pô. Selon le recensement administratif de 2004, Pighiri comptait 382 habitants dont 170 femmes et 121hommes. Il est organisé en trois (3) quartiers et compte 47 ménages. On rencontre dans ce village les Kassena, les Nakana, les Mossi et les Peul.

Les principales spéculations sont le mil, le sorgho, le maïs, le haricot, et l'arachide. Le grand élevage est pratiqué par les Peul. Il existe de fréquents conflits entre agriculteurs et éleveurs dans ce village où il n y a pas encore de zone de pâture. Il dispose d'une école à trois classes non fonctionnelle et d'une école à une classe fonctionnelle regroupant deux (2) promotions dans la même salle.

Yagho : Ce village est situé à 18 km de Pô sur l'axe Pô-Tiébélé. Selon le recensement de 2004, il comptait 357 habitants dont 174 hommes et 183 femmes. Il existe deux ethnies à Yagho : les Kassena (autochtones) et les Mossi (migrants). Le village compte 61 ménages. Il est traversé par deux affluents du Nazinon et de nombreuses mares.

Le mil, le sorgho, l'arachide et le maïs sont les principales spéculations à Yagho. Il dispose d'un forage fonctionnel et de trois puits modernes dont un est fonctionnel. Yagho est à accès difficile en saison des pluies. Il est situé à environ 8 km du parc.

1.5.3. Présentation du Parc National Kaboré Tambi (PNKT)

Le PNKT a été constitué progressivement à partir de 1936. Il a été créé par trois (3) arrêtés ministériels :

- arrêté n°2376 SE du 9/10/1936 portant classement de la forêt de Pighiri ;

- arrêté n°538 SE du 9/10/1936 portant classement de la forêt de la Volta rouge (Nazinon) ;

- arrêté n°8828 SE du 4/12/1953 portant classement de la forêt de Pô.

C'est à partir de la jonction de ces trois (3) zones protégées que fut créé le Parc National de Pô par l'ordonnance n°76-020 Pres/ET du 02 Septembre 1976 sous l'appellation de « Parc National de Pô ». Il couvre une superficie d'environ 155500 ha. Il a pour coordonnées géographiques les latitudes 11'10 et 11'50 Nord et les longitudes 0'50 et 1'50 Ouest. En 1986, il est rebaptisé « Parc National Kaboré Tambi » lors de la cérémonie officielle organisée en mémoire d'un agent des Eaux et Forêts du nom de Kaboré Tambi, tué dans l'exercice de ses fonctions de lutte anti braconnage le 28 Septembre 1981.

Localisation du PNKT au Burkina Faso

Graphique 1: Carte de présentation de la zone d'étude

2. Méthodologie

Pour cette étude, on s'intéresse à l'engagement individuel des ménages dans la conservation du parc à travers leur participation à sa délimitation et à sa surveillance. On s'intéresse aussi à l'investissement qu'ils consacrent à l'adoption des techniques CES/DRS et à leur volonté à planter des arbres à titre individuel.

2.1. Critères de choix de la zone d'étude

On a choisi le département de Pô comme site d'étude pour quatre raisons principales :

? Le PNKT a été constitué à partir des forêts classées de Pô et de Pighiri

(Pighiri relève du département de Pô).

? Les projets PAGEN, PNGT2 et l'association «Ga mo wigna» interviennent

sur ce site pour la protection et la conservation du parc ;

? Le département de Pô présente des risques élevés d'érosion et de destruction

des formations végétales (Ilboudo, 2004) ;

? La proximité du parc de Pô constitue une menace pour la forêt (PAGEN, 2004).

2.2. Critères de choix des villages d'étude

La base de sondage est composée de la liste totale des villages riverains du parc relevant du département de Pô. Ils sont au nombre de douze (12). Ils ont été répartis en deux (2) groupes : les villages situés dans la zone tampon du parc et ceux situés hors de la zone tampon. On a supposé que les villages situés dans la zone tampon ont un accès relativement facile à la forêt. La méthode d'échantillonnage a consisté à prendre les deux (2) villages situés dans la zone tampon (groupe 1) et à choisir de manière aléatoire deux (2) autres villages situés hors de la zone tampon (groupe 2).

Suivant ce critère de choix, les villages suivants ont été retenus pour l'étude :

Groupe1 : Bourou et Pighiri, tous les deux situés dans la zone tampon du PNKT ;

Groupe2 : Banon et Yagho situés respectivement à environ 7,5 km et 8 km du Parc.

2.3. Echantillonnage des ménages

Pour l'ensemble des 4 villages, on a choisi d'enquêter dans 160 ménages en raison de 40 ménages par village. Une fois dans un village concerné, la liste totale des chefs de ménage permanent est établie. Un numéro est ensuite attribué à chacun d'eux sans répétition. Le numéro des ménages à enquêter est alors choisi de manière aléatoire par un tirage au sort sans remise.

Le questionnaire visait le chef de ménage ou tout autre membre du ménage susceptible d'influencer les processus de prise de décision en son sein. Le répondant au questionnaire pouvait faire recours aux autres membres du ménage pour accueillir leurs avis s'il le juge nécessaire.

2.4. Collecte des données sur le terrain

2.4.1. L'outils de collecte des données

Les données ont été collectées entre février et mars 2006.

Les informations sont recueillies en utilisant un questionnaire en huit sections (annexe 1) :

· caractéristiques sociodémographiques des ménages ;

· caractéristiques socio-économiques des ménages ;

· l'inventaire des biens matériels des ménages ;

· l'inventaire des vivres du ménage ;

· perception de la dégradation de l'environnement ;

· l'adoption des techniques de conservation de la forêt ;

· composition et fonctionnement des comités de gestion des forêts ;

· les infrastructures existant dans le village.

2.4.2. Déroulement de l'enquête

Une visite du site suivie d'une pré-enquête ont eu lieu dans le mois de janvier 2006. Cette étape a consisté à une prise de contact avec les chefs de village concernés par l'étude et les responsables administratifs des dits villages. L'objectif était de leur présenter l'étude qu'on entend mener, son intérêt et surtout d'acquérir le principe de leur collaboration et notre intention de venir rester avec eux pendant la période de collecte des données. Le principe étant acquis, on a procédé à la pré-enquête. Elle s'est déroulée à Pighiri et a concerné 25 ménages. Elle a permis de tester la clarté de notre questionnaire et surtout de vérifier si les paysans le comprennent dans le sens que nous lui donnons. Elle nous a aussi permis de supprimer, d'ajouter certaines questions et de modifier d'autres.

L'enquête proprement dite s'est déroulée entre mi-février et mi-mars 2006. L'équipe des enquêteurs était composée de quatre (4) personnes dont un enquêteur principal et trois (3) interprètes. La difficulté majeure était de convaincre les enquêtés que ces travaux n'étaient pas commandités par un quelconque service étatique ou par les projets et associations intervenant dans la zone. Les réticences de certains ménages sont vites dissipées avec le soutien des délégués administratifs de village ou les présidents de groupement villageois de gestion des terroirs. Aussi, la possibilité offerte aux enquêtés de poser des questions en début d'entrevues après une brève introduction des enquêteurs a permis de les rassurer. Certains ménages croyaient qu'ils pouvaient faire l'objet de sanctions ou de poursuites s'ils ne répondaient pas bien aux questions ou s'ils livraient certaines informations relatives à la gestion de la forêt.

Malgré les petites difficultés constatées sur le terrain, l'enquête dans son ensemble s'est bien déroulée.

2.5. Inventaire des techniques de protection et de conservation de l'environnement existantes dans les villages riverains du PNKT

Plusieurs techniques ont été introduites dans les villages riverains en vue de protéger et de conserver l'environnement en général et la forêt en particulier. Ce sont :

La fosse fumière : Elle consiste à creuser et à construire avec des pierres un trou de dimensions 3mx3mx1m. On remplit cette fosse de déchets ménagers décomposables, de fèces d'animaux, de résidus agricoles pour fabriquer de l'humus organique. Cet humus sera épandu dans les champs à l'approche des saisons des pluies (mai - juin) de chaque année.

Les cordons pierreux : Cette technique consiste à enfoncer environ du tiers des pierres ferreux le long des courbes de niveau ; avec pour résultat la baisse de la vitesse de ruissellement et la limitation des pertes en sol et en matière organique. Les cordons pierreux ont réduit d'environ 40% le volume de ruissellement sur un terrain nu au Niger sur une pente douce sableuse de 2,8% (JGRC, 2001).

Les plantations d'arbres collectives et individuelles : c'est une technique qui permet de satisfaire les besoins en bois de service ou d'oeuvre sans avoir recours à la forêt.

Les foyers améliorés : elles consistent à construire un four en banco qui va canaliser la chaleur autour de la marmite avec pour résultats la cuisson rapide des aliments et l'économie en bois.

2.6. Critères d'évaluation des ménages

Pour cette étude, on a 4 critères d'évaluation des ménages. Ces critères sont conformes aux activités et aux mesures de gestion du parc introduites dans les villages riverains.

#172; Participation du ménage aux travaux de renforcement des limites du parc

Le renforcement des limites du parc se fait par des plantations d'arbres dans la zone tampon. Les paysans ont été classés en 2 groupes: on a ceux qui ont participé au moins une fois au travaux de renforcement des limites du parc et les non participants.

#172; Investissement pour l'adoption des techniques CES/DRS

Les techniques existantes dans les villages riverains du PNKT sont : les fosses fumières et les cordons pierreux. La réalisation de ces techniques nécessite des investissements. Les enquêtés ont été classés en 2 groupes: On a ceux qui ont un investissement nul et ceux qui ont un investissement positif. On dira qu'un ménage à un investissement nul s'il n'a pas fait des dépenses d'argent (main d'oeuvre familiale exclue) pour adopter les techniques. A contrario, on dira qu'il a un investissement positif s'il y a eu une sortie effective d'argent pour l'adoption des techniques.

#172; Surveillance de la forêt

Chaque village riverain dispose d'un surveillant qui y est natif. En cas de constat de délits dans la forêt, c'est ce responsable qu'on informe qui est ensuite chargé de contacter les agents des eaux et forêts pour intervention. Les paysans ont été classés en deux groupes: nous aurons les participants à la surveillance et les non participants. On dira qu'un ménage participe à la surveillance du parc s'il accepte volontairement accompagner le surveillant dans ses activités. Certains ménages affirment ne plus héberger les chasseurs pour qu'ils mènent leurs activités de chasse dans le parc.

#172; Plantation d'arbres par le ménage

On s'intéresse ici aux plantations privées d'arbres des ménages cette année. Nous avons classé les ménages en 2 groupes: On aura ceux qui ont eu à planter au moins un arbre cette année et ceux qui n'ont rien planté.

2.7. Méthodes d'analyse des données

2.7.1. Analyse descriptive

Elle a consisté à ranger les données de base dans Excel et à effectuer des calculs statistiques élémentaires tels que la composition socio-économique et démographique de l'échantillon, les taux d'adoption des techniques CES/DRS et les taux d'engagement des ménages dans la gestion du parc à travers les critères d'évaluation retenus.

Les données de l'enquête ont permis de faire des observations sur les différents villages et sur les populations de ces villages.

2.7.2. Analyse économétrique

? Modèle théorique d'analyse : Théorie des choix discrets

La théorie des choix offre un cadre opératoire adéquat pour analyser la stratégie des agents économiques (Mugalla, 2000) cité par Ouédraogo et al. (2006). Un choix peut s'avérer difficile a effectuer ; mais quelque soit sa nature, on suppose qu'un individu qui a des choix à faire va presque toujours adopter la même démarche : il va évaluer les différentes possibilités qui s'offrent à lui en se basant sur des critères et choisir celle qui lui paraît la plus adéquate.

Les critères de décision peuvent être divers mais lorsqu'ils sont logiques (oui/non), il existe alors une théorie mathématique qui propose des modèles permettant de prédire le comportement d'un individu confronté à un choix. Cette théorie est la théorie des modèles de choix discrets (Ben-Akiva et Lerman, 1985 ; Ben-Akiva et Bierlaine, 1999) cité par Antille (2000).

? Modèle empirique d'analyse

Pour cette étude, on a utilisé un logit simple pour étudier la prédisposition des ménages riverains à s'engager dans un programme de conservation du parc. Yelkouni (2004) a utilisé un logit simple pour analyser les déterminants de la participation des ménages riverains à l'entretien de la forêt classée de Tiogo. Dans son exemple, il avait une variable à deux modalités possibles : les participants et les non participants.

Owubah et al. (2001) ont utilisé un logit simple pour étudier la prédisposition des ménages à s'engager dans un programme d'aménagement durable des forêts au Ghana. Ils avaient 3 critères d'évaluation à savoir la conservation des forêts naturelles, les plantations forestières et la préservation des plantes indigènes à usages multiples.

· Formulation et spécification du modèle

La formulation du modèle logit est relativement simple (Owubah et al. 2001 ;) :

Soit y la variable dépendante prenant les valeurs respectives 0 et 1. On associe à chaque modalité sa probabilité de réalisation.

1 avec pi

yi =

0 avec 1-pi

L'espérance mathématique de yi est E (yi) = pi.

On relie pi à la fonction de répartition de la loi logistique.

Soit z une variable aléatoire. z est une variable aléatoire logistique si :

La fonction de répartition de la loi logistique est :

A partir de là, le modèle logit dit:

avec le vecteur des variables explicatives et le vecteur des coefficients de la régression.

· Variables utilisés dans le modèle

#172; Variables dépendantes

Elles sont au nombre de quatre à savoir la participation à la surveillance du parc, la plantation privée d'arbres, l'investissement pour l'adoption des techniques CES/DRS et la participation à la délimitation du parc. Pour résoudre le problème de multicolinéarité qui rendrait les résultats mitigés, on a procédé à un test de multicolinéarité entres les variables dépendantes. Selon Chatterjee et Price (1991) cités par Bassolé (2004) une valeur du facteur d'inflation de la variance (VIF) supérieure à 10, soit une tolérance inférieure à 0,1 est synonyme d'existence de multicolinéarité.

Les résultats obtenus (tableau 1) montrent que les corrélations sont très faibles et toutes les valeurs du VIF sont inférieures à 10. Il n'existe donc pas de multicolinéarité entres les variables testées. L'application d'un logit simple pour chaque variable dépendante peut se faire.

Tableau 1 : Statistiques de multicolinéarité entre les variables dépendantes.

 
 
 
 
 

Statistiques

investissement

surveillance

délimitation

plantation

0,051

0,213

0,207

0,167

Tolérance

0,949

0,787

0,793

0,833

VIF

1,054

1,270

1,261

1,200

Les équations des variables dépendantes sont résumées dans le tableau 2 ci dessous.

Tableau 2 : Formes fonctionnelles théoriques des variables dépendantes

Variables exogènes

Variables dépendantes

const

sexe

âge

mlt

nfr

dist

inst

tm

stc

as

nham

nfam

crédit

npj

Vélo

Délimitation

10

11

12

13

14

15

16

17

 
 
 
 
 
 
 

Plantation

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

 
 
 
 
 

Investissement

30

31

32

33

34

35

36

 

37

 

38

39

310

 
 

Surveillance

40

41

42

43

44

45

46

 
 

47

48

 
 

49

410

Avec = les paramètres à estimer.

= 0 à 7 et i = 1 pour la délimitation,

= 0 à 9 et i = 2 pour la plantation

= 0 à 10 et i = 3 pour l'investissement

= 0 à 10 et i = 4 pour la surveillance

Chacune des quatre variables dépendantes a deux (2) modalités possibles : elle prend la valeur 1 si elle est observée dans un ménage et 0 si non.

#172; Variables indépendantes et leurs effets théoriques

L'engagement des populations riveraines est mesuré par les quatre composantes de gestion durable des forêts que sont les variables dépendantes. Les principales variables exogènes à utiliser dans le modèle sont :

La taille du ménage (tm) : c'est le nombre de personnes permanentes vivant

dans le ménage. On suppose que les familles nombreuses sont plus disposées à participer aux travaux d'aménagement de la forêt. On s'attend donc à ce que cette variable influence positivement la plantation individuelle d'arbres et la délimitation du parc.

Le nombre d'hommes actifs (nham) et de femmes actives (nfam) : c'est le

nombre d'hommes et de femmes en âge de travailler dans le ménage. On estime que s'il y'a un nombre élevé de personnes actives dans le ménage, il aura tendance à s'engager dans la conservation de la forêt.

La proximité du parc (dist) : elle est codée sous forme binaire (0 ; 1). Elle prend

la valeur 1 si le ménage se situe dans les villages de la zone tampon du parc et 0 si non. Selon Compaoré (1997), la proximité des ménages de la forêt classée de Ziga n'est pas une variable déterministe de l'explication des fondements de dégradation de cette forêt. On s'attend donc à ce que les ménages situés dans la zone tampon s'engagent davantage dans la conservation du parc. On estime qu'ils sont les bénéficiaires directs des retombées positives d'une bonne gestion du parc.

L'activité secondaire (as) : elle prend la valeur 1 si le chef de ménage est

un maraîcher et 0 si non. L'activité secondaire peut influencer négativement la décision de participer à la surveillance. Par contre, elle peut influencer positivement la plantation privée d'arbres. Selon Yelkouni (2004), le maraîchage réduit la participation des ménages à l'entretien de la forêt classée de Tiogo. On s'attend donc à ce que les maraîchers plantent davantage d'arbres. On suppose qu'ils participeront moins à la surveillance.

L'âge (age): il est codé sous forme binaire pour mieux appréhender son effet sur

l'engagement. L'âge prend la valeur 1 si le chef de ménage a un âge strictement supérieur à 45 ans et 0 si non. Selon la FAO (2003), plus on vieillit, moins on s'investit dans l'entretien de la forêt. On s'attend donc à ce que l'âge influence négativement la probabilité d'engagement.

La superficie totale des champs du ménage (stc) : elle a été prise en compte pour apprécier son effet sur l'engagement des ménages riverains. On suppose qu'elle aura un impact positif sur la plantation d'arbres et l'investissement. En général, ce sont les autochtones qui ont de grandes surfaces culturales. Ils auront donc tendance à planter des arbres pour confirmer leurs droits de propriété sur les terres.

Sexe (sexe) : c'est une variable binaire prenant la valeur 1 si le chef de

ménage est un homme et 0 si non. On se dit que les hommes s'engagent plus que les femmes d'autant plus que le pouvoir de décision revient généralement à l'homme.

Militant d'une association de gestion forestière (mlt) : c'est aussi une variable

binaire prenant la valeur 1 si le chef de ménage est membre d'une CVGT ou d'un club « Ga mo wignan » et 0 si non. On s'attend à ce que les membres de groupement de gestion forestière s'engagent davantage dans la conservation du parc. On se dit que le militantisme constitue déjà une forme d'engagement.

Le niveau d'instruction (inst) : c'est le nombre d'années passées dans un

centre d'alphabétisation. Selon Samboré (2001), l'instruction joue un grand rôle dans la réussite des activités de conservation des forêts. On suppose alors que si un individu est instruit, il s'engagera davantage dans les programmes de conservation de la forêt.

Le prêt reçu (credit): c'est l'argent contracté par le ménage pour ses travaux de

production les cinq dernières années précédent l'enquête. On suppose que le crédit favorise l'investissement dans les techniques CES/DRS.

La présence de vélo (velo): c'est une variable binaire qui prend la valeur 1 si le

ménage possède un vélo et 0 si non. Le vélo sert à effectuer des déplacements et peut donc favoriser la participation à la surveillance de la forêt.

Le nombre de formations reçues (nfr) : il s'agit des séances de sensibilisations

suivies par le ménage. Plus un ménage participe aux séances de sensibilisation, plus il prendra conscience des conséquences des pertes des forêts et s'engagera davantage dans leur conservation.

Le nombre de préparations de repas par jour dans le ménage (npj) : cette variable a été prise en compte pour voir l'effet nutritionnel sur l'engagement dans la surveillance. On s'attend à ce qu'il influence positivement la participation à la surveillance.

Pour éviter les problèmes posés par d'éventuelles multicolinéarités, les coefficients de corrélation entre les variables indépendantes ont été vérifiés. Les résultats obtenus avec XLSTAT version 2006 montrent que les corrélations sont généralement faibles et ne présentent aucune menace à la validité du modèle et des résultats empiriques obtenus. Les variables à utiliser dans les estimations sont résumées dans le tableau 3 ci-dessous.

Tableau 3: Récapitulatif des variables à utiliser dans le modèle

symbole dans l'équation

nom et description des variables

type de variable

surveillance

la participation du ménage à la surveillance du parc

dépendante

délimitation

la participation du ménage aux travaux de renforcement des limites du parc

dépendante

plantation

la plantation individuelle d'arbres par le ménage

dépendante

investissement

l'investissement du ménage consacré à l'adoption des techniques CES/DRS

dépendante

nfr

nombre de séances de sensibilisation suivie

continue

credit

accès au crédit (prêt reçu)

continue

tm

taille du ménage (nombre de personnes)

continue

nham

nombre d'hommes actifs dans le ménage (15à70ans)

continue

nfam

nombre de femmes actives dans le ménage

 

inst

niveau d'éducation chef du ménage (nombre d'année passé à l'école)

continue

age

age chef du ménage (année révolue)

binaire (1 si age > 45 ans)

sexe

sexe chef du ménage

binaire (1=homme)

as

activité secondaire du ménage

binaire (1 si jardin, 0 si non)

mlt

membre d'une association

binaire (1=oui)

stc

superficie totale des champs du ménage

continue

velo

présence de vélo dans le ménage

binaire (1=oui)

npj

nombre de préparation de repas par jour

continu

dist

distance séparant le village et la forêt

binaire (1 si proche)

3. Résultats et discussions

3.1. Analyse statistique des données d'enquête

3.1.1. Description socio-économique et démographique de l'échantillon

L'échantillon d'étude est composé de 93,12% d'hommes et de 6,88% de femmes.

L'âge moyen du chef de ménage est de 46 ans avec un écart-type de 15,39. Ce résultat montre que la population est jeune et est caractéristique de la population burkinabè qui dans son ensemble est jeune (INSD, 2003). Le plus jeune de l'échantillon a 19 ans et le plus âgé 97 ans.

La composition ethnique de l'échantillon donne 64,37% de Kasséna. Ce sont les autochtones. Les migrants sont les Peul, les Mossi et les Nakana qui représentent respectivement 23,12% ; 8,75%  et 3,75% de la population. On note également qu'il y a des Kassena migrants. Si l'on tient compte d'eux, les migrants représentent 47,75% de l'échantillon. Ce chiffre relativement élevé n'est pas étonnant car les villages riverains reçoivent plus de migrants à la recherche d'espace de production agricole au sens large. Par exemple, à Bourou et à Pighiri, les migrants sont plus nombreux que les autochtones.

L'agriculture comme activité principale occupe 76,88% des ménages enquêtés. Elle est suivie par l'élevage qui est surtout exercé par les Peul. Les activités secondaires dans les villages riverains sont : le petit élevage, le jardinage, l'agriculture, le commerce et l'artisanat (tableau 4).

En matière d'éducation, on note les taux suivants :

? 82,10% pour l'éducation informelle. Ce taux est légèrement au dessus de celui de la province de Nahouri qui est de 80,63% (PNUD, 2000).

? 8,13%  pour le niveau primaire ;

? 2,50% pour le niveau secondaire ;

? 8,12% pour l'école rurale. L'école rurale est un centre d'alphabétisation en langue nationale dont la formation dure 3 ans.

Les pratiques religieuses rencontrées dans la zone sont l'animisme, le christianisme et l'islam. L'animisme est la religion la plus pratiquée avec 41,25% des cas. Viennent ensuite l'islam avec 35% et enfin le christianisme avec 23,75%.

Tableau 4 : Récapitulatif des caractéristiques de l'échantillon

Caractéristiques de l'échantillon

Effectifs

Pourcentage (%)

Groupes ethniques

Kassena

103

64,37

Peul

37

23,13

Mossi

14

8,75

Nakana

6

3,75

Activités socio-économiques

Activités principales

Agriculture

123

76,87

Elevage

37

23,13

Activités secondaires

Agriculture

35

21,88

Elevage

79

49,38

Jardinage

14

8,75

Commerce

7

4,37

Artisanat

3

1,87

Autres

22

13,75

Niveau d'instruction

Informelle

130

81,25

Ecole rurale

13

8,13

Primaire

13

8,13

Secondaire

4

2,5

Répartition selon le genre

Hommes

149

93,13

Femmes

11

6,87

Répartition selon l'origine

Autochtones

82

51,25

Migrants

78

48,75

Répartition selon la religion

Animistes

66

41,25

Musulmans

56

35

Chrétiens

38

23,75

3.1.2. Description des ménages

La taille moyenne d'un ménage est de huit (8) personnes (tableau 5) avec un écart-type de 4,78. En 1996, la taille moyenne d'un ménage sur le plan national était aussi de huit (8) personnes. En 2003, elle était de 6,6 personnes en milieu rural (INSD, 2003). On a en moyenne 5 adultes, 3 enfants et moins d'une personne âgée par ménage. La monogamie est le type de mariage le plus couramment rencontré avec 55,62% des cas suivi de la polygamie (30%). Les divorcés et les veufs ont un taux identique de 5,63%. Enfin, on a les célibataires avec 3,12%.

Tableau 5 : Structure moyenne d'un ménage dans la zone d'étude

Composition du ménage

Nombre moyen par ménage

Hommes actifs

2,43

Femmes actives

2,16

Personnes âgées

0,11

Garçons

1,73

Filles

1,4

Total des personnes actives

4,59

Total des enfants

3,13

Taille moyenne du ménage

8,1

La plupart des constructions des maisons principales dans les ménages enquêtés sont en tôles (30% des maisons principales) ou en bois/terre (aussi 30% des constructions). Les maisons principales en cases et en huttes représentent, respectivement, 20,62% et 19,38% des cas.

Les ménages possèdent un certain nombre de biens durables comme le montre le tableau 6 ci-dessous :

Tableau 6 : Biens durables du ménage

Type de biens

Pourcentage des ménages ayant ces biens (%)

Vélos

86,25

Mobylettes

15

Charrettes

25

Charrues

43,13

Radios

98,12

Le vélo est le moyen de locomotion le plus utilisé. Il est possédé par 86,25% des ménages. Il peut permettre de réduire le temps d'accès à la forêt en cas de surveillance de celle-ci par les riverains. La radio est aussi le moyen d'information le plus utilisé par les ménages. Ce bien est possédé par 98,12% des ménages. Les ménages qui ne participent pas ou qui participent peu aux séances de sensibilisation pourront être touchés par les ondes. La charrue est utilisée par 43,13% des ménages. On enregistre en moyenne un (1) animal de trait par ménage. Ces taux dénotent un faible niveau d'équipement des producteurs. La superficie moyenne des champs par ménage est de 2,3 ha avec une jachère moyenne de 1,3 ha. Elle avoisine celle des hommes chefs de ménage au plan national qui est de 2,5 ha (INSD, 2003).

3.2. Appréciation du dynamisme des groupements de gestion forestière

3.2.1. Caractéristiques socio-économiques du bureau

Ø Les CVGT

· CVGT de Banon : elle a été créée en Octobre 2004 et reconnue officiellement le

23 Décembre 2004. Etaient présents en Assemblée Générale (AG) constitutive 110 membres dont 68 hommes et 42 femmes. Son siège est à Banon. Son bureau compte 17 membres. L'âge moyen des membres du bureau est de 47 ans avec un écart-type de 12,33. Le plus jeune a 25 ans et le plus vieux 67 ans. C'est le plus vieux bureau parmi les villages d'étude. Les principaux traits caractéristiques des membres du bureau sont annexés au présent document (annexe n° 2-1).

· CVGT de Bourou : elle a été créée en Novembre 2003 et reconnue officiellement

le 15 Janvier 2004. Son bureau compte 17 membres dont l'âge moyen est de 39 ans avec un écart-type de 15,22. Le plus jeune a 22 ans et le plus vieux 60 ans. L'annexe n° 2-2 résume la composition socio-économique des membres du bureau.

· CVGT de Pighiri : elle a été créée le 20 Juin 2003 et reconnue officiellement le

15 Janvier 2004. Son bureau compte 17 membres dont 14 hommes et 3 femmes (annexe n° 2-3). L'âge moyen des membres du bureau est de 43 ans avec un écart-type de 12,47. Le plus jeune a 27 ans et le plus vieux 70 ans.

· CVGT de Yagho : elle a été créée en juin 2004 et reconnue officiellement le 23

Décembre 2004. Les membres qui étaient présents en Assemblé Générale (AG) constitutive étaient au nombre de 94 dont 50 hommes et 44 femmes. Son siège est à Yagho. Son bureau compte 16 membres. Il est composé uniquement d'agriculteurs car il n'y a pas d'éleveurs dans le village. L'âge moyen des membres du bureau est de 36 ans avec un écart-type de 8,6. C'est le plus jeune bureau parmi les villages enquêtés. Les caractéristiques essentielles des membres du bureau sont résumées en annexes (annexe n°2-4).

Ø Les club « Ga mo wigna »

· Club de Bourou: Le bureau « Ga mo wigna » de Bourou est composé actuellement de 3 membres. Les autres membres du bureau ont démissionné à cause des promesses non tenues par l'association mère. Les 3 membres restants sont le président, le secrétaire général et la trésorière. Leurs caractéristiques sont résumées en annexes (annexe n°3-1).

· Club de Pighiri: Le bureau compte 10 membres dont l'âge moyen est de 40 ans avec un écart-type de 11,69. Il est composé de 80% de migrants. Ce fait n'est pas étonnant car les migrants sont les plus nombreux dans le village. Cependant, cette caractéristique peut freiner certaines activités comme la plantation d'arbres. Selon Ouédraogo et al. 1997, « les arbres ne peuvent être plantés que par ceux qui ont des droits durables sur le terrain à planter ». Pourtant, les migrants n'ont souvent qu'un droit d'usufruit sur leur terrain d'exploitation. Les mêmes auteurs rapportent qu'un projet de reboisement avait provoqué des conflits entre Nuni (autochtones) et Mossi (migrants) à Bougnounou, un village situé dans la province de Sissili. L'annexe n°3-2 résume les autres traits caractéristiques du bureau.

· Club de Yagho: Le bureau est composé de 6 membres. L'âge moyen des membres du bureau est de 35 ans avec un écart-type de 10,48. C'est le plus jeune bureau. Il est composé de 83,33% d'hommes et de 100% d'agriculteurs. L'annexe n° 3-3 résume les caractéristiques du bureau.

3.2.2. Fonctionnement des groupements

Ø Les CVGT

Selon l'article 7 du règlement intérieur des CVGT, les organes de fonctionnement d'une CVGT sont : l'Assemblée Générale (AG), le bureau, les sous commissions spécialisées, le comité de suivi et de contrôle. L'AG est l'organe suprême de la CVGT. Elle doit se réunir au moins une fois par an en session ordinaire. Elle peut se tenir en session extraordinaire en cas de besoin. Le bureau doit réunir une fois par trimestre sur convocation de son président en session ordinaire. Il peut siéger en session extraordinaire soit sur convocation de son président soit à la demande du tiers (1/3) de ses membres.

La réalité de fonctionnement des commissions est tout autre. Le bureau ne se réunit que lorsqu'il y a des travaux à réaliser dans le village ou lorsqu'il y a un conflit à résoudre. Il en est de même pour l'AG. L'article 12 du règlement intérieur qui stipule que : « tout membre pour être président, secrétaire ou trésorier doit obligatoirement être scolarisé ou alphabétisé » n'est pas encore à l'ordre du jour dans certaines CVGT. Cet état de fait entrave le bon fonctionnement du groupement car en général le travail d'organisation et de conception repose sur les membres du bureau qui savent lire et écrire (Sambore, 2001). On note également que la création des CVGT a été sous l'instigation de personnes étrangères aux villages. Sa philosophie peut ne pas être bien comprise par les populations.

Ø Les clubs « Ga mo wigna » 

Ils ne sont pas encore reconnus officiellement. Des démarches sont en cours pour la réalisation des documents juridiques nécessaires pour la reconnaissance officielle. Dans les faits, les clubs fonctionnent comme les CVGT. Les membres ne se réunissent qu'en cas de travaux à réaliser ou de conflits à résoudre. Les clubs et les CVGT se partagent généralement les mêmes membres que ce soit dans la composition des bureaux ou dans l'appartenance au groupement. Le fait le plus marquant est constaté à Bourou où la même personne (notable du village) est le président de la CVGT, le président du club « Ga mo wigna » et délégué administratif du village. Son fils est le secrétaire général de la CVGT et du club «  Ga mo wigna ». Est-ce ce qui justifie en partie la démission des autres membres du bureau du club « Ga mo wigna » ? Selon les témoignages des démissionnaires, ce sont des promesses non tenues par la structure mère qui auraient conduit à cette situation.

3.2.3. Règlement des conflits et sanctions

La plupart des conflits sont d'abord gérés au niveau local. Les personnes habilitées à résoudre les conflits sont les délégués administratifs de village, les chefs de terre, les chefs de village, les présidents de CVGT et les présidents de club « Ga mo wigna ». Si un consensus n'est pas trouvé, on se déporte à la préfecture et par la suite à la police ou à la gendarmerie.

3.3. Etat de connaissance des règles de gestion du parc

Selon l'article 10 de l'ordonnance de classement du parc, « le Parc National de Pô est affranchi de tout droit d'usages ». Dans notre échantillon, seulement 14 % connaissent cette règle. Ce taux peut s'expliquer par l'ignorance ou le désintérêt des populations face à cette mesure (graphique 2). Si on revient au détail, la connaissance de la lutte contre les feux de brousse prédomine avec 83,75% suivie de la lutte contre les coupes du bois dont le taux de connaissance est de 81,87%. La lutte contre les pâturages dans la forêt est citée par 51,25% des ménages. Les luttes contre le braconnage, la pêche avec des produits, les cultures dans le parc sont connues avec des taux respectifs de 36,25% ; 19,38% et 15,63%.

Graphique 2: Taux de connaissance des règles de gestion du parc

Sources : Données d'enquête (Février - mars 2006)

3.4. Droits d'usages supplémentaires demandés par les populations riveraines

Au regard de leur dépendance vis-à-vis de la forêt, certains ménages demandent la révision de certaines règles qui va leur permettre de satisfaire de leurs besoins vitaux. Ce sont : la fauche des pailles (21,88% des enquêtés) ; la collecte des produits forestiers non ligneux (18,13%), la coupe de bois mort (16,25%) et le pâturage (18,75%). Leurs doléances sont illustrées au graphique 3. On a 41,87% des ménages qui estiment qu'aucune règle n'est à réviser. Ce taux est influencé par l'état de connaissance des règles de gestion du parc par le ménage. Face aux deux tendances (le statu quo et la révision), un juste milieu devrait être trouvé pour une bonne gestion de la forêt. Cela peut se faire en encourageant les plantations collectives et individuelles qui vont fournir du bois d'oeuvre et de service ; en délimitant les pâturages qui ne sont pas encore une réalité dans de nombreux villages.

.

Graphique 3: Droits d'usages demandés par les riverains

Sources : Données d'enquête (Février - mars 2006)

3.5. Taux d'adoption des techniques CES/DRS

#172; Pour l'ensemble de l'échantillon

Le graphique 4 ci-dessous montre les proportions des ménages qui ont adopté chaque technique considérée. L'analyse de ce graphique montre que la fosse fumière est la technique la plus adoptée (33,13% de l'échantillon). Cela peut s'expliquer par le fait que l'apport du ménage dans la réalisation de cette technique ce résume à la main-d'oeuvre. Le PNGT2 fournit le ciment pour la construction en raison de 3 sacs par fosse. On note également que ces 3 sacs ne sont généralement pas tous utilisés car les producteurs ne respectent pas les normes de construction. Le reste du ciment sera utilisé à d'autres fins dont la plus part des cas la revente.

Les ménages qui ont adopté la technique des cordons pierreux représentent 22,50% de l'échantillon. Bien que la zone présente des risques élevés d'érosion (Ilboudo 2004), les cordons pierreux qui peuvent être une solution ne sont pas encore largement appliqués. On note qu'il n'existe aucune autre forme de lutte anti-érosive dans les villages d'étude.

Les foyers améliorés existent dans 5% des ménages enquêtés. Cette pratique qui est lancée dans les années 1980 est presque abandonnée par les ménages. Seules les dolotières continuent de l'utiliser pour la préparation du dolo uniquement.

Les plantations individuelles existent dans seulement 2,5% des ménages. Ce taux représente ceux qui ont au moins 0,5 ha de plantation. Si non, 28,75% des ménages enquêtés ont eu à planter au moins un arbre cette année. Le nombre moyen d'arbres plantés cette année est de 3 plants par ménage. Le problème de ressources énergétiques ne se pose pas encore avec acuité dans la zone. Certains paysans ne voient probablement pas la nécessité de planter encore des arbres. Ils peuvent trouver du bois et des PFNL dans les environs. Cette tendance est à renverser car les ressources disparaissent au fur et à mesure de leurs utilisations sans une régénération.

Graphique 4:Taux d'adoption des techniques CES/DRS

Sources : données d'enquête (Février - mars 2006)

#172; Analyse et comparaison par rapport aux villages enquêtés

Yagho est le village où les ménages ont le plus adopté la fosse fumière : 52,50% des enquêtés du village. En effet, dans le programme d'activités de ce village, seul ce volet a été financé par le PNGT2. La plus faible adoption est constatée à Bourou (15% des personnes enquêtées dans ce village). Ce village est un hameau de culture donc composé de nombreux migrants. Les producteurs migrants sont disséminés dans la zone tampon et ils hésitent probablement de faire des investissements à caractère durable. Lors de l'enquête dans ce village, on a constaté qu'aucun migrant ne possédait la fosse fumière.

Les cordons pierreux sont plus appliqués à Banon avec 45% des ménages du village. Ce village est confronté au problème d'eaux de ruissellement qui lessivent ses terres du fait que son terroir soit traversé par un affluent du Nazinon (PNGT2, 2004). Les producteurs dans ce village ont donc un intérêt particulier pour cette technique. Pour les cordons pierreux aussi, le faible taux est noté à Bourou. Aucun ménage de ce village ne l'applique (0%). Bourou est situé dans une plaine. Les risques d'érosion ne sont pas encore menaçants. Les ménages ne trouvent pas encore une nécessité pour cette technique.

Les foyers améliorés sont plus utilisés à Yagho avec 12,50% des ménages enquêtés du village. Ceci s'explique aisément par le nombre élevé de dolotières dans ce village par rapport aux autres. Aucun foyer amélioré n'existe à Pighiri. On note l'absence de dolotière dans ce village.

La possession de plantation individuelle est notée à Pighiri avec 3% des ménages du village. A Bourou et à Yagho, on note 0% de plantation individuelle. A Banon, les plantations individuelles sont constatées dans 2,5% des ménages. Ces taux dénotent une faible importance accordée à cette activité (Graphique 5).

Graphique 5: Comparaison des taux d'adoption des techniques CES/DRS des villages

Sources : Données d'enquête (Février - mars 2006)

3.6. L'engagement des ménages dans la conservation du parc

3.6.1. Taux d'engagement global par critère

Le graphique 6 montre les proportions relatives aux différents critères d'engagement. Il permet aussi de faire la comparaison entre ceux qui se sont déjà engagés et ceux qui ne le sont pas encore. L'analyse du graphique montre que c'est la surveillance qui obtient le plus grand taux de participation (37,50%). On note cependant que le taux des non participants à la surveillance est supérieur à celui des participants.

Après la surveillance, vient la délimitation avec 30% de participation. Ce faible taux peut s'expliquer par le fait que Banon n'ait pas été invité aux travaux de délimitation. L'association qui a fourni les plants n'y est pas représentée.

La plantation d'arbres vient en troisième position avec 28,75%. Là aussi, le taux de ceux qui ont planté au moins un arbre cette année est inférieur à celui des non planteurs. Ce taux peut s'expliquer par le fait que le département de Pô est une zone forestière.

Le critère qui a obtenu le plus faible taux d'adhérents est l'investissement. Seulement 18,75% des ménages ont un investissement positif. Ce résultat ne peut pas être interprété comme un refus d'investir car il existe des possibilités d'adopter les techniques CES/DRS sans dépenses d'argent. La contribution peut se limiter à la main d'oeuvre familiale car le PNGT 2 subventionne la réalisation des fosses fumières et des cordons pierreux.

Globalement, les taux d'engagement par critère sont faibles. Voyons plus en détail ces taux au plan village.

Graphique 6: Taux d'engagement des riverains en fonction des critères d'évaluation

Sources : Données d'enquête (février - mars 2006)

3.6.2. Comparaison des taux d'engagement des villages

Les villages riverains s'engagent différemment dans la conservation de la forêt (graphique 7). Pighiri est le village qui participe le plus à la délimitation du parc. Cette activité a vu la participation de 47,5% des enquêtés de Pighiri. Ceci n'est pas étonnant car c'est ce village qui a obtenu le marché de bornage du parc avec des dalles. Lors de l'enquête, les dalles étaient prêtes mais les activités de bornage n'avaient pas commencé. Yagho et Bourou ont participé à des taux respectifs de 45% et 27,5%.

Bien que Banon n'ait pas participé à la délimitation qui se fait par des plantations d'arbres dans la zone tampon, il a le taux le plus élevé en matière de plantation individuelle : 37,5% de ses ménages ont eu à planter au moins un arbre cette année. Le plus faible taux de plantation privée d'arbres est noté à Bourou (17,5%). Yagho et Pighiri ont des taux identiques de 30%.

Yagho est plus disposé à la surveillance du parc (47,50%). Il est suivi par Banon avec 45% des enquêtés du village. Bourou et Pighiri participent respectivement de l'ordre de 15% et 42,5%. Le résultat obtenu à Yagho peut se justifier par le fait que ce village ait une autorité traditionnelle sur les villages qui lui sont voisins.

Le plus fort taux d'investissement positif dans les techniques d'intensification de la production est relevé à Bourou (45% des enquêtés du village). Ce résultat s'explique par le fait qu'on ait intégré les dépenses pour l'utilisation des engrais dans la codification de l'investissement. Bourou est le village qui utilise le plus d'engrais. Il est suivi par Pighiri (15%). Yagho et Banon ont des taux d'investissement positif respectifs de 10% et 5%.

Graphique 7: Comparaison de l'engagement des villages

Sources : Donnée d'enquête (Février - mars 2006)

3.6.3. Contraintes entravant l'engagement

#172; Le taux d'investissement positif pour l'adoption des techniques CES/DRS est

faible. Les raisons avancées par les producteurs sont le manque de moyens (34,38%), le désintérêt (13,75%), les travaux sont pénibles (21,25%), ou l'ignorance (18,75%). Outre les raisons avancées par les ménages, la zone d'étude est relativement arborée et assez propice aux activités agricoles. Les producteurs ne voient probablement pas la nécessité d'adopter ces techniques modernes qui leurs coûteront (en terme financier) plus chère que leur système traditionnel de production. En plus, la réalisation des fosses fumières et des cordons pierreux est fortement subventionnée par le PNGT2.

#172; Selon les ménages riverains, il existe cinq difficultés majeures du mode de

surveillance actuelle. Certains ménages affirment qu'ils peuvent ne pas participer à la surveillance ou ne participent pas à la surveillance à cause de l'insécurité qui y règne. Cette difficulté a été relevée par 18,12% des ménages enquêtés. Ils sont rejoints par 7,50% de l'échantillon qui estiment qu'on doit les armer pour qu'ils puissent faire ce travail.

Après l'insécurité, c'est le fait que le PAGEN ait choisi un seul individu par village pour jouer ce rôle. 16,25% de l'échantillon estiment que cette politique peut compromettre la surveillance du parc par les riverains. Le fait qu'il y ait un responsable (dont le déplacement est assuré par un vélo et la sécurité une arme), les autres membres du village peuvent ne pas l'accompagner dans l'exercice de ses activités. Les riverains exigeaient entre autre des récompenses financières. On a ceux qui disent qu'ils sont éloignés du parc (6,25% de citation) et qu'il leur faut des vélos ou des motos.

#172; Les termites et le statut de migrants sont les difficultés majeures de plantation

d'arbres dans la zone d'étude. Ils ont tous les deux un taux de citation de 35%. Le problème d'eau est signalé par 32,50% des enquêtés. Il s'agit ici de point d'eau permanent qui puisse permettre la réalisation des pépinières. Le jardin polyvalent de Pighiri n'a pas encore vu le jour à cause de ce problème.

Les feux de brousse constituent des menaces pour les plants. Les plantations communautaires de Yagho, Bourou et Pighiri sont parties en feux. Ils ne subsistent que quelques plants en mauvais états.

Les coûts des plants et leur entretien peuvent réduire le nombre de plants mis sous terre par un ménage. Certains ménages estiment que la période de plantation coïncide généralement avec les moments de soudure et qu'ils préfèrent acheter à manger que de payer des plants. On note que les prix unitaires des plants varient de 50 F à 500 F selon l'espèce.

3.6.4. Mode de surveillance préconisé par les riverains

Au regard des difficultés de surveillance énumérées plus haut, certains ménages n'ont pas hésité à faire des propositions. Les riverains préconisent qu'on implique un nombre assez élevé de surveillants par village. Les uns ont avancé les chiffres de 5 personnes pendant que d'autres préfèrent 10 personnes. Ces surveillants doivent être formés, payés et armés. Leurs déplacements doivent être assurés. Les riverains estiment que le pâturage dans le parc est le principal facteur de dégradation des ressources forestières. Ils préconisent de délimiter des pâturages et de créer de points d'eau permanents. Le manque de points d'eau permanent combiné à l'insuffisance des pâturages conduisent les peul à trouver refuge dans le parc. Lors de l'enquête, on a constaté que des troupeaux de boeufs sont parqués dans la forêt. Les peul ne gardent dans leur campement que quelques vaches mères pour les besoins quotidiens en lait. Ils justifient leur comportement par le fait qu'il n'existe pratiquement pas de point d'eau d'abreuvement que si ce n'est dans le Nazinon qui se trouve dans le parc.

3.7. Estimation économétrique de l'engagement

Les résultats des estimations économétriques sont résumés dans le tableau 7. Avec les difficultés d'interprétation directe des paramètres estimés, on n'a reporté que l'exponentiel de ces paramètres qui offrent une interprétation beaucoup plus aisée. Les estimations du modèle pour chaque critère sont disponibles en annexes (annexe 5). La première colonne du tableau n°7 indique les variables explicatives, la seconde les exponentiels des paramètres associés aux variables censées expliquer la surveillance, la troisième colonne ceux pour la délimitation, la quatrième colonne représente ceux de la plantation et la cinquième colonne ceux de l'investissement.

Tableau 7: Les exponentiels des paramètres estimés du modèle.

Variables

Critères d'engagement

surveillance

délimitation

plantation

investissement

sexe

2,250

11,247*

0,530

0,838

age

0,995

0,554

1,437

0,279*

mlt

2,676**

9,221***

1,148

1,266

nfr

1,735***

1,696***

1,562***

0,741

dist

0,267***

2,791**

0,307***

2,760*

inst

1,213*

1,239*

1,035

1,098

tm

-

1,047

1,077

-

nham

1,115

-

-

0,605**

nfam

-

-

-

1,378

stc

-

-

1,635***

1,546**

as

0,458

-

2,760*

-

rel

0,686

-

-

-

velo

1,596

-

-

-

npj

1,292

-

-

-

credit

-

-

-

1,000***

constant

0,046***

0,001***

0,067***

0,086**

 
 
 
 
 

R2 (Nagelkerke)

0,36

0,47

0,32

0,49

-2 Log vraisemblance

163,00

131,39

151,46

97,13

Khi carré

48,70***

64,09***

40,51***

57,30***

% de bonne prédiction

76,30

81,90

78,80

88,10

*** : significatif à 1%

** : significatif à 5%

* : significatif à 10%

- : variable non incluse dans la régression

3.7.1. Qualité de l'ajustement du modèle

La performance du modèle est acceptable pour les quatre régressions obtenues. Le pseudo R2 (de Nagelkerke) est acceptable pour les quatre régressions (tableau n°7). On note que plus sa valeur est élevée, plus le pouvoir explicatif du modèle est fort. La comparaison entre les variables observées et celles prédites (Annexe n°4) indique que le modèle prédit de manière satisfaisante la volonté d'engagement des ménages. Le modèle prédit correctement :

Ø 76,30% des observations pour la surveillance (annexe n°4-1),

Ø 81,90% des observations pour la délimitation (annexe n°4-2);

Ø 78,80% des observations pour la plantation individuelle d'arbres (annexe n°4-3) ;

Ø 88,10% des observations pour l'investissement (annexe n°4-4).

La moins double log vraisemblance (-2LL) est de 163 pour la surveillance, 131,39 pour la délimitation, 97,13 pour l'investissement et 151,46 pour la plantation donnant respectivement des khi carré de 48,70 ; 64,09 ; 57,30 et 40,51 tous significatifs à un niveau de moins de 1%.

En somme, ces résultats suggèrent que le modèle économétrique préconisé répond de manière très acceptable aux données utilisées dans cette recherche.

3.7.2. Test de signification individuelle des coefficients

La signification statistique des coefficients de régression est estimée à partir de la statistique de Wald par la méthode de vraisemblance maximale. La statistique de Wald a permis de tester l'hypothèse nulle que la variable explicative considérée ne contribue pas individuellement à expliquer les variations de la variable dépendante contre l'hypothèse alternative que sa contribution est significativement différente de zéro (tableau 7).

L'analyse du tableau 7 donne quatre (4) déterminants de participation à la surveillance que sont le nombre de formations reçues, la distance, le militantisme dans un GGF et le niveau d'instruction.

Les déterminants de participation à la délimitation du parc sont au nombre de cinq (5) : le sexe masculin, le militantisme dans un groupement de gestion forestière, le nombre de formations reçues, la distance, le niveau d'instruction.

Il est possible que la plantation individuelle d'arbres soit influencée par quatre (4) variables que sont le nombre de formations reçues, la superficie totale des champs du ménage, l'activité secondaire et la distance.

L'investissement est probablement influencé par cinq (5) variables que sont l'accès au crédit, le nombre de formations reçues, la distance, l'âge et la superficie totale des champs du ménage.

3.7.3. Interprétation économique des coefficients

Le problème avec le modèle logit est que les coefficients des variables indépendantes ne sont pas directement interprétables. Leur effet s'applique au logit et non aux probabilités (Lamari et al. 2001). La seule information directe facilement utilisable est le signe des coefficients estimés (tableau 9). Un signe moins (-) indique que la variable associée influence négativement la probabilité de s'engager dans un programme de conservation de la forêt. Un signe plus (+) indique que la variable exogène influence positivement la probabilité de s'engager.

En revanche, l'exponentiel des paramètres offre une interprétation plus aisée (http://christophe.benavent.free.fr). C'est un coefficient qui mesure l'impact sur la probabilité suite à une augmentation d'une unité de la variable continue associée. Ainsi, si est supérieur à 1, cela signifie que la probabilité croît de fois suite à une augmentation d'une unité de la variable associée. A contrario, si le coefficient est inférieur à 1, la probabilité baisse de fois suite à une augmentation d'une unité de la variable exogène (Lamari et al. 2001).

Dans la même veine, si la variable explicative est dichotomique, l'exponentiel du

coefficient mesure le changement dans la probabilité associée au changement dans la variable en question.

On note cependant que les signes des coefficients estimés et varient dans le même sens. Si est inférieur à 1, le coefficient associé est négatif. Dans le cas contraire, il est positif.

Tableau 8 : Formes fonctionnelles empiriques des variables dépendantes

Variables explicatives

Critères

sexe

âge

mlt

nfr

dist

inst

tm

stc

as

nham

nfam

crédit

npj

rel

vélo

Logit

(surveillance)

-0,01

0,81

0,98

0,55

-1,32

1,93

 
 

-0,78

0,11

 
 

0,26

-0,38

0,47

Logit

(délimitation)

2,42

-0,60

2,22

0,53

1,32

0,21

0,05

 
 
 
 
 
 
 
 

Logit

(plantation)

-0,63

0,36

0,14

0,45

-1,12

0,03

0,07

0,50

1,01

 
 
 
 
 
 

Logit

(investissement)

-0,18

-1,23

0,24

-0,30

1,01

0,10

 

0,44

 

- 0,50

0,32

0,00

 
 
 

Si les signes des paramètres associés aux variables exogènes sont connus, quelles interprétations peut on faire de leur exponentiel ?

Ø La participation à la surveillance du parc

Nombre de formations reçues (signe attendu + ; signe obtenu +) : le nombre de formations reçues influence positivement la probabilité de participation à la surveillance. Il s'agit d'un effet attendu car les formations visent une meilleure protection et conservation du parc. L'augmentation d'une unité du nombre de formations reçues par un ménage accroît sa probabilité de participation à la surveillance de 1,73 fois en moyenne.

Distance (signe attendu + ; signe obtenu -) : elle est codée sous forme binaire. Elle prend la valeur 1 si le ménage se trouve dans les villages situés dans la zone tampon du parc et 0 si non. Le résultat obtenu n'est cependant pas étonnant car selon Yelkouni (2004), il est difficile voire impossible d'empêcher un riverain d'accéder à la forêt pour bénéficier des biens et des services qu'elle offre. La méfiance mutuelle peut justifier la faible participation des plus proches à la surveillance du parc. Les ménages situés dans la zone tampon ont une probabilité de participation à la surveillance de 0,26 fois en moyenne moins forte que celle des ménages éloignés.

Militant (signe attendu + ; signe obtenu +) : elle est codée sous forme binaire (1 si le chef de ménage est membre d'un GGF et 0 si non). Le résultat obtenu est donc normal car on s'attendait effectivement à ce que les membres de GGF participent davantage à la surveillance du parc. Les ménages qui militent dans un groupement de gestion forestière ont une probabilité de participation à la surveillance de 2,67 fois en moyenne plus forte que celle des non militants.

Nombre d'années d'alphabétisation (signe attendu + ; signe obtenu +) : le résultat obtenu montre que plus on est instruit, plus on participe davantage à la surveillance du parc. Ce résultat est normal car en général, les alphabétisés ont un degré de compréhension plus élevé que les analphabètes. Une année d'instruction supplémentaire accroît la probabilité de participation à la surveillance de 1,21 fois en moyenne.

Ø La participation à la délimitation du parc

Sexe (signe attendu + ; signe obtenu +) : elle prend la valeur 1 si homme et 0 si femme. Le signe plus obtenu est conforme au résultat attendu. Ce qui confirme le rôle primordial des hommes dans la délimitation du parc. La probabilité de participation des hommes à la délimitation du parc est en moyenne 11,25 fois plus forte que celle des femmes.

Militant (signe attendu + ; signe obtenu +) : le fait d'être membre d'une association de gestion forestière influence positivement la participation à la délimitation du parc. Par rapport aux non militants, la probabilité d'engagement des militants dans la délimitation du parc est en moyenne 9,22 fois plus forte. Ce résultat est normal car ce sont les associations de gestion forestière qui organisent en général les travaux de délimitation du parc.

Nombre de formations reçues (signe attendu + ; signe obtenu +) : le nombre de formations reçues influence à la hausse la probabilité pour qu'un ménage riverain s'engage dans la conservation du parc à travers sa délimitation. Une séance de formation supplémentaire accroît la probabilité de participation d'un ménage à la délimitation du parc de 1,70 fois en moyenne. Ce résultat encourage la formation des riverains qui a un effet positif sur la conservation de la forêt.

La distance (signe attendu + ; signe obtenu +) : elle est codée sous forme binaire (1 si le ménage se trouve dans les villages situés dans la zone tampon du parc). Elle influence positivement la probabilité de participation à la délimitation du parc. La probabilité de participation à la délimitation des ménages situés dans la zone tampon est en moyenne 2,80 fois plus forte que celle des ménages éloignés. Ce résultat confirme l'analyse statistique qui indiquait que les taux de participation à la délimitation dans les villages les plus proches sont supérieurs à ceux des villages éloignés.

Instruction (signe attendu + ; signe obtenu +) : c'est le nombre d'années d'alphabétisation du chef de ménage. Cette variable influence positivement la probabilité de participation à la délimitation du parc. Plus on est instruit, plus on prend conscience des problèmes de gestion durable du parc et on s'engage davantage dans sa conservation. Une année d'instruction supplémentaire du ménage accroît sa probabilité de participation à la délimitation du parc de 1,24 fois en moyenne.

Ø La plantation individuelle d'arbres

Nombre de formations reçues (signe attendu + ; signe obtenu +) : le résultat obtenu est conforme au résultat attendu. Le but des formations est d'amener les riverains à une gestion sans contraintes et volontaire du parc. Une formation supplémentaire reçue par un ménage augmente sa probabilité de plantation d'au moins un arbre de 1,56 fois.

Distance (signe attendu + ; signe obtenu -) : comme pour la surveillance, elle a un impact négatif sur la plantation. On se disait que les interdictions de coupe de bois dans le parc allaient influencer positivement la plantation d'arbres dans les villages les plus proches. L'analyse économétrique nous dit le contraire. Les ménages situés dans la zone tampon ont une probabilité de plantation d'arbre de 0,31 fois en moyenne moins faible que les ménages éloignés du parc. Selon Gbangou (2005), le parc est la principale source d'approvisionnement en PFNL et en bois pour les villages riverains. Les ménages les plus proches du parc ne voient donc pas la nécessité de planter des arbres pour des besoins énergétiques ou autres qu'ils peuvent satisfaire directement dans la forêt.

Superficie totale des champs (signe attendu + ; signe obtenu +) : le résultat obtenu est conforme au résultat attendu. Généralement, les plantations d'arbres sont des signes d'appropriation de terres. Les ménages qui ont une grande superficie de terrain auront tendance à planter des arbres pour confirmer leur propriété. L'augmentation d'un ha de la superficie totale des champs d'un ménage accroît sa probabilité de plantation d'arbres de 1,64 fois.

Activité secondaire (signe attendu + ; signe obtenu +) : les maraîchers sont généralement des pépiniéristes. Il est donc normal que les maraîchers plantent davantage des arbres. Les maraîchers ont une probabilité de plantation d'au moins un arbre de 2,76 fois en moyenne que ceux qui s'adonnent à d'autres activités secondaires.

Ø L'investissement

Age (signe attendu - ; signe obtenu -) : le signe moins obtenu révèle que le fait d'avoir un âge supérieur à 45 ans a un impact négatif sur l'investissement. La probabilité d'investir dans les techniques CES/DRS des personnes âgées est en moyenne 0,28 fois moins faible que celle des jeunes. Le résultat obtenu infirme celui de Compaoré (1997).

Distance (signe attendu + ; signe obtenu +) : elle prend la valeur 1 si le ménage se situe dans la zone tampon. Elle a un impact positif sur l'investissement. La proximité du parc cause des difficultés d'extension des champs. Il est donc normal que les riverains investissent dans les techniques de production intensive. Les ménages situés dans la zone tampon ont une probabilité d'investir dans les techniques de production de 2,76 fois plus forte que celle des ménages situés hors de la zone tampon.

Superficie totale des champs (signe attendu + ; signe obtenu +) : on se dit que plus un ménage a un grand champ, plus il mettra de moyens pour son entretien. Le résultat obtenu est donc normal. Un ha supplémentaire de terre agricole accroît la probabilité d'investir dans les techniques CES/DRS de 1,54 fois.

Crédit (signe attendu + ; signe obtenu neutre) : il s'agit des prêts reçus par les ménages pour la production. Les ménages reçoivent des prêts dans le cadre de la production cotonnière. La variable crédit n'a pas d'effet sur l'investissement pour l'adoption des techniques CES/DRS. Ce résultat peut s'expliquer du fait que les prêts reçus ne soient généralement pas affectés là où ils devaient l'être.

Nombre d'hommes actifs (signe attendu + ; signe obtenu -) : La contribution des ménages dans la réalisation des cordons pierreux et des fosses fumières se limitent généralement à la main d'oeuvre familiale. Les ménages qui ont un grand nombre d'hommes valides ont plus de chances de ne pas dépenser directement de l'argent pour l'adoption des techniques CES/DRS. Un homme actif supplémentaire dans un ménage abaisse sa probabilité d'investir dans les techniques CES/DRS de 0,60 fois en moyenne.

3.7.4. Implications économétriques de l'étude

A l'issu de l'analyse économétrique, quelques implications peuvent en être tirées :

? La surveillance de la forêt

Les populations riveraines peuvent participer à la surveillance du parc. Cela nécessitera des formations et l'alphabétisation des populations locales. Ces deux variables sont positivement liées à la surveillance du parc. Elles sont respectivement significatives à 1% et à 10%. La possession de vélo par un ménage influencerait positivement la surveillance mais non significative statistiquement. Les membres de Groupement de Gestion Forestière (GGF) participent davantage à la surveillance de la forêt. La variable militant est significative à 5%. Ce résultat est normal car il traduit la base de l'existence des GGF.

? La délimitation de la forêt

Les résultats économétriques montrent qu'il est possible de faire participer les ménages riverains à la délimitation de la forêt. Les mesures d'accompagnement pourront être la formation et l'alphabétisation. Ces deux variables sont positivement liées à la délimitation. Elles sont respectivement significatives au seuil de 1% et de 10%. Les membres de GGF jouent un grand rôle dans la délimitation du parc. La variable militant est positivement corrélée à la délimitation. Elle est significative à 1%.

? La plantation privée d'arbres

Les résultats économétriques montrent qu'on peut espérer voir les ménages riverains du PNKT planter des arbres en privé. Le nombre de formations reçues et le maraîchage influencent positivement la plantation privée d'arbres. Ces deux variables sont respectivement significatives à 1% et à 10%.

? L'investissement dans les techniques CES/DRS

Les personnes âgées investissent moins dans les techniques CES/DRS. Il s'agit là d'un résultat attendu car en général, les vieux n'aiment pas prendre de risques. L'ignorance des retombées de leur investissement peut les conduire à ne pas dépenser pour adopter des techniques CES/DRS. L'analyse économétrique montre que présentement, ni la formation, ni l'instruction ne permettent d'amener les populations locales à investir dans les techniques CES/DRS. Ce résultat peut se justifier par l'octroi de subvention par le PNGT2 pour la réalisation des cordons pierreux et les fosses fumières.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'objectif du présent sujet d'étude était de prédire la volonté des ménages riverains du Parc National Kaboré Tambi à s'engager dans sa conservation. Une enquête réalisée auprès de 160 ménages riverains a permis de constituer une base de données utilisée dans la recherche. L'étude a permis d'identifier 10 variables susceptibles d'influencer la probabilité d'engagement des riverains. On rappelle que l'engagement est mesuré par quatre critères que sont la plantation individuelle d'arbres, l'investissement pour l'adoption des techniques CES/DRS, la participation à la délimitation et à la surveillance du parc.

Spécifiquement, le nombre de formations reçues, le fait d'être membre d'un groupement de gestion forestière et le niveau d'alphabétisation influencent positivement la probabilité de participation des ménages à la surveillance du parc. Par contre, la distance influence négativement cette probabilité.

Les variables sexe (homme), militant, nombre de formations reçues, distance et instruction ont un impact positif sur la participation des ménages à la délimitation du parc. On ne note aucune variable qui influencerait négativement cette participation.

Les variables nombre de formations reçues, activité secondaire et superficie totale des champs ont un effet positif sur la plantation privée d'arbres. La variable distance a, au contraire, un impact négatif sur la plantation privée d'arbres.

Les variables distance et superficie totale des champs influencent positivement la probabilité d'investir dans les techniques CES/DRS. A contrario, les variables âge et nombre d'hommes actifs dans le ménage influencent négativement la probabilité d'investir dans les techniques CRS/DRS. La probabilité d'investir dans les techniques CES/DRS est indépendante du prêt reçu (crédit).

En somme, ces résultats permettent de confirmer la troisième hypothèse de l'étude. Les déterminants probables de l'engagement sont donc : le nombre de formations reçues, le crédit, le nombre d'hommes actifs du ménage, le niveau d'instruction du chef de ménage, l'âge, le sexe, l'activité secondaire, le fait d'être membre d'un GGF, la superficie totale des champs du ménage et la distance qui sépare la concession du ménage au parc.

Par ailleurs, les analyses statistiques permettent aussi de confirmer la première et la deuxième hypothèse de recherche. Les taux de connaissance des règles de gestion du parc sont globalement faibles. L'engagement des populations riveraines varie selon les villages d'étude.

Quoique les résultats semblent tangibles, il faudrait toutefois rester prudent quant à leurs exploitations. La méthodologie peut renfermer des biais pouvant affecter les résultats. Point et Desaigues (1993) distinguent trois types de biais : les biais liés à l'échantillon, au système de questionnaire et au comportement de l'individu. Pour cette étude, on peut ajouter les biais pouvant résulter de l'interprétation lors de la collecte des données et ceux liés à la zone d'étude qui est une zone à forte migration.

En dépit de ce constat, les résultats obtenus permettent de faire quelques recommandations pour une bonne gestion du parc :

Pour une bonne participation des riverains à la surveillance du parc 

Ø Impliquer davantage les populations riveraines dans la conservation du parc.

L'implication des populations peut se faire par un transfert total des pouvoirs de décision aux autorités villageoises (chef de terre, chef de village, groupement de gestion forestière,...) tout en ayant un droit de regard pour le respect du cahier des charges ;

Ø Renforcer la formation des riverains. Cette variable a un impact positif sur la

gestion du parc. Des séances de formation ou de sensibilisation pourront être organisées régulièrement. Les sensibilisations par les ondes radios permettent de sensibiliser un grand nombre de personnes. Il est probable que le contact avec les animateurs ait un impact important sur l'engagement des populations dans la surveillance du parc. La construction des centres de formation serait donc un atout.

Pour une bonne participation des populations riveraines au renforcement des limites du parc

#172; Encourager le militantisme des populations locales dans les groupements de

gestion forestière. On pourra mener des campagnes de mobilisation des populations locales à travers des séances de vidéo débats ;

#172; Impliquer tant que possible tous les villages riverains à la délimitation du parc. Les

villages qui ne participeront pas à la délimitation peuvent ne pas se sentir concerner par la reconnaissance des limites du parc ;

#172; Mettre en place les Commissions inter-villageoises de gestion de terroirs.

Pour les plantations privées d'arbres

· Sensibiliser les riverains. On cherchera à convaincre les riverains que si des

mesures alternatives ne sont pas trouvées pour maîtriser les pressions sur le parc, il disparaîtra un jour et que le plus grand perdant serait d'abord les riverains ;

· Soutenir et encourager les pépinières dans les villages riverains.

Pour l'investissement dans les techniques CES/DRS 

§ Expliquer davantage les avantages des techniques CES/DRS aux populations

Riveraines ;

§ Amener les producteurs à investir dans les techniques CES/DRS en accordant par

exemple des primes à ceux qui se montreront volontaires à les appliquer convenablement. L'analyse économétrique montre que l'octroi de crédit n'a pas d'effet sur l'investissement.

En définitive, on peut noter que la gestion durable du parc n'est pas un simple jeu de mots mais un véritable enjeu entre les décideurs et les populations riveraines qui peuvent avoir des compréhensions parfois divergentes. Pour les uns, à quoi servirait le parc s'il n'est pas en mesure de satisfaire leurs besoins vitaux ? et pour les autres, quel avenir pour la forêt si son rôle de pourvoyeuse de ressources doit entraîner sa disparition ? Voici en substance en quoi est confronté le PNKT aujourd'hui. Une solution possible pour concilier les deux positions est d'aboutir à une exploitation rationnelle des ressources forestières.

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ANNEXES

Annexe 1: questionnaire d'enquête.

Questionnaire

Fiche N°.........

Date..........................; Enquêteur............................... ; Village....................

I. Les caractéristiques du ménage.

A. Identification

1.Nom et prénom du répondant.............................................

Sexe............ âge................. Ethnie................... Religion.................

2. Situation matrimoniale : Polygame /_/ monogame /_/ veuf (veuve) /_/ divorcé /_/

célibataire /_/ autre /_/

3. Origine du ménage : migrant /_/ autochtone /_/

B) Caractéristiques socio-démographiques du ménage

1. Niveau d'instruction du chef du ménage : aucun /_/ primaire /_/ secondaire /_/

supérieur /_/

2. Nombre de personnes permanentes vivant dans le ménage...............

Homme actifs(15-70 ans)..............femmes actives(15-70 ans)........................

Adultes non actifs : hommes (+70 ans).................femmes (+70 ans)............

Enfants (-15 ans) : garçons.............. Filles................

C) Caractéristiques socio-économiques du ménage

1. Activité principale du ménage............ .........activité secondaire................

2. Quelle est la quantité de vivre produit cette année et leur valeur monétaire

vivre

mil

sorgho

riz

arachide

haricot

Maïs

igname

Quantité récoltée

 
 
 
 
 
 
 

Valeur monétaire

 
 
 
 
 
 
 

Consommation journalière

 
 
 
 
 
 
 

3. Le revenu du ménage procuré par l'agriculture

4. Quelle est la superficie totale de vos champs ?

5. Quel est le nombre d'ha sous jachère ?

6. Avez-vous du bétail ?

Bétail

bovins

ânes

moutons

chèvres

chevaux

volaille

autre

Nombre

 
 
 
 
 
 
 

Valeur monétaire

 
 
 
 
 
 
 


7. Combien d'animaux de trait possédez-vous ?

8. Type de combustible utilisé par le ménage

Bois /_/ charbon /_/ gaz /_/ pétrole /_/ résidu agricole /_/

9. Mode de production du feu

Bouteille à gaz /_ / foyer amélioré /_/ foyer traditionnel /_/

10. Nombre de préparation par jour dans le ménage

11. Mode de procuration du bois

Coupe /_/ ramassage /_/ achat /_/ autre /_/

12. Lieu de procuration du bois

Marché/_/ jachère /_/ forêt /_/ autre /_/

13. Mode de transport du bois

Charrette /_/ vélo /_/ tête /_ / autre /_/

14. Prenez-vous des emprunts ? Oui /_/ non /_/

15. Si oui, quel est le montant total emprunté depuis 2000 ?

16. Avec quelle structure prenez-vous des emprunts ?

D) Inventaire de l'équipement du ménage.

1. Type de construction de la maison principale : case /_/ Tôle /_/ Hutte /_/ autre/_/

2. Possédez-vous l'un des biens suivants ? Vélo /_/ mobylette /_/ Charrette /_/

Charrue /_/ Tracteur /_/ radio /_/

Voiture bâche /_/ autre /_/

II. Adoption des techniques de conservation / protection de l'environnement.

1. Quelles sont les nouvelles technologies recommandées dans le cadre de la conservation de la forêt ?

2. Quelles sont celles que vous avez adoptées ?

3. Qui est à l'origine de cette adoption ?

4. Quels sont les avantages des techniques que vous avez adoptées ?

5. Quels sont les inconvénients de ces techniques ?

6. Quel est le montant de l'investissement pour chaque technique que vous avez adopté ?

7. Quelles sont les techniques que vous avez abandonnées ?

8. Pourquoi avez-vous abandonné ces techniques ?

9. Quelles sont les activités que vous faites qui participent à la protection / conservation de la forêt ?

10. Citez ce qui peut être fait pour préserver la forêt

11. Selon vous, quel peut être l'impact d'une bonne gestion de la forêt ?

12. Existe -t-il des interdits dans la forêt (traditionnellement parlant) ?

oui /_/ non /_/

Si oui, lesquels ?

Pourquoi ces interdits ?

III. La surveillance de la forêt

1. Comment la surveillance est faite dans votre communauté ?

2. Participez-vous à cette surveillance ? oui /_/ non /_/ temps consacré

3. Comment ?

4. peut-on bien gérer et conserver la forêt sans avoir recours à la surveillance ?

5. Quelles sont les difficultés soulevées par le mode de surveillance actuel?

6. Quelles solutions proposez vous?

III. Perception de la dégradation de l'environnement

1. Quels sont les besoins qui peuvent vous amenez à fréquenter la forêt ?

PFNL /_/ bois /_/ culture /_/ pâturage /_/ travaux d'aménagement /_/ autre /_/

2. Comment percevez-vous le rythme de dégradation de la forêt ?

lente /_/ rapide /_/ pas de dégradation /_/ régénération /_/

3. Combien êtes-vous prêt à payer par mois ou par an pour avoir accès sans contraintes à la forêt ?

4. Selon vous, qui doit gérer la forêt ?

Pourquoi ?

IV. Gestion de la forêt.

1. Selon vous, à qui appartient la forêt ?.

2. Quel est le mode de gestion actuelle de la forêt ?

gestion communautaire /_/ gestion individuelle /_/ autre /_/

3. Qui est l'initiateur de la gestion actuelle de la forêt ?

population locale /_/ leader du village /_/ Etat /_/ projet /_/ autre /_/

4. Quels sont les avantages du mode de gestion actuelle ?

5. Quels sont les inconvénients?

6. Existe-t-il des travaux communautaires dans le village ? oui /_/ non /_/

7. Qui est l'initiateur de ces travaux communautaires ?

chef du village /_/ population /_/ Etat /_/ projet /_/

8. Quel genre de travaux faites vous ?

aménagement de la forêt /_/ plantations communautaires /_/ autre /_/

9. Dans votre ménage, qui participe aux travaux ?

Participants

Chef famille

épouses

garçons

filles

nombre

 
 
 
 

10. quelles sont les règles de gestion que vous connaissez ?

11. Avez-vous participé à l'élaboration de ces règles ? oui /_/ non /_/

si oui, comment s'est fait votre participation ?

12. Combien de temps avez-vous consacré à l'élaboration de ces règles ?

13. Parmi toutes ces règles quelles sont celles qui vous conviennent?

14. Quelles celles qui doivent être révisées ?

15. Quels sont vos droits d'usage dans la forêt ?

16. Etes-vous un militant de groupement de gestion forestière ? oui /_/ non /_/

17. Quel est le nombre des membres de votre groupement ?

18. Composition du bureau

Nom prénom

sexe

Age

Occupation dans le bureau

Education

(nombre d'années á l'école)

Statut dans le village

Profession

1

 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 

19. Comment les membres du bureau sont désignés ?

20. Y a t- il une autre façon de les designer?

21. Jugez vous le mode actuel de scrutin transparent ? oui /_/ non/_/

22. Comment les conflits lies á la gestion des forets sont réglés ?

23. Y a t'il une autre façon de les résoudre ?

24. Peut-on résoudre les conflits sans passer par l'association ? Pourquoi ?

25. Comment peut-on améliorer la gestion financière actuelle de l 'association ?

26. Quel est le nombre de rencontre du groupement par an ?

27. Quel est le montant de l'investissement pour le reboisement du groupement cette année ?

28. Combien êtes vous prêt à payer mensuellement ou par an pour avoir accès sans contrainte à la forêt ? 

29. Pensez-vous être dédommagé avec satisfaction si on vous limitait d'avantage l'exploitation de la forêt ?

30. Vous propose t'on des formations régulières en gestion et conservation des forêts ? oui /_/ non /_/

Combien on été proposées cette année ?

Combien de fois avez-vous participez ?

31. Combien avez-vous reçu d'argent ou de produit des activités lucratives de la collectivité ?

32. Comment le partage est effectué ?

33. Etes-vous satisfaits de ce montant ou de ce produit ? oui /_/ non /_/

34. Que représente ce montant par rapport au revenu total des activités lucratives ?

35. Que représente ce montant par rapport a votre revenu total?

36. Existe-t-il une zone de coupe de bois dans la forêt ? oui /_/ non /_/

37. Existe-t-il des zones de pâture ? oui /_/ non /_/

38. Ecoutez-vous souvent à la radio des informations concernant la gestion des forêts ?

oui /_/ non /_/

A. Plantation des Arbres :

1. Peut on préserver et conserver la forêt sans avoir planter des arbres? Oui /_/ non /_/

2. Y a t'il un programme et un plan collectif de plantation d'arbre de votre comité ?

Décrire ce plan et les objectifs:

Est-il planifié par an ? oui /_/ non /_/

est-il régulier ( tous les ans) ?oui /_/ non /_/

Combien de fois a t'on planté des arbres cette année?

Combien de fois avez vous participé ?

Combine d'arbres ont été plantés cette année ?

Combien en avez vous plantés cette année à titre individuel dans votre propriété ou ailleurs ?

3. Quelles sont les difficultés majeures de la plantation des arbres

4. Quelles en sont les conséquences

5. Comment faire pour améliorer?

B. Nouvelles technologies

1. Quelles sont les nouvelles technologies recommandées dans le cadre de la conservation des forêts ?

2. Quelles sont celles que vous avez adoptées?

3. Combien cela vous a t-il coûté ?

4. Quelles sont les difficultés engendrées par l'usage des autres:

5. Combien dépensez-vous par an pour les pratiques de protection des forêts ?

V. Données sur les infrastructures du village

Infrastructures

Nombre

Nombre non fonctionnels

Barrages

 
 

Forages

 
 

Puits busés

 
 

Dispensaires

 
 

Routes principales

 
 

Banques de céréales

 
 

Structure épargne-crédit

 
 

Marché

 
 

Moulins

 
 

Parc de vaccination

 
 

Magasins aliment bétail

 
 

Autres

 
 

Nombre de forestiers

 
 
 
 
 

Radio locale

 
 

2. Quel est le nombre total de la population du village ?

3. Le village est-il enclavé ? oui /_/ non /_/

4. Quelle est la distance qui sépare le village au plus grand marché ?

Annexe 2: caractéristiques socio-économiques des bureaux CVGT.

Annexe n°2-1 : Récapitulatif des caractéristiques des membres du bureau de la CVGT de Banon.

Caractéristiques du bureau

effectif

Pourcentage (%)

Genre

Hommes

15

88,23

Femmes

2

11,77

Origine

Autochtones

15

88,23

Migrants

2

11,77

Activité principale

Agriculture

15

88,23

Elevage

2

11,77

Instruction

Informelle

9

52,94

Ecole rurale

4

23,53

Primaire

3

17,65

Secondaire

1

5,88

Religion

Animiste

6

35,30

Chrétiens

8

47,05

Musulmans

3

17,65

Annexe n°2-2 : Récapitulatif des caractéristiques des membres du bureau de la CVGT

de Bourou

Caractéristiques du bureau

effectif

Pourcentage (%)

Genre

Hommes

13

76,47

Femmes

4

23,53

Origine

Autochtones

13

76,47

Migrants

4

23,53

Activité principale

Agriculture

16

94,12

Elevage

3

5,88

Instruction

Informelle

13

76,47

Ecole rurale

0

0

Primaire

2

11,76

Secondaire

2

11,76

Religion

Animiste

13

76,47

Chrétiens

1

5,88

Musulmans

3

17,65

Annexe n°2-3 : Récapitulatif des caractéristiques des membres du bureau de la CVGT de Pighiri.

Caractéristiques du bureau

effectif

Pourcentage (%)

Genre

Hommes

14

82,35

Femmes

3

17,65

Origine

Autochtones

7

41,18

Migrants

10

58,82

Activité principale

Agriculture

15

88,23

Elevage

2

11,77

Instruction

Informelle

12

70,60

Ecole rurale

4

23,52

Primaire

1

5,88

Secondaire

0

0

Religion

Animiste

3

17,65

Chrétiens

4

23,52

Musulmans

10

58,82

Annexe n°2-4 : Récapitulatif des caractéristiques des membres du bureau de la CVGT de Yagho.

Caractéristiques du bureau

effectif

Pourcentage (%)

Genre

Hommes

14

82,36

Femmes

2

17,64

Origine

Autochtones

15

93,75

Migrants

1

6,25

Activité principale

Agriculture

16

100

Elevage

0

0

Instruction

Informelle

9

56,25

Ecole rurale

0

0

Primaire

5

31,25

Secondaire

2

12,5

Religion

Animiste

10

62,50

Chrétiens

5

31,25

Musulmans

1

6,25

Annexe 3: récapitulatif des caractéristiques des bureaux de club « Ga mo wigna ».

Annexe n°3-1: Récapitulatif des caractéristiques des membres du bureau du club « Ga mo wigna » de Bourou.

Caractéristiques du bureau

effectif

Pourcentage (%)

Genre

Hommes

2

66,67

Femmes

1

33,33

Origine

Autochtones

3

100

Migrants

0

0

Activité principale

Agriculture

3

100

Elevage

0

0

Instruction

Informelle

2

66,67

Ecole rurale

0

0

Primaire

0

0

Secondaire

1

33,33

Religion

Animiste

3

100

Chrétiens

0

0

Musulmans

0

0

Annexe n°3-2 : Récapitulatif des caractéristiques des membres du bureau du club « Ga mo wigna » de Pighiri.

Caractéristiques du bureau

effectif

Pourcentage (%)

Genre

Hommes

9

90

Femmes

1

10

Origine

Autochtones

2

20

Migrants

8

80

Activité principale

Agriculture

7

70

Elevage

3

30

Instruction

Informelle

6

60

Ecole rurale

2

20

Primaire

2

20

Secondaire

0

0

Religion

Animistes

2

20

Chrétiens

2

20

Musulmans

6

60

Annexe n°3-3 : Récapitulatif des caractéristiques des membres du bureau du club « Ga mo wigna » de Yagho.

Caractéristiques du bureau

effectif

Pourcentage (%)

Genre

Hommes

5

83,33

Femmes

1

16,67

Origine

Autochtones

5

83,33

Migrants

1

16,67

Activité principale

Agriculture

6

100

Elevage

0

0

Instruction

Informelle

2

33,33

Ecole rurale

0

0

Primaire

4

66,67

Religion

Animistes

5

83,33

Chrétiens

1

16,67

musulmans

0

0

Annexe 4 : le pouvoir de prédiction du modèle.

Annexe n°4-1 : tableau de classification pour la surveillancea.

Observé

Prévu

Surveillance

Pourcentage

correct

0

1

Etape1 Surveillance 0

1

Pourcentage global

86

14

86,0

24

36

60,0

 
 

76,3

a. La valeur de césure est 0,500

Annexe n°4-2 : tableau de classification pour la délimitationa.

Observé

prévu

Délimitation

Pourcentage

correct

0

1

Etape1 Délimitation 0

1

Pourcentage global

103

9

92,0

20

8

58,3

 
 

81,9

a. La valeur de césure est 0,500

Annexe n°4-3 : tableau de classification pour la plantationa.

Observé

Prévu

Plantation

Pourcentage

correct

0

1

Etape1 Plantation 0

1

Pourcentage global

104

10

91,2

24

22

47,8

 
 

78,8

a. La valeur de césure est 0,500

Annexe n°4-4 : tableau de classification pour l'investissementa.

Observé

Prévu

Investissement

Pourcentage

correct

0

1

Etape1 Investissement 0

1

Pourcentage global

127

3

97,7

16

14

46,7

 
 

88,1

a. La valeur de césure est 0,500

Annexe 5: résultats détaillés des régressions.

Annexe n°5-1 : variables dans l'équation de la surveillance

Variables

B

E.S.

Wald

ddl

Sig.

Exp(B)

I.C. 95% pour Exp(B)

Inf.

Sup.

Sexe

0,811

0,922

0,775

1

0,379

2,250

0,370

13,697

Age

-0,005

0,470

0,000

1

0,992

0,995

0,396

2,502

Mlt

0,984

0,466

4,471

1

0,034

2,676

1,075

6,664

Nfr

0,551

0,156

12,402

1

0,000

1,735

1,277

2,357

Dist

-1,322

0,462

8,170

1

0,004

0,267

0,108

0,660

Inst

1,930

1,116

2,770

1

0,096

1,213

0,966

1,522

Nham

0,109

0,117

0,866

1

0;352

1,115

0,886

1,404

As

-0,781

0,678

1,329

1

0,249

0,458

0,121

1,728

Velo

0,468

0,687

0,463

1

0,496

1,596

0,415

6,137

Rel

-0,377

0,442

0,729

1

0,393

0,686

0,288

1,631

Npj

0,256

0,470

0,296

1

0,586

1,292

0,514

3,246

constant

-3,085

1,176

6,882

1

0,009

0,046

 
 

Annexe n°5-2 : variables dans l'équation de la délimitation

Variables

B

E.S.

Wald

ddl

Sig.

Exp(B)

I.C. 95% pour Exp(B)

Inf.

Sup.

Sexe

2,420

1,357

3,181

1

0,074

11,247

0,787

160,671

Age

-0,590

0,,517

1,300

1

0,254

0,554

0,201

1,528

Mlt

2,221

0,679

10,692

1

0,001

9,221

2,436

34,917

Nfr

0,528

0,159

11,046

1

0,001

1,696

1,242

2,316

Dist

1,027

0,462

4,928

1

0,026

2,791

1,128

6,909

Inst

0,214

0,132

2,654

1

0,103

1,239

0,957

1,603

Tm

0,046

0,053

0,757

1

0,384

1,047

0,944

1,161

constant

-6,562

1,638

16,051

1

0,000

0,001

 
 

Annexe n°5-3 : variables dans l'équation de la plantation

Variables

B

E.S.

Wald

ddl

Sig.

Exp(B)

I.C. 95% pour Exp(B)

Inf.

Sup.

Sexe

-0,634

0,777

0,666

1

0,415

0,530

0,116

2,433

Age

0,363

0,499

0,528

1

0,467

1,437

0,540

3,821

Mlt

0,138

0,509

0,073

1

0,787

1,148

0,424

3,109

Nfr

0,446

0,147

9,193

1

0,002

1,562

1,171

2,083

Dist

-1,179

0,476

6,146

1

0,013

0,307

0,121

0,781

Inst

0,034

0,112

0,094

1

0,759

1,035

0,831

1,289

Tm

0,074

0,051

2,131

1

0,144

1,077

0,975

1,189

Stc

0,492

0,155

10,032

1

0,002

1,635

1,206

2,217

As

1,015

0,633

2,572

1

0,109

2,760

0,798

9,548

constant

-2,698

0,880

9,402

1

0,002

0,067

 
 

Annexe n°5-4 : variables dans l'équation de l'investissement

Variables

B

E.S.

Wald

ddl

Sig.

Exp(B)

I.C. 95% pour Exp(B)

Inf.

Sup.

Sexe

-0,176

1,204

0,021

1

0,883

0,838

0,079

8,878

Age

-1,275

0,706

3,257

1

0,071

0,279

0,070

1,116

Mlt

0,236

0,626

0,142

1

0,707

1,266

0,371

4,315

Nfr

-0,299

0,212

1,990

1

0,158

0,741

0,489

1,124

Dist

1,105

0,621

2,676

1

0,102

2,760

0,818

9,318

Inst

0,094

0,142

0,438

1

0,508

1,098

0,832

1,449

Nham

-0,502

0,255

3,861

1

0,049

0,605

0,367

0,999

Nfam

0,321

0,222

2,082

1

0,149

1,378

0,891

2,132

Stc

0,436

0,200

4,722

1

0,030

1,546

1,044

2,290

Credit

0,000

0,000

9,045

1

0,003

1,000

1,000

1,000

constant

-2,457

1,266

3,764

1

0,052

0,086

 
 

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe