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e 104 à Paris en 2008: Un projet de transversalité artistique et sociale ?

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par Elsa Gobert
Université Paris III - Master 1 2007
  

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b : L'exemple d'un artiste résident du 104 qui exerce un art ouvert à la communication : Nicolas Simarik.

Nicolas Simarik est né le 10 mars 1977 dans la région parisienne. Il est diplômé de l'école des beaux-arts de Bourges puis de Nantes. Il est actuellement en résidence au 104 pour l'élaboration d'un projet constitué de clés. En 2006 il réalise à Toulouse un catalogue « La Déroute »58(*). Ce catalogue est une oeuvre artistique contemporaine prenant la forme d'un faux catalogue de la Redoute. C'est une oeuvre collective et participative qui propose une image du quartier toulousain Empalot.

« Le propos de ce livre d'image sera d'utiliser un support connu de tous pour mettre en valeur la vie quotidienne d'un quartier »59(*)

Le magazine, oeuvre d'art, se présente comme le porte parole de l'architecture, de la vie d'un quartier.

Partir du quotidien pour arriver à une oeuvre artistique c'est la recherche globale des artistes du 104. S'inspirer du quotidien des personnes qui côtoie l'art en train de se faire pour faire un art plus accessible et plus proche.

« Pour l'ouverture du 104, Nicolas Simarik propose un projet participatif de grande envergure autour du thème symbolique de la clé. Allant à la rencontre du plus grand nombre par le biais de récoltes de clés, il organise des tournées locales, nationales et internationales. Il se lance le défi d'amasser un million de clés, pour les agencer ensuite en un immense parterre. »60(*)

Cette gigantesque oeuvre collective marque bien la volonté réelle de cet artiste résident de s'adresser au plus grand nombre. « Certifiant l'idée essentielle que l'art se manifeste aussi dans le quotidien et le lieu dit commun. »61(*). Cette image illustre bien que ce qui est important ce n'est pas le résultat final, mais le processus de création avec la population. Ici les moyens mise en place pour l'oeuvre sont en même temps le but et la signification de cette dernière. Avec l'art participatif ou « l'art en train de se faire », voici l'arrivée de nouvelles notions d'espaces, temps, lieux.

c : Espaces-temps-lieux.

Avec cette conception de l'art comme fait de simultanéité et de société, il se construit une nouvelle temporalité. Cette temporalité est différente de celle du temps de la représentation ou de l'exposition : le temps accordé pour l'art va plus loin que le simple temps de la représentation. C'est une transversalité qui est temporelle. Avec « l'art en train de se faire » le temps de la fiction a disparu, il n'y a plus que temps de la représentation, de l'expérience. Cette durée est la même pour le spectateur et l'artiste. C'est un temps qui s'inscrit dans la vie. Il se mélange avec le lieu traversé.

Au 104, le temps artistique peut correspondre au chemin parcouru entre la rue Curial et la rue d'Aubervilliers. Comme pour l'exemple de la Villette, il se confond avec un temps de vie. Les courbes de l'espace et du temps sont dans la même transversalité. Le moment artistique n'est plus forcément un temps de pose où notre corps ne bougerait plus dans l'espace.

De même que pour le spectateur, le rapport au temps est différent pour l'artiste. Avec cette esthétique participative, ou du moins de l'échange, ce n'est pas le but qui compte, mais le processus de création avec le public comme le montre l'exemple des créations de Pierrick Sorin et Nicolas Simarik. Le spectateur, dans ces dispositifs, se retrouve malgré soi artiste à la place de l'artiste, tandis que celui-ci regarde le spectateur et joue avec/de lui. L'oeuvre ici n'existe pas en amont du spectateur, elle n'existe que par lui, et la création a lieu en temps direct. L'autonomie de l'oeuvre d'art tend à s'effacer pour se rapprocher (par le truchement) de la technique. On entre donc dans une esthétique du moment qui fait l'oeuvre. Et « l'oeuvre authentique, en vérité, c'est l'oeuvré et son temps réel (...) le moment de son élaboration »62(*). L'oeuvre ici n'est jamais terminée, différente pour chaque spectateur, c'est le processus, de création qui fait l'oeuvre. Son résultat ne s'inscrit pas dans un temps fini, puisque toujours changeant. Comme la représentation théâtrale et les performances, cet art, qui s'inscrit dans un lieu et non dans une durée devient éphémère. Il existe uniquement pour le lieu, tout comme il prendrait place dans un endroit de l'espace public, il s'établit dans son contexte.

Mais voir l'art en train de se faire ne marque-t-il pas le début de la disparition de la magie dans l'art ? Il y a indéniablement un rapprochement vers la technique. Ce qui constitue la fin de l'illusion du mystère de la création : Le spectateur et l'artiste sont maintenant sur le même plan. Ils évoluent sur la même transversalité. Cette transversalité est spatiale. Ils sont dans le même espace, il n'y a plus, avec ces nouveaux lieux, de différences, de niveaux de séparation scène/salle. Sauf pour les salles de représentations incluses dans le lieu, mais pour ce qui est de La Traversée propre du 104, de la promenade, les artistes créent leur art au même niveau que le spectateur. L'art est inclus dans le lieu de vie.

* 58 SIMARIK, Nicolas. La Déroute. Editions entrez sans frappez, 2006

* 59 (Page consulté le 4 avril 2008). Site internet Nicolas Simarik. Adresse URL : http://www.entrezsansfrapper.net/la_deroute.htm

* 60 (pages visitées le 30 avril 2008). Site internet du 104. Adresse URL : http://www.104.fr/#fr/Artistes/A78-Nicolas_Simarik

* 61 ibid

* 62 ARDENNE, Paul. Un art contextuel : Création artistique en milieu urbain, en situation, d'intervention, de participation. Paris : Flammarion, Coll. Poche, 2004. 254p. p 51.

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