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Structure et efficience bancaire: problématique théorique et validation empirique sur les banques tunisiennes

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par Lamia Daly
FSJEG Jendouba - Mastère 2006
  

Disponible en mode multipage

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    Dédicace

    A mon très cher père

    En signe d'amour, de reconnaissance et de gratitude pour le dévouement et les sacrifices dont vous avez fait toujours preuve à mon égard.

    A ma très chère mère

    C'est un moment de plaisir de vous dédier cet oeuvre , vous qui ravivez dans mon esprit un sentiment profond d'une vie sûre et correcte, suivi tant par tes chaleureuses bénédictions.

    A mon mari : la personne qui a su guider mes pas égarés vers un horizon plus clair , plus joyeux .

    A mon beau père et ma belle mère

    A ma soeur et ma belle soeur, mes deux frères et beau frère,

    A ceux qui n'ont jamais cessé de veiller sur mon devoir et qui ont essayer de me soutenir d'une manière ou d'une autre au cours de mon processus éducatif.

    A mes enfants Yosr et Zayd

    A tous ceux qui m'ont soutenue.

    Remerciement

    Si ce mémoire a pu voir le jour,, c'est essentiellement grâce à l'aide précieuse qui ma portée mon professeur Monsieur DJLASSI MOULDI

    C'est un grand honneur de le remercier puisqu'il a su avec la profonde raison que la mienne n'a pas pu comprendre, faute d'expérience et d'habilité, faire naître de mes propres défauts de potentielles qualités .Je tiens à lui exprimer ma reconnaissance pour l'effort et la patience qu'il a déployé pour m'initier à la recherche et pour l'intérêt qu'il a constamment manifesté pour la réalisation de ce travail. Je le prie de croire à l'expression de ma respectueuse reconnaissance.

    J'exprime aussi ma gratitude et reconnaissance à Monsieur ATTI ABDESSATAR pour les conseils qu'il m'a prodigués et pour tout le temps et l'énergie qu'il a consacré à la réalisation de ce travail.

    Il m'est agréable à cette occasion de remercier vivement les membres de jurys pour leur présence très appréciée.

    Mes meilleures sentiments s'adressent à Dr BEN RHAIEM Boutheina pour tous son soutien et son amitié.

    Enfin j'exprime mes gratitudes à MANEL ,INES et ABDELAZIZ pour tous leurs soutiens a fin d'achever ce travail.

    Sommaire

    DÉDICACE 1

    REMERCIEMENT 2

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 5

    CHAPITRE I STRUCTURES ET STRATÉGIES DU MARCHÉ DES CRÉDITS 9

    INTRODUCTION 9

    Section I: Structures de marché 10

    Section II- Caractérisation du marché bancaire Tunisien 25

    CONCLUSION 39

    CHAPITRE II : L'EFFICIENCE DU SECTEUR BANCAIRE 41

    INTRODUCTION 41

    Section I : L'efficience bancaire : concepts et déterminants 42

    Section II : Les modèles de mesure de l'efficience 61

    CONCLUSION 75

    CHAPITRE III : DE L'EFFICIENCE DE LA BANQUE TUNISIENNE 78

    INTRODUCTION 78

    Section I : la libéralisation de l'activité bancaire 79

    CONCLUSION 106

    CONCLUSION GÉNÉRALE 107

    CONCLUSION GÉNÉRALE 108

    BIBLIOGRAPHIE 111

    Introduction générale

    Les années quatre-vingts ont marqué le début d'un rééquilibrage entre la sphère réelle et la sphère financière, elles se sont aussi caractérisées par une rupture partielle avec les thèses de dichotomie entre les deux sphères. L'articulation entre ces dernières est désormais approchée en termes de complémentarité, alors qu'elle était jusque là non abordée, sous l'angle de suprématie et de rivalité.

    C'est dans ce contexte, que maints travaux se sont employés à repositionner la question de l'efficience financière, par référence aux spécificités du système financier et aux impératifs du réel. Dans les pays en développement, de tels systèmes se particularisent par l'hégémonie de la banque. Aussi, les recherches portant sur ladite efficience se ramènent en dernière analyse et à notre sens, à celles s'assignant pour objectif, l'identification des déterminants de l'efficience bancaire.

    Une telle efficience signifie en fait l'optimisation du concours bancaire à l'économie. Par optimisation, on entend ici la maximisation du financement et de la rentabilité bancaire sous contrainte de minimisation de risque. Or comme l'intermédiation s'érige, dans ces économies, en principale modalité de financement, il s'en suit que cette efficience demeure conditionnée par la structure du marché des crédits, de son fonctionnement et de son organisation.

    La mondialisation et ses corollaires, dérégulation et déréglementation ont intensifié la concurrence et les banques n'ont pu échapper à cette nouvelle contrainte. Aussi, nous attendons-nous à ce qu'une refonte soit introduite sur la structure dudit marché et à ce qu'il revête une nouvelle forme d'organisation. Une telle restructuration est ainsi assimilée, théoriquement, à un vecteur de meilleure efficience de la banque car, elle autorise, dans cette optique, une allocation optimale des ressources.

    Ce travail s'inscrit dans cette perspective de recherche, sur la médiation entre la structure du marché des crédits et l'efficience des firmes bancaires. Il s'emploie ainsi à caractériser d'abord la forme de ce marché et à esquisser ensuite l'étendue des effets induits par la restructuration sur ladite efficience. C'est ainsi que nous tenterons d'étudier la nature de l'articulation entre la structure du marché de crédits et l'efficience de la banque commerciale tunisienne.

    Les études ayant traité de la même question ont souvent privilégié la démarche empirique, où les méthodes, paramétriques (DEA, FDH) et non paramétriques, (SFA, DFA et TFH), ont tenu lieu de principaux cadres explicatifs de l'efficience. Dans ce travail, nous avons opté pour la méthode SFA, vu les insuffisances relatives des autres modèles.

    La portée non, par ailleurs, spécifique et non propre à cette démarche est susceptible, par une combinaison adéquate de l'analytique et l'empirique, d'alerter les institutions financières des nouveaux paradigmes et de nouvelles pratiques, à même de hisser au plus haut rang le niveau de l'efficience et de la productivité. Cette orientation méthodologique nous a recommandée de repositionner les structures, stratégies et performances de la banque tunisienne, à la lumière des nouveaux impératifs de perfectionnement de son efficience et de nouvelles contraintes issues d'un environnement mutationnel.

    Le plan qui guidera ce travail s'inspire de l'ensemble de ces considérations et entreprises, il tentera de traiter la problématique supra-énoncée, en suivant une démarche triséquentielle. Aussi, un premier chapitre, s'emploie-t-il à délimiter les traits généraux des marchés de crédits et notamment à identifier les traits spécifiques du système bancaire tunisien. Le deuxième chapitre, quant à lui se veut une présentation des diverses approches de mesures de l'efficience bancaire par la détermination de la frontière d'efficience. Alors que le dernier chapitre, est une esquisse de validation factuelle, où on tentera de confronter les principaux enseignements tirés des deux premiers chapitres, à l'épreuve de la banque tunisienne. Il sera ainsi question de mesurer l'efficience du système bancaire tunisien et d'étudier son évolution par référence à ses déterminants fondamentaux.

    Structures et stratégies du marché des crédits

    Chapitre I Structures et stratégies du marché des crédits

    INTRODUCTION

    Les autorités publiques ont un rôle déterminant dans l'organisation et la structure du marché bancaire. Leurs objectifs varient selon les pays et les époques. Ils peuvent notamment être fondés sur, soit la conception libérale de l'économie visant à promouvoir un marché ouvert à la concurrence, soit conception dirigiste visant à protéger les intérêts locaux ou nationaux.

    En effet, le système bancaire tunisien à essayé de faire face aux mutations profondes de la libéralisation financière (aux phénomènes de désintermédiation / déréglementation / décloisonnement). Cette stratégie à pour but d'accroître la concurrence entre les établissement financiers.

    Le cas de la Tunisie est un peu particulier puisque la banque centrale de Tunisie a opté pour une politique de libéralisation économique et financière en utilisant une démarche prudente et progressive. Malgré cette démarche, il y a eu un changement dans la structure bancaire et dans l'environnement concurrentiel.

    Le schéma du secteur bancaire tunisien est composé d'une trentaine de banques articulées autour de la banque centrale de Tunisie. Ces banques se subdivisent en quatorze banques de dépôts, six banques de développement, huit banques offshores et deux banques d'affaires.

    La restructuration bancaire, la libéralisation et la globalisation financière ont été les sources d'une réorganisation qui affecte la structure du système bancaire tunisien en enregistrant par conséquent une évolution assez lente et relativement faible.

    Dans ce premier chapitre on va déterminer la structure du secteur bancaire tunisien et en particulier le comportement des banques commerciales tunisiennes. Dans une première section on va exposer les différents types de marchés , dans la deuxième on va déterminer le comportement du secteur bancaire tunisien durant la période 1990-2004 en utilisant l'approche Panzar et Rosse(1987).

    Section I: Structures de marché

    INTRODUCTION

    De part sa définition, un marché est un lieu de rencontre entre offreurs et demandeurs. Ce marché est principal régulateur de son organisation. Il dépend de la portée de la dite régulation et la configuration de ses procédures. On distingue deux structures : La première est la structure plate où la régulation se fait par les prix (concurrence); la deuxième est structure complexe où la régulation se fait hors marché (non concurrentielle).

    I- les différentes structures de marches

    Parmi les différentes formes du marché nous allons citer les principales structures, à savoir la concurrence pure et parfaite, le monopole et l'oligopole.

    I-1 / Le marché concurrentiel

    L'hypothèse de la concurrence, pour analyser le comportement des firmes à court terme, revient à supposer que celles-ci se contentent passivement d'enregistrer les prix de marché avant de choisir le meilleur moyen de maximiser leur profit.1(*) De ce fait en concurrence parfaite, un consommateur ou un producteur n'a à connaître que les prix des divers biens qui résument pour lui les résultats des décisions de tous les autres agents.

    En effet, la concurrence pure et parfaite est une structure de marché très peu réaliste, et ceci apparaît dés l'énoncé des hypothèses du modèle qui la représente.

    Ces hypothèses sont : - l'atomicité - l'homogénéité - la fluidité - et la transparence qui se définissent comme suit :

    L'atomicité du marché signifie que le marché doit être formé d'un grand nombre de firmes et d'un grand nombre de consommateurs. En d'autres termes, si le nombre de firmes est suffisamment important, chacune pèse peu dans la branche et ne gagnerait pas beaucoup à connaître les mécanismes du marché pour chercher à les influencer.

    L'homogénéité du produit signifie que tous les produits des fabricants d'une même industrie sont identiques et homogènes. Ainsi que le prix est identique pour les produits homogènes. A cet effet, ce prix de marché détermine alors les transactions effectives et les gains qu'en tirent les acteurs de marché.

    En concurrence pure et parfaite, aucun agent économique n'est suffisamment important pour influencer significativement les prix d'équilibre.2(*) Autant donc considérer ce prix comme « donné » puisque, vendre plus cher ferait fuir la clientèle et vendre moins cher ne permettrait pas de vendre davantage.

    La fluidité du marché traduit la mobilité totale des facteurs de production à savoir, le travail et le capital.

    La transparence du marché consiste en une information totale pour le consommateur et pour le producteur, par exemple, chaque producteur doit connaître les variables de ses concurrents : leurs coûts, leurs volumes de production et leurs technologies.

    Le concept de la concurrence pure et parfaite est l'organisation des marchés qui assurent automatiquement les prix, le volume de production et l'allocation des ressources optimales.

    En situation de concurrence pure et parfaite, le marché de crédit traduit la confrontation d'une multitude d'offreurs et de demandeurs de crédit.

    La banque de par sa définition et ses attributs que lui reconnaît la loi demande des dépôts émanant d'un nombre illimités d'individus susceptible de transformer son épargne en placement.

    Cette taille interdit à aucun déposant de conditionner le taux d'intérêt créditeur.

    I-2 Structure non concurrentielle

    Un monopole est un agent économique qui est le seul offreur d'un produit particulier. On trouve un monopole bilatéral qui est défini par un seul est unique vendeur propose un produit et par un seul et unique acheteur pour lui le produit considéré.

    Donc un marché est en situation de monopole lorsqu'il est pris, soit par une seule entreprise, soit par un groupe d'entreprises qui s'accordent sur le suivi d'une même stratégie de tarification ou de production.

    Certaines industries pouvaient fort bien s'isoler de la concurrence des capitaux et que cet isolement leur permettait de maintenir durablement un taux de profit supérieur au taux de profit moyen, dans la mesure où elle bénéficiait d'une rente de monopole

    Chevalier .J.M a définit le pouvoir de monopole au sens strict comme étant le pouvoir de fixer les prix au niveau du prix théorique de monopole.

    Dans ce sens une firme possède un pouvoir de marché lorsqu'elle est en mesure de créer et de maintenir une rente de monopole, soit à sont profit, soit au profit de l'industrie dans laquelle elle opère.

    On dit dans ce cas qu'une firme possède un pouvoir vertical lorsque son intégration de l'amont à l'aval lui confère un avantage par rapport à ses concurrents réels ou potentiels, non intégré verticalement et une meilleures maîtrise de marché.3(*)

    Un oligopole comporte un petit nombre d'entreprise fabricant ou commercialisant le même produit. Il est caractérisé par des stratégies qui tiennent compte des firmes concurrentes.

    Dans un oligopole, chaque firme est capable d'identifier clairement ses concurrents et de tenir compte de leur comportement quand elle prend sa décision de quantité ou de prix, il existe alors une certaine interdépendance entre les décisions des firmes.

    Intuitivement, l'oligopole constitue un cas intermédiaire entre la concurrence et le monopole, quand aux prix d'équilibre et les quantités vendues.

    Il est annoté que les situations d'oligopoles sont très fréquentes et peut être même majoritaire. Le pouvoir horizontal constitue la première forme classique de pouvoir de marché. Il est définit « dans une industrie de type oligopolistique , il reflète la capacité des firmes en place de s'entendre entre elles de façon à fixer un prix de marché proche de prix théorique de monopole »

    Chaque entreprise de la branche possède son propre marché, sa clientèle attirée, ce qui le signe de monopole, mais dans une certaine mesure seulement car il existe des produits de substitution et donc d'une certaine concurrence entre les firmes. Monopole et concurrence : de ces deux parents est né la « concurrence monopolistique ».4(*)

    On peut définir la concurrence monopolistique lorsque les ventes sont limitées et déterminées par le prix, la nature de produit et les dépenses de publicité.4(*)

    Dans une telle structure de marché, chaque firme vise à différencier le possible ses propres produits des produits des concurrents, et ce, afin, de rendre son produit unique pour échapper à l'homogénéité et obtenir, ainsi, une demande distincte de celle qui s'adresse aux produits concurrents.

    Dans ce sens l'entreprise exerce un pouvoir comme l'affirme certaines auteurs : «  Une firme possède un pouvoir congloméral lorsque la diversification de ses activités est telle que sa prospérité ne dépend plus du succès remporté par un produit particulier, ou de ses ventes dans une région déterminée. Le gigantisme de cette firme lui permet de faire disparaître ses concurrents plus spécialisés 5(*)»

    Le pouvoir de marché du conglomérat repose essentiellement sur la façon dont il peut jouer sur le clavier des prix en fonction de conditions spécifiques de la concurrence.

    L'idée majeure des théories de la concurrence imparfaite devrait résider dans l'analyse des décisions de grandes entreprises, puisque ce sont celles-ci qui opèrent dans des contextes éloignés de la concurrence parfaite. L'étude de ces décisions, de leurs mobiles et de leurs effets suit une démarche d'inspiration empirique qui concentre l'attention sur les trois aspects suivants :

    - la situation dans laquelle l'entreprise se trouve placée, c'est-à-dire les Structures des marchés où elle achète ses facteurs de production et où elle vend ses produits, structures plus ou moins concurrentielles ou oligopolistiques;

    - sa Conduite, c'est-à-dire son Comportement d'acheteur, de producteur, de vendeur, et d'investisseur ou encore les stratégies qu'elle adopte;

    - ses Performance, c'est-à-dire sa profitabilité, sa solvabilité, ses gains de part de marché...etc.

    Le triptyque structure, comportement, performance (S.C.P) définit par extension le cadre théorique des stratégies des firmes plus leurs structures. A trop se fixer à ce cadre, on risquerait d'omettre une autre optique analytique de ces stratégies à savoir les nouvelles organisations industrielles (NOI).

    II- Cadre analytique : SCP, NOI

    II-1 / L'approche Structure- Comportement- Performance

    L'idée fondamentale de l'approche Structure -Comportement -Performance (SCP) fondée par Bain (1951) 6(*)qui souligne : « l'hypothèse de la SCP entreprend inférer le degré de concurrence dans une industrie suivant ses traits structurels »

    En d'autre terme, la structure d'une industrie détermine les comportements et influence les performances dans cette industrie. Les résultats des entreprises sont donc déterminés par la structure du marché. Ce paradigme considère comment les caractéristiques observables d'un marché ou d'une industrie peuvent affetcer le comportement et la performance des participants dans ce marché. Le développement de cette approche a été en partie stimulé par des difficultés dans la mesure empirique des concepts employés par la théorie économique (telle que le coût marginal et l'élasticité) et en partie par le désir d'établir une théorie de comportement.

    Les études précédentes du SCP ont employé une gamme de « proxies » pour représenter la structure du marché et sa performance. La structure du marché a été représentée par le rapport entre l'acheteur et les coûts du vendeur, le degré de différentiation de produits, le degré de concentration de l'offre et de la demande dans un marché, la taille de la part de marché et les conditions d'entrée pour de nouvelles firmes potentielles.

    La rentabilité, la relation entre les taux de rendement et les différents actifs, les échelles des coûts de vente et les différentes formes d'efficience ont été employées pour représenter la performance du marché. D'autres facteurs, y compris le risque, le pouvoir du marché, la concentration des acheteurs et des vendeurs, la concurrence étrangère et les facteurs macro-économiques, tous ont été considérés dans diverses études du SCP.

    Les principaux résultats des études faites sous cette approche incluent le rejet du concept de l'équilibre à long terme, un lien entre la performance de la firme et la concentration du marché, et le raccordement entre la performance et la puissance du marché des différentes firmes. Plusieurs auteurs ont appliqué ce paradigme aux sujets bancaires. On cite ainsi quelques travaux pour bien comprendre cette approche.

    Lloyd-Williams et al. (1994)7(*) ont considéré les effets des pressions gouvernementales et de la réglementation sur les fusions bancaires et leurs conséquences sur la structure du marché. En fait, ils ont travaillé sur un échantillon de 92 banques espagnoles sur une période de trois ans 1986-1988. Ils ont découvert que si on suppose qu'un degré très élevé de concentration du marché engendrera la collusion parmi les firmes, il en suit que dans une telle industrie de concentration croissante, les banques espagnoles peuvent recevoir des bénéfices sensiblement plus grands, indépendamment des autres changements dans l'industrie. Les résultats montrent que ce marché, de plus en plus concentré, a réduit le coût de collusion et a mené à des bénéfices plus élevés pour toutes ces banques.

    Molyneux et Forbes (1995)8(*) considèrent le paradigme du SCP pour des banques dans 18 pays. L'échantillon considéré sur la période 1986-1989 inclut des banques fonctionnant dans une large gamme d'environnements réglementés. L'étude fournit un appui empirique pour le paradigme traditionnel du SCP et concluant que le degré de concentration a un effet sur le niveau de concurrence dans l'industrie.

    Récemment, dans le même cadre théorique, Scholtens (2000)8(*) a examiné la performance en termes de bénéfices du secteur bancaire dans un contexte international. L'analyse de la structure du marché du secteur bancaire dans les principaux pays industrialisés prouve qu'il y a clairement une corrélation positive entre la concentration des banques et la surcapacité dans cette industrie : plus de concentration doit être associée à une plus grande surcapacité. Cependant, la corrélation est loin d'être parfaite. En outre, il a trouvé une relation très faible entre la rentabilité des banques et la concentration entre ces dernières. Il souligne aussi que la solidité bancaire est la mieux appropriée pour une performance bancaire soutenable (durable) que la taille des actifs.

    Diestsch et Oung (2001b)8(*)ont montré empiriquement que les fusions des groupes bancaires français qui ont survenus en terme les synergies de coûts , de revenus et de diversification de risque durant la période 1997-2000 n'est pas vérifiés.

    L'approche SCP a joué un rôle fondamental dans l'analyse de certains aspects des marchés bancaires. Elle a également apporté les fondements de l'intervention publique dans les activités industrielles et la nécessité d'une régulation des conditions de concurrence. Mais, cette approche a rapidement été affaiblie par ses limites théoriques et empiriques.

    En effet, ce paradigme est une fondation de la réglementation des structures de marché. Il inspire les réglementations anti-trust et celle dont le but de protéger les doits des déposants et des emprunteurs.

    L'approche SCP paraît cependant, à certains trop mécaniste dans la mesure où elle est trop centrée sur l'effet de la concentration. Elle a été critiquée par la nouvelle théorie de l'organisation industrielle qui a souligné que les structures du marché (surtout la concentration) ne sont pas les seuls déterminants du type de tarification adoptée par les banques.

    II-2 / L'approche de la Nouvelle Organisation Industrielle : ( NOI)

    L'exposé fondamental de cette approche a été développé en premier lieu par Bresnahan(1982)8(*) et Lau (1982)9(*). Cette théorie est apparue dans un contexte de libéralisme économique et politique. Elle a eu pour ambition de fournir une nouvelle analyse des structures de marchés. L'idée fondamentale de cette théorie est que la concurrence est gouvernée par les conditions d'entrée et de sortie de l'industrie et non pas par le nombre d'entreprises, comme c'est le cas dans le modèle SCP.

    C'est ainsi qu'un certain nombre de différentes techniques reliées à cette approche ont été utilisées pour mesurer la forme de concurrence et / ou le concept, étroitement lié, de contestabilité. Celles-ci incluent des méthodes paramétriques de comportement fondées sur la théorie des « variations conjecturales » pour estimer le paramètre comportement, et d'autres modèles de variations conjecturales en plus de la statistique de Panzar-Rosse (1987)10(*) ; qui a été utilisée pour mesurer le degré de concurrence dans une industrie quelconque et pour estimer le degré de contestabilité d'un marché.

    La statistique de Panzar-Rosse peut être employée pour déterminer l'équilibre concurrentiel de longue durée (ou la concurrence parfaite), le monopole (ou les conditions parfaites du cartel) et la concurrence monopolistique (ou l'équilibre de longue durée de Chamberlain (1933).

    Molyneux et al. (1994)10(*) ont utilisé la statistique de Panzar-Rosse pour évaluer les conditions concurrentielles sur un certain nombre de marchés bancaires européens. Cette large étude a incorporé un certain nombre de variables pour contrôler le risque, le coût et les caractéristiques de taille des établissements considérés. Un échantillon de banques allemandes, françaises, italiennes, espagnoles et britanniques a été considéré pour la période 1986-1989. L'étude a conclu qu'une concurrence monopolistique a régné sur le marché bancaire britannique (un résultat de 0,628 a été estimé pour la statistique H. Des résultats semblables ont été obtenus pour les autres marchés européens.

    Suominen (1994)11(*) a considéré un modèle de variations conjecturales à deux produits pour mesurer la concurrence dans le secteur bancaire finlandais entre 1986 et 1990. Il a conclu qu'un certain pouvoir de monopole était présent dans la tarification des services bancaires pendant le début des années 1980.

    Vesala (1995)11(*) a appliqué une approche semblable pour évaluer les niveaux de concurrence entre les banques finlandaises entre 1985 et 1992. Une augmentation substantielle, aux niveaux de la contestabilité dans le secteur bancaire finlandais, était observable au cours de la période de l'échantillon, avec une statistique H montant de 0,182 en 1985 à 0,620 en 1992. Cette augmentation de la contestabilité coïncide avec une nouvelle réglementation très importante du secteur bancaire finlandais en 1986.

    Bikker et Groeneveld (1998)11(*), ont mesuré la statistique H pour un certain nombre de secteurs bancaires de l'Union Européenne. Cette statistique est estimée  d'une part pour toutes les banques de l'UE, et d'autre part pour chaque pays individuellement, pour la période 1989-1996. Un comportement de concurrence monopolistique a été détecté pour la plupart des marchés bancaires européens.

    Berg et Kim (1998)11(*) ont considéré le comportement oligopolistique des banques norvégiennes entre 1990 et 1992 à la fois dans le secteur de détail et celui des entreprises. En utilisant un modèle de variation conjecturale. Ils trouvent que les banques norvégiennes étudiées ont un pouvoir significatif pour le secteur de détail. En raison des avantages informationnels, elles sont supposées avoir moins de pouvoir du marché sur le secteur des entreprises.

    Hempell (2002)12(*) a appliqué la méthode de Panzar-Rosse pour estimer le comportement concurrentiel dans le système bancaire allemand. En se basant sur l'estimation de données bancaires sur la période 1993-1998, les hypothèses de la collusion parfaite aussi bien que la concurrence parfaite peuvent être rejetées. Aussi, des différences significatives ont été constatées en comparant le comportement concurrentiel des différents établissements bancaires. Les banques de crédits semblent être plus compétitives que les caisses d'épargne et les coopératives bancaires. De même, les caisses d'épargne sont plus compétitives que les coopératives bancaires.

    Bikker et Haaf (2002)12(*) ont appliqué le même modèle que De Bandt et Davis (2000)12(*); sur 23 pays en utilisant trois sous-échantillons : des banques de petite, moyenne et grande taille. Cette subdivision permet de distinguer le comportement concurrentiel des marchés locaux, nationaux et internationaux. Tout en confirmant les conclusions de De Bandt et Davis (2000).

    Thierry Buchs et Johan Mathisen (2003)12(*) ont mesuré le degré de la concurrence dans banques ghanéennes durant la période de 1998 jusqu'à 2005 en se basant sur le modèle de Panzar et Rosse (1987). Ils ont aboutit au non-compétitivité du système bancaire ghanéen, même ils ont trouvé un développement de l'inefficience dans ce système.

    Shaffer (1989)12(*) offre la première application de cette technique en l'appliquant sur deux sous-échantillons de banques américaines. La première s'étalant sur la période 1941-1975 et la deuxième sur la période 1941-1983. Les résultats obtenus rejettent fortement l'existence d'un comportement collusoire ou un comportement monopolistique entre les banques. Ces résultats sont donc cohérents avec l'existence d'une concurrence parfaite.

    En suivant la même méthode, Shaffer (1993a)12(*) a estimé un modèle de variation conjecturale à un seul produit pour estimer le degré de concurrence dans le secteur bancaire canadien (1965-1989). Elle a montré l'existence d'une concurrence parfaite dans ce secteur. En effet, une large gamme des facteurs a été considérée, prenant en compte la nature et le niveau du comportement oligopolistique, la mesure de la concurrence des prix à travers le temps, et l'analyse de l'interdépendance entre le marché de dépôts et celui des prêts. Les résultats des analyses économétriques de contestabilité du marché sont globalement conformes à l'existence d'une concurrence parfaite. Également, Shaffer (1993b)12(*) à l'aide d'une étude sur 15 pays développés entre 1979 et 1991 conclue que la plupart des marchés de ces pays sont généralement concurrentiels (seulement cinq d'entre eux ont un pouvoir du marché).

    Uchida et Tsutsui (2002)13(*) ont appliqué presque la même approche que Shaffer (1989, 1993a) sur un ensemble de banques japonaises entre 1974 et 2000 pour examiner comment la concurrence s'est intensifiée pendant le dernier quart du 20ième siècle. Les résultats montrent que la concurrence est devenue très intense entre 1995 et 1997.

    La limite fondamentale de l'approche du NOI est donc l'absence de réactions des firmes installées à l'entrée de nouveaux concurrents, ce qui exclut les comportements concurrentiels. Mais on assiste de plus en plus à des améliorations de cette approche, pour l'adapter à la théorie financière et bancaire.

    Pour conclure cette revue, on peut dire que les mutations récentes des systèmes bancaires et financiers ont modifié les règles du jeu. La banque a donc évolué afin de devenir une firme concurrentielle à part entière. De ce fait, les théories récentes de l'économie industrielle s'avèrent très utiles pour la compréhension de l'activité bancaire.

    Pendant longtemps, la banque a été considérée comme un secteur bénéficiant d'une protection spécifique des pouvoirs publics. Mais, la libéralisation financière et la déréglementation ont particulièrement affecté les marchés bancaires au cours de ces dernières années. L'objectif visé consistait à décentraliser le fonctionnement du système financier et à réduire la place des autorités monétaires dans sa régulation. Ce mouvement a donc sensiblement accru la marge de manoeuvre des institutions financières. Dans ces conditions, les pratiques bancaires ont évolué et la concurrence sur les marchés financiers ne cesse de s'accélérer. On remarque ces dernières années de grands mouvements de restructuration partout dans le monde. Pour obtenir une meilleure compréhension de cette évolution de la banque et de l'activité bancaire, les théoriciens se sont penchés sur l'étude de ces phénomènes et de ces mutations et leurs effets sur l'avenir de ces systèmes.

    Par ailleurs, peu d'études ont traité ce secteur. Au contraire, la littérature portant sur l'analyse de la concurrence bancaire est très riche et il est très intéressant de l'explorer attentivement.

    En résumé, dans le cadre de la mesure et l'analyse de concurrence bancaire, on remarque dans tous ces travaux une grande diversité de modèles. Certains ont utilisé des variables d'ordre macroéconomique et d'autres ont utilisé soit des variables reliées directement aux fonctions de demande et d'offres bancaires, soit des variables exprimant la profitabilité, la solvabilité, la liquidité et les contraintes réglementaires nationales et internationales. Si on analyse bien toutes ces variables, elles sont un peu d'ordre général, c'est à dire ne reflètent pas les déterminants spécifiques des coûts et des revenus réels des services bancaires sauf quelques études, notamment celle de Suominen (1994) qui a utilisé dans son modèle, les taux d'intérêt des dépôts et des crédits pour approximer ces facteurs, même chose pour Shaffer (1989) et Uchida et Tsutsui (2002) et Haffernan (2002). De même, on remarque à travers ces travaux la popularité de l'utilisation du modèle de Panzar et Rosse (1987).

    Les stratégies des firmes sont déterminées par les structures du marché dans lequel, elles opèrent. Ainsi, ci *************** l'étude des stratégies délimitées le profil du marché .

    La banque tunisienne, entant que firme, est assujettie à la même logique et stratégie. Pour étudier son comportement, il convient de première abord de caractériser les **** essentiel de marché dans lequel elle évolue.

    Section II- Caractérisation du marché bancaire Tunisien

    INTRODUCTION

    Le monde bancaire n'est pas un terrain facile pour une autorité de la concurrence. Tout d'abord jusqu'à une époque récente l'intervention de l'État limitait très fortement les possibilités de concurrence entre les banques. Ensuite, le secteur bancaire a une conscience forte de sa spécificité qui l'a conduit à une tradition d'autorégulation.

    De nos jours les firmes bancaires sont confrontées à de nouveau défi attribuable aux changements rapides de la technologie, à l'intensification de la concurrence exercée par les intervenants financiers qui ont une ampleur mondiale et à l'évolution des besoins des consommateurs.

    A l'aube de ce siècle, le métier bancaire se trouve dans un environnement en pleine mutation. Dans ce cadre fait le bouleversement rapide, l'activité bancaire est entré en état de transformation difficile, issue d'une concurrence de plus en plus rapide.

    Certainement, la concurrence bancaire ne date pas d'hier, des modes d'interactions plus au moins conflictuels entre banquiers existait tout au long de l'histoire du métier. Mais dans un système financier dynamique caractérisé par sa globalisation, l'industrie bancaire se voit inéluctablement exposée à une nouvelle forme de compétition extrêmement vigoureuse.

    Concernent la Tunisie et après deux décennie environ d'ajustement et de réforme structurelle, le but principal était l'occupation d'un rang déterminé parmi les pays émergents. Dans ce sens, les banques tunisiennes doivent se doter d'un bon pouvoir compétitif en vue d'affronter la concurrence et appuyer la globalisation.

    Dans cette section on va exposer dans un premier volet la concurrence bancaire en tant que concepts et indicateurs, dans le deuxième volet, on va utiliser l'approche de Panzar et Rosse (1987) pour caractériser le système bancaire tunisien.

    I- De la concurrence bancaire

    Zuhayr Mikdshi (1992)14(*) est définie la banque comme étant « une entreprise de circulation de l'argent, du crédit et des capitaux »

    Ce monde a subi de profondes mutations au cours ces dernières années ayant entraîné l'instauration de nouvelles règles de concurrence, caractéristiques d'un nouveau fonctionnement du système bancaire et du système financier en général.

    I-1- Concurrence bancaire : définition et repérage statistique

    En suivant une chronologie historique, on dira que la concurrence est définie dans son acceptation la plus ancienne comme étant une rencontre entre plusieurs individus.

    D'après le robert, le terme concurrence a paru en 1392. En 1559; la concurrence désigna « la rivalité entre plusieurs personnes ou forces poursuivant le même but » Puis, au milieu du 18ème siècles, le terme trouve sa définition moderne, a savoir le rapport entre producteurs et commerçants qui se disputent une clientèle. Pour les économistes du 18ème siècle, la libre concurrence bancaire était la meilleure manière d'organiser le système bancaire pour maximiser son efficience et sa stabilité.

    Dans l'industrie bancaire, les évolutions qui ont lieu depuis les années 70 ont introduit la notion de la concurrence. En effet, cette notion est née, d'une part, de la diversité des produits bancaire et d'autres part, avec les mutations structurelles de l'environnement financier, en général, et bancaire en particulier. Ainsi l'industrie bancaire ne plus être considérée comme une industrie parfaitement protégée.

    En effet, le secteur bancaire est sans doute le seul secteur de l'économie où la faillite d'une entreprise est susceptible de créer de sérieux problèmes et participent même à la naissance des crises bancaires. A la base de ces crises, la concurrence est souvent citée en tant qu'élément explicatif fondamental.

    La concurrence bancaire est caractérisée par la variété des indicateurs : on parle d'une concurrence marchande et une autre non marchande.

    La concurrence marchande se fait à l'aide des variables quantitatifs tel que les prix. Cette concurrence se manifeste par les taux d'intérêts débiteurs ou créditeurs, par les tarifs (encaissement, virement et d'autres opérations) , par les commissions rémunérant les prestataires de services financiers, par location de coffre forts, par des charges ou frais financiers, par concours accordés aux clients ...etc.

    La concurrence non marchande se fait par des variables qualitatifs qui se manifestent par la diversification des produits et services offerts, la rapidité d'exécution des métiers, la qualité de l'information, la publicité ...etc.

    Cette concurrence paraît la plus choisie aujourd'hui grâce aux progrès techniques et notamment la modernisation des moyens de paiement.

    A l'instar de la plupart des pays du monde, la Tunisie n'a pas été épargnée par la vague de libéralisation des marchés qui matérialisait le slogan des politiques économiques durant les dernières décennies.

    Les banques tunisiennes sont conscientes de ce nouveau contexte mondial, ne cessent d'améliorer leur mode de gestion. Durant cette dernière décennie, les nouvelles réformes se sont instaurées visant à moderniser le système bancaire tunisien, à créer une nouvelle compétition bancaire et à améliorer sa pertinence et son efficience afin de répondre aux besoins accrus de sa clientèle.

    I-2 Mesure de la concurrence dans le SBT : Approche Panzar et Rosse (1987)

    Les modifications profondes, des conditions d'exploitation expliquent l'effort que les banques tunisiennes entreprennent afin d'affronter le défi de la concurrence nationale et internationale, par le biais de la diversification et d'accroissement de taille.

    Dans la Revue de littérature, nous avons présenté les principales études antérieures portant sur les différentes méthodes utilisées pour mesurer et tester la concurrence bancaire. Mais avant de tester cette concurrence, on doit la modéliser suivant certaines approches.

    Les divers modèles économétriques utilisés pour examiner si les firmes exercent un pouvoir de marché et pour estimer le degré de concurrence sur un marché spécifique. La méthode qu'on va l'adopter particulièrement pour la plupart des études récentes, en ce qui concerne les marchés des opérations bancaires: la méthode de Panzar et Rosse (1987)..

    II- Modélisation théorique de Panzar et Rosse (1987)

    Justification empirique

    Une première technique issue de la nouvelle théorie de l'organisation industrielle (NOI) appliquée à la banque est, sans nul doute, le modèle de Panzar et Rosse (1987). C'est une méthode très populaire dans la théorie de la concurrence. Ceux-ci obtiennent en effet une mesure du pouvoir de marché, et ainsi des conditions concurrentielles d'un secteur,

    Les activités bancaires sont en équilibre à long terme

    La performance bancaire est influencée par les actions des autres participants(sauf dans le cas d'une structure monopolistique)

    Le coût de structure est homogène et la fonction de la production est la courbe standard de COBB -DOUGLAS avec rendement constant

    Le prix d'élasticité de la demande est supérieur à 1.

    De cette justification théorique, Panzar et Rosse ont tiré un test de « concurrence », fondé sur l'estimation d'une fonction de revenu dans sa forme réduite : le calcul de l'indice H, défini comme «la somme des élasticités des revenus bancaires aux variations des prix d'inputs, permet d'évaluer le degré de concurrence régnant sur les marchés bancaires :

    W représente les prix des facteurs de production; R est la fonction de revenu pour une firme bancaire quelconque.

    En effet, Panzar et Rosse (1987) posent des prémisse sur les banques en employant des différentes stratégies basées sur les prix en réponse aux changements dans les coûts de l'input selon la structure du marché dans lequel elles opèrent.

    Ils ont formulé des modèles simples pour les marchés oligopolistiques, concurrentiels et monopolistiques et ils ont développé un test pour discriminer entre ces modèles.

    Ces tests sont basés dur la propriété de la forme réduite de l'équation revenu de la banque et par conséquent une mesure statistique du comportement concurrentiel des banques H apparue.

    Panzar et Rosse (1987) prouvent que sous hypothèse de l'existence d'un monopole, une augmentation des prix de l'input entraîne l'augmentation des coûts marginaux, la réduction l'équilibre de la production et par conséquent la diminution de revenu, d'où H sera négatif ou égal à zéro.

    Dans un monopole, la demande de l'élasticité prix est curviligne, ( e(>1), la fonction utilisée est Cobb Douglass , Panzar et Rosse préconisent que H=e-1 :

    Si la banque opère dans un marché caractérisé par un monopole, la statistique H est inférieur ou égal à zéro. H<=0.

    Ce ci est dû à l'intuition économique préconisant que le revenu d'un monopolisateur répondra négativement à un changement dans les coûts d'entrée au marché. En d'autres termes une augmentation de 1% dans les coûts d'entrée induit une augmentation de 1% dans les coûts marginaux, ce qui réduit l'équilibre de la production et du revenu.

    Alors que si le marché est caractérisé par une concurrence pure et parfaite, la statistique H est égale à l'unité .H=1.

    Une augmentation dans les coûts d'entrée induira une augmentation proportionnelle dans les coûts marginaux sans affecter l'équilibre de la production de la firme bancaire.

    Panzar et Rosse ont distingué aussi le cas ou H est comprise entre zéro et un, par conséquent, l'augmentation des coûts d'entrée induit une augmentation moins proportionnelle des revenus. Le marché est en concurrence monopolistique.

    Le tableau suivant résume les différentes valeurs de la statistique H ainsi que leur interprétation :

    Valeur de H

    Structure de marché

    H 0

    L'existence d'un monopole de marché.

    0 < H < 1

    Concurrence monopolistique

    H = 1

    Concurrence pure et parfaite.

    Sans doute, le choix de cette première technique dans l'estimation du degré de concurrence observé sur les marchés bancaires est-il accompagné de sérieuses hypothèses théoriques et empiriques? Une première hypothèse nécessaire est d'adopter l'approche d'intermédiation dans la description de la production bancaire; cela suppose que toute firme bancaire utilise différents inputs (non seulement le travail et le capital mais aussi les ressources financières.)

    D'autre part, la croissance importante des revenus qui ne sont pas des intérêts, oblige à estimer une fonction de revenu total au-delà du calcul de l'expression traditionnelle (où la variable dépendante représente les seuls revenus financiers), dérivée de l'approche de production bancaire.

    Étant donné ces deux hypothèses, on peut prendre comme référence le travail de De Bandt et Davis (2000)14(*), où la fonction de revenu estimée prend la forme suivante :

    RT correspond aux revenus totaux (intérêts et non intérêts),

    le vecteur W est composé des prix des différents facteurs de production (le travail, les ressources financières totales et d'autres inputs comme le capital physique),

    Le vecteur Y représente les variables mesurant la capacité opérationnelle des banques (comme les fonds propres sur l'actif total)

    Le vecteur correspond à des variables exogènes qui isolent et prennent en compte la spécificité de chaque banque considérée.

    Les indices t (t = 1,, T) : nombre d'années

    i (i= 1,..., N) : nombre de firmes bancaires prises en compte.

    L'estimation de l'expression précédente nous offrant le degré de concurrence d'un secteur bancaire donné en considérant la somme des estimateurs associés aux prix des facteurs de production, .

    */ Description des données et définition des variables :

    Les données utilisées proviennent essentiellement des statistiques annuelles de l'association professionnelle des banques de Tunisie (APBT).

    La période couvertes par notre étude s'étend de 1990 jusqu'à 2004 , soit quinze ans. Elle se rapporte à onze banques commerciales tunisiennes opérationnelles tout au long de cette période pour avoir une homogénéité des données, à savoir :

    1- BNA : Banque Nationale Agricole

    2- STB : Société Tunisienne de Banque

    3- BIAT : Banque Internationale Arabe de Tunisie

    4- UIB : Union Internationale des Banques

    5- BS : Banque de Sud

    6- BT : Banque de Tunisie

    7- UBCI : Union Bancaire pour le Commerce de l'Industrie

    8- AB : Amen Bank

    9- ATB : Arab Tunisian Bank.

    10- BH

    11- BFT

    Régression de panel.

    Logiciel : stata 9

    */ Définition des variables :

    Pour estimer la fonction de revenu, Gelos et Roldos (2002)15(*) ont considéré pour chaque banque les inputs, (Wi) le travail, le capital et les intérêts dépensés. Les Yi sont des variables de contrôle au niveau individuel des banques, spécifiquement sont les dépôts, les créances et le Total actifs

    Molyneux (1994), Bikker et groenveld (1998), Claesseens et Laeven (2003)ont utilisé le revenu total comme variable dépendante qui est le rapport entre ce revenu et total Actif où le revenu total englobe le revenu brut d'intérêt , revenu d'honoraire, revenus de commission .

    Pour mesurer la concurrence du système bancaire tunisien, on va suivre les mêmes définitions des variables sus citées.

    Les variables sont résumées dans le tableau suivant :

    Nom de la variable

    Notation

    Définition

    Le prix de travail

    WL

    charge personnel

    Total Actif

    Le prix de frais financiers

    WF

    Dépenses d'intérêt

    Total dépôt

    Le prix des autres dépenses

    WC

    provisions+immobilisations

    total actif

    Risque 1

    Y1

    Total Crédit

    Total actifs

    Risque 2

    Y2

    Total dépôts

    Total Actif

    Total actif

    TA

    Total actif

    Revenu total

    RT

    Intérêts + commissions

    Total actif

    Les variables sont exprimées en log normales

    Parmi les hypothèses du modèle de Panzar et Rosse (1987) est que le secteur bancaire doit être en équilibre à long terme. Il est nécessaire d'exécuter cet équilibre pour bien discuter le H test. Le E test d'équilibre est définit par :

    avec ROA return on assets =Rentabilité économique, c'est le bénéfice net/total bilan

    L'une des hypothèses de Panzar et Rosse c `est l'équilibre

    Tableau 1 : Estimation des paramètres d'équilibre

    Paramètre

    Coefficient

    Ecart type

    t-student

    Probabilité

    WF

    -0.0007051

    0.0054402

    -0.13

    0.000

    WL

    0.0423336

    0.0066003

    6.41

    0.000

    CC

    -0.0076778

    0.0020032

    -3.83

    0.000

    Y1

    -0.026355

    0.0054675

    -4.82

    0.000

    Y2

    -0.0093137

    0.0020035

    -4.65

    0.000

     

    0.1359842

    0.0328642

    4.14

    0.000

    Log de la fonction de vraisemblance = 396.6222 Prob > chi2 = 0.0000

    De ce tableau, il ressort un indice d'équilibre E =0.0339507, différent de 0, le système bancaire tunisien n'est donc pas en équilibre à long terme.

    L'estimation du modèle Panzar et Rosse (1987) donne les résultat suivants :

    Tableau 2 : Les paramètres estimés de ce modèle apparaissent dans le tableau suivant :

    Paramètre

    Coefficient

    Ecart type

    Probabilité

    WF

    0.1978031

    0.0441563

    0.000

    WL

    0.0305379

    0.0536779

    0.569

    WC

    0.0033671

    0.018474

    0.855

    y1

    0.3730106

    0.0442717

    0.000

    y2

    0.0705733

    0.0169323

    0.000

    Ta

    -2.83e-08

    1.68e-08

    0.092

    0

    -1.855719

    0.271473

    0.000

    De ce tableau on obtient un indice comportemental H= 0.2317081.

    Afin de déterminer la méthode appropriée à l'estimation des paramètres, nous avons fait le test de Haussman pour avoir une idée sur le comportement aléatoire des variables et l'étude de la structure des variances et covariances des erreurs. Ce test permet de rejeter H0, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'égalité entre les coefficients estimés par effets fixes et ceux estimés par effets aléatoires, on doit ainsi utiliser la méthode d'estimation à effets aléatoires. Cette méthode consiste en l'estimation par les Moindres Carrés Généralisés (MCG) qui a la propriété de minimiser la variance-covariance des erreurs.

    D'après le tableau ci-dessus, on constate que le coefficient F est significativement différent de zéro, le facteur financier agit positivement sur le revenu total de la banque, alors que le coefficient de la taille est significatif au seuil 10% et agit négativement sur le revenu.

    Par référence aux modèles Panzar et Ross (H=0.231781) H (0,1), les banques commerciales tunisiennes ont un comportement monopolistique, par voie de conséquence toute augmentation des coûts d'entrée induit une augmentation moins proportionnelle des revenus.

    Dans une telle structure de marché, chaque firme vise à différencier ses propres produits des produits des concurrents, et ce, afin, de rendre son produit unique pour échapper à l'homogénéité et obtenir ainsi, une demande distincte de celle qui s'adresse aux produits concurrents.

    Par ailleurs, plusieurs analyses économiques et recherches empiriques s'accordent sur le fait qu'une économie de type libéral et concurrentiel est favorable à l'emploi efficient des facteurs de production, à la diminution des coûts, à la diversification des risques, à la croissance du produit national et à l'éclosion de la créativité. Une telle performance se contraste avec celle d'économie dirigiste, cartellisée ou compartimentée. Un marché dominé par des cartels ou des monopoles freine la progression de la productivité et la croissance du produit national. En outre, les cartels ou monopoles nuisent à la mise en oeuvre de politiques macro-économiques.

    Conclusion

    La Tunisie compte un nombre important de banques pour un marché de taille relativement modeste et la concurrence a conduit à un important rétrécissement des marges bancaires. Le potentiel de développement du marché tunisien reste toutefois relativement important dans la banque de détail.

    Au total, les banques commerciales tunisiennes ont observé un comportement de concurrence monopolistique au cours de la période 1990 jusqu'à 2004. Cette période est caractérisée par le début de la libéralisation et de la restructuration du système bancaire tunisien engagées depuis 1987. Théoriquement, on s'attendait à ce que la concurrence régisse ce marché à partir de cette date, en recourant aux instruments traditionnels de la concurrence bancaire, différenciation des structures des taux d'intérêt débiteurs ou créditeurs. Or, et de facto, cette structure concurrentielle fait toujours défaut, l'Etat n'a libéré que partiellement le système, et de plus l'opération de fusion acquisition de banque de dépôt avec les deux banques de développement, n'a fait que renforcer la concentration /centralisation de l'activité bancaire classique.

    Une telle structure monopolistique tient lieu, selon plusieurs économistes, de principe explicatif de la non efficience de la banque. Elle induit en effet dans cette perspective diverses distorsions des prix et ne favorisent pas la compétitivité, principal vecteur de ladite efficience.

    L'efficience du secteur bancaire CHAPITRE II : L'efficience du secteur bancaire

    Introduction

    Au cours des années 90, les systèmes bancaires des grands pays industrialisés ont été marqués par des restructurations majeures qui se sont traduites par des opérations de concentrations. En parallèle, le secteur bancaire tunisien a connu une période d'accroissement de la concurrence à l'issue des mouvements de déréglementation et de libéralisation financière16(*).

    Soumis davantage aux exigences des processus de globalisation et opérant dans un environnement incertain, les banques sont acculées à améliorer leur efficience et à hausser leur performance afin de préserver leur pérennité. L'efficience de l'intermédiation est cependant un élément déterminant de la réussite des mouvements de libéralisations financières. En ce sens, Lesueur et Plane (1997)17(*) ont noté que « dans un contexte où la libéralisation des économies a élargi le champ et les manifestations de la concurrence, les firmes bancaires sont de plus en plus soumises à une exigence d'amélioration de leur comportement productif ».

    En effet, bien que la correction des distorsions des niveaux des taux d'intérêts soit supposée réduire les problèmes d'inefficience de l'allocation des fonds prêtables, Plane (1997)17(*) a souligné que « dans un monde où une part significative des activités est intermédiée par des organisations, un bon fonctionnement de l'économie implique de relayer les marchés par des organisations efficaces, capables de susciter l'innovation et, bien sûr, de mobiliser les quantités minimales de facteurs pour la réalisation d'une quantité donnée de production ». Par ailleurs, les banques sont les principales institutions du processus de financement de l'économie tunisienne et demeure toujours son principal rouage. De telles caractéristiques nous recommandons de mesurer l'efficience du système bancaire tunisien, précisément les banques de dépôts.

    Dans un premier volet, nous allons donner un différentiel d'efficience du système bancaire.

    Dans un second volet, notre recherche portera sur les approches de mesures de l'efficience opérationnelle

    Section I : L'efficience bancaire : concepts et déterminants

    Introduction

    Un effort important a été fourni pour analyser l'efficience des institutions financières et particulièrement les banques commerciales.

    La concentration fut portée sur l'estimation d'une frontière efficiente, pour la suite mesurer la distance entre les banques se situant sur cette frontière et celle qui ne l'était pas. Le résultat dégagé a montré qu'il y a des larges inefficiences. La raison de cette inefficience substantielle donne lieu à des débats qui ont encore besoin d'être empiriquement prouvés.

    Nous allons nous intéresser aux différents concepts de l'efficience bancaire, et les techniques d'estimation.

    I-les concepts de l'efficience

    I-1- Définitions

    L'explication de la présence des profits excessifs découle en premier lieu de la notion de l'efficience. En effet les firmes efficientes vont être capables de gagner des parts de marché élevés et augmenter ainsi la concentration. Le concept d'efficience par suite devient crucial.

    Dans le but d'étudier ce concept plusieurs mesures ont été introduites débutant par une simple analyse des ratios prudentiels en allant vers des analyses appropriées d'efficience de coût (échelle, envergure et efficience X), de profit et de revenu.

    @ L'efficience coût :

    L'efficience coût mesure à quel coût la banque produit ses outputs, en se référant au coût minimum pratiqué par la meilleure banque opérante sous les mêmes conditions pour produire ces mêmes outputs. Donc, l'efficience X est donc mesurée comme étant une déviation par rapport au coût minimum.

    Berger et Mester (1997)17(*), l'efficience coût est dérivée comme suit à partir d'une fonction coût, ou f dénote une certaine forme fonctionnelle.

    C= f(w, y, z, v, uc, c)

    Avec :

    - C mesure les coûts variables

    - w= vecteur des prix d'inputs variables.

    - y = vecteur des quantité d'outputs variables

    - z = quantité de n'importe quels inputs ou output fixé.

    - uc indique un facteur d'inéfficience qui peut causer une augmentation des coûts au dessus du meilleur niveau de pratique et qui représente l'écart entre la banque étudiée et la frontière d'efficience.

    - indique l'erreur aléatoire qui incorpore l'erreur de mesure et la chance qui peut temporairement entraîner l'augmentation ou la diminution des coûts.

    Cette fonction peut être converti en fonction log simple et supposer que les termes erreur et inefficience sont séparables

    ln C = f(w, y, z, v ) + ln uc + ln c.

    L'efficience de coût d'une banque b est définie comme étant le coût estimé nécessaire pour qu'elle puisse produire des outputs si la banque est aussi efficiente que la meilleure banque opérante dans l'échantillon en faisant face aux même variables exogènes (W, Y, Z, V) divisé par le coûts actuel de la banque b.

    Coût _EFFb = Cmin / Cb

    =

    =

    Le ratio d `efficience de coût peut être cerné comme étant la proportion des coûts ou des ressources qui sont utilisées avec efficience.

    Ainsi le concept d'efficience de coût peut être utilisé pour analyser l'efficience X de coût d'échelle, l'efficience d'envergure.

    @ L'efficience de coût d'échelle :

    L'efficience de coût d'échelle mesure le coût minimum moyen, d'une production mixte, pratiqué par une banque ayant des meilleures pratiques et le compare avec le coût moyen enregistré par une autre banque ayant aussi des meilleures pratiques et produisant les mêmes outputs mixtes.

    Benston (1965) 18(*) trouve que l'intégration des services financiers dans les larges institutions peut créer des gains d `efficience de coût d'échelle en répartissant les coûts fixes sur plus d'unité d'output, , prenant de meilleurs avantages ,de technologie, instaurant de la sécurité dans une large dimension. L'intégration peut alternativement résulter dans des pertes d'efficience coût d'échelle en créant une « diséconomie » organisationnelle dans le management des larges organisations.

    Fondamentalement, le phénomène des économies d'échelle met en relation la taille de la production et les coûts, et il est rattaché à l'analyse des rendements d'échelle ».

    La taille minimale efficiente et les produits mixtes optimaux varient suivant les technologies, le règlement et les goûts des consommateurs. Par conséquent, il devrait y avoir des vastes variations dans la structure des firmes, des industries et des pays à travers le temps si les firmes exploitent pleinement les économies d'échelle et d'envergure.19(*)

    @ L'efficience d'envergure

    Les économies de gamme ou d'envergure se constatent dans la firme multi - productrice qui produit conjointement, de manière plus efficace, plusieurs produits que plusieurs firmes séparées qui en produisaient un seul.

    L'efficience de coût d'envergure mesure la somme des coûts des deux firmes ayant chacune les meilleurs pratiques dans la production d'un panier différent d'output, en le comparant avec le coût d'une seule firme ayant la meilleure pratique dans la production simultanée de ces deux paniers d'outputs.

    En effet, on parle d'économie d'envergure lorsqu'une firme se trouve devant un arbitrage entre une production simultanée de plusieurs outputs et une production séparée dans plusieurs firmes spécialisées.

    @ Efficience revenu :

    L'efficience revenue est analogue à l'efficience de coût qui mesure à quel coût la banque produit ses outputs. A cet effet, elle mesure l'efficacité avec laquelle la banque vend ses outputs. Ainsi le revenu actuel généré par un panier donné est comparé au revenu maximal possible d'un même panier.

    Berger (2000) 20(*) a mesuré l'efficience revenu par l'utilisation la fonction alternative de revenu suivant laquelle les prix des outputs sont libres de varier et reflètent les préférences des consommateurs et la bonne volonté des institutions de payer l'échelle, l'envergure ou la qualité de produit.

    En revanche, la frontière de revenus d'une banque au prix des inputs et des outputs.

    Cette frontière s'exprime ainsi : R= R(Y, W, U, V) ; où :

    - Y désigne le vecteur de quantité d'output;

    - W est le vecteur de prix des inputs;

    - U mesure le coût d'inefficience et V est l'erreur aléatoire.

    Soit, le score d'efficience de revenu de la banque b est

    EFF_revb = R/Rmax

    Ou Rmax désigne le revenu maximum de la banque la mieux opérante et R désigne le revenu de la banque étudiée.

    Le score d'efficience de la banque étudiée est calculé par le rapport au revenu maximum de la banque ayant la meilleure pratique.

    @ L'efficience de profit

    C'est le plus vaste concept de l'efficience comportant l'efficience de coût et de revenu. Il correspond à la maximisation de valeur et rend compte des erreurs sur les output aussi bien les inputs. Il exige la même attention managériale soit accordée à l'augmentation du dollar marginal de revenu comme de diminuer le dollar marginal de coût toute en évitant les impressions trompeuses qui pourront se produire en se concentrant sur les coûts ou les revenus seulement.

    La fonction standard de profit de Berger et Mester (1997)21(*) en forme logarithmique est :

    ln ( + ) = f (w, p, z, v) + ln u + ln ; où :

    -  : profit variable de la firme incluant tous les intérêts et les revenus gagnés des outputs variables déduction faite des coûts variables utilisés dans la fonction coût.

    -  : constante additionnelle à chaque profit réalisé par une firme d'où le log simple est pris dans un nombre positif.

    - W : vecteur des prix des inputs.

    - p : vecteur des prix des outputs variables.

    - Z : vecteur des quantités d'outputs fixés.

    - V : ensemble des variables de marché ou variable environnementales qui peuvent affecter l'efficience de la banque.

    - ln : erreur aléatoire qui incorpore l'erreur de mesure et la chance qui temporairement accroître ou diminuer les profits.

    - ln u : inefficience réduisant les profits.

    Le facteur u  incorpore l'inefficience allocative, qui découle de la mauvaise intégration des prix des inputs et l'inefficience technique due à la mauvaise gestion des flux physiques.

    Il est à remarquer que le concept de profit suppose que toutes les institutions financières utilisent la même technologie, or pratiquement est irréalisable puisque les banques étrangères utilisent une technologie plus sophistiquée que les banques domestiques.

    L'efficience de profit est le rapport entre les profits actuels de la banque étudiée et les profits maximums pouvant être dégagés si la banque était aussi efficiente que la meilleure banque de l'échantillon. Donc le score d'efficience de profit de la banque b est le suivant :

    EFF_b = b / max

    L'efficience de profit est une portion du profit maximum dégagé par la banque la mieux opérante sur le marché qui reçoit un score égal l'unité

    A la différence de l'efficience de coût, l'efficience de profit peut être négative puisque les firmes peuvent gaspiller plus de 100% de leurs profits substantiels.

    @ L'efficience X :

    Farrel (1957)22(*) fût le premier à évoquer le notion d'efficience économique et à distinguer les concepts d'efficience technique et d'efficience allocative.

    Berger et Mester (1997)23(*), l'efficience X de coût se réfère à la manière dont les coûts actuels sont fixés par rapport à ceux de la meilleure firme opérante sur le marché.

    Ils ont proposé une forme générale de cette fonction de coût qui peut être comme suit :

    C=c(w, y, z, b, c, c)

    Où :

    c : les coûts variables,

    W : le vecteur des inputs variables

    y : le vecteur des outputs variables

    z : les quantités de quelques inputs ou outputs (net puts) fixés qui peuvent avoirs des effets sur les coûts variables,

    b : un ensemble de variable de marché ou d'environnement qui peuvent affecter la performance.

    c : un facteur d'inefficience qui peut augmenter les coûts au dessus du meilleur niveau pratiqué,

    : l'erreur aléatoire qui incorpore l'erreur de mesure et le hasard qui peuvent temporairement donner les coûts bancaires élevées ou faibles.

    ln C = f(w, y, z, v ) + ln c + ln .

    Avec f est la forme fonctionnelle.

    On peut conclure donc que le terme résiduel (ou terme de l'erreur) est décomposé en deux composantes : la première composante (c) décrit l'efficience de la banque, quant à la deuxième composante () décrit l'erreur de mesure.

    L'efficience - X d'une banque b est définie comme étant le coût nécessaire estimé pour qu'elle produire le vecteur de l'outputs de la banque b comme si était aussi efficiente que la meilleure banque opérante dans l'échantillon (cmin) divisé par le coût actuel la banque b.

    Coût _EFFb = Cmin / Cb

    =

    cmin : le minimum cb à travers toutes les banques de l'échantillon.

    Le ratio de l'X- efficience peut être défini donc comme la proportion des coûts ou des ressources qui sont utilisées efficacement. Par exemple, une banque avec Cost efficience de 0.70 est 70% efficiente ou équivalent, gaspille 30% de ses coûts relativement à la meilleure firme face aux mêmes conditions. Le X- efficience se situe dans l'intervalle [0,1] et il est égal à un pour la meilleure firme trouvée à l'intérieur des données observées.

    L'efficience - X définit par extension le cadre analytique de la frontière d'efficience .Plusieurs travaux ont traité ce concept théoriquement et empiriquement sur les firmes bancaires en général et tunisiennes spécifiquement.

    I-2 Cadre analytique de l'efficience - X 

    @ De l'efficience -X

    Kopp et Diewert (1982)24(*) , Kumbhaker (1988)25(*) ont essayer de décomposer l'efficience totale en efficience technique et allocative.

    Atkinson et Cornwell, (1994)26(*) ont définie l'efficience technique comme étant : « une unité de production est dite le maximum d'extrant ou si, pour une quantité donnée d'extrant , elle utilise les petites quantités possibles d'intrant . La mesure du degrés d'efficience d'une unité de production pour autant consommer plus de ressources, ou diminuer l'utilisation d'un moins un intrant tout en conservant le même niveau de production ».

    Une banque est techniquement efficace si elle produit le maximum de quantités d'outputs possibles avec ses moyens disponibles.

    Les inefficiences techniques correspondent donc aux écarts entre les niveaux effectifs de production et leurs niveaux optimaux ou efficaces.

    L'efficience allocative révèle la capacité à atteindre les objectifs fixés à la banque. Elle dépend largement de la qualité des choix stratégique. L'inefficience allocative résulte en règle générale de décisions prises à partir d'estimations erronées des prix.

    De nombreuses analyses concernent les E.U et certains pays industrialisés cependant, rares sont les études relatives à la productivité des pays en voie de développement.

    Berger et Humphry (1997)27(*) ont développé 130 études seulement sept concernent les pays en développement, aucun de leurs travaux n'a considéré la Tunisie.

    Gilberto Turati (2003)28(*) a estimé le X-efficience du marché bancaire Européen durant la période 1992-1999 tout en adoptant l'approche d'intermédiation. Il a dérivé l'estimation de l'économie d'échelle et l'économie d'envergure.

    Casu. B et Girardone (2005)29(*) ont examiné l'évolution de l'efficience du marché bancaire Européen suite à la libéralisation financière des services dans l'Union Européenne tout en analysant l'impact de la structure bancaire sur l'efficience du système.

    Mora. R.G, Villarreal .E .S et Benitez. M.V(2005)30(*) ont essayé d'expliquer l'augmentation de la profitabilité du système bancaire Mexicain en se basant sur le concept de la frontière stochastique pour spécifier les indicateur de l'efficience.

    En effet, le concept de l'efficience X mesure la distance séparant la banque à la frontière de coût la plus efficiente. Les déviations minimales relatives par rapport à la frontière de coût peuvent résulter des effets aléatoires dépassant le contrôle du management des banques (mauvaise et bonne chance).

    L 'x -efficience (ou encore appelé efficience-coût) donne une mesure des déviations des coûts-ou d'utilisation d'inputs- d'une banque à partir des coûts de la meilleurs banque trouvé dans l'échantillon, tout en produisant le même panier d'output et soumis aux mêmes conditions .

    Le but de plusieurs études a été de s'assurer de l'existence des économies d'échelle ou de production jointe et de déterminer leur rôle dans l'exploitation des différences de performance des banques. Parallèlement à ce mouvement, qu'on peut qualifier de traditionnel, de récentes études se sont penchées plutôt sur la notion de l'X-efficience. Ces études ont démontré que l'X-efficience est un aspetc qui domine les efficiences dues aux économies d'échelle ou de production jointe. Par la suite, la plupart de ces études ont conclu que, si on se contente de considérer l'X-efficience comme un résidu inexpliqué, on aboutit à une explication incomplète du niveau d'efficience d'une banque.

    Selon Frei, Harker et Hunter [1997]2231(*), l'X- efficience englobe toutes les efficiences techniques et allocative des firmes qui ne seraient pas dues à des économies d'échelle ou de production jointe. Plus précisément, l'X- efficience mesure la qualité managériale à aligner l'aspect technologique, humain et tout autre aspect relié aux actifs dans la production d'un certain niveau d'outputs.

    Actuellement, les recherches expliquent les différents niveaux d'efficience opérationnelle des banques par les qualités des gestionnaires à gérer les coûts et les revenus de même que par les économies d'échelle et de production jointe. Ces économies de coûts compteraient pour 5% des coûts alors que la qualité du management (X-efficiences) participerait à hauteur de 20% des coûts. A la différence des économies d'échelle ou de production jointe, les X-efficiences considèrent un panier donné d'outputs alors que pour les deux types d'économies, on tente de déterminer l'échelle qui est à moindre coût de même que la variété de paniers d'outputs et cela, en considérant que la banque est sur la frontière efficiente.

    Habituellement, les X-inefficiences sont principalement de nature technique, ce qui signifie qu'il y a une utilisation exagérée des inputs. L'autre type de X-inefficience résulte d'une mauvaise allocation des inputs.

    Pour Berger et Humphrey [1997]2332(*), une meilleure compréhension des composantes de l'efficience ainsi que les mesures de cette dernière permettent de :

    - informer les gouvernements et organismes réglementaires sur les effets de la déréglementation, les fusions et la structure de marché sur l'efficience des banques.

    - décrire l'efficience pour l'industrie et d'établir un classement des banques.

    - améliorer la gestion en identifiant les meilleures pratiques managériales.

    @ efficience -X des banques tunisiennes

    Le travail de Chaffai (1997)33(*) est le premier à avoir analysé l'efficience des banques commerciales tunisiennes. Dans son papier, il a évalué l'expérience de la déréglementation du système bancaire tunisien et a conclu que l'efficience totale des banques s'est accrue suite au processus libéral initié en 1986. il a néanmoins souligné que le taux du progrès technique est plus élevé que celui de la croissance de la productivité révélant ainsi que les banques tunisiennes sont en moyenne efficiente après le programme de libéralisation financière.

    Une autre étude due à Chaffai et Dietsch (1998)34(*) s'est assignée l'analyse de l'évolution de l'efficience dans le temps. Ils ont montré qu'en Tunisie, les banques commerciales sont plus efficientes que les banques de développement. Ils ont toutefois conclu qu'en l'absence d'un contexte concurrentiel, il n'y a pas de tendance nette de l'évolution de l'efficience sur la période 1989-95. En ce sens, en dépit des réformes financières entreprises, les banques sont peu incitées à hausser leur efficience technique.

    Cook, Hababou et Roberts (2000) 35(*)quant à eux, pour une période plus récente (1992-98) trouvent les mêmes résultats quant à la tendance erratique de l'efficience à partir de la méthode DEA.

    Plus récemment, trois études ont estimé l'efficience des banques commerciales tunisiennes dans le temps : Tazarki (2002)36(*), Hamrouni (2001)37(*) et Karray (2002)38(*). Les premiers ont appliqué un modèle DFA (Distribution Free Approach) sur un échantillon de 12 banques commerciales durant la période 1989-1998, en vue de déterminer l'X-efficience, les économies d'échelle et d'envergure. Pour ce faire, ils ont spécifié une fonction de coût translog proposée par Goldberg et Rai (1996)39(*) et Allen et Rai (1996)40(*).

    Les résultats de la mesure de l'X-efficience obtenus par la méthode DFA suggèrent que seulement 5 banques commerciales tunisiennes sont aux meilleures pratiques de l'efficience dont la BFT, la BNA, la BS, la BT et l'UBCI dans la mesure où leur résiduel moyen est négatif pour la même période.

    Les autres banques de l'échantillon se sont révélées, en revanche, aux mauvaises pratiques de l'efficience puisque leur résiduel moyen souligne que leurs coûts observés excèdent leurs coûts prévisionnels. La mesure de l'X-inefficience des banques tunisiennes fluctue dans l'intervalle [7%, 27%]. La BNA se présente, ainsi comme la banque la plus efficace parmi les banques retenues.

    Quant à la mesure des économies d'échelle, les résultats montrent que 75% des banques de l'échantillon bénéficient des rendements d'échelle constants excepté les grandes banques (STB, BNA et BIAT) connaissant des rendements d'échelle décroissants. S'agissant des économies de gamme entre outputs, une telle mesure semble peu significative.

    L'étude de l'efficience des banques commerciales tunisiennes, durant la période 1986-1989, basée sur l'efficience opérationnelle totale (productivité du personnel et l'efficience relative), a souligné une certaine tendance à la baisse de l'efficience des banques durant la même période.

    Compte tenu des mutations qui ont caractérisé le paysage bancaire tunisien, Homrani (2002)41(*) a procédé par une évaluation de l'efficience suite à la seule opération de fusion entre deux banques publiques. Ils ont conclu que la fusion entre la banque acquéreuse (BNT) plus efficiente que la banque cible (BNDA) a permis de générer des gains d'efficience ascendants.

    De même il a adopté la méthodologie d'Avkiran (1999)41(*) dont le travail repose sur un test de l'efficience des banques commerciales et un examen du rôle de la fusion bancaire dans la réalisation de gain de l'efficience. Pour estimer l'efficience bancaire, elle a retenu l'approche non-paramétrique à savoir la méthode DEA. Toutefois pour tester la sensibilité des résultats par rapport aux différentes variables retenues, elle a construit deux modèles DEA à inputs-outputs différents. Les résultats ont révélé une différence au niveau des tendances des scores entre les deux modèles.

    Dans la même lignée méthodologique, Karray (2001)41(*) a tenté d'évaluer la performance des banques tunisiennes en terme d'efficience productive pour deux périodes alternatives pré et post déréglementation. Elle a toutefois conclu qu'en moyenne, l'efficience productive des banques tunisiennes s'est améliorée après la déréglementation. Une telle amélioration est plus nette pour les petites banques en ce qui concerne leur efficience d'échelle. Contrairement aux résultats trouvés dans une grande partie de la littérature, l'augmentation des scores d'efficience productive des banques tunisiennes est plutôt imputée à l'efficience d'échelle et non pas à l'efficience technique. En ce sens, l'auteur a conclu que la déréglementation semble jouer un rôle dans l'initiation des banques commerciales tunisiennes à procéder aux ajustements vers l'échelle optimale notamment pour les petites banques, grâce à leur flexibilité et leur capacité d'adaptation aux nouvelles exigences du marché déréglementé.

    La revue de la littérature empirique montre que les résultats issus de l'examen de l'efficience bancaire diffèrent selon les pays, les types des banques et les méthodes d'estimation utilisées. Il semble, en effet, que la prise en compte de la spécification des banques guide le choix d'une modélisation du processus de production de la banque.

    II- Les déterminants de l'efficience

    Etant donné la globalisation accrue et l'ouverture des frontières financière, les banques essaient toujours de diversifier leurs revenus, en gardant l'intensité capitale aussi bas que prudemment possible. De même, les chemins vers l'accomplissement d'une diversification optimale nourrit généralement les fusions et les acquisitions.

    En présence de ce climat deux groupes de facteurs semblent influencer l'efficience bancaire.

    II-1 les structures de régulations et d'organisations41(*) :

    Les facteurs régulateurs et institutionnels peuvent aussi affecter l'efficience. En effet, en se référant aux observations de Berger, Hunter et Timme 42(*):  « il paraît possible que la régulation affecte l'efficience en influençant les structures organisationnelles des institutions financières. Par exemple ; les états et les agences fédérales règlent l'habilité des institutions de dépôts à opérer à travers les différentes branches et s'engager dans des activités non bancaires. »

    Quelques études supposent que la structure régulatrices varie considérablement à travers l'échantillon en question. Les travaux de Ferrier et Lovell ( 1990)43(*) ont analysé un échantillon con,tenant différents types de dépôts de différentes institutions, incluant les banques commerciales, de dépôt et les unions de crédits.

    D'autre chercheurs ont essayé de mettre l'accent sur les différences de règlement au sein d'un même type institutionnelle, comme Fecher et Pestieau (1993) qui ont examiné la variation de l'efficience technique dans les 5 pays de l'OCDE.

    A ce facteur on ajoute l'impact de la pratique du management des risques .En effet, en présence d'une asymétrie d'information , une bonne identification du risque peut permettre aux banques de déterminer une protection effective face aux pertes non anticipées.

    En estimant des bonnes relations entre investisseurs, des coûts de capitaux non élevés et un accès facile aux marchés de capitaux, ces facteurs peuvent refléter une haute efficience opérationnelle.

    II-2 : la taille et la technologie

    Ce facteur a un effet incontournable. Ferrier et Lovell (1990) 44(*) qui ont réalisé une étude portant sur un échantillon de 575 banques commerciales américaines ont trouvé que 88% de ces banques sont exposées à un rendement d'échelle croissant.

    Ils ont également établi que les économies d'échelle ne confèrent aux grandes banques qu'un petit avantages de coût. Aussi, ils ont trouvé que l'inefficience allocative résulte essentiellement de l'utilisation excessive de la main d'oeuvre et la mauvaise utilisation du capital.

    C'était en quelque sorte un peu surprenant que les banques les plus efficientes de l'échantillon appartiennent à la classe des banques de petites tailles. Ce qui est expliqué par la bonne application de la technologie, laquelle a permis aux petites banques de vaincre les inconvénients de coûts de capitaux ainsi de distribuer leurs productions plus efficacement .

    Par ailleurs, quelques études ont examiné un autre facteur qui le trouvent important dans son impact sur l'efficience c'est le problème d'agence .

    Pi et Timme (1993) 45(*)ont met en relief une hypothèse qui tourne autour de l'impact de disjonction entre les propriétaires et les dirigeants des banques commerciales Américaines. Ils ont trouvé que les banques ou le président de la comité et le président Directeur géneral constituent la même personne sonr généralement les moins efficientes. C'est seulement à travers le mécanismes de dispersion de la concentration de propriété que cet effet sera atténué.

    D'autres chercheurs ont dégagé que la structure de droits de propriété va déterminer le profil d'organisation qui à son tour influencera l'efficience à plusieurs niveaux. En effet, la structure de propriété influe l'aptitude à la prise de risque, à l'innovation et la capacité de l'établissement à générer ou mobiliser les ressources, ainsi que l'incitation du manager à la réduction des coûts.

    Section II : Les modèles de mesure de l'efficience

    Introduction

    Les méthodes utilisées pour la détermination de l'efficience des institutions financières et des banques peuvent être classées en deux groupes : les méthodes paramétriques et les méthodes non paramétriques.

    Berger ,A,N et Humphrey ,D.B (1997)46(*) ont distingue deux méthodes empirique pour mesurer l'efficience : la premières est appelée paramétrique induite par Aingner et Al(1977) et la seconde est non paramétrique induite par Charnes er Al (1978).

    Ces deux méthodes diffèrent principalement au niveau des hypothèses imposées aux données.

    Premièrement, il existe une différence en terme de modélisation, soit la forme fonctionnelle des meilleures pratiques. Deuxièmement, elles sont différenciées en terme de prise en compte ou non d'erreurs aléatoires.

    La plupart des modèles paramétriques appliqués aux institutions financières se sont concentrés sur l'efficience dans les coûts alors que les modèles non - paramétriques se sont concentrés sur la relation entre les inputs et les outputs.

    A cet effet, l'approche paramétrique est basée sur l'existence d'une forme fonctionnelle de la fonction de production (Cobb Douglass, Translog, etc) qui sera estimée économétriquement à partir des données de l'échantillon.

    Par contre l'approche non paramétrique construit la frontière de production en utilisant la programmation linéaire , par conséquent, toutes les observations se trouvent sur celles ci sans tenir compte de la forme fonctionnelle de la fonction de production.

    II- 1- Les méthodes de mesures de l'approche non paramétrique.

    Nous allons exposer deux approches qui sont la DEA, qui est la plus utilisée et la FDH.

    @ Data Envelopment Analysis (DEA)

    La première méthode de ce groupe est une technique de programmation linéaire appelée Data Envelopment Analysis (DEA) . Pour cette méthode, la frontière efficiente ou encore les observations de la meilleure pratiques sont celle pour lesquelles aucune autre unité de décision ou combinaison linéaire d'unité a plus pour chaque output( pour un niveau donné d'input), ou a moins pour chaque input (pour un niveau donnée d'output).Il s'agit d'une de programmation linéaire introduite pour la première fois dans l'étude de l'efficience décrite dans le travail de Charnes et Al (1978) qui se sont basé sur le travail de Farrel (1957) 47(*). Banker et Al(1984)48(*) montrent que la mesure de l'efficience décrite dans le travail de Charnes et al (1978) peut être divisé en deux composantes : l'efficience technique et l'efficience d'échelle.

    La méthode DEA a connu ces dernières années un grand succès à travers son utilisation, surtout après le développement et les modifications effetcuées au niveau de cette technique par Seiford et Thrall(1990) 49(*), Miller et Noulas (1996)50(*) , et plus récemment par Semnick (2001) 51(*) .

    La technique DEA est une méthode programmation linéaire qui borne les observations par des plans de manière à déterminer une frontière. Les banques se trouvant sur cette frontière sont dites efficientes, alors que celles se trouvant à l'intérieur de cette frontière sont dites inefficiente.

    Une banque est efficiente ne signifie pas qu'elle produit nécessairement un niveau maximum d'outputs à partir d'un niveau donné d'inputs mais elle présente la meilleure pratique de production d'outputs et constitue une référence pour les autres.

    Cette méthode présente quatre avantages :

    ð Elle est particulièrement convenable avec un échantillon de petite taille.

    ð Elle n'impose pas de spécification de coûts à priori.

    ð Elle permet la gestion simultanée d'inputs et outputs et ceci grâce à sa capacité de maximiser la relation entre eux.

    ð Elle capable de distinguer entre l'inefficience technique et l'inefficience d'échelle et d'envergure.

    Le modèle (DEA) développé par Charnes et al [1978] et présenté sous la forme d'un programme de maximisation de ratios s'écrit comme suit :

    sous les contraintes :

    <=1 pour toute DMU K=1,...,n

    , >=

    Spécifiquement, ce problème d'optimisation calcule pour chaque DMU52(*), son ratio : outputs pondérés /inputs pondérés.

    - , , représentent respectivement le score d'efficience de la DMU 0,le vecteur d'output de la DMU k et le vecteur des inputs de la DMU k.

    - , V représentent respectivement les pondérations relatives a Qk , Xk .

    -n est le nombre de DMUs

    est un nombre infinitésimal très petit.

    Le modèle développé ci dessus est équivalent au programme linéaire suivant :

    Max 0 =T .Q0

    Sous contraintes

    VtX0 =1

    T Qk - VT Xk <= 0 pour toute DMU (k = 1,...,n)

    T VT >=

    Ce modèle suppose la constance des rendements d'échelle.

    Il existe d'autres modèles qui ont été développés sous l'hypothèse de la variabilité des rendements d'échelle tel que le modèle de Banker et al (1984)53(*)

    @ La Free Disposal Hull ( FDH)

    La FDH est un cas particulier de la DEA et elle tend à produire des estimations moyennes d'efficience plus élevées que celle de la DEA.

    Ces deux méthodes ne permettent pas à l'efficience de varier dans le temps . Une des principales hypothèses est l'absence d'erreurs aléatoires. On peut identifier trois implications à cette hypothèse :

    ð On assume qu'il n'y a pas d'erreur de mesure dans la construction de la frontière.

    ð Il n'existe pas de hasard ou de chance qui permettrait à une unité d'avoir une meilleure mesure de performance pour une année spécifique.

    ð Il y a absence d'inexactitudes liées à l'utilisation de données comptables qui entraînent une déviation d'inputs et d'outputs économiques.

    Par conséquent, la présence d'erreurs pour une seule unité de la frontière peut biaiser la mesure d'efficience pour toutes les unités qui sont comparées à cette unité ou encore les combinaisons linéaires qui incluent cette unité.

    II-2- les méthodes de mesures de l'approche paramétrique.

    Sous cette méthode, on démontre les approches permettant le calcul des frontières paramétriques dont la principale différence avec les méthodes non paramétriques réside dans les hypothèses concernant les résidus.

    Cette approche est caractérisée par la spécification d'une forme fonctionnelle aux coûts, aux profits ou à la relation entre les inputs, les outputs et les facteurs environnementaux. (Il s'agit habituellement d'une fonction translogarithmique ou Cobb Douglass).

    @ Les spécifications de la fonction de production

    forsund, F.R . Lovell, C.A.D et Schmit, P., (1980)54(*) ont définit la fonction de production comme étant « une fonction qui permet de donner le maximum d'output possible qui peut produit à partir des quantités données d'input . De la même façon, une fonction coût donne le niveau minimum de coût pour lequel il est possible de produire quelque niveau d'output étant donné les prix d'inputs 55(*)»

    *) les spécifications de fonction coûts :

    Dans le cas où nous souhaitons spécifier une frontière de coûts stochastique, on altère tout simplement la spécification du terme d'erreur de (Vit - Uit) à (Vit + Uit). Cette substitution transformera la fonction de production en une fonction de coûts définie sous la forme suivante :

    Cit = Xit + (Vit + Uit)

    Cit est le logarithme du coût de production de la firme i à la période t.

    Xit est le vecteur des prix des inputs et de la quantité d'outputs (exprimés en log) de la

    firme i à la période t.

    est le vecteur des paramètres à estimer

    Ui et Vi sont définis comme pour le cas d'une fonction de production.

    Dans la fonction de coûts, le terme Ui est défini comme étant le degré d'inefficience qui situe la firme en dessus de la frontière efficiente :

    -Si on suppose que la firme est allocativement efficiente, alors dans ce cas le terme Ui correspond à l'infefficience technique de la firme i.

    -Si on suppose que la firme est non allocativement efficiente, dans ce cas la nature du terme Ui devient imprécise et englobe à la fois les inefficiences techniques et allocative.

    En s'inspirant des travaux de Allen et Rai [1996]55(*) et Berger et Mester [1997]56(*), nous avons adopté l'approche par intermédiation et supposé que l'output agrégé Qi est une mesure de l'activité bancaire (comme le cas de la méthode DEA).

    Nous allons exposer trois techniques de la frontière paramétriques : DFA, TFA, SFA.

    @ Distribution Free Approach (DFA)

    Sickles et Schmidt (1984)56(*) et Berger et Humphrey (1997)56(*) ont trouvé que la DFA ne pose aucune hypothèse restrictive sur la distribution des paramètres d'inéfficience ou d'erreur aléatoire. Elle utilise seulement des données de panel et elle permet aux coefficients à estimer à varier au cours du temps.

    La méthode DFA suppose qu'il existe un noyau d'efficacité ou une efficacité moyenne pour chaque firme dans le temps. Ce noyau d'inefficacité est distingué de l'erreur aléatoire (et quelques fluctuations temporaires dans l'efficacité ) en supposant qu'il est persistent dans le temps, alors que les erreurs aléatoires tendent à s'annuler dans la période étudiée.

    Cette approche utilise des séries temporelles (t = 1,2,.., T) et un panel de données d'un échantillon représentatif (i = 1,2,.., N) où chaque banque i est représentée dans chaque année t. La fonction de coût en logarithme naturel est données par :

    Log Cit = log f (yit, wit) + log ìit + log õit,

    - Où : C correspond au coût total,

    - Yi : les quantités d'outputs produites,

    - Pi : les prix d'inputs utilisés dans la production.

    - I incorpore l'erreur statistique ui, qui suit une distribution normale symétrique ( 0 , ² ) et la mesure de l'inefficience vi, qui suit une distribution semi normale asymétrique représentant ainsi l'écart entre la banque i et la frontière d'efficience. Ce terme tient compte de l'inéfficience technique et allocative56(*) .

    La logique est que l'inefficience doit suivre une distribution tronquée puisqu'elle ne peut pas être négative.

    Les termes d'erreur et devront être estimés pour pouvoir estimer le niveau de l'inefficience de la banque.

    Tous les éléments peuvent varier dans le temps, avec l'exception seulement de ìt (représentant le terme d'efficacité) qui reste constant pour chaque banque par hypothèse. En estimation, les termes log ì et log õ sont traités comme un terme d'erreur composé, càd,

    log it= log ìit +log õit.

    Une fois le modèle est estimé, on fait la moyenne de ces résiduels à travers les T années pour chaque banque i. Cette moyenne (Ó t log i,t/T) est une estimation du terme d'efficacité log ìit, puisqu'on suppose que les terme aléatoires log õit vont s'annuler dans le temps ( quelques troncatures sont souvent utilisées pour vérifier cette hypothèse).

    La moyenne résiduelle estimée est ainsi transformée en mesure de l'x -efficacité de la banque i sur la période T, elle peut être écrite comme suit :

    INEFFit = exp (min (log ìt) - log ìit ) ,

    Où : min (log ìt ) est la valeur minimale de log ìit de toutes les banques dans la période d'estimation T .

    La logique de ces hypothèses imposées sur les composantes des termes de l'erreur aléatoire compte sur la durée de la période de temps étudiée.

    Si une période courte est choisie (= 3 ans), les erreurs aléatoires peuvent ne pas s'annuler dans le temps, et dans ce cas l'erreur aléatoire peut être attribuée à l'inefficacité.

    Si, par contre, une période longue est choisie (= 10 ans), l'efficacité moyenne devient moins importante due aux changements de la gestion et autres évènements, c'est-à-dire, elle ne peut pas être constante dans la période de temps, ce qui viole l'hypothèse centrale de la méthode DFA.

    Deyong (1997.a) suggère qu'une période de temps de six années de données soit adéquate pour être sûr que l'efficacité estimée contient des faibles quantités d'erreurs aléatoires.

    L'approche DFA est une technique particulièrement attractive puisque ses hypothèses statistiques sont intuitives et elle est facile à appliquer.

    Contrairement à la méthode SFA, la méthode DFA n`impose aucune forte hypothèse concernant les distributions spécifiques des coefficients ou des erreurs aléatoires. En plus qu'elle utilise un panel de données, un autre avantage de la méthode DFA est qu'elle permet aux coefficients de varier dans le temps.

    Cependant, si l'efficacité est fluctuée dans le temps due aux changements techniques, des réformes de réglementation, au cycle du taux d'intérêt ou autre influence, la méthode DFA décrit ainsi la déviation moyenne de chaque firme à partie de la frontière de meilleure pratique plutôt que l'efficacité sur chaque point dans le temps.

    Par contre, cette approche suppose que l'efficience de chaque banque demeure stable au cours du temps puisque l'erreur aléatoire s'annule au cours de chaque période.

    L'inefficience de chaque banque de l'ensembles de l'échantillon est alors définie comme étant la différence entre sa moyenne résiduelle et la moyenne résiduelle d'une autre banque se situant sur la frontière efficiente

    La DFA suppose que l'inefficience peut suivre, à peu prés, n'importe quelle distribution tant que celle la n'est pas négative.

    Toutefois, d'après Berger et Humphrey (1997), si le nouveau d'efficience subit des changements au cours du temps suite aux changements technologiques, réformes régulatrices, cycles des taux d'intérêts ou autres alors la DFA continue à décrire les déviations moyennes de chaque firme par rapport à la frontière efficiente plutôt qu'évaluer l'efficience à n'importe quel instant fixe de la période.

    @ Thick Frontier Approch (TFA)

    Berger et Humphry (1991) 57(*) ont proposé que l'estimation des frontières à partir d'une fonction coût. En effet, la TFA spécifie une forme fonctionnelle pour la frontière et suppose que les déviations des valeurs prédites de la performance dans le quartile d'observation de performance les plus élevées et celui d'observation des performances les plus faibles, représentent l'erreur aléatoire, tandis que les déviations de la performance prévue entre le quartile inférieur et le quartile supérieur représentent l'inefficience.

    Le classement des banques se fait soit par l'enregistrement de la bonne ou mauvaise performance, soit les coûts moyens sont faibles ou élevés.

    Cette approches n'impose pas d'hypothèse restrictives, ni sur le terme d'inefficience, ni sur l'erreur aléatoire, sauf l'hypothèse que l'inefficience diffère entre les quartiles supérieur et inférieur et qu'un erreur aléatoire existe au sein des ces quartiles.

    La TFA ne fournit pas une mesure exacte de l'efficience, elle ne définit que son niveau général, puisqu'elle utilise dans son estimation les quartiles et les groupes de banques et par suite, elle ne permet pas d'estimer l'efficience pour chaque banque.

    @ Stochastic Frontier Approach (SFA)

    C'est la technique la plus utilisée, introduite par Aigner, Lovell et Schmid (1977)58(*) et qui utilise des modèles économétriques, généralement des fonctions de coûts, de profits ou de production, se présentant sous des formes fonctionnelles particulières bien déterminées, pour évaluer les capacités de production d'une banque pour la détermination de la frontière efficiente.

    Soit: Ln C = f(Yi, pi) + I ;

    Où :

    - C correspond au coût total,

    - Yi : les quantités d'outputs produites,

    - Pi : les prix d'inputs utilisés dans la production.

    - I incorpore l'erreur statistique ui, qui suit une distribution normale symétrique ( 0 , ² ) et la mesure de l'inefficience vi, qui suit une distribution semi normale asymétrique représentant ainsi l'écart entre la banque i et la frontière d'efficience. Ce terme tient compte de l'inéfficience technique et allocative59(*) .

    La logique est que l'inefficience doit suivre une distribution tronquée puisqu'elle ne peut pas être négative.

    Les termes d'erreur et devront être estimés pour pouvoir estimer le niveau de l'inefficience de la banque.

    La SFA utilise la méthode de maximum vraisemblance pour estimer la frontière stochastique. Toutefois le log de vraisemblance pour estimer se présente ainsi :

    Où : N : le nombre de firmes

    : La fonction de densité de la loi normale

    = + et tel que [0,1].

    Une fois le modèle est estimé, les mesures de l'inefficacité sont calculées en utilisant les résiduels.

    La moyenne et la méthode des distributions conditionnelles, E (i/I) et M (i/I ), respectivement sont toujours utilisées pour mesurer l'inefficacité de chaque firme dans l'échantillon.

    Cette espérance conditionnelle E (i/I ) donne une estimation de la mesure de l'X- efficacité pour chaque banque i

    L'utilisation de la (SFA) nous permet de dériver les estimations d'efficacité pour chaque banque en utilisant ses propres coûts opératoires et sans supposer que le frontière d'efficience est commune pour toutes les banques.

    Mais c'est une méthode qui basée sur l'hypothèse de la distribution, semi - normale des inefficacités relativement inflexibles, et présume que la plupart des firmes sont groupées prés de l'efficacité totale.

    En pratique, cependant, d'autre distribution sur le terme d'inefficacité (i ) peuvent être appropriées : tel que normal tronqué (Stevenson 1980), Berger et Deyoung (1997) ; gamma (Green 1990); exponentiel (Mester (1996) ..

    Toutefois ces méthodes permettent d'accorder plus de flexibilité à la distribution supposée d'inefficacité, peuvent rendre difficile la séparation de l'inefficacité (i) de l'erreur aléatoire (i) du fait que les distributions normales tronquées et les distributions gamma peuvent être proches de la distribution normale symétrique supposée de l'erreur aléatoire, ce qui peut mener à confondre entre l'inefficacité et l'erreur aléatoire.

    Conclusion

    Un effet important a été fourni pour analyser l'efficience des institutions financières et particulièrement les banques commerciales.

    La réflexion dans ce chapitre est intéressée au différents concepts de l'efficience bancaire, ainsi que ses déterminants et les approches d'estimation de la frontière d'efficience.

    En effet, les cinq types d'approches ont été employés dans l'évaluation de l'efficience des firmes bancaires : l'approche DEA (Data Envelopment Analysis), l'approche FDH ( Free Disposal Hull), l'approche SFA(Stochastic Frontier Approach), l'approche TFA (Tick Frontier Approach) et l'approche DFA (Distribution - Free Approach). Ces méthodes diffèrent principalement dans les hypothèses sur les données en terme de :

    @ la forme fonctionnelle de la frontière de meilleure pratique (une forme fonctionnelle paramétrique plus restrictive contre une forme non-paramétrique moins restrictive),

    @ la prise en compte du calcul de l'erreur aléatoire, ce qui peut donner quelques unités grandes ou petites de production d'outputs, d'inputs, de coûts ou de profits,

    @ et s'il existe une erreur aléatoire, la probabilité de distribution supposée de ces inéfficiences `semi -normale, normale tronquée..)utilisée pour séparer les inéfficiences de l'erreur aléatoire.

    La modélisation de la fonction coûts bancaire soit approche par intermédiation, qui est la plus adoptée, soit approche par production visant à déterminer les concepts de l'efficience et exposer les différentes techniques (paramétriques et non paramétriques) dans le but de détecter les différentes approches de mesure de l'efficience opérationnelle Avec lequel un secteur bancaire peut l'adopter au cours des différentes périodes. Alors la mesure de cette efficience du système bancaire tunisien et spécifiquement les banques commerciales sera l'objet du chapitre suivant.

    De l'efficience de la banque tunisienne

    Chapitre III : De l'efficience de la banque tunisienne

    Introduction

    En Tunisie, la libéralisation des services financiers est perçue par les autorités économiques et monétaires avant tout en tant que choix stratégique dicté par le souci d'intensifier l'investissement et de diversifier l'économie compte tenu des avantages comparatifs du pays.

    Les axes de cette stratégie engagée depuis 1987 et renforcée au milieu des années 90 ont porté sur la libéralisation financière interne du secteur bancaire, son assainissement et le renforcement du cadre de sa gestion prudentielle. Selon le gouverneur de la Banque Centrale, cette libéralisation interpelle les banques tunisiennes à définir son champ d'activité et à repenser sa dimension en vue de satisfaire aux exigences de l'efficience économique de la banque. Elle véhicule l'espoir d'enclencher une dynamique de compétitivité et d'efficacité qui appuiera la réalisation des objectifs de développement tout en renforçant les dispositifs de supervision afin de pallier un probable accroissement de la vulnérabilité des banques aux chocs macroéconomiques.

    Depuis l'avènement de plan d'ajustement structurel (PAS) en 1986, les banques ont adopté une série des réformes monétaires et financières caractérisant une transition progressive d'une économie d'endettement vers une économie de marché et aboutissant à une véritable libéralisation de l'activité bancaire

    Dans ce chapitre on va exposer es principales réformes de la libéralisation bancaire tunisienne puis on va mesurer l'efficience bancaire et analyser l'évolution de cette dernière au cours de la période 1980 jusqu'à 2004.

    Section I : la libéralisation de l'activité bancaire

    Introduction

    Jusqu'à 1986, le secteur financier tunisien a présenté les caractéristiques d'un secteur administré, réglementé et fortement protégé.

    Les distorsions apparues dans l'économie, lors de l'application de ce système, ont rendu nécessaire l'introduction des réformes monétaires et l'adoption d'une nouvelle stratégie financière. Cette dernière consiste à mettre en oeuvre une approche de déréglementation progressive des activités monétaires et financières ainsi que des mesures réhabilitant les mécanismes du marché. De même, la révision de la réglementation bancaire cherche à créer un environnement concurrentiel entre les banques et à innover les techniques de financement et les règles de gestion du système bancaire. Ceci s'est traduit notamment par l'introduction, à partir de 1987, des normes prudentielles. L'objectif ultime de cette réforme est d'agir sur le coût du crédit, d'améliorer la rentabilité et la performance du système bancaire et enfin de prépare les banques à affronter à la concurrence étrangère.

    Ces réformes ont été initiées depuis 1986 avec l'adoption du PAS. De plus , la signature d'un accord d'instauration d'une zone de Libre Echange avec l'union européenne (1995), L'adhésion à l'OMC, et récemment la signature de l'accord de libéralisation des services financiers.

    I-1 : la libéralisation de l'activité bancaire

    @ les caractéristiques de la répression

    Globalement, la situation de la répression financière est définie par :

    - un plafonnement des taux d'intérêts nominaux qui peuvent entraîner des taux réels négatifs avec un effet défavorable sur l'épargne financière et les décisions d'investissement.

    - Un contrôle quantitatifs et une allocation sélective du crédit vers les secteurs de production, les régions ou les activités considérées par le gouvernement comme prioritaires (souvent à des taux d'intérêts préférentiels).

    - Des réserves obligatoires minimums sur les dépôts bancaires qui peuvent varier selon les instruments financiers et les institutions financières.

    - Un contrôle direct par l'Etat d'une partie du système bancaire avec des décisions de prêts guidées par des facteurs politiques plutôt que par des considérations d'efficacité.

    - Une allocation forcée des actifs ou des prêts au secteur public par les banques privées commerciales. Un exemple courant de l'utilisation des ratios de liquidités qui obligent les banques à détenir une proportion donnée de leurs actifs sous la norme de dettes publique.

    - Des faibles taux d'intérêts entraînent la préférence des individus pour la consommation immédiate au lieu de la consommation future. Ceci à pour effet la réduction de l'épargne à un niveau inférieur de celui qui serait optimal du point de vue de l'ensemble de la collectivité.

    - Des faibles taux d'intérêts sur les dépôts bancaires par rapport des taux de marchés financiers informels peuvent réduire l'offre des fonds du système bancaire et favorise la désintermédiation.

    - Les emprunteurs qui peuvent obtenir les fonds dont ils besoin à des bans taux d'intérêts auront tendance à choisir des projets relativement capitalistique au détriment de l'emploi, facteur considéré comme abondant dans les pays en voie de développement.

    - Une mauvaise allocation des fonds prêtables du fait du niveau réduit de l'intermédiation financière et du niveau faible de responsabilité des banques dans le quadrillage des crédits.

    - Une grave inefficience dans l'usage des ressources financière par les entreprises causant un gaspillage de capitaux et un effondrement de l'autofinancement.

    - Fondement théorique de la libéralisation financière :

    Depuis les années 70, les pays en voie de développement souffrent de certains déséquilibres et de certaines difficultés d'ordre économique et sociale dues pour certains économistes à l'intervention massive de l'Etat.

    Cette intervention est apparue dans les économies capitalistes développées à la suite de la grande crise 1929 lors du grand crash boursier. Tout au long de la période ayant précédé cette crise, leur fonctionnement économique était basé sur le principe de l'autorégulation. L'Etat n'exerce aucun contrôle et aucune fonction régulatrice sur l'économie.

    De ce fait, l'état de crise était attribué à l'incapacité du marché d'assurer une autorégulation permettant un équilibre de plein emploi. Ce qui fait le recours à une régulation intentionnelle était jugée nécessaire pour éradiquer la crise et relancer la croissance sur des bases plus saines. Le but de cette régulation est d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande globale d'un coté, et de permettre au marché de conduire à une meilleures allocation des facteurs et une meilleure coordination des activités économiques de l'autre coté.

    Dans ce cadre, selon Keynes, l'Etat est appelé à jouer un rôle central dans le processus de régulation et constitue un stimulant et le moteur de développement et de la croissance économique.

    En revanche, les tenants du libéralisme (les thèses libérales : Mckinnon, Shaw, Fry) ont insisté sur le désengagement total de l'Etat et de l'abondant de toutes formes d'institutionnalisme et de toute structure de réglementation de l'activité économique. Ce passage s'inscrit dans le cadre d'un processus de libéralisation.

    Pour Mckinnon et Shaw, la libéralisation financière a un impact positif sur la croissance économique. Cette thèse repose sur deux arguments :

    - D'une part, le plafonnement des taux d'intérêts, à des niveau artificiellement bas réduit l'épargne, l'offre des fonds prêtables, ceci conduit à un rationnement de l'investissement et un ralentissement de la croissance économique.

    - D'autre part, la répression financière entraîne une mauvaise allocation des crédits.

    En conclusion le processus de libéralisation vise la réhabilitation dans les compartiments économique des vertus ainsi que la rationalité de l'économie de marché.

    @ La libéralisation du secteur bancaire Tunisien.

    La libéralisation progressive des taux d'intérêts, depuis 2 Janvier 1987 s'est opérée par :

    - Une suppression des accords de réescompte (AR) ce qui constitue une source de financement supplémentaire importante pour les banques commerciales.

    - Une suppression du ratio global de financement du développement (RGFD), ce qui oblige les banques à employer 43% de leurs dépôts à l'acquisition de 25% des titres publiques et l'octroi de prêts moyen et long terme au secteur privé à raison de 18% de son placement global.

    - Suppression du ratio des activités prioritaires (RAP) à partir du 26 novembre 199660(*)

    Toutes ces mesures ont aboutit à une déréglementation des taux d'intérêt, aussi bien créditeurs que débiteurs et les commissions. Cependant, ces taux sont toujours indexés par rapport au taux moyen de marché monétaire (TMM) ce qui confère que ce taux à un rôle directeur. L'abaissement des taux de marché monétaire est entrée en vigueur à partir du novembre 1993, de 10.8125% à 7.8125% en 1996 et 6.8750% en 1997 et enfin à 5.8750% en 1999 pour le jour au jour 61(*).

    L'assouplissement de la distinction entre les différentes catégories des banques avec la loi 94-25 du 07-02-1994 où les banques de développement peuvent accorder des crédits à court terme non seulement aux entreprises, dont elles détiennent la majorité du capital mais aussi pour les entreprises qui ont bénéficié de leur intervention.

    Par contre, les banques de dépôts peuvent accorder des crédits à long moyen terme sous certaines normes de la banque centrale.

    Loi 94-25 du 07-02-1994, a aussi prévu une nouvelle catégorie de banque dite : banque d'affaire.

    Les banques off shore peuvent collecter des dépôts des résidents tout en respectant les normes de la banques centrale.

    Une réinstauration des réserves obligatoires, cité dans le circulaire de la BCT; N°90-02 du 02-03-1990, les banques doivent constituer sous forme de dépôts non rémunérés auprès de la banque centrale une réserve sur l'assiette constitué par les dépôts qu'elles collectent en dinars à l'exception des comptes d'épargne projets et des comptes d'épargnes investissement.

    Le montant de la réserve obligatoire est égal à 2% de l'assiette auquel s'ajoute 100% de toute augmentation de cette même assiette.

    Malgré les réformes, le système bancaire reste l'élément dominant du système financier. Il compte 13 banques de dépôts et 8 banques d'investissement en 2000.

    Cela témoigne de l'importance de développement du réseau bancaire, cependant la répartition actuelle des banques en 4 grandes catégories (banques commerciales, de développement, off-shore, d'affaires) traduit une certaine spécialisation et un cloisonnement institutionnel qui n'encourage pas la concurrence interbancaire.

    I-2 Approche évaluative de la performance des banques

    @ Le système bancaire Pré libéralisation

    * Caractéristique d'ordre structurel

    Le paysage bancaire se trouve confronter à une triple régidité. La première est liée à la pluralité de l'agrément et au cloisonnement qui en résulte entre les différentes catégories de banques, accentué par la création des compagnies de leasing et par la création des banques d'affaire.

    La deuxième rigidité tient au dualisme juridique qui gouverne le statut des banques publiques : en plus de la loi bancaire, celles - ci obéissent au régime juridique déragataire et au droit commun applicables à l'ensemble des entreprises publiques.

    Enfin, la troisième rigidité concerne les banques de développement mixtes pour lesquelles toutes stratégie de développement doit requérir l'approbation du partenaire étranger.

    * caractéristique environnementale

    Pendant la période avant la libéralisation le système bancaire tunisien est caractérisé par la faiblesse de la concurrence malgré la présence de douze banques de dépôts et huit banque de développement. Ce -ci est dû d'une part, à la concentration et la spécialisation des banques de dépôts, d'autre part, la fixation des taux débiteurs et créditeurs ainsi que les commissions par les autorités. Et par voie de conséquence, la concurrence ne peut naître qu'au niveau des taux d'intérêt à l'intérieur des marges qui est assez étroite, et surtout au niveau de la qualité de service et les actions de marketing.

    Au niveau de la marge brute d'intermédiation mesurée ici par le ratio PNB/total bilan, les banques commerciales sont caractérisées par une marges stable dans son évolution, sauf à la fin de la période, où il a été observé une baisse de 5.58% comme l'indique le graphique.

    Graphique 1 : Evolution de la MBI : 1980-1986.

    Source de données : statistique financières rapport annuels de l'APBT

    Le graphique montre que la MBI a chuté en 1985 pour enregistrer une reprise patente en 1986. Cette tendance s'explique par divers facteurs d'ordre extra économiques, notamment, ainsi qu'une réorientation de la conduite bancaire en matière d'octroi de crédits.

    Au niveau des taux de rentabilité financière (ROE) mesurés par le rapport bénéfice net /fonds propres nets62(*) , on remarque une tendance à la baisse en passant de 109.75% en 1980 à 89.26 % 1986, (graphique 2). En terme de moyenne, la rentabilité financière a atteint une valeur de 93% au cours de la période 1980-1986 .

    Graphique 2 : Evolution de ROE sur la période 1980-1996

    Source de données : statistique financières rapport annuels de l'APBT

    Le graphique montre que le taux de rentabilité financière alterne l'accroissement et la baisse durant la période 1980-1986, mais que ces variations demeurent très limitées.

    Le graphique 3 met en évidence les fluctuations du taux de rentabilité économique au cours de la période 1980-1986. La tendance de la rentabilité économique, ROA mesurée par la ratio bénéfice net /total bilan a évolué vers la hausse, dénotant ainsi une nette augmentation, puisqu'elle passe de 3.085% en 1980 à 4.4% en 1986.

    Graphique 3 : Evolution de la ROA sur la période 1980-1986

    @ le système bancaire Post libéralisation (1987 - 2004)

    A l'aide des reformes entreprises, depuis 1987, les banques commerciales tunisiennes ont enregistré un taux de rentabilité économique (ROA) croissant, il a passé de 5.08% en 1987 à 6.72% en 2004 (graphique 4), avec un maximum de 11.23% l`année 2000. Cette date correspond en effet à l'opération de fusion acquisition entre la Banque STB et les deux banques de développements : banque nationale de développement touristique et la banque de développement économique de Tunisie (BNDT ET BDE). Cette tendance est portée dans le graphique 4 ci - contre.

    Graphique 4 : Évolution du taux ROA de 1987 à 2004

    Il est à remarquer que la rentabilité économique commence à diminuer à partir de l'année 2001 pour passer de 10.77% en 2001 à 6.72% en 2004. La conséquence desdites opérations furent en effet une adjonction de baisse des bénéfices et une augmentation de l'actif total. De même, l'affaire BATAM a eu des effets défavorables sur les bénéfices de certaines banques privées.

    La rentabilité financière ROE, quant à elle, a connu une évolution instable (Graphique 5). Au cours de la période 1987 à 1994, la tendance de cette évolution était vers la hausse ; en passant de 10.2% à 13.5%. le retournement de la tendance marquera toute la période de 1995 à 2004, où une baisse considérable, de 12% à 7.3%, fut observée.

    Graphique 5 : Evolution de taux ROE de 1987 à 2004

    Au total, les divers indicateurs dont nous avons tenté de retracer l'évolution, témoignent de certains changements aussi dans le sens de l'amélioration que de celui de la détérioration. Pour esquisser une appréciation nette, nous pensons trouver dans le concept et la mesure de l'efficience un indicateur synthétique, plus évolué que les ratios supra-cités.

    Section II- Mesure et évolution de l'efficience du SBT

    Introduction

    Le chois d'un modèle « préféré » pour déterminer la mesure de l'X -efficience bancaire n'a pas été sujet d'accord commun entre les chercheurs vu que le niveau réel de l'efficience bancaire n'est pas connu.

    Toute fois, les caractéristiques propres au système bancaire tunisien peuvent aider à choisir la technique la plus convenable avec les banques commerciales tunisiennes.

    Dans la littérature, deux catégories d'approches ont servi à déterminer le coût d'efficience : les approches paramétriques (SFA, DFA et TFA) et les approches non paramétriques (DEA et FDH) 63(*)

    - Choix du modèle

    On ne peut pas utiliser l'approche (TFA) parce qu'elle estime le coût d'efficience seulement pour des groupes de banques, or la petite taille de l'échantillon tunisien (12 banques commerciales) ne permet pas une telle division, de plus cette technique ne fournit pas une estimation d'efficience pour chaque banque individuelle.

    De même, on ne va pas utiliser les approches mathématiques (DEA et FDH) car ces méthodes ne prennent pas en considération l'erreur aléatoire due à l'erreur de mesure et au hasard, ce qui peut baiser la mesure de X-efficacience. Il est difficile de comparer les scores d'efficience entre les banques individuelles.

    Il reste alors l'approche (SFA ) et l'approche (DFA) , on peut éviter la dernière approche puisqu'elle suppose que l'erreur aléatoire tende à s'annuler au cours de la période étudiée . Alors que la technique (SFA) permet de dériver les estimations d'efficience pour chaque banque en utilisant ses propres coûts aléatoires et sans supposer que la frontière est commune pour toute les banques.

    I- Mesure de l'efficience des banques commerciales Tunisiennes de 1980-2004.

    I-1 L'approche des frontières stochastique (SFA)

    Sous cette méthode, on démontre les approches permettant le calcul des frontières paramétriques dont la principale différence avec les méthodes non paramétriques réside dans les hypothèses concernant les résidus. L'approche des frontières paramétriques (stochastiques) ou encore l'approche des frontières économétriques est une méthode qui spécifie une forme fonctionnelle aux coûts, aux profits ou à la relation de production entre les inputs, les outputs et les facteurs environnementaux. (Il s'agit habituellement d'une fonction translogarithmique ou Cobb-Douglas).

    */ Les spécifications de production :

    La plupart des spécifications économétriques1(*) appliquées aux études de frontières stochastiques ont été exprimées en terme de fonction de production qui s'écrit sous la forme standard suivante :

    Yit = Xit + (Vit -Uit)

    Avec i= 1.......N et t= 1........T

    Où :

    Yit est le logarithme de la production de la firme i à la période t.

    Xit est le vetceur des quantités d'inputs (en log) de la firme i à la période t.

    est le vetceur des paramètres à estimer.

    Vit ce sont les variables aléatoires non négatives supposées être identiquement et indépendamment distribuées suivant une loi normale N.

    Uit = Ui exp (- (t-T)) : Où Ui est la variable aléatoire (terme d'erreur) non négative ayant une distribution tronquée N, peut être interprétée comme étant le degré d'inefficience technique qui situe la firme en dessous de la frontière de production stochastique et est un terme à estimer.

    Nous utilisons dans le cas de la présence d'un terme d'erreur composite au niveau de la spécification de production, la paramétrisation de Battese et Corra [1977]64(*) qui replace et , avec = + et tel que [0,1].

    D'après Jondrow et al [1982]65(*), le terme (compris entre zéro et un) peut être utilisé comme une mesure approximative de l'inefficience moyenne de l'échantillon.

    La fonction log-vraisemblance est donnée par :

    Où : N : le nombre de firmes

    : La fonction de densité de la loi normale

    Et ils ont montré que l'espérance conditionnelle du terme d'inefficience peut être calculé pour chaque observation comme suit :

    représente la fonction de répartition d'une distribution normale N (0,1).

    */ Les spécifications de coût :

    Dans le cas où nous souhaitons spécifier une frontière de coûts stochastique, on altère tout simplement la spécification du terme d'erreur de (Vit - Uit) à (Vit + Uit). Cette substitution transformera la fonction de production en une fonction de coûts définie sous la forme suivante :

    Cit = Xit + (Vit + Uit)

    Où :

    Cit est le logarithme du coût de production de la firme i à la période t.

    Xit  est le vetceur des prix des inputs et de la quantité d'outputs (exprimés en log) de la firme i à la période t.

    est le vetceur des paramètres à estimer

    Ui et Vi sont définis comme pour le cas d'une fonction de production.

    Dans la fonction de coûts, le terme Ui est défini comme étant le degré d'inefficience qui situe la firme en dessus de la frontière efficiente :

    -Si on suppose que la firme est allocativement efficiente, alors dans ce cas le terme Ui correspond à l'infefficience technique de la firme i.

    -Si on suppose que la firme est non allocativement efficiente, dans ce cas la nature du terme Ui devient imprécise et englobe à la fois les inefficiences techniques et allocatives.

    @ Détermination de l'output et l'input bancaire

    Avant qu'un modèle de production ou de coût ne puisse être développé pour une institution financière, les coûts, les outputs et les inputs à inclure dans la spécification doivent être clairement décrits.

    La description de ces composantes dépend principalement de la définition économique d'une firme bancaire. Dans ce cadre, deux approches ont servi à analyser le comportement bancaire : approche de « production » et l'approche d'intermédiations ». Ces deux approches ont été instaurées par les premiers travaux sur l'efficience bancaire, et elles ont fait sujet d'un long débat dans les recherches.

    */ L'approche de production :

    L'approche de production a été développée par Benston [1965] ; Bell et Murphy [1968] ; ils définissent la banque comme une entreprise de services que l'on peut diviser en deux groupes : ceux qui engendrent des ressources (dépôts à vue, dépôts à terme et épargne...) ; et ceux qui constituent des emplois (prêt commercial, prêt à l'immobilier ; prêt à tempérament...).

    Du point de vue des coûts, tous le services sont considérés comme des outputs distincts, et l'unité de mesure retenue est en général le nombre de comptes et de prêts exceptionnels. Par nécessité de construction logique, les charges d'intérêts sont nécessairement mises hors de champ d'analyse, seuls les coûts opératoires d'une banque sont pris en compte.

    */ L'approche d'intermédiation :

    L'approche d'intermédiation a été introduite par Sealy et Lindley [1977]66(*) ils supposent que le processus de production pour un établissement financier nécessite l'intermédiation financière, ils traitent les banques comme des colletceurs des fonds, ces fonds vont être « intermédiés » par la suite en prêts et autres actifs. Les dépôts ainsi que le travail et le capital sont considérés comme des inputs.

    Par conséquent, la variable expliquée comporte aussi bien les coûts financiers que les coûts opératoires, tel que le volume du l'épargne et de prêts est la mesure appropriée de l'outputs bancaire sous ce traitement.

    Chichti [1997]67(*) a mis l'accent davantage sur l'intermédiation financière du banque : « le caractère du l'intermédiation de la banque se base surtout sur la transformation qualitative des actifs financiers (en terme de liquidité et de maturité ) et l'intermédiation de bilan que sur le courtage, le commissionnement et l'intermédiation du marché ».

    * Définition des données

    La banque de donnée que nous avons pu construire en vue de cette étude est tributaire de leur disponibilité. Or, les seules données bancaires individuelles disponibles publiquement sont celles publiées dans les rapports d'activité des banques (bilans et états de résultats).Les données utilisées proviennent essentiellement des statistiques annuelles de l'association professionnelle des banques de Tunisie (APBT).

    La période couvertes par notre étude s'étend de 1980 jusqu'à 2004, soit vingt cinq ans. Elle se rapporte à neuf banques commerciales tunisiennes opérationnelles tout au long de cette période, à savoir :

    1- BNA : Banque Nationale Agricole

    2- STB : Société Tunisienne de Banque

    3- BIAT : Banque Internationale Arabe de Tunisie

    4- UIB : Union Internationale des Banques

    5- BS : Banque de Sud

    6- BT : Banque de Tunisie

    7- UBCI : Union Bancaire pour le Commerce de l'Industrie

    8- AB : Amen Bank

    9- ATB : Arab Tunisian Bank.

    Logiciel : Stata 9

    Nous retenons ainsi l'approche proposée par Sealy et Lindelly (1977)68(*), selon laquelle les banques sont considérées comme une institution financière qui utilise le travail, le capital physique et les dépôts pour la production de ses produits et services finis. Conformément à cette voie théorique, les banques de dépôts vis-à-vis des dépôts se comporte comme si elles étaient en face d'un input.

    Notre démarche méthodologique adopte les recommandations de l'approche par intermédiation précitée dans le chapitre deux; plus exactement :

    - les dépôts, tout comme le capital physique et le travail comme un input bancaire

    - les charges financières sont incluses dans notre analyse.

    */ Détermination des variables

    Dans la modélisation des comportements des banques, il est nécessaire de souligner la nature de son statut. Pour les banques de dépôts, il nous semble que l'approche par l'intermédiation est la mieux appropriée compte tenu de l'importance de l'activité interbancaire et le poids des coûts d'intérêt. D'autant plus que la quasi-totalité des services de paiement est gratuite et les dépôts à vue ne sont pas rémunérés. Le choix de cette approche se trouve toutefois légitimé par le fonctionnement du système bancaire tunisien. Les banques tunisiennes utilisent les fonds mis à leur disposition pour principalement accorder des prêts. Il s'ensuit que le passif des banques tunisiennes ait tendance à être considéré comme un input plutôt qu'un output. 69(*)

    Les inputs correspondent principalement au capital financier constitué des dépôts collectés et des fonds empruntés sur le marché financier auxquels sont ajoutés le capital physique et le travail. Les outputs, en revanche, sont évalués à l'aune du volume des crédits et des investissements en portefeuille.

    Ø les inputs bancaires

    L'input travail :

    Bandt et Davis (2000)70(*), proposent de mesurer le facteur travail par le nombre d'employés en équivalent plein temps alors que le total des effetcifs employés semble à l'unanimité la mesure la plus adoptée pour évaluer cet input. Dans ce travail nous allons estimer ce facteur par le nombre d'employés,

    Le capital physique :

    Bien que le principe d'évaluation du facteur travail ne rencontre pas de difficultés, celle du capital physique pose un problème de définition à cause de la spécificité de la firme bancaire. Une revue non exhaustive des travaux sur l'efficience bancaire révèle une absence de consensus quant à la mesure de l'évaluation du capital physique. Bandt et Davis (2000)71(*) ont mesuré le capital physique par les immobilisations augmenté par le compte non valeurs nettes d'amortissement. Nous nous rejoignons, dans ce travail à Chaffai et Dietsch (1998,1999)72(*) pour estimer la valeur du capital physique à partir des immobilisations.

    Le capital financier :

    De Bandt et Davis (2000)72(*) ont définit le capital financier comme étant les intérêts dépensés

    Ø Les outputs bancaires :

    Quant aux outputs, nous nous conformons au travail de Leightner et Lovell (1998)72(*), ainsi nous retenons deux outputs :

    Les crédits à la clientèle (Y1: composés par portefeuille escompte, comptes débiteurs de la clientèles, compte crédits sur ressources spéciales et autres crédits à la clientèle.

    Le portefeuille-titres (Y2) : représente le portefeuille titres, figuré comme un poste de l'actif du bilan.

    Il faut signaler que ces deux types de services bancaires, sont mesurés en unités monétaires, c'est à dire en Dinars Tunisiens et sont directement tirés des bilans des banques commerciales tunisiennes.

    En effet, bien que l'impact des crédits à court ou à long terme ne soit pas le même sur l'efficience des banques, le faible nombre de points d'observations, nous oblige à considérer conjointement ces deux types de prêts. Il est aussi à noter qu'en dépit de l'engagement des banques tunisiennes dans le processus de libéralisation financière, ces dernières éprouvent toujours une réticence envers les investissements sous forme de titres.

    Ø Les prix des inputs bancaires :

    Les outputs bancaires, sus définis, sont produits moyennant les charges d'intérêts et les charges de non intérêts. Ces dernières sont les produits de trois catégories d'inputs : le capital physique, le capital financier et le travail, moyennant leurs prix unitaires suivants :

    Ø Le prix du travail : mesuré en rapportant les frais de personnel à l'effectif de la banque i

    Ø Le prix du capital physique : approximé en rapportant les charges d'exploitation par les immobilisations de la banque i.

    Ø Le prix du capital financier : mesuré par le rapport entre les charges d'intérêts (intérêts dépensés) et total dépôt de la banque i.

    Le tableau suivant résume les différentes variables utilisées :

    Nom de la variable

    Notation

    Définition

    Le prix de travail

    WL

    charge personnel

    effectif annuel

    Le prix de capital financiers

    WF

    Dépenses d'intérêt

    Total dépôt

    Le prix capital physique

    WC

    Charges d'exploitation

    immobilisations + non valeurs nettes d'amort

    Out put 1

    Y1

    PF Escompte+ crédit sur ressources spéciales+autres crédits à la clientèle

    Out put 2

    Y2

    Portefeuille titre

    II- Efficience des banques de dépôts tunisiennes : mesure et interprétation

    II-1- Mesure de l'efficience

    Dans le cas d'une frontière stochastique nous supposons que la technologie est spécifiée. De ce fait nous allons utiliser une fonction de coûts, dont la forme est connue. Pour un échantillon de 9 firmes, la frontière des coûts efficients est définie comme suit :

    , avec

    Où CT représente le coût total de la firme i, Yi le niveau d'outputs, Wi les prix d'inputs, ui l'inefficience et vi le choc aléatoire. La fonction F ( .) prendra la forme fonctionnelle Cobb Douglas. En adoptant une approche par intermédiation, la frontière stochastique de coûts qui sera estimée économétriquement, se présente sous la forme logarithmique suivante :

    Où : i= 1 ..................9 : La population bancaire tunisienne utilisée dans notre étude.

    WL, WF et WK : le prix du travail (L) et le prix du capital financier (F), les prix du capital physique (C)

    Y1 et Y2 représentent les deux outputs bancaires, à savoir, les crédits à la clientèle et le portefeuille Investissement.

    CT : le coût total bancaire.

     : Les coefficients à estimer.

    Les vi = des termes d'erreurs aléatoires, distribués indépendamment selon la loi normale N(0, 2 v) et les ui des termes mesurant l'inefficience et qui sont définies positivement avec une distribution semi normale N(0, 2 u).

    Les paramètres estimés de la fonction Cobb Douglass est résumé dans le tableau suivant :

    Tableau 3 : Les paramètres estimés de la fonction Cobb Douglass

    Paramètre

    Coefficient

    Ecart type

    Probabilité

    F

    0.4495917

    0.0338767

    0.000

    L

    0.3477461

    0.0764952

    0.000

    C

    0.0028258

    .0114301

    0.805

    1

    0.5976156

    0.046126

    0.000

    2

    0.0171328

    .0103694

    0.098

    0

    3.042638

    0.4441868

    0.000

    2 = u2+v2

    0.1048644

    .0997461

    0.018

    = u2

    u2+v2

    0.6470149

    0.3363992

    0.0927121

    Log likelihood = 40.09449 Prob > chi2 = 0.000

     

    Le tableau 1 indique que les coefficients F et L sont significativement différents de zéro, les facteurs financiers et le travail agissent positivement sur la fonction des coûts bancaires. En outre, la valeur de 2 (0.104) est statistiquement significative ce qui confirme les résultats de Jondrow et Al (1982); cette valeur s'interprète comme étant la valeur approximative de l'inefficience moyenne de l'échantillon car elle intègre les effets de bruit blanc i qui ne sont pas pris en considération dans la détermination du terme de l'efficience.

    La valeur de (0.647) 0,1 ce qui est conforme à la propriété statistique ci mentionnée, statistiquement ce terme est significatif au seuil 10%.

    La valeur de log vraisemblance (40.094) indique que le modèle en question à un bon pouvoir explicatif.

    Le paramètres estimés de la fonction de coût frontière nous permettent de calculer la distance de chaque observation par rapport à la frontière efficiente . le degré de l'efficience est représenté par le deuxième terme d'erreur ui , et calculé pour chaque banque, varie entre zéro et l'infinie . L'efficience est mesurée par son inverse qui varie entre zéro et l'unité

    II-2- Interprétation et évolution de l'efficience

    Les tableaux 2 et 3 présentent les scores d'efficience par banque et par année. Il en ressort que, sur la période étudiée, les banques tunisiennes affichent un niveau d'efficience moyen qui varie entre 78.55% pour les banques publiques et 87.25% pour les établissements privées.

    Tableau 4: degré d'efficience -X par banque (en %)

    banques publiques

    Banques privées

    Banques

    Score de X-eff

    banques

    Score de X-eff

    STB

    67.93

    UBCI

    96.06

    BNA

    78.66

    BT

    94.79

    BS

    83.735

    BIAT

    65.08

    UIB72(*)

    83.87

    ATB

    93.31

     

     

    AB

    87.02

     
     
     
     

    MOYENNE

    78.55%

    Moyenne

    87.25%

    moyenne sectorielle 83.21%

    En effet, les différences de niveau d'efficience entre les banques privées et publiques s'expliquent par diverses considérations. Des banques publiques ne sont pas motivées par les seuls critères de rentabilité, elles assument de leur majorité une fonctionnalisation sociale soutenant ainsi l'effort de développement économique. De même, dans l'octroi des crédits, elles ne se diffèrent pas aux mêmes normes de rationalité en terme de choix de type de financement. C'est ainsi que la BNA est fortement engagée dans le secteur agricole soumis aux alias climatiques et s'érigeant par là en secteur très risqué, ce qui implique pour la banque des provisions pour risques assez élevés et donc des marges très faibles.

    Tableau 3 : score d'efficience -X par année (en %)

    Année

    Score d'efficience par secteur en %

    1980

    86.37

    1981

    84.34

    1982

    85.92

    1983

    85.69

    1984

    85.46

    1985

    85.22

    1986

    84.98

    1987

    84.74

    1988

    84.49

    1989

    84.25

    1990

    83.99

    1991

    83.73

    1992

    83.47

    1993

    83.21

    994

    82.94

    1995

    82.67

    1996

    82.40

    1997

    82.12

    1998

    81.84

    1999

    81.55

    2000

    81.27

    2001

    80.97

    2002

    80.68

    2003

    80.38

    2004

    77.66

    Les résultats du tableau 3 montrent que la valeur moyenne de X-efficience par année à commencé à décroître d'une manière régulière à partir de 1991. Les niveaux de l'efficience moyenne ont chuté de 83.73% en 1991 à 77.66% en 2004 .Ce ci peut être expliquer par l'impact à court terme de la libéralisation financière sur les banques qui sont en phase de mutation. L'intervention de la banque centrale en dernier ressort a mené les banques tunisiennes à accorder des crédits non performants que se soit pour des clients intimes, c.a .d des clients qui ont des relations étroites avec les banquiers, ou pour les projets jugés prioritaires.

    Graphique 5 : évolution des scores d'efficience : 1980-2004

    Les résultats obtenus des données de panel suggèrent que les banques de notre échantillon affichent un degré d `efficience relativement important. Malgré qu'il ne cesse de diminuer (graphique5) depuis 1983 jusqu'à 2004 avec une baisse importante entre 2003 et 2004. Il est annoté que les banques ne sont plus efficientes qu'elles ne l'étaient avant l'instauration des réformes.

    Sur la période étudiée les banques qui ont obtenu les meilleurs scores de l'efficience sont l'UBCI (96.06%) et la BT(94.79%) suivit par l'ATB (93.31%). De tels résultats impliquent que les banques privées sont plus efficientes que les banques publiques, on en déduit que le statut privé est un facteur non négligeable dans l'explication de l'efficience bancaire. Mais comme moyenne de secteur les banques publiques ont un score d'efficience moins élevé que celui des banques privées, il est respectivement de 78.548% et 87.25%.

    Conclusion

    Les développements théoriques et économétriques exposés précédemment permettent de comparer la compétitivité des banques commerciales tunisiennes à partir du concept d'efficience. En effet, cette dernière a fait l'objet d'une analyse détaillée en vue de déterminer ses niveaux actuels par banque et d'examiner son évolution au cours du temps.

    Les facteurs explicatifs de cette efficience ont été mis en exergue et nous retiendrons néanmoins que le choix de l'output bancaire semble avoir joué un rôle particulier dans l'importance du degré d'efficacité des banques. Ainsi, les activités «collecte des dépôts» et de prêt sont corrélées positivement à l'efficience des banques de dépôts.

    Quant à l'évolution des scores d'efficience, les résultats obtenus sur des données en panel suggèrent que les banques de notre échantillon, qu'elles soient de petite, moyenne ou grande taille, affichent des degrés d'(in)efficience dont l'étendue varie en fonction d'un certain nombre de déterminants, surtout ceux ayant un impact négatif.

    L'observation de la dispersion du degré d'efficience par banque est riche d'enseignements sur la compétitivité des établissements bancaires en matière de coûts.

    En conclusion, grâce aux résultats empiriques, les scores d'efficience présentent un déclin durant la période de l'étude ce qui implique que les réformes bancaires initiées en 1987 n'ont pas une effet remarquable sur l'efficience des banques commerciales tunisiennes .

    Conclusion générale

    En ce référant à ce travail de recherche , il ressort que le secteur bancaire a connu des transformations importantes qui peuvent être expliquées par une série de facteurs dont les plus important sont le décloisonnement entre les différentes activités bancaires et financières, l'internationalisation des marchés ayant pour objectif de favoriser une forte mobilité des capitaux à l'échelle internationale et les innovations financières et les progrès technologiques qui révolutionne le traitement et la diffusion de l'information. L'ensembles de ces facteurs visent la mise en place d'un cadre réglementaire plus souple et mieux adapté afin de renforcer la concurrence dans le secteur bancaire.

    Au fait, on peut dire que vu les évolutions qu'a connu le secteur bancaire ces dernières années et les changements qui en résulterait la concurrence devient un domaine privilégié de l'analyse quantitative.

    Dans ce cadre, l'objectif de ce travail recherche était la mise en place du comportement stratégique des banques et l'évolution de l'efficience tout en spécifiant la structure du marché bancaire tunisien.

    Dans ce cadre, nous avons mené une recherche sur la structure de la concurrence dans le secteur bancaire tunisien en utilisant un modèle de PANZAR et ROSSE (1987) et nous avons aboutit à des résultats révélant une concurrence monopolistique sur la période d'étude 1990-2004.

    Ce résultat reflète un manque d'intégration du secteur malgré les efforts déployés et il affirme que la forme de la concurrence bancaire reste tributaire du degré de réglementation et de la politique monétaire décidée par les autorités.

    En effet, l'action réglementaire des pouvoirs publics intervient largement dans la détermination des formes de la concurrence entre les firmes bancaires, ce qui signifie que la structure du marché bancaire dans l'espace économique tunisien est largement dépendant du code réglementaire.

    De ce fait, nous suggérons le renforcement de l'action de la libéralisation et d'assainissement du secteur bancaire et l'élimination continuelle des entraves à un libre jeu concurrentiel.

    Ce pendant les autorités monétaires doivent veiller à ce que la nouvelle organisation des marchés bancaires préserve la viabilité concurrentielle et la solvabilité des banques.

    Au cours de ce travail, suite aux changements qui ont affecté le secteur bancaire tunisien à partir des années quatre vingt dix, et dans le but de savoir dans quelle mesure l'approche théorique et empirique sur l `efficience est validée nous avons déterminé les degrés de l'efficience -X dans le secteur bancaire tunisien.

    L'estimation de la frontière stochastique de coût Cobb Douglass sur neuf banque commerciales tunisiennes pour la période 1980-2004. Nous avons aboutit que les scores d'efficience- x marque une tendance à la baisse.

    En effet, les développements théorique et empiriques permettent de comparer la compétitivité des banques commerciales tunisiennes) travers le concept de l'efficience -X. Cette efficience a fait l'objet d'une analyse détaillée en vue de déterminer les niveaux actuels par banque et d'examiner son évolution dans le temps.

    Enfin, on tient à signaler que pour être capable d'exécuter une analyse économétrique fiable sur la concurrence bancaire et le degré de son efficience, la première exigences est d'avoir un échantillon suffisamment grand de banques saines pour lesquelles les données financières dont on a besoin dans l'application des modèles économétriques sont disponibles.

    A ce propos nous souhaitons dans de prochaines travaux de recherches élargir la base de données pour englober l'ensemble des banques tunisiennes à savoir les banques de dépôts, les banques de développement, les banques d'affaires et les banques off shore.

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    Vesala, J. (1995) «Testing for Competition in Banking: behavioural evidence from Finland,» Bank of Finland Studies E:1, Bank of Finland, Helsinki

    Table des matières

    DÉDICACE 1

    REMERCIEMENT 2

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 5

    CHAPITRE I STRUCTURES ET STRATÉGIES DU MARCHÉ DES CRÉDITS 9

    INTRODUCTION 9

    Section I: Structures de marché 10

    INTRODUCTION 10

    I- les différentes structures de marches 10

    I-1 / Le marché concurrentiel 10

    I-2 Structure non concurrentielle 12

    II- Cadre analytique : SCP, NOI 15

    II-1 / L'approche Structure- Comportement- Performance 15

    II-2 / L'approche de la Nouvelle Organisation Industrielle : ( NOI) 18

    Section II- Caractérisation du marché bancaire Tunisien 25

    INTRODUCTION 25

    I- De la concurrence bancaire 26

    I-1- Concurrence bancaire : définition et repérage statistique 26

    I-2 Mesure de la concurrence dans le SBT : Approche Panzar et Rosse (1987) 28

    II- Modélisation théorique de Panzar et Rosse (1987) 29

    CONCLUSION 39

    L'EFFICIENCE DU SECTEUR BANCAIRE CHAPITRE II : L'EFFICIENCE DU SECTEUR BANCAIRE 40

    CHAPITRE II : L'EFFICIENCE DU SECTEUR BANCAIRE 41

    INTRODUCTION 41

    Section I : L'efficience bancaire : concepts et déterminants 42

    Introduction 42

    I-les concepts de l'efficience 43

    I-1- Définitions 43

    I-2 Cadre analytique de l'efficience - X 51

    II- Les déterminants de l'efficience 58

    II-1 les structures de régulations et d'organisations : 58

    II-2 : la taille et la technologie 60

    Section II : Les modèles de mesure de l'efficience 61

    Introduction 61

    II- 1- Les méthodes de mesures de l'approche non paramétrique. 62

    II-2- les méthodes de mesures de l'approche paramétrique. 65

    CONCLUSION 75

    CHAPITRE III : DE L'EFFICIENCE DE LA BANQUE TUNISIENNE 78

    INTRODUCTION 78

    Section I : la libéralisation de l'activité bancaire 79

    Introduction 79

    I-1 : la libéralisation de l'activité bancaire 80

    I-2 Approche évaluative de la performance des banques 84

    Section II- Mesure et évolution de l'efficience du SBT 89

    Introduction 89

    I- Mesure de l'efficience des banques commerciales Tunisiennes de 1980-2004. 90

    I-1 L'approche des frontières stochastique (SFA) 90

    II- Efficience des banques de dépôts tunisiennes : mesure et interprétation 100

    II-1- Mesure de l'efficience 100

    II-2- Interprétation et évolution de l'efficience 102

    CONCLUSION 106

    CONCLUSION GÉNÉRALE 107

    CONCLUSION GÉNÉRALE 108

    BIBLIOGRAPHIE 111

    * 1 Etner.F. Microéconomie. Ed. PUF.1999.

    * 2 Etner .F. op.cit.

    * 3 Chevalier .J.M : L'Economie Industrielle en Question, Ed, Calmann-Levy. 1977.

    * 4Etner. F. op cit.

    * 4 Malinaud.E. les leçons de la théorie microéconomique.ED. Dunod1999.

    * 5 Chevalier .J.M : L'Economie Industrielle en Question, Ed, Calmann-Levy. 1977.

    * 6 Bain .J(1951) « Relation of the profit rate to industry concentration : Americain manufacturing» Quarterly Journal of Economics, vol 65.

    * 7 Lloyd-Williams, D. M. and P. Molyneux, (1994) «Market Structure and performance in Spanish banking,» Journal of Banking and Finance, vol.18, pp. 433-443.

    * 9Molyneux, P. and W. Forbes, (1995) «Market Structure and Performance in European Banking,» Applied Economics, vol.27, pp. 155-159.

    10Scholtens, B. (2000) « Competition, Growth, and Performance in the Banking Industry,» University of Groningen, ttp://www.eco.rug.nl/medewerk/scholten.

    * 11 Dietsch M. et Oung .V(2001b) «La formation de grands groupes bancaires en France : effet constatés et effets potentiels sur les coûts , les revenus et les risques » Bulletin de la commission bancaire, n°25 Novembre

    * 8 Bresnahan, T. F. (1982) «The oligopoly solution is identified,» Economics Letters, vol.10 pp. 87-92

    * 9 Lau, Lawrence. J (1982). «On Identifying the Degree of Competitiveness from Industry Price and Output Data.» Economics Letters 10, pp. 93-99.

    * 14Panzar, John C. and James N. Rosse, 1987, «Testing for `Monopoly' Equilibrium,» The Journal of Industrial Economics, vol. 35, No. 4, pp. 443-456.

    * 10 Molyneux, P., D. M. Lloyd-Williams, and J. Thornton, (1994) «Competitive conditions in European banking,» Journal of Banking and Finance, vol.18, pp. 445-459.

    * 16Suominen, M. (1994) «Measuring competition in banking: A two product model,» The Scandinavian Journal of Economics, pp. 95-110.

    17Vesala, J. (1995) «Testing for Competition in Banking: behavioural evidence from Finland,» Bank of Finland Studies E:1, Bank of Finland, Helsinki

    18 Bikker, J. A. and H. J. Groeneveld, (1998) «Competition and Concentration in the EU banking industry,» DNB Staff Reports, De Nederlandsche Bank NV, no.26, (October).

    * 11Berg, S. A. and M. Kim, (1998) «Banks as multi-output oligopolies: an empirical evaluation of the retail and corporate banking markets,» Journal of Money, Credit and Banking, vol.30, no.2, (May), pp. 135-153

    20 Hempell, Hannah S., 2002, «Testing for Competition Among German Banks,» Deutsche Bundesbank Discussion Paper 04/02.

    * 21 Bikker, J. A and Haaf. K, (2002) «Competition, concentration and their relationship: An empirical analysis of the banking industry,» Journal of Banking and Finance, pp. 2191-2214.

    22 De Bandt. and Davis. E. P, (2000), « Competition, contestability and market structure in European banking setcors on the eve of EMU,» Journal of Banking and Finance, vol 24, pp. 1045-1066.

    * 23 Thierry Buchs and Johan Mathisen (2003) «Banking Competition and Efficiency in Ghana»

    24 Shaffer, S., (1989) «Competition in the US Banking Industry.» Economics Letters 29, pp. 321-323.

    25 Shaffer, S., (1993a) «A test of competition in Canadian banking.» Journal of Money Credit and Banking 25 (February), 49-61

    * 12 Shaffer, S., (1993b) «Market Conduct and Excess Capacity in Banking: A Cross-Country Comparison,» Working Paper 93-28, Federal Reserve Bank of Philadelphia, Philadelphia

    * 13 Uchida. H and Tsutsui. Y, (2002) «Has competition in the Japanese banking setcor improved ?,» Working Paper, Osaka University

    * 28 Zuhayr Mikdashi (1992). « La mondialisation des marchés bancaire et financiers :défis et promesse ». Economica. Paris . P125.

    * 14 De Bandt. and Davis. E. P, (2000), «Competition, contestability and market structure in European banking setcors on the eve of EMU,» Journal of Banking and Finance, vol 24, pp. 1045-1066.

    * 15 Gelos, R. G and Roldos. J, (2002) « Consolidation and market structure in emerging markets banking systems,» International Monetary Fund, Working Paper.

    * 16 Ayachi.K, Gannoun.I, Laouini. R.. Le 3ème Colloque International de Finance, Hammamet 3-5 mars, 2005

    32 Lesueur J.Y. et Plane P.(1997). L'efficience techniques : quelques repères méthodologiques.

    33 Plane P. (1997) dans l'introduction d'un numéro de la Revue d'Economie du Développement

    * 17 Berger, A.N et Mester,L.J(1997) « What explain differences in the efficiencies of financial institutions?» Journal of Banking anf Finance, 21,7,pp895-947.

    * 18 Benston,G.J.(1965) : « Branch banking and economies of scales », the Journal of finance, Vol 20, pp.312-331

    * 19 Mitchell, K et Onvural, N.M (1996): «Economies of scale and scope in large Commercial Banks: Evidence from the fourier Flexible Functional Form», Journal of Money, Credit and Banking, Vol 28.

    * 20 Berger,A.N(2000) : « the integration of the financial services industry: where are the efficiencies? North American Actuarial Journal 4.

    * 21 Op.cit.

    * 22 Farell ? M, J. (1957) « the mesurement of productive efficiency . J. Roy. Stat.Soc., sérieA, General, 120, Part 3 :253-281.

    * 23 Berger,A.N et L.J.Mester (1997), «What explains differences in the efficiencies of financial institutions?» Journal of Banking and Finance, 21,7,pp895-947.

    * 24 Kopp,R,J. et Diewert,W,E (1982) . The decomposition of frontier cost deviation into measure of technical and allocative efficiency» J. Econometrics 9 : 319-322.

    * 25 Kumbhaker, S.C.(1982) « estimation of input specific technical and allocative inefficiency in stochastic frontier models» oxford economic papers 40:535-549.

    * 26 Atkinson ,E.Scott and Christopher Coenwell.(1994). «Estimation of out put and input Technical efficiency using a flexible functional form and panel data». Int. Econ. Rev.35:245-255.

    * 27 Berger A.N et Humphrey D.B . (1997). «Efficiency of financial institutions: International survey and diretcions for future research».

    * 28 Turati.G (2003) « cost efficiency and profitability in European commercial banking : implication for Antitrust»

    * 29 Casu .B et Girardone .C(2005) « Bank competition , concentration and efficiency in the single European market»

    * 30 Mora. R.G, Villarreal .E .S et Benitez. M.V(2005) « Profitability , concentration and efficiency in the Mexican banking industry.

    * 31 Frei, Harker et Hunter [1997] : « Inside the black-box : what makes a bank efficient ».

    * 32 Berger et Humphrey [1997]: « Efficiency of financial institutions: International survey and direction for future research ».

    * 33 Chaffai M.E.(1997). Estimation de frontière d'efficience: développements récents.

    * 34 Chaffai M.E. et Dietsch M.(1998). Productive efficiency performances of Tunisian and Moroccan banks: an econometric analysis using panel data.

    * 35 Cook W.D, Hababou M. et Roberts G.S. (2000). The effects of financial liberalization on the Tunisian banking industry, a non parametric approach.

    * 36 Tazarki W. (2002). Mesure de l'efficience opérationnelle des banques: Application pour les banques commerciales tunisiennes.

    * 37 Homrani K.(2002). Efficience des fusions bancaires et son impact sur le public.

    * 38 Karry C.S.(2002). Taille et efficience productive des banques: Application de l'approche DEA à un échantillon de banques commerciales tunisiennes.

    * 39 Goldberg I.G, et Rai A.(1996). The structure-performance relationship for European banking.

    * 40 Allen L. et Rai A. (1996). Operational efficiency in banking: An international comparison.

    * 58 Homrani K.(2002). Efficience des fusions bancaires et son impact sur le public. L'entreprise tunisienne à l'heure de la libéralisation. Publication des travaux de recherches du colloque de Mai 2001

    59Avkiran N.K.(1999). The evidence on efficiency gains: The role of mergers and the benefits to the public. Journal of banking and finance 23, pp 991-1013.

    60 Karry C.S.(2002). Taille et efficience productive des banques: Application de l'approche DEA à un échantillon de banques commerciales tunisiennes. L'entreprise tunisienne à l'heure de la libéralisation. Publication des travaux de recherches du colloque de Mai 2001.

    * 41 W.Leong, B.Dollerryet T.Coellioelli(2002): «Working paper Series in Economics, Measuring the Technical Efficiency Of Banks in Singapore for the period 1993 to 1999» An Application And Extension of the Bauer et Al (1993) Technique.

    * 42 Berger A.N, Hunter W.C et Timme S.G (1993) :»the efficiency of financial institutions: A review of preview of research past, present and future», Journal of banking and Finance, 17 (2-3), pp 221-249. 

    * 43 Ferrier G.D et Lovell C.A.K (1990) « Measuring cost efficiency in banking: Econometric and linear programming evidence» Journal of Econometrics, 46(1-2) pp 229-245.

    * 44 Op cit

    * 45 Pi .L et Timme S.G (1993) :» corporate control and bank efficiency» ,Journal of banking and Finance, 17 (2-3) pp 515-530.

    * 46 op cit

    * 47 Farrel. M.J (1957) ;«The measurement of productive efficiency.

    * 48 Banker et Al (1984):«Models for estimation of technical and scale efficiencies in DEA«.

    * 49 Seiford et Thrall (1990): «Developments in DEA: the mathematical Programming approach».

    * 50 Miller et Noulas (1996):«The technical efficiency of large Bank production».

    * 51 Semenick A (2001):«A non parametric approach for assessing productivity dynamics of large U.S Banks».

    * 52 Decisions Making Unit

    * 53 Banker et al (1984): «Models form the estimation of technical and scale efficiencies in Data Envelopment Analysis».

    * 54 forsund, F.R . Lovell, C.A.D et Schmit, P., (1980),« A survey of frontier production functions and of their relationship to efficiency measurement».

    70 op.cit

    * 55 Allen et Rai [1996] : « operational efficiency in Banking : international comparison ».

    72 op,cit

    73 Schmidt et Sickles (1984) : « Production frontier and panel data », Journal of business and economic statistics, 2, pp.(367-

    * 74 op, cit

    * 56 Ferrier,G.D. et Lovell, C.K. (1990) « Efficiency of Financial Institutions: International Survey and Directions for Future Research» Wharton Financial Center, Philadelphia, PA19104 U.S.A.

    * 57 op.cit

    * 58 Op.cit.

    * 59 Ferrier,G.D. et Lovell, C.K. (1990) « Efficiency of Financial Institutions: International Survey and Diretcions for Future Research» Wharton Financial Center, Philadelphia, PA19104 U.S.A.

    * 60 Circulaire BCT, N° 96-15 du 29 Novembre 1996

    * 61 Rapport annuel de la BCT

    * 62 Fonds propres nets = fonds propres - immobilisations nettes (immeubles et mobiliers plus non valeurs amortissement)

    * 63 pour plus de détaille voir chapitre deux.

    * 1 Ces spécifications ont été proposées séparément par Lovell et Shmidt (1977) et Meeusen et Van den Broeck (1977).

    * 64 Battese et Corra (1977) : «  Estimation of a production frontier Model :With application to The Pastoral Zone of Eastern Australia ».

    * 65 Jondrow et al [1982] : « On the estimation of technical efficiency in the stochastic frontier production function model ».

    * 66 Sealey C.W. et Lindeley J.T.(1977). «Inputs, outputs and a theory of production and cost at depository financial institutions». Journal of finance, Vol 32(4), pp1251-1265.

    * 67 Chichti Jameleddine «  intermédiation financière des banques et des assurances »

    * 68 Sealey C.W. et Lindeley J.T.(1997). Inputs, outputs and a theory of production and cost at depository financial institutions.

    * 69 Ayachi Kais Gannoun Ibtissem et Laouini Raouf, Le 3ème Colloque International de Finance, Hammamet 3-5 mars, 2005.

    * 70 De Bandt et Davis (2000) «compétion ,contestability and market structure in European banking setcors on the eve of EMU »

    * 71 Op.cit.

    96 op,cit.

    97 op,cit.

    98 Leightner J.E et Lovell C.A.K.(1998). The impact oh financial liberalization the performance

    * 72 Il est à signaler que l'UIB est une banque qui a été privatisée depuis 2002 alors qu'elle a été une banque publique durant 22 ans et ce à dater de 1980 jusqu'à 2002 .






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