WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

De nos références communes à nos différences culturelles

( Télécharger le fichier original )
par Emmanuelle DECREAU
IUT B de Tourcoing (Lille 3) - DUT Carrières Sociales option Animation Sociale et Socio-Culturelle 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PREMIÈRE PARTIE :

L'IMMIGRATION
DANS L'HISTOIRE DE FRANCE :

NÉCESSITÉS ÉCONOMIQUES ?

Si une grande partie des immigrés sont venus en France pour des raisons d'ordre économique, il est intéressant de se demander si les politiques visant à leur « intégration » n'ont pas été influencées à leur tour par la toute puissance de l'économie. L'éventualité d'un retour dans le pays d'origine ou au contraire la nécessité d'une cohésion entre immigrés et Français a souvent joué sur la manière de penser des politiques.

Le fait que des individus viennent en France pour trouver du travail ou fuir un régime autoritaire prouve que les immigrés n'ont pas réellement choisi leur situation. Dans ce cas, immigrer, c'est avant tout une manière de survivre. Si la volonté de venir en France n'est pas là, comment demander aux immigrés de s'adapter au pays ?

I L'IMMIGRATION DURANT LA DEUXIÈME MOITIÉ DU XIXème SIÈCLE :


c'est à cette période que les premières études sur les flux migratoires vers la France sont réalisées ; on s'aperçoit que les immigrés européens sont majoritaires.

La mesure du nombre d'immigrés en France est toujours très difficile à effectuer. Selon les paramètres pris en compte et la définition donnée au terme « immigré », les chiffres diffèrent sensiblement. Les chiffres présentés tout le long des trois parties qui suivent sont ceux figurant sur le site internet : mondialisme.org4(*). L'immigré est celui qui est né à l'étranger et qui est venu en France. Il a pu acquérir la nationalité française. Alors qu'un étranger est quelqu'un qui vit en France avec un passeport d'un autre pays.

Chaque pays a connu, selon les périodes, une immigration, plus ou moins intense (le déplacement des populations a toujours existé).

En France, c'est lors du recensement de 1851 que les étrangers sont pris en compte pour la première fois dans la population française. Ils représentent 1 % sur les 36 millions d'habitants. En 1911, ils sont 3 %. Les migrants viennent surtout de Belgique, d'Italie et d'Espagne.

L'époque est caractérisée par la révolution industrielle. L'essor du machinisme permet à chacun de trouver du travail. Alors que la fécondité des familles françaises a fortement chuté ces dernières années5(*), les immigrés sont les bienvenus.

II. II L'IMMIGRATION AU XXème SIÈCLE :
vers un changement des flux migratoires.

Dès 1914, l'armée française fait venir des Africains du nord (ceux-ci sont à l'époque Français) pour qu'ils combattent aux côtés des Français de la métropole. Plus l'armée est nombreuse, plus elle est forte.

Après la première guerre mondiale, le pays est sinistré, tant sur le plan matériel qu'humain. Les frontières sont laissées ouvertes pour compenser le déficit démographique. Ce sont majoritairement des Polonais (environ 600 000), des Espagnols (environ 500 000) et des Italiens qui rejoignent le sol français. Le pourcentage d'immigrés en France passe de 3 à 6,6 % pour l'année 1918.

En mai 1924 est créée la Société Générale d'Immigration, elle a pour but de recruter les travailleurs dans leur pays d'origine.

Durant cette période, on recense aussi des Arméniens, des Juifs d'Europe centrale et des Roumains, des Russes ainsi que des Polonais fuyant le régime de Staline.

En 1929, une crise économique mondiale éclate. Se prolifèrent des idées xénophobes6(*). Les immigrés sont malvenus. Mais dès 1936, le Front Populaire7(*) favorise à nouveau une immigration forte.

Lors de la seconde guerre mondiale, le pouvoir français reproduit le même schéma : des convois d'étrangers s'organisent, ces derniers sont obligés de venir en France sous la contrainte. Mais lorsque la France perd la guerre, les Nord-Africains, et notamment les Algériens, s'aperçoivent qu'ils peuvent résister à la domination coloniale. Les intellectuels retournent dans leur pays pour y contester la France.

Les frontières restent cependant ouvertes. La France a besoin d'une main-d'oeuvre capable de reconstruire le pays, les tâches les plus ingrates sont alors confiées aux immigrés. La France a aussi besoin d'intellectuels capables de penser l'avenir.

Sous l'influence de De Gaulle, l'Office National de l'Immigration sera créé le 2 novembre 1945. « Pour que la France ne soit pas une lumière qui s'éteint, il faut une immigration utile » soutiendra-t-il alors.

Les immigrés auraient construit 90 % des autoroutes français et un logement sur deux depuis la fin de la guerre jusqu'à aujourd'hui. L'époque est prospère, il n'y a quasiment pas de chômage.

Avec la fin des Trente Glorieuses, le prix de l'énergie augmente, le travail se fait de plus en plus rare. Après la décision de fermer les frontières en 1974, ce sont les regroupements familiaux8(*)--qui permettent aux immigrés de faire venir en France, sous certaines conditions, les membres de leurs familles proches --et, dans une moindre mesure, les demandeurs d'asile9(*) qui constituent les principales raisons de l'immigration.

Pour Valery Giscard d'Estaing10(*), ceux qui ont aidé à la reconstruction de la France doivent être reconnus, ceux qui ne font qu'arriver en France n'ont pas à y venir.

Puisque le pays entre dans une phase de chômage accrue, les immigrés sont pointés du doigt. On les taxe d'envahisseurs, certains soutiennent qu'ils prennent le travail des Français.

III L'IMMIGRATION AUJOURD'HUI :
les Africains deviennent les plus nombreux à venir en France mais leur acceptation sur le sol français est soumise à des contraintes de plus en plus spécifiques.

Le pourcentage d'immigrés ces 30 dernières années n'a guère évolué : aujourd'hui, les immigrés représenteraient 7,4 % de la population française.

Les immigrés d'origine non européenne sont majoritairement les Algériens (600 000), les Marocains (600 000), les Tunisiens (200 000), les Turcs (200 000) et les personnes venant des différents Etats d'Afrique centrale (150 000).

Les immigrés d'origine européenne sont majoritairement les Portugais (600 000), les Italiens (200 000) et les Espagnols (200 000).

Si l'on comptabilise donc tous ces immigrés, les « non européens » représenteraient environ 55 % et les Européens 45 % de l'immigration. Depuis 1990, la tendance a donc changé: désormais ce sont les « non-européens » qui sont majoritaires.

A ces immigrés, il faut ajouter ceux qui sont Français de naissance mais qui viennent des Départements et Territoire d'Outre Mer (DOM-TOM11(*)) : Guadeloupe, Martinique, Polynésie, Nouvelle-Calédonie.

Pour que les immigrés ne soient pas trop nombreux sur le territoire français, des conditions s'imposent à leur venue. Les contraintes d'acquisition d'un titre de séjour ou de la nationalité française se multiplient.

Un titre de séjour permet de rester en France plus de 3 mois. Le titre de séjour doit être demandé dans les deux mois à compter de la date d'entrée en France. Au-delà de ce délai, l'immigré est en situation irrégulière et encoure des sanctions. Pour autant, l'immigré en situation irrégulière a la possibilité de constituer un dossier pour demander un titre de séjour.

Différents titres de séjour existent, ils diffèrent selon le pays et la situation personnelle et familiale de l'individu. De manière simplifiée, voici donc une liste des différents titres de séjours possibles :

- une autorisation provisoire de séjour excédant rarement 6 mois, renouvelable.

- un titre de séjour mention « retraité » ou une carte de séjour « retraité ».

- une carte de séjour temporaire ou un certificat de résident d'un an renouvelable portant des mentions « salarié », « visiteur », « étudiant »... selon les cas.

- une carte de séjour « compétences et talents » pour une durée de 3 ans renouvelable.

Elle peut être accordée à ceux qui sont susceptibles de participer « de façon significative et durable au développement économique ou au rayonnement, notamment intellectuel, scientifique, culturel, humanitaire ou sportif de la France » 12(*).

- une carte de résidence de 10 ans, renouvelable de plein droit.

Un titre de séjour ne donne pas forcément le droit de travailler. Il ne donne pas non plus le droit de voter ; seule l'obtention de la nationalité française le permet. Enfin, la possession d'un titre de séjour long ne permet pas d'acquérir systématiquement la nationalité française. Pour obtenir la nationalité française, il faut en faire la demande et justifier alors de son intégration dans le pays. Le fait, pour les immigrés, d'être marié avec une Française depuis au moins 4 ans, donne plus de chance à l'acceptation d'une demande.

Les lois des 24 juillet 2006 et 20 novembre 2007, ont instauré un contrat d'accueil et d'intégration pour tous les nouveaux arrivants étrangers en France13(*). Par ce contrat, les personnes concernées sont obligées de suivre une formation civique et, lorsque le besoin en est établi, linguistique. La formation civique comporte une présentation des institutions françaises et des valeurs de la République, notamment l'égalité entre les hommes et les femmes et la laïcité. La formation linguistique est sanctionnée par un titre ou un diplôme reconnu par l'Etat. Ces formations sont dispensées gratuitement. Elles durent deux mois au plus, au terme desquels l'individu fait l'objet d'une nouvelle évaluation. Ça n'est qu'après, si l'évaluation est positive, que le titre de séjour ou la nationalité française est délivré.

Par ailleurs, le recours aux tests génétiques pour établir l'état civil est désormais possible. La loi du 20 novembre 2007 donne en effet la possibilité aux services de l'Etat d'effectuer à titre expérimental, soit jusqu'au 31 décembre 2009, des tests génétiques afin de s'assurer de l'identité d'une personne.

Après avoir étudié l'histoire de l'immigration, j'ai voulu savoir comment la diversité des populations en France est prise en compte. Pour cela, j'ai étudié deux concepts principaux : le multiculturalisme et l'interculturalisme dont on retrouvera leur application dans les instances de socialisation (quatrième partie de mon mémoire).

* 4 mondialisme.org : site internet destiné aux revues et aux collectifs de critique politique et sociale.

* 5 L'important déclin démographique s'explique par la politique menée par Malthus dans les années 1850.

* 6 Le mot xénophobie est composé des racines grecques xénos, « étranger » et phobos, « rejet, peur ». Ce mot définit donc littéralement, « le rejet de l'étranger ».

* 7 « Front Populaire » : cette expression de Eugen Fried, datant de 1935, caractérise des accords passés entre des partis de gauches (socialistes, communistes, syndicats, mouvements intellectuels) afin de lutter contre la montée de l'extrême-droite ou du fascisme, à la suite des crises provoquées par la Grande Dépression de 1929.

* 8 Le regroupement familial est la possibilité donnée à des membres d'une famille séparés entre plusieurs pays de se retrouver.

* 9 Le droit d'asile est principalement la possibilité, pour un État, de protéger certains ressortissants étrangers qui peuvent être inquiétés, dans leurs pays d'origine, pour leurs convictions politiques ou religieuses.

* 10 Valéry Giscard d'Estaing, né le 2 février 1926 à Coblence en Allemagne, est un homme d'État français, 3e Président de la Ve République et 20e Président de la République du 27 mai 1974 au 21 mai 1981.

* 11 Les DOM-TOM sont un ensemble des terres sous souveraineté française situées hors métropole. Ces terres sont d'anciennes colonies françaises.

* 12 La citation est issue du CESEDA (Code de l'Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d'Asile) créé en 2004.

* 13 article L 311-9 du CESEDA

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault