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Etude du processus de démocratisation de la géomatique en lien avec le Web 2.0

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par Boris Mericskay
Université Paris 7 et Université Laval - Master 2 2008
  

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    Master 2 Recherche - Carthagéo -

    Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Paris 7 Denis Diderot, Université Laval

    U.F.R. Géographie, Histoire, Sciences de la Société /Département des sciences géomatiques

    ~ PROJET DE RECHERCHE ~

    Etude du processus de démocratisation de la géomatique à travers l'exemple du
    développement du Géoweb 2.0 et de ses impacts sur les processus de
    géocollaboration

    BORIS MERICSKAY
    200 7-2008

    Directeur de recherche : Stéphane Roche

    Table des matières

    Introduction 3

    I. Cadre théorique 5

    1. Retour sur le concept de Géoweb 6

    A. Le Web 2.0 comme environnement participatif de développement du Géoweb 6

    B. Du Géoweb 1.0 au Géoweb 2.0 7

    C. La convergence de plusieurs facteurs 9

    2. De nouvelles techniques etde nouvelles pratiques liées à l'information géographique 10

    A. Un phénomène de démocratisation des technologies géospatiales2.0 10

    B. La neogeography ou le succès de la cartographie personnelle en ligne 11

    3. De nouvelles formes d'informations géographiques 12

    A. Une dynamique de géolocalisation du local, de l'Internet, du monde... 12

    B. Une nouvelle composante du processus de production et de mise à jour de l'information

    géographique 13

    C. Des producteurs d'information géographique diversifiés 14

    D. Information géographique volontaire etscience citoyenne 16

    4. Une évolution plus qu'une révolution de la géomatique 17

    A. Une utilisation généralisée des nouvelles techniques issues du Géoweb 2.0 17

    B. Géomatique 2.0 19

    C. Des questionnements sur la place et l'utilisation des technologies géospatiales2.0 dans des cadres

    opérationnels 21

    D. Quelle place pour les citoyens dans lesstratégies d'acteurs liées au territoire ? 22

    E. Le Géoweb 2.0 comme moteur d'une véritable géocollaboration ? 23

    F. De nouvelles problématiques en sciences géomatiques 25

    II. Cadre opératoire 28

    1. Phase exploratoire (approche inductive): 29

    A. Grounded Theory, la production de la théorie à partir des données : 29

    B. Outils mobilisés 30

    C. Poser des hypothèses et identifier les études de cas 31

    2. Phase d'étude de cas (approche hypothético-déductive): 31

    A. Posture 31

    B. Le terrain 32

    C. Outils mobilisés 32

    Conclusion 33

    Bibliographie 34

    Introduction

    La cartographie en ligne et les services de géolocalisation - Location Based Services ou LBS en anglais - constituent aujourd'hui l'un des foyers d'innovation les plus dynamiques de l'Internet. La cartographie et la géolocalisation d'objets, de services, d'activités ou même d'idées, ont pris une importance considérable dans les pratiques quotidiennes des internautes. L'Internet est désormais truffé de références spatiales, d'adresses et d'itinéraires. La cartographie en ligne, et singulièrement la « cartographie 2.0 »1 sa toute dernière évolution, offre à tous types de publics, les moyens de superposer aux cartes géographiques traditionnelles, des informations et des services, améliorant ainsi substantiellement la valeur ajoutée des cartes.

    Ce contenu constitue un nouveau type d'information géographique ancré dans de nouvelles logiques et de nouveaux usages pour/par de nouveaux acteurs. Une étude2 récente affirme d'ailleurs que « l'essor de la cartographie en ligne éclaire les réflexions actuelles des collectivités en matière de données géoréférencées, tant pour leurs besoins propres que dans le cadre de leurs missions d'intérêt public ».

    Certains n'hésitent pas à caractériser ce phénomène de nouvelle "révolution cartographique"3 voir même de « neogeography »4. Quoi qu'il en soit, les impacts potentiels pour les professionnels de l'information géographique et de la géomatique sont considérables. Ils le sont également pour les éditeurs de guides et d'annuaires géolocalisés, l'ensemble des professions et activités « localisées » (commerce, hôtellerie, restauration et tourisme) mais aussi naturellement pour les collectivités territoriales

    Des sites comme Flickr ou Panoramio permettent par exemple la géolocalisation des photos des utilisateurs (geotagging). Il en est de même pour les vidéos de YouTube ou les articles de Wikipedia pour ne citer que ses exemples les plus connus. Près de 40% des internautes français fréquentaient en juin 2006 un site cartographique, les vues aériennes sont le premier type d'image recherché en ligne. A l'échelle mondiale, Google Earth a généré plus de 100 millions de téléchargements lors de sa première année. On compte plus de 25 000

    1 Terme dérivé de celui du « Web 2.0 » inventé en 2003 par Dale Dougherty, cofondateur de la société d'édition O'Reilly Media.

    2 Dossier « la cartographie en ligne », in L'Aquitaine numérique, n°8 octobre 2007, 16 p.

    3 JARNAC G., ITEMS international, laboratoire A+H, 2008, Cartographie numérique et développement des territoires, étude IRIS à la demande de l'Observatoire des Territoires Numériques (OTEN), 101 p.

    4 Terme utilisé la première fois par A. TURNER le fondateur de Mapufacture dans un article intitulé Introduction to Neogeography publié chez O'Reilly en 2006.

    membres dans le groupe de discussions de l'API Google Maps. Le nombre de lieux géoréferencés dans Wikimapia s'élève déjà actuellement à plus de 5 millions, en moins de deux ans d'existence. Flickr reçoit plus d'un million de nouvelles photos chaque jour, lesquelles viennent s'ajouter aux 250 millions déjà présentes sur le site. Un autre fait significatif : l'occurrence de recherche « Google Maps » dans Google, renvoie vers autant de résultats que « GIS ». Les enjeux financiers de ce phénomène de démocratisation sont également majeurs. Ils se caractérisent en particulier par le rachat en 2007 de TeleAtlas par TomTom pour 2 milliards et demi de dollars, ainsi que par celui de Navteq par Nokia pour plus de 8 milliards de dollars.5

    La cartographie 2.0 illustre bien le visage actuel du Web. Un Web caractérisé par des évolutions technologiques majeures (capacité de stockage, débit des réseaux, simplification des interfaces...) et une révolution des pratiques et usages. En effet, d'un côté les technologies convergent et se combinent, De l'autre, les usages du web évoluent vers des formes plus matures de socialisation6 (Openness - réseaux ouverts, Peering -mise en commun, Sharing -partage, Acting globally - action globale) plus avancée : participations active des internautes, création de communautés, développement de nouveaux hobbys comme le geocaching ou la création de bases de POI7.

    Cette recherche s'inscrit dans le cadre d'une réflexion sur la démocratisation de la géomatique et plus spécifiquement sur la problématique liées aux usages, pratiques et contenus des nouvelles formes d'information géographique numérique en ligne dans le contexte du Géoweb 2.0. Cette nouvelle forme de géomatique bouleverse les processus traditionnels de traitement, de diffusion et d'utilisation des données à référence spatiale.

    Ce projet de recherche s'articule autour de deux parties. La première partie présentant le cadre théorique de la recherche proposée, lequel en pose les bases contextuelles, conceptuelles et épistémologiques et en précise la problématique. La deuxième partie présente le cadre opératoire et décline en particulier la démarche méthodologique et les éléments opérationnels (approches, outils mobilisés, espaces laboratoires - terrain), ainsi que des éléments logistiques et administratifs du projet.

    5 HOETMER K., 2007, GIS 2.0? Neogeography and the Social Mapping Movement, Minnesota GIS, LIS Annual Conference

    6 TAPSCOTT D., WILLIAMS A; D., 2007, Wikinomics, Pearson Education, 357 p.

    7 Point d'intérêts (POI), balises d'informations localisées dans l'espace géographique des API et globes virtuels

    I. Cadre théorique

    1. Retour sur le concept de Géoweb

    Géoweb8 ou Géospatial Web est un terme récent qui désigne le Web chargé de données géographiques. Grâce à lui on peut localiser une boutique, un blog, le lieu où a été prise une photo, son domicile...Il s'agit d'un nouvel environnement de consultation, de gestion et de création d'information géographique où l'utilisateur cherche et manipule des informations sur une base spatiale plutôt que par des occurrences de type mot-clé. La recherche est orientée spatialement et pose la question « ce qui est ici ?». La consultation cartographique est désormais dynamique et la dimension « localisation » prend une place centrale dans le stockage et la recherche d'informations. C'est dans le contexte du Géoweb que s'est développée depuis une dizaine d'années la cartographie en ligne et les services cartographiques (Webmapping). Cette cartographie numérique a évolué au rythme des avancés des TIC et plus spécifiquement des mutations et de la démocratisation de l'Internet.

    A. Le Web 2.0 comme environnement participatif de développement du Géoweb

    Le Web 2.0 représente une avancée dans l'utilisation des technologies de l'information (TI). Pour simplifier, on peut considérer le Web traditionnel (1.0) comme un média de consultation et le Web 2.0 comme une plate-forme de contribution entre différents utilisateurs. Le Web 2.0 se définit à la fois par un mode d'usage interactif et par du contenu généré par les utilisateurs et s'articule autour de notions comme « la participation, la convergence, l 'utilisabilité et l'économie »9. Le nouvel utilisateur d'Internet ne se contente plus de lire des pages Web, il donne son avis, apporte des savoirs, publie des photos, des vidéos et géocalise diverses informations. Il interagit avec le contenu et le modifie, il passe d'un stade de récepteur passif à celui de contributeur actif.

    Plus globalement, certains parlent d'une philosophie 2.0 10 en mettant en avant le succès de site comme Facebook, Wikipedia, Myspace ou encore You Tube. Pour l'essentiel le Web 2.0 repose sur un fonctionnement collectif .Pour le comprendre, il convient néanmoins d'en définir les niveaux11. L'autonomie représente le premier niveau, où chacun contribue individuellement mais sans but commun (Flickr, YouTube) ; la mise en réseau où les divers échanges et contributions se structurent en liens ouverts (les réseaux sociaux comme Myspace

    8 Ce concept à été inventé par le Dr Charles Hareng lors de ses travaux sur la spatialisation de l'Internet et la cartographie du cyberespace

    9 CAMY J., GRAS S., NICOLAS D., TAQARORT M., 2007, Web 2.0, GéoSéminaire 2008 : Vers des SIG collaboratifs ?, 17 p.

    10 LEIBA M., 2007, La presse quotidienne nationale européenne peut-elle tirée profit du Web 2.0 ? », Mémoire de fin d'étude, Institut des hautes études en communication sociale de Bruxelles

    11 JOLIVEAU T., 2008, Web 2.0, futur du Webmapping, avenir de la géomatique ?, Géoévenement 2008, 21 p.

    ou Facebook) constitue un deuxième niveau de fonctionnement collectif ; enfin la coordination où chacun contribue individuellement mais avec un but commun et une certaine coordination (les wikis) constitue un dernier niveau.

    Figure 1: D'un Internet de consultation a un Internet de contribution12

     

    B. Du Géoweb 1.0 au Géoweb 2.0

    Les technologies géospatiales et plus spécifiquement les services en ligne ont évolué en suivant les avancées d'Internet, d'un Géoweb 1.0 à vocation d'information et de communication où l'utilisateur ne pouvait que consulter de l'information géographique, on parle aujourd'hui d'un Géoweb 2.0 où l'utilisateur participe et collabore aux technologies et surtout au contenu en créant de l'information géographique. Comme le rappelle J. Maguire de ESRI, « Geo Web 2.0 is the geographic embodiment of O'Reilly's ideas for the general web. It is the next generation of geographic information publishing, discovery and use »13.

    Le visage actuel du Géoweb que l'on peut qualifier de 2.0 se caractérise surtout par des applications cartographiques en ligne comme Google Maps et Earth, Windows Live Local, Virtual Earth ou encore Yahoo Maps, enrichies de contenus divers à l'initiative du grand public. Les technologies géospatiales 2.0 et notamment les API14 cartographiques se répandent de manière de plus en plus systématique au sein du Web que se soit sur des sites institutionnels, commerciaux ou des blogs. Avec ces nouvelles applications le grand public a été sensibilisé à une nouvelle forme de cartographie plus accessible et plus largement à la géolocalisation de plus en plus systématique du contenu du Web.

    12 http://hinchcliffe.org

    13 MAGUIRE D. J., 2007, Geo Web 2.0 and volunteered GI, Position paper, 3 p.

    14 Application Programming Interface, les codes de programmations sont mis à dispositions du public pour qu'il combine diverses techniques

    Boris Mericskay - Projet de recherche - 2008

    Appelé aussi cartographie2. 015 ou géomatique 2.016, ce nouveau phénomène se base essentiellement sur de nouvelles techniques qui permettent aux internautes de lire mais surtout d'écrire la carte. Le Géoweb 2.0 se forme progressivement grâce aux pratiques, aux outils et aux données des utilisateurs dans une logique de contribution et de création du contenu (user generated content). Les thématiques de ces nouvelles cartes sont multiples, pour exemple des cartes relatant le parcours des héros des séries télévisées17 ou encore celles des maisons de stars18 sont très populaires sur Internet, autant que les cartes concernant la criminalité ou les annonces immobilières.

    Mais le phénomène va plus loin, car l'utilisateur se met lui-même en avant, il peut mettre en ligne ses photos de vacances, le plan de son quartier ou encore l'itinéraire de sa dernière randonnée, le tout combiner à des applications de géolocalisation. Les services proposés sont multiples et diversifiés tant au niveau du contenu que des technologies mobilisées. La figure ci-dessous propose une synthèse des différents types de cartes que l'on peut trouver sur Internet d'un point de vue technique.

    Figure 2 : Les différents types de cartes disponibles sur Internet19

    15 Cartographie numérique et développement des territoires, 2007, Etude menée par ITEMS internationale et le laboratoire 1+H pour l'Observatoire des territoires numériques (OTEN) dans le cadre du programme IRIS.

    16 JOLIVEAU T., 2007, http://mondegeonumerique.wordpress.com/2007/11/13/geomatique-20/

    17 http://www.wayfaring.com/

    18 http://www.celebrity-maps.com/

    19 D'après la typologie de KRAAK, MENNO, Settings and needs for Web cartography, in Web Cartography, Francis & Taylor

    8

    C. La convergence de plusieurs facteurs

    La démocratisation des usages et des pratiques des technologies géospatiales modifie la nature des interactions entre science-technologie et espaces-sociétés. Les technologies géospatiales ont pris une importance considérable dans la société, on peut les considérer comme un sous-ensemble des TIC. Certains parle de l'existence société de l'information géographique « qui se matérialise aujourd'hui sous des formes diverses et variées dans la vie quotidienne des organisations et des individus (mobilité accrue et localisation, multiplication des représentations géographiques, services web géographiques distribués) »20.

    L'équipement grandissant des professionnels et des particuliers en solutions mobiles de géocalisation comme les Smartphones, PDA et GPS illustre bien l'idée d'une société où la dimension de localisation spatiale prend de plus en plus d'importance. Selon l'institut GFK il s'est vendu en France en 2007 plus de 2,6 millions de GPS, soit le double qu'en 2006. L'équipement des citoyens en nouveaux outils de géolocalisation modifie le visage du marché de la géomatique et plus spécifiquement celui des producteurs de données qui doivent s'adapter aux besoins des utilisateurs (développement du marché des POI par exemple). Les solutions et les formats de données doivent devenir compatibles et convergents en termes d'utilisation (interopérabilité). Cet équipement en solutions mobiles engendre de nouvelles pratiques spatiales comme la création de POI (radars, lieux touristiques,...), la mise en ligne de trace GPS de randonnées ou encore le géocaching (chasse au trésor avec GPS).

    L'idée de proximité constitue un autre facteur qui explique le succès du Géoweb 2.0, Les nouveaux services cartographiques en ligne qui se développent se concentrent beaucoup autour du local et de la notion de proximité (les services cartographiques locaux comme dis moi où, tout prés de chez nous ou juste à côté). Dans le même temps, avec le développement des usages nomades et mobiles, les utilisateurs disposent de plus en plus d'une information en corrélation avec leur localisation. L'exemple du service My Location 21de Google illustre bien cette nouvelle tendance à l'information hyperlocale, l'utilisateur une fois géolocalisé se voit proposer du contenu en lien avec le lieu où il se trouve (hôtel, restaurant, boutiques,...). On parle d'une information et de services conscients du contexte et de la localisation de l'usager. De plus les POI sont des informations destinées à des pratiques locales et individuelles, ils visent à renseigner l'utilisateur sur le territoire (services, loisirs, usages professionnels...).

    20 ROCHE S., 2006, Syllabus du cours Société de l'information géographique, Université de Laval, 5 p.

    21 Ce service permet la géolocalisation de n'importe qu'l utilisateur de Google Maps mobile même si il n'est pas équiper de GPS, la localisation s'effectue grâce aux antennes relais de téléphonies.

    2. De nouvelles techniques et de nouvelles pratiques liées à l'information géographique

    A. Un phénomène de démocratisation des technologies géospatiales2. 0

    Le développement des mashups, nouvelles applications Web composites qui combinent divers contenus provenant de diverses sources d'informations et utilisant diverses technologies, permet la création de nouveaux services cartographiques. « Un mashup cartographique consiste à agréger du contenu provenant de diverses sources sur une interface cartographique provenant d'un service externe »22.Il repose sur une API cartographique autrement dit une interface de programmation ouverte, mise en ligne mise à disposition, par l'éditeur d'un site Web. Les API fournissent également des utilitaires pour la manipulation et l'ajout de divers contenus à la carte (photo, vidéos, liens, avis). Une des API les plus utilisées est celle de Google Maps mais de plus en plus de sites de services web cartographiques proposent leur propre API (Yahoo Maps, Live Search Maps, Map 24 et même le géoportail de l'IGN). La carte devient omniprésente sur Internet, elle se positionne désormais comme un outil de participation et d'interaction. On peut considérer les mashups comme une forme d'intelligence collective qui participe au succès du web 2.0 et de fait à celui du Géoweb 2.0, de part son accessibilité ses multiples applications.

    B. Mericskay -2 008-

    Contenu de diverses sources API cartographiques

    +

    MASHUP
    CARTOGRAPHIQUE

    Figure 3 : Principe de fonctionnement d'un mashup cartographique

    Cette nouvelle manière de faire de la cartographie numérique se caractérise avant tout par un nouvel univers technique. Les outils mashups, API, Widgets et autres Mapplets23 complètent ou remplacent les outils traditionnels de la géomatique. Les formats aussi ont évolués, on parle aujourd'hui de GPX, KML, KMZ ou encore GeoRSS. De même en ce qui

    22 HAY L., 2008, Exploiter le Géoweb et les services cartographiques 2.0, Explorcamp Web2territorial, 22p

    23 Les mapplets permettent d'améliorer des cartes Google Maps en y ajoutant du contenu par le biais de création de couches d'informations à la manière d'un SIG classique.

    concerne le matériel, explosion des ventes de GPS, appareils photos numériques, téléphones portables. La géolocalisation des lieux et des personnes est omniprésente, elle s'effectue par l'adresse IP, les bornes Wifi, les réseaux RFID ou encore via les réseaux GSM. Au coeur de cette nouvelle mouvance et de ce nouveau marché, l'utilisateur ciblé est l'individu, au travail, chez lui, en déplacement ou en vacance. Les usages des technologies géospatiales 2.0 sont multiples, comme le rappelle T. Joliveau « on peut visualiser où se trouve un peu n'importe quoi grâce aux mashups basés sur Google Maps »24. Concrètement chaque internaute peut publier et géolocaliser ses photos de vacances, mettre en ligne sa dernière randonnées via les traces GPS, donner son avis sur la pizzeria de son quartier ou encore tracé le réseau routier de son village. On en arrive à un débat plus général, celui de l'implication des internautes dans le Web et plus globalement dans la société, comparaison avec la question sommes nous tous journalistes ? Alors sommes-nous tous géomaticiens sans même sans rendre compte ?

    B. La neogeography ou le succès de la cartographie personnelle en ligne

    Le terme de néogéographie (neogeography) date de 2006, A. Turner la définie comme un « ensemble de techniques et d'outils qui ne relèvent pas du domaine des SIG traditionnels. Où historiquement un cartographe professionnel pouvait utiliser ArcGIS, parler de projection Mercator ou Mollweide, un neogeographe utilise une API comme Google Maps, il parle de GPX, KML, géotag ses photos et créer une carte de ses vacances d'été. La neogeography, ce sont des gens qui utilisent et qui crées leurs propres cartes, à leurs propres conditions et en combinant les éléments d'une boîte à outils déjà existante»25.

    D'un côté les technologies permettent à n'importe quel internaute d'écrire les cartes, de l'autre la philosophie 2.0 apporte l'idée d'interactivité avec le contenu en favorisant la participation des utilisateurs. La combinaison de ces facteurs engendre une nouvelle dynamique où la carte devient à la fois un objet d'information, de communication et d'interaction. Les méthodologies de la neogeography tendent à être intuitives, expressives, personnelles, voir artistiques. Elle offre au grand public une nouvelle vision de l'information géographique en la démocratisant et en la rendant interactive. La neogeography est surtout une nouvelle manière de faire de la cartographie, une cartographie en ligne où l'interactivité avec la carte est aussi importante que le contenu. Avec à la fois de nouveaux usages, de nouveaux usagers et surtout de nouveaux contenus géolocalisés.

    24 JOLIVEAU T., 2008, Web 2.0, futur du Webmapping, avenir de la géomatique ?, Géoévenement 2008, 21 p.

    25 Traduction de la definition de «neogeography» in Turner A., 2006, Introduction to Neogeography, O'Reilly, 54 p.

    3. De nouvelles formes d'informations géographiques

    La richesse et la diversité des données ne cessent de croitre et l'information géographique disponible sur Internet ne cesse d'évoluer. Au coeur des nouveaux services cartographiques en ligne, c'est essentiellement le contenu qui prime. Chaque mashup cartographique est centré sur une thématique précise mais utilise la même technologie, ce qui va faire la différence entre les divers services cartographiques en ligne c'est le contenu qu'ils offrent. Pour exemple, l'API Google Maps est utilisée par la majorité des mashups cartographique mais elle n'a qu'un rôle de support de création et de diffusion d'information géographique numérique.

    A. Une dynamique de géolocalisation du local, de l'Internet, du monde...

    On assiste actuellement à la convergence des informations, d'un côté le contenu du Web se géolocalise dans l'espace géographique des globes virtuels et des API cartographiques (flux RSS, géoblog, IP,...) et d'un autre les lieux géographiques (POI). Ce phénomène d'indexation spatial de l'information disponible sur Internet (commerces, événements, monuments, photos, vidéos) représente un nouveau type d'information géographique qui vient enrichir les bases de données traditionnelles.

    Le geotagging (géomarquage) est le processus d'ajout de métadonnées géographique à divers médias comme des photos, des blogs, des flux RSS, des vidéos. Il s'agit aussi du géoréférencement de lieux comme des hôtels, cinémas ou des parkings. Grâce à l'attribution aux objets de coordonnées géographiques, le contenu du Web se trouve de plus en plus géolocalisé et cela dans une perspective d'aide à la recherche pour les utilisateurs.

    Les Points Of Interest (POI) ou points d'intérêts ou encore géotags sont des balises d'informations qui viennent compléter les rues, routes et adresses des cartes. Ils permettent à la fois de répondre à la question « quoi ? » et « où ? ». On peut les considérer comme des « produits d'amélioration des cartes »26, dont les thématiques sont multiples (stations-service, aéroports, restaurants, monuments, hôtels, radars,...). Comme le rappelle Pierre-Antoine Durgeat du site dismoioù, « le support naturel du local c'est la carte, ce qu'on essaye d'offrir c'est le complément à la cartographie et aux GPS »27. L'avantage de ce type de repère par rapport aux adresses classiques (géocodage) est qu'il rend la recherche et la navigation des utilisateurs plus rapide. Désormais tous les logiciels de cartographie des GPS

    26 Définition de Tele Atlas http://www.teleatlas.com/OurProducts/MapEnhancementProducts/index.htm?Lang=FR

    27 Entretien réalisé le 20 septembre 2007 dans le cadre de l'atelier consacré au défi de la ville 2.0 axe « La ville comme plate-forme d'innovation ouverte » http://www.villes2.fr/index.php?action=article&numero=195

    sont fournis avec des collections de POI, de même sous Google Earth les POI sont multiples. Ils sont devenus incontournables au sein du Géoweb 2.0 et incarnent un nouveau type d'information géographique par destination, localisée et localisable28.

    B. Une nouvelle composante du processus de production et de mise à jour de l'information géographique

    La nouvelle tendance de l'information géographique est basée sur le principe du contenu généré par les utilisateurs, (User generated content). Ce type de contenu possède quelques spécificités par rapport à un contenu institutionnel. Tout d'abord l'information géographique apportée est une information locale et limitée car chaque individu ne possède qu'une connaissance partielle de l'environnement qu'il décrit et localise. Ensuite l'information géographique crée obéit a un ensemble de règles imposées par des contraintes juridiques, sociales et techniques.

    Avec les nouveaux types d'architectures des réseaux ouverts, l'information géographique n'émane plus seulement de grands producteurs d'informations privés ou institutionnels. Désormais une partie de l'information géographique est produite par le grand public. On peut considérer le Web 2.0 comme une nouvelle forme de crowdsourcing29, il s'agit d'une action pour une entreprise ou une collectivité de confier par le biais d'un réseau ouvert des fonctions précédemment effectuées par des salariés. Calqué sur l 'outsourcing (externalisation), le crowdsourcing consiste à utiliser la créativité, l'intelligence et le savoir-faire des internautes et ce à moindre coût. L'exemple type est celui de l'encyclopédie libre Wikipedia où chaque personne à la possibilité de positionner comme contributeur actif. Dans cette dynamique on parle également de crowdsourcing géographique30 ou de Géocrowdsourcing. L'initiative d'OpenStreetMap en est un exemple. Le public vectorisent le réseau routier du monde entier bénévolement. Le site WikiMapia est fondé sur les mêmes modalités avec son système de rectangles d'informations qui combinent des informations de sources multiples.

    Les grands groupes comme Google ou Yahoo ont déjà bien compris ce phénomène et ont mis en place les infrastructures nécessaires à la collecte des informations émanant des internautes. Google donne ainsi la possibilité aux citoyens Américains, Australiens et NéoZélandais de corriger le placement de géotags sans vérifications. La solution My Maps de

    28 DIDIER M., 1991, Utilité et valeur de l'information géographique, Ed. Economica, 255 p.

    29 Néologisme basé sur outsourcing crée en 2006 par Jeff Howe et Mark Robinson rédacteurs à Wired magazine.

    30 JOLIVEAU T., 2008, Web 2.0, futur du Webmapping, avenir de la géomatique ?, Géoévenement 2008, 21 p.

    Google Maps permet à l'internaute de créer sa propre carte en y ajoutant des POI et des liens, mais également comme avec un SIG traditionnel, de l'information vectorielle (point, ligne et surface) et des attributs thématiques. Les sites d'informations locaux s'inscrivent aussi dans cette logique. Ils ont bien compris qu'il était indispensable de « capter les données pour les valoriser »31. Ils se positionnent à la fois comme des infrastructures de collecte, de mutualisation et de diffusion d'information géographique.

    Mais cette tendance ne se limite pas à la seule utilisation de services cartographiques en ligne. En effet, la participation et la collaboration du grand public dans le domaine de l'information géographique prend diverses formes comme celle de la contribution des utilisateurs. La technologie Mapshare développée par Tom-Tom permet à un utilisateur de GPS de modifier en temps réel la base de données. Il peut par exemple signaler qu'une route est fermée pour cause de travaux et dès lors les autres utilisateurs en seront informés. Dans le même esprit la société NAVTEQ propose le service NA VTEQ Map Reporter où l'utilisateur peut signaler une mise à jour par le biais d'une application cartographique et d'un formulaire.

    C. Des producteurs d'information géographique diversifiés

    On peut distinguer quatre grands types d'information géographique en fonction de leur producteur, l'information géographique institutionnelle et commerciale qui provient de producteurs publics ou privés comme les collectivités territoriales, les agences nationales de cartographie (l'IGN en France), Navteq et de l'autre une information géographique qui provient de la base et une information géographique « hybride ».

    L'information géographique institutionnelle est destinée aux processus d'aide à la décision et à l'information des citoyens. L'information géographique institutionnelle se caractérise par sa complexité (spécification fonctionnelle souvent supérieure aux besoins), et les limites imposées par ses modalités (licence et coût) de diffusion et d'usage. Il s'agit d'une information qui demeure encore souvent cloisonnée au sein des services SIG des collectivités. Il est important de noter que de plus en plus d'initiatives sont mise en place afin de la diffuser (portails SIG, les logiques de mutualisation). Pour C. Verpeaux, « il s'agit de données labélisées service public produites et sourcées par des acteurs publics qui sont gages de qualité contrairement aux données produites par les utilisateurs »32.

    31 Dossier « la cartographie en ligne », in L'Aquitaine numérique, n°8 octobre 2007, 16 p.

    32 Entretien de Cédric Verpeaux, dans le cadre de l'atelier consacré aux défis de la ville 2.0 axe "La ville comme une plate-forme d'innovations ouverte".

    L'information géographique commerciale se développe de plus en plus, son succès est essentiellement lié à la forte utilisation des GPS. Elle se caractérise par des quantités d'informations thématiques payantes, par exemple la société Tele Atlas33 propose plus de 29 millions de POI en téléchargement sur son site, ViaMichelin propose des « circuits touristiques » basé sur des POI. Dans la même lignée plusieurs sociétés offrent comme prestations la création de POI, c'est le cas de la GE-Data qui propose aux entreprises et collectivités territoriales de créer leurs propres données KMZ. L'office du tourisme de Capbreton34 ou la CCI du Gers35 propose en téléchargement sur leurs site Internet des collections de POI crées par GE-Data. Dans la même lignée, la société go2poi propose elle aussi la création de point d'intérêts mais plus à destination des entreprises (Ikea, Intermarché, Leroy merlin,...).

    L'information géographique volontaire émane de la base (logique bottom-up), autrement dit du grand public, des citoyens. Cette nouvelle forme d'information géographique est au coeur de la cartographie 2.0. Elle qui incarne la dimension 2.0 (participation et interaction des utilisateurs). Désormais toute personne disposant d'une connexion Internet est en mesure de créer de l'information géographique qui sera largement diffusée et utilisée. Les exemples sont indénombrables, il s'agit des photos géolocalisées sous Flickr ou Panoramio, de collections de POI faites par des passionnés, des nombreuses cartes réalisées avec la fonctionnalité My Maps36 de Google Maps ou encore des internautes qui contribuent aux sites comme Wikimapia, OpenStreetMap ou Géobirds.

    Enfin, il existe une information géographique « hybride » qui mélange les deux précédentes dans une logique de mashup (mixage). Il s'agit par exemple de POI crées par des particuliers mais qui concernent des équipements collectifs ou des collections de POI d'une chaine de magasin. Les sites d'informations locaux comme dismoiou ou Tout Près de Chez Nous illustre cette idée d'une nouvelle information géographique hybride où se mêle à la fois du contenu apporté par les utilisateurs dans une logique bottom-up, le tout dans un cadre assez codifié où la technologie et le contrôle des données est géré en amont. On peut considérer que les informations sont captées par ses sites qui ont mis en place les infrastructures pour en collecter un maximum afin de la valoriser dans le but d'en tirer un bénéfice commercial.

    33 La société Tele Atlas a été racheté en 2007 par le fabricant de GPS Tom-Tom.

    34 http://www.capbreton-tourisme.com/ok.htm

    35 http://www.teleparc.net/html/fr/pole/google-earth-gers.php

    36 Ce service lancé en 2007 permet à chaque utilisateur de créer des cartes personnalisées, de les partager et d'ajouter des contenus et des fonctionnalités créés par d'autres utilisateurs.

     

    Information
    Géographique
    Institutionnelle

    Information
    Géographique
    Commerciale

    Information
    Géographique
    Volontaire

    Information
    Géographique
    Hybride

    Logique

    Top-Down

    Top-Down

    Bottom-Up

    Hybride

    Qualité

    Bonne

    Bonne

    Variable

    Bonne

    Domaine

    Public

    Privé

    Public

    Public

    Contenus

    Indicateurs, référentiels
    cadastre, réseaux

    POI, référentiels,
    radars, circuits
    touristiques

    Opinions, POI, photos,
    vidéos, traces GPS

    Opinions, POI

    Figure 4 : Les différents types d'informations géographiques présents sur internet

    D. Information géographique volontaire et science citoyenne

    Lors d'un Workshop organisé en 2007 à Santa Barbara, plusieurs chercheurs et professionnels des SIG se sont réunis pour faire le point sur l'idée d'information géographique volontaire (Volunteered Geographic Information). Cette initiative animée par

    M. F. Goodchild a donné lieu à divers questionnements et présentations sur ce nouveau concept. Cette approche transforme chaque contributeur en « capteur »37 (human sensors) de la géographie. Potentiellement, 6,5 milliards d'êtres humains peuvent scruter, mesurer et décrire le monde en réseau. Tout être humain est capable d'agir comme un capteur intelligent, il peut-être équipés de tels dispositifs simples comme le GPS ou encore les moyens de prendre la mesure des variables environnementales. L'idée que les citoyens pourraient agir utilement et efficace ment comme des sources d'observations scientifiques rigoureuses n'est pas récente. Mais, ce n'est que récemment que la communauté scientifique s'est intéressée au public comme une source légitime.

    « La géographie volontaire est complètement dans la perspective des infrastructures de données spatiales. Un ensemble d'individus agissant indépendamment, répondant aux besoins de communautés locales, qui créent ensemble un patchwork plus global [...] Ces développements contribuent à inverser l'approche top-down de la création et de la diffusion de l'information géographique.»38

    Pouvoir recueillir des informations locales, les synthétiser et les exploiter serait

    certainement d'une grande aide dans les démarches de prévention et d'aide à la décision.

    37 GOODCHILD M. F., 2007, «Citizens as sensors: web 2.0 and the volunteering of geographic information», GeoFocus (Editorial), n° 7, p. 8-10

    38 Propos de M.F. Goodchild in SIG la lettre n°91 (Novembre 2007) intitulé Vers une géographie volontaire ?

    L'idée d'un monde géonumérique comme une mosaïque d'informations géographiques provenant de partout (patchwork coverage) avec éléments répertoriés et géolocalisés sont autant de contribution à l'idée d'une science citoyenne.

    « But many other types of geographic information are not visible from above, or can not be extracted from imagery by any automated process. They include the names humans attach to features, other Wise known as geonames or gazetteer entries; environmental information, including measures of air quality; cultural information, including information on the use of land and buildings; and population information, including population density and socioeconomic measures [...] Moreover, such volunteering appears to provide the only feasible solution to what is in reality a dramatic decline in the supply of geograp hic information worldwide. »39

    4. Une évolution plus qu'une révolution de la géomatique

    La géomatique traditionnelle demeure encore un domaine de pratique cloisonné en termes de pratiques et de diffusion de l'information géographique, de plus elle reste réservée aux professionnels dans ses dimensions liées aux pratiques de gestion et d'aménagement du territoire. A l'opposé de cette logique, les nouvelles pratiques géospatiales 2.0 représentent une alternative dans un contexte où la participation du public prend de l'ampleur et devient obligatoire notamment sur le plan des politiques locales.

    A. Une utilisation généralisée des nouvelles techniques issues du Géoweb 2.0

    Les technologies géospatiales2.0 ne se limitent pas aux seuls usages des particuliers, de plus en plus de collectivités territoriales utilisent ces outils dans le but d'offrir aux citoyens des services cartographiques centrés sur le territoire. Les API représentent une alternative pour les collectivités qui désirent offrir ce type de service. L'API cartographique sert de support à l'information géographique locale (administrations, équipement sportifs, associations, établissements scolaires,...) à destination des citoyens.

    La première forme d'utilisation des ces technologies est la simple localisation du

    territoire de la collectivité avec un lien renvoyant vers Google Maps ou l'intégration d'une

    39 GOODCHILD M. F., 2007, Citizens as Voluntary Sensors: Spatial Data Infrastructure in the World of Web 2.0, in International Journal of Spatial Data infrastructure Research, n°2 p. 24-32

    API cartographique. C'est le cas des sites Internet des communes de Fleurance40 et d'Epernay41 ou des communautés de commune du Pays de Saillans42 et du Val d'Essonne43. La deuxième forme d'utilisation est plus liée à l'aspect information du citoyen. On trouve comme dans les applications précédentes, une API cartographique rattachée à du contenu en lien avec le territoire, dans une logique de mashup cartographique. La ville d'Ajaccio44 propose un service cartographique où les possibilités de requêtes sont doubles, type de lieux recherchés et entrées géographiques par quartier. On constate le développement d'un marché de ces nouvelles applications en termes de prestations de services. Sur les sites de la commune d'Alençon45, de Juvignac46 et de Baillargues47 on retrouve le même service cartographique de géolocalisation interactive avec la même interface développée et gérée par une entreprise (externalisation).

    Figure 5: Interfaces des services Web-cartographique des communes d'Ajaccio et d'Alençon

    Les offices du tourisme se mettent également de plus en plus à proposer ce nouveau type de services. De la simple localisation de l'office du tourisme comme à Montceau les mines48 aux mashup cartographique proposant de multiples POI, les exemples ne manquent pas. L'office du tourisme de Vendée49, celui de Cap Breton50 ou encore de l'île d'Ouessant51 proposent la localisation de locations et de services liés aux pratiques touristiques locales. Autre initiative, la mise en ligne de circuits de randonnées pédestres ou cyclistes par le biais

    40 http://www.villefleurance.fr

    41 http://www.epernay.fr/epernay-sur-google-maps

    42 http://www.paysdesaillans.fr/ccps/index.php

    43 http://www.valdessonne-eco.com/

    44 http://www.ajaccio.fr/index.php?action=plugin&id plugin=2834&path=pluginMairie/index.php&force mep=2

    45 http://www.ville-alencon.fr/alencon GMap.asp?Loc Insee=610001&idpage=10788

    46 http://www.ville-juvignac.fr/juvignac gmap.asp?Loc Insee=34123&idpage=11654

    47 http://www.ville-baillargues.fr/baillargues GMap.asp?IdPage=11541

    48 http://www.montceau-tourisme.fr/index.php?option=com content&task=blogcategory&id=20&Itemid=34

    49 http://www.guidetouristique-vendee.fr/googlemap/map.php

    50 http://www.capbreton-tourisme.com/ok.html

    51 http://www.ot-ouessant.fr/ouessant/component/option,com gloca/Itemid, 69/

    de cartes ou de tracés GPS. L'office du tourisme de Pays de Langres52 propose des randonnées en format trace ou alors consultable via l'API Google Maps. Les chambres de commerces et d'industrie (CCI) se mettent à utiliser et promouvoir ces nouveaux services. Le pôle Normand des échanges électroniques de la CCI de Haute Normandie propose un service de géoréférencement aux entrepreneurs du département.

    A l'utilisation des API cartographiques, il est aussi important de souligner la mise à disposition pour les utilisateurs de nouvelles données pour Google Earth. De la mise à disposition d'un fichier KMZ (position) comme sur le site de la commune de Vaucresson53 au téléchargement des fichiers KML (collection thématique de POI) comme sur le site de la commune d'Athis-Mons54 et de Fontenay sous bois55, le grand public se voient mettre à disposition de plus d'information géographique diversifiée.

    Autre initiative à souligner, celle de la caisse des dépôts et consignation qui a lancé en 2007 le programme Proximités56 pour constituer un annuaire géolocalisé des services publics de proximité dans une logique de mutualisation des données. Les collectivités de quatre régions se positionnent ainsi en tant que producteurs publics d'information géographique partagée avec comme objectifs la diffusion des nouveaux contenu sur les sites des collectivités. Comme le déclare C. Verpeaux, le chef du projet, «le but était de trouver les logiques de mutualisations auprès de différents acteurs. Tous l'enjeu était de faire remonter l'information, aller la chercher sur le territoire, impliquer des dizaines de producteurs publics d'information, leur mettre à disposition une infrastructure qui va leur permettre de saisir cette information. Puis les territoire vont pouvoir exploiter cette information en l'intégrant sur leurs sites Internet »57.

    B. Géomatique 2.0

    Pour R. Van Wyngaarden et N. Waters, « The current state of effective use of GIS and geographic analysis and decision support, however, is an unfinished revolution »58. Il est vrai que depuis quelques années les SIG et plus globalement la géomatique est en perpétuelle

    52 http://www.tourisme-langres.com/nature-et-randonnees-itineraires-et-circuits-fiches-rando-a-telecharger fr 03 01 01.html

    53 http://www.mairie-vaucresson.fr/decouvrir/plan.html

    54 http://www.mairie-athis-mons.fr/annuaire/

    55 http://www.fontenay-sous-bois.fr/fr/ma-ville/sa-geographie/fontenay-vu-du-ciel/index.html

    56 http://proximites.servicepubliclocal.net

    57 Entretien de Cédric Verpeaux, dans le cadre de l'atelier consacré aux défis de la ville 2.0

    58 VAN WYNGAARDEN R., WATERS N., 2007, An Unfinished Revolution Gaining Perspective on the Future of GIS, University Calgary, 7 p.

    évolution voir révolution. On est en présence de deux modèles de géomatique qui cohabitent, d'un côté une géomatique professionnelle, uniforme, spécialisée et de l'autre une géomatique ouverte, composite et grand public. Le fait que deux modèles de géomatique soient en interaction laisse présager de profondes mutations. Pour T. Joliveau59, quatre scénarios sont possibles, soit le modèle de la géomatique 2.0 disparait (gadget), ou bien elle remplace la géomatique traditionnelle. Autres alternatives possibles, les deux modèles cohabitent sans influences réciproques ou alors il s'opère une hybridation entre les deux modèles.

    L'industrie des SIG a changée depuis l'arrivée de ces nouveaux outils, « GeoExploration developers such as Google and Microsoft have changed the GIS industry forever. They have introduced disruptive technologies and innovations while not trying to take on the GIS community »60. Un exemple de cette hybridation entre les deux modèles de géomatique réside dans l'intégration des technologies issues du Géoweb 2.0 dans les logiciels SIG professionnels. L'interopérabilité est devenue indispensable, la prochaine version d'Arc GIS server 9.3 permettra l'utilisation des API de Virtual Earth et de Google Maps au sein d'une application SIG desktop. Cela permettra la superposition des outils cartographiques des deux applications avec les services cartographiques plus classiques d'Arc GIS. On peut voir cette évolution comme de nouvelles plateformes de visualisation, de gestion et de création de l'information géographique.

    Concrètement le géomaticien pourra intégrer des fonds de cartes et des informations issues de services Web-géographiques comme Google Maps ou le Géoportail aux bases de données et fonds de cartes traditionnels. Il faut y voir une véritable complémentarité et une convergence entre des technologies qui même si elles ne sont pas destinées aux mêmes publics et aux mêmes usages se combinent pour données une véritable valeur ajoutée à l'outil SIG. Ces services basés sur la localisation deviennent des énormes marchés.

    « A major effect of GeoExploration tools is in the changing role and definition of the map. The recent development of "neogeography" is central to this new view [...] There 's no question that neographers and GIScientists are needed to match the innovation and "thinking together" to build the industry to a new level that neither party could do on its own. »61

    59 JOLIVEAU T., 2008, Web 2.0, futur du Webmapping, avenir de la géomatique ?, Géoévenement 2008, 21 p.

    60 VAN WYNGAARDEN R., WATERS N., 2007, An Unfinished Revolution Gaining Perspective on the Future of GIS, University Calgary, 7 p.

    61 Ibid.

    C. Des questionnements sur la place et l'utilisation des technologies géospatiales2. 0 dans des cadres opérationnels

    Pour certain auteurs comme M. F. Goodchild ou N. Waters la neogegraphy se pose comme un nouveau paradigme de la géomatique voir de la géographie. D'autres auteurs proches du Web 2.0 comme A. Turner62 y voient une rupture technologique et méthodologique avec la géomatique traditionnelle, avec comme conséquences l'émergence d'une nouvelle approche de l'information géographique. Mais pour d'autre, cette neogegraphy n'a rien à voir avec la géomatique, comme l'a déclarait M. Hickey président de Pitney Bowes (l'éditeur du logiciel SIG MapInfo), « l'explosion de la neogeography suscite de l'intérêt et pousse à la convergence des données collaboratives, mais ce n'est pas du SIG [...] la neogeography ne crée pas de données, elle est uniquement visuelle et ne produit pas d'analyse spatiale »63. Le débat se poursuit sur Internet à travers le site all Points Blog où l'auteur d'un billet va plus loin en affirmant que « la neogegraphy est centrée sur le "où", il n'y a pas de création de données à proprement parlé et d'analyse spatiale »64.

    Comme le rappelle T. Joliveau « La nouvelle panoplie d'outils liée à la géomatique 2.0 n'est pas en rupture complète avec les outils déjà utilisés [...] la géomatique 2.0 me paraît moins une révolution qu'une réelle évolution technique et économique, une version majeure en quelque sorte. Il ne faut pas surestimer la radicalité de sa différence mais il ne faut pas non plus sous-estimer les nouvelles applications et les nouveaux marchés qu'elle va susciter »65.Ces nouvelles pratiques cartographiques opèrent en dehors ou à côté, ou à la manière des pratiques des professionnels de la géographie. Cela n'implique pas que ces pratiques ne sont d'aucunes utilités pour la cartographie et plus globalement pour les sciences géographiques, mais en général elles ne sont pas conformes aux protocoles de la pratique professionnelle, mais la tendance est l'interopérabilité des usages, des formats et des utilisateurs.

    Il est indispensable pour les collectivités de se mettre en phase avec les attentes et les usages des citoyens en encourageant l'accès et la participation à la création de l'information géographique locale les usages citoyens et démocratiques. Dans le cadre de concertations autour de projets liés à la promotion et à l'aménagement du territoire, la sphère des usages liés aux Géoweb 2.0 permet de nouvelles expérimentations de participations.

    62 TURNER A., 2006, Introduction to Neogeography, O'Reilly, 54 p.

    63 Propos de Mike Hickey lors de la conférence de Korem Geodiffusion en 2007

    64 http://apb.directionsmag.com/archives/3703-Neogeography-is-not-GIS;-not-LI.html

    65 JOLIVEAU T., 2007, http://mondegeonumerique.wordpress.com/2007/11/13/geomatique-20/

    D. Quelle place pour les citoyens dans les stratégies d'acteurs liées au territoire ?

    Rendre un SIG « participatif » consiste en particulier sur le plan des données, à rechercher les moyens d'intégrer les informations spatiales des communautés d'usages et de pratiques aux bases de données traditionnelles en vue de produire un véritable outil d'aménagement en adéquation avec le territoire tel qu'il est perçu et vécu pas ses habitants. Il est important de différencier les processus participatifs des processus collaboratifs. Comme T. Joliveau66 nous préférons parler de processus collaboratifs en ce qui concerne la seule implication des « acteurs appartenant à un dispositif formel en charge du pouvoir de décision »67 Nous réserverons le terme de participatif aux processus collaboratifs qui intègrent d'autres participants comme les citoyens à côté de ceux qui sont en charge officiellement du pouvoir. Les types d'acteurs impliqués dans ce type de processus sont divers. Communément on distingue les acteurs qui décident (responsables, gestionnaires, élus, politiques) ceux qui savent (experts, techniciens, spécialistes) et ceux qui sont concernés et intéressés par la décision appelés aussi « partie prenante » (les habitants, les usagers, les entreprises...).

    Dans le cadre d'une réflexion sur le volet participatif des technologies géospatiales issues du Géoweb 2.0, la recherche proposée ici porte sur la problématique d'intégration des connaissances locales non formalisées, avec des données géographiques factuelles en générale très formalisées, souvent déjà établies et attestées. C'est le cas des données des grands producteurs d'informations géographiques comme l'IGN ou Télé Atlas qui correspondent à une information géographique de type « labélisée ». Par opposition à ces bases de données institutionnelles et commerciales, les nouveaux types d'informations géographiques issus du Géoweb 2.0 (volontaire et hybride) rassemblent des informations centrées sur le territoire comme les Mashups cartographiques personnels et les POI par exemple.

    L'information géographique reste encore complexe pour les non experts et les processus participatifs sont souvent peu formalisés d'un point de vue méthodologique, de même que la place des SIG et de l'information géographique dans les étapes de ces processus. Néanmoins, la demande de participation à la gestion du territoire implique que l'information géographique soit plus ouverte, accessible et compréhensible mais aussi que des acteurs-usagers jusqu'alors passifs deviennent actifs et producteurs d'information. Grâce aux nouvelles applications liées au Géoweb 2.0, les collectivités sont en mesure d'offrir de véritables outils de participation

    66 JOLIVEAU T., 2004, Géomatique et gestion environnementale du territoire. Recherches sur un usage géographique des SIG, Mémoire d'Habilitation à Diriger des Recherches en Sciences Humaines, Université de Rouen, 504 p.

    67 GODBOUT J., 1983, La participation contre la démocratie, Ed Saint-Martin, 301 p.

    aux citoyens pour « décider ensemble ». Avec la mise en place d'un simple mashup cartographique en ligne, les populations locales peuvent apporter leur propre contribution et fournir des informations contextuelles.

    « Mais peut-être que le plus important ne se situera pas dans les données, mais dans le processus de connaissance et de réappropriation du territoire par le public. En tant qu'outils d'interaction, de collaboration et de coopération, les SIG peuvent aider des groupes divers à construire ensemble une vision partagée de leur territoire.»68

    E. Le Géoweb 2.0 comme moteur d'une véritable géocollaboration ?

    Le concept de géocollaboration69 (processus collaboratifs utilisant l'information géographique comme support) repose sur l'idée de « travailler ensemble et décider ensemble en utilisant des données géographiques »70. Cette nouvelle approche prône la participation et la coopération entre différents acteurs du territoire (décideurs, techniciens, citoyens).Il s'agit de construire à partir de données volontaires locales et de connaissances hétérogènes, des représentations partagées par tous les acteurs pour décider (ou au moins pour réfléchir) à plusieurs, de manière plus cohérente. Les technologies et pratiques issues du Géoweb 2.0 incarnent de nouveaux outils géocollaboratifs, «des outils très divers peuvent être concernés par la géocollaboration en fonction des architectures techniques retenues. Tous les outils SIG peuvent être impliqués d'une façon ou d'une autre dans des situations de géocollaboration, mais les plus concernés sont les dispositifs Internet/Extranet classiques, les serveurs spatiaux, associés à des clients lourds ou légers divers, les dispositifs d'interopérabilité (Web Services notamment), les environnements virtuels, et les S.I. mobiles »71.

    Avec les nouvelles normes et standards qui se développent, l'interopérabilité est facilitée, ce qui renforce l'aptitude de ces outils à être utilisés dans des procédures de géocollaboration. De plus, ces dispositifs permettent d'associer à la fois des processus collaboratifs « géographiques » et « classiques ». Pour l'instant ces nouvelles pratiques de cartographie collaborative dans des processus de gestion et d'aménagement du territoire sont quasi-inexistantes et la place du grand public encore mal définie, « donner directement la main à l'usager pour qu'il modifie en direct l'information et que celle-ci s'affiche en direct

    68 CUNNA A., DAO H., 2005, Dossier : Système d'information géographique et action publique, in Vues sur la ville n°14, Université de Lausanne, 8 p.

    69 PORNON H., NOUCHER M., 2007, Bilan et perspective de 20 années de géomatique: Vers des SIG plus collaboratifs, les communautés de pratiques, in Géomatique Expert n°59, p 54-60

    70 PORNON H., NOUCHER M., 2007, Bilan et perspective de 20 années de géomatique: Vers des SIG plus collaboratifs, la Géocollaboration, in Géomatique Expert n°5 8, p 56-60

    71 Ibid.

    sur le site n'est pas une orientation de la production de l'information, en revanche c'est une réflexion qui est au coeur des régions, de se dire jusqu'où on ouvre le dispositif et jusqu'où on permet à l'usager de réagir sur le site [...] Il faut avouer que ce n'est pas dans les usages majoritaires des collectivités de donner directement la main aux usagers pour qu'il soit directement producteur d'information »72.

    Néanmoins quelques initiatives se mettent en place depuis peu. Blogs politiques, municipaux, conservation du patrimoine ou encore politiques de transport en commun sont autant d'exemples qui viendront confirmer ou réfuter les hypothèses de l'impact du Géoweb 2.0 dans des cadres opérationnels de politiques publiques de gestion, planification promotion et d'aménagement du territoire. Plus qu'une simple démocratisation des technologies géospatiales par une vulgarisation des usages et pratiques, il semblerait que les nouvelles technologies issues du Géoweb 2.0 puissent incarner de nouveaux outils de démocratie participative en offrant de nouvelles possibilités pour l'autonomisation et la reconnaissance des communautés d'usages et de pratiques. Avec des approches actives et collaboratives plutôt que passives et consultatives, l'implication de la base communautaire dans les processus de prises de décision pour le territoire est en pleine évolution. La maîtrise des outils n'est plus seulement réservée à l'expert. Les nouveaux environnements induits par le Web 2.0 et le Géoweb 2.0 stimulent, encouragent, et facilitent la compréhension et l'implication du public dans le cadre de politiques participatives liées à l'aménagement du territoire.

    B. Mericskay -2008-

    Figure 6: Les différentes approches et dimensions des SIG selon le type d'utilisateurs

    72 Entretien de Cédric Verpeaux, dans le cadre de l'atelier consacré aux défis de la ville 2.0

    F. De nouvelles problématiques en sciences géomatiques

    L'objet de cette section consiste à proposer une synthèse des différents points abordés précédemment, de manière à introduire la problématique de recherche proposée. Le premier élément à considérer est celui de la convergence des différents facteurs qui caractérise la genèse et le développement du nouveau contexte de développement des technologies géospatiales 2.0. L'importance accordée au spatial et à la géolocalisation engendre de nouvelles logiques. Les nouvelles pratiques spatiales des citoyens (GPS, géocaching, communautés de pratiques) sont désormais liées à la notion de proximité. A cela s'ajoute l'idée du local comme échelle de référence pour l'information, la décision et la participation. De plus le développement des approches participatives dans les politiques publiques locales modifie les rapports entre élus, techniciens et citoyens. Le tout se combine avec l'émergence du Web 2.0 et de son utilisation dans de nouveaux processus liées aux politiques publiques.

    Par ailleurs, la question des nouveaux usages et des nouveaux contenus liés aux Géoweb 2.0 doit également être prise en compte dans la formalisation de la problématique. Pour faire simple, les internautes disposent de nouveaux outils plus accessibles et conviviaux pour s'informer et cartographier le (leur) monde. Au-delà de la simple création de cartes personnelles, ces derniers deviennent potentiellement et à différent niveau d'intensité, selon différentes modalités, de nouveaux producteurs d'information géographique. Dans ce contexte et comme précisé précédemment, nous assistons à la genèse d'un nouveau processus de production, de collecte et de diffusion de l'information géographique appuyé sur de nouvelles techniques et de nouvelles logiques. Par ailleurs, les contenus se diversifient et désormais photos, vidéos, flux RSS, avis, POI, tracés, réseaux ou encore « individus » deviennent des composantes à part entière de l'information géographique.

    Enfin, nous avons beaucoup parlé des concepts d'interaction, de participation, de collaboration et de contribution volontaire lesquels caractérisent les nouvelles formes d'intelligence collective territoriale qui sont associées au Géoweb 2.0. D'où de nouveaux questionnements sur le devenir des technologies géospatiales et plus largement de la géomatique en termes d'utilisation, de perception, d'appropriation, d'adoption et de diffusion.

    Le projet de recherche proposé s'appuie sur cet ensemble de questionnements. Il s'inscrit dans la continuité des travaux réalisée depuis le début des années 1 99073 sur le rôle et l'utilisation des technologies géospatiales dans les processus de prise de décision

    73 CRAIG W. J., HARRIS T. M., WEINER D., 2002, Community Participation and Geographic Information Systems, CRC Press, 383 p.

    collectives74, sur les nouvelles logiques de mutualisations75 de l'information géographique et sur les PPGIS76. Le positionnement adopté ici suit une approche non technique des technologies géospatiales (interactionnisme social), ces dernières étant considérées comme des objets d'étude, dans leurs interactions avec les usagers, les données et les espaces. Les entrées choisies ici sont sociologiques, cognitives et organisationnelles, tout en se focalisant sur l'utilisation des nouvelles technologies et du nouveau contenu nés dans le contexte du Géoweb2. 0.

    Les axes de recherches développés dans ce projet s'articulent autour de deux dimensions en interaction:

    · De nouvelles pratiques, de nouveaux usages et de nouveaux usagers des technologies géospatiales 2.0.

    · De nouveaux processus de production d'information géographique et de nouveaux contenus disponibles.

    La question générale de recherche :

    Dans quelles mesures les nouvelles technologies géospatiales, les contenus et les pratiques associés aux Géoweb 2.0 offrent-elles de nouvelles perspectives de géocollaboration au service des processus de gestion territoriale au sein des collectivités locales?

    Les questions secondaires de recherche :

    La question générale de recherche se décline en une série de questions secondaires, lesquelles alimenteront la formalisation ultérieure d'un projet de thèse de doctorat.

    · Sur la place et le rôle potentiel des contributions volontaires dans les processus de géocollaboration et de participation.

    Comment les usages de ces nouvelles technologies peuvent-ils permettre aux acteurs du territoire non seulement de travailler ensemble dans le cadre de processus géocollaboratifs, mais également avec les citoyens dans des procédures participatives ?

    74 LAURINI R., 2001, Information Systems for Urban Planning, CRC Press, 368 p.

    75 Les travaux de M. Noucher (EPFL, IETI).

    76 Public Participation GIS, correspond aux SIG dit « participatifs » qui incluent les citoyens dans les processus de prise de décision. Les PPGIS datent du début des années 1990, ils sont basés sur de logiques se type bottom-up.

    Les nouveaux outils, usages, usagers et contenus du Géoweb 2.0 peuvent-ils permettent de dépasser les pratiques individuelles des technologies géospatiales dans les collectivités en créant des occasions pour les différents acteurs du territoire de travailler et de décider ensemble ? Quels usages et pratiques à moyens termes pour les technologies géospatiales 2.0 ? Comment ces nouvelles techniques et pratiques peuvent s'intégrer dans les pratiques des professionnels de l'aménagement du territoire ? Quelle est leur place dans des procédures d'aide de prise à la décision ? Comment la dimension 2.0 de participation, de collaboration et de partage peut-elle contribuer à des initiatives comme les Public Participation GIS ? Selon quelles modalités pratiques, les contributions volontaires (user generated content) peuvent-elles devenir des composantes des processus de gestion territoriale ?


    · Sur la légitimité et la fiabilité de ces nouveaux acteurs (et de leur production) de l'information géographique.

    Les données créées sont-elles de qualité (valides, pertinentes, complètes, à jour, etc.) ? À qui appartiennent-elles ? Quel est leur degré de fiabilité ? Dans quelle mesure ces usagers contributeurs volontaires sont-ils responsables des conséquences potentielles liées à l'usage de « leurs » données ?

    Comment s'opère (s'il s'opère) le recours au geocrowdsourcing comme support à l'aide à la prise de décision politique au niveau local ? Comment les collectivités se positionnent-elles vis-à-vis de cette nouvelle information géographique ? Comment mobilisent-elles le cas échéant ces connaissances ? La démarche participative est-elle une étape obligatoire pour le recueil de ces données ? De quelles manières les technologies géospatiales qui à la base sont conçues pour mobiliser des données factuelles, peuvent-elles intégrer des connaissances locales formalisées selon d'autres modalités? Quels sont les impacts de l'intégration de ces nouvelles données sur les processus de décision collective ? Comment l'intégration de ces « autres » données dans les SIG traditionnels modifient-elles les capacités cognitives des décideurs dans les processus d'aide de prise à la décision ?

    II. Cadre opératoire

     

    Une démarche de recherche en deux temps

    1. Phase exploratoire (approche inductive):

    Cette première phase de nature exploratoire adopte une démarche inductive. Ce choix s'explique par le caractère très récent du domaine d'étude. En effet, le Géoweb 2.0 est un phénomène récent qui connaît une évolution et un développement majeur. Peu de travaux ont été consacrés à ce sujet et seuls quelques spécialistes se sont intéressés à ces nouvelles logiques, pratiques et contenus, surtout sous un angle géographique. Il s'agit durant cette phase de collecter les informations nécessaires et pertinentes pour formaliser plus précisément les objets et les questions de recherche, poser des hypothèses de recherche plus solides et identifier des terrains d'étude (espaces laboratoires).

    A. Grounded Theory, la production de la théorie à partir des données :

    Cette approche favorise l'innovation scientifique par une méthode qualitative d'enracinement de l'analyse77. Cette approche méthodologique qualitative à pour objet la génération de nouvelles théories en se fondant sur des faits observés. En opposition avec une approche hypothético-déductive, elle se positionne davantage comme une approche inductive. Les données empiriques y servent de point de départ au développement d'une nouvelle théorie sur un phénomène. Dans notre cas, l'observation et le recueil de faits permettra de conceptualiser un cadre théorique de recherche du Géoweb 2.0.

    Partant de constats et de faits observés (lectures, exploration du Web, tests des solutions existantes, entretiens semi-dirigés), l'objectif consiste à construire une nouvelle théorie sur l'utilisation des technologies géospatiales 2.0 et de l'information géographique volontaire dans les processus géocollaboratifs et participatif. Ce positionnement méthodologique est lié au caractère récent des nouveaux usages et pratiques du Géoweb et à la carence de références solides sur le sujet. Par ailleurs, le contexte de développant de ce phénomène et son caractère transdisciplinaire est à l'origine d'un foisonnement d'interprétation et de positionnement souvent plus idéologiques que factuels. Nous en voulons pour preuve le débat actuel et l'absence total de consensus sur le plan sémantique, matérialisé par la multiplication des acronymes et des descriptifs : Neogeography, Volunteered Geographic Information (VGI), Géoweb 2.0, Cartographie 2.0 ou encore géomatique 2.0...

    77 GLASER, B.G., 1992 Basics of Grounded Theory analysis. Mill Valley, Sociology Press, 213 p.

    Cette première phase du travail s'articulera de la manière suivante :

    · Première étape : Collecter des données, observer les faits : quel est le visage actuel du Géoweb 2.0, qui trouve t'on, que peut-on faire, qui l'utilise, pour quelles finalités ?

    · Deuxième étape : Regrouper les observations en points principaux (codes) qui permettent d'identifier des ancrages. De nouvelles techniques, de nouvelles pratiques, de nouveaux usagers, de nouveaux contenus et nouvelles logiques.

    · Troisième étape : Regrouper ces codes en concepts (collections). Information locale, cartographie collaborative, géolocalisation massive, POI, retour des utilisateurs par exemple.

    · Quatrième étape : Former de grands groupes de concepts similaires. Geocrowdsourcing, nouvelle information géographique, interopérabilité, convergence, VGI ...

    · Cinquième étape : Création de la théorie (collection d'explications qui expliquent l'objet de recherche et explicite la problématique et les hypothèses).

    B. Outils mobilisés
    Travail bibliographique :

    · Collecter d'exemples en ligne sur l'utilisation des technologies géospatiales 2.0 à la fois par des particuliers, des entreprises et des collectivités.

    · Identifier et décrire les communautés de pratiques et d'usages à la fois dans les milieux professionnels mais aussi au sein du grand public (passionnés, associations, conseils de quartiers...).

    · Dresser un état de l'art du Géoweb 2.0, à partir des discussions sur Internet dans les différents blogs et forums, des publications présentations et communications concernant ce phénomène au cours de workshop ou de séminaire. Cerner les nouveaux axes de recherches, les travaux réalisés, en cours ou en projets.

    · Se former plus avant dans la géomatique traditionnelle : ouvrages de références, présentations, études et rapports, étudier les pistes déjà explorées sur les liens entre géomatique, participation et Internet.

    Entretiens exploratoires :

    · Entretien avec différents acteurs du Géoweb 2.0 (Usagers, professionnels du domaine, acteurs des collectivités locales), de manière à identifier les tendances, les logiques, les modèles d'affaire, voir les initiatives, les projets, les expériences... Des contacts sont par exemple déjà été établis avec des représentant de dis moi où, NavXPoly 9).

    · Entretien avec des chercheurs afin de cerner les autres problématiques, les axes de recherche similaires, les concepts et notions utilisés ainsi que les terrains étudiés.

    C. Poser des hypothèses et identifier les études de cas

    A la suite de cette phase de recherche exploratoire, plusieurs hypothèses pourront être posées pour structurer la recherche de la seconde phase. Elles seront ensuite confrontées au terrain par la mise en place d'étude de cas au sein de diverses collectivités en France et au Canada. De même les études de cas devront être ciblées et préparer en amont (contacts, planning, élaboration de grille d'entretiens).

    2. Phase d'étude de cas (approche hypothético-déductive):

    A. Posture

    Dans le cadre de cette deuxième phase du projet, l'accent sera mis sur les études de cas (comme espace laboratoire) selon une approche hypothético-déductive. Les théories et hypothèses produites préalablement y seront confrontées au terrain. Ces études de cas, suivant la méthode proposée par Yin78, s'appuieront sur une démarche de triangulation des sources mobilisant des entretiens, des analyses de discours et de rapports, ainsi que des observations in situ.

    Objectif de l'approche : il s'agira à ce stade de constater et d'expliciter l'utilisation et d'analyser la formation des usages du « point de vue » des usagers des technologies géospatiales 2.0. Observer, expliquer, analyser les initiatives et projets liés à l'utilisation des technologies géospatiales 2.0. Il conviendra également de voir quels rôles jouent ces nouveaux outils et ces nouveaux contenus dans des cadres opérationnels d'aménagement du territoire.

    78 YIN K., Case Study Research: Design and Methods, Sage Publication, 200 p.

    · Suivre les premières initiatives, voir les premières applications et réalisations

    · Cerner les impacts sur les paradigmes de processus de prise de décision collective

    · Etablir une typologie des usages et des contenus

    · Voir les impacts économiques, sociaux, politiques et organisationnels

    · Apporter un autre regard et une certaine expertise aux collectivités dans le cadre de leurs projets liés aux technologies géospatiales 2.0.

    B. Le terrain

    Le terrain de cette recherche se situe au niveau des collectivités territoriales comme les mairies, les intercommunalités, les agences départementales ou les organes de l'Etat décentralisés. L'intégration au sein des collectivités s'effectuera par l'intermédiaire des services SIG. Il s'agit de comprendre le déploiement des technologies géospatiales 2.0 au sein de collectivités en charge de diverses compétences. Voir de quelles manières elles intègrent et utilisent ces nouveaux outils et cette nouvelle information géographique dans le cadre de leurs missions.

    C. Outils mobilisés

    L'approche méthodologique et les outils utilisés seront d'une part de nature quantitative, avec la mise en place d'enquêtes auprès des collectivités par le biais de questionnaires sur l'utilisation des technologies géospatiales 2.0. D'autre part, une approche plus sociologique qualitative (investigations sous la forme d'entretiens semi-directifs auprès de différents acteurs) sera également mobilisée. Les acteurs seront par exemple des géomaticiens, des utilisateurs des technologies géospatiales 2.0, de futurs utilisateurs, des élus et des citoyens. L'élaboration de grilles d'entretien est en ce sens une étape obligatoire. Ces entrevues en profondeur, au-delà des questions formelles, devront s'appuyer sur le dialogue « informel » lequel représente le matériau le plus intéressant. À ces entretiens viendront aussi s'ajouter des analyses du discours et des observations participantes.

    Conclusion

    Ces nouvelles manières de faire de la cartographie, de la géomatique et de la géographie induit par de nouvelles techniques, de nouveaux contenus et de nouveaux environnements sont des phénomènes qui ne se limitent pas aux simples usages des particuliers. Les cadres réglementaires et politiques de l'aménagement du territoire (y compris au niveau local avec les PLU, SCOT et autres outils issus des dernières lois SRU) imposent aux collectivités de mettre en place des dispositifs participatifs sans jamais proposer de solutions ou de recettes. Par conséquent on peut se demander dans quelle mesure ces nouvelles, solutions, ces nouveaux usages, cette nouvelle dynamique générées autour et dans le cadre du Géoweb 2.0 permet pour les collectivités d'envisager de nouvelles solutions de participations. Les questionnements autour de ce phénomène sont nombreux et de nombreux travaux débutent sur le sujet79.

    Il est important de préciser qu'une thèse à démarrer en octobre 2007 sous la direction de S. Roche et N. Chrisman. Celle d'Anisur Rahman Gazi intitulée « The Socio-Economic Dimension of Neogeography : A Framework to Evaluate VGI Initiatives » dont l'objectif est de proposer un cadre d'évaluation socio-économique des bénéfices du nouveaux modèle d'affaire émergent des initiatives de type VGI et User Generated Content.

    Pour ma part, la thèse débutera à la session d'automne 2008 au sein du département des Sciences Géomatiques de la Faculté de Foresterie et Géomatique de l'Université Laval. Elle s'effectuera dans le cadre d'un doctorat en sciences géomatique (Ph. D.) réalisé en cotutelle avec le Centre de recherche sur l'environnement et d'aménagement de l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne (UMR CNRS 5600). La direction des travaux sera assurée par les professeurs Stéphane Roche de l'Université Laval et Thierry Joliveau de l'Université de Saint-Etienne. Cette thèse s'inscrit et est principalement financée dans le cadre du programme de subvention détenu par Stéphane Roche : « Analyse du processus de démocratisation de la géomatique », programme de subvention ordinaire de recherche 2007-2010, Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada - CRSH.

    79 ELWOOD S., 2007, Critical GIS perspective on volunteered geographic information, in VGI Specialist Meeting Position Papers Santa Barbara, 8 p.

    Bibliographie

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    CHRISMAN N., 1994, Exploring Geographic Information Systems, Wiley, 298 p.

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    ELWOOD S., 2007, Critical GIS perspective on volunteered geographic information, in VGI Specialist Meeting Position Papers Santa Barbara, 8 p.

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    .

    Tables des figures :

    Figure 1: D'un Internet de consultation 7

    Figure 2 : Les différents types de cartes disponibles sur Internet 8

    Figure 3 : Principe de fonctionnement d'un mashup cartographique 10

    Figure 4 : Les différents types d'informations géographiques présents sur internet 16

    Figure 5: Interfaces des services Web-cartographique des communes d'Ajaccio et d'Alençon 18

    Figure 6: Les différentes approches et dimensions des SIG selon le type d'utilisateurs 24






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon