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Développement local participatif dans un contexte de décentralisation : bilan de l'expérience SNV-Bénin dans le cadre de l'appui au renforcement de capacité des communes de Cobly et de Boukoumbé dans l'Atacora-Ouest

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par Marcel Coffi H. Djihoun
Institut Universitaire du Bénin - DESS/Développement et gestion de projet 2007
  

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Conclusion générale

Notre travail de recherche s'appuyait sur quatre objectifs spécifiques découlant de l'objectif général qui est de « faire le bilan de l'intervention de la SNV-Bénin dans les communes de Cobly et de Boukoumbé à travers le renforcement des capacités des acteurs locaux dans le processus de développement local». Ce mémoire, n'est qu'une contribution à la réflexion sur la problématique de développement local. Il est loin d'aborder tous les aspects du sujet ; mais il aura le mérite de mettre en évidence la portée des interventions de la SNV et des partenaires dans le cadre de leur appui à la décentralisation.

Au terme de l'analyse des résultats, nous pouvons affirmer que l'intervention de la SNV, depuis la fin des années 80, a donné des résultats quantitatifs et qualitatifs. Les nombreuses réalisations physiques en termes d'infrastructures sociocommunautaires et socio-économiques ont constitué un moyen efficace pour relever le niveau de compétence des administrations locales et des organisations de la société civile. Le niveau de développement économique social et institutionnel actuel des deux communes dépend en grande partie du rôle de pionnier qu'a joué la SNV. L'appui de la SNV a donc généré un grand nombre d'organisations de base.

Ainsi la SNV est-elle reconnue, tant par les autorités locales que par les partenaires nationaux et internationaux, comme une organisation qui défend les intérêts des différents groupes sociaux par une stratégie de développement organisationnel et institutionnel. Pour cette raison, le pilier central de sa stratégie demeure la prise de conscience, le sens de l'organisation et le développement institutionnel des autorités et des organisations locales afin de créer une dynamique locale autour des actions de développement.

Aussi, les résultats de ce processus d'investigation et d'analyse ont -ils permis

- de connaître l'état des lieux des différentes catégories d'acteurs dans ces deux communes de Cobly et de Boukombé. Qu'il s'agisse du personnel politique, administratif et des organisations diverses de la société civile, aucun d'entre eux n'ignore son poids dans la construction de l'édifice qu'est la commune. Si le cadre

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institutionnel s'y prête, c'est beaucoup plus l'organisation des acteurs qui semble nécessaire pour une participation plus active et des décisions pertinentes en faveur des actions de développement. Mais le relèvement du niveau de capacité et de compétence technique ainsi que la maîtrise du rôle des maîtres d'ouvrage constituent le défi majeur à relever pour que les acteurs locaux `'tirent efficacement la charrette» en vue de l'émergence d'une dynamique locale dans le processus de développement des deux communes.

- de s'imprégner du niveau de contribution des partenaires externes au renforcement des capacités des acteurs locaux par la mise en oeuvre des programmes et projets de développement. Ces interventions sont d'une grande utilité pour les populations de ces communes en matière de fourniture de services de base et d'amélioration de revenu par la production agricole et animale. La faiblesse observée à ce niveau réside dans l'absence de concertation, de coordination, de complémentarité et de synergie dans la mise en ouvre des programmes dans lesquels les élus et les acteurs locaux n'ont pratiquement pas de rôle considérable à jouer. Le transfert effectif des ressources avec une assistance à la maîtrise d'ouvrage apparaît comme un des enjeux majeurs non seulement pour légitimer l'action communale et consolider le processus de décentralisation mais également pour accroître les capacités locales d'exécution des investissements et favoriser la création des conditions de développement de l'économie locale dans ces communes.

Enfin la question qui peut être posée au terme de ce travail est comment la SNVBénin fort de son ancrage dans la localité, peut-elle continuer à faciliter l'émergence de compétences locales, capable d'assumer pleinement la mission de développement ? Les principaux acteurs locaux des deux communes croient bien, après tant d'années d'expérience, passer de l'euphorie à un optimisme mesuré avec un moment de désenchantement. Mais ils ne sont pas désespérés, toujours engagés à jouer leur partition. Aux maires et aux autres responsables de jouer leur rôle, celui d'agréger les énergies pour insuffler une dynamique locale. Car « le développement en Afrique, c'est 90% de problèmes d'organisation à résoudre contre 10% seulement de problèmes de moyen à régler » (Directeur SNV-Bénin, 2006)

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Recommandations

Si la décentralisation reste le choix irréversible de développement local, il va falloir prendre des mesures adéquates et pragmatiques pour renforcer la dynamique de développement, soutenue par plus de 15 années d'intervention de la SNV-Bénin. A l'ensemble des acteurs de développement de Cobly et de Boukombé (élus, OSC, partenaires, Etat...), nous recommandons cette analyse tirée du Le Municipal, Quid de la Décentralisation

« La décentralisation n'est pas une potion magique. Comme toute politique de développement, elle doit s'appliquer méthodiquement et avec foi. Aujourd'hui nous nous attendons à ce que la décentralisation change nos vies alors même que nous n'avons aucune politique de décentralisation. La politique, ce ne sont ni les textes de loi ni les discours de profession de foi. La politique de décentralisation, c'est une vision, ce sont des stratégies clairement définies pour atteindre des objectifs préalablement identifiés » (Gervais LOKO, 2006)

1- A l'endroit de la SNV-Bénin

Les principaux acteurs rencontrés pendant cette étude recommandent à la SNVBénin :

- De consolider durablement les acquis en améliorant davantage le niveau d'appropriation des compétences techniques des communes et en les dotant des outils adéquats pour une meilleure gouvernance locales;

- De développer des alliances stratégiques avec d'autres partenaires et structures de l'Etat afin de favoriser la synergie dans les interventions au niveau des communes, synergie sans laquelle il serait difficile de mesurer les changements induits et d'évaluer le niveau d'atteinte des indicateurs OMD au niveau local ;

- De poursuivre l'appui institutionnel et organisationnel notamment des services techniques clés des mairies en vue d'une administration dynamique orientée sur le développement local. Car sans un support administratif efficace, la maîtrise d'ouvrage communal serait un vain mot ;

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- De renforcer davantage les acteurs de la société civile et du secteur privé en vue d'une complémentarité et d'une synergie autour des initiatives de développement communales ;

- De faciliter l'application des acquis à travers la valorisation des connaissances et compétences locales dans la recherche de financement des projets pour un meilleur accès des communautés aux services de base et l'amélioration de la production et du revenu des plus démunis.

2- A l'endroit des élus locaux de Cobly et de Boukoumbé,

- Mettre en place une concertation locale qui facilite la mobilisation de toutes les forces et suscite la participation active de tous à la réalisation des programmes et projets de PDC ;

- S'approprier efficacement des outils de planification et de bonne gouvernance en vue d'une satisfaction constante des besoins des populations. Il est tout fait important que les prochains PDC soient élaborés afin de mieux dimensionner les actions retenues en fonction des capacités réelles de mobilisation de ressources locales. Ce qui veut dire qu'il faudrait prioritairement, compter sur les ressources endogènes ;

- Revoir la planification financière selon la capacité financière de la commune et la disponibilité réelle des partenaires tout en évitant de mettre à leur charge le maximum des coûts des actions à subventionner. D'où la nécessité de renforcer les compétences en termes de technique d'élaboration des dossiers et de négociation pour la mobilisation de ressources ;

- Avoir une vision plus lointaine que la mandature des élus locaux et des orientations stratégiques, cernant les problèmes et défis réels des communes ;

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- Améliorer la gouvernance interne en mettant l'accent sur le dialogue avec tous les acteurs locaux pour la mobilisation sociale, la gestion des ressources internes, le respect des textes en vigueur pour garantir la transparence ;

- Développer et mettre en place un système de gestion par résultat, orienté sur l'atteinte des indicateurs de stratégie de réduction de la pauvreté et des OMD ;

- Mettre en place des mécanismes de suivi et de coordination des interventions dans les communes.

3- A l'endroit de l'Etat central,

- Concrétiser la mise en oeuvre de transfert des compétences et des ressources et mettre en place un mécanisme qui permette aux collectivités locales d'accéder aux ressources financières disponibles pour conduire à terme leurs initiatives de développement. L'Etat doit, cesser de prétexter de l'incapacité des acteurs communaux à gérer et assumer l'autonomie pour ne pas jouer son rôle ;

- Sensibiliser constamment les maires et les élus en leur rappelant que la gouvernance dans les collectivités locales nécessite, au préalable une organisation rationnelle et efficace des administrations communales dans le but d'offrir des services utiles et qualitatifs aux populations ;

- Faciliter la mise à disposition de cadres d`expérience et du niveau académique requis aux postes stratégiques des mairies pour améliorer la gestion des services communaux et pour faciliter l'exécution des PDC de manière satisfaisante ;

- Considérer le développement local comme le mandat principal des communes et valoriser leurs PDC dans le système de programmation des investissements publics afin de permettre de mobiliser et de coordonner au niveau local les ressources nécessaires ;

- Mettre en place un instrument de contractualisation de la mise en oeuvre des plans de développement entre l'Etat et les communes.;

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- Définir une politique claire de couplage décentralisation et déconcentration afin d'améliorer l'assistance conseil de la préfecture de faciliter le service des structures techniques déconcentrées en faveur des communes et de construire une administration au service du développement local ;

- Quant à la préfecture de l'Atacora/Donga, dynamiser la `'table ronde des partenaires» dont l'objectif est de favoriser la synergie et la complémentarité des projets et programmes des partenaires ;

- Rendre opérationnel le mécanisme de suivi et de contrôle de la gestion des communes afin de garantir la transparence dans l'utilisation des ressources locales.

4- A l'endroit des partenaires d'appui,

- Revoir la démarche d'intervention pour accorder plus de responsabilités aux maires et aux acteurs locaux ;

- Tenir compte des priorités des communes pour concevoir les programmes en faveur des communautés ;

- Se départir des préjugés et autres complexes liés au sous-développement pour véritablement aider les collectivités locales à se prendre en charge et à assumer leur propre développement ;

- Faire prendre conscience aux communes de l'utilité du suivi-évaluation de la mise en oeuvre et de sa capitalisation ;

- S'adapter au contexte institutionnel et politique afin que les programmes d'appui renforcent les communes dans la mise en oeuvre de la décentralisation. Car tout programme d'investissement relevant de la compétence communale doit donc se réaliser au travers du PDC de la commune et sous la maîtrise d'ouvrages des maires.

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- Adopter une approche multi-acteurs pour rendre plus visibles les impacts des actions menées dans les communes. Les partenaires doivent se préoccuper des résultats de la mise en oeuvre de leurs programmes. Défendre son drapeau ou considérer certaines communes comme `'chasse gardée» de leur intervention, excluant toute possibilité de synergie et de complémentarité ne peut faciliter le développement des dites communes.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore