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Le lexique alimentaire dans Le ventre de Paris D'Emile Zola: Réalisme et métaphore

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par Fethi Esdiri
Institut de langue de Gabes, Tunisie - Maîtrise 2006
  

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INSTITUT SUPÉRIEUR DE

LANGUES DE GABES

RÉPUBLIQUE TUNISIENNE
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ET DE LA TECHNOLOGIE

LE LEXIQUE ALIMENTAIRE DANS

Le Ventre de Paris ' O / E 2 / $ ;

RÉALISME ET MÉTAPHORE

MÉMOIRE DE MAÎTRISE

ENCADRÉ PAR :
Dr. MAYA BOUTAGHOU

PÉSENTÉ PAR:
FETHI ESDIRI

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION 4

I. REGISTRES ALIMENTAIRES 7

1. Variété 7

2. Abondance 11

3. Symbolisme 17

II. NATURES MORTES DANS LE GOÛT IMPRESSIONNISTE 31

1. Peindre/Décrire 30

2. Jeu de Lumière et de couleurs 35

III. UN POÈME DE LA NOURRITURE 42

1. Musicalité 40

2. Style imagé 47

3. Vers un récit poétique 49

CONCLUSION 59

BIBLIOGRAPHIE 63

TABLE DES ILLUSRATIONS

IMAGE 1 : UN EXEMPLE DE DOCUMENTATION RÉUNI PAR ZOLA POUR LE VENTRE DE PARIS, LA LISTE DES POISSONS DE MER, AVEC LES SAISONS, LES COULEURS ET AUSSI LES ODEURS `CITÉ DANS' LE VENTRE DE PARIS (434). 10

IMAGE 2: LES MARAÎCHERS À LA POINTE SAINT-EUSTACHE PAR VALERY, CITÉ DANS LE VENTRE DE PARIS, P.375. 13

IMAGE 3 : Marche du Boeuf Gras, 1864. Affiche imprimée. Paris, Vert frères

COLLECTION MUSÉE NATIONAL DES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES, CITÉ DANS MARIE SCAPRA, LE CARNAVAL DES HALLES, CNRS. ÉDITION PARIS, 2000, P. 171 22

IMAGE 4: LA CUISINE GRASSE; LA CUISINE MAIGRE, CES ESTAMPES ONT ÉTÉ COMPOSÉES EN 1565 PAR P.VANDAR HEYDEN, D'APRÈS DES DESSINS DE BRUEGEL L'ANCIEN. COLLECTION VIOLET, CITÉ DANS LE CARNAVAL DES HALLES, OP. CIT. 49

IMAGE 5: LES HALLES CENTRALES, GRAVURE DE PREMIÈRE ÉDITION ILLUSTRÉE, CITÉ DANS LE VENTRE DE PARIS, P.405 51

INTRODUCTION

5

Introduction

« S'il est le siècle de l'abondance et du triomphe de la bourgeoisie, le dix- neuvième siècle est aussi, d'une manière corollaire, le siècle de l'extension du marché à toutes les sphères de l'existence »1, affirme Geneviève Sicotte dans Le Festin lu.

En effet, la société française à cette époque connaît une sérieuse transformation. Le "matérialisme" conquiert le monde d'un jour à l'autre. À dire vrai, le matérialisme est surtout un état d'esprit, une manière de penser et de voir le monde due au développement rapide de l'industrie et à la l'enrichissement de la classe moyenne. Le gouvernement impérial, qui d'ailleurs cherche à devenir plus dominant et plus solide, rassemble autour de lui les bourgeois et pousse le reste des classes vers la recherche des avantages matériels ce qui fait que les nouvelles générations sont essentiellement positivistes. Elles croient sinon à la science du moins au bien-être qu'elle peut procurer. La direction de la société échappe à la littérature et subit l'influence de la science. On note l'essor du naturalisme. Cette nouvelle doctrine qui peut être considérée comme le grand fait littéraire dominant la seconde moitié du XIXè siècle est, théoriquement, une réaction contre le sentimentalisme et la spiritualité outrés du romantisme, comme en témoigne Le Ventre de Paris d'Émile Zola.

Cette oeuvre, publiée en feuilleton dans l'État du douze janvier mille huit cents au dix-sept mars et présentée avec Thérèse Raquin au théâtre dans la même année, représente le troisième volet de la série des Rougon-Macquart. C'est, en fait, l'histoire de deux frères : Florent et Quenu, un gras et un maigre. Le premier est un républicain révolutionnaire renvoyé au bagne après avoir été accusé injustement de commettre un meurtre. Le deuxième, Quenu, héritant de son oncle, se marie avec une certaine Lisa. Les deux ouvrent une charcuterie, font un bon commerce et mènent une vie tranquille jusqu'au retour de Florent.

Ce n'est pas par hasard, peut-être, que Zola a choisi ces deux personnages opposés. Il reprend ainsi un vieux motif littéraire : la bataille des « Gras » et des « Maigres ».

On se trouve face à de longues descriptions qui représentent les aliments rassemblés et étalés au marché des Halles. Outre sa valeur ornementale et artistique,

1 Geneviève Sicotte, Le Festin lu, repas chez Flaubert, Zola et Huysmans, Liber, 1999, p. 29.

la description des aliments acquiert une fonction symbolique et critique. Zola, à travers ce Ventre de Paris, semble s'ériger en critique d'art. Il développe tout au long de l'oeuvre son parti pris à l'égard de la peinture académique officielle. Il laisse entrevoir ses nouvelles théories, celles qui soutiennent les idées d'un groupe de peintres dits impressionnistes, à travers le personnage de Claude Lantier dont le nom rappelle celui de Claude Monet, l'un de ces peintres du "Salon" qui cherchent la beauté partout et qui prônent le plaisir de capter l'instantanéité, de saisir et d'immobiliser des images vives dans leur fraîcheur et leur fugacité.

De même, Zola semble critiquer la société de son époque. La nourriture abondante des Halles évoque par métonymie toute une classe essentiellement consommatrice qui est la bourgeoisie. Cette classe, qui profite du climat de sérénité que lui procure le régime impérial du Second Empire gouverné par Napoléon III, se délecte en « digérant, cuvant en paix ses joies et ces honnêtetés moyennes »2. C'est de là qu'émane, peut-être, l'importance du sujet qu'on propose d'analyser : le lexique alimentaire dans Le Ventre de Paris ; réalisme et métaphore. On désigne par réalisme le sens dénotatif du lexique alimentaire et par métaphore le sens connotatif de ce lexique. On désigne aussi par réalisme la représentation mimétique et réaliste de l'alimentation et par métaphore l'image extraordinaire de la nourriture. On passe de la mimésis à la poesis. Zola décrit la nourriture entassée dans le marché des Halles. Une nourriture qu'il transforme à sa manière en oeuvres d'art, en natures mortes à grandeur extravagante exerçant ainsi un véritable travail de création. Il s'agit de montrer la valeur à la fois artistique symbolique et critique des aliments. Dans l'étude de ce sujet on propose un plan tripartite.

Dans un premier temps, on va présenter les registres alimentaires, leur variété, leur abondance, et leur symbolisme. Dans un deuxième temps, on va s'intéresser à la manière avec laquelle Zola décrit les aliments, et notamment, au goût impressionniste qui semble traverser l'oeuvre tout en mettant l'accent sur le rapport entre l'acte de peindre et celui de décrire. On analysera également le jeu de lumière et de couleur qui caractérise cette description. Enfin, on étudiera l'oeuvre dans ses dimensions épique et poétique. Notre étude sera centrée sur la musicalité du texte, le style imagé pour lequel opte Zola et le thème de fusion qui semble présenter Le Ventre de Paris comme un poème de la nourriture.

2L'expression est à Zola.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon