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Analyse des déterminants d'une gestion participative et durable des ressources forestières du Parc National Kaboré Tambi par les villages riverains (Burkina Faso)

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par Marcel YANOGO
Université Polytechnique de Bobo Dioulasso - Ingénieur du développement rural; option sociologie et économie rurales 2006
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'objectif du présent sujet d'étude était de prédire la volonté des ménages riverains du Parc National Kaboré Tambi à s'engager dans sa conservation. Une enquête réalisée auprès de 160 ménages riverains a permis de constituer une base de données utilisée dans la recherche. L'étude a permis d'identifier 10 variables susceptibles d'influencer la probabilité d'engagement des riverains. On rappelle que l'engagement est mesuré par quatre critères que sont la plantation individuelle d'arbres, l'investissement pour l'adoption des techniques CES/DRS, la participation à la délimitation et à la surveillance du parc.

Spécifiquement, le nombre de formations reçues, le fait d'être membre d'un groupement de gestion forestière et le niveau d'alphabétisation influencent positivement la probabilité de participation des ménages à la surveillance du parc. Par contre, la distance influence négativement cette probabilité.

Les variables sexe (homme), militant, nombre de formations reçues, distance et instruction ont un impact positif sur la participation des ménages à la délimitation du parc. On ne note aucune variable qui influencerait négativement cette participation.

Les variables nombre de formations reçues, activité secondaire et superficie totale des champs ont un effet positif sur la plantation privée d'arbres. La variable distance a, au contraire, un impact négatif sur la plantation privée d'arbres.

Les variables distance et superficie totale des champs influencent positivement la probabilité d'investir dans les techniques CES/DRS. A contrario, les variables âge et nombre d'hommes actifs dans le ménage influencent négativement la probabilité d'investir dans les techniques CRS/DRS. La probabilité d'investir dans les techniques CES/DRS est indépendante du prêt reçu (crédit).

En somme, ces résultats permettent de confirmer la troisième hypothèse de l'étude. Les déterminants probables de l'engagement sont donc : le nombre de formations reçues, le crédit, le nombre d'hommes actifs du ménage, le niveau d'instruction du chef de ménage, l'âge, le sexe, l'activité secondaire, le fait d'être membre d'un GGF, la superficie totale des champs du ménage et la distance qui sépare la concession du ménage au parc.

Par ailleurs, les analyses statistiques permettent aussi de confirmer la première et la deuxième hypothèse de recherche. Les taux de connaissance des règles de gestion du parc sont globalement faibles. L'engagement des populations riveraines varie selon les villages d'étude.

Quoique les résultats semblent tangibles, il faudrait toutefois rester prudent quant à leurs exploitations. La méthodologie peut renfermer des biais pouvant affecter les résultats. Point et Desaigues (1993) distinguent trois types de biais : les biais liés à l'échantillon, au système de questionnaire et au comportement de l'individu. Pour cette étude, on peut ajouter les biais pouvant résulter de l'interprétation lors de la collecte des données et ceux liés à la zone d'étude qui est une zone à forte migration.

En dépit de ce constat, les résultats obtenus permettent de faire quelques recommandations pour une bonne gestion du parc :

Pour une bonne participation des riverains à la surveillance du parc 

Ø Impliquer davantage les populations riveraines dans la conservation du parc.

L'implication des populations peut se faire par un transfert total des pouvoirs de décision aux autorités villageoises (chef de terre, chef de village, groupement de gestion forestière,...) tout en ayant un droit de regard pour le respect du cahier des charges ;

Ø Renforcer la formation des riverains. Cette variable a un impact positif sur la

gestion du parc. Des séances de formation ou de sensibilisation pourront être organisées régulièrement. Les sensibilisations par les ondes radios permettent de sensibiliser un grand nombre de personnes. Il est probable que le contact avec les animateurs ait un impact important sur l'engagement des populations dans la surveillance du parc. La construction des centres de formation serait donc un atout.

Pour une bonne participation des populations riveraines au renforcement des limites du parc

#172; Encourager le militantisme des populations locales dans les groupements de

gestion forestière. On pourra mener des campagnes de mobilisation des populations locales à travers des séances de vidéo débats ;

#172; Impliquer tant que possible tous les villages riverains à la délimitation du parc. Les

villages qui ne participeront pas à la délimitation peuvent ne pas se sentir concerner par la reconnaissance des limites du parc ;

#172; Mettre en place les Commissions inter-villageoises de gestion de terroirs.

Pour les plantations privées d'arbres

· Sensibiliser les riverains. On cherchera à convaincre les riverains que si des

mesures alternatives ne sont pas trouvées pour maîtriser les pressions sur le parc, il disparaîtra un jour et que le plus grand perdant serait d'abord les riverains ;

· Soutenir et encourager les pépinières dans les villages riverains.

Pour l'investissement dans les techniques CES/DRS 

§ Expliquer davantage les avantages des techniques CES/DRS aux populations

Riveraines ;

§ Amener les producteurs à investir dans les techniques CES/DRS en accordant par

exemple des primes à ceux qui se montreront volontaires à les appliquer convenablement. L'analyse économétrique montre que l'octroi de crédit n'a pas d'effet sur l'investissement.

En définitive, on peut noter que la gestion durable du parc n'est pas un simple jeu de mots mais un véritable enjeu entre les décideurs et les populations riveraines qui peuvent avoir des compréhensions parfois divergentes. Pour les uns, à quoi servirait le parc s'il n'est pas en mesure de satisfaire leurs besoins vitaux ? et pour les autres, quel avenir pour la forêt si son rôle de pourvoyeuse de ressources doit entraîner sa disparition ? Voici en substance en quoi est confronté le PNKT aujourd'hui. Une solution possible pour concilier les deux positions est d'aboutir à une exploitation rationnelle des ressources forestières.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille