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Etude de l'Impact socio-économique des microcrédits octroyés aux PVVIH et OEV de la ville de Bukavu dans le cadre du projet AMITIE CRS-USAID

( Télécharger le fichier original )
par Bernadette FURAHA BALANGALIZA
Université du CEPROMAD Extension de Bukavu - Diplôme de Graduat en Management et Sciences Economique 2007
  

Disponible en mode multipage

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Prélude

Je veux dire merci au Seigneur,

de tout mon coeur je veux remercier le Dieu Saint.

Oui, je veux remercier le Seigneur

Sans oublier un seul de ses bienfaits.

C'est lui qui pardonne toutes mes fautes,

Guérit toutes mes maladies,

m'arrache à la tombe,

me comble de tendresse et de bonté.

Il remplit ma vie de bonheur,

Il me donne une nouvelle jeunesse ;

Je suis comme l'aigle qui prend son vol.

Que ta gloire, Seigneur dure toujours !

Réjouis-toi, de ce que tu as fait !

Je veux te chanter toute ma vie ;

mon Dieu, je te louerai tant que j'existerai

Que mon poème te plaise, Seigneur ;

Moi, je suis heureux de t'avoir comme Dieu !

Oui, je veux te dire merci, Seigneur.

Alléluia, vive le Seigneur.

Psaume 103 (102)

A René BALANGALIZA Karhandala et Régine CIREZI M'MUNGANGU, mes parents qui, grâce à leur collaboration, leur détermination dans les travaux fastidieux de toute sorte, m'ont inscrit à l'école et m'ont soutenu au prix de sacrifices inoubliables ; que la production de ce premier fruit scientifique de votre première fille soit pour moi une occasion propice de vous témoigner ma passion.

Au Dr Raphaël BAJAY TCHUMAH et toute sa famille, mon collaborateur le plus proche qui, avec son sens de l'humain, est pour moi un soutien inestimable ;

A mon futur époux, le père de mes enfants, et à toute ma progéniture,

A vous tous et à votre progéniture,

Je dédie ce travail

Remerciements

Mes remerciements vont à l'endroit de tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce travail :

A Dieu, à qui j'adresse mes remerciements par sa grâce infinie pour moi et que j'implore pour intervenir dans l'oeuvre de développement de l'Afrique en générale et de la RDC en particulier pour la transformation de ses créatures que sont les hommes,

Au vice Recteur de l'Université du CEPROMAD SUD KIVU, Monsieur KAHURHANYI pour avoir fourni beaucoup d'effort pour nous avoir accompagné et nous encadré tout au long de notre formation,

Nous pensons au Chef de Travaux, Monsieur MUGISHO RWANANZA Gustave et Monsieur MATETA MATY, successivement Directeur et Codirecteur de ce travail qui, malgré les grandes occupations auxquelles ils sont appelés, ont accordé leur savoir scientifique à l'accomplissement de ce travail. Qu'a travers eux, tout le corps professoral de l'UNIC/ISGEA trouve ici nos sincères remerciements.

Plus particulièrement, nous tenons à témoigner notre profonde gratitude aux parents pour avoir accepté la charge de notre formation jusqu'à la rédaction de ce présent travail.

Nous ne trouvons pas de termes qui conviennent pour exprimer nos vifs remerciements au bureau de Bukavu de CRS/CONGO Bureau de Bukavu, Monsieur le Chef de Bureau, Luke King qui a bien voulu nous encadrer et nous ouvrir au champ favorable d'investigation et de stage.

Au Resources Manager de CRS/CONGO bureau de BUKAVU, Monsieur Ghislain MBURANUMWE, d'avoir fourni une bonne supervision et un climat d'encadrement plus favorable et appréciable avec le comptable Remy EKANGA et le Logisticien MAROY CITO Gérard.

Il nous serait indigne et ingrat de ne pas remercier notre cher Papa, Dr BAJAY TCHUMAH Raphaël, le Directeur du Projet AMITIE, non seulement pour son encadrement et son accompagnement tout au long de notre formation, mais aussi pour son affection quotidienne qu'il n'a cessé de nous faire.

A mon cadet Jules KASHEMWA, qui par son grand amour et malgré ses multiples occupations, s'est donné corps et âme pour la réalisation de ce travail.

Mes collaborateurs de service, surtout Messieurs Ir Phemba Phezo, Willy RUMANYA, Claudine BYAMUNGU et Janvier MUKANGERE.

A vous chers frères et soeurs : Fabien RUVOGO et son épouse NADINE, Séraphin BISIMWA Balangaliza et son épouse Joëlle MWAMINI, Marie-Claire MUNYERENKANA et son Mari Michel, Bernardine SIFA Balangaliza, Evelyne MAOMBI Balangaliza et son Mari Valentin MURHULA, Immaculée MWAMINI Balangaliza et son Mari Freddy BURHABALE, Marie -Louise BASHIMBE MAOMBI, Josline ZAWADI Balangaliza, Providence Riziki Balangaliza, Innocent Balangaliza, Mugisho Balangaliza, Noella SAFI Balangaliza et Fabrice Balangaliza pour nous avoir encouragé et accepté malgré nos faiblesses.

A tous mes camarades, amis et collègues qui m'ont aidé dans l'anonymat et sans oublier nos compagnons de lutte KONDOLI MAPENDO Aimée, Dunia bya DUNIA et BASUBI Walumona Jean Paul.

A vous mes très chers Amis Marceline HabaMungu et son époux, Julien TCHOKOLA et son épouse, Claudine Faida et son époux, Pascal MASILYA et son épouse, Augustin BYAMUNGU, NYOTA CENGO, Patience BUGANDWA et son Epouse Nathalie Bahati, Robert Mugisho, Pascal Bahati, Alain Wasso, CIZA Eugène et son épouse Bernadette, Baltazar Namegabe, BINTU Rosette, etc.

Et à tout autres connus de Dieu

Je réitère ma reconnaissance !

Bernadette FURAHA Balangaliza.

Sigles et abréviations utilisés

AGR

Activité génératrice des revenus

AMITIÉ

Aids Mitigation Initiative To Enhance care and support

AMO

Avenir Meilleur pour les Orphelins

APED

Action pour la Paix, l'Education et le Développement

ARV

Anti-RétroViraux

AS

Assistant social

AUF

Agence Universitaire de la Francophonie

ASF

Association de Santé Familiale

BDOM

Bureau diocésain des Oeuvres Médicales

CCC

Communication pour le changement de comportement

CCS

Coalition communautaire des soins

CDC

Centre for disease control

CCDV

Centre de dépistage et conseil volontaire

CODILUSI

Comité diocésain de Lutte contre le Sida

CONADER

Commission Nationale de Démobilistion et Reclassement

CRONG

Conseil Régional des Organisations Non Gouvernementales

CRS

Catholic Relief Services

CTA

Centre de Titement ambulatoire

DOM

Department des OEuvres Médicales

ECC

Eglise du Christ au Congo

FFP

Fondation Femme Plus

FHI

Family Health International

GIK

Gift in kind

GTZ

German Development Agency

HAART

Traitement Anti-rétroviraux Hautement Actif

HGR

Hôital Général de Référence

IMC

Indice de Masse Corporelle

IMF

Institution des Micro-Finances

IO

Infections Opportunistes

ISGEA

Institut Supérieur de Gestion des Affaires

IST

Infections Sexuellement Transmissibles

MAP

Multi Program

MSF

Médecins Sans Frontières

OEV

Orphelin et Enfant Vulnérable

OMS

Organisation Mondiale de la Santé

ONG

Organisation Non Gouvernementale

ONUSIDA

Organistion des Nations Unies contre le sida

PAM

Programme Alimentaire Mondial

PNLS

Programme National de Lutte contre le sida

PNMLS

Programme National Multisectoriel de Lutte contre le sida

PNUD

Programme des Nations Unies pour le Développement

PSI

Population Services International

PSPS

Personne de soutien psychosocial

PTME

Prévention de la Transmission de la Mère à l'Enfant

PVVIH

Personne vivant avec le VIH

RAAAP

Rapid Assessment and Action Plan

RDC

République Démocratique du Congo

SIDA

Syndrome de l'immunodéficience acquise

TL

Team leader

UNFPA

Fonds des Nations Unies pour la Population

UNICEF

Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

UNIC

Université du CEPROMAD

USAID

United Stated Agency International Development

VIH

Virus de l'immunodéficience humaine

INTRODUCTION GENERALE

0.1. Etat de la question

Nous ne pouvons pas prétendre commencer notre recherche sans pour autant jeter un coup d'oeil sur les travaux antérieurs de nos prédécesseurs qui ont orienté leurs rechercher dans le même angle que notre sujet. Sans prétendre avoir tout consulté comme sources écrites relatives à notre sujet, nous pouvons citer les auteurs suivant qui ont présenté leurs travaux repartis dans l'ordre suivant :

· Impact socio-économque des crédits rotatifs filet maillant octroyés aux pêcheurs par APED asbl, cas de Katana/Kaliba, par Rachel BINTI MAROBE (2003-2004). Dans son travail, l'auteur se pose les questions suivantes :

- En quoi les crédits qu'octroie APED aux différents groupes ont-ils un impact social et économique ?

- Et pourquoi l'utilisation des filets maillant ?

En vérifiant son hypothèse, l'auteur a conclu que les crédits rotatifs filets maillant qu'octroie APED aux groupes de base plus précisément aux groupes des pêcheurs de Katana/Kaliba ont un impact socio-économique sur eux et leurs familles.

Impact du micro-crédit sur l'activité économique: cas de l'ASMSSF/MC


· Impact du Micro-crédit sur l'activité économique, cas de l'ASMSSF/MC (MAROC) par Mohammed Amine Benjelloun (2006-2007). Dans son travail, l'auteur présente la problèmatique suivante : Face aux exigences économiques et sociales, le Maroc comme la plus part des pays a lancé la guerre contre la pauvreté afin de stimuler son take-off économique et social. Une question se pose à ce niveau là, « Est-ce que la victoire est à notre portée ? »

La réponse à cette question, prévoit une arme, une stratégie et des guerriers. Économiquement parlant, la réponse prévoit un instrument, un programme et des acteurs. C'est à la suite de ce constat que les premiers programmes de Micro-Crédit ont vu le jour, pour servir d'instrument de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

L'auteur est arrivé à la conclusion selon laquelle le micro-crédit constitue à lui seul une stratégie solide et fiable de lutte contre la pauvreté malgré les difficultés qu'elles affrontent les différentes associations.

Comme on peut le remarquer, ces auteurs n'ont pas abordé le même thème que le notre et dans les mêmes circonstances de temps et de lieu. D'où notre travail est vraiment différent de leurs.

Ainsi la particularité de notre travail vis-à-vis de ces autres travaux est que celui-ci est plus analytique, plus explicite, plus pratique et est rédigé de manière à ce que n'importe, qui en le lisant, aura non seulement à comprendre les généralités sur les VIH/SIDA et les microcrédit mais aussi ce travail pourrait servir d'un outil de travail pour démontrer aux organisations, aux Eglises, IMF et IF et à l'Etat l'utilité de microcrédits et de sa bonne gestion dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale causé par l'infection à VIH en vue d'améliorer les conditions de vie de personnes vivants avec le VIH et les OEV.

Sur le plan pratique, travail est une véritable piste de recherche pour n'importe qui cherchera à élucider le moyen de relancer non seulement le programme de microcrédit pour le démunis mais l'étude de l'impact socio-économique et l'étude de performance de ces derniers.

0.2. Problématique

A quelque niveau que ce soit, le VIH/SIDA reste un problème multidimensionnel dans ses causes et conséquences. En effet, comme l'a écrit l'ONUSIDA dans son 4ème rapport d'orientation, « Les conséquences de la pandémie du VIH/SIDA ont dépassé celles de toutes les autres crises connues dans le monde. Depuis le premier diagnostic en 1981, le VIH/SIDA aura causé dans le monde, 20 millions de décès, 38 millions de personnes infectées (fourchette 34.6 à 42.3 millions, dont 4.9 millions en 2004)1(*), 3.1 millions de morts en 2004, et plus de 14 millions d'orphelins. Selon le rapport de l'Onusida publié en novembre 2006, 39,5 millions de personnes vivent désormais avec le VIH dans le monde. Parmi elles, 4,3 millions ont contracté la maladie durant l'année 2006 (soit 400 000 de plus qu'en 2004) et près de 3 millions en sont mortes2(*). Les fourchettes autour des estimations définissent les limites dans lesquelles se situent les chiffres mêmes, sur la base des meilleures informations disponibles.

En République Démocratique du Congo, le Programme National de Lutte contre le Sida, PNLS, a aussi décrit, l'épidémie du HIV/Sida comme « un défi majeur en soi, qui aggrave les nombreux autres défis auxquels le pays doit faire face. L'épidémie pose un sérieux problème de santé publique et constitue une menace pour le redressement économique et le développement. » 3(*). En effet, avec une population globale estimée à 54. 417.000 habitants, les données révisées et publiées par l'ONUSIDA sur la base de ses nouvelles méthodes se présentent de la manière suivante en RD Congo, en ce qui concerne les personnes vivant avec l'infection VIH au 31 décembre 2003, et ayant développé ou non le SIDA4(*)

Depuis plus de deux décennies, notre pays la République Démocratique du Congo se voit être de plus en plus affecté par la pandémie du VIH/SIDA. A l'instar d'autres pays de l'Afrique subsaharienne, les statistiques les plus récentes démontrent que L'épidémie du VIH /SIDA en RDC est en nette progression avec un taux de prévalence estimée à 4,5 % (PNLS, 2004).

En effet, le nombre de personnes infectées en 2004 était de 2,6 millions contre environ 700 000 en 1995, dont environ 780 000 seraient au stade avancé de la maladie. Ce nombre représenterait une multiplication par 3 en 10 ans du nombre de séropositifs estimé de 1995, ce qui en terme absolu, prédit une aggravation de la situation. Le nombre de décès (enfants et adultes) avoisine 110.000, soit en moyenne 301 décès par jour. Il en découle que les orphelins dus au SIDA sont estimés aux environs de 700 000 actuellement dans le pays5(*).

Les malades du SIDA sont souvent confrontés à des dépenses de santé et de funérailles liées à la diminution du revenu entraîné soit par la perte du travail (stigmatisation), soit l'incapacité de travailler, ou le coût de traitement (360 $ par an). Pour parer à ces difficultés, les ménages affectés sont obligés de vendre leurs actifs physiques (bétails et équipements agricoles, mobiliers et moyens de transport), faute d'une politique de prise en charge adéquate.

Depuis les années 1990, la République Démocratique du Congo, est caractérisé par une multitude de problèmes dans tous les domaines de la vie : économique, politique, culturelle, social, etc. Mais le plus marquant est sans doute le problème lié à la crise économique. Toute personne sensible connaît la grandeur des conséquences fâcheuses qui découlent d'une crise économique caractérisée notamment par l'infection et / ou l'affection du VIH/SIDA. Beaucoup de Personnes vivant avec les VIH/SIDA et d'enfants affectés par le VIH/SIDA vivent dans des conditions de pauvreté extrême.

L'impact économique du VIH/Sida est important, il a largement réduit les ressources économiques des familles ; entraînant et aggravant à la fois la pauvreté. Les maladies et les décès associés au VIH/Sida augmentent les dépenses des familles et réduisent leurs revenus, épuisant par conséquent leurs ressources économiques. Prendre en charge davantage des PVV et d'OEV accroît aussi le fardeau des familles qui se trouvent déjà dans des situations difficiles. Dans de nombreux pays, les communautés et les familles élargies n'ont pas les ressources nécessaires pour soutenir financièrement les PVV, OEV et les familles affectées.

Les facteurs favorisant la pauvreté dans les familles affectées par le VIH/SIDA sont entre autres :

· L'augmentation des dépenses pour les soins de santé

· La réduction et/ou la perte des revenus de famille

· La réduction et/ou l'épuisement de la force du travail entraînant ainsi la consommation des épargnes des ménages.

· L'augmentation des dettes vis-à-vis des tiers

· Les coûts des funérailles.

Ces facteurs entraînent les conséquences  suivantes :

· Changement des activités principales des ménages

· Dépense des économies

· Recherche d'un travail

· Pratique des cultures de subsistance

· Vente des biens (bétail, terre, immobiliers, bijoux, habits voire même des parcelles et maisons, etc.)

· Emprunt de l'argent

· Réduction de la consommation et les dépenses sur la nourriture, la santé et l'éducation

· Émigration

· Faire travailler les enfants ou augmenter la charge de travail des enfants

· Déscolarisation des enfants

· Recours à la mendicité

· Diversification des activités productives

· Séparation des membres du ménage.

Pour pallier à toutes ces conséquences chez les PVV, certaines agences et organismes humanitaires ont pris l'initiative de leur venir en aide en vue de promouvoir les petites activités génératrices des revenus, en leur octroyant des prêts, des fonds en espèces et des crédits rotatifs en nature, etc.

C'est dans ce cadre que le Catholic Relief Services « CRS/CONGO » programme CONGO, dans le cadre de son programme AMITIE, a mis à la disposition des personnes vivant avec le VIH/SIDA et les Orphelins et enfants Vulnérables des moyens sous forme des micro-crédits en vue d'entreprendre des Activités Génératrices des Revenus pour leurs subsistances et leur auto-prises en charge.

Eu égard aux multiples problèmes énumérés ci-dessus, une série des questions mérite d'être posées, à savoir :

· Quel est le nombre de PVV bénéficiaires de cet appui « AMITIE » dans la ville de Bukavu ? A quel type de catégorie sociale appartiennent-ils ? Quel type de micro-crédit le projet AMITIE/CRS applique et quel montant octroi-t-il aux bénéficiaires ? comment ce micro-crédit est-il géré par les bénéficiaires ? présente-il une rentabilité économique positive ?

· Quelle mesure d'encadrement ou de suivi pour ce micro crédit ? Quelle efficacité de ce micro-crédit sur la situation socio-économique et sanitaire de la PVV et du ménage entier (situation avant et pendant l'intervention du projet AMITIE ) ?

· Les micro-crédits qu'octroie AMITIE/CRS aux PVV ont-ils un impact social et économique  en faveur de ses bénéficiaires? Et pourquoi l'octroi des micro-crédits au PVV

Telles sont les questions qui guideront nos recherches, bref, nous permettront d'appréhender l'Impact Socio-économique des micro-crédits octroyés aux PVV de la ville de Bukavu par AMITIE/CRS.

0.3. Hypothèse du travail

L'hypothèse est « une proposition de réponse à la question posée. Elle tend à formuler une relation entre les faits significatifs. Même plus ou moins précise, elle aide à sélectionner les faits observés »6(*)

En effet, en rapport avec notre problématique, il nous revient provisoirement de dire qu'avec la situation actuelle, si les micro-crédits qu'octroie AMITIE/CRS aux PVV et OEV de la ville de Bukavu ont un impact socio-économique sur les bénéficiaires, alors la bonne gestion de ces micro-crédits serait d'une importance capitale suite à sa rentabilité non seulement sociale mais aussi économique.

0. 4. Méthodes et technique utilisées

0.4.1. La méthode

La méthode étant un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la réalité qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie7(*). Pour l'élaboration de ce travail, nous avons fait recours à la méthode historique qui cherche à savoir la dimension temporelle des phénomènes sociaux pour mieux les comprendre comme situation du présent8(*). La dite méthode nous a permis de bien reconstituer l'histoire du VIH/SIDA.

L'étude est basée sur une enquête de terrain à Bukavu en 20007 capital économique de la province du sud Kivu. L'étude a combinée l'approche quantitative et l'approche qualitative.

L'approche quantitative a consisté à l'administration d'un questionnaire auprès d'un échantillon représentatif 40 PVV bénéficiaires AMITIE, choisis selon la technique des quotas9(*). Les données recueillies par questionnaire portaient essentiellement sur l'impact socio-économique du VIH/SIDA, sur la participation, sur l'appui du Projet AMITIE et sur les ressources mobilisées pour faire face aux risques. Ces données ont été complétées par des données qualitatives.

L'approche qualitative elle, a privilégié l'observation directe, prolongée dans le temps et soutenue grâce à l'interaction entre les observées et nous. Elle a aussi eu recours aux récits de vie et aux entretiens individuels. L'observation a été possible en intégrant AMITIE comme volontaire bénévole et en participant à la vie du projet AMITIE (réunions, activités, permanences, etc.). Les récits ont été recueillis auprès de vingt PVV à qui nous avons demandées de nous raconter leur itinéraire de vie et surtout leur situation de PVV (depuis la prise de connaissance du statut sérologique jusqu'à l'adhésion au projet AMITIE). Les entretiens individuels ont consisté en des conversations suivies avec quarante PVV. Ces entretiens étaient centrés autour de deux thèmes principaux, à savoir : la perception de l'appui du Projet AMITIE-CRS et la gestion de Micro-crédits qu'octroie AMITIE-CRS au PVV.

0.4.2. Les Techniques

« Une technique est un ensemble de procédés utilisés par un chercheur pour récolter les données ou pour analyser les données ou informations qui doivent servir à la réalisation du travail »10(*)

a. Technique d'observation documentaire

Cette technique nous a aidée à enrichir notre étude en se référant à certains documents. En rapport avec notre travail, nous avons pu consulter les ouvrages scientifiques, les rapports, les sites Web et d'autres documentations mises à notre disposition par le projet AMITIE CRS-USAID

b. Technique d'observation directe

La dite technique nous a permis d'être en contact direct avec certaines personnes concernées. Nous sommes entrées en contact direct avec certaines personnes vivant avec le VIH/SIDA et les OEV sans intermédiaire et avons recueilli les données

c. L'interview libre

D'après P.MINON « interviewer c'est chercher a obtenir des données utiles à une enquête sociale en suscitant des déclarations orales de quelques personnes susceptibles de fournir ces données11(*). Nous avons de ce fait utilisé l'interview pour récolter les données auprès de PVVIH et OEV.

0.5. Choix et intérêt du sujet

Ayant le souci de travailler dans le domaine de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA pour leur venir en aide, et vu la situation socio-économique que traverse notre pays en général et les PVV et OEV en particulier à cause du VIH/SIDA, nous avons choisi ce sujet pour essayer d'analyser les micro-crédits qu'octroie AMITIE/CRS aux PVV et OEV de la ville de Bukavu afin de permettre, à travers des Organisations appuyées par AMITIE/CRS, aux personnes marginalisées (PVV et OEV) d'améliorer leurs conditions de vie ainsi que de démontrer l'utilité de la bonne gestion de ces micro-crédits.

0.6. Délimitation spatio- temporelle du Sujet

Il nous est difficile d'aborder ce travail sans pour autant pouvoir le délimiter au point de vue spatial et temporel, afin de nous épargner de toute attitude de généralisation mais surtout pour des raisons de pratique et d'objectivité.

· Sur le plan spatial : notre travail porte sur le projet AMITIE de CRS-USAID.

· Sur le plan temporaire : notre étude se basera sur la période allant de 2006-2007.

0.7. Présentation sommaire du travail

Hormis cette partie introductive et la conclusion, le présent travail comprend quatre chapitres dont :

· Le premier concerne le cadre théorique du travail qui traite notamment les définitions des concepts de base du sujet et la Présentation de CRS et du projet AMITIE CRS-USAID

· Le deuxième chapitre est consacré aux Généralités sur le VIH/SIDA et sur les Micro-crédits

· Le troisième chapitre traite des enquêtes sur l'impact socio-économique des microcredits du projet AMITIE CRS-USAID dans la ville de Bukavu

0.8. Difficulté Rencontrés

Tout travail scientifique ne peut être réaliser sans pour autant que le chercheur ne puisse se heurter à de difficultés. Bien qu'il nous est arrivé de travailler d'arrache pieds, il convient cependant de signaler les obstacles dans le déroulement de notre recherche de données puisque les personnes contacter, même le plus proche n'ont pas voulu nous faciliter la tâche.

CHAPITRE I. : CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL

1.1. Définition des concepts

Pour mieux saisir les concepts de notre étude, il sied d'abord de définir les concepts de base de notre sujet de recherche.

a) Etude :

C'est le travail de l'esprit qui s'applique à apprendre quelque chose ou à approfondir la connaissance12(*).

- Etude d'impact : c'est l'étude qui précède ou accompagne les grands travaux et qui s'intéresse à leurs conséquences sur l'environnement13(*).

a) Impact :

C'est l'influence de quelqu'un ou de quelque chose sur le déroulement de l'histoire, des événements. C'est l'effet produit par quelque chose ; l'influence qui en résulte14(*).

En d'autres termes, l'impact c'est l'effet, l'influence ou le changement observable opéré par un bien et/ou un phénomène sur le bénéficiaire. Ici, nous allons voir l'effet qu'ont les micro-crédits sur les personnes vivant avec le VIH/SIDA et les Orphelins et Enfants Vulnérables.

b) Socio-économique :

Ce qui est relatif aux problèmes sociaux dans leur relation avec les problèmes économiques.

c) Micro-crédit :

C'est un prêt d'un faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti par des ONG et des banques partenaires à des personnes considérées comme insolvable pour leur permettre de financer une activité génératrice de revenus15(*).

Le Micro-crédit permet à des femmes et des hommes démunis de démarrer une petite activité génératrice de revenus : une Micro-entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise, qui leur permet aussi parfois d'en épargner une partie, et de financer l'éducation de leurs enfants.

Un service d'épargne sécurisé permet aux populations les plus pauvres d'assurer un avenir à leur famille, et avec la Micro-assurance, l'épargne protège des chocs externes (catastrophes naturelles, crises macro-économiques) des populations qui y sont le plus souvent les plus sensibles.

L'activité de micro-crédit consiste en l'attribution de prêts de faible (voire très faible) montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques.

Le micro-crédit se développe essentiellement dans les pays en développement, où il permet de concrétiser de micro-projets favorisant ainsi l'activité et la création de richesse.

Le micro-crédit s'inscrit dans une sphère plus complète qui comprend d'autres outils financiers tels que l'épargne, la micro-assurance et d'autres produits qui forment la micro-finance.

L'activité de micro-crédit encourage les micro-projets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations à la base. Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans16(*).

d) Personne Vivant avec le VIH (PVV)

Une PVV c'est une personne qui présente une sérologie VIH positive. Pour le projet AMITIE, une PVV est éligible comme bénéficiaire si elle vit dans une famille de taille supérieure ou égale à 5 personnes, dans une situation d'indigence ou de stigmatisation/discrimination avérée17(*).

e) Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV)

Au-delà de la multiplicité des définitions qui varient selon les pays, un orphelin est défini commun un enfant âgé de moins de 18 ans, qui a perdu l'un ou l'ensemble de ses deux parents (parfois étendue aux enfants dont l'un ou les parents sont décédés ou malades d'une affection incurable). Le concept vulnérabilité ne se limite pas seulement aux enfants, mais s'étend aussi aux ménages d'attache. Pour AMITIE, un OEV est éligible lorsqu'il est affecté par le VIH/SIDA, qu'il vit dans un ménage de taille supérieure à 3 personnes, avec un tuteur indigent, ou encore lorsqu'il est susceptible d'être exposé à des abus sexuels ou à la maltraitance18(*).

f) Qu'est ce qu'un Orphelin du SIDA.

La définition la plus courante définit un « orphelin du sida » comme un enfant qui a perdu l'un de ses parents ou les deux du VIH/SIDA. Cependant, on voit bien que selon que l'on prend en compte le décès d'un parent seulement, ou les deux, et selon l'âge auquel on estime que s'arrête l'enfance, on va aboutir à des définitions diverses de ce terme.

Ainsi, depuis le début de la crise des orphelins du sida en Afrique subsaharienne, au début des années 90, la définition de ce qu'est un orphelin du sida pose des problèmes d'homogénéité.

I.2. Brève présentation de CRS et Briefing sur le projet AMITIE CRS-USAID

I.2.1. Brève présentation de CRS

1.2.1.1 Dénomination et adresse de l'organisation

L'organisation est dénommée « CRS » Catholic Relief Services. C'est une organisation de droit américain, situé sur l'avenue Patrice Emery LUMUMBA n°203, Commune d'Ibanda ville de Bukavu, Province du Sud Kivu en République Démocratique du Congo.

1.2.1.2. Statut Juridique de l'organisation

Le Catholic Relief Services, CRS en sigle est une organisation et/ou une agence humanitaire et de développement pour assister les pauvres et les marginalisés en dehors des USA.

1.2.1.3. Historique de l'organisation

Le Catholic Relief Services (CRS-USCC), autrement appelé en Français « Secours Catholique Américain » ou encore « Caritas américaine », est l'organe de réponse aux urgences et d'aide au développement de la Conférence Episcopale des Etats-Unis d'Amérique.

Le Catholic Relief Services a été Crée en 1943 par les Evêques Catholiques des Etats-Unis d'Amérique initialement pour contribuer à la construction de l'Europe ravagée par la seconde guerre mondiale. Il est administré par un conseil d'Evêque élu par la Conférence Episcopale des Etats-Unis, et a pour personnel des femmes et hommes engagés dans la mission de l'Eglise catholique en faveur de ceux qui sont dans le besoin. Il maintient des modèles rigoureux d'efficacité et de responsabilité.

Etabli en République Démocratique du Congo depuis 1961 peu après l'indépendance du Pays, Catholic Relief Services travaille avec les organisations locales d'aide et de développement pour concevoir et mettre en oeuvre des projets durables et tangibles qui répondent effectivement aux besoin des communautés.

Le bureau de CRS a du suspendre des activités en RDC à trois reprises et la dernière réouverture remonte à 1993. Depuis 1997, le bureau de CRS en RDC gère également des programmes en République du Congo (connue aussi sous le nom de Congo-Brazzaville) ;

Dans la province du Sud Kivu à Bukavu, Le bureau de CRS s'est implanté en novembre 2005. Il s'occupe, présentement de  :

· La prise en charge socio-psycho-économique et médicale des personnes vivant avec le VIH/SIDA ainsi que des Orphelins et enfants vulnérables de la ville de Bukavu à travers son programme AMITIE,

· L'appui aux soins de santé primaires dans la province du Sud-Kivu à travers son programme AXxes

· La lutte contre la mosaïque de manioc et la bactériose à travers son programme d'agriculture dénommé « Crops Crises Control Project » C3P en sigle.

1.2.1.4. Domaine d'intervention

Le CRS intervient dans les domaines suivants :

· Agriculture,

· Sécurité alimentaire,

· Santé communautaire,

· Préparation et réponse aux urgences,

· Education,

· Justice et Paix.

1.2.1.5. Activités

· Agriculture 

· Education

· Santé communautaire

· Sécurité alimentaire

· Construction de la paix

· Réponse aux urgences

1.2.1.6. Siège

Le siège mondial de CRS est établi sur West Fayette Street à BALTIMORE en Maryland aux USA. Et en RDC, son siège est établi sur avenue Colonel Lukusa, en Commune de la Gombe à Kinshasa.

1.2.2. BREVE HISTORIQUE DU PROJET AMITIE

1.2.2.1. Organisation du projet AMITIÉ :

AMITIÉ est un acronyme tiré de l'anglais pour »Aids Mitigation Initiative To Enhance Care and Support, in Bukavu, Lubumbashi and Matadi ». Il s'agit d'un projet de soins et appui aux OEV et PVVIH, réalisé par un consortium d'ONG internationales, le Catholic Relief Services (CRS, comme leader), World Vision, et Eglise du Christ au Congo (ECC/DOM), en collaboration et partenariat avec 4 ONG nationales (AmoCongo, BDOM-Codilusi et la Fondation Femme Plus), sur financement de l'USAID et un co-financement du CRS et de World Vision.

Démarrées officiellement au 1er Octobre 2005, les activités du projet AMITIE sont déployées sur 3 grandes villes de la RD Congo, à savoir :

· Bukavu : où le CRS travaille avec le BDOM-Codilusi et la Fondation Femme-Plus;

· Lubumbashi : World Vision (Vision Mondiale) travaille en collaboration avec AmoCongo ;

· Matadi : où ECC-DOM travaille en collaboration avec AmoCongo.

Tel que lancée à ce jour, et à peu de variantes près, l'organisation du projet AMITIÉ se déploie sur le terrain de la manière suivante dans chaque ville/zone de santé :

AMITIE Program

Director (CRS)

AMITIE-Bukavu

(BDOM-Codilusi & FFP)

AMITIE-Lubumbashi

(World Vision & AmoCongo)

AMITIE-Matadi

(ECC-DOM/AmoCongo)

1 Medical Supervisor (CRS)

2 Team-Leaders (BDOM-FFP)

4 Social workers

92 Home Visitors

49 CCC `members

1 Medical Supervisor (ECC/DOM)

2 Team-Leaders (ECC&AmoCongo)

4 Social workers

100 Home Visitors

40 CCC `members

1 Medical Supervisor (WVi)

2 Team-Leaders (WVi & Amo)

5 Social workers

96 Home Visitors

64 CCC `members

AMITIE est un projet prévu pour une période de 4 ans. Au terme de ces 4 années lui assignées, ce projet vise comme objectifs :

1.2.2.2. But et objectif du projet AMITIÉ :

Le projet AMITIE a pour but de contribuer à atténuer l'impact du VIH/SIDA et d'amener progressivement les Personnes vivant avec le VIH et les OEV vers une auto prise en charge

Il poursuit deux objectifs stratégiques à savoir :

1. L'amélioration de la qualité de la vie pour au moins 7,500 orphelins et enfants vulnérables (OEV) : améliorer la capacité des communauté et des Organisation Religieuses à apporter des soins de qualité aux OEV, améliorer la résistance des OEV et de leurs ménages, améliorer l'environnement national, provincial et immédiat en vue de la protection du bien-être des OEV ;

2. L'amélioration de la qualité de la vie pour 3,750 personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH) : améliorer la capacité des Organisations Religieuses à apporter des soins de qualité aux PVV, renforcer les services de santé à appuyer et à collaborer avec le réseaux de soins à domicile, améliorer la subsistances des PVV et de leurs familles).

Avec une approche focalisant la qualité des soins aux bénéficiaires, la stratégie d'AMITIE repose sur la mise en place d'une interface entre la communauté, les structures gouvernementales et les personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA.

1.2.2.3. Le réseau AMITIE :

Par sa conception et son organisation, AMITIE s'inscrit dans un réseau d'interventions, notamment :

1) Par rapport à la coordination des ripostes nationales en RD Congo : (ICASA, 2003) A l'échelle d'un pays, il est ainsi préconisé (principe des 3 Un) : un seul cadre d'action contre le VIH/SIDA, sur lequel l'ensemble des partenaires pourront s'aligner, une seule instance nationale de lutte contre le SIDA, à représentation large, multisectorielle (PNMLS), et un seul système de suivi et d'évaluation.

Au niveau de 3 villes, AMITIE collabore ainsi avec tous les autres intervenants dans le domaine du VIH/SIDA et des activités associées (PNLS, PNMLS, UNICEF, et autres ONG ou institutions qui s'occupent des femmes violées, des PVVIH et OEV).

2) Par rapport à son mode de financement : de par son financement (USAID), AMITIE, est lié aux activités d'autres projets/USAID, notamment à celles de Family Health International (FHI ) en ce qui concerne les Centres de Conseil et dépistage volontaire et de PSI/ASF, en ce qui concerne la communication pour le changement de comportement et le marketing social.

3) Par rapport à son organisation interne :

En plus de son bureau de pilotage basé à Bukavu (CRS). AMITIE fonctionne avec un réseau organisé à l'échelle communautaire : plus de 250 membres de la Coalition Communautaire des Soins (CCS), un réseau de plus de 400 Volontaires au service des OEV et accompagnateurs PVVIH, une douzaine d'Assistants sociaux et de Superviseurs médicaux.

Ce réseau permet, non seulement d'assurer des références et des liaisons des bénéficiaires aux structures sanitaires existant, ainsi qu'aux Centres de Conseils et Dépistage Volontaire (CCDV) et autres instances de prise en charge des OEV et PVVIH, mais aussi de favoriser l'échange d'expérience entre eux.

A court terme, AMITIE s'efforcera de pérenniser ses interventions en les faisant endosser par les communautés (CCS) ainsi que les organisations locales dont elle vise par ailleurs le renforcement des capacités.

1.2.2.4.:Définition des Bénéficiaires du Projet AMITIE

L'outil AMITIÉ # 08 reprend de manière plus détaillée les critères d'éligibilité des PVVIH et OEV. De par ses objectifs, le projet AMITIÉ vise l'amélioration de la qualité de la vie des PVVIH et OEV, en mettant un accent sur les plus démunis d'entre eux dans la communauté.

En termes de définition, AMITIÉ a retenu les définitions suivantes en ce qui concerne les OEV et PVVIH :

a) Orphelin : entendu ici (UNICEF/ONUSIDA/USAID) comme un enfant âgé de 0 à 17 ans et dont la mère (orphelins maternels) ou le père (orphelins paternels) ou les deux parents (orphelins doubles) sont morts.

b) Enfant : entendu ici (Convention des Nations Unies sur les Droits de l'enfant) comme « Tout être humain en -dessous de l'âge de 18 ans sauf si la majorité légale de l'enfant est atteinte plus tôt ».

c) Vulnérable : la notion de vulnérabilité est définie ici comme « la grande probabilité de voir survenir un effet négatif ». Il s'agit d'un état relatif, à facettes multiples, entre l'état de résistance et la dépendance absolue d'une aide extérieure,... ».

d) PVVIH : entendue ici comme une personne dont la séroprévalence VIH-positive est confirmée par une institution autorisée (laboratoire) ou un Centre de Conseil et de Dépistage Volontaire.

Critères d'éligibilité OEV/AMITIÉ

a) Critères majeurs : âge < 18 ans + 1-2 parents malades, mourant ou décédés du VIH/SIDA ;

b) Critères mineurs : taille ménage > 3 personnes, Tuteur indigent (signes physiques de la pauvreté), Victime d'abus sexuel, viols ou maltraitance, Non scolarisé (OEV).

Critères d'éligibilité PVVIH/AMITIÉ

c) Critère majeur : statut sérologique confirmé positif.

d) Critère secondaires : affecté par le VIH, Taille ménage > 5, Tuteur indigent (signes physiques de la pauvreté).

1.2.2.5. Le Processus d'identification des bénéficiaires du projet AMITIE :

Grâce à la formation reçue, les Volontaires du projet peuvent identifier les bénéficiaires potentiels soit de manière directe soit de manière indirecte :

ü De manière directe : lors des visites sur le terrain (porte à porte dans le quartier, ou indication par les membres de la Coalition Communautaire des Soins) ;

ü De manière indirecte : par référence à partir d'un centre de conseil et dépistage volontaire, d'un centre PTME, d'un Centre de santé ou d'un hôpital, d'une ONG, d'une organisation sociale ou religieuse, etc.

Dans son ensemble, le processus de sélection des bénéficiaires du projet AMITIÉ passe par les étapes suivantes :

§ Identification : après avoir établi le contact avec le bénéficiaire, le volontaire lui rendra la première visite à son domicile afin d'identifier les éléments susceptibles de le rendre éligibles dans le projet. Il conserve son cahier de note et remet la fiche d'identification remplie à son superviseur (Assistant social (AS)  Team leader (TL)).

§ Enrôlement : lors des réunions de chaque pool (2 à 4 fois par mois), les responsables de chaque pool/Commune ou Zone de santé (Superviseur médical + Team leader + Assistant social), statuent sur les fiches ramenées par les différents Volontaires. Ils décident ainsi de l'enrôlement ou non des personnes identifiées.

§ Enquête additionnelle : elle est nécessaire en cas de doute ou une vérification ou un complément d'information. Elle requiert souvent la présence de l'Assistant Social.

§ Liste des besoins: dans le dialogue et sur la base des éléments matériels relevés (voir services plus loin), le Volontaire et/ou l'AS identifient et établissent la liste des besoins des différents bénéficiaires enrôlés.

§ Octroi et suivi des services AMITIÉ : en plus de l'accompagnement psychosocial qui tend à être systématique pour tous les bénéficiaires, différents services seront offerts aux bénéficiaires en fonction de leur situation et besoins, et en vue de contribuer rapidement à l'amélioration de leur état et de leur auto-prise en charge.

§ Il faut retenir qu'un besoin peut en cacher un autre : en plus des soins médicaux, une PVVIH peut aussi avoir besoin d'une assistance juridico-légale (héritage, succession, testament, etc). Eviter de confondre les besoins ressentis réels et les besoins opportunistes.

§ Il est à noter qu'une attention particulière sera accordée aux OEV qui sont en même temps PVVIH.

De manière pratique sur le terrain, d'autres catégories de bénéficiaires sont susceptibles d'être associées au processus d'identification. En effet :

· Avec le caractère multisectoriel reconnue au VIH/SIDA, le projet AMITIE se doit d'établir un réseau de relations avec tous les autres acteurs et intervenants de ce domaine, au niveau des 3 villes structures gouvernementales (PNMLS/PNLS, Ministère des Affaires Sociales, etc.), Agences des Nations Unies (Unicef, PAM), ONG internationales et nationales, etc.

· Ce réseau de relations est indispensable pour non seulement faciliter les références, mais aussi afin de valoriser les autres bénéfices susceptibles de provenir de cette synergie et cette dynamique. Ainsi par exemple, le et de manière plus spécifique, AMITIÉ s intéresse également aux femmes victimes des viols, ainsi qu'aux jeunes démobilisés.

· Grâce aux ONG spécialisées en la matière, aux membres de la CCS, aux Centres de santé et autres institutions spécialisées, les Volontaires pourront accéder aux femmes victimes de viols et abus sexuels. Pour ce qui est des jeunes démobilisés, leurs cas seront étudiés en termes de vulnérabilité, d'âge et de références éventuelles vers les autres partenaires du projet AMITIÉ.

1.2.2.6.: Le paquet de services et profil des bénéficiaires du Projet AMITIE

Dans un contexte de crise socio-économique généralisée, la situation des personnes vulnérables est susceptible d'être encore plus affectée que jamais. Le but du projet AMITIÉ est de contribuer à atténuer l'impact du VIH/SIDA et de les amener progressivement vers une auto prise en charge. A cet effet et bien que de manière très sélective, le projet prévoit l'octroi d'un certain nombre de services tel que stipulé déjà dans le premier chapitre (page 5).

Le Volontaire AMITIÉ contribuera ainsi, non seulement à l'identification des besoins et des services à octroyer à chaque bénéficiaire suivi/encadré, mais aussi à leur assurer des conseils et un accompagnement susceptible de les conduire à une auto prise en charge.

1.2.2.6.1. Les 7 composantes de l'appui aux OEV :

· Le Bien -être général : nourriture, eau, habillement

· L'Education : éducation scolaire, formation professionnelle, alphabétisation fonctionnelle, apprentissage des métiers, etc.

· L'Appui psychologique : en groupes, en famille, par les pairs, etc.

· La Protection contre les abus et les violences : identification, résolution des problèmes, appui professionnel, légal pour arrêter de tel abus ou violences.

· La Santé : soins de qualité, alimentation, traitement aux ARV, etc.

· La Sécurité socio-économique : activités génératrices de revenu, petites entreprises, sécurité sociale, etc.

· L'Assistance juridico légale et représentation : droits des enfants, droits de succession/héritage politiques de protection, etc.

Il est à noter que tous les bénéficiaires enrôlés ne recevent pas obligatoirement tous les services proposés par le projet, mais seulement ceux dont ils ont besoin.

En effet, AMITIE cible les plus démunis de chaque communauté. Dans une approche holistique, AMITIE se propose d'offrir un paquet de services à ses bénéficiaires directs (3,750 PVVIH et 7,500 OEV) et indirects (près de 50,000 membres des familles des PVVIH et OEV ciblés) : clarifier ici que chaque bénéficiaires ne reçoivent pas nécessairement tout le paquet de services, mais qu'il reçoit les services dont qu'il a besoin.

Je pense qu'il est temps qu'on puisse donner un contenu au service qui est offert (on a déjà 2 ans d'âge du programme) : qu'est ce qu'AMITIE considère comme appui de type soins de santé chez un PVVIH, type support psychosocial ? Appui scolaire ? Ce qu'on fait réellement dans le contexte du programme Amitié et non ce qui est écrit dans le texte.

· L'accompagnement psychosocial des PVVIH et OEV :

· Les Soins médicaux et palliatifs ;

· L'assistance pour la formation et l'organisation des AGR(avec l'octroi de Micro-crédits) et l'auto prise en charge ;

· L'assistance pour l'éducation scolaire et la formation professionnelle ;

· L'assistance nutritionnelle ;

· La protection des droits des OEV et l'assistance juridico-légale ;

· L'enregistrement des naissances et la réinsertion familiale ;

· L'assistance avec des biens et dons divers en nature.

1.2.2.6.2. Profil des OEV bénéficiaires du projet AMITIÉ au 30/09/2007

a) Effectifs des bénéficiaires recrutés dans le programme au 30/09/2007

En rapport avec les critères d'éligibilité, du programme AMITIÉ, les effectifs des bénéficiaires recrutés se présentent de la manière suivante au 30/09/2007 :

Tableau I. Effectif des bénéficiaires recrutés dans le programme de janvier 2006 au 30 septembre 2007

Nb d'OEV recrutés de Janvier 2006 au 30/09/2007

Bukavu

%

M

951

48,7 %

F

1000

51,3 %

Total (n=1951)

1951

100%

SOURCE : Rapport trimestriel QR407/Projet AMITIÉ/Fiches d'identification OEV

Par rapport au sexe, ces données montrent une répartition quasi égale des OEV recrutés.

b) Répartition des OEV recrutés par catégories d'âges

D'après les données extraites de la base de données du projet AMITIÉ, les bénéficiaires recrutées se repartissent de la manière suivante :

Tableau II. Répartition des OEV recruté par catégories d'âges

Catégories d'âge d'OEV de janvier 2006 au 30/09/2007

Bukavu

%

0 à 5 ans

553

28.3

6 à 11 ans

1139

58.4

12 à 17 ans

259

13,3

Total (n=1951)

1951

100%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification OEV

Ces données montrent qu'il y a 28.3% qui sont en dessous de 5 ans (groupes classiquement considéré comme le plus vulnérable). Contre 58.4% d'OEV qui sont dans la tranche 6-11 ans (scolarisation primaire). D'un autre point de vue, on peut dire qu'il y a au total 71.3% des OEV qui sont en âge de scolarisation.

c) Répartition par taille des ménages et qualité des tuteurs (OEV)

Concernant la taille des ménages d'accueil des OEV, le profil d'entrée des bénéficiaires se présente de la manière suivante :

Tableau III. Répartition par taille des ménages et qualité des tuteurs

Taille des ménages des OEV

au 30/09/2006

Bukavu

%

< 3 personnes

78

4.0%

3-5 personnes

469

24.1%

> 5personnes

1404

72.0%

Total (n=1951)

1951

100.0%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification OEV

Tout en relevant qu'il y a 4% de ménages recrutés qui sont en deçà des critères d'éligibilité du projet AMITIÉ, ces résultats mettent en évidence le fait plus de 70% de ménages d'accueil des OEV ont lus de 5 personnes. Cela montre à suffisance leur degré de vulnérabilité socio-économique.

En rapport avec la qualité des tuteurs des OEV bénéficiaires, les données extraites ont conduit au profil suivant :

Tableau IV. Répartition par qualité des tuteurs

Qualité des tuteurs des OEV

au 30/09/2007

Bukavu

%

Père

192

9.77%

Mère

714

36.56%

Frère

30

1.81%

Soeur

77

3.89%

Oncle

153

7.80%

Tante

276

14.14%

Grands parents

461

23.62%

Autres

48

2.40%

Total (n=1951)

1951

100.0%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification OEV

Ces données montrent que moins de 10% des OEV sont sous la tutelle leurs pères biologiques. On trouve par contre qu'il y a plus du tiers des OEV qui vivent encore avec leurs mères. Sur l'ensemble du tableau, on note qu'il y a plus de 50% des OEV qui ne vivant plus avec leurs parents biologiques directs (ni père, ni mère).

En prenant les différents paliers et couplés dans les parentés (père-mère, frère-soeurs, oncle-tante), on peut relever que les tuteurs de sexe féminin sont les plus dominants (au moins 54%). Avec plus de 20% d'OEV sous la tutelle des grands parents, on peut également, sans préjugés, se poser des questions sur la qualité de l'encadrement.

1.2.2.6.3. Profil des PVVIH bénéficiaires du projet AMITIÉ de janvier 2006 au 30 septembre 2007

Au 30/09/2007, le projet AMITIÉ avait recruté un total de 1171 PVVIH. Les paragraphes ci-après mettent en évidence les principales caractéristiques de ces bénéficiaires.

a) Répartition par sexe des PVVIH recrutés dans le programme au 30/09/2007

Au 30/09/2006, la répartition par sexe des PVVIH recrutés dans le programme était respectivement de :

Tableau V . Répartition par sexe des PVVIH

Nb de PVVIH recrutées

Bukavu

%

M

328

28.0%

F

843

72.0%

Total

1171

100.0%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification PVVIH

A ce niveau de recrutement, on peut constater que la proportion des femmes recrutées dans le programme est presque triple de celle des hommes. En attendant de suivre l'évolution de cette tendance sur l'ensemble du programme, on peut spéculer sur l'ouverture d'esprit des femmes face à l'orgueil et l'excès de méfiance des hommes.

b) Répartition des PVVIH par catégories d'âges au 30/09/2007

Le dépouillement des fiches d'identification des bénéficiaires enregistrés au 30/09/2007 a donné le profil suivant en ce qui concerne les catégories d'âge des PVVIH :

Tableau VI. Répartition de PVVIH par catégories d'âge

Catégories d'âge et effectifs de PVVIH de Janvier 2006 au 30/09/2007

Bukavu

%

18 à 49 ans

1007

86.0

50 à 33 ans

164

14.0

Total

1171

100%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification PVVIH

Au vu de ces données, on peut se convaincre du fait que le sida affecte la tranche de la population la plus active socio-économiquement (18-49 ans). Dans la majeure partie des cas, cela crée des dépendances pour le reste de leur vie.

c) Répartition des PVVIH par taille de ménages et nombre d'OEV au 30/09/2007

En ce qui concerne les ménages d'accueil des PVVIH, la base des données a révélé le profil suivant :

Tableau VII. Répartition des PVVIH par taille de ménages

Taille des ménages

des PVVIH au 30/09/2007

Bukavu

%

< 3 personnes

117

10.0

3-5 personnes

337

28.7

> 5personnes

717

61.2

Total

1171

100%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification PVVIH


Bien que ces données mettent en évidence un certain pourcentage de ménages qui tombent en dessous des critères d'éligibilité du projet AMITIÉ (10% de ménages ayant moins de 3 personnes), il y a lieu de noter ici la majorité du restant des ménages (90%) constitue une catégorie de bénéficiaires réellement vulnérables. En rapport avec cette vulnérabilité, la base de données a permis également de donner une idée sur le nombre d'OEV vivant dans les ménages, tel que proposé dans le tableau ci-après :

Tableau VIII. Répartition des PVVIH par nombre d'OEV vivant dans le ménage

Nb d'OEV dans les ménages

PVVIH au 30/09/2007

Bukavu

%

0-2 OEV

625

53.33%

3-5 OEV

356

30.42%

> 5 OEV

190

16.25%

Total

1171

100.0%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification PVVIH

Ces données mettent en évidence qu'il y a plus de 45% ménages qui comptent 3 OEV ou plus. Cela con firme encore plus la grande vulnérabilité des bénéficiaires recrutées dans le projet AMITIÉ.

d) Répartition des PVVIH d'après l'état civil et la situation des conjoints

D'après les données tirées des fiches d'identification du projet AMITIÉ, le profil des bénéficiaires se présente de la manière suivante, en ce qui concerne leur état et la situation des conjoints :

Tableau IX. Répartition des PVVIH d'après l'état civil

Etat civil

Bukavu

TOTAL

%

 

M

F

Célibataire

58

90

148

12.6%

Divorcé

28

43

71

6.1%

Marié

115

366

481

41.1%

Union libre

18

24

42

3.6%

Veuve

85

344

429

36.6%

TOTAL

304

867

1171

100.0%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification PVVIH

Bien que les données du tableau montrent qu'il y a une proportion dominante des mariées (41.1%) parmi les PVVIH recrutées, on peut également relever le fait que les catégories de personnes vivant seules constituent un groupe assez important avec plus de 58 % de bénéficiaires et une représentativité plus importantes dans tous les catégories.

Tableau X. Répartition des PVVIH d'après la situation matrimoniale

Sit-du conjoint

Bukavu

%

Décédés

577

49.3%

Vivant

357

30.5%

RAS

237

20.2%

Total

1171

100.0%

SOURCE : Base de données projet AMITIÉ/Fiches d'identification PVVIH

Par rapport à la situation matrimoniale toujours, les données dépouillées qu'il y a au moins 49% de PVVIH dont le conjoint est décédé.

1.2.2.7.: Les Principaux résultats du projet AMITIE de Janvier 2006 au 30/09/2007

1.2.2.7.1. Description des activités réalisées:

En rapport avec les principaux indicateurs retenus pour le projet, les activités du projet pour la période rapportée se sont déroulées de la manière suivante :

· Recrutement : tableau chiffres, problèmes, défis  et autres commentaires;

Tableau XI. Répartition par Pool des OEV recrutés

Recrutement OEV

Récrutés à ce jour

M

F

Total

FFP/AMITIE

534

546

1080

Codilusi/BDOM

466

405

871

TOTAL

1000

951

1951

Commentaires :

Au regard de ce tableau et graphique, nous remarquons que le programme a enrôle 108 OEV dont 48 masc et 60 fém soit un cumul à ce jour de 1951 OEV dont 1000 masc et 951 fém parmi lesquels 1236 sont en age scolaire dont 631 masc et 605 fém. les OEV âgés de moins de 5 ans représente 9.3 % de ce chiffre soit 182 dont 91 masc et 87 fém.

Tableau XII. Répartition par Pool des PVV recrutées au programme

Recrutement PVVIH

Recrutées à ce jour

M

F

Total

FFP/AMITIÉ

149

421

570

Codilusi/BDOM

147

454

601

TOTAL

296

875

1171

Comme dit précédemment, 34 PVVIH dont 11 masc et 23 fém ont été enrôlés au projet soit un cumul à ce jour de 1171 PVVIH dont 304 masc (26%) et 867 fém. (74%). Nous avons constaté un faible pourcentage d'hommes parmi les enrôlés au projet. Une étude sur le degré de stigmatisation et discrimination dans notre ville permettrait de trouver une explication plausible pour cette préoccupation.

· Services aux OEV au cours du trimestre :

Tableau XIII. Assistance pour la scolarisation :

Scolarisation OEV

Cumulé à ce jour

M

F

Total

FFP/AMITIÉ

221

189

410

Codilusi/BDOM

289

207

496

TOTAL

510

396

906

Commentaires :

73 % des OEV en age de scolarité (906/1236) bénéficient d'un appui à l'éducation tel que prévu par le projet. Ce nombre représente environ 46 % de l'ensemble de nos OEV (906/1951). Au cours de ce trimestre, nous avons enregistré un taux satisfaisant réussite de nos OEV scolarisés : 638 OEV sur 770 scolarisés par le projet ont monté de classe supérieure soit un taux de réussite de 82.9 %. Il faudra noter que l'encadrement de ces OEV lors des réunions des pools, pendant les visites effectuées par les volontaires et l'implication des tuteurs familiaux dans le suivi scolaire de ces OEV expliqueraient cette performance. Certains tuteurs familiaux ayant réussi les AGR ont du payé les frais scolaires des OEV sous leur responsabilité.

Tableau XIV. Répartition par Pool des OEV en formation professionnelle:

Formation professionnelle

Cumulé à ce jour

M

F

Total

FFP/AMITIÉ

19

46

65

Codilusi/BDOM

24

16

40

TOTAL

43

62

105

Commentaires :

96 OEV viennent d'être ciblés pour l'inscription au centre d'apprentissage professionnelle et artisanal (CAPA) de Kadutu et centre AGAPE de Bagira. Parmi eux, 78 ont déjà débuté la formation et 18 sont entrain d'être écouté par les chargés de formation pour leur orientation. Signalons que 11 OEV inscrits l'an passé n'ont pas pu terminer la formation.

Sauf changement éventuel pour les 18 présentement à l'écoute au centre, ces 96 OEV se repartissent par filière de la manière suivante :

Tableau XV. Répartition des OEV par filière

FILIERE

DUREE

BENEFICIAIRE

OBSERVATION

MASC

FEM

Coupe couture

6 mois

1

48

 

Mécanique

10 mois

24

0

 

Menuiserie

6 mois

14

0

 

Cuisine - boulangerie

6 mois

0

4

 

informatique

6 mois

1

3

 

Garnissage

6 mois

1

0

 

Commentaires :

Les 56 OEV de la FFP suivent normalement leur formation. Du coté de BDOM, 22 OEV sur 40 suivent fréquentent à présent le centre de formation et 18 subissent l'écoute du psychologue chargé de la formation.

Tableau XVI. AGR en faveur des OEV :

AGR pour les OEV

Cumulé à ce jour

M

F

Total

FFP/AMITIÉ

50

59

109

Codilusi/BDOM

67

88

155

TOTAL

117

147

264

Commentaires : petit commerce et l'élevage

Les différents types d'AGR :

Le système de suivi :

- cotisation mensuelle des bénéficiaires

- degré de satisfaction de certains besoins satisfait suite aux AGR

- organisation des réunions pour les bénéficiaires AGR,

- production des rapports

Le type de réussites du portefeuille AGR en cours :

- les bénéficiaires prennent en charge les soins médicaux des autres OEV membres des familles non enrôlés par Amitié ainsi que certains frais pour

- les soins médicaux en hospitalisation pour certains enfants,

- 84 OEV ont été scolarisé par les AGRs,

- le payement des loyers par certains bénéficiaires à partir des bénéfices des AGRs,

- 2 bénéficiaires ont supporté les soins chirurgicaux de leurs enfants,

- la prise en charge alimentaire journalière des familles bénéficiaires des AGRs,

- l'épargne sur l'intérêt dans l'approche asca effective,

- achat meuble pour les ménages par certaines AGRs,

Le niveau de réussites :

- 65 % d'AGRs octroyées ont prospéré ce jour

les causes d'échec éventuels :

L'instabilité de marché de change, la recherche de la satisfaction de tous les besoins ressentis, la baisse de pouvoir d'achat, les AGR avérées inappropriées,....

· Services aux PVVIH au cours du trimestre :

Tableau XVII. Assistance pour les AGR :

Assistance AGR

Cumulé à ce jour

 

M

F

Total

FFP/AMITIÉ

25

135

160

Codilusi/BDOM

34

137

171

TOTAL

59

272

331

Commentaires :

Les différents types d'AGR : petits commerces et l'élévage

Le système de suivi :

- cotisation mensuelle des bénéficiaires

- degré de satisfaction de certains besoins satisfait suite aux AGR

- organisation des réunions pour les bénéficiaires AGR,

- production des rapports

Le type de réussites du portefeuille AGR en cours :

- les bénéficiaires prennent en charge les soins médicaux des autres OEV membres des familles non enrôlés par Amitié ainsi que certains frais pour

- les soins médicaux en hospitalisation pour certains enfants,

- 84 OEV ont été scolarisé par les AGRs,

- le payement des loyers par certains bénéficiaires à partir des bénéfices des AGRs,

- 2 bénéficiaires ont supporté les soins chirurgicaux de leurs enfants,

- la prise en charge alimentaire journalière des familles bénéficiaires des AGRs,

- l'épargne sur l'intérêt dans l'approche asca effective,

- achat meuble pour les ménages par certaines AGRs,

Le niveau de réussites :

- 65 % d'AGRs octroyées ont prospéré ce jour

Les causes d'échec éventuels :

L'instabilité de marché de change, la recherche de la satisfaction de tous les besoins ressentis, la baisse de pouvoir d'achat, les AGR avérées inappropriées,....

CHAPITRE II. GENERALITES SUR LE VIH/SIDA

ET SUR LES MICROCREDIT

2.1. GENERALITES SUR LE VIH/SIDA

2.1.1. Notion de base sur le VIH/SIDA

Le SIDA est un syndrome de déficience auto-immunitaire causé par le virus d'immunodéficience humaine (VIH), qui se répand par le sang, le sperme, les sécrétions virginales et le lait maternel. La méthode de transmission la plus courante est le rapport sexuel non protégé avec un partenaire séropositif. Les autres formes de transmission sont les transfusions de sang infecté au VIH ou les produits sanguins infectés, les greffes de tissus et d'organes, l'utilisation d'aiguilles et de seringues contaminées (ou autre matériel d'injection) et la transmission de la mère à l'enfant pendant la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement.

Le VIH est extrêmement fragile ; il ne peut pas survivre longtemps à l'extérieur des fluides et tissus du corps et ne peut pas pénétrer dans la peaux si elle est intacte. Par conséquent, le VIH ne peut pas être transmis par contact physique occasionnel, comme s'embrasser, se tenir la main, éternuer ou tousser, utiliser le siège de toilette, utiliser les mêmes couverts de table ou consommer des aliments et des boissons servis par une personne vivant avec le VIH. Il ne se propage pas par les moustiques ou autres insectes et peut être éliminé avec de l'eau de javel, des détergents puissants et de l'eau

Le VIH tue en affaiblissant le système immunitaire du corps jusqu'à ce qu'il ne puisse plus combattre l'infection. A mesure que le système immunitaire est progressivement mis en péril par le VIH, les infections opportunistes, comme la pneumonie, la méningite, le cancer, la tuberculose (TB) attaquent sans difficulté l'organisme.

Le VIH/SIDA progresse pendant une décennie jusqu'à son stade final, mais il s'écoule une longue période après l'infection pendant laquelle la personne infectée est pratiquement dépourvue de signes et de symptômes. La personne infectée peut ses sentir en bonne santé, mais elle peut en infecter d'autres pendant cette phase préliminaire. Les premiers symptômes du SIDA sont notamment une fatigue chronique, la diarrhée, la fièvre, la perte de poids, une toux persistante, des éruptions cutanées, de l'herpès et autres infections orales, le gonflement des glandes lymphatiques, la perte de mémoire et autres changements mentaux.

Le SIDA est presque toujours fatal, bien que quelques individus aient survécu à cette infection pendant vingt ans. On estime que la maladie progresse plus lentement dans les pays industriels que dans les pays en développement, en majorité parce que les habitants des pays développés ont plus accès aux antirétroviraux et aux soins de santé de haute qualité. Les médications actuelles, comme les traitements antiretroviraux hautement actifs (HAART), ralentissent la réplication du virus dans le corps.

Le ralentissement des taux de réplication allège le fardeau qui pèse sur le système immunitaire, réduisant ainsi les infections liées au VIH et permettant aux malades de mener une vie plus longue et de meilleure qualité. Mais il n'existe pas de remède qui guérisse le SIDA ; malgré l'efficacité des HAART, l'arrêt du traitement entraîne la réapparition de la maladie.

C'est au début des années 1980 que le SIDA a été, pour la première fois, reconnu comme une maladie. Depuis, il s'est répandu dans le monde entier. Selon le Rapport sur la santé dans le monde 1999 de l'organisation mondiale de la Santé, il constitue aujourd'hui la première cause de Décès en Afrique en générale et en RDC en particulier ou un décès sur cinq peut lui être imputé. Dans l'ensemble du monde, il est la quatrième cause de décès.

Cependant, on note des variations considérables dans le schéma de propagation de l'épidémie selon les pays, au sein des pays et mêmes localement. Par conséquent, on note également des variations dans l'impact des maladies et des décès prématurés qu'il entraîne. Dans les pays les plus riches, les taux d'infections sont faible et les progrès des thérapies signifient que les individus peuvent vivre avec le SIDA, même si on ignore encore pour combien de temps et dans quel état de santé. Le fardeau de l'épidémie pèse sur les pays les plus pauvres du monde ainsi que sur les communautés défavorisées des pays riches.

Le SIDA est causé par le Virus de l'immudéficience Humaine (VIH). Ce Virus est transmis par les secrétions organiques du corps humain ; sur l'ensemble du monde, la plupart des infections découlent des rapports sexuels entre homme et femmes. Le Virus s'attaque au système immunitaire et finit par le rendre inopérant. La plupart des gens décèdent d'infections ou de cancers dont ils auraient pu se défendre si leur système immunitaire n'était pas compromis.

Il existe un lien important entre le VIH et la tuberculose. Un grand nombre des personnes sont infectées par la tuberculose sans que la maladie se déclare ; mais lorsqu'une infection à VIH se produit, elle permette à la tuberculose de se développer. Par conséquent, la tuberculose est une des principales infections opportunistes meurtrières pour les personnes infectées par le VIH.

La plupart des infections à VIH étant la conséquence des rapports hétérosexuels, la maladie tend à s'attaquer aux personnes situées dans le groupe d'âge généralement défini comme étant « sexuellement actif » - entre 15 et 50 ans (sans pour autant dire qu'il n'y a pas d'infection à l'extérieur de cette fourchette). La signification de cette caractéristique épidémiologique est que le groupe d'âge le plus sujet à l'infection est également le plus actif sur les plans économique et social.

Dans ces circonstances normales, les personnes de ce groupe d'âge sont celles qui ont le moins de risque d'être malades et/ou de mourir. Le problème de l'impact social et économique de l'épidémie de VIH/SIDA est dû aux taux inhabituels de maladies graves et des décès prématurés qu'elle entraîne dans ce groupe d'âge.

L'infection à VIH ne condamne pas à une mort immédiate, selon les constitutions individuelles, les taux et les types de l'infection propre à l'environnement, les conditions de vie, le régime alimentaire et d'autres facteurs, une personne infectée peut vivre en bonne santé et rester productive pendant plusieurs années avant de tomber malade (de développer le SIDA).

Bien que personne ne soit certain de la durée de vie d'une personne infectée par le VIH, on l'estime en moyenne entre cinq et huit ans dans le pays pauvres, et peut-être beaucoup plus dans les pays riches. La personne infectée finira par subir des périodes de maladie qui augmenteront en fréquence, en durée et en gravité jusqu'au décès. Un grand nombre des infections opportunistes et des maladies liées au SIDA peuvent être traitées (ou évitées) à relativement peu de frais, et la vie s'en trouve prolongée. Les thérapies antiretrovirales récemment mises au point peuvent inverser ou ralentir la progression de la maladie, mais elle sont coûteuses : les thérapies établis coûtent entre 8000 et 11000 dollars en médicaments par personne et par années et cette somme ne comprend pas le coût des tests et de la surveillance clinique des schémas thérapeutiques.

(Il existe des options moins coûteuses, mais leur efficacité thérapeutique reste peu claire, tout comme leur rapport coût-efficacité). Les thérapies sont d'une administration complexe et sont plus efficaces lorsque la personne traitée dispose d'un bon régime alimentaire, de conditions de vie saines et d'un environnement sans stress. Les pauvres ont peu de chance de remplir ces conditions, ou de disposer des ressources financières nécessaires.

2.1.2. Impact direct et indirect du VIH

2.1.2.1. Introduction

Le SIDA ne constitue pas uniquement une crise de la Santé. Ses effets gagent pratiquement chaque aspect de la vie sociale et économique, en particulier dans les plus les plus gravement affectés. Bien que l'épidémie varie dans son ampleur, le SIDA s'attaque dans chaque pays principalement aux adultes de 25 à 45 ans, personnes qui ont été infectées pendant leur adolescence ou leurs premières années d'âge adultes. Le SIDA s'attaque à la population active, aux familles et aux communautés en tuant les salariés, les prestataires de soins, les personnes soignantes et les enseignants19(*).

La RDC connaît une épidémie généralisée. Le Programme National de Lutte contre le VIH/SIDA a estimé en 2004, la prévalence médiane du VIH chez les femmes enceintes de 15 à 49 ans à 4,5% à partir des données de la sérosurveillance en consultation prénatale dans les sites sentinelles. Cette prévalence varie dans le temps, dans l'espace, par groupe cible et par tranche d'âge.

La caractéristique frappante de l'épidémie est sa juvénilisation et sa féminisation. Les analyses des données disponibles en 1998, faisaient état de manière générale que c'était la tranche d'âge entre 20 et 49 ans qui était la plus touchée par la maladie; pour les femmes c'était entre 20 et 29 ans tandis que pour les hommes c'était entre 30 et 39 ans. En considérant la période moyenne d'incubation de la maladie, les femmes étaient infectées entre 15 et 19 ans alors que les hommes l'étaient entre 20 et 29 ans (PNLS, 2004).

2.1.2.2. La situation du VIH/sida en République Démocratique du Congo

La RDC fut parmi les premiers pays à reconnaître le VIH/Sida avec des cas cliniques enregistrés déjà vers les années 1983. Cependant, les données de surveillance partielles et disponibles montrent un taux de prévalence qui est resté relativement stable autour de 5%, au cours des 10 dernières années.

En 2003, l'ONUSIDA a rapporté un taux de prévalence de 5.1% ; cependant, à cause des conflits qui ont affecté le pays au cours de la décennie 1990, la plupart des données se sont avérées incomplètes et ne fournissent qu'une image peu claire sur l'épidémie.

Des indications existent pour confirmer que le taux de prévalence sont en forte augmentation dans certaines contrées, exacerbées qu'elles sont par les mouvements internes des populations, les flux des réfugiés provenant des pays voisins, les conflits, les violences sexuels, la pauvreté accrue, ainsi que l'occupation par des troupes locales et étrangères.

En 2005, il y a eu 35,000 d'enfants infectés par le biais de la transmission mère-enfant20(*) et plus de 920,000 enfants rendus orphelins. En plus de ce fardeau le pays avait déjà eu à faire face à des décennies de dictature, de mauvaise gestion économique qui ont conduit à l'effondrement des institutions, à la guerre et à la faillite de l'Etat.

Concernant la Déclaration Stratégique de l'USAID souligne le fait que les pays frontaliers de la RD Congo au sud et à l'Est ont des taux de séroprévalence de VIH/SIDA significativement élevés : 7.8% pour la Tanzanie, 11.2% pour le Rwanda, 11.3% pour le Burundi, 13.8% pour la République Centrafricaine et 19% pour la Zambie. Un financement USAID consolidé de 9 Millions de dollars consacré au programme VIH/SIDA et impliquant les efforts de l'USAID, du CDC, DoD et REDSO/ESA sera complété par les efforts de la Banque Mondiale (100 millions de $), et du Fonds Mondial ($113,946,452 pour la prévention et le traitement). Ces programmes devraient réduire la propagation du virus et fournir des soins palliatifs aux victimes au-delà de la période dite « fragile », et de rendre leurs vies plus productives avec des soins pour leurs familles. La Mission USAID aura à utiliser une approche A-B-C équilibrée pour la prévention du VIH/SIDA.

Une évaluation sur le programme VIH/SIDA de l'USAID conduite du 16-28 Janvier 2005 a recommandé un suivi focalisé dans 3 zones urbaines, qui sont : Lubumbashi (province du Katanga), Matadi (province du Bas-Congo), et Bukavu (province du Sud-Kivu). Sur la base des conclusions de cette évaluation, un programme avec trois composantes séparées a été financé avec la collaboration de 3 partenaires pour la mise en oeuvre : (1)- PSI (Population Services International) pour la composante PREVENTION, à travers le Marketing social et la Communication pour le Changement de comportement ; (2)-FHI (Family Health International), pour la composante Centre de Conseil et Dépistage Volontaire, et (3)- CRS (Catholic Relief Services), pour la composante SOINS et APPUI aux PVVIH et OEV.

A la même époque, le PNLS estimait qu'il y avait 400,000 personnes ayant besoin d'ARV alors que seulement 4,000 en recevaient effectivement. Les derniers financements du Fonds Mondial Sida (113 millions sur 5 ans) ainsi que de la Banque Mondiale/MAP (130 millions) de dollars) devaient alors permettre de relever un certain nombre de défis en RD Congo, dont celui de mettre annuellement sous ARV, un total de 2,000 patients, celui de porter le nombre de sites PTME de 60 à 155 sur une période de 5 ans, etc.

Les projections reprises dans la figure ci-dessous confirment cette observation21(*).

Cette projection montre que la dynamique de l'épidémie ne serait pas, toutes choses restant égales par ailleurs, dans le sens de l'objectif de l'UNGASS de réduire la prévalence du VIH de 25%.

La prévalence du VIH chez les femmes enceintes varie entre 1,8% et 6,7% en milieu rural et de 3,1% à 7% en milieu urbain avec des extrêmes allant de 1,7% à 7% (PNLS, 2004)

La prévalence du VIH chez les jeunes est variable selon qu'on se trouve en zone rurale ou en milieu urbain et selon les groupes d'âge. Elle est plus élevée dans les villes (4,6%) que dans les zones rurales (3,8%) et plus élevée dans le groupe de 20-24 ans (4,1%) que de 15-19 ans (3,7%) (PNLS, 2004).

2.1.2.2. Impacts sociaux

Dans les secteurs sociaux, les répercussions générales de la crise sont très graves.

L'environnement en RDC se caractérise par une absence virtuelle d'investissement et par d'énormes difficultés à obtenir un régime alimentaire équilibré, des soins de santé de base, une éducation, une eau potable et un logement décent. Tout ceci constitue un terrain extrêmement fertile pour des épidémies comme celle du VIH/SIDA et pour la propagation des infections opportunistes. Les coûts du VIH/SIDA s'étendent à toute la société étant donné que la majorité des victimes de cette épidémie laisse en moyenne 4 à 6 enfants derrière elle en moyenne en RDC. Ces enfants sont pour la plupart mal-nourris, non éduqués, formant ainsi un capital humain très faible pour la future génération. Par ailleurs, la maladie touche toutes les couches de la population, et décime des catégories dont la fonction sociale est d'une importance particulière tels que les professeurs ou les personnels médicaux.

Le VIH/SIDA oeuvre contre l'accumulation du capital humain futur puisque les décès humains prématurés ont tendance à augmenter le nombre d'orphelins qui sont moins susceptibles de développer pleinement leur capacité intellectuelle et physique. Le choc émotionnel suscité par la perte des parents, difficile à mesurer et à quantifier, contribue très certainement aussi à réduire les chances des enfants orphelins du sida. En RDC, on estime qu'il y a aujourd'hui plus 5 millions d'orphelins du sida. En ce qui concerne les coûts directs seuls évalués à $ 225 par cas de VIH/SIDA en 1990 à Kinshasa (Bertozzi et Coll), les dépenses supportées par les familles, les communautés et le pays pour les soins se chiffrent chaque année entre $90 millions et $125 millions, et davantage si on prend en compte la thérapie anti-rétrovirale.

Corrélation entre le VIH/SIDA et la pauvreté

S I D A

- 50% dépenses d'éducation

- 41 % consommation alimentaire

Aggrave pauvreté

des ménages

(Une malade dans une famille) X 4 dépenses de Santé Accélère la propagation

du VIH

Pauvreté

Source : ONUSIDA : Equipe Interpays pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, Juin 2002

2.1.2.3. Impacts économiques

Le VIH/SIDA affecte l'économie en désorganisant le processus d'accumulation humain. Le VIH/SIDA affecte aussi bien la quantité que la qualité de la main d'oeuvre du pays. En premier lieu, une plus forte mortalité et une plus grande morbidité affectent négativement la quantité et la productivité de la main d'oeuvre actuelle. Les décès prématurés représentent non seulement des pertes au niveau du facteur productif mais aussi des pertes en termes de connaissances et d'expériences au niveau de cette main d'oeuvre. Un plus fort taux de morbidité peut également réduire la productivité de la main d'oeuvre, par exemple en raison de l'absentéisme (baisse de la production) et des dépenses de santé plus élevées.

Le VIH/SIDA a un impact néfaste sur la survie des entreprises en raison de la non-disponibilité (due à l'absentéisme) et de la perte définitive de main d'oeuvre qualifiée et expérimentée que cette maladie occasionne. Une étude menée au niveau des entreprises et ayant porté sur 48 unités de productions congolaises indique clairement les pertes de productivité dues à la maladie, à la morbidité, à l'absentéisme et aux décès. La plupart des malades accusent une absence allant de 1 à 6 mois. De même, les frais médicaux occasionnés par le développement de maladies opportunistes et la prise en charge des frais d'enterrement représentent un lourd fardeau pour les entreprises.

En outre, l'étude montre que les compagnies qui ne fournissent pas d'assistance médicale ont vu environ 70 pour cent de leurs travailleurs infectés mourir ces 5 dernières années.

A titre d'exemple, au Kasaï Oriental, alors que le taux de contamination dans les entreprises est faible, presque 80 pour cent des personnes atteintes par le virus sont décédées durant les 5 dernières années. Dans les entreprise du Bas-Congo, 54 pour cent des personnes contaminées sont mortes depuis 1999. A l'inverse, l'enquête montre que la politique de prise en charge médicale spécifique et systématique des personnes contaminées par le VIH/SIDA est payante. Au Katanga, alors que le taux des personnes

contaminées est 3 fois plus élevé que dans le Kasaï Oriental, le taux de décès est trois fois moindre grâce à une politique de prise en charge spécifique.

En moyenne, les entreprises ont dépensé $6 397 par agent décédé alors qu'une prise en charge médicale appropriée d'une personne contaminée par le VIH/SIDA coûte entre $975 et $2 360 par an. La politique de prise en charge spécifique permet d'éviter les coûts brusques provoqués par un décès et de préparer le remplacement des agents de manière graduelle.

2.1.2.4. Impact sur l'entreprise, le travail et revenu

L'impact du Vih/ Sida sur la vie des entreprises est bien réel. Il existe un lien direct entre le VIH/SIDA et la croissance économique, du fait qu'il affecte directement le facteur travail. La main-d'oeuvre est, pour les humanistes, le facteur le plus important. Actuellement, dans un pays comme la République démocratique du Congo, le VIH affecte les gens dans leurs années de vie les plus productives (généralement avant l'âge de 25 ans, avec un taux de prévalence du VIH de 4% auprès des personnes de 15 à 49 ans).

Au niveau macroéconomique, ceci a comme conséquences à moyen et long terme notamment la perte de la productivité nationale (secteur privé et investissements), la main d'oeuvre dans les différentes unités de production ayant perdu de sa qualité ; l'affaiblissement du secteur public par une déperdition du personnel expérimenté et qualifié ; la réduction de la capacité de financement des dépenses publiques, du fait de la baisse de la productivité nationale, en même temps que de l'augmentation de la consommation des services pour la couverture des charges consécutives au VIH/SIDA. D'où, la réduction du revenu national.

Et déjà en 2002, d'après l'ONUSIDA, les premiers résultats des estimations réalisées actuellement par la Banque mondiale montrent que l'impact macroéconomique du VIH/SIDA pourrait être assez important pour réduire d'un tiers la croissance du revenu national dans les pays où la prévalence est de 10% chez les adultes. C'est ainsi que la « lutte contre le VIH/SIDA » occupe une place de choix dans le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP), car il est vrai que la lutte contre la pauvreté passe par la lutte contre le VIH/SIDA. Mais il est encore vrai que la lutte contre le VIH/SIDA passe aussi par la lutte contre la pauvreté.

Etant donné que le VIH/SIDA affecte les individus dans les meilleures années de leur vie productive, les entreprises pâtissent des effets graves de l'épidémie. Cette observation est particulièrement vraie dans les pays de l'Afrique subsaharienne, où jusqu'à un tiers de la population en âge de travailler est infectée par le VIH/SIDA, il dévore les revenus d'entreprise en raison de trois facteurs principaux : les charges d'exploitation accrues, la réduction de la productivité et le recul des marchés.

A l'origine, on croyait que le VIH/SIDA était principalement un phénomène urbain, mais il est maintenant clair qu'il menace la vie et les modes de vie des communautés rurales dans tout le monde en développement. Dans bien des pays, l'agriculture est le mode de subsistance d'un grand segment de la société et elle contribue donc pour une grande part à l'économie nationale. Dans un grand nombre de Pays africains, l'agriculture à forte intensité de main d'oeuvre représente plus d'un tiers du produit national brut. En perturbant la production agricole, le VIH/SIDA peut ébranler la capacité d'exportation des pays et en conséquence leur capacité de ce procurer des devises22(*)

Les décès associés au SIDA parmi les paysans menacent la production agricole et la sécurité alimentaire, tout particulièrement en Afrique australe et orientale. D'après les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), sept millions de travailleurs agricoles sont morts du SIDA depuis 1985 dans 25 pays africain à taux de séroprévalence élevés. La FAO prévoit que 16 millions de travailleurs agricoles des mêmes pays mourront aussi du SIDA entre 2000 et 202023(*).

Les pertes de main-d'oeuvre qui surviendront entre 1985 et 2020 dans la population des pays les plus gravement affectés varieront de 13 % en Tanzanie à 36% en Namibie.

En Afrique de l'Est, les pénuries de mains-d'oeuvre liées au SIDA ont entraîné la baisse des rendements agricoles, la culture de superficies plus petites et l'abandon de la culture de subsistance24(*)

Au Zimbabwe, le syndicat des exploitants agricoles a constaté que la perte d'un soutien de famille en raison du SIDA diminuait la production agricole d'au moins 61 % dans les zones de petite agriculture25(*)

2.2. GENERALITES SUR LES MICRO-CREDITS

Pour mieux définir le terme de micro crédit, il faut le placer dans le contexte global de la Micro finance.

2.2.1.  La Micro finance

2.2.1.1. Définitions

Le terme de micro finance est utilisé pour désigner les services financiers offerts aux clients travaillant dans différents secteurs socio-économiques qui gèrent des petites et micro entreprises (Robinson 1996)26(*). D'après la Banque Mondiale (1996)27(*), les petites et micro entreprises englobent un large éventail d'entreprises appartenant aux secteurs de l'industrie, des transports, du commerce, des services, de l'agriculture, etc., de taille variable, allant des activités à temps partiel et saisonnières d'une seule personne aux petites entreprises formelles dont plusieurs employés sont recrutés à l'extérieur de la famille. Les micro entrepreneurs peuvent être des individus ou des groupes d'individus opérant en milieu rural ou urbain. Le manque d'accès au financement institutionnel affaiblit nécessairement la sécurité financière de ces personnes à travers le monde.

Le concept de services financiers réfère à la fois aux services d'épargne et aux services de crédit :

· Les services d'épargne permettent aux personnes de constituer un stock sécuritaire de liquidités permanent,  saisonnier ou temporaire pour utilisation ultérieure et d'obtenir en plus, dans certains cas, des intérêts sur leurs dépôts.

· Les services de crédit, que nous désignerons ici comme micro crédit, permettent l'utilisation d'un revenu anticipé pour l'investissement ou la consommation actuelle.

De plus en plus se développe également le concept  de micro-assurances pour les personnes n'ayant pas de couverture sociale.

De manière globale, les services de micro finance peuvent aider les personnes à faibles revenus à réduire leur risque, améliorer leur gestion, accroître leur revenu et à améliorer leur qualité de vie et de celle des personnes qui dépendent d'eux.

On entend par micro finance l'offre de services financiers (Micro-crédit, épargne, Micro-assurance, etc.) aux populations pauvres, exclues du système bancaire, sans ressource ni droit de propriété.

Sans revenus et sans propriété, ces populations ne sont pas en mesure d'offrir des garanties bancaires, et sont donc en général « oubliées » des institutions financières et des banques. Les plus pauvres sont exclus du système bancaire traditionnel parce qu'ils ne sont pas salariés, parce qu'ils n'offrent aucune garantie et sont souvent analphabètes, et parce qu'ils ne représentent pas a priori une population " rentable ". Ils n'ont donc pas accès aux services financiers et notamment à l'épargne et au crédit.

L'accès aux services financiers et le développement de la Micro-entreprise est l'un des grands piliers du développement durable (au côté de la Démocratie, de l'Education, et des infrastructures) 28(*).

Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la Micro-finance se confond avec le Micro-crédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits crédits (« Micro-crédit ») à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises.
Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la Micro-finance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la Micro-finance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de Micro-crédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel29(*).

L'accès durable au micro-financement contribue à atténuer la pauvreté en générant des revenus, en créant des emplois, en donnant la possibilité aux enfants d'aller à l'école, en permettant aux familles d'obtenir des soins médicaux et en donnant les moyens aux populations de faire les choix qui répondent le mieux à leurs besoins. Le grand défi qui se dresse devant nous est d'aborder les contraintes qui font obstacle à la pleine participation des populations au secteur financier. Ensemble, nous pouvons et devons construire des secteurs financiers intégrants qui aident les populations à améliorer leurs conditions d'existence.

2.2.1.2. Historique et Règles de Gestion

La Micro-finance existe sous diverses formes depuis des siècles. Mais elle ne se structure réellement que depuis une trentaine d'années. Dans les années 60 et 70 apparaissent des programmes de prêts à faible taux, dont le principe est repris par les Banques des Pauvres sous leur forme actuelle. Mais ces premières tentatives sont des échecs relatifs.

Un des premiers succès reconnus de Banque des Pauvres est la Grameen Bank. Son fondateur, Muhammad Yunus a notamment décidé de fixer des taux d'intérêt suffisamment hauts pour permettre de couvrir les frais (accorder un prêt de 50 € demande autant de personnel et de ressources qu'un prêt de 1000 € !). Il a également concentré la Grameen Bank sur un nombre restreint d'activités (l'épargne et le prêt de petites sommes, essentiellement).

Enfin, il a choisi de demander aux emprunteurs de s'organiser en groupes de cinq personnes solidaires (qui se réunissent toutes les semaines pour rembourser leurs prêts et échanger leurs points de vue sur leur utilisation).

L'idée de la Grameen Bank est venue à Muhammad Yunus lorsqu'il prêta de sa poche l'équivalent de 26 $ à 42 femmes exploitées comme rempailleuses de chaises. Face à leur enthousiasme et au fait qu'elles remboursent tous leurs prêts dans les délais, il décida d'étendre son système à plusieurs villages du Bangladesh.

En 1983 l'institution devint une banque. Elle est aujourd'hui présente dans près de 36.000 villages et prête à plus de 3 500 000 personnes !
L'institution a constaté que les prêts accordés aux femmes sont plus souvent remboursés, ont davantage d'effets bénéfiques sur les conditions de vie des enfants et ont donc un impact social plus important. 94% des clients de la Grameen Bank sont des femmes.

2.2.1.3. Les différentes formes d'institutions de Micro-finance ?

Au cours des vingt dernières années, on a vu se développer de nombreuses organisations actives en micro finance. Il existe, de nombreux cas plus ou moins différents de par le monde et trois courants essentiels coexistent dans cette démarche :

- Le premier, d'inspiration plus coopératif, a cherché à mettre en place ou à renforcer des organisations populaires où les micro entrepreneurs étaient à la fois épargnants et emprunteurs du système. Sa spécificité est de vouloir construire des institutions à partir de leurs bénéficiaires, c'est en cela qu'on y retrouve un côté coopératif plus affirmé.

- Le second, illustré notamment par la BRI en Indonésie, a consisté à transformer une banque existante (ou dans le cas de la BRI une partie de cette banque) de manière à la spécialiser en direction des micro entrepreneurs.

- Le troisième a mis sur pied des ONGs ayant pour vocation de réaliser elles-mêmes l'intermédiation financière. On a ainsi vu la création d'ONG de Micro-financement qui, après s'être procuré des fonds, soit au travers de donations soit au travers d'emprunts, octroyaient elles-mêmes des crédits aux micro-entrepreneurs. Dans ce dernier cas, l'accent a surtout été mis sur l'octroi de crédit, la collecte de l'épargne étant généralement interdite aux ONGs.

Parallèlement, on doit souligner que depuis une dizaine d'années à peine, il existe aussi des cas de banques privées à vocation commerciale qui pour des raisons de stratégie propre, se sont orientées vers la Micro-finance30(*).

2.2.1.4. Les bénéficiaires de la Micro-finance

Le bénéficiaire type des services de Micro-finance est une personne dont les revenus sont faibles et qui n'a pas accès aux institutions financières formelles faute de pouvoir remplir les conditions exigées par ces institutions (documents d'identification, garanties, dépôt minimum etc.). Il mène généralement une petite activité génératrice de revenus dans le cadre d'une petite entreprise familiale.

- Dans les zones rurales, ce sont souvent de petits paysans ou des personnes possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit commerce.

- Dans les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants, prestataires de services, artisans, vendeurs de rue, etc.

On les dénomme généralement sous le terme de micro-entrepreneur et la plupart de ces micro-entrepreneurs travaillent dans le secteur informel ou non structuré. C'est donc aux individus qui composent ce segment de marché exclu ou mal servi par les institutions financières classiques (banques, assurances) que s'adresse la Micro-finance.

En 2002, plus de 2 milliards de personnes survivent avec moins de 2 Euros par jour. On estime que, grâce à la Micro-finance, plus de 500 millions d'entre eux pourraient démarrer leur propre activité et sortir de la pauvreté. Pourtant aujourd'hui, les bénéficiaires de Micro-crédit dans le monde sont moins de 30 millions.

2.2.1.5. la Micro-finance et lutte contre la pauvreté

L'expérience montre que la Micro-finance peut aider les pauvres à :

· augmenter leur revenu,

· créer des entreprises viables,

· sortir ainsi de la pauvreté.

Elle peut également constituer un puissant instrument d'émancipation en permettant aux pauvres, et en particulier aux femmes, de devenir des agents économiques du changement. En effet, en donnant accès à des services financiers, la Micro-finance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté. Par exemple, les revenus générés par une activité non seulement permettent à cette activité à se développer mais ils contribuent également au revenu du ménage, et par là même à la sécurité alimentaire, à l'éducation des enfants, à la prise en charge des soins de santé etc.

Selon Michel Lelart (CNRS-Université d'Orléans), membre du Réseau Entrepreneuriat de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) : "La Micro-finance repose sur le lien social et s'en sert"....."La Micro-finance est une finance de proximité, proximité géographique bien sûr, car les personnes se connaissent et se cautionnent parfois mutuellement, mais surtout culturelle. Elle est toujours adaptée aux besoins, c'est pourquoi elle innove en permanence : ce sont des services d'assurance ( ), ce sont aussi les services de transferts de fonds utilisés par les migrants".

2.2.1.6. Quand la Micro-finance n'est-elle pas un instrument approprié ?

C'est surtout au niveau du crédit que la Micro-finance montre ses limites. En effet, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, le Micro-crédit, comme tout crédit d'ailleurs, doit être remboursé. Il nécessite donc au niveau de l'emprunteur une bonne capacité de remboursement, aptitude qui bien entendu s'amoindrit si la personne est très pauvre, sans revenus fiables pour lui permettre de rembourser un prêt. Octroyer un prêt à de tels individus risque plutôt d'aggraver leur situation d'endettement et de pauvreté.

Souvent les gouvernements et les agences de coopération souhaitent utiliser la Micro-finance comme un outil de résolution de divers problèmes sociaux. Victimes d'inondations ou d'autres catastrophes naturelles, réfugiés fuyant les conflits, nouveaux diplômés de la formation professionnelle, chômeurs, autant de types d'individus se trouvant dans une situation de précarité que les gouvernements sont tentés de vouloir aider par le Micro-crédit depuis que celui-ci a été « vendu » comme un excellent outil de réduction de la pauvreté. Les programmes de Micro-crédit conçus pour ce type de situation fonctionnent cependant rarement.

Ils enregistrent le plus souvent des taux d'impayés ou de non remboursement très élevés.
L'utilisation dirigée de la Micro-finance pour résoudre des défis de développement dans des situations où la base de la subsistance des populations est détruite ou très précaire a rarement été un succès.

Le Micro-crédit se révèle par contre le plus utile pour ceux qui ont identifié une opportunité économique et qui sont en situation de faire fructifier cette opportunité s'ils ont la possibilité de se procurer une petite somme d'argent au moment où ils en ont besoin.
Ainsi, les personnes pauvres qui travaillent dans des économies stables ou en croissance, qui ont démontré leur capacité à conduire les activités proposées dans un esprit d'entreprise et leur engagement à rembourser leurs dettes, sont les meilleurs candidats pour le Micro-crédit.

L'univers des clients potentiels s'élargit cependant de manière exponentielle si l'on prend en compte le concept plus large de la « Micro-finance ». Par exemple, au niveau de l'épargne ou de la sécurisation des petites économies, il est encore difficile aujourd'hui dans beaucoup de pays d'ouvrir un simple compte dans une institution bancaire faute de remplir toutes les conditions exigées (carte d'identité, dépôt minimum qui est souvent un maximum pour les populations pauvres etc.). De plus, les banques n'ont bien souvent de guichets ou d'agences que dans les capitales ou les villes secondaires importantes, ce qui donc exclut directement une bonne partie de la population.

2.2.2.      Le Micro-crédit

2.2.2.1. Tentatives de définitions

Le Micro-crédit  est maintenant bien connu, et même si chaque auteur est tenté de la définir à sa façon,  on peut admettre un certain nombre de caractéristiques, dont la première est une question de taille, comme le nom lui-même l'indique.

· Il s'agit d'un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. La Banque mondiale retient un plafond de 30 % du PNB par habitant.

· Ce crédit est donc sollicité par des personnes dont le revenu est relativement bas. Ce sont souvent des femmes. Les chiffres ci-dessus étant déterminés par rapport à un PIB moyen au niveau du pays, le montant peut être inférieur au  niveau d'un débiteur donné. C'est bien pourquoi le micro-crédit est considéré comme un crédit pour les pauvres.

· Il peut être demandé pour toutes sortes de raisons, mais il l'est principalement pour développer une activité génératrice de revenu, qu'il s'agisse d'une ancienne ou d'une nouvelle activité. C'est pourquoi le micro-crédit est souvent considéré comme un moyen de lutter contre la pauvreté et qu'il intéresse la Banque mondiale et les banques régionales de développement.

· Enfin, les emprunteurs n'ont guère de garantie personnelle à offrir. Mais comme les candidats sont nombreux dans chaque quartier ou chaque village, ils se connaissent, et la solidarité des personnes partageant les mêmes problèmes agissant, ils se constituent en groupes restreints au sein desquels chacun s'engage pour les autres. C'est ainsi que les taux de remboursement avoisinent les 100%. 

En bref, on attend par micro-crédit, un prêt d'un faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti par des ONG et des banques partenaires à des personnes considérées comme insolvable pour leur permettre de financer une activité génératrice de revenus31(*).

Le micro-crédit permet à des femmes et des hommes démunis de démarrer une petite activité génératrice de revenus : une micro-entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise, qui leur permet aussi parfois d'en épargner une partie, et de financer l'éducation de leurs enfants.

Un service d'épargne sécurisé permet aux populations les plus pauvres d'assurer un avenir à leur famille, et avec la micro-assurance, l'épargne protège des chocs externes (catastrophes naturelles, crises macro-économiques) des populations qui y sont le plus souvent les plus sensibles.

L'activité de micro-crédit consiste en l'attribution de prêts de faible (voire très faible) montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Le micro-crédit se développe essentiellement dans les pays en développement, où il permet de concrétiser de micro-projets favorisant ainsi l'activité et la création de richesse.

Le micro-crédit s'inscrit dans une sphère plus complète qui comprend d'autres outils financiers tels que l'épargne, la micro-assurance et d'autres produits qui forment la micro-finance. L'activité de micro-crédit encourage les micro-projets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations à la base. Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans32(*).

2.2.2.2. L'Origine du Micro-crédit

On peut trouver des origines anciennes dans les mutuelles de crédit agricole créées en Europe à la fin du XIXe siècle. Le système a été repris, adapté puis développé par le professeur d'économie Muhammad Yunus au cours des 30 dernières années.

Après des études aux États-Unis ( université Vanderbilt), Yunus donne des cours d'économie à Chittagong au Bangladesh, sa ville d'origine. Lors d'une séance de travaux pratiques d'un cours d'investissement, il propose à ses étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages. Les 42 femmes artisans ont besoin de 27 dollars au total pour développer leur activité. Or toutes les banques refusent de financer ce trop faible montant à des clients a priori insolvables. Yunus déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de sa propre poche. En permettant aux producteurs d'acheter d'avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, ils réussissent à créer des emplois et à rembourser intégralement Yunus.

Depuis 1999, la méthodologie de crédit adoptée par les institutions de Micro-finance prend de manière croissante la forme d'un produit individuel flexible, ressemblant plus aux produits bancaires classiques. La forme choisie à l'origine était basée sur la méthodologie de crédit collectif, utilisant les mécanismes d'épargne locale et de caution solidaire et la supervision des pairs pour couvrir le risque de crédit. Ces sont rapidement ajoutés des financements extérieurs reposant sur un système de titrisation des portefeuilles de crédit.

Le Micro-crédit a pris véritablement son essor dans les années 1980, bien que les premières expérimentations remontent au début des années 1970 au Bangladesh en particulier et dans quelques autres pays. Par rapport à la situation antérieure qui se caractérisait grosso modo par l'octroi de crédits subventionnés effectués le plus souvent par des non spécialistes, la différence tient à l'importance accordée au remboursement, à la fixation d'un taux d'intérêt couvrant le coût de la prestation du crédit, et au ciblage de groupes de clients n'ayant le plus souvent pour seule autre source de crédit que le secteur informel.

L'accent est donc mis aujourd'hui sur la création d'institutions locales pérennes destinées à servir les pauvres. En Afrique, les pratiques de la Micro-finance sont encore plus anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte de la petite épargne.

Dans des pays comme le Burkina Faso ou le Cameroun par exemple, les premières coopératives d'épargne et de crédit ont vu le jour au cours des années 6033(*).

2.2.2.3. Les approches du Micro-crédit .

La littérature distingue deux types de crédits : le crédit productif et le crédit non productif.

· Les crédits productifs sont des services financiers orientés vers les catégories pauvres qui investissent dans les Micro-entreprises.

· Les crédits non productifs sont destinés aux groupes marginaux qui sont davantage préoccupés par la satisfaction des besoins de base tels que les aliments, les médicaments, le logement l'éducation, etc. Même si les services financiers des programmes de Micro-crédit portent aussi bien sur les prêts productifs que sur les prêts non productifs, certains auteurs ont montré que les institutions qui ont obtenu plus de succès sont celles qui ont canalisé les prêts productifs aux pauvres, mais appartenant aux catégories de revenus le plus élevés.

Par ailleurs, d'autres auteurs trouvent que le prêt non productif, même s'il est moins rentable que le premier, est souvent indispensable pour permettre aux populations les plus pauvres de satisfaire d'abord leurs besoins de base avant de penser à un prêt productif ( Hulme et Mosley 1996)34(*).

La question des services financiers aux personnes les plus pauvres s'est longtemps résumée aux méthodes de distribution du crédit. Dès la période coloniale, on observe une tension entre deux grandes tendances :

Dans la tendance bancaire, le crédit est une opération sérieuse. Il doit se rembourser et le risque doit être couvert par des garanties matérielles : bâtiments, équipements, titres de propriété, stocks, troupeaux,.... Le taux d'intérêt doit couvrir au moins les coûts de gestion et les risques et si possible, dégager un profit.

-    Dans la tendance  développementaliste , le crédit  est un instrument pour  atteindre d'autres objectifs. L'essentiel est de distribuer le crédit, rapidement et à un maximum d'exploitations agricoles, puisque le crédit a des effets positifs sur l'adoption des innovations comme les engrais, les semences améliorées, et le matériel..., sur la production agricole (par l'augmentation des surfaces et l'intensification), et sur la diversification des produits et des services. Dans ces conditions, le taux  de remboursement n'est pas un problème prioritaire et les taux d'intérêts doivent être les plus bas possibles.

2.2.2.4. Les institutions des Micro-crédits

La Banque mondiale a recensé 10 000 institutions de Micro-finance dans 85 pays, au service de 16 millions de pauvres. En novembre 2002, a eu lieu un sommet à New York sur ce sujet qui a rassemblé 2000 délégués de plus de 100 pays.

En 1976, le Pr. Yunus crée la Grameen Bank, organisme qui propose des prêts aux plus pauvres du Bangladesh. La Grameen Bank a accordé environ 3 milliards d'euros de crédits à plus de 2,4 millions d'emprunteurs. Il a reçu le prix Nobel de la paix 2006.

Créée en 1998, PlaNet Finance est l'une des principales Organisations Internationales de développement du secteur de la Micro-finance. Elle propose des services d'assistance technique, de notation et de financement à l'ensemble des acteurs de la Micro-finance.

En France, le principal opérateur est l' Association pour le droit à l'initiative économique. Elle délivre 6 à 7000 prêts par an à des chômeurs ou Rmistes créateurs de leur propre emploi. L'association compte plus de 130 agences sur toute la France. En Belgique, deux institutions dominent cette sphère, le Fonds de participation et la coopérative CREDAL.

2.2.2.5. Caractéristiques du Micro-crédit

Ø Un système reconnu à l'échelon mondial

Le Micro-crédit est considéré par l' Organisation des Nations unies comme un outil majeur et moteur du développement et dans la lutte contre la pauvreté. C'est la raison pour laquelle L'organisation des Nations Unies a déclaré 2005 Année internationale du Micro-crédit, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Le 24 janvier 2005, un rapport de la Banque mondiale a dressé un bilan positif. Le nombre de bénéficiaires y est estimé à 500 millions (sur les 3 milliards de personnes pauvres). L' Asie et le Pacifique totalisent 83% des comptes ouverts dans les pays en développement, ce qui représente 17 comptes pour 100 habitants. Au Cambodge, cela concerne 400 000 personnes, et 18 000 nouveaux comptes sont ouverts chaque année au Kenya. Toutefois c'est en Amérique latine et en particulier en Bolivie que le système connaît un essor formidable, ce pays apparaît comme un des pays les plus avancés et les plus compétitifs de la Micro-finance.

Le 13 octobre 2006, le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué à Muhammad Yunus et à la Grameen Bank. "Une paix durable ne peut pas être obtenue sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté", a déclaré Ole Danbolt Mjoes, le président du comité Nobel. France : Maria Nowak, présidente de l'Adie et du Réseau européen de Micro-finance salue l'attribution du prix Nobel de la Paix à Muhammad Yunus et se réjouit ainsi de la reconnaissance portée au Micro-crédit.

Ø Une finalité orientée vers le développement local

L'activité de Micro-crédit encourage les microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations "à la base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans.

Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes de Micro-crédit ont aussi un impact sur le développement local. En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles agricoles), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales féminines), le financement de l'économie sociale (mutuelles d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire). Ainsi, ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification familiale et à l'eau potable.

Ø Des bénéficiaires souvent féminins

De plus, touchant des secteurs faiblement capitalisés employant souvent une main d'oeuvre féminine, on peut considérer le microcredit également comme un levier de revalorisation de la femme dans les pays en voie de développement, d'amélioration directe de leur sort (et de celui de leur famille) et comme un facteur d'évolution profonde des sociétés par le rééquilibrage qu'il induit entre les sexes (cf. l'argumentaire en ce sens sur le site www.planetfinance.org ).

Une autre caractéristique de ce mouvement est qu'il s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement régulier des prêts. La mise en place de ces programmes offre également l'opportunité de conduire des actions de formation, notamment en matière de développement communautaire et de gestion d'entreprise.

Ø Des taux d'intérêts plus élevés que le secteur bancaire traditionnel

Les adversaires du Micro-crédit lui opposent souvent les taux élevés de certains prêts (environ 20%). Ils regrettent aussi que ce mécanisme détourne les actions des autres programmes comme la santé, l'éducation ou l'eau. Une étude réalisée en 2004 estime que le Micro-crédit favorise des activités peu rentables et devrait s'accompagner de programmes sociaux. Certains acteurs du Micro-crédit dénoncent des organisations non gouvernementales qui utiliseraient le Micro-crédit comme source de financement.

Réponse à cette critique : les actifs qui font appel au Micro-crédit n'ont pas d'autre accès au crédit. En général, leurs seuls recours sont les usuriers qui appliquent des taux approchant les 1% par jour ! Avec des taux compris en général entre 10 et 30% par an, les organismes de Micro-crédit offrent un accès à des crédits maîtrisables aux entrepreneurs actifs des pays en voie de développement. Dans les institutions bien gérées, les taux de remboursement de ces crédits avoisinent 95%, preuve que les taux ne sont pas du tout insurmontables.

Les taux élevés sont attribuables selon les cas aux coûts de la main d'oeuvre importante (nécessaire pour la sélection et le suivi de clients vivant dans des zones parfois éloignées) et par le coût de refinancement des institutions, renforcés par des taux d'inflation importants. Enfin, les besoins en matériel informatique et autres biens (matériel de bureau, véhicules), souvent importés, gonflent les coûts de fonctionnement. Les prêts consentis sont assortis d'un accompagnement psychologique, social et technique dont les frais sont comptabilisés dans la rubrique du fonctionnement.

Ø Une solution parmi d'autres pour permettre le développement

D'autre part, les actions de Micro-crédit ne détournent pas les autres programmes humanitaires qui répondent à des actions d'urgence ou de développement sous forme de dons. Les actions de Micro-crédit sont financées par l'épargne solidaire et ne « concurrencent » donc pas directement les autres types d'actions de développement durable. Il est souvent plus souhaitable de lier le Micro-crédit à d'autres mécanismes d'aides au développement, les deux outils étant davantage complémentaires que substituables.

Le Micro-crédit améliore peut-être la situation des plus pauvres. Toutefois, la mesure de l'impact demeure très difficile à effectuer. Aucune étude économétrique n'a encore suscité un large consensus. Si les exemples de réussites individuelles dues à la Micro-finance sont légions, il est difficile de généraliser l'efficacité de la Micro-finance pour plusieurs raisons: comment savoir si le bénéficiaire n'aurait pas pu avoir accès au marché du crédit localement sans l'aide d'une IMF? (biais de sélection) Si tel est le cas, le succès n'est pas du à la Micro-finance.

Comment savoir si l'argent est investi dans des projets à valeur ajoutée? Comment savoir s'il n'aurait pas eu lieu de toute façon via une épargne informelle? (fongibilité de l'aide). Enfin, Modèle:Certains pensent que le Micro-crédit est plutôt un moyen d'épargne et d'assurance et pas une source d'investissement.

Les ménages se constitueraient une cagnote, un matelas de protection financière, lisseraient ainsi leurs revenus, et n'investiraient pas dans une activité génératrice de revenu. Cela n'enlève rien à l'utilité du Micro-crédit et à la Micro-finance , mais diminue sans doute le potentiel de création d'emplois et les effets collatéraux/"side effects" tant attendus par les partisans du Micro-crédit.

2.2.2.5. Y' a t-il un rapport entre la Micro-finance et le VIH-SIDA?

2.2.2.5.1. Pas de santé sans lutte contre la pauvreté :

La pauvreté qui a atteint son paroxysme en RDC entraîne une détérioration des conditions de vie de la majeure partie de la population : la qualité et la quantité de nourriture sont insuffisantes, les enfants ne vont pas à l'école et sont poussés à travailler pour apporter un revenu supplémentaire à la famille, les conditions d'hygiène se détériorent etc.... Et ces conditions sont aussi celles de la préservation de la santé. Il n'y a donc pas de santé sans lutte contre la pauvreté.

La Micro-finance, en ce qu'elle est un des outils modernes de lutte contre la pauvreté, est aussi un outil intéressant en matière de santé.

Réciproquement, la santé assure de meilleurs taux de remboursement des prêts (l'augmentation des dépenses pour les soins oblige souvent l'emprunteur malade à puiser dans le budget du remboursement), condition indispensable pour que les IMFs puissent fonctionner efficacement et de façon pérenne.

En outre, en permettant aux ménages d'investir dans l'éducation de leurs enfants, la Micro-finance permet la diffusion de pratiques saines et une prévention des principales maladies. Certaines Banques des Pauvres proposent même, conscientes de l'importance du sujet, des programmes de sensibilisation à l'hygiène. En Afrique de l'Ouest, une étude a ainsi montré que 53% des femmes bénéficiaires de prêts et de formation d'une banque des pauvres utilisent des contraceptifs contre 36% des femmes non bénéficiaires.

2.2.2.5.2. La Micro-finance et la lutte contre le Sida :

Aujourd'hui, en RDC, comme dans la plupart des pays africains, le Sida a dépassé les frontières du secteur de la santé. Il est devenu un problème social, et donc de développement, au même titre que la lutte contre la pauvreté qui englobe entre autres, l'économie, l'éducation et la santé.

Le sida touche principalement les plus pauvres et la prévention y est essentielle.

Les IMFs ou encore « Les Banques des pauvres » peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre cette maladie. En générant des rencontres régulières, des échanges d'information, des sessions de prévention, les Banques des Pauvres permettent de dépasser les tabous usuels, par des discussions au sein de la communauté.

Les conséquences du VIH-Sida sur le bien-être économique des ménages touchés dépendent de l'existence et de l'importance du « filet de sécurité financier » du ménage. Lorsque les ménages n'ont aucun filet de sécurité, le sida peut précipiter le foyer d'une relative stabilité à la catastrophe. Plus le filet de sécurité est solide, plus le ménage a de chances de faire face à la crise sans avoir recours à des mesures d'urgence telles que la liquidation d'actifs à long terme (maison, terrain), la réduction des achats de première nécessité, la déscolarisation des enfants, etc. La taille du filet de sécurité dépend de deux facteurs : la situation financière initiale du ménage et la capacité à constituer une base financière dans le temps.

La Micro-finance intervient au niveau de ce deuxième facteur en offrant aux ménages la possibilité de constituer des actifs, de diversifier leurs sources de revenus et de consolider d'une manière générale leur situation financière. En ce sens l'accès aux services de Micro-finance fournit aux ménages un moyen de se préparer et de faire face aux crises.

Dans leur propre intérêt, les IMFs Congolaise devraient participer à la lutte contre la SIDA à travers des actions qui s'apparentent à de la diffusion d'informations de prévention. Exploitant les réunions régulières des groupes comme forum naturel de circulation de l'information, les programmes de Micro-crédit peuvent créer des partenariats avec des spécialistes de la santé qui viennent rencontrer les clients, les informer et encourager les pratiques sûres.

Lorsqu'elles s'appuient sur des partenariats stratégiques avec des organisations de santé, ces actions semblent être relativement directes, et peu coûteuses à concevoir et à mettre en oeuvre. Elles peuvent être très efficaces si elles sont mises en oeuvre avant que la maladie ne soit installée dans une grande partie des clients de son portefeuille.

Car une fois que l'épidémie se fait ressentir au niveau d'une grande partie des clients, les conséquences sont graves voire catastrophiques pour les IMFs : En effet, la maladie induit un certain nombre de changements dans les besoins des ménages.

L'accroissement des dépenses de santé aura une double incidence sur les transactions IMF - Clients :

i) Elle va notamment réduire leur capacité de remboursement ou d'absorption des dettes.

ii) Les clients touchés vont avoir un besoin urgent de retrait d'épargne. C'est pourquoi les institutions de Micro-crédit qui continuent à proposer les mêmes services d'épargne-crédit à cette population se rendront progressivement compte que ces derniers répondent à un pourcentage de plus en plus faible des besoins du marché.

Cela se traduit par un impact décroissant sur les populations servies, une augmentation nette du taux d'impayés, une diminution conséquente de l'épargne, en d'autres termes : une augmentation des pertes sur portefeuille, une baisse des revenus et de sources de liquidités ce qui menace donc à terme l'existence même de l'institution. Les IMF doivent donc chercher à agir en amont du problème surtout dans un pays comme le Burundi où la pandémie du VIH-Sida est en augmentation continue.

2.2.2.6. Quand la micro-finance n'est-elle pas un instrument approprié ?

C'est surtout au niveau du crédit que la Micro-finance montre ses limites. En effet, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, le Micro-crédit, comme tout crédit d'ailleurs, doit être remboursé. Il nécessite donc au niveau de l'emprunteur une bonne capacité de remboursement, aptitude qui bien entendu s'amoindrit si la personne est très pauvre, sans revenus fiables pour lui permettre de rembourser un prêt. Octroyer un prêt à de tels individus risque plutôt d'aggraver leur situation d'endettement et de pauvreté.

Souvent les gouvernements et les agences de coopération souhaitent utiliser la Micro-finance comme un outil de résolution de divers problèmes sociaux. Victimes d'inondations ou d'autres catastrophes naturelles, réfugiés fuyant les conflits, nouveaux diplômés de la formation professionnelle, chômeurs, autant de types d'individus se trouvant dans une situation de précarité que les gouvernements sont tentés de vouloir aider par le micro-crédit depuis que celui-ci a été « vendu » comme un excellent outil de réduction de la pauvreté. Les programmes de Micro-crédit conçus pour ce type de situation fonctionnent cependant rarement. Ils enregistrent le plus souvent des taux d'impayés ou de non remboursement très élevés.
L'utilisation dirigée de la Micro-finance pour résoudre des défis de développement dans des situations où la base de la subsistance des populations est détruite ou très précaire a rarement été un succès.

Le Micro-crédit se révèle par contre le plus utile pour ceux qui ont identifié une opportunité économique et qui sont en situation de faire fructifier cette opportunité s'ils ont la possibilité de se procurer une petite somme d'argent au moment où ils en ont besoin.
Ainsi, les personnes pauvres qui travaillent dans des économies stables ou en croissance, qui ont démontré leur capacité à conduire les activités proposées dans un esprit d'entreprise et leur engagement à rembourser leurs dettes, sont les meilleurs candidats pour le Micro-crédit.

L'univers des clients potentiels s'élargit cependant de manière exponentielle si l'on prend en compte le concept plus large de la « Micro-finance ». Par exemple, au niveau de l'épargne ou de la sécurisation des petites économies, il est encore difficile aujourd'hui dans beaucoup de pays d'ouvrir un simple compte dans une institution bancaire faute de remplir toutes les conditions exigées (carte d'identité, dépôt minimum qui est souvent un maximum pour les populations pauvres etc.). De plus, les banques n'ont bien souvent de guichets ou d'agences que dans les capitales ou les villes secondaires importantes, ce qui donc exclut directement une bonne partie de la population.

CHAPITRE III. : L'IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE

DES MICROCREDITS DU PROJET

AMITIE DANS LA VILLE DE

BUKAVU.

3.1. Introduction

Nul ne peut négliger l'effet positif du Micro-Crédit sur les bénéficiaires, même des pays puissants économiquement (USA, l'Europe, l'Asie...). Ces pays ont importé ce mécanisme pour combattre l'exclusion sociale, ce qui explique en partie l'efficacité de cette nouvelle stratégie dans l'instauration d'un équilibre économique et social sain et opérant.

Dans ce sens, l'accent a été mis sur les bénéficiaires du prêt auprès de AMITIE CRS-USAID à base d'un échantillon composé de 40 personnes (choisi au hasard) et un questionnaire, dans chaque pool, à savoir : Pool FFP (Ibanda et Bagira) et Pool Codilusi/BDOM (Kadutu et Kasha)

En effet, vu la difficulté de rejoindre les bénéficiaires dans leurs domiciles on a été obligé de les interroger à l'intérieur du pool au moment des distributions des vivres. (Voir questionnaire en annexe).

Ainsi, notre étude s'articulera autour des points suivants :

1. Objectifs de l'enquête sur les Micro-crédits AMITIE

2. Profil des bénéficiaires

3. Usage du prêt

4. l'impact du prêt au niveau du foyer.

3.2. Objectif de l'enquête sur les Micro-crédits AMITIE

3.2.2. Objectif

Ce travail de fin cycle s'inscrit comme objectif de mesurer le développement socio-économque des personnes cibles (PVV et OEV) bénéficiaires des assistances en micro-crédits octroyés par AMITIE CRS-USAID.

3.4. Profils des bénéficiaires des Micro-crédits AMITIE CRS-USAID

3.4.1- Identification des bénéficiaires :

Tableau XVIII - Répartition par Sexe :

SEXE

EFFECTIF

%

HOMMES

3

7,5%

FEMMES

37

92,5%

TOTAL

40

100%

Source : nos investigations

D'après le tableau, les femmes qui ont bénéficié du Micro-Crédit auprès de AMITIE représentent 92,5% du nombre total de la population étudiée. Ce taux parait logique car AMITIE accorde plus d'attention aux femmes.

Tableau XIX. Répartition par tranche d'âge :

INTERVALLE D'AGE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

 [20 - 25 [

12,5% 

 [25 - 30 [

 1

 9

 10

 25%

 [30 - 35 [

 1

 12

 13

 32,5%

 35 et plus

 1

11 

 12

 30%

 TOTAL

 3

 37

 40

 100%

Source : nos investigations

Commentaire

On constate que la majorité de la population enquêtée ont plus de 35 ans, soit 62,5% de l'effectif total. En générale, cette tranche d'âge assume une grande responsabilité vis-à-vis du remboursement du prêt octroyé par AMITIE

Tableau XX- Situation matrimoniale des bénéficiaires :

ETAT MATRIMONIAL

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

 Marié (e)

-

 19

19

47,7% 

 Célibataire

1

4

5

12,6 %

 Veuf (ve)

1

 13

14

 36,6%

 Divorcé (e)

1

 1

2

6,1%

TOTAL

 3

37 

 40

100% 

Source : nos investigations

De la lecture du tableau on remarque que 47,7 % des bénéficiaires sont mariés, et 36,6% des bénéficiaires sont veuf(ve)s et qui ont opté pour le Micro-Crédit pour améliorer leurs situations financières à l'intérieur du foyer.

Tableau XXI- Niveau d'instruction :

NIVEAU

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Analphabète 

23 

23 

 57,5%

 Primaire

 3

 11

 14

 35%

 Secondaire

 -

 3

 3

 7,5%

 Autre

 -

 -

 -

 -

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : nos investigations

On remarque que 57,5% de la population enquêtée sont des analphabètes, contre 42,5% qui ont pu suivre leurs études au niveau primaire et secondaire, ce qui explique de prés le programme « Toutes les fille à l'école »lancé par l'UNICEF pour lutter contre l'analphabétisme des femmes.

Tableau XXII.- Activité préalable :

ACTIVITE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

En chômage

7,5%

Commerce

 1

 15

 16

 40%

Artisanat

 2

 17

 19

 47,5%

Agriculture

-

-

-

-

 Autre

 -

 2

 2

 5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : nos investigations

De la lecture du tableau ci-dessus, on remarque que 40% des bénéficiaires avaient une activité commerciale, contre 47,5% en artisanat et 5% exerçant d'autres métiers.

Tableau XXIII- Responsabilité dans le foyer :

CHEF DE FAMILLE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Soi-même 

3

19 

22 

 55%

Le père

-

-

 -

-

 La mère

 -

-

 -

-

 Autre (marie...)

 -

18

 18

45%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : nos investigations

D'après le tableau, 55% des bénéficiaires prennent eux-mêmes la responsabilité au sein du foyer. De majorité féminine, elles expriment leur soutien à leurs conjoints en venant en aide soit totalement ou partiellement dans l'ensemble des dépenses du foyer, ce qui exprime fortement aussi le besoin de cette couche de recourir au Micro-Crédit.

3.5. L'Usage du Micro-crédits AMITIE CRS-USAID

3.5.1- l'utilisation définitive du Micro-crédits :

Tableau XXIV- Activité après l'octroi du prêt :

ACTIVITE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Agricole 

-

-

-

Commerciale

1

21

 22

55%

 Artisanale

 2

16

18

45%

Service

-

-

-

-

 Autre

 -

-

 -

-

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : nos investigations

55% des bénéficiaires ont utilisé le prêt octroyé par AMITIE pour des activités commerciales, le reste l'a utilisé pour des activités artisanales.

Tableau XXV- Objet de prêt :

OBJET DE PRET

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Nouvel investissement

2

2

5% 

 Fonds de roulement

 3

 35

 38

95%

 TOTAL

 3

 37

 40

 100%

Source : nos investigations

On remarque que 95% des bénéficiaires ont utilisé le prêt comme un fond de roulement pour améliorer leurs activités déjà existantes, contre 75% qui ont crée de nouvel investissement.

3.5.2- Résultat de prêt :

Tableau XXVI- Cycle de production des activités des bénéficiaires :

CYCLE DE PRODUCTION

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Chaque jour

2

26

28

70%

Chaque semaine

1

9

 10

25%

 Chaque 15 jours

-

2

2

5%

Chaque mois

-

-

-

-

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : Nos investigations

70% des bénéficiaires travaillent au rythme de chaque jour essayant d'exploiter le maximum le prêt afin d'en tirer le maximum de profit. Alors que d'autres, leurs domaines d'activités les obligent à travailler hebdomadairement ou bimensuellement.

Tableau XXVII- Bénéfice dégagé :

BENEFICES

EN FC

Bénéficiaires

TOTAL

%

Cycle de production

Chaque jour

Chaque semaine

Chaque 15 jours

 [500 - 1500[

14

1

15 

37,5% 

 [1500 - 3000 [

 9

2

-

 11

 27,5%

Plus de 3000

 5

7

 14

 35%

 TOTAL

 28

10

2

 40

 100%

Source : nos investigations

37,5% des clients dégagent un bénéfice entre 500 et 1500 FC, 27,5% un bénéfice compris entre 1500 et 3000 FC, le reste réalise plus de 3000 FC35(*) ce qui leur permet de faire des épargnes.

TableauXXVIII - Epargne dégagée des activités par mois :

EPARGNE PAR MOIS

EN FC

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

0

2

2

5% 

 [3000 - 5000 [

-

4

 4

10%

 [5000 - 10000 [

2

7

9

 22,5%

 Plus de 10000 FC

 1

24

25

62,5%

 TOTAL

 3

 37

 40

 100%

D'après le tableau, 95% des bénéficiaires ont pu dégager des épargnes mensuelles variant entre 3000 et plus de 10000 FC/mois36(*) après le paiement de toutes leurs dépenses essentiellement les charges d'intérêt du prêt.

3.5.3- Difficultés de paiement et solidarité des bénéficiaires :

Tableau XXIX1- difficulté de paiement :

DIFICULTE DE PAIEMENT

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Oui

-

1

1

2,5%

Non

3

36

 39

97,5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : Nos investigations

On remarque que 97,5% des bénéficiaires du Micro-crédit AMITIE CRS-USAID n'ont pas une difficulté de remboursement de leurs échéances.

Tableau XXX- Solidarité à l'intérieur du pool :

SOLIDARITE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Remboursement

3

30

33

82,5%

Service

-

2

2

5%

 Les deux

-

5

5

12,5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Sources : Nos investigations

La solidarité à l'intérieur du groupe se voie parfaitement à l'aide de ce tableau, car 100% des bénéficiaires assument leur part de responsabilité en venant en aide aux autres membre du pool que se soit par remboursement, service ou les deux à la fois.

3.6. : L'IMPACT DU PRET AU NIVEAU DU FOYER :

Tableau XXXI- Impact au niveau du revenu :

REVENU

CLIENTS

TOTAL

%

Diminué

-

-

-

Augmenté

40

40

100%

Resté le même

-

-

-

TOTAL

40

40

100%

Source : Nos investigations

100% des bénéficiaires ont vu augmenter le niveau de leur revenu à l'intérieur du foyer. Cela reflète la bonne gestion de leurs affaires.

3.6.2- Investir à l'intérieur du foyer :

Tableau XXXII- Type d'investissement :

TYPE D'INVESTISSEMNT

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Biens meubles

-

10

10

25%

Biens électroniques

2

15

17

42,5%

 Biens de luxe

1

12

13

32,5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : Nos investigations

100% des bénéficiaires arrivent à investir dans leurs foyers que se soit en biens meubles, électroniques ou en luxe à raison de 25%, 42,5% ou 32,5% respectivement du total de la population enquêtée.

Tableau XXXIII- Origine de l'investissement :

ORIGINE D'INVESTISSEMENT

BENEFICIAIRES

%

L'activité

37

92,5%

Autres

3

7,5%

TOTAL

40

100%

92,5% de la population étudiée assument que l'origine de leur investissement à l'intérieur de leurs foyers provient d'un excédent dégagé de l'activité.

3.6.3- Situation des bénéficiaires après l'octroi du prêt :

Tableau XXXIV- Impact sur la situation sociale :

SITUATION SOCIALE

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Indépendant

1

4

5

12,5%

Ne plus être pauvre

2

30

32

80%

 Confiance en soi

-

3

3

7,5%

 Autre

 -

-

 -

-

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : Nos investigations

Une part représentant à elle seule 80% de la population enquêtée avait senti sa sortie d'une situation de pauvreté après avoir bénéficier du prêt. Ce qui justifie pleinement l'adoption de ce programme pour les pauvres pour lutter contre ce fléau.

Tableau XXXV- Impact sur les besoins vitaux des bénéficiaires (nourriture et habillement, Loyer, scolarisation des enfants, soins médicaux) :

Nourriture, Habillement, loyer, Education des enfants, soins médicaux.

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Mieux

2

34

36

90%

Comme d'habitude

1

3

4

10%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : Nos investigations

De la lecture des données du tableau, on remarque que seul 10% des enquêtées ont resté sur le même régime de consommation et d'habillement, contre 90% qui ont mieux améliorer leurs besoins en matière d'habillement et de nourriture.

3.6.4- Les bénéficiaires :

Tableau XXXVI- Les bénéficiaires prêteurs :

CAPABLE DE PRETER

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Oui

2

26

28

70%

Non

1

11

12

30%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : Nos investigations

70% des bénéficiaires qui, en un moment, ont exprimé leur nécessité en prêt, sont capable maintenant de prêter eux-même l'argent à d'autres personnes. Cela signifie de loin que leur niveau de vie a été amélioré et que le programme de Micro-Crédit a apporté ses fruits.

Tableau XXXVII. Indépendance vis-à-vis du Projet AMITIE CRS-USAID :

INDEPENDANT

DE L'AMSSF/MC

SEXE

TOTAL

%

HOMMES

FEMMES

Oui

1

8

9

22,5%

Non

2

29

31

77,5%

 TOTAL

 3

 37

 40

100% 

Source : Nos investigations

La majorité absolue, représentée par 75,5% de la population étudiée sont incapable d'être indépendant vis-à-vis du PROJET AMITIE CRS-USAID alors que les autres attendent le moment idéale pour autofinancer leur projet indépendamment de tout genre de prêt.

Le Projet AMITIE CRS-USAID à Bukavu, lieu de l'étude présente une source riche en information, car la majorité absolue des bénéficiaires avaient bénéficié du programme du Micro-Crédit depuis son ouverture (en 2006), ce qui facilite l'étude d'impact sur l'échantillon enquêtée. Outre, ces derniers étaient très coopérative aussi que l'équipe responsable du Projet AMITIE.

Plusieurs conclusions en effet, peuvent être tirées de cette étude, dont la première réside dans la supériorité du nombre des femmes sur celui des hommes pour plusieurs raisons :

· Le Projet AMITIE accorde plus d'attention aux PVVIH de sexe féminin (femmes)

· Les femmes séropositif sont les plus touchées par le phénomène de la pauvreté et essaient de s'en sortir par la création d'activité génératrice de revenu.

· L'expérience a montrée que les femmes ne trouvent pas autant de problème dans le remboursement de leur prêt que les hommes

La seconde conclusion tourne autour du secteur d'activité des bénéficiaires, qui relève du secteur informel ou non structuré (Commerce, artisanat...) de l'économie et son incidence sur la fiscalité.

Alors que, la troisième conclusion porte sur l'usage du prêt, qui d'après les statistiques a été utilisé comme fond de roulement par 95% des bénéficiaires, ce qui minimise la part de nouveaux investissements et sa relation avec l'accroissement du PIB.

Enfin, la plus grande remarque apparais sur le visage des bénéficiaires qui semblaient satisfait de cette initiative sociale et noble du projet AMITIE en les faisant ressortir de leur exclusion, pauvreté, vulnérabilité... et c'est le plus important.

CONCLUSION GENERALE

Nous voici au terme de notre travail intitulé « Etude de l'Impact Socio-économique des micro -crédits octroyés aux PVV de la ville de Bukavu par AMITIE/CRS  de 2006 à 2007 »

La problématique du travail s'était résumée une série des questions dont notamment :

· Quel est le nombre de PVV bénéficiaires de cet appui « AMITIE » dans la ville de Bukavu ? A quel type de catégorie sociale appartiennent-ils ? Quel type de micro-crédit le projet AMITIE/CRS applique et quel montant octroi-t-il aux bénéficiaires ? comment ce micro-crédit est-il géré par les bénéficiaires ? présente-il une rentabilité économique positive ?

· Quelle mesure d'encadrement ou de suivi pour ce micro crédit ? Quelle efficacité de ce micro-crédit sur la situation socio-économique et sanitaire de la PVV et du ménage entier (situation avant et pendant l'intervention du projet AMITIE) ?

· Les micro-crédits qu'octroie AMITIE/CRS aux PVV ont-ils un impact social et économique  en faveur de ses bénéficiaires? Et pourquoi l'octroi des micro-crédits au PVV.

Pour répondre à cette question, nous avons formulés l'hypothès selon laquelle si les micro-crédits qu'octroie AMITIE/CRS aux PVV et OEV de la ville de Bukavu ont un impact socio-économique sur les bénéficiaires, alors la bonne gestion de ces micro-crédits serait d'une importance capitale suite à sa rentabilité non seulement sociale mais aussi économique.

Cette étude a combiné l'approche quantitative et l'approche qualitative et, ainsi avons fait ainsi recours à la méthode historique et aux techniques d'observation documentaire, d'observation directe et d'interview tel qu'appréhender dans son aspect descriptif et explication afin de rendre opérationnel notre démarche.

Ainsi, nous avons subdivisés le travail en trois chapitre hormis l'introduction et la conclusion dont :

· Le premier chapitre a constitué le cadre théorique le cadre théorique du travail qui définit les concepts de bases du sujet tout en présentant une brève historique de CRS et du projet AMITIE CRS-USAID.

· Le deuxième chapitre a été consacré aux Généralités sur le VIH/SIDA et sur les Micro-crédits

· Le troisième chapitre a pour sa part constitué l'aspect pratique et/ou donc le vif du travail. Dans ce chapitre nous y avons présenté les enquêtes effectuées sur le terrain, les données récoltées et leurs analyses sur l'Impact socio-économique des microcrédits octroyés aux PVV et OEV par le projet AMITIE CRS-USAID pour enfin dégager l'interprétation des résultats ainsi obtenus par la recherche.

Ayant suivi cette démarche, nous sommes arrivés aux résultats selon lesquelles le programme des micro -crédits présentent les avantages que voici :

Avantages :

· Avec des petits prêts accordés aux plus démunies (PVVIH) à taux d'intérêt plus ou moins élevé, ils leur permettent d'accéder par eux même à un travail autonome et a une certaine autosuffisance dans la dignité ;

· En plus des emplois qu'il crée, le Micro-Crédit contribue au développement de compétences entrepreneuriales nouvelles, encourage la mobilisation de l'épargne, permet la création d'un vaste réseau de petites activités productives et de services s'adaptant facilement à la demande de nombreuses catégories de consommateur ;

· Le Micro-Crédit est un outil de lutte contre le chômage et contre la pauvreté et l'exclusion sociale par le financement de mini-projets ;

· Cette politique de Micro-Crédit peut encourager la sous-traitance qui est bénéfique aussi bien pour les grandes entreprises que pour les petites, elle peu aussi avoir des effets positifs sur la productivité des grandes entreprises et la compétitivité des produits nationaux ;

· Inexistence d'un fond de garantie, ce qui permet de corriger les inégalités quant à l'accès au crédit...etc.

En d'épie de cette confrontation, sans aucun doute, le Micro-Crédit a pu relever le défit, en constituant à lui seul une stratégie de lutte contre la pauvreté solide et fiable malgré les difficultés qu'elles affrontent les différentes associations et fondations dans leurs initiatives au Sud Kivu. Et tant qu'il porte ses fruits, l'appuie des bailleurs de fond nationaux et internationaux restera solide en présence d'une comptabilité régulière, claire et transparente.

Enfin, malgré l'apport incontestable du Micro-Crédit, le renforcement du secteur informel se pose ; puisque la majorité des activités financées échappent à toute réglementation sectorielle. Ainsi, l'informel est une étape vers le formel si toutefois des mesures d'accompagnement et de réglementation voient le jour.

Cette analyse a été complétée par les données de la base de données qui ont, elles, permis d'identifier le profil d'entrée et la qualité des bénéficiaires de ce projet.

Sur la base des résultats ainsi analysés, les conclusions suivantes peuvent être dégagées :

a) Concernant la capacité actuelle des communautés et familles/ménages, le degré de mobilisation des réponses communautaires ainsi que les mécanismes de pérennisation de cette réponse en vue de la prise en charge des OEV et PVVIH :

ü Le contexte socio-économique délabré sur l'ensemble du pays et à Bukavu en particulier constitue un facteur aggravant de la vulnérabilité des familles et ménages ; il rend ces derniers fortement dépendant des ressources extérieures ou tout simplement désarmés devant les problèmes des OEV et PVVIH.

ü Pour les mêmes raisons ci-haut évoquées, la capacité actuelle des familles d'accueil des OEV et PVVIH, ainsi que celle des organisations religieuses et autres ONG locales restent encore faible. Dans le chef de bon nombre de ménages, une confusion demeure par rapport à la situation de simple misère et du statut d'OEV et PVVIH.

b) Concernant le niveau d'accès et la qualité des services offerts aux OEV et PVVIH :

ü Du fait de leur grande vulnérabilité, les besoins ressentis et exprimés par les OEV et PVVIH sont très diversifiés. Cependant, on peut noter que l'alimentation, les soins médicaux ainsi que les AGR et la scolarisation des enfants constituent les services clés les plus réclamés. Bon nombre de bénéficiaires et leurs proches estiment que les AGR renforcent mieux leurs capacités d'autoprise en charge, to en s'inscrivant dans une vision de pérennisation.

ü Tant en termes de quantité ou volume, que de qualité, le niveau des services actuellement offerts aux OEV et PVVIH par les ménages d'accueil, les institutions opérationnelles tout comme le projet AMITIÉ lui-même, reste insignifiant par rapport à la demande.

ü Au niveau communautaire, la formation et les recyclages des prestataires des soins, tout comme des PSPS, l'apport des ressources financières additionnelles sont autant d'éléments susceptibles d'étendre la couverture et d'améliorer qualitativement et quantitativement le niveau d'accès des OEV et PVVIH aux services de base.

c) Concernant l'environnement national et le niveau de la réponse actuelle du Gouvernement par rapport à la protection des droits des OEV ainsi que des PVVIH:

ü En plus des ONG, plusieurs services gouvernementaux et paraétatiques ont été identifiés comme susceptibles d'interférer ou de coaliser dans le cadre de la riposte nationale contre le sida et la prise en charge des OEV et PVVIH.

ü A ce jour, on peut à la fois déplorer une insuffisance des textes spécifiques sur les droits des OEV et PVVIH, ainsi le manque d'harmonisation et de vulgarisation des multiples textes existant ou à promouvoir, en vue de la protection des droits des OEV et PVVIH.

d) Concernant les activités du projet AMITIE :

ü Le projet AMITIÉ s'avère être une intervention très acceptée et qui suscite déjà beaucoup d'espoirs, en tant que réponse à un certain nombre des aspirations fondamentales des OEV et PVVIH. Après une année d'activités, les structures du projet se consolident, mais on doit reconnaître que la couverture en services offerts demeure encore assez faible, par rapport au nombre de bénéficiaires déjà recrutés dans le programme. L'extension des activités d projet vers d'autres villes et cités des mêmes provinces, voire des autres provinces, est souhaitable.

ü S'il est vrai que l'approche holistique proposée et le paquet de services offerts rencontrent l'assentiment des bénéficiaires, il est important de noter que le contexte socio-économique délabré tend à aggraver la pauvreté des ménages avec le risque d'annihiler les résultats et les performances du projet AMITIÉ.

D'où notre hypothèse de travail a été confirmée au vu des résultats, nous pouvons formuler les recommandations suivantes susceptibles d'aider le projet AMITIE CRS-USAID à améliorer les conditions de vie de personnes vivant avec le VIH et Orphelins et Enfants Vulnérables.

i. Que les responsables du CRS et leurs partenaires conduisent un plaidoyer en vue du renforcement quantitatif et qualitatif des structures, de la couverture géographique, ainsi que des services du projet AMITIÉ sur l'ensemble de la ville de Bukavu.

ii. Ce renforcement implique des financements additionnels non seulement pour le projet actuel mais aussi pour des éventuels nouveaux projets complémentaires avec d'autres ONG. Ce renforcement devra cibler notamment les services ci-après :

ü Un accès plus important aux services monétisés du projet actuel : AGR (par l'octroi des micro-crédits), scolarisation et formation professionnelle, soins médicaux et assistance nutritionnelle ;

ü Une assistance alimentaire à toutes les familles des bénéficiaires du projet AMITIÉ, recrutées d'office parmi les plus démunis et indigents de la communauté (PAM ?) ;

ü L'assistance juridico-légale grâce à plus d'implication des Commissions Justice et Paix catholiques ou autres, ainsi qu'à la collaboration avec les associations des Juristes/Avocats.

iii. Que les responsables du CRS, de l'USAID, de l'UNICEF et de tous leurs partenaires et autres ONG concernées puissent organiser un plaidoyer d'envergure et des tables rondes en vue de dialoguer et d'amener le Gouvernement de la RD Congo à harmoniser, à légiférer et à vulgariser les textes en rapport avec la protection des droits des OEV (besoin d'un Plan National pour l'Enfance).

iv. Que le Gouvernement de la RD Congo, par le biais du PNMLS et autres structures concernées, puisse assumer rationnellement son rôle de coordination et de normalisation dans le cadre de la riposte nationale contre le sida et de la prise en charge des OEV et PVVIH.

v. Que les responsables du projet AMITIÉ puissent organiser des ateliers thématique de formation, notamment sur un système interne et cohérent de suivi et évaluation et de supervision à différents niveaux, afin d'améliorer la qualité des prestations des différents acteurs qui accompagnent les OEV et PVVIH.

A court et à moyen termes, ces mesures devront permettre de renforcer les capacités et les performances des ménages et des communautés dans l'autosubsistance, la prise en charge des OEV et PVVIH de leurs ressorts, ainsi que l'appropriation et la pérennisation des interventions.

Nous ne prétendons pas avoir épuisé tous les aspects de la problématique de notre sujet.

Tout en sachant qu'aucune oeuvre humaine n'est parfaite, nous sommes convaincu que ce travail a atteint son objectif en vérifiant notre hypothèse et en répondant aux questions auxquelles ce travail voulait répondre.

En fin nous invitons les chercheurs ultérieurs à bien vouloir compléter notre essai par leurs critiques constructives.

ANNEXE.

I. QUESTIONNAIRE RELATIF A L'ENQUETE

SUR L'IMPACT DU MICRO-CREDIT OCTROYE AUX PVVIH ET OEV DE LA VILLE DE BUKAVU.

CAS DU PROJET AMITIE CRS-USAID

Objet : demande d'assistance

Messieurs, Mesdames, Mesdemoiselles,

Nous vous prions de bien vouloir nous accorder une assistance en répondant au questionnaire ci-après ou ci-joint.

Vos réponses nous permettront de rédiger notre travail de fin de cycle en Management et Sciences économiques intitulés : « Etude de l'impact socio-économique des Micro crédits octroyés aux PPVIH et OEV de la ville de Bukavu, dans le cadre du projet AMITIE CRS-USAID »

Nous vous garantissons toute discrétion quant au traitement des informations et réponses que vous voudriez bien nous donner.

Veuillez agréer, Messieurs, Mesdames, Mesdemoiselles, l'expression de notre considération distinguée.

Bernadette FURAHA Balangaliza.

Etudiante.

· Instruction : Cochez la réponse qui vous convient.

I. Identification des bénéficiaires

Groupe :

 Bénéficiaire d'environ 3 mois

 

Bénéficiaire d'environ 6 mois

 

Bénéficiaire d'environ 9 mois

 

Bénéficiaire d'environ 1an

 

Bénéficiaire plus d'un an

 

I/ Informations sur le client :

Sexe : Masculin Féminin

Masculin

 

Féminin

 

Votre âge  est compris entre :

 [20 - 25ans [

 

 [25 - 30 ans [

 

 [30 - 35 ans [

 

 35ans et plus

 

Adresse :

Kadutu

 

Kasha

 

Bagira

 

 Ibanda

 

Appartenance au Pool :

BDOM-CODILUSI

 

FFP

 

1- Etat matrimoniale :

Marié (e)

 

 Veuf (ve)

 

Divorcé (e)

 

Célibataire

 

2- Niveau d'instruction :

Analphabète

 

Primaire

 

Secondaire

 

Autres

 

3- Nombre de personnes en charge :

 [20 - 25ans [

 

 [25 - 30 ans [

 

 [30 - 35 ans [

 

 35ans et plus

 

4- Qui est le chef de la famille :

Soi-même

 

Le père

 

 La mère

 

 Le frère, la soeur ou autre

 

5- Accès à l'électricité :

Oui

 

Non

 

7- Votre activité avant de bénéficier du Micro-Crédit :

En chômage

 

commerciale

 

agricole

 

Artisanale

 

Autres

 

8- Type d'habitation :

Bidonville

 

En dure

 

 En argile

 

Autres

 

II/ Usage du prêt :

9- Nombre de prêt reçu par le bénéficiaire :

N° du prêt

Montant

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10- Dans quelle activité avez-vous investi le dernier prêt accordé par AMITIE :

Agricole

 

commerciale

 

Artisanale

 

Service ou autres

 

11- Payer la scolarité des enfants :

Oui

 

 Non

 

- Payer les frais de soins médicaux :

Oui

 

 Non

 

12- Votre activité nécessite une main d'oeuvre ?

Oui

 

Non

 

Si oui, combien ? ....................

13- Quel a été l'objet de votre premier prêt :

Nouvel Investissement

 

Fond de roulement (FR)

 

14- Quel est le mode de vente utilisé :

Au comptant

 

A crédit

 

 Les deux

 

15- Quelle est votre pratique de vente :

Porte à porte

 

A domicile

 

Au marché central

 

Autres

 

16- Quel est le cycle de production de votre activité :

Chaque jour

 

 Chaque 15 jours

 

Chaque semaine

 

Chaque mois

 

17- Quel est le bénéfice réalisé : .......................(précisez ici le montant)

18- Est-ce que vous arrivez à épargner :

Oui

 

 Non

 

- Si oui combien par mois :........................

19- Avez-vous des difficultés de paiement ?

  Oui

 

Non

 

20- Est-ce que votre groupe a payé pour toi une fois :

Oui

 

Non

 

- Si oui, combien de fois :..........................

21- Ca vous arrive quelque fois de venir en aide à une personne de votre groupe :

 Oui

 

Non

 

- Si oui, quelle est la nature de cette aide ?

 Remboursement

 

Service

 

 Les deux

 

III/ Impact au niveau du foyer :

22- Vous sentez que le revenu général de votre foyer a-t-il :

Diminué

 

Augmenté

 

Resté le même

 

- si votre revenu a diminué quelles sont les raisons :

Mévente

 

Mauvaise gestion

 

Manque de déboucher

 

Autres

 

23- Est-ce que vous arriver à investir dans votre foyer ?

Oui

 

Non

 

- Si oui, quelle est l'origine des ressources :

L'activité

 

Autre

 

- Le montant de l'investissement porte sur :

Les biens meubles

 

Des biens électroniques

 

Des biens de luxe

 

24- Est-ce que le bénéfice dégager par votre activité vous a permis d'être :

Indépendant

 

Confiance en soi

 

Ne plus être

 

pauvre

 

Autre

 

25- Est-ce que vous arrivez à améliorer votre nourriture ?

Mieux

 

Comme d'habitude

 

Votre habillement

 

Comme d'habitude

 

26- Est-ce que vous arrivez maintenant à prêter l'argent à une autre personne ?

Oui

 

Non

 

27- Après le remboursement du prêt, vous sentez capable d'être indépendant vis-à-vis du Projet AMITIE CRS-USAID.

AMITIE- BSLN Outil# 07

Grille d'extraction des données et information de routine sur les OEV du projet AMITIE

Nom de l'institution: ....................................................................................................................................

Nom et titre de la personne interviewée : .........................................................................................................

Source d'informations collectées: .....................................................................................................................

Type de services offerts

Spécifier

# d'OEV servis

Male (années)

Filles (années)

0-4

5-9

10-17

0-4

5-9

10-17

Accompagnement psychosocial

 
 
 
 
 
 
 

Soins médicaux et palliatifs

 
 
 
 
 
 
 

Assistance nutritionnelle

 
 
 
 
 
 
 

Assistance pour l'éducation

 
 
 
 
 
 
 

Formation professionnelle

 
 
 
 
 
 
 

Assistance à la famille pour les AGR

 
 
 
 
 
 
 

Protection des droits des enfants

 
 
 
 
 
 
 

Kits matériels et biens en nature

 
 
 
 
 
 
 

Autres-1

 
 
 
 
 
 
 

Autres-2

 
 
 
 
 
 
 

AMITIE- BSLN Outil# 08

Grille d'extraction des données et information de routine sur les PVVIH du projet AMITIE

Nom de l'institution: ....................................................................................................................................

Nom et titre de la personne interviewée : .........................................................................................................

Source d'informations collectées: .....................................................................................................................

Type de services offerts

Spécifier

# de PVVIH servies

Male (années)

Filles (années)

0-17

18-24

>= 25 ans

0-17

18-24

>= 25 ans

Accompagnement psychosocial

 
 
 
 
 
 
 

Soins médicaux et palliatifs

 
 
 
 
 
 
 

Assistance nutritionnelle

 
 
 
 
 
 
 

Kits matériels et biens en nature

 
 
 
 
 
 
 

Formation et mise en place des AGR

 
 
 
 
 
 
 

Assistance juridico-légale

 
 
 
 
 
 
 

Autres-1

 
 
 
 
 
 
 

Autres-2

 
 
 
 
 
 
 

BIBLIOGRAPHIE

1. OUVRAGES

1. Antony Kinghorn, Malcom Steinberg et Alan Whiteside, « Responding to the socioeconomic impact of HIV/AIDS » Dans HIV/AIDS Prevention and care in resource-constrained settings : a handbook for the design and management of programs, éd. Peter R. Lampty et Helene D. Gayle (Arlington, Virginie : Family Health Internatianal AIDS Institute, 2001) : p. 55-84

2. GRATWITZ Madeleine, Méthode des sciences socials, éd. Dalloz, Paris, 1993, P345

3. ONUSIDA : Equipe Interpays pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, Juin 2002

4. ONUSIDA, « HIV/AIDS, food security, and rural development : fast sheet» (Genève : ONUSIDA, 2001) :

5. Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), «the impact of HIV/AIDS on food security» Le Petit LAROUSSE 2007 ILLUSTRE. Dictionnaire Français, éd. Française Juillet 2006

6. David Hume, Paul Mosley. Finance Against Poverty, Lenders , Rutledge, 1996

2. Rapports et autres publications

· ONUSIDA: Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA (4ème rapport)/Résumé d'orientation, p-3.

· ONUSIDA : Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA publié en Décembre 2006

· AMITIE/CRS, rapport de la session de formation et de recyclage des membres de la Coalition Communautaire des Soins, Bukavu, Septembre 2006, Inédit

· PNMLS, « Rapport de mise en oeuvre de la Déclaration d'engagement des Chefs d'Etat et de Gouvernement pour la lutte contre le VIH/SIDA en RDC ». Année 2005

· PNLS/Ministère de la Santé : Projet RDC multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA, 2004

· UNAIDS: Epidemiological Fact Sheets on HIV/AIDS and STI, UNAIDS, UNICEF, WHO, update 2004 RDC),

· RDC, Document de la stratégie de croissance et de la réduction de la pauvreté, juillet 2006, P. 43-44

· FAO, « AIDS- a threat to rural Africa : fact sheet» 2002

· FAO, « Food insecurity and AIDS : a vicious circle », 2002

· PNLS, EPP/Spectrum Estimates, 2005

· Banque mondiale (1996), Le financement des petites et micro-entreprises: Principes directeurs pour choisir et appuyer les institutions intermédiaires, Washington D.C

3. Journaux et revues

· Jon Jeter, « AIDS sickening African economies », Washington Post, 12 décembre 1999 Robinson M. S. (1996), « Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty » Journal of International Development, 8, Mai 1996

· P.MINON, Initiation aux méthodes d'enquête sociale, 2e édition, revue et augmenté, Etude sociales, n°8, 1959

· M. KIBOKO, Micro-crédit : « La RDC admise à la coopérative oecuménique de développement. », potentiel 26 octobre 2005, Kinshasa

· NGENDAHAYO Eric (Centre de Recherche en Ethique Economique, Lille - France)

Source principale : Parker J., « Discussion Paper : Microfinance and HIV/AIDS »,

USAID/MBP, mai 2000

· Robinson M. S. (1996), « Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty » Journal of International Development, 8, Mai 1996.

4. TFC et Mémoires

· Patrick B., Automation de la gestion du personnel : cas du GINKI-SPRL, ISP BUKAVU, TFC 2003-2004, P4

· Rachel BINTI M, Impact Socio-économique des crédits rotatifs filet maillant octroyés aux pêcheurs par APED asbl, : cas de Katana/Kaliba, (2003-2004

· Mohammed Amine Benjelloun, Impact du Micro-crédit sur l'activité économique, cas de l'ASMSSF/MC, (2006-2007)

5. COURS

· BUGANDWA N, Cours de Méthodes de recherches en science sociale, UNIC-ISGEA, G1, 1996-1997, P.12

· MIRINDI MUREZA, Cours de Sociologie, Inédit CSL, 5e HTS 2002-2003

6. Sites Web (Internet)

· Planet Finance, « Comprendre la microfinance », www.planetfinance.org

· Portail microfinance, « qu'est ce que la microfinance », www.lamicrofinance.org/section/faq#1

· CERISE-IRAM (2005), « Guide opérationnel de la gouvernance d'une institution de microfinance », www.european-microfinance.org/bibliotheque/217.pdf...

TABLE DE MATIERE

INTRODUCTION GENERALE 1

0.1. Etat de la question 1

0.2. Problématique 2

0.3. Hypothèse du travail 4

0. 4. Méthodes et technique utilisées 5

0.4.1. La méthode 5

0.4.2. Les Techniques 5

a. Technique d'observation documentaire 6

b. Technique d'observation directe 6

c. L'interview libre 6

0.5. Choix et intérêt du sujet 6

0.6. Délimitation spatio- temporelle du Sujet 6

0.7. Présentation sommaire du travail 6

0.8. Difficulté Rencontrés 7

CHAPITRE I. : CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL 8

1.1. Définition des concepts 8

I.2. Brève présentation de CRS et Briefing sur le projet AMITIE CRS-USAID 10

I.2.1. Brève présentation de CRS 10

1.2.1.1 Dénomination et adresse de l'organisation 10

1.2.1.2. Statut Juridique de l'organisation 10

1.2.1.3. Historique de l'organisation 10

1.2.1.4. Domaine d'intervention 11

1.2.1.5. Activités 11

1.2.1.6. Siège 11

1.2.2. BREVE HISTORIQUE DU PROJET AMITIE 11

1.2.2.1. Organisation du projet AMITIÉ : 11

1.2.2.2. But et objectif du projet AMITIÉ : 12

1.2.2.3. Le réseau AMITIE : 13

1.2.2.4.:Définition des Bénéficiaires du Projet AMITIE 13

1.2.2.5. Le Processus d'identification des bénéficiaires du projet AMITIE : 14

1.2.2.6.: Le paquet de services et profil des bénéficiaires du Projet AMITIE 15

1.2.2.6.1. Les 7 composantes de l'appui aux OEV : 16

1.2.2.6.2. Profil des OEV bénéficiaires du projet AMITIÉ au 30/09/2007 16

1.2.2.6.3. Profil des PVVIH bénéficiaires du projet AMITIÉ de janvier 2006 au 30 septembre 2007 20

1.2.2.7.: Les Principaux résultats du projet AMITIE de Janvier 2006 au 30/09/2007 24

1.2.2.7.1. Description des activités réalisées 24

CHAPITRE II. GENERALITES SUR LE VIH/SIDA 30

ET SUR LES MICROCREDIT 30

2.1. GENERALITES SUR LE VIH/SIDA 30

2.1.1. Notion de base sur le VIH/SIDA 30

2.1.2. Impact direct et indirect du VIH 32

2.1.2.1. Introduction 32

2.1.2.2. La situation du VIH/sida en République Démocratique du Congo 33

2.1.2.2. Impacts sociaux 35

2.1.2.3. Impacts économiques 36

2.1.2.4. Impact sur l'entreprise, le travail et revenu 37

2.2. GENERALITES SUR LES MICRO-CREDITS 39

2.2.1.  La Micro finance 39

2.2.1.1. Définitions 39

2.2.1.2. Historique et Règles de Gestion 41

2.2.1.3. Les différentes formes d'institutions de Micro-finance ? 41

2.2.1.4. Les bénéficiaires de la Micro-finance 42

2.2.1.5. la Micro-finance et lutte contre la pauvreté 42

2.2.1.6. Quand la Micro-finance n'est-elle pas un instrument approprié ? 43

2.2.2.      Le Micro-crédit 44

2.2.2.1. Tentatives de définitions 44

2.2.2.2. L'Origine du Micro-crédit 45

2.2.2.3. Les approches du Micro-crédit . 46

2.2.2.4. Les institutions des Micro-crédits 47

2.2.2.5. Caractéristiques du Micro-crédit 47

2.2.2.5. Y' a t-il un rapport entre la Micro-finance et le VIH-SIDA? 49

2.2.2.5.2. La Micro-finance et la lutte contre le Sida : 50

2.2.2.6. Quand la micro-finance n'est-elle pas un instrument approprié ? 51

CHAPITRE III. : L'IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE 53

DES MICROCREDITS DU PROJET 53

AMITIE DANS LA VILLE DE 53

BUKAVU. 53

3.1. Introduction 53

3.2. Objectif de l'enquête sur les Micro-crédits AMITIE 53

3.2.2. Objectif 53

3.4. Profils des bénéficiaires des Micro-crédits AMITIE CRS-USAID 54

3.4.1- Identification des bénéficiaires : 54

3.5. L'Usage du Micro-crédits AMITIE CRS-USAID 58

3.5.1- l'utilisation définitive du Micro-crédits : 58

3.5.2- Résultat de prêt : 60

3.5.3- Difficultés de paiement et solidarité des bénéficiaires : 62

3.6. : L'IMPACT DU PRET AU NIVEAU DU FOYER : 63

Tableau XXXI- Impact au niveau du revenu : 63

3.6.2- Investir à l'intérieur du foyer : 64

Tableau XXXII- Type d'investissement : 64

Tableau XXXIII- Origine de l'investissement : 65

3.6.3- Situation des bénéficiaires après l'octroi du prêt : 65

3.6.4- Les bénéficiaires : 67

CONCLUSION GENERALE 69

ANNEXE. 73

BIBLIOGRAPHIE 82

TABLE DE MATIERE 84

* 1 ONUSIDA: Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA (4ème rapport)/Résumé d'orientation, p-3.

* 2 ONUSIDA : Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA publié en Décembre 2006

* 3 PNLS/Ministère de la Santé : Projet RDC multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA, 2004

* 4 UNAIDS: Epidemiological Fact Sheets on HIV/AIDS and STI, UNAIDS, UNICEF, WHO, update 2004 RDC),

* 5 RDC, Document de la stratégie de croissance et de la réduction de la pauvreté, juillet 2006, P. 43-44

* 6 GRAWITZ Madeleine, Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1993, P345.

* 7 BUGANDWA N, Cours de Méthodes de recherche en science sociale, UNIC-ISGEA, G1, 1996-1997, P.12

* 8 MIRINDI Wa Mureza, Cours de Sociologie, Inédit CSL, 5e HTS 2002-2003

* 9 (Cantandriopoulos et al., 1990 ; Gauthier, 1993).

* 10 Patrick B. Cité par B. MUHINDO, Automation de la gestion du personnel : cas du GINKI-SPRL, ISP BUKAVU, TFC 2003-2004, P4

* 11 P.MINON, Initiation aux méthodes d'enquête sociale, 2e édition, revue et augmenté, Etude sociales, n°8, 1959

* 12 Le Petit LAROUSSE 2007 ILLUSTRE. Dictionnaire Français, éd. Française Juillet 2006

* 13 IDEM

* 14 Le Petit LAROUSSE 2007 ILLUSTRE, Dictionnaire Français, éd. Française Juillet 2006

* 15 IDEM

* 16 M. KIBOKO, Micro-crédit : « La RDC admise à la coopérative oecuménique de développement. », potentiel 26 octobre 2005, Kinshasa.

* 17 AMITIE/CRS, rapport de la session de formation et de recyclage des membres de la Coalition Communautaire des Soins, Bukavu, Septembre 2006, Inédit.

* 18 IDEM

* 19 Antony Kinghorn, Malcom Steinberg et Alan Whiteside, « Responding to the socioeconomic impact of HIV/AIDS » Dans HIV/AIDS Prevention and care in resource-constrained settings : a handbook for the design and management of programs, éd. Peter R. Lampty et Helene D. Gayle (Arlington, Virginie : Family Health Internatianal AIDS Institute, 2001) : p. 55-84

* 20 PNLS, EPP/Spectrum Estimates, 2005

* 21 PNMLS, « Rapport de mise en oeuvre de la Déclaration d'engagement des Chefs d'Etat et de Gouvernement

pour la lutte contre le VIH/SIDA en RDC ». Année 2005

* 22 ONUSIDA, « HIV/AIDS, food security, and rural development : fast sheet» (Genève : ONUSIDA, 2001) : et organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), «the impact of HIV/AIDS on food security»

* 23 FAO, « AIDS- a threat to rural Africa : fact sheet» 2002.

* 24 FAO, « Food insecurity and AIDS : a vicious circle », 2002

* 25 Jon Jeter, « AIDS sickening African economies », Washington Post, 12 décembre 1999

* 26 Robinson M. S. (1996), « Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty » Journal of International Development, 8, Mai 1996

* 27 Banque mondiale (1996), Le financement des petites et micro-entreprises: Principes directeurs pour choisir et appuyer les institutions intermédiaires, Washington D.C

* 28 Planet Finance, « Comprendre la Micro-finance », www.planetfinance.org

* 29 Portail Micro-finance, « qu'est ce que la Micro-finance », www.laMicro-finance.org/section/faq#1

* 30 Portail Micro-finance , op cit. P31

* 31 IDEM

* 32 M. KIBOKO, Micro-crédit : « La RDC admise à la coopérative oecuménique de développement. », potentiel 26 octobre 2005, Kinshasa.

* 33 Portail Micro-finance, « qu'est ce que la Micro-finance », www.laMicro-finance.org/section/faq#1

* 34 David Hume, Paul Mosley. Finance Against Poverty, Lenders , Rutledge, 1996 

* 35 à la limite de 6000 FC par période

* 36 A la limite de 12000 FC/mois (selon les résultats du questionnaire voir annexe)






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe