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LA REFONDATION DU POLITIQUE. Réflexion sur les procédés de la philosophie politique moderne-contemporaine : Suggestion d'une dialectique politique dans la pensée arendtienne.

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par Luc NGOUE MBAHA
Université Pontificale Grégorienne (Rome) - Licence canonique (Maitrise) 2003
  

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II.3 l'enjeu du Bien commun : une nécessité politique

Cette partie de notre travail voudrait démontrer l'importance du bien commun au sein d'un projet de réalisation d'une société politique. C'est notamment dans cette perspective que Arendt s'attellera à orienter sa philosophie politique. C'est la manifestation d'une nécessité à penser la société politique à partir du bien commun. Ce concept est tellement complexe qu'il présente une certaine multiplication de repères possibles, lesquels offrent à chaque individu la possibilité de se bâtir son propre milieu de référence. C'est une forme de célébration d'une crise d'identité qui se manifeste par une perte de repères anciens et de prolifération de repères nouveaux. Une telle situation nous amène bien évidemment à nous poser des questions sur la possibilité du bien commun, en tant que projet réunissant ses différents aspects, le quel est évidemment supérieur à leur somme.

Si aujourd'hui le bien commun se voit parfois nié et même relativisé, c'est à cause du développement de la notion d'incertitude et celui de la mécanique quantique, lesquels soutiennent l'impossibilité d'atteindre une quelconque notion de vrai. Ces notions confessent notamment l'impossibilité humaine de faire acte de raison parfaite. En ce sens, toute vérité, le bien commun compris, sont alors tenus pour aliénation. C'est une culture qui soutient l'idée selon laquelle : chacun a droit à sa vérité. L'on assiste ainsi à la montée de l'autorité impersonnelle, laquelle s'affirme par un certain effet corrosif des valeurs morales, alimenté par une disposition permanente de l'homme à faire le mal. Par ce fait même, l'autorité perd sa capacité à gérer la tutelle des conditions de possibilité de l'ordre social.

Le bien commun se révèle alors comme débat incontournable dans la mesure où il constitue l'histoire même de l'humanité. C'est une histoire en perpétuel mouvement, une réalité vivante qui n'offre aucune condition de destruction à la société politique, une vérité qui transcende les intérêts particuliers, laquelle n'est définie ni au sens d'une loi ou encore moins d'une norme à appliquer simplement. Mais le bien commun suppose un débat, dans la perspective de ce qui semble juste, bien et fondamental au sein d'une communauté. Il pourrait cependant s'opposer à la vertu et à certaines valeurs conventionnelles. Parler du bien commun en tant qu'exigence d'une réalité politique suppose que l'on identifie un point de référence permettant aux points de vue particuliers, une possibilité de confrontation et de conciliation à la lumière des valeurs communes et éternelles.

Une telle conception du bien commun nous permet d'affirmer que ce bien est une véritable condition de la liberté individuelle. En ce sens, le rapport entre bien commun, loi, et exercice de l'autorité, s'accentue avec plus de vigueur. De même la légitimité de la loi ne se justifie que si son exercice favorise la liberté de l'homme ; si cet exercice poursuit notamment la recherche du bien de la communauté. C'est pourquoi Hannah Arendt pense que l'autorité devrait nécessairement exclure l'usage des moyens coercitifs ; car là où la force s'impose de manière agressive, l'autorité proprement dite a échoué. Il est clair que c'est le bien commun qui procure un sens à tout corps social et à l'homme en tant que acteur social. L'ordre politique se voit ainsi soumis à l'exigence du bien commun. A cet effet l'autorité politique devrait éviter de confondre les exigences du bien commun à ceux du droit positif, au risque de parvenir à des déviances politiques et sociales telles qu'elles se sont produites au coeur même des régimes totalitaires du XX° siècles. En effets les aberrations du totalitarisme nous enseignent que la reconnaissance de l'existence du bien commun ne consiste pas nécessairement à soumettre les volontés individuelles à un certain ordre moral arbitraire ; il est plutôt question d'une délibération prônée au nom de la tolérance des valeurs de l'autre. Un tel esprit se manifeste à travers une confrontation conduisant à un compromis sur le sens que l'on entend donner à sa condition de vie.

Toutefois l'idée qui nous reste fondamentale est précisément liée au fait que le bien commun est caractérisé par une prise de décision complexe, toujours confronté à de nouvelles conditions de la croissance social. La nécessité de préserver la cohérence de notre société qui aujourd'hui, bascule dans un océan d'incertitude et d'insécurité s'impose. A travers une étude interprétative de la pensée arendtienne, nous tenterons d'apporter plus d'éclaircissements aux multiples questions et dilemmes qui ont surgit au long de notre exposé. Nous exposerons la manière par laquelle Hannah Arent affronte la question du politique. Nous essayerons de mettre en évidence les réalités qui ont conduit Hannah Arendt à repenser le politique, en tentant de le refonder à sa base. Cette réflexion critique nous permettra de réévaluer la nécessité d'une philosophie politique dans le cadre des possibilités politiques actuelles.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard