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Le président Mobutu selon Serge Kuhani Matende Kasongo

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par Serge Kuhani MATENDE KASONGO
Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques 2008
  

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b. Quête de la légitimité

En 1967, Mobutu avait consolidé son pouvoir et oeuvra pour donner au pays une nouvelle constitution qui validerait son système de parti unique. La nouvelle constitution fut soumise à un référendum populaire en juin 1967, et fut approuvée par 98 % des votants. Le parlement bicaméral fut remplacé par une assemblée unique, dénommée Assemblée nationale. Le président avait le pouvoir de légiférer quant aux dispositions non prévues par les lois, sans préjudice à la Constitution. Sous certaines conditions, le président pouvait gouverner par des arrêtés présidentiels, qui prévalaient sur les lois.

. Pour montrer la voie, le nom du pays fut changé en République du Zaïre en octobre 1971, et les forces armées les Forces armées zaïroises (FAZ). Cette décision était curieuse, vu que le nom Congo, qui se référait à la fois au fleuve Congo et à l'ancien Kongo, était lui-même fondamentalement authentique et aux racines pré coloniales, alors que Zaire est en fait un nom portugais adapté d'un mot africain, Nzere signifiant "fleuve" (de Nzadi o Nzere, "la rivière qui engloutit toutes les autres rivières", autre nom du fleuve Congo). En 1972, le Général Mobutu devint Mobutu Sese Seko et obligea tous les citoyens à adopter des noms africains en lieu et place de noms européens ou chrétiens. Les standards d'habillement occidentaux furent aussi abandonnés au profit de l' abacost, par soucis d'authenticité. Et enfin, entre 1966 et 1971, de nombreux lieux furent aussi rebaptisés, dont voici quelques uns de ces changements de dénomination parmi les plus importants :

· Léopoldville devint Kinshasa

· Stanleyville devint Kisangani

· Elisabethville devint Lubumbashi

· Jadotville devint Likasi

· Albertville devint Kalemie

· Luluabourg devint Kananga 1(*)

Une nouvelle monnaie fut introduite, baptisée zaïre, destinée à remplacer le franc en tant que monnaie nationale. 100 makuta (singulier : likuta) valaient un zaïre. Le likuta était lui-même divisé en 100 sengi. Cette subdivision était cependant de peu de valeur, la plus petite pièce ayant eu une valeur de 10 sengi. En définitive, il n'était pas rare de voir exprimées les valeurs monétaires avec trois zéros après la décimale, même après les importantes dévaluations intervenues plus tard.

A coté des mérites ou des défauts du mobutisme, le MPR forgea sa légitimité à partir des partis populaires qui firent leur apparition dès la fin des années 1950 à travers l'Afrique, un modèle qui fut aussi une source d'inspiration pour le MNC-Lumumba . C'était un héritage lumumbiste que le MPR essaya de s'approprier en son effort pour mobiliser la population zaïroise derrière le Président-fondateur. Étroitement liée avec la doctrine mobutiste, la conception d'un parti unique qui devait régenter tous les secteurs de l'activité de la nation.2(*)

En parallèle avec les efforts visant à neutraliser toute source de pouvoir incontrôlé, d'importantes réformes administratives furent mises en place en 1967 et 1973 pour accroître l'emprise du pouvoir central sur les provinces. L'objectif principal de la réforme de 1967 fut l'abolition des gouvernements provinciaux, en les remplaçant par des fonctionnaires contrôlés par Kinshasa. Le principe de la centralisation fut ensuite étendu aux districts et aux territoires, avec un fonctionnaire dépendant de Kinshasa à leur tête. Les seules entités administratives qui ne tombèrent pas sous la coupe du gouvernement central furent les collectivités, les chefferies et les secteurs (comprenant plusieurs chefferies). L'État unitaire et centralisé ressemblai de plus en plus à celui mis en place sous le Congo belge, excepté le fait qu'en 1972 les provinces prirent le nom de régions

Avec la réforme de juin 1973, une étape supplémentaire fut franchie dans la direction d'une centralisation accrue. Le but en était de réaliser une fusion complète entre les structures administratives et politiques en faisant de chaque responsable politique le chef de la section correspondante du parti. Une autre conséquence fut que la réforme entrava sérieusement la puissance des autorités traditionnelles au niveau local. Les autorités traditionnelles héréditaires désormais non reconnues, l'autorité échoyait aux seules autorités mises en place par Kinshasa et contrôlée par voie hiérarchique. Dès lors, le processus de centralisation avait formellement éradiqué toute forme d'autonomie locale préexistante.

Bien que Mobutu garda le contrôle de la situation au cours de cette période, des partis d'opposition étaient actifs, dont le plus connu était Union pour la Démocratie et le Progrès Social. Les tentatives de Mobutu pour contrer ces partis attirèrent à Mobutu de nombreuses critiques

En mai 1990, Mobutu marqua son accord au multipartisme et au partage d'un pouvoir issu d'élections libre et à la promulgation d'une constitution. Alors que le processus commençait à s'enliser, des militaires déclenchèrent des pillages à Kinshasa en septembre 1991 pour protester contre le non paiement de leurs soldes. 2.000 militaires belges et français furent envoyés, dont certains amenés par des avions américains, pour évacuer les 20.000 étrangers menacés à Kinshasa.3(*)

* 1 ISANGO IDI, Notes de cours d'histoire politique du Congo, G1 SPA, 2000-2001.

* · 2 VANTHMESCHE G, La Belgique et le Congo empreintes d'une colonie (1885-1980), Etats-Unis, éd.complexe, 2007, p.18-31

* 3 CROS. M. & MISSER F, Géopolitique du Congo (RDC), Etats-Unis, ed.Communauté pédagogique libre, 2006, p.22-35.

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