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Consentement à  payer des consommateurs pour les légumes sains en milieu urbain et péri urbain cas du sud bénin

( Télécharger le fichier original )
par Ilyace AMADOU
Université d'Abomey Calavi - ingénieur agro-économiste 2008
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D 'ABOME Y-CALA VI (BENIN) (UAC)

FA CULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
(FSA)

DEPARTEMENT D 'ECONOMIE, DE SOCIO ANTHROPOLOGIE ET DE
COMMUNICATION POUR LE DE VELOPPEMENT RURAL
(DESA C)

x Consentement à payer des consommateurs pour les légumes sains en milieu

-urbain : cas du Sud-

urbain et péri Bénin

THESE
Pour l'obtention du diplôme d'ingénieur agronome

OPTION : Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le
développement rural

Présentée par :
Ilyace AMADOU
Le 19 Décembre 2008

Superviseur :

Dr. Ir. Anselme A. ADEGBIDI

Co-Superviseur : Dr. Ousmane N. COULIBALY

 

UNIVERSITY OF ABOME Y-CALA VI (BENIN)

 

FA CULTY OF A GRONOMY SCIENCES

DEPARTMENT OF ECONOMY, SOCIO-

ANTHROPOLOGY AND

COMMUNICATION FOR THE RURAL DEVELOPMENT

Wilingness to pay of consum ers for safe vegetables in urban and peri-urban
zones: case of South-Benin

THESIS

Submitted to the requirement of Agricultural Engineer degree OPTION: Economy, Socio-

Anthropology and Communication for rural development

Presented and defended by:

Ilyace AMADOU

Decem ber, the 19th 2008

Supervisor:

Dr. ir. Anselme A. ADEGBIDI

Co-Supervisor: Dr. Ousmane N. COULIBALY

CERTIFICATION

Je certifie que ce travail a été réalisé par Ilyace AMADOU sous ma supervision à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi au Bénin dans l'option Economie, Socio-Anthropologie et Communication.

Le superviseur

Dr. ir. Anselme E.B.A. ADEGBIDI

Maître assistant des Universités du CAMES

Enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi.

AUTORISATION DE DEPOT

Je soussigné Dr. Ir. Valentin AGBO, Enseignant-chercheur au Département d'Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le développement rural, à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), certifie que l'étudiant Ilyace AMADOU a intégré les remarques, critiques et suggestions relevées par les membres de Jury lors de sa soutenance de thèse d'Ingénieur Agronome.

En foi de quoi, je l'autorise à déposer la version finale de sa thèse, intitulée « Consentement à payer des consommateurs pour les légumes sains en milieux urbain et péri-urbain : Cas du Sud-Bénin », conformément aux normes exigées par les autorités décanales.

Le président du jury

Dr. Ir. Valentin AGBO Enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Agronomiques

DEDICACE

Aux feux Maïmouna AMADOU et Ibrahima Djibrila DARA
A mes grands parents Lamatou GNON DARA et Mamoudou AMADOU
A ma mère Hindou DARA et à mon père Madjidou AMADOU
A mes frères et soeurs : Assad, Mouni et Maïmouna
A mon amie Adjaratou DRAMANI
A mon cousin Ismaël DARA

REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier :

+ le Projet ADA (Agence Autrichienne pour le Développement) qui a financé ce travail ; + le Dr Anselme ADEGBIDI, qui a accepté superviser cette thèse malgré ses multiples occupations ;

+ le Dr. Ousmane COULIBALY (Agroéconomiste senior), chef de la section économie de IITA-Bénin, qui, en dépit de ses lourdes tâches professionnelles, a accepté cosuperviser ce travail. Sa rigueur scientifique et ses remarques pertinentes ont contribué à l'amélioration de la qualité scientifique du document ;

+ madame Sounkoura SIDIBE ADETONAH, doctorante. Ses conseils ont été très utiles lors de la rédaction du mémoire ;

+ monsieur Razack ADEOTI, Casimir AITCHEDJI, Moïse DJADE, Fidèle Eric SES SOU et tous les autres associés de recherche du Dr Coulibaly à la section socioéconomie de l'IITA-Bénin pour leur franche collaboration ;

+ tous les vendeurs et consommateurs de légumes enquêtés ;

+ tous mes parents, pour leurs conseils et soutiens durant ma formation ;

+ tous les enseignants de la FSA/UAC ainsi que tout le personnel administratif ;

+ tous les camarades de la 32ème promotion de la FSA ; pour les moments passionnants et parfois difficiles, passés ensembles ;

+ tous ceux dont nous n'avons pas cité les noms qui nous ont soutenus de diverses manières.

RESUME

Les légumes sains sont des produits de qualité supérieure qui aident à prévenir les maladies et assurent la sécurité alimentaire. Ces légumes sont produits en zone urbaine et péri-urbaine du Sud-Bénin grâce aux biopesticides introduits et promus en milieu paysan par l'Institut International d'Agriculture Tropicale en collaboration avec les projets partenaires. Beaucoup d'études n'ont pas été faites sur les légumes sains afin d'identifier les contraintes liés à la promotion de ces produits. L'objectif principal de cette étude est d'évaluer les préférences des consommateurs et leur consentement à payer les légumes sains, afin de comprendre l'acceptabilité de ces produits au niveau des ménages et assurer la sécurité alimentaire. Cette enquête socio-économétrique a été menée auprès de 140 consommateurs répartis dans les zones de bas-fonds (Adjohoun et Gnito), du cordon littoral (Sèmè-Podji et Grand-Popo) et intra urbaine (Cotonou et Porto-Novo). Les résultats révèlent que la majorité des consommateurs ne connait pas l'existence des légumes sains. Pour les consommateurs, le choix des légumes est fonction des attributs tels que : le prix, la couleur, la fraîcheur, l'apparence, la taille, le goût, la présentation et l'accessibilité. Les résultats du modèle de régression logistique (Probit) révèlent que les facteurs socio-économiques tels que l'apparence du légume et l'expérience dans la consommation du légume sain influencent positivement le consentement à payer les légumes sains ; alors que le prix et la taille du légume, l'effectif du ménage et la zone agro écologique, l'influencent négativement. La sensibilisation des consommateurs sur les avantages des légumes sains et la création des points de vente de légumes sains ayant une bonne apparence pourraient accroître la demande en légumes sains au Sud- Bénin.

Mots-clés : légumes sains, consentement à payer, modèle Probit, sécurité alimentaire, Sud- Bénin.

ABSTRACT

In order to solve the environmental, health and economic problems caused by the use of synthetic pesticides, research structures have introduced and promoted on-farm the use of biopesticides as alternative methods in pest control and safe vegetable production. Safe vegetables are considered to be superior in quality compared to conventional produced products, since it has been demonstrated that safe products help preventing several health hazards and assure food security. This study was conducted with the objective to identify potentials consumers of safe vegetables in Southern Benin and theirs expectations. Furthermore, it identifies the factors that influence their willingness to pay for safe vegetables. The research was conducted in three zones, namely, inland valley (Adjohoun, Grand-Popo rural), intra-urban zone (Cotonou, Porto-Novo) and coastal zone (Sèmè Podji, Grand-Popo). A total of one hundred and forty respondents, was randomly selected in the zones. Results reveal that most of the consumers do not know the existence of safe vegetables and this unknowledge has influenced their consumption of safe vegetables in the past. Moreover, the majority of consumers considered price as an important factor for their safe vegetables consumption and have attributed a higher importance for the characteristics such as color, freshness, appearance, size and quality. Consumers also indicated that safe vegetables should be sold in easily accessible places for the convenience of purchasing. Results of probit regression analysis revealed that of socio-economics factors, price, size, appearance of vegetables, size of household, and agroecological zone significantly influence the willingness to pay for safe vegetables. Based on the study, it could be concluded that there is a high potential to introduce safe vegetables on the markets in Southern Benin. Along with the introduction safe vegetables, marketers and stakeholders should also direct awareness programs among consumers in promoting the demand for safe vegetables and assure food security.

TABLE DES MATIERES

Certification i

Dédicace ii

Remerciements iii

Résumé vi

Abstract v

Table des matières vi

Liste des tableaux ix

Liste des figures x

Liste des annexes ..x

Liste des sigles et abréviations xi

Chapitre 1 : Introduction générale 13

1.1 Introduction 13

1.2 Problématique et justification 14

1.3 Objectifs de la recherche 17

1.3.1 Objectif principal 17

1.3.2 Objectifs spécifiques 17

1.4 Hypothèses de recherche 17

Chapitre 2 : Cadre conceptuel et théorique 19

2.1 Cadre conceptuel 19

2.1.1 Agriculture urbaine et périurbaine 19

2.1.2 Maraîchage 20

2.1.3 Biopesticides 21

2.1.4 Légumes sains 22

2.1.5 Qualité des légumes 23

2.1.6 Sécurité alimentaire 24

2.2 Cadre théorique 26

2.2.1 Comportement des consommateurs face à un aliment 26

2.2.2 Perceptions du consommateur : filtre de perceptions 29

Chapitre 3 : Présentation de la zone d'étude 31

3.1. Délimitation de la zone d'étude 31

3.2. Situation géographique des zones d'études 31

3.2.1. Zone de bas-fonds 31

3.2.2. Zone intra urbaine 35

3.2.3. Zone du cordon littoral 36

3.3. Caractéristiques humaines 36

3.3.1. Populations, ethnies et religions 36

3.3.2. Organisations sociale et administrative 38

3.3.3. Activités économiques 40

Chapitre 4 : Méthodologie de recherche 41

4.1 Phases de l'étude 41

4.1.1 Phase documentaire 41

4.1.2 Phase exploratoire 41

4.1.3 Phase d'enquête fine 42

4.2 Echantillonnage et choix des unités de recherche 42

4.3 Méthodes et outils de collecte des données 45

4.4 Méthodes et outils d'analyse des données 46

4.4.1 Hiérarchisation des attributs 46

4.4.2 Modèle d'analyse du consentement à payer 46

4.5 Limites de la recherche 53

Chapitre 5 : Résultats et analyses 54

5.1 : Caractéristiques socio-économiques des consommateurs enquêtés 54

5.1.2 Représentation de la situation matrimoniale des consommateurs 55

5.1.5 Taille du ménage des consommateurs 57

5.1.6 Nombre de dépendants par ménage 58

5.1.7 Activités des enquêtés 58

5.1.8 Revenu mensuel des consommateurs 59

5.2 Connaissance des légumes par les consommateurs 60

5.2.1 Niveau de connaissance des consommateurs sur l'utilisation des pesticides chimiques. 60

5.2.2 Connaissance des consommateurs sur la présence de résidus dans les légumes traités avec les pesticides chimiques 61

5.2.3 Connaissance des consommateurs sur les dangers liés à la consommation de légumes conventionnels. 61

5.2.4 Connaissance des consommateurs sur l'existence des biopesticides 62

5.2.5 Connaissance des légumes sains 63

5.2.6 Source de connaissance des légumes sains 64

5.3 Perceptions des consommateurs sur les légumes sains 64

5.3.1 Fréquence d'utilisation des légumes par les consommateurs. 65

5.3.2 Les types de légumes consommés 65

5.3.3 Lieux d'approvisionnement des légumes 66

5.3.4 Acheteurs de légumes 67

5.3.5 Perceptions des consommateurs sur les avantages et inconvénients des légumes

traités avec les pesticides chimiques. 68

5.3.6 Perceptions des consommateurs sur les avantages et inconvénients des légumes

sains. 69

5.4 Perceptions des consommateurs sur les attributs des légumes 71

5.4.1 Attributs des légumes 71

5.4.2 Hiérarchisation des attributs 72

5.5 Déterminants du consentement à payer les légumes sains 75

5.5.1 Résultats du modèle 75

5.5.2 Analyse du modèle 77

Chapitre 6 : Conclusions et recommandations 81

6.1 Conclusions 81

6.2 Recommandations 81

Références bibliographiques 83

Annexes

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Démographie du milieu d'étude 24

Tableau 2 : Ethnies et religions du milieu d'étude 25

Tableau 3 : Données économiques de la zone d'étude 27

Tableau 4 : Répartition des unités de recherche par zones d'étude 32

Tableau 5 : Liste des variables indépendantes 38

Tableau 6 : Situation matrimoniale des consommateurs enquêtés 42

Tableau 7 : Situation des âges des consommateurs par zone agro écologique 43

Tableau 8 : Taille du ménage des consommateurs 44

Tableau 9 : Nombre de dépendants par ménage 45

Tableau10 : Occupation des consommateurs enquêtés 46

Tableau 11 : Revenu mensuel des consommateurs 46

Tableau 12 : Connaissance de l'utilisation des pesticides chimiques 47

Tableau 13 : Connaissance des consommateurs sur l'existence des résidus dans les légumes 48

Tableau 14 : Connaissance des dangers liés à la consommation des légumes conventionnels 49

Tableau 15 : Connaissance au sujet de l'existence des biopesticides 49

Tableau 16 : Connaissance des légumes sains 51

Tableau 17 : Source de connaissance des légumes 51

Tableau 18 : Fréquence de consommation des légumes 52

Tableau 19 : Types de légumes consommés 53

Tableau 20 : Lieux d'approvisionnement en légumes 54

Tableau 21 : Acheteurs de légumes 54

Tableau 22a : Perceptions des consommateurs sur les avantages des légumes conventionnels 55

Tableau 22b : Perceptions des consommateurs sur les inconvénients des légumes conventionnels 56

Tableau 23a : Perceptions des consommateurs sur les avantages des légumes sains 57

Tableau 23b : Perceptions des consommateurs sur les inconvénients des légumes sains 58

Tableau 24 : Attributs des légumes selon les zones agro écologiques 59

Tableau 25 : Classement des attributs de légumes 60

Tableau 26 : Classement des attributs selon les différentes zones agro écologiques 60

Tableau 27 : Résultats du modèle logistique 63

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Modèle de comportement du consommateur face à un aliment 16

Figure 2 : Filtre de perception 17

Figure 3 : Zones agro écologiques du Bénin 20

Figure 4 : Localisation des zones d'étude 21

Figure 5: Genre des consommateurs de légumes 42

Figure 6 : Niveau d'instruction des consommateurs 44

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire de recherche I

Annexe 2 : Classement des attributs X

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADA : Austrian Development Agency

BIDOC : Bibliothèque Centre de Documentation CAP : Consentement à payer

CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole

cf : Confer

CFA : Communauté Financière Africaine

CQFD : Comité Québécois Femmes et Développement

CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International

CTA : Centre Technique de coopération Agricole et rurale

DDT : Diphenyl Dichloro Trichlore éthane

EPA : Environmental Protection Agency

ESAC : Economie, Socio-Anthropologie et Communication

FAO: Food and Agriculture Organisation of United Nations

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

GPV : Groupe Protection des Végétaux

IITA : Institut International d'Agriculture Tropicale

IMF : Institution de Micro Finance

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

IPM: Integrated Pest Management

Km : kilomètre

km2 : kilomètre carré

LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale m : mètre

MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative

MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

MISD : Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation.

mm : millimètre

OMS : Organisation Mondiale pour la Santé

ONG: Organisation Non Gouvernementale

PADAP : Programme d'Appui au Développement de l'Agriculture Périurbaine / Sud-Bénin

PAML : Projet d'Appui aux Maraîchers du Littoral Grand-Popo/Agoué PAN : Pesticide Action Network

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement RCPA : Responsable Communal pour la Promotion Agricole RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SPSS: Statistical Package of Social Sciences

SPV : Service Protection des Végétaux

UAC : Université d'Abomey-Calavi

VIMAS : Village Maraîcher de Sèmè-Podji

ZCL : Zone du Cordon Littoral

ZDB : Zone des Bas-fonds

ZIU : Zone Intra Urbaine

PREMIERE PARTIE : GENERALITES

Chapitre 1 : Introduction générale

1.1 Introduction

Le Bénin est un pays dont l'économie repose essentiellement sur l'agriculture. La population agricole est estimée à 3,2 millions d'habitants dont 51% de femmes (INSAE, 2002). Le secteur agricole constitue aujourd'hui près de 36% du produit intérieur brut (PIB), 88% des recettes d'exportation et emploie 70% de la population active (INSAE, 2005).

Le taux d'urbanisation au Bénin est estimé à 46% en 2007 (FAO, 2008). Ceci entraîne une forte croissance démographique et une augmentation des besoins alimentaires dans les villes ; permettant ainsi, à l'agriculture urbaine de prendre de l'importance.

Les cultures maraîchères constituent la principale activité de l'agriculture urbaine et répondent de façon efficace à la demande alimentaire urbaine. Le maraîchage contribue à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté des ménages et en particulier celle des femmes (James et al., 2006). Au Sud-Bénin, les revenus générés par le maraîchage permettent à des milliers de familles de satisfaire leurs besoins (PADAP, 2000).

Cependant, la pression parasitaire est une contrainte importante pour les maraîchers péri-urbains, particulièrement pendant la saison des pluies où les maladies et les ravageurs prédominent (Gockowski, 2003). Les pesticides chimiques spécifiques au maraîchage sont souvent rares, onéreux et ne bénéficient pas d'un système organisé de crédit (Vodouhè et Aboubacary, 2003). Les maraîchers utilisent alors des pesticides chimiques prohibés afin de

produire massivement les légumes et de satisfaire la forte demande. Cette pratique a de nombreuses conséquences sur la santé des consommateurs. Selon le Réseau d'Action sur les Pesticides (PAN, 1999), la consommation de légumes produits avec les pesticides chimiques accroît l'incidence des maladies gastriques et respiratoires chez les populations.

Face à ces contraintes, il est important de trouver des moyens et méthodes de lutte qui améliorent la qualité des légumes, préservent la santé des consommateurs et assurent la sécurité alimentaire. Ainsi, les chercheurs de l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) - Bénin, en collaboration avec les structures nationales de recherche, ont développé et diffusé des technologies de gestion intégrée contre les ravageurs. Ces technologies comptent les variétés améliorées, les extraits botaniques, les techniques de stockage, les biopesticides à base de bactéries (Dipel® et Biobit®)) et les virus (Cherry et al., 2006).

La présente étude vise à connaître les préférences des consommateurs pour les légumes produits au moyen des biopesticides. Elle se propose, d'évaluer la connaissance et la perception des consommateurs sur l'existence et la consommation des légumes sains. L'étude permettra aussi d'identifier, les attributs des légumes sains et les principaux facteurs socio- économiques déterminants le consentement à payer les légumes sains par les consommateurs.

Le document est structuré en six (6) chapitres. Après l'introduction, les objectifs et les hypothèses de recherche complètent le chapitre 1. Le chapitre 2 est consacré à la présentation du cadre théorique. Le chapitre 3 décrit la zone d'étude et le chapitre 4 traite de la méthodologie de recherche. L'analyse des résultats est faite au chapitre 5. .Enfin, le chapitre 6 présente les conclusions et recommandations issues de l'étude.

1.2 Problématique et justification

La population subsaharienne croît à un taux de 2,5% par an (May, 2008). Cette croissance rapide de la population est beaucoup plus concentrée en milieu urbain où on note l'émergence de grandes villes et même de quelques mégapoles (Schoumaker et al., 2004). Au Bénin, le taux d'urbanisation déjà élevé, a subi un accroissement, atteignant 35,7% en 2002 à cause d'un exode rural massif des populations rurales (INSAE, 2003).

Cette augmentation de la population urbaine a entraîné une forte demande alimentaire en milieu urbain que l'agriculture rurale n'arrive plus à satisfaire. L'agriculture urbaine occupe de plus en plus une place importante au sein du plan d'action international et est reconnue comme composante d'une solution globale aux problèmes causés par la croissance débridée des villes des pays en développement (Moustier, 2005).

L'une des branches de l'agriculture urbaine capable de satisfaire la demande alimentaire urbaine est le maraîchage. Au Bénin, la production maraîchère est une importante source d'emplois dans les milieux urbains, péri-urbains et surtout dans les rives des fleuves et/ou des vallées de certaines zones (Tiamiyou, 1995 cité par Simeni 2005). Au sud du Bénin, la production de légumes représente l'activité principale en termes d'occupation et de revenu, pour la majorité des exploitations agricoles. Le maraîchage contribuerait à la création de près de 60 000 emplois directs (PADAP, 2003). Les revenus générés par l'activité maraîchère permettent à des milliers de familles de vivre. Dans la ville de Cotonou, sur les 263 ha de superficies cultivées en 2000, le maraîchage a rapporté aux producteurs, plus de 300 millions de marge brute ; hormis leur propre consommation évaluée à 30% voire 40% (Hounkpodoté et Tossou, 2001). Cependant, la contribution économique et sociale de la production des légumes en zones urbaines et péri-urbaines est limitée par un certain nombre de facteurs dont les attaques d'insectes et les maladies, le difficile accès aux terres, et les risques liés à l'écoulement des légumes (Assogba-Komlan et al., 2003).

La pression parasitaire est devenue un problème majeur qui préoccupe tous les
producteurs (Adégbola et Singbo, 2001). Les pesticides chimiques spécifiques au maraîchage
sont souvent rares, chers et ne bénéficient pas souvent d'un système organisé de crédit
(Vodouhè et Aboubacary, 2003). Face à cette situation, les pratiques de gestion des ravageurs
varient d'un producteur à un autre. Les pesticides chimiques prohibés sont donc utilisés de
façon excessive et les règles d'utilisation ne sont pas généralement respectées (Zossou, 2004).
L'utilisation excessive d'engrais, due à l'exiguïté des aires maraîchères et la mauvaise
utilisation des pesticides, présente des conséquences sur la santé des consommateurs du fait
de la présence des résidus dans les légumes et sur l'environnement par contamination de la
nappe phréatique (Amoussougbo, 1993 cité par Singbo 2004). Selon Probst (2007), les
maraîchers ont très peu de connaissances sur les propriétés chimiques des pesticides et sur
leur potentiel toxique. Très souvent, ils ignorent la date d'épandage et la nécessité du port des
équipements de protection. Il en est de même pour les consommateurs qui ignorent tous les
dangers liés à la consommation des légumes produits avec les pesticides chimiques ;
augmentant ainsi les risques liés à leur santé (Probst, op cit). Les substances chimiques
utilisées dans l'agriculture conventionnelle sont responsables de près de 20.000 décès par an
(FAO, 2007). Selon Adéoti (2005), plus de 70% de la population béninoise souffrent
régulièrement de la fièvre typhoïde au point que les services de santé recommandent d'éviter
la consommation des crudités douteuses. Une étude réalisée sur les sites de Kouhounou et de
Houéyiho à Cotonou, a montré une toxicité résiduelle des cultures maraîchères en métaux

lourds et en pesticides organochlorés (Agbossou et Sanny, 2003). Amoah (2006), a trouvé, dans une étude menée au Ghana, des résidus de lindane, d'endosulfan et de Diphenyl Dichloro Trichlore éthane (DDT) dans la laitue vendue sur le marché.

L'une des manières les plus adéquates pour produire des légumes sains sans provoquer un déséquilibre de la biodiversité, est de réduire au maximum l'emploi abusif des pesticides chimiques de synthèses ou d'opter pour d'autres méthodes alternatives de lutte contre les ravageurs. Parmi ces méthodes de lutte, figurent les biopesticides. Les biopesticides sont composés d'extraits botaniques à base de neem (Azadirachta indica A. Juss), de papayer (Carica papaya L), ou d'hyptis (Hyptis suaveolens L. Poit) et des microorganismes tels que les champignons, les virus et les bactéries entomopathogènes (Dipel® et Biobit®)) (Cherry et al, 2006). Ils sont économiques, efficaces, sains et respectueux de l'environnement (Vodouhè, 2007). Les biopesticides, en particulier les extraits aqueux botaniques, ont été introduits et promus par les institutions ayant en charge, le développement de l'agriculture aussi bien nationale à travers le Service de Protection des Végétaux (SPV), qu'internationale avec l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA). D'autres biopesticides sont importés par des structures agréées pour renforcer l'action des extraits aqueux botaniques. Les biopesticides permettent de produire les légumes sains qui aident les familles à lutter contre la malnutrition et la faim. Selon FAO (2007), l'agriculture biologique permettrait d'améliorer les apports en nutriments des ménages, ainsi que leur capacité à se procurer des aliments grâce à l'intensification durable et à la commercialisation des produits de l'agriculture artisanale et de contribuer aux apports en micronutriments et à des régimes alimentaires plus sains, grâce à la réintroduction de variétés sous-utilisées et à la diversification de la production ; d'établir des systèmes alimentaires autonomes, en particulier à l'échelle des ménages.

La réussite de la promotion d'un nouveau produit, passe par une bonne compréhension du comportement des consommateurs face à ce produit (Verbeke, 2000). Dans ce cadre, l'étude se propose, d'étudier les consommateurs, afin de recueillir leurs perceptions sur les légumes sains produits à base de biopesticides. Ceci, pourrait contribuer à améliorer la santé des consommateurs et assurer leur sécurité alimentaire.

Cette étude répondra aux questions suivantes : Comment amener un grand nombre de ménages à consommer les légumes sains ? Quelles stratégies peuvent être recommandées aux gouvernements, aux structures de développement agricole nationales et internationales et aux individus désireux de se lancer dans la production et la commercialisation des légumes sains, afin que ces derniers puissent prendre en compte les perceptions et les préférences des

potentiels consommateurs de légumes sains ? Quelles sont les habitudes alimentaires des populations urbaines et péri-urbaines en termes de consommation de légumes ? Quel serait leur consentement à payer pour les légumes sains, afin de sauvegarder leur santé et l'environnement ?

1.3 Objectifs de la recherche 1.3.1 Objectif principal

L'objectif principal de cette étude, est d'évaluer les préférences des consommateurs et leur consentement à payer les légumes sains, afin de promouvoir l'acceptabilité de ces produits au niveau des ménages et aider à la résolution du problème de santé publique qui est la consommation des légumes produits avec les pesticides non recommandés. Pour atteindre ce principal objectif, trois objectifs spécifiques ont été formulés.

1.3.2 Objectifs spécifiques

- Objectif spécifique 1 : Analyser les connaissances des consommateurs sur les légumes sains ;

- Objectif spécifique 2 : Analyser les préférences des consommateurs au sujet des attributs des légumes sains ;

- Objectif spécifique 3 : Déterminer les caractéristiques socio-économiques qui affectent le consentement à payer les légumes sains.

1.4 Hypothèses de recherche

En relation avec les objectifs spécifiques énoncés, les hypothèses de recherche suivantes sont formulées :

- Hypothèse 1 : Les légumes sains sont connus des consommateurs ;

- Hypothèse 2 : Le choix des légumes sains par les consommateurs est fonction des attributs tels que la couleur, l'apparence, la taille, la fraîcheur ;

- Hypothèse 3 : Le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, la taille du ménage, sont les principaux facteurs déterminants du consentement à payer les légumes sains par les consommateurs.

Chapitre 2 : Cadre conceptuel et théorique

Dans ce chapitre, il sera évoqué, les différents concepts et modèles théoriques développés par certains auteurs et qui se rapportent à la présente étude. Le chapitre présente successivement le cadre conceptuel et le cadre théorique.

2.1 Cadre conceptuel

Pour mieux circonscrire notre étude, il nous paraît important de définir les différents concepts que comporte directement ou indirectement notre sujet de recherche.

2.1.1 Agriculture urbaine et périurbaine

D'après Moustier et Mbaye (1999), l'agriculture périurbaine -- correspondant à l'agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne -- est considérée comme l'agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usages agricoles d'une part et non agricoles d'autre part. L'alternative débouche sur des concurrences, mais également sur des complémentarités entre ces usages :

- foncier bâti et foncier agricole ;

- eau destinée aux besoins des villes et eau d'irrigation ;

- travail non agricole et travail agricole ;

- déchets ménagers et industriels et intrants agricoles ;

- coexistence en ville d'une multiplicité de savoir-faire, due à des migrations, cohabitation d'activités agricoles et urbaines génératrices d'externalités négatives (vols, nuisances) et positives (espaces verts).

Selon Donadieu et al., (1997), l'agriculture périurbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture peut soit n'avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et c'est ensemble, qu'espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus d'urbanisation et forment le territoire de la ville.

Les interactions entre la ville et l'agriculture, en termes de flux de ressources et de produits, sont au coeur de l'identité de l'agriculture urbaine. L'agriculture urbaine sera employée pour désigner à la fois l'agriculture intra et périurbaine au cours de cette étude.

Pour Doucouré et al., (2004), cette agriculture contribue à plusieurs titres à la gestion de la ville :

- en participant à l'approvisionnement, surtout en produits frais ;

- en créant des emplois et des revenus, qui contribuent à l'équilibre social ; - en améliorant l'environnement par une gestion spécifique des déchets ;

- en occupant des terrains qui font offices de coupures vertes dans le tissu urbain et en participant ainsi à l'aménagement des espaces verts et à l'amélioration de la qualité de l'air.

Outre sa dimension strictement agronomique, l'agriculture urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant un rôle d'intégration (migration des ruraux, chômage endémique).

2.1.2 Maraîchage

Etymologiquement, le mot maraîchage dérive du mot latin «mariscus», terme relatif aux lacs et marais. Ce concept s'est d'abord appliqué aux cultures de légumes effectuées dans les marais. Ayant connu des évolutions dans le temps, il est devenu une branche de l'horticulture orientée vers la culture intensive et professionnelle des légumes (Habault, 1983). L'horticulture quant à elle, désigne selon Larousse (2002), la branche de l'agriculture comprenant la culture des légumes, des petits fruits, des fleurs, des arbres et arbustes d'ornement. Le maraîchage représente aujourd'hui une composante essentielle sinon la plus importante de l'horticulture, particulièrement dans les pays sous-développés où elle tient une place importante dans l'économie.

Larousse (2002) définit le maraîchage comme la culture intensive des légumes et certains fruits, en plein air ou sous-abri. Cette définition plutôt généraliste du concept de maraîchage est loin de prendre en compte les spécificités de cette activité dans le contexte africain en général et béninois en particulier. D'autres définitions alternatives ont été proposées par différents auteurs pour combler ce vide. Selon Gonroudobou (1985), le maraîchage est une activité complexe qui se caractérise par la mise en valeur de superficies réduites et par la production d'une multitude de spéculations. Il s'agit alors d'une production intensive et continue. Une série d'opérations (le labour et le dressage des planches, le repiquage, l'arrosage, la récolte, la vente etc.) occupe la journée du maraîcher. Cette définition paraît plus explicite sur ce qu'est le maraîchage dans le contexte béninois. Cependant, en identifiant le maraîchage à une activité continue, elle s'est bornée au système

moderne, occultant ainsi une bonne partie des exploitations, en l'occurrence les systèmes de décrue. La production maraîchère de décrue est une composante non moins importante du maraîchage au Sud-Bénin qui est d'ailleurs assez fournie en bas-fonds exploitables périodiquement.

Pour tenir compte de la grande variabilité que présente le maraîchage dans le contexte du Sud-Bénin, le concept de maraîchage sera compris ici, à l'instar de Tiamiyou (2002), comme la culture intensive, continue ou saisonnière de légumes et de certains fruits, pratiquée sur différents types de sol, en saison des pluies ou en saison sèche, dans les villes ou en zone rurale, en plein champ ou sur un périmètre préalablement délimité et aménagé ou non.

2.1.3 Biopesticides

Aho et Kossou (1997), définissent la lutte biologique comme l'ensemble des méthodes par lesquelles peuvent être limités, les effets des organismes végétaux et animaux nuisibles sur les cultures, le bétail et leurs produits, en exploitant les ennemis naturels de ces organismes. La lutte biologique se base sur des concepts écologiques et son évolution suit de près celle de l'écologie. L'emploi des biopesticides à base de microorganismes entomopathogènes fait partie de cette lutte biologique.

L'Agence de Protection Environnementale (EPA, 2007) définit les biopesticides comme des pesticides dérivés des animaux, des bactéries, des champignons, des plantes et de certains minéraux. Ils sont généralement regroupés en trois classes. Nous distinguons les pesticides biochimiques (phéromones sexuels et extraits de plantes) qui procurent des substances naturelles (peu toxiques à l'homme) pour contrôler les ravageurs des cultures ; les pesticides à base de microbes (bactéries, champignons, virus entomopathogènes ou protozoaires) qui peuvent contrôler les différents types de ravageurs et les protecteurs systémiques tels que Bt : Dipel®, Biobit® (Coulibaly et al., 2006).

L'utilisation des biopesticides permet de mieux contrôler les ravageurs et de protéger par la même occasion la santé des consommateurs. Par exemple, le neem (Azadirachta indica A. Juss) est un produit naturel et non toxique à l'homme, il est 100% biodégradable, protège mieux l'environnement et a un large spectre d'action sur plus de deux cents (200) espèces de ravageurs (EPA, 1993).

Dans la présente étude, il est question de savoir, à travers les producteurs, les catégories de personnes qui achètent et consomment les légumes traités à base de biopesticides. Aussi, il s'agit de connaître si ces derniers consentent à payer les légumes sains afin d'éviter les maladies et de préserver leur état de santé.

2.1.4 Légumes sains

D'après Westphal et al., cités par Diouf et al., (1999), certains auteurs définissent les légumes comme des plantes herbacées dont les parties comestibles sont récoltées sur la plante encore sur pied ou pendant sa période de repos. D'autres définissent les légumes comme étant des parties fraîches des plantes, qui sont consommées seules, comme compléments alimentaires ou comme plat d'accompagnement. Les principaux légumes cultivés peuvent être classés selon leur nature, leur demande sur le marché et leurs lieux de culture. Selon la nature de l'organe consommé, Agossou et al., (2001) distinguent :

- Les légumes fruits : tomate, poivron, piment, gombo, concombre, navet ; - Les légumes feuilles : amarante, grande morelle, crin-crin, chou, laitue ; - Les légumes à bulbes : oignons, échalotes ;

- Les légumes à racines ou tubercules : carotte, pomme de terre.

Selon le critère de la demande, Tiamiyou (1998) répartit les légumes en deux grandes catégories : les légumes de grande consommation (grande morelle, amarante, crin-crin, tomate, oignon, gombo, piment) et ceux produits en quantités moins importantes (pomme de terre, carotte, chou, laitue, navet, concombre, courge, courgette, aubergine,...). Les légumes produits varient également selon les zones de production. Agossou et al., (2001) distinguent :

- Les cultures traditionnelles de plein champ pratiquées aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain : tomate, piment, gombo, oignon, grande morelle, amarante, crin-crin, célosie ;

- Les cultures exotiques, également désignées sous le vocable de légumes de type européen, pratiquées dans les zones urbaines et périurbaines. Elles concernent la carotte, le chou, la laitue, le concombre, le poivron, le navet, etc.

Le Groupe de Protection des Végétaux (GPV, 1996), définit une plante saine comme étant celle qui dispose au mieux de tout son potentiel génétique pour ses multiples fonctions physiologiques (division et différenciations cellulaires, développement, translocation, photosynthèse, reproduction, etc.). Ces diverses fonctions s'influencent réciproquement dans un état de parfait équilibre dans un environnement favorable. Dans le cadre de cette étude, les légumes sains sont des légumes produits au moyen des biopesticides vulgarisés par l'IITABénin. La consommation de ces légumes ne présente aucun danger pour la santé du consommateur

2.1.5 Qualité des légumes

Le problème de qualité des légumes devient de plus en plus préoccupant vu les pesticides chimiques non recommandés, utilisés pour le contrôle des insectes et maladies. Les légumes traditionnels reconnus pour leur besoin faible en insecticide chimique contrairement aux légumes exotiques, commencent par recevoir des quantités significatives de pesticides en raison de la pression des insectes et maladies et de la demande locale de plus en plus croissante.

Assogba-Komlan et al. (2007) ont analysé l'effet des pratiques de fertilisation et de traitements phytosanitaires sur la qualité nutritionnelle des légumes feuilles traditionnels les plus consommés au Sud-Bénin afin d'identifier ceux à risque. Les résultats révèlent que de fortes doses d'engrais organiques et surtout d'engrais minéraux sont, appliquées sur les légumes feuilles. Les taux de nitrate dans les feuilles et dans les sols sont faibles (<50mg/kg de matière fraîche) mais ces taux ont augmenté de la 1ère à la 2ème coupe. Par ailleurs, les teneurs en pesticides organochlorés totaux sont comprises entre 0,320 et 2,225 jtg/g de légumes secs. En dehors de l'endosulfan et du lindane retrouvés dans les échantillons de légumes en faibles teneurs (respectivement 0,07 et 0,1 jtg/g de légumes), les autres pesticides comme le DDT, l'endrine, l'heptachlore, l'aldrine, le dieldrine présentent des teneurs supérieures aux normes Codex appliquées pour le contrôle de la qualité des aliments. Les mêmes pesticides se retrouvent dans les échantillons de sol. Ces résultats remettent en question la qualité nutritionnelle des légumes produits au Bénin et confirment que l'usage des pesticides chimiques dans le contrôle des ravageurs représente la première source d'altération de la qualité des produits maraîchers.

Singbo et al., (2004) ont étudié les facteurs socio-économiques qui justifient l'utilisation des insecticides chimiques sur les légumes. Les données sont collectées sur un échantillon de 193 producteurs et l'analyse des déterminants influençant le choix de la méthode de contrôle des insectes et maladies des légumes est faite en utilisant le modèle économétrique logit. Les résultats indiquent que les femmes continuent d'utiliser les insecticides chimiques pour la protection des légumes. Le mode d'irrigation et la nature de légume cultivé influencent aussi la méthode de lutte contre les ravageurs de légumes. Zossou (2004) a analysé les facteurs socio-économiques qui sous-tendent l'adoption des pratiques phytosanitaires par les maraîchers à Cotonou avec comme principal outil statistique le test du Khi-deux. Les principaux facteurs identifiés et qui influencent le respect des pesticides chimiques recommandés, le respect des doses recommandées et l'utilisation des produits

naturels sont : l'âge, le niveau d'instruction, le nombre d'année d'expérience, la présence du chou dans l'exploitation, les perceptions des maraîchers des risques liés aux pesticides chimiques sur l'environnement et sur la santé humaine.

Par ailleurs, l'IITA (2002a) a étudié les potentialités d'un marché de biopesticides pour contrôler les maladies des légumes feuilles au Ghana et au Bénin. Les résultats obtenus à partir des modèles de prix hédonique et Probit ont montré que les principaux facteurs qui peuvent affecter l'adoption des biopesticides par les producteurs sont les rendements élevés, une meilleure qualité des produits, une action rapide contre les parasites, un épandage aisé et un large spectre.

En outre, Singbo et al., (2002) ont étudié les facteurs qui peuvent influencer l'utilisation des biopesticides en culture du chou et de tomate. Les résultats indiquent qu'environ 75 % des maraîchers veulent utiliser ces produits biologiques s'ils sont efficaces. Cinq indicateurs sont identifiés comme pouvant aider à la promotion des biopesticides. Il s'agit du type d'application, le mode de conditionnement, le type de formulation, les niveaux de prix et enfin le canal de distribution.

Adorgloh-Hessou (2006), a montré dans une étude portant sur le développement de l'entreprise de production et de commercialisation des légumes de qualité dans les régions urbaines et péri urbaines du Sud Bénin, qu'après l'année 2006, la demande de légumes va subir un accroissement de 3% toutes les années. Il importe donc de fournir des légumes de qualité afin d'assurer une sécurité alimentaire à tous.

Cette étude se focalisera sur le consentement à payer des légumes sains par les consommateurs. Elle apparaît comme la dernière étape de toutes les études répertoriées ci- dessus afin de savoir si les efforts des chercheurs, visant à remplacer les pesticides chimiques non recommandés par les biopesticides, ont porté leurs fruits.

2.1.6 Sécurité alimentaire

Le Sommet de Rome a développé la définition de la sécurité alimentaire approuvée par la Conférence internationale FAO/OMS sur la nutrition (Rome, décembre 1992) à savoir "l'accès de tous, à tout moment, à une alimentation suffisante pour mener une vie saine et active". Le Sommet a ajouté l'idée de l'accès non seulement physique mais aussi économique, d'une alimentation non seulement suffisante mais aussi saine et nutritive ; et le concept selon lequel il faut, par alimentation suffisante, entendre une alimentation correspondant aux besoins nutritionnels ainsi qu'aux préférences des populations pour leur permettre de mener une vie saine et active.

Chacun a un droit à l'alimentation découlant de sa propre production, d'un échange sous forme de troc, d'achat sur les marchés ou d'un travail à des tâches autres que la production alimentaire, ou d'un transfert (d'aliments) de la famille, de la communauté, de la société civile ou de l'État. Quiconque ne peut pas jouir de son droit à l'alimentation risque donc de voir sa sécurité alimentaire menacée. Le lien direct entre le commerce et cette approche est le droit à l'alimentation au moyen d'un échange. Pour la FAO (2007), la sécurité alimentaire se décline en quatre dimensions :

- Disponibilité alimentaire : l'agriculture biologique peut permettre de produire un volume suffisant pour nourrir l'humanité. Mais les nuances portent plus sur les progrès techniques encore nécessaires que sur le fait de savoir si oui ou non l'agriculture biologique pourrait y parvenir.

- Accès à la nourriture : la production d'un pays en volume ne garantie pas que toute sa population se nourrisse. Il reste encore le problème de l'extrême pauvreté et de la destruction sociale. La FAO pose donc la question des moyens pour que la production agricole soit "effectivement" accessible à tous. Et sur ce point, l'agriculture biologique apparaît comme un système d'excellence, répondant mieux qu'aucun autre aux exigences de sécurité alimentaire : production plus territorialisée et basée sur les ressources humaines locales, créant des emplois, diminuant l'endettement et la paupérisation, permettant de freiner l'exode rural dans le tiers-monde... Bref, avec l'agriculture biologique on crée les moyens pour que tout le monde se nourrisse.

- "Résilience" et pérennité environnementale : l'agriculture biologique permet mieux qu'aucun autre système de préserver les ressources naturelles, les sols..., et donc de produire des aliments durablement. Ce qui est intéressant, est que non seulement l'agriculture biologique est meilleure pour lutter contre l'effet de serre, mais de plus, elle réduit les effets négatifs du changement climatique.

- Qualité de l'alimentation : les systèmes de production biologiques permettent aux populations rurales du tiers-monde d'avoir une alimentation plus variée, plus équilibrée, et ceci notamment pour les plus pauvres.

Cette étude permettra de savoir si les consommateurs ont accès suffisamment aux légumes sains. Part ce fait, leur sécurité alimentaire pourrait être garantie.

2.2 Cadre théorique

2.2.1 Comportement des consommateurs face à un aliment

Le comportement du consommateur est défini comme étant : «des actes que des individus posent dans l'obtention, l'utilisation et la disposition des biens économiques et des services, incluant par la même occasion le processus de décision qui précède et détermine ces actes» (Engel et al., 1995). Du point de vue microéconomique, l'accent est traditionnellement mis sur la prise de décision des consommateurs et leur comportement de choix. L'étude du comportement du consommateur, basée sur des modèles d'étape, fait appel la perspective de prise de décision dans la recherche sur le comportement du consommateur. De cette perspective de prise de décision, l'achat est considéré comme l'un des points particuliers parmi tous les moyens dont dispose le consommateur. En vue de comprendre ce point ultime, un examen des événements passés à savoir un besoin de reconnaissance du produit, une recherche d'information sur le produit, et une évaluation des alternatives du produit, est nécessaire. Typiquement, les besoins sont définis comme divergents entre la situation actuelle et la situation désirée en ce qui concerne les sentiments. Notons que la recherche est plus spécifique que le besoin. Par exemple, un consommateur ayant besoin de consommer des légumes, cherche une variété spéciale de légumes de qualité pouvant lui épargner des risques liés à sa santé. Cette demande pourrait être considérée comme une recherche qui est soutenue par le pouvoir d'achat et le consentement à payer.

Après l'identification du besoin, les consommateurs peuvent commencer par chercher des informations au sujet des solutions potentielles pour satisfaire ce besoin. Les sources internes et externes peuvent alors être consultées. Les sources internes se rapportent aux expériences antérieures et à la mémoire, alors que les sources externes incluent les stimuli commerciaux et non commerciaux dans l'environnement des consommateurs.

L'étape suivante est l'évaluation des solutions alternatives sur les critères qui sont pertinents pour les consommateurs individuels dans des situations spécifiques. Ces critères se rapportent aux attributs, à propos desquels les consommateurs ont des opinions spécifiques. Les opinions sur les attributs combinés avec le poids de l'importance des attributs, aboutissent aux préférences des produits qui sont logiquement transférés dans les intentions d'achat. Les attributs, caractéristiques des produits, sont soit intrinsèques (goût, texture ou couleur), soit extrinsèques (emballage, marque ou label du produit). Une autre classification des attributs fait la distinction entre la recherche, l'expérience et la crédibilité des attributs. On a donc :

- Les attributs de recherche qui permettent d'évaluer le produit avant l'achat. Les exemples typiques sont le prix, l'apparence, la marque/label et l'emballage.

- Les attributs d'expérience qui peuvent seulement être évalués après l'achat et/ou l'utilisation du produit. Exemple de la texture et du goût.

- Les attributs de crédibilité qui sont des attributs que le consommateur ne peut pas évaluer ou vérifier lui-même. Il doit faire confiance aux individus et institutions, comme les autorités gouvernementaux et les industries de production. Les attributs de production, de processus et de contenus de produit (nutriment, contenu contaminant) sont des cas typiques de type de crédibilité. La sécurité comme attribut de produit est surtout un type de crédibilité. Cependant, quand la sécurité est garantie à travers une marque ou un label de confiance, elle pourrait atteindre le statut de recherche d'attribut. La sécurité peut aussi être un attribut d'expérience. Par exemple, la sécurité dépend d'un type de risque comme l'intoxication, qui résulterait éventuellement de la consommation antérieure d'un légume non sain.

Le modèle classique de processus de prise de décision à quatre étapes marque le point de départ dans l'étude sur les consommateurs (Engel et al., 1968; Engel et al., 1995). Le modèle peut être étendu et intégré, premièrement, avec le modèle de «l'hiérarchie des effets» initié par Lavidge et Steiner (1961) et revu par Barry et Howard (1990). Deuxièmement, les concepts relatifs au processus d'informations sont présentés par McGuire (1978) et discuté par Scholten (1996). Finalement, une classification des facteurs ou variables, qui influencent potentiellement le processus de prise de décision du consommateur, est adoptée (Pilgrim, 1957; Steenkamp, 1997) (voir figure 1).

La «hiérarchie des effets» indique les différents stages mentaux que les consommateurs utilisent quand il s'agit de prendre des décisions d'acheter et de répondre aux messages commerciaux et non commerciaux. Bien qu'il remonte aux travaux philosophiques de Platon (Holbrook, 1995), le concept fut introduit dans la littérature du comportement du consommateur au début du 20ème siècle sous l'appellation de «modèle AIDA» (Attention, Intérêt, Désir, Action) (Strong, 1925). Le concept est particulièrement relatif au cadre et aux objectifs de communication. La communication avec les objectifs cognitifs, vise le processus cognitif du niveau de consommateur, d'où l'augmentation du niveau de connaissance du consommateur. La communication affective utilise beaucoup d'arguments émotionnels, de création de sentiments et vise l'amélioration des attitudes des consommateurs envers les produits. Les communications conatives essayent de pousser les consommateurs vers une action immédiate sans le précédent processus cognitif ou les stimulations des réactions

Facteurs d'influence

(Pilgrim, 1957 - Steenkamp, 1997)

Facteurs environnementaux

Stimulus de marketing

Information - Processus McGuire, 1978 - Scholten, 1996

Attention

Décision - prise de décision (Engel et al., 1968 et 1995)

Besoin de reconnaissance

d'attitude. Il est généralement admis que la structure, incluant le cognitif (lecture, connaissance), l'affectif (pensée, sentiment) et le conatif (volonté, agissement), est réelle, mais aucune évidence précise apparente n'est disponible à ce sujet (Barry et Howard, 1990; Ambler, 1998; Vakratsan et Ambler, 1999).

Depuis qu'une attention particulière est portée sur les influences et sur la prise de décision des consommateurs résultant du marketing et de la communication, le concept de processus de communication a été introduit dans le modèle. Ce concept identifie les effets de communication au niveau des stages : révélation et attention sur la communication, compréhension, persuasion lesquelles se réfèrent aux changements d'attitude et finalement au maintien de la nouvelle attitude.

Le processus de prise de décision, de jugements et de choix, est affecté par la variété des stimuli venant de l'environnement, aussi bien par les processus internes que par les caractéristiques des consommateurs eux-mêmes. Se basant sur les travaux de Pilgrim (1957) et Shepherd (1990), Steenkamp (1997) propose une classification avec trois types de facteurs influençant la prise de décision :

- facteurs environnementaux,

- facteurs relatifs à la personne même ; - et les propriétés de l'aliment.

Les stimuli de marketing et l'environnement socio-économique constituent l'environnement du consommateur. Les facteurs relatifs à la personne ou les variables individuelles de différence sont : la démographie, les caractéristiques psychologiques et biologiques du consommateur. La classification des propriétés des produits comme les propriétés intrinsèques et extrinsèques, et la recherche et la crédibilité des attributs, ont été largement discutées plus haut. La combinaison de tous ces facteurs montre pourquoi des consommateurs vont au-delà du processus de prise de décision pour les produits particuliers comme les légumes sains, alors qu'ils ne le font pas dans d'autres cas.

Ce modèle théorique sera utilisé pour comprendre le processus de prise de décision des consommateurs au sujet des légumes sains. Grâce à ce modèle, les perceptions des consommateurs au sujet des attributs des légumes sains seront connues.

Figure 1 : Modèle de comportement du consommateur face à un aliment. (Verbeke, 2000) 2.2.2 Perceptions du consommateur : filtre de perceptions

Le filtre de perception se situe entre l'objectivité scientifique et la perception subjective humaine. Il est responsable du bais qui existe entre la réalité, l'évidence scientifique ou les faits d'une part, et la perception des consommateurs pour ces faits d'autre part (Wierenga, 1983) (voir figure 2). Les faits résultent de l'objectivité scientifique et dépendent des propriétés des produits comme la qualité, la sécurité, la valeur nutritionnelle ou le prix. Ces attributs ou caractéristiques sont maniables, mesurables et répétables à travers la chaîne agro-alimentaire. Les perceptions des consommateurs relèvent de l'objectivité humaine et dévient parfois vers les faits et la réalité. Le filtre de perception entre la réalité et la perception devrait être considéré comme une sorte de miroir dont les reflets distordent ou

rejettent des informations. La perception subjective humaine des faits détermine le développement des attitudes et préférences basées sur les choix d'achat et de consommation des légumes.

Cette théorie nous permet de jauger le niveau de perception des consommateurs face au légume sain. En effet, ce filtre de perception nous aide à connaître les appréciations des consommateurs sur les caractéristiques des légumes. Après cette appréciation, les consommations ont une idée des propriétés qu'ils préfèrent au niveau du légume et peuvent alors prendre une décision appropriée.

Réalité - faits Objectivité scientifique

Qualité Sécurité Valeur nutritive

Prix

Maniable, mesurable,
Répétable

F

i

l t r e

P e r

c e p t

i o n

d

e

Propriétés/attributs du
produit

Perception Subjectivité humaine

Perception du
consommateur

Préférence

Choix

Figure 2: Filtre de perception (Wierenga, 1983)

DEUXIEME PARTIE : ZONE D'ETUDE ET METHODOLOGIE

Chapitre 3 : Présentation de la zone d'étude

Ce chapitre présente successivement, la situation géographique des zones d'étude et leurs caractéristiques socio-économiques et démographiques ; principales caractéristiques pouvant influencer le comportement des consommateurs.

3.1. Délimitation de la zone d'étude

Le présent travail a été réalisé dans la zone côtière du Sud-Bénin. Ce milieu d'investigation est réparti en trois zones de consommation. Il s'agit de :

- la zone des bas-fonds : Adjohoun et Gnito (zone des pêcheries) ;

- la zone intra urbaine : Porto-Novo (zone de terres de barre) et de Cotonou (zone des pêcheries), et ;

- la zone du cordon littoral située sur la bande littorale : Sèmè-Podji et Grand-Popo (zone des pêcheries).

Les villes de Porto-Novo et Cotonou représentent la zone de consommation urbaine à cause de l'urbanisation. Les localités d'Adjohoun, de Sèmè-Kpodji et de Grand-Popo sont considérées comme des zones de consommation périurbaines car elles se situent de part et d'autre de Porto-Novo et de Cotonou et représentent aussi de grandes zones de production.

3.2. Situation géographique des zones d'études

La localisation agro écologique du milieu d'étude pour la présente recherche est représentée sur la figure 3. La zone de bas-fonds (communes d'Adjohoun et Grand-Popo rural), la zone du cordon littoral (commues de Sèmè-Podji et de Grand-Popo littoral) et la zone intra urbaine (Cotonou) se trouvent dans la zone des pêcheries (Zone VIII). Seule, la commune de Porto-Novo se trouve dans la zone des terres de barre (Zone VII). La situation exacte des villages et villes enquêtés, est présentée dans la figure 4.

3.2.1. Zone de bas-fonds

Cette zone est composée du village d'Agonli Lowé (commune d'Adjohoun), situé dans la vallée de l'Ouémé et du village de Gnito dans la commune de Grand-Popo. Située au Sud-Est du Bénin, la commune d'Adjohoun couvre une superficie de 308 km2 et est située à

32 km de Porto-novo, capitale politique du Bénin. Le relief est composé de deux (02) unités géomorphologiques :

- un plateau de faible altitude dont le modèle présente des ondulations moyennes fortes ;

- une plaine inondable d'axe Nord-Sud qui, dans la topo-séquence Est-ouest jouxte le

plateau. Elle s'étend de part et d'autres du fleuve Ouémé qui l'inonde annuellement

pendant les mois de Juillet et de Novembre.

La particularité de la zone de bas-fonds se situe au niveau de sa structure du sol qui est à dominance argileuse. Ceci amène les maraîchers à produire seulement à des périodes précises de l'année et les consommateurs à s'adapter à cette réalité.

Figure 3 : Zones agro écologiques du Bénin Source : PANA-BENIN, 2008

Figure 4 : Localisation des zones d'étude Source : Assogba, 2007

3.2.2. Zone intra urbaine

La zone intra urbaine est composée de la ville de Porto-Novo regroupant les quartiers Ouando, Avakpa et Akron et de la ville de Cotonou regroupant les quartiers Akpakpa, Saint Michel, Cadjèhoun et Védoko.

Capitale politique du Bénin et située à 32 km à l'Est de Cotonou, la ville de Porto- Novo couvre une superficie de 110 km2 (0,09 % de la superficie nationale). Elle est située dans le département de l'Ouémé. Elle est accessible par une autoroute Inter-Etat en très bon état. Elle est limitée au Nord par la commune d'Akpro-Missérété, au Sud par la Commune d'Avrankou à l'Est par la Commune de Sèmè Kpodji et à l'Ouest par les Communes d'Aguégué et d'Adjarra. Sa population dénombrée est de 223 552 habitants au troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitation en février 2002 (INSAE, 2004b). On dénombre dans cette population, 90 hommes pour 100 femmes. Ses recettes budgétaires en 1998 sont estimées à 281.271.000 de Francs CFA (FCFA) tandis que les dépenses sont de 282.299.000 FCFA. (MISD, 2001). De façon globale, la production en cultures maraîchères (tomate, piment, gombo et oignon) dans les départements de l'Ouémé/Plateau est estimée en 2004 à hauteur de 58430 tonnes avec une superficie totale emblavée égale à 13697 ha (MAEP, 2005).

La commune de Cotonou est située dans le département de Littoral. Elle est une commune à statut particulier et compte 13 arrondissements avec 143 quartiers de ville. Elle représente la capitale économique du Bénin et est accessible par des routes bitumées interEtats, par voies maritime, ferroviaire et aérienne. Sa superficie est de 79 km2 soit 0,07 % de la superficie nationale. Elle est située en bordure du Golfe de Bénin sur le cordon littoral sableux d'environ 5 m de hauteur maximale entre 6°21' de latitude Nord et 2°26' de longitude Sud. Elle est limitée au Nord par la commune de So-Ava (Lac Nokoué), au Sud par l'Océan Atlantique, à l'Est par la commune de Sèmè-Podji (Ouémé) et à l'Ouest par la Commune de Abomey-Calavi. Sa population est de 665 100 habitants au troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitation en février 2002 (INSAE, 2004a). Son poids démographique est de 9,82 % de la population du Bénin avec une densité de 8 419 habitants au km2. Les activités menées dans le département du Littoral sont variées et tournent autour des industries manufacturières, de la pêche, de l'élevage, du jardinage et surtout du commerce. Ses recettes budgétaires en 1998 sont estimées à 4.740.311.000 FCFA tandis que les dépenses sont de 3.666.793.000 FCFA (MISD, 2001). La population estimée en 2006 est de 763.082 habitants. De façon globale, la production en cultures maraîchères (tomate, piment, gombo et oignon)

est estimée en 2004 dans les départements d'Atlantique/Littoral à hauteur de 47068 tonnes avec une superficie totale emblavée égale à 7314 ha (MAEP, 2005).

3.2.3. Zone du cordon littoral

La zone du cordon littoral regroupe la commune de Sèmè-Podji et celle de GrandPopo. La commune de Sèmè-Podji se trouve dans un ensemble géomorphologique homogène : la plaine côtière située dans le département de l'Ouémé. D'une superficie de 250 km2, elle se présente comme une plate-forme constituée des dépôts récents fluvio-lacustres, des cordons littoraux anciens et de cordons littoraux récents issus d'une sédimentation littorale. Coincé entre le complexe mer-lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo, le relief de Sèmè-Podji varie par endroits, entre le niveau de la mer et 6 m d'altitude environ.

La commune de Grand-Popo est située au Sud-Ouest du département du Mono entre 6°17' de latitude Nord et 1°49' de longitude Est. D'une superficie de 289 km2, Grand-Popo s'étend sur une longueur de vingt km en bordure de la ligne côtière située entre Grand-Popo et Hilacondji, de part et d'autre de la route inter-Etats Cotonou-Lomé. Elle est située à une altitude de 5 m au-dessus de la mer, avec une nappe phréatique proche, de profondeur rarement supérieure à plus de 3 m. L'eau est douce jusqu'à une profondeur de 8 à 10 m.

3.3. Caractéristiques humaines 3.3.1. Populations, ethnies et religions

Au dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH3) de février 2002, les populations dénombrées par zone agro écologique sont consignées dans le tableau 1. La zone côtière du Sud-Bénin possède une dynamique en population qui se partage entre les différentes zones sus-citées. On note une prédominance de la population féminine (52%) à celle des hommes (48%). L'effectif de la population agricole (4%) en zone urbaine (Portonovo et Cotonou) est très faible par rapport à l'effectif de la population agricole dans les deux autres zones (88% pour zone de bas-fonds et 25% pour la zone littorale). L'une des explications est certainement la pénurie des terres cultivables consécutives à l'extension des zones bâties à vocation résidentielle, commerciale ou industrielle dans les milieux urbains. Du coup, cela entraîne la réduction de l'effectif des maraîchers alors que le nombre des consommateurs augmente.

Tableau 1: Démographie du milieu d'étude (%)

 
 

Chapitre 3 : Présentation de la zone d'étude

 
 
 
 
 
 

Population
masculine

Population
féminine

Population
totale

Population
agricole

 

(N=531626)

(N=569054)

(N=1100681)

(N=119 726)

Zone de bas-fonds

48

52

100

88

Zone intra urbaine

48

52

100

4

Zone du cordon littoral

48

52

100

25

Total

48

52

100

11

Source : INSAE, RGPH3, Février 2002

Les différentes ethnies rencontrées et les religions pratiquées par zone d'étude sont réparties dans le tableau 2. Il y a une prédominance des fons dans la quasi-totalité des zones enquêtées du Sud-Bénin à l'exception des régions de la zone du cordon littoral (Grand-Popo) où les Adja et apparentés (58%) dominent légèrement les fons (32%).

Parmi les différentes religions du Sud-Bénin, le catholicisme (55% en moyenne) et l'islam (18%) sont les religions les plus pratiquées en milieu urbain. Par contre, en milieu rural, c'est la religion traditionnelle (33%) qui vient en tête suivie du catholicisme (27%). Ceci témoigne de l'attachement de la population périurbaine en majorité rurale aux cultures ancestrales.

Tableau 2: Ethnies et religions du milieu d'étude

 
 
 

Chapitre 3 : Présentation de la zone d'étude

 
 
 
 
 
 

Milieu d'étude

Ethnies et
apparentées

Pourcentage
(%)

Religions

Pourcentage
(%)

 
 

Adja

1

Traditionnelle

28

Zone de

Adjohoun

Fon

98

Catholique

17

bas-fonds

 

Yoruba

1

Protestante

8

 
 

Autres

0

Musulmane

6

 
 
 
 

Autres

40

 
 

Adja

19

Traditionnelle

5

 
 

Fon

63

Catholique

64

 

Cotonou

Yoruba

11

Protestante

5

 
 

Autres

7

Musulmane

11

Zone intra

 
 
 

Autres

16

urbaine

 

Adja

4

Traditionnelle

9

 

Porto-Novo

Fon

68

Catholique

47

 
 

Yoruba

24

Protestante

6

 
 

Autres

4

Musulmane

24

 
 
 
 

Autres

13

 
 

Adja

70

Traditionnelle

63

 
 

Fon

22

Catholique

25

 

Grand-

Yoruba

2

Protestante

2

 

Popo

Autres

6

Musulmane

2

Zone du

 
 
 

Autres

8

cordon

 

Adja

46

Traditionnelle

7

littoral

 

Fon

42

Catholique

38

 

Sèmè

Yoruba

4

Protestante

21

 
 

Autres

8

Musulmane

8

 
 
 
 

Autres

25

Source : Atlas monographique des communes du Bénin, ex MISD (2001) 3.3.2. Organisations sociale et administrative

3.3.2.1. Organisation sociale

L'organisation sociale des populations au Sud-Bénin a évolué dans le temps. A l'origine, la structure sociale était caractérisée par les collectivités ou les groupes socioculturels agglomérés dans les hameaux ou concessions et, constitués de descendants d'un ancêtre. Ce type d'organisation commune tend à disparaître au profit du ménage surtout dans les centres urbains. En effet, du fait de la marchandisation et de la monétarisation de l'économie, on assiste à l'éclatement de cette structure sociale collective et à l'érosion de l'autorité des chefs de famille, aboutissant à une structure sociale plus réduite constituée par le

ménage (Daane, 1997). L'une des conséquences de cette transformation de la structure sociale est l'individualisation de la propriété foncière, le partage et la vente des parcelles et domaines familiaux et la prise en charge individuelle de la consommation. Cette situation donne dans certains cas, naissance au sein du même ménage, à l'existence de plusieurs chefs d'exploitation et par conséquent à plusieurs unités de consommation.

3.3.2.2. Organisation administrative

La décentralisation de 1999 a engendré une nouvelle organisation administrative dans toutes les régions du Bénin. Ainsi, Adjohoun, Porto-Novo et Sèmè-Podji sont devenus des communes qui appartiennent au département de l'Ouémé. Adjohoun est subdivisé en 8 arrondissements dont Gangban, l'un des arrondissements dans lequel l'étude a été menée. On y retrouve le village d'Agonlin-Lowé, principal village de notre étude dans la Vallée de l'Ouémé. La ville de Porto-Novo est subdivisée en 5 arrondissements urbains composés de plusieurs quartiers dont Avakpa, Akron et Ouando objets de la présente enquête. En effet, le grand marché de Porto-Novo (lieu de vente des légumes) se situe dans le quartier Ouando ; Akron et Avapka sont constitués des consommateurs de moyenne et basse classes. La commune de Sèmè-Kpodji compte 6 arrondissements dont Ekpè, l'arrondissement dans lequel se situe la majeure partie des consommateurs enquêtés. Cet arrondissement connaît un développement économique à cause de l'implantation des parcs auto et de la construction des résidences de hauts standings. En ce qui concerne Cotonou, seule commune du département du littoral, elle est subdivisée en 13 arrondissements. Plusieurs quartiers ont été retenus dans cette ville. Il s'agit de Akpakpa, Saint Michel, Védoko et Cadjèhoun. Le quartier Apkakpa (zone des ambassades) compte assez d'expatriés et de hauts cadres susceptibles d'acheter les légumes sains. Il regroupe les consommateurs de la haute classe ayant un grand revenu. Les quartiers Saint Michel, Védoko et Cadjèhoun sont situés autour du site de production de légumes de Houéyiho ; de plus, ces quartiers sont constitués des individus de la classe moyenne et de certains consommateurs de hautes classes situés aux alentours de l'aéroport.

A l'ouest du Bénin, dans le département du Mono, se situe la commune de GrandPopo. Cette commune compte 7 arrondissements dont l'arrondissement de Grand-Popo qui regroupe le reste de nos enquêtés. Dans ces enquêtés, on retrouve des consommateurs de la haute classe constitués d'expatriés venus jouir de leur retraite et des consommateurs de basse classe constitués de la population autochtones.

3.3.3. Activités économiques

La vie économique au Sud-Bénin s'organise autour des pôles d'activités présentés dans le tableau 3.

Tableau 3: Données économiques de la zone d'étude

Pôles d'activités (%)

Bas-fonds
Adjohoun

Zone intra-urbaine Porto-Novo Cotonou

Zone du cordon littoral Sèmè-Podji Grand-P opo

Agriculture-chasse-pêche

32

3

2

26

24

Industries manufacturières

10

17

21

10

18

Entreprises BTP

1

9

8

1

2

Commerce-restaurants-hôtels

47

40

31

56

43

Transports-communications

1

7

7

5

2

Autres services

9

23

29

10

10

Taux d'activités

63,56

61,16

61,45

66,78

64,94

Source : Atlas monographique des communes du Bénin, ex MISD (2001)

Les données du tableau nous renseignent sur le niveau de développement économique des différentes localités dans lesquelles l'étude est menée. Ces divers taux observés résultent des différents atouts qui s'offrent à chacune des localités et qui favorisent l'intensification des activités économiques. En effet, l'agriculture reste marginale (pourcentage moyen des pôles d'activités agriculture-chasse-pêche tournant autour de 2,40) en zone urbaine (Porto-Novo et Cotonou) contrairement en zones péri-urbaines où le pourcentage moyen des pôles d'activités agriculture-chasse-pêche est de 27,33. Le secteur secondaire, représenté par les industries manufacturières, est plus développé en zones urbaines (pourcentage moyen des pôles d'activités industries manufacturières est de 19,28) qu'en zones péri-urbaines (pourcentage moyen des pôles d'activités industries manufacturières est de 12,78). Il existe alors une relation d'échanges commerciaux entre zones urbaines et zones péri-urbaines en ce sens que, les zones urbaines ravitaillent les zones péri-urbaines en produits manufacturiers, tandis que les zones péri-urbaines produisent pour faire face au déficit de produits de contre saison (légumes) en milieu urbain.

Chapitre 4 : Méthodologie de recherche

Le chapitre 4 renseigne sur les différents outils et méthodes utilisés pour collecter les données et analyser les résultats de recherche.

4.1 Phases de l'étude

La démarche méthodologique qui a conduit aux résultats de cette étude comporte essentiellement trois phases complémentaires :

- la phase documentaire ;

- la phase exploratoire ou pré-enquête ;

- la phase d'enquête fine.

4.1.1 Phase documentaire

Cette étape a été consacrée à la collecte, à l'exploitation, à l'analyse et à la synthèse de la documentation disponible sur la consommation des cultures maraîchères en Afrique et au Bénin. Elle a permis de faire le point des connaissances sur le maraîchage en général et sur la consommation maraîchère au Sud-Bénin en particulier. Cette phase s'est étalée sur toute la période d'étude. Plusieurs bibliothèques et centres de documentation ont été mis à contribution pour la collecte de l'information afin de rédiger une revue de littérature sur le thème de la recherche. Il s'agit entre autres du centre de documentation de l'IITA, la bibliothèque de la FSA (BIDOC) et les bibliothèques du Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche (MAEP), du centre culturel américain et de l'Institut National de la Recherche Agronomique du Bénin (INRAB). L'internet a été une source d'informations très importante tout au long de cette étude.

4.1.2 Phase exploratoire

Au cours de cette phase, les principaux sites de production du Sud-Bénin ont été visités. Des entretiens de groupe ont été organisés avec des maraîchers des différents villages et villes visités, afin de recueillir des informations générales sur les types de légumes qu'ils cultivent et surtout sur les clients (revendeurs et consommateurs) qui viennent s'approvisionner chez eux. Quelques entretiens individuels avec des acheteurs s'approvisionnant sur les sites de production nous ont permis d'améliorer le questionnaire afin de mieux l'affiner pour la phase d'enquête. Ces entretiens ont également permis d'identifier les principales caractéristiques des légumes et de connaître leurs lieux de vente dans les

différentes localités. Les structures d'encadrement telles que les Centres Communaux et Régionaux pour Promotion Agricole (CeRPA et CeCPA) ont été sillonnées pendant cette phase afin d'avoir des informations complémentaires sur la production et la consommation des légumes. Les résultats de l'étude documentaire et de la phase exploratoire ont été exploités dans l'élaboration du questionnaire administré aux consommateurs, au cours de la phase d'étude approfondie.

4.1.3 Phase d'enquête fine

Elle a duré un mois et demi (Juillet à mi- Août), et a été consacrée à la collecte des données auprès des consommateurs des villages et quartiers de villes retenus. Il s'agit des informations qualitatives et quantitatives, collectées auprès des consommateurs individuels, sélectionnés suivant des critères définis à l'issue de la phase exploratoire.

Les informations recueillies lors de la phase exploratoire sont analysées pour servir d'indicateurs pour l'élaboration du questionnaire, principal outil de la collecte des données. Le questionnaire exécuté lors de cette première phase concerne les consommateurs des légumes. Les principales informations recueillies durant la phase de collecte des données se rapportent aux caractéristiques socio-économiques des consommateurs, à leurs perceptions sur les légumes consommés, leur connaissance sur les différentes méthodes de lutte (pesticides chimiques et botaniques) utilisées par les producteurs contre les ravageurs, leur préférence et leur consentement à payer les légumes sains.

4.2 Echantillonnage et choix des unités de recherche

L'échantillonnage représente une étape cruciale de toute recherche socio-économique, car il conditionne la validité des résultats. L'exigence de la représentativité de l'échantillon impose une rigueur dans le choix des unités de recherche. Pour la présente étude dont le domaine de validité s'étend à l'ensemble du Sud-Bénin, le choix des unités d'enquête a été raisonné de façon à prendre en compte la diversité des situations géographiques et des types de consommateurs.

4.2.1 Choix des villages et villes d'étude

Les études antérieures sur le maraîchage au Sud-Bénin (PADAP, 2003 ; Adorgloh-

Hessou, 2006 ; Assogba-Komlan et al., 2007), distinguent globalement trois grandes zones de production maraîchère et par conséquent de consommation en se basant sur des critères tels que le site agro écologique, les caractéristiques socio-économiques du milieu, les principales spéculations développées, etc. Ces résultats ont été confirmés par la phase exploratoire. L'échantillonnage comporte trois zones de consommation de légumes :

- la zone de bas-fonds, regroupant la Vallée de l'Ouémé, et représentée par la commune d'Adjohoun et la zone rurale de la commune de Grand Popo ;

- la zone côtière située dans la zone des pêcheries et qui regroupe les communes de SèmèPodji, et de Grand-Popo.

- La zone intra-urbaine du sud du Bénin et qui concerne les villes de Cotonou située dans la zone des pêcheries et de Porto-Novo située dans la zone des terres de barre.

Ce découpage a servi de point de départ pour l'échantillonnage. Il a permis de choisir les localités devant servir de cadre pour les enquêtes. Les principaux critères de choix des villages et des villes sont :

- la zone de production : ce critère répond à la nécessité de représentation des catégories retenues à l'issue du découpage. Il offre une garantie suffisante de fiabilité et de validité des résultats.

- l'importance relative du maraîchage au niveau des villages ou des villes : cette importance est appréciée à partir de la combinaison de deux paramètres à savoir les superficies exploitées et le nombre d'exploitations maraîchères.

- la demande des produits maraîchers par les consommateurs : la demande de plus en plus forte en produits maraîchers en raison de la croissance démographique (Cotonou) et de la proximité des zones productrices avec le Nigeria (Adjohoun, de Porto-Novo et de Sèmè) et avec le Togo ou le Ghana (Grand-Popo) constituent d'énormes potentiels marchés régionaux à part les marchés nationaux. Selon Adorgloh-Hessou (2006), la demande de légumes subit un accroissement de 3% toutes les années. Cette situation confère à la production de légumes, une grande place dans l'économie nationale. Ainsi il y a une clientèle potentielle qui achète et consomme des gammes variées de légumes (exotiques et/ou locaux) dans les différentes zones enquêtées.

Par ailleurs, le choix de ces trois grandes zones nous permettra d'éviter les effets d'homogénéité qu'on rencontre souvent avec une seule zone et qui porterait des limites aux résultats escomptés de la recherche.

4.2.2 Choix des consommateurs de légumes

Il a été demandé à chaque fournisseur de légumes de donner une liste exhaustive de ses clients fidèles. Le choix des consommateurs a été fait de façon raisonnée pour prendre en compte la diversité des types de légumes consommés dans les différentes localités. Pendant la phase d'enquête fine, une pré-typologie a été systématiquement élaborée au niveau de chaque village ou ville pour identifier les types de consommateurs en se basant sur des critères tels que, l'âge et le sexe des consommateurs, leur lieu de résidence qui témoigne de leur niveau d'aisance, le lieu d'approvisionnement. Les unités de recherche ont été choisies de façon aléatoire à l'intérieur des catégories identifiées. Il s'avère que les consommateurs fidèles sont pour la plupart des femmes.

A l'issue de la phase d'enquête, au total cent quarante (140) consommateurs de légumes ont été enquêtés dans les trois zones sus-indiquées à raison de soixante dix sept (77) dans la zone intra-urbaine, vingt deux (22) dans la zone de bas-fonds et quarante et un (41) dans la zone du cordon littoral. Le tableau suivant présente la répartition de l'échantillon selon les localités retenues.

Tableau 4 : Répartition des unités de recherche par zones d'étude

Zones d'étude Communes Quartiers Nombre d'enquêtés

 
 

Chapitre 4 : Méthodologie de recherche

 
 
 
 
 
 

Akpakpa

13

 

Cotonou

Saint Michel

14

Intra urbaine

 

Vèdoko

13

 
 

Cadjèhoun

12

 
 

Avakpa

7

 

Porto novo

Akron

8

 
 

Ouando

10

 
 

Ekpè

10

Cordon littoral

Sèmè- podji

Sèmè gare

10

 

Grand popo

Grand popo

21

 
 

Adjohoun

7

Bas-fonds

Adjohoun

Agonli-lowé

5

 

Grand popo

Gnito

10

TOTAL 140

Source : Enquêtes, Juillet-Août 2008

4.3 Méthodes et outils de collecte des données

La qualité des données obtenues dépend des méthodes et outils mis en oeuvre pour la collecte. Ainsi, dans le cadre de cette étude, différentes méthodes faisant appel à des outils variés ont été utilisées pour la collecte des données, compte tenu du degré de précision escompté.

- Les entretiens non structurés : cette méthode de collecte ne nécessite pas un outil particulier et permet d'obtenir des informations d'ordre général sur un groupe. Elle a été utilisée pendant la phase exploratoire pour recueillir des informations d'ordre général auprès des maraîchers ou des agents des Centres Régionaux de Promotion Agricole (CeRPA), des Centres Communaux de Promotion Agricole (CeCPA) ou autres structures d'encadrement des maraîchers afin d'aboutir aux consommateurs, objets de cette étude.

- Les entretiens semi-structurés : ils exigent comme outil, le guide d'entretien qui comporte les principaux thèmes à aborder avec l'enquêté ou le groupe d'enquêtés. Cette méthode a été surtout utilisée pour les entretiens de groupe réalisés avec les différents acteurs de la filière pendant la phase exploratoire. Exploitant minutieusement les résultats de la revue documentaire et les termes de référence, deux guides d'entretien semistructuré ont été confectionnés. L'un à l'endroit des maraîchers et des consommateurs (en

focus-group), et l'autre à l'endroit des structures d'interventions identifiées dans les différentes zones.

- Les entretiens structurés : cette méthode consiste en l'élaboration préalable d'un questionnaire qui sera strictement suivi lors de l'entretien. Cette méthode a été utilisée au cours de la phase de collecte des données. Elle permet d'obtenir des données d'un niveau de précision plus élevé, auprès des consommateurs individuels (voir questionnaire en Annexe 1).

4.4 Méthodes et outils d'analyse des données

Les données collectées ont été saisies et traitées par le chercheur à l'aide des logiciels suivants : Excel 2007, SPSS 16.0 et STATA 9. Toutes les productions statistiques (les fréquences, les tableaux croisés, les moyennes, les écarts - types, les sommes, les minima et les maxima), ont été calculés avec le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences). Les graphiques ont été produits grâce au logiciel Excel. L'analyse des données s'est basée surtout sur des méthodes économétriques notamment, le modèle de régression logistique (Modèle Probit). Le logiciel économétrique STATA a été utilisé pour estimer le modèle. On s'intéresse, aussi, à la validation du modèle, aux signes attendus, à la valeur des coefficients ainsi qu'aux variables jugées significatives dans le modèle. L'interprétation du modèle retenu a été faite pour conclure notre analyse.

4.4.1 Hiérarchisation des attributs

Au niveau de chaque consommateur, les attributs ont été hiérarchisés en utilisant le rang moyen. Le test de concordance de Kendall a été utilisé pour confirmer les choix des consommateurs. Si la valeur coefficient de Kendall s'approche de 1, on peut conclure que les classements concordent plus.

4.4.2 Modèle d'analyse du consentement à payer

La théorie du bien-être permet de savoir à quoi correspond le consentement à payer (CAP) maximal de l'individu, pour un accroissement de la fourniture d'un bien (Brown & Champ, 1996). Le CAP est égal au surplus compensateur, c'est-à-dire à la diminution de revenu qui permet de conserver le niveau d'utilité initial, lorsque la quantité et/ou la qualité d'un bien augmente (Blamey & Common, 1995). Il peut être recueilli à l'aide de plusieurs procédés : soit par une question ouverte, soit par une question fermée, soit enfin par un système d'enchères. Le choix de l'une ou de l'autre de ces procédures conditionne le traitement

des données. Cette étude détermine les facteurs qui influencent le CAP des consommateurs pour les légumes sains afin de réduire les risques de maladies. A cet effet, le modèle économétrique Probit a été utilisé.

4.4.2.1 Le modèle Probit

Divers modèles économétriques peuvent être utilisés, pour identifier les déterminants du consentement à payer les légumes sains. Le modèle le plus utilisé pour analyser les consentements, exprimés sous forme de variable binaire (Oui ou Non), est le modèle Probit. Il a été utilisé auparavant pour les études biologiques, mais il a un champ d'application très vaste : sociologie, psychologie et plus récemment en économie (Maddala, 1983 ; Gourieroux, 1989 et Doucouré, 2001). Houéyissan (2006) a utilisé le Probit pour analyser le consentement à payer les semences des variétés améliorées de riz dans le département des Collines au Bénin. Coulibaly et al., (2006) ont appliqué le Probit pour évaluer les perceptions des producteurs de légumes au Bénin et leur consentement à payer les biopesticides.

Pour mieux expliciter ce modèle, considérons un individu i cherchant à opérer un choix entre deux produits (légumes sains et légumes traités aux produits chimiques). L'individu choisit le produit qui optimise sa fonction objectif Ui. Cette fonction (Ui) peut être l'utilité, le gain espéré, le profit ou un autre indicateur d'objectif selon l'application particulière.

Posons Yi=1 si l'individu a un consentement à payer le légume sain et Yi=0 dans le cas contraire; Ui1 la valeur de l'objectif dérivée du choix du légume traité au biopesticide et Ui0 celle dérivée du choix alternatif. Pour un individu rationnel, la décision de choix s'opère de la manière suivante :

1 si Ui1 = Ui0

Yi = (1)

0 si Ui1 = Ui0

Ui n'est pas observable. Notons-le par un indice de gains Id (utilité ou profit).

Id â i X iK (2)

=

k

XiK est la valeur de la variable k pouvant déterminer le choix fait par i. On a :

Pi = F(Xi'â) ; avec F, le symbole d'une fonction de probabilité appropriée ; Pi, la probabilité pour que l'individu i choisisse l'alternative 1, en l'occurrence, le légume sain ; 0 =

Pi = 1.

La référence théorique ci-dessus présentée est fondée sur le principe de rationalité. En fait, on parle de Probit lorsque la loi de probabilité utilisée est la loi normale. Dans le cadre de la présente étude, le modèle Probit est utilisé pour estimer les déterminants du consentement des consommateurs à payer ou non les légumes sains.

De façon mathématique le modèle Probit est représenté comme suit :

â X i 2

1 - t

ö â

( )

X = exp dt (3)

i 2 Ð 2

- 8

Où (ßXi) représente, suivant la loi de distribution normale, la probabilité que l'individu i paye pour le légume sain ;

ß est un vecteur de coefficients à estimer ;

Xi est un vecteur de caractéristiques de l'individu i ;

t est une variable aléatoire distribuée suivant une loi normale ; exp est une fonction exponentielle.

La probabilité de payer les légumes sains suit la distribution normale qui s'allonge entre - 8 et ß Xi. Plus grande est la valeur de ßXi, plus il est possible pour un consommateur d'avoir une bonne volonté à payer le légume sain.

Soit l'équation de régression logistique suivante :

Y= bo + b1X1 + .... + bnXn + åi = f(Xi, åi) (4)

Y est la variable dépendante

Xi est la matrice des variables susceptibles d'expliquer la variation de Y, i est l'exploitant. åi est l'erreur logistique de la distribution.

L'analyse des résultats de ce modèle porte essentiellement sur la détermination de la qualité du modèle et la signification des coefficients estimés.

4.4.2.1 Qualité du modèle

Plusieurs techniques sont utilisées pour juger de la qualité du modèle. Contrairement aux régressions classiques où un test unique F suffirait pour tester la qualité de l'estimation,

pour le Probit et le Logit, il n'existe pas de test unique optimal (Amemiya, 1981). Ce dernier conseille alors de choisir 2 à 3 tests parmi les tests disponibles et de comparer les statistiques pour décider de la spécification donnant la meilleure estimation. Dans le cadre de cette étude, nous utiliserons les tests tels que : le test du Ratio du Maximum de Vraisemblance (RMV) ou LR test (likelihood ratio test), et le coefficient de détermination R2. La méthode du maximum de vraisemblance (RMV) ou LR test telle que définie par Greene (2003), sera utilisée pour estimer le modèle Probit. Ainsi, elle peut être donnée par la vraisemblance du modèle qui suit une loi de Chi-deux. Le modèle est dit globalement bon, lorsque la valeur de la vraisemblance est supérieure à celle du Chi-deux au même degré de liberté à un seuil donné (1%, 5% ou 10%), ou directement lorsque la probabilité de LR est inférieur au seuil de signification choisi.

Le test RMV est basé sur l'hypothèse selon laquelle, tous les coefficients (à l'exception de la constante) sont égaux à zéro. Dans ce cas le RMV est donné par :

RMV=- 2 [(LogL(0) - LogL(â)].

Cette statistique suit la loi de Khi-deux à k degrés de liberté (avec, k est le nombre de variables introduites dans le modèle). Le critère de décision est : « si RMV > ÷2 de la table,

alors on rejette l'hypothèse selon laquelle tous les coefficients ân sont égaux à zéro.

Pour le coefficient de détermination multiple R2, plus R2 est élevé, plus l'estimation est meilleure, c'est-à-dire plus les variables incluses dans le modèle expliquent les variations de la variable dépendante.

4.4.2.2 Signes et signification

Les signes indiquent dans quel sens la variation de la variable explicative influe sur la variation de la variable expliquée. A chaque signe des coefficients, est associée une signification qui revêt une grande importance. Le test sur les signes permet de vérifier si les signes des paramètres concordent avec ceux prédits par la théorie ou les hypothèses de base.

4.4.2.3 Spécification du modèle

La variable dépendante est si oui ou non le consommateur est disposé à choisir les légumes sains afin de réduire les risques de maladie. Pour les légumes sains, cette variable est notée SAFELEG. SAFELEG prend la valeur 1 pour un consommateur qui consent à payer un légume sains afin d'éviter les intoxications et 0 dans le cas contraire.

Dans l'étude de la demande, plusieurs auteurs ont distingué diverses catégories de facteurs pouvant influencer la décision des consommateurs. Verbeke (2000), dans son modèle de comportement du consommateur face à un aliment distingue trois catégories de facteurs qui influencent la décision du consommateur. Il s'agit des facteurs environnementaux, les facteurs relatifs à la personne et les propriétés liées à l'aliment. De plus, le processus de prise de décision, de jugements et de choix, est affecté par la variété des stimuli venant de l'environnement, aussi bien par les processus internes que par les caractéristiques des consommateurs eux-mêmes.

D'après la FAO (1995) et Amoussouga (2000), la demande d'un produit alimentaire est fonction de plusieurs variables: le prix du produit considéré, les prix des produits complémentaires ou de substitution, les revenus, certains paramètres démographiques, les goûts et habitudes et les caractéristiques liées au produit. En fait, le nombre de catégories de facteurs distingués, dépend du type de produit étudié. Ainsi, pour cette étude, nous distinguons deux catégories de facteurs :

- les facteurs propres aux consommateurs enquêtés (facteurs socio-économiques) - les facteurs liés aux produits (évaluation des caractéristiques du légume par les consommateurs).

Les différentes variables considérées, leur niveau de mesure ainsi que les signes espérés pour le consentement à payer les légumes traités aux biopesticides (SAFELEG), sont présentés dans le tableau 5.

Tableau 5 : Liste des variables indépendantes

Variables Désignation Mesure Explication et niveau de mesure Signes attendus

Sexe de l'enquêté SEX Binaire 1=homme; 0=femme -

Age de l'enquêté AGE Continue Mesure en nombre d'années de vie +

Taille du ménage FSIZE Continue Mesure en nombre de bouches à nourrir +

Zone agro écologique ZAGROC Nominal 1= bas-fonds ; 2=cordon littoral ; 3=intra urbaine +

Revenu mensuel du ménage REVMENS Ordinale 1=<20000; 2=20000-40000; 3=40000-100000; +

4=100000-150000; 5=>150000

Niveau d'éducation INSTRU Nominal 0=non scolarisé ; 1= primaire ; 2=secondaire ; +

3=supérieure

Origine du consommateur ORIGIN Nominal 1=autochtone ; 0=allochtone +

Statut matrimonial MSTAT Binaire 1=marié ; 0= veuf ou célibataire ou divorcé +/-

Importance accordée au prix des légumes

Importance accordée au légume frais

Importance accordée à l'apparence du légume

Importance accordée à la disponibilité du légume Importance accordée au goût des légumes

Expérience dans la consommation de légumes

PRICE Binaire 0= non ; 1=oui +

IMPLEFRA Binaire 0= non ; 1=oui +

IMPAPAR Binaire 0= non ; 1=oui +

IMPDISPO Binaire 0= non ; 1=oui +

IMPGOU Binaire 0= non ; 1=oui +

EXPCONS Continue Mesure en nombre d'années +

Facilité à préparer IMPCOOK Binaire 0= non ; 1=oui +

Importance accordée à la taille des TAILLE Binaire 0= non ; 1=oui +

légumes

Importance accordée à la couleur COULEUR Binaire 0= non ; 1=oui +

des légumes

Réduction des risques de maladies RISK Binaire 0= non ; 1=oui +

Source : Enquête Juillet-Août 2008

SEX : variable muette qui indexe le genre du consommateur. Il prend la valeur 1 si le
consommateur est un homme, et 0 si c'est une femme. Selon la littérature, la femme est

souvent victime de discrimination en ce qui concerne l'accès à l'information et aux inputs externes (Dey, 1981). Il est émis l'hypothèse que le sexe peut influencer négativement le consentement à payer les légumes puisse que ce sont les femmes qui achètent le plus souvent les légumes.

AGE : cette variable continue mesure l'âge du chef de ménage. Plus ce dernier est âgé, plus il aura conscience des avantages liés à la consommation des légumes sains et le souci de préservation de sa santé et de celui de son ménage en réduisant les risques d'intoxication. Il est émis l'hypothèse selon laquelle l'âge est positivement corrélé à l'utilisation des légumes sains.

FSIZE : Mesure la taille du ménage de la personne enquêtée. Une grande famille a souvent assez de bouches à nourrir. Avec une grande taille de ménage le chef de ménage aurait plus tendance à privilégier la quantité plutôt que la qualité (légumes sains). Un signe négatif est donc attendu à ce niveau.

REVMENS : cette variable ordinale mesure le revenu mensuel de chaque consommateur. Selon PAPA (2006), plus le revenu d'un consommateur est élevé plus il aura tendance à consommer les légumes sains. Alors, un signe positif est donc attendu pour cette variable.

INSTRU : c'est une variable nominale qui meure le niveau d'instruction des consommateurs. Plus le consommateur est instruit, plus il sera adverse aux risques de maladies et aura tendance à consommer les légumes sains. Selon Allomasso et al., (2006) cette variable influence négativement l'acceptation des légumes sains.

ORIGIN : cette variable binaire nous indique si le consommateur est un autochtone ou un allochtone. Des études ont montré que les autochtones ont surtout tendance à adopter les innovations (Nkamleu and Adesina, 1998). Il est émis l'hypothèse que la variable ORIGIN est positivement liée à l'utilisation des légumes sains.

MSTAT : cette variable désigne le statut matrimonial du consommateur. Il s'agit d'une variable binaire qui prend la valeur 1 si le consommateur est marié et 0 si le consommateur est soit célibataire, divorcé ou veuf. Selon Allomasso et al., (2006), cette variable peut affecter positivement ou négativement le consentement à payer les légumes sains.

ZAGROC : cette variable muette identifie les zones agro écologiques enquêtées. Elle prend
la valeur 1 au niveau des bas-fonds, 2 au niveau du cordon littoral et 3 au niveau intra urbain.
Les individus situés dans les milieux ruraux ont plus tendance à privilégier la quantité de

nourriture plutôt que la qualité. Il est alors émis l'hypothèse que le choix des légumes sains sera plus élevé en milieu urbain qu'en milieu rural.

EXPCONS : c'est une variable continue qui mesure le niveau d'expérience des consommateurs dans la consommation des légumes. Plus le nombre d'années de consommation est élevé, plus l'individu aura l'aptitude de juger de la qualité du légume. Comme l'ont notifié Coulibaly et al (2006), un signe positif est attendu pour le compte de cette variable.

PRICE : c'est une variable binaire qui prend la valeur 1 si le consommateur accepte de payer plus cher le légume sain et 0 dans le cas contraire. Un signe positif est attendu car un légume sain contribue à éviter les maladies (PAPA, 2006).

Les variables suivantes représentent les caractéristiques propres aux légumes. Il s'agit de la fraîcheur du légume (IMPLEFRA), de son apparence (IMPAPAR), de son goût (IMPGOU), de son aptitude à vite cuire (IMPCOOK), de sa taille (TAILLE) et de sa couleur (COULEUR). Ce sont toutes des variables binaires qui prennent la valeur 1 si le consommateur les choisit comme attribut qu'il préfère au niveau du légume et 0 dans le cas contraire. Selon PAPA (2006), un signe positif est attendu pour chacun des attributs car, si un individu préfère un produit, il le choisit.

4.5 Limites de la recherche

Les problèmes majeurs rencontrés lors de la collecte des données sont relatifs à la méfiance et la disponibilité des consommateurs. Les consommateurs sont plus réticents et méfiants à donner des informations. En effet, ils pensent qu'ils ne gagnent rien en retour et parfois certains pensent qu'il s'agit d'une enquête pour le compte des services d'impôts. Les informations recueillies dans le cadre de cette étude proviennent essentiellement des déclarations des enquêtés. Il paraît important de préciser que les consommateurs interviewés sont ceux qui étaient présents sur le terrain lors de l'enquête et disposés à fournir des informations. Pour contourner ces problèmes, beaucoup de consommateurs ont été questionnés afin d'avoir une gamme variée d'opinions à propos de la perception des consommateurs sur les légumes sains.

 

80 70 60 50 40 30 20 10 0

 
 

Femme Homme

 
 
 
 
 

Bas-fonds Cordon littoral Intra urbaine

Zones agro écologiques

54

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION

Chapitre 5 : Résultats et analyses

Ce chapitre présente en détails, les résultats obtenus au terme de cette recherche. On y retrouve,

les analyses et interprétations afférentes.

5.1 : Caractéristiques socio-économiques des consommateurs enquêtés Elles regroupent le genre et l'âge du consommateur

, sa situation matrimoniale et la

taille de son ménage.

On y retrouve également le niveau d'instruction et l'occupation du consommateur, ses sources de revenus, le taux de dépendance etc.

5.1.1 Genre des consommateurs de légumes

La figure 5 montre les statistiques descriptives

du genre des consommateurs selon les

zones agro écologiques. Sur

un échantillon total composé de 22 consommateurs enquêtés dans

la zone des bas-fonds, 73%

sont des femmes et 27% sont

des hommes. Aussi, 71% de femmes et 29% d'hommes ont été interviewés dans la zone du cordon littoral. L

a zone intra urbaine

est constituée de 62% de femmes contre 37% d'hommes. S

ur un échantillon global constitué de 140 consommateurs, l'effectif des femmes est nettement supérieur à celui des hommes. En effet, l

es femmes représentent 63% alors que les hommes ne constituent que 34% de l'effectif global. Dans les zones enquêtées, ce sont les femmes qui s'occupent de la cuisine. Selon

et la cuisson des

Probst (2008), les femmes sont responsabilisées dans le choix des légumes

repas. Au cours des enquêtes, nous avons très souvent été dirigés vers elles.

Figure 5: Genre des consommateurs de légumes Source : Enquêtes Juillet-Août 2008

5.1.2 Représentation de la situation matrimoniale des consommateurs

Les résultats du tableau 6 montrent que la majorité des enquêtés (92%) sont mariés, 4% d'entre eux sont célibataires alors que 3% sont divorcés et 1% seulement est veuf. On constate que la plupart des consommateurs sont mariés. Les femmes s'occupent plus de l'alimentation de la famille. Les enfants représentent la couche de la population la plus vulnérable (FAO, 2007). Donc, les ménages où le père et la mère sont ensembles, sont susceptibles d'assurer une alimentation adéquate aux enfants et assurer la sécurité alimentaire.

Tableau 6 : Situation matrimoniale des consommateurs enquêtés

Statuts Fréquence Pourcentage (%)

Marié(e) 129 92

Divorcé(e) 4 3

Veuf (ve) 2 1

Célibataire 5 4

Total 140 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.3 Age des consommateurs

La distribution des âges des consommateurs enquêtés varie entre 17 et 60 ans avec une moyenne d'âge de 39 ans et un écart-type de 8 ans pour l'ensemble de la zone d'étude. L'âge le plus élevé a été enregistré dans les zones du cordon littoral et intra urbaine tandis que l'enquêté le plus jeune (17 ans) se retrouve dans la zone intra urbaine (tableau 7). L'âge est un facteur important pour la sécurité alimentaire (FAO, 2007). Les jeunes ont besoin de beaucoup de légumes pour leur croissance. Mais ils ne sont pas conscients des dangers liés à la consommation des légumes de mauvaise qualité. Quant aux vieux, ils savent que la mauvaise alimentation est nocive à long terme pour la santé de l'homme.

Tableau 7 : Situation des âges des consommateurs par zone agro écologique

Zones d'étude

Effectif

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart-type

Bas-fonds

22

28

47

36,2

4,9

Cordon littoral

41

19

60

38,5

8,6

Intra urbaine

77

19

60

40,4

8,5

Toutes les zones

140

19

60

39,2

8,2

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.4 Niveau d'instruction des consommateurs

Le niveau d'instruction est un facteur déterminant dans le choix des légumes sains par les consommateurs. La figure 6 donne un aperçu du niveau d'instruction des consommateurs enquêtés. Sur un échantillon total composé 22 consommateurs dans la zone des bas-fonds, 77% sont non scolarisés, 14% ont le niveau primaire, tandis que 9% seulement ont atteint le niveau secondaire. Par ailleurs, aucun enquêté dans cette zone n'a fait les études supérieures. Au niveau du cordon littoral, 39% des consommateurs ont le niveau primaire. En ce qui concerne la zone intra urbaine, on constate que la plupart des enquêtés (43%) ont le niveau primaire. Par contre, au niveau des individus ayant fait les études supérieures, 89% se retrouvent dans la zone intra urbaine. Les cadres supérieures qui occupent de hautes fonctions sont uniquement en milieu urbain. La consommation des légumes est fortement liée au niveau d'instruction des consommateurs et à leur niveau de vie.

90

 

80

77

70

 
 

60

 
 

50

 

43

 
 

39

40

 
 
 
 

34

32

 

30

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

20

 
 
 
 

20

 

20

 

14

 
 
 
 
 
 

10

 

5

 
 
 

9

 

7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Non scolarisé Primaire Secondaire Supérieur

Bas-fonds Cordon littoral Intra urbaine

Figure 6 : Niveau d'instruction des consommateurs Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.5 Taille du ménage des consommateurs

L'effectif total des ménages des consommateurs enquêtés, est représenté dans le tableau 8. Le ménage ayant le plus grand effectif est constitué de 16 individus contre 1 au niveau du ménage ayant le moins d'effectif. Au niveau des différentes zones agro écologiques, le plus petit ménage en termes d'effectif se trouve dans les zones intra urbaine et du cordon littoral alors que le plus grand ménage a été enregistré au niveau de la zone des bas-fonds. La taille du ménage est un facteur important dans la consommation des légumes. En Afrique, la consommation de légumes surtout exotiques est un signe d'aisance et de pouvoir d'achat. Plus sa taille est élevée, moins le ménage a les moyens de s'offrir les légumes sains (Broutin, 2005).

Tableau 8 : Taille du ménage des consommateurs

Zone

Effectif

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart-type

Bas-fonds

22

5

16

8,7

2,69

Cordon littoral

41

1

14

6,9

2,68

Intra urbaine

77

1

14

5,8

2,77

Ensemble

140

1

16

6,5

2,90

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.6 Nombre de dépendants par ménage

Le tableau 9, présente le nombre de dépendants dans les familles enquêtées. Il varie de 0 à 12 avec une moyenne de 2 personnes par ménage et un écart-type de 2,16. Au niveau des différentes zones agro écologiques, certaines familles situées dans les zones du cordon littoral et intra urbaine n'ont pas de personnes à charges alors que la zone intra urbaine enregistre le ménage ayant un plus grand nombre de dépendants (12). Il existe un lien entre le nombre de dépendants et l'acceptabilité des légumes sains. Plus le nombre de personnes à charge est élevé, moins ils optent pour les légumes sains qui sont très chers. Ce constat est plus probable dans les ménages de grandes tailles.

Tableau 9: Nombre de dépendants par ménage

Zone

Effectif

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart-type

Bas-fonds

22

3

11

5,77

2,69

Cordon littoral

41

0

8

4,1

2,68

Intra urbaine

77

0

12

3,41

2,12

Toutes les zones

140

0

12

2,16

2,16

Source : - Enquête Juillet Août 2008

5.1.7 Activités des enquêtés

D'après le tableau 10, la majorité des consommateurs de la zone des bas-fonds sont des agriculteurs soit 73% de l'effectif total des individus se trouvant dans cette zone. Au niveau du cordon littoral, les fonctionnaires sont en forte proportion (27% de l'effectif total) alors qu'en zone intra urbaine, les commerçants prédominent avec un taux de 27% de l'effectif total de cette zone. La fonction du consommateur joue un grand rôle dans l'assurance de la sécurité alimentaire. Les consommateurs qui exercent des métiers bien rémunérés sont capables d'acheter plus de nourriture de bonne qualité.

Tableau 10 : Occupation des consommateurs enquêtés

 
 

Chapitre 5 : Résultats et analyses

 
 
 
 
 

Activités

Bas-fonds (N=22)

Zone agro écologique (%) Cordon littoral (N=41)

Intra urbaine (N= 77)

Total

Agriculture

73

22

4

20

Commerce

14

17

29

23

Artisans

4

7

5

6

Ouvrier

0

10

12

9

Fonctionnaire (public)

9

27

25

23

Fonctionnaire (privé)

0

13

14

11

Fonctionnaire international

0

2

9

6

Elève/étudiant

0

2

3

2

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.8 Revenu mensuel des consommateurs

Le montant exact du gain mensuel des consommateurs est évalué à partir des classes de salaires pour distinguer ceux qui gagnent plus de ceux qui gagnent moins. Le tableau 11 montre que les individus qui gagnent de fortes sommes (100000 FCFA à 150000 et plus) sont exclusivement dans la zone intra urbaine et représentent environ 63% de l'effectif de cette zone. Par ailleurs les consommateurs à faibles revenus sont surtout concentrés dans les zones de bas-fonds et du cordon littoral. Ce résultat justifie la présence des hauts fonctionnaires et de grands commerçants dans la zone intra urbaine. Aussi, les habitants de cette zone sont plus susceptibles d'acheter les légumes sains.

Tableau 11 : Revenu mensuel des consommateurs

Salaires (FCFA)

 

Zones agro écologiques (%)

Total

Bas-fonds
(N=22)

Cordon littoral
(N=41)

Intra urbaine (N=77)

Moins de 20000

9

2

4

4

20000 à 40000

59

39

20

32

40001 à 100000

18

22

14

17

100001 à 150000

14

34

47

38

150001 et plus

0

2

16

9

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2 Connaissance des légumes par les consommateurs

Le niveau de connaissance des consommateurs sur les systèmes de production des légumes en l'occurrence les méthodes de lutte utilisées par les producteurs contre les ravageurs et les maladies des légumes est évalué dans cette rubrique. Cela a permis de tester, l'hypothèse selon laquelle, les légumes sains sont connus des consommateurs.

5.2.1 Niveau de connaissance des consommateurs sur l'utilisation des pesticides chimiques.

Le niveau de connaissance des consommateurs sur l'utilisation des pesticides chimiques par les maraichers dans la lutte contre les ravageurs des légumes a été évalué. La majorité des consommateurs est consciente de l'utilisation des pesticides chimiques par les maraîchers dans les trois zones (tableau 12). Cette information est plus pertinente au niveau de la zone des bas-fonds où 82% des consommateurs sont informés des méthodes de lutte contre les ravageurs. Ces résultats concordent avec ceux obtenus en 2006 sur l'évaluation des perceptions des consommateurs sur l'utilisation des biopesticides dans la production de légumes à Cotonou et Porto-Novo par le Programme d'Analyse de la Politique Agricole (PAPA).où plus de 75% des consommateurs sont informés de l'utilisation des pesticides chimiques par les producteurs. Selon Probst (2008), les consommateurs affirment que la pulvérisation au moyen des pesticides chimiques est la meilleure façon de lutter contre les attaques des ravageurs car cela permet d'obtenir de beaux légumes.

Tableau 12: Connaissance de l'utilisation des pesticides chimiques

Zones agro écologiques Total

 

Bas-fonds (N=22)

Cordon littoral (N=41)

Intra urbaine (N= 77)

 

N'utilisent pas (%)

18

29

34

31

Utilisent (%)

82

71

64

69

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.2 Connaissance des consommateurs sur la présence de résidus dans les légumes traités avec les pesticides chimiques

Le tableau 13, montre que la majorité des consommateurs n'est pas informée de l'existence des résidus dans les légumes conventionnels dans les trois zones agro écologiques. Dans la zone des bas-fonds, 77% des consommateurs ne sont pas informés. Au niveau des zones du cordon littoral et intra urbaine, on note respectivement 51% et 53% de consommateurs non informés. Ces résultats sont contraires à ceux de Coulibaly et al., (2006) qui ont montré que 85% des consommateurs ghanéens sont conscients de l'existence de résidus chimiques dans les légumes. Amoah (2006), a découvert des résidus des pesticides chimiques non recommandés tels que l'endosulfan, le lindane et le DDT dans les légumes comme la laitue au Ghana. Les consommateurs ghanéens ont bénéficiés de séances de sensibilisation et d'information sur les légumes sains (Adetonah, 2005 ; Probst, 2008). Le Ghana a mis en place des programmes de sensibilisation des producteurs, vendeurs et consommateurs de légumes sains pour assurer la sécurité alimentaire (FAO, 2006). Ces types de programmes manquent encore au Bénin.

Tableau 13 : Connaissance des consommateurs sur l'existence des résidus dans les légumes

 

Bas-fonds
(N=22)

Zones agro écologiques Cordon littoral (N=41)

Intra urbaine
(N= 77)

Total

Ne connaissent pas (%)

77

51

53

56

Connaissent (%)

23

49

47

44

Total

16

29

55

100

Chi carré de Pearson (d.f=2)=0,097

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.3 Connaissance des consommateurs sur les dangers liés à la consommation de légumes conventionnels.

Les consommateurs des zones du cordon littoral et intra urbaine, ne connaissent pas les dangers liés à la consommation des légumes conventionnels ; contrairement à la zone des bas-fonds à fortes populations rurales et toujours en contact avec les pesticides chimiques où 59% sont informés des dangers liés à la consommation des légumes traités avec les pesticides

chimiques (tableau 14). Seulement 30% des consommateurs de Cotonou et Porto-Novo, connaissent les dangers liés à la consommation des légumes traités avec les pesticides chimiques (PAPA, 2006). Probst (2008), a montré que les consommateurs ghanéens sont conscients des dangers qu'ils encourent en consommant les légumes traités avec les pesticides chimiques. Les sources d'information sur les légumes sains sont mieux développées au Ghana qu'au Bénin.

Tableau 14 : Connaissance des dangers liés à la consommation des légumes conventionnels

 

Bas-fonds
(N=22)

Zones agro écologiques Cordon littoral (N=41)

Intra urbaine
(N= 77)

Total

Ne connaissent pas (%)

41

66

61

59

Connaissent (%)

59

34

39

41

Total

16

29

55

100

Chi carré de Pearson (d.f=2)=0,142

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.4 Connaissance des consommateurs sur l'existence des biopesticides

La plupart des consommateurs n'est pas au courant de l'existence des biopesticides (tableau 15). Dans la zone des bas-fonds, aucun consommateur n'a pu confirmer l'existence des biopesticides. Par contre, 42% et 48% seulement, connaissent respectivement l'existence des biopesticides dans les zones du cordon littoral et intra urbaine. Ces résultats corroborent ceux obtenus par Adégbola et al., (2006), où, seulement 1/3 des consommateurs de légumes dans les communes de Cotonou et de Porto-Novo connaissent les biopesticides. Selon Singbo et al., (2002), ce manque d'information s'explique soit par une absence de réseaux de communication, de sensibilisation et de distribution des biopesticides, ou soit par un manque de contact avec les structures de vulgarisation au Bénin.

Tableau 15 : Connaissance au sujet de l'existence des biopesticides

 

Bas-fonds
(N=22)

Zone agro écologique (%)

Cordon littoral Intra urbaine

(N=41) (N= 77)

Total

N'existent pas

100

58

52

61

Existent

0

42

48

39

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.5 Connaissance des légumes sains

Les résultats montrent que 34% des consommateurs enquêtés connaissent l'existence des légumes sains (tableau 16). Dans la zone du cordon littoral, 42% des consommateurs connaissent l'existence des légumes sains, 39% au niveau de la zone intra urbaine et aucun consommateur au niveau de la zone des bas-fonds. Au total, les consommateurs ne connaissent pas l'existence des légumes sains. L'hypothèse 1 (les légumes sains sont connus des consommateurs) énoncée plus haut est rejetée. Les légumes ne sont pas connus des consommateurs au Sud du Bénin. La faible proportion de consommateurs informés s'explique par la rareté des légumes sains sur le marché et la difficulté à les identifier (PAPA, 2006). En réalité les légumes sains sont difficiles à identifier par les consommateurs. Selon, Broutin et al., (2005), les critères de qualité sont avant tout visuels (couleur, taille, état de fraîcheur ou absences de tâches, de trous dans les feuilles, etc.). Les consommateurs emploient quelques fois des critères qui font intervenir les autres sens : olfactifs (menthe), tactiles (texture, fermeté pour la tomate) ou liés au goût (amertume pour la salade). Elles n'utilisent jamais de critères portant sur les modes de production (sans produits chimiques, sans engrais, avec beaucoup d'eau), ni sur les relations avec le vendeur, contrairement à d'autres produits tels que le couscous de mil ou le lait caillé. Seulement 5 % des ménagères cherchent à savoir si les produits maraîchers qu'elles achètent sont traités avec des produits chimiques. De plus, les consommateurs ne connaissent ni les dangers liés à la consommation des légumes conventionnels ni l'existence des biopesticides. Ils ne savent pas qu'il existe des légumes sains et n'ont aucun intérêt à chercher à les connaître. Le niveau de familiarité du consommateur pour la catégorie de légume concernée influence la nature du processus de recherche d'information engagé. C'est ainsi que les consommateurs plus familiers ont davantage tendance à rechercher leur produit habituel ou encore un attribut donné, tandis que les consommateurs peu familiers n'y songent guère (Guillon, 2007). Lorsqu'on s'intéresse au format de présentation de l'information sur les stratégies d'acquisition de l'information par le consommateur, on se rend compte que les consommateurs enquêtés ne s'informent davantage que sur les légumes qu'ils connaissent (légumes conventionnels). La déclaration suivante illustre bien ces propos :

« J'ai toujours consommé cette tomate (l 'enquêté fait allusion au légume

conventionnel) car mon père a toujours vanté ses mérites ».

Tableau 16 : Connaissance des légumes sains

 
 
 
 

Bas-fonds
(N=22)

Zones agro écologiques (%)

Cordon littoral Intra urbaine

(N=41) (N= 77)

Total

Ne connaissent pas
Connaissent

100
0

58
42

61
39

66
34

Chi 2 de Pearson = 0,001

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.6 Source de connaissance des légumes sains

Dans cette rubrique nous nous intéresserons aux différentes sources d'information des consommateurs au sujet des légumes sains. Cette section entre dans le cadre du processus d'acquisition de l'information tel que décrit par Verbeke (2000) dans son modèle de comportement du consommateur face à un produit. Les résultats du tableau 17 révèlent que ce sont les médias (chaînes de télévision et les radios) qui ont informé la majorité des consommateurs soit 85% ; suivent respectivement en deuxième et troisième position, les publications et la communication de proche en proche. La communication de proche en proche est le moyen de communication le plus utilisé dans la zone des bas-fonds (90%). La zone de bas-fonds étant une zone rurale, très peu de consommateurs disposent de moyens de communications modernes. Cette absence de moyens de communication moderne justifie le manque d'informations sur les légumes sains de la part des consommateurs ruraux.

Tableau 17: Source de connaissance des légumes

Sources

Bas-fonds

Zones agro écologiques (%)

Cordon littoral Intra urbaine

Total
(N=59)

Télévisions et radios

10

50

65

85

Publications

0

10

15

10

Proche en proche (de bouche à oreille)

90

40

20

5

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3 Perceptions des consommateurs sur les légumes sains

Le but de cette section, est d'évaluer les perceptions des consommateurs sur les propriétés et attributs des légumes sains, afin de comprendre leurs différents comportements face à ces produits. Selon le modèle de comportement face à un aliment développé par

Verbeke (2000), il s'agit de connaître les propriétés propres aux légumes sains d'une part et
d'autre part les facteurs socio-économiques qui poussent les consommateurs vers ces produits.

5.3.1 Fréquence d'utilisation des légumes par les consommateurs.

La question posée aux consommateurs est de savoir, le nombre de fois qu'ils consomment les légumes sur certaines périodes. Les résultats obtenus montrent qu'ils consomment tous les légumes ; mais à des fréquences différentes (tableau 18). Sur un total de 140 consommateurs, plus de la moitié (55%) consomme les légumes au moins une fois par mois. Certains (25%), en consomment une fois par semaine tandis que 1% seulement consomme les légumes occasionnellement. Au niveau des zones agro écologiques, on se rend compte que c'est surtout dans la zone intra urbaine que le pourcentage des individus consommant quotidiennement les légumes est élevé soit 26% de l'effectif total. En effet, ces consommateurs sont des coopérants, des expatriés et des commerçants, disposant suffisamment de revenus pour varier leur alimentation. Par contre, les consommateurs composés souvent de paysans de la zone des bas-fonds ne disposant pas d'assez de revenus, ne consomment pas régulièrement de légumes. Ils sont plus vulnérables et se trouvent dans une situation d'insécurité alimentaire.

Tableau 18 : Fréquence de consommation des légumes

Fréquence d'utilisation
(%)

Ensemble

Bas-fonds

Zones agro écologiques
Cordon littoral

Intra urbaine

Quotidien

5

14

10

26

Une fois par semaine

25

23

24

23

Deux fois par semaine

9

0

2

12

Deux fois par mois

5

4

3

10

Mensuellement

55

27

38

13

occasionnellement

1

32

22

16

Total

100

16

29

55

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3.2 Les types de légumes consommés

Les types de légumes consommés sont les légumes locaux et les légumes exotiques. Les légumes locaux regroupent le gombo, le crin-crin, le piment, la tomate, l'oignon, la vernonia, la célosie, l'amarante et la grande morelle. Les légumes exotiques sont la laitue, le chou, la carotte, le persil, la menthe, le haricot vert, l'aubergine et le concombre (Vodouhè,

2007). Les résultats du tableau 19 montrent que les légumes exotiques sont plus consommés en milieu urbain (62%), alors que les légumes locaux sont surtout l'apanage des consommateurs résidant dans les zones du cordon littoral et des bas-fonds (cités respectivement par 78% et 77%). Ces données corroborent à celles d'Adorgloh-Hessou (2006), où les consommateurs vivant en milieu intra urbain, consomment plus de légumes exotiques que ceux vivants en milieu rural.

Tableau 19 : Types de légumes consommés

Type de légumes

Bas-fonds
(N=22)

Zone agro écologique (%) Cordon littoral

(N=41)

Intra urbaine
(N= 77)

Légumes exotiques

23

22

62

Légumes locaux

77

78

38

Total

16

29

55

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3.3 Lieux d'approvisionnement des légumes

Les résultats obtenus montrent que le marché est le lieu d'achat privilégié de presque tous les consommateurs dans les trois zones agro écologiques (tableau 20). On y trouve une gamme variée de légumes qui facilite le marchandage et la diminution du prix des légumes. Mais on constate qu'une frange des consommateurs de la zone intra urbaine (13%) s'approvisionne dans les supermarchés. D'après CORAF (2007), la majorité des consommateurs se dirigent vers le marché pour s'approvisionner en légumes au Ghana. Le choix du marché par les consommateurs fait ressortir la notion de fidélisation. Cela confirme les résultats de Broutin et al., (2005) sur la diversification des sources d'approvisionnement des consommateurs pour disposer de produits de qualité au Sénégal. Le consommateur a intérêt à se fidéliser pour minimiser les risques de déception et les coûts d'information (Guillon, 2007). Les investigations ont montré que les consommateurs béninois perçoivent le marché comme un lieu où les légumes sont toujours disponibles et où on peut marchander les prix.

Tableau 20 : Lieux d'approvisionnement en légumes

 
 

Chapitre 5 : Résultats et analyses

 
 
 
 
 

Lieu d'achat

Bas-fonds
(N=22)

zones agro écologiques (%) cordon littoral

(N=41)

intra urbaine
(N= 77)

Total

Marché

91

66

69

71

Vendeur ambulant

0

2

3

2

Supermarché

0

0

13

7

Site de production

9

32

16

19

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008 5.3.4 Acheteurs de légumes

Les acheteurs de légumes sont aussi appelés les ménagères. D'après l'analyse du tableau 21, les femmes sont chargées de l'approvisionnement en légumes pour le compte de leurs ménages. Dans les trois zones agro écologiques, on constate que les acheteurs potentiels de légumes sont les femmes. Ce résultat est beaucoup plus probant au niveau de la zone des bas-fonds où elles représentent 91% de l'effectif des approvisionneurs de la zone. Par ailleurs, elles s'occupent de la cuisson des repas et elles décident de ce qui doit être préparé. Elles influencent donc le choix des légumes. La promotion des légumes doit passer par des séances de sensibilisation sur les risques liés à la consommation des légumes conventionnels. Ainsi, le nombre de consommateurs de légumes sains pourrait augmenter de façon significative.

Tableau 21 : Acheteurs de légumes

 

Bas-fonds
(N=22)

Zones agro écologiques (%) Cordon littoral

(N=41)

Intra urbaine
(N= 77)

Total

Père

4

12

20

15

Mère

91

81

61

71

Enfants

4

5

10

8

Domestique

0

2

9

6

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3.5 Perceptions des consommateurs sur les avantages et inconvénients des légumes traités avec les pesticides chimiques.

Les consommateurs ont des perceptions différentes au sujet des avantages des légumes conventionnels (tableau 22a). Le principal avantage des légumes conventionnels est la disponibilité permanente selon la plupart des consommateurs (40%) ; 35% pensent que ces légumes assurent la croissance rapide de l'être humain surtout les enfants et les femmes enceintes. D'autres par contre (25%), pensent que les légumes conventionnels ont un bon goût. Ces résultats montrent l'ignorance et le manque d'information des populations.

En outre (tableau 22b), lorsque ces consommateurs ont été interrogés au sujet des inconvénients des légumes conventionnels, plus de 70% d'entre eux ont affirmé que ces légumes sont très chers en périodes de pénurie (saison sèche). Une faible proportion de consommateurs (8%) pense que les légumes conventionnels ont un mauvais goût à la consommation, 6% pensent qu'ils causent la stérilité ou l'impuissance sexuelle chez l'homme, tandis que 16% pensent que les légumes traités avec les pesticides chimiques causent des maladies et des malaises comme les cancers, les problèmes oculaires, les nausées, les vomissements et les diarrhées.

Le niveau de familiarité des consommateurs, pour une catégorie de produit concernée, semble influencer la nature des éléments perçus par le consommateur. Ainsi, la familiarité amène à percevoir plus systématiquement les marques proposées, le niveau de choix offert, l'organisation ou encore la qualité des produits (Piris, 2005). Les consommateurs n'ont aucune difficulté à citer les avantages et inconvénients des légumes conventionnels car ils en consomment depuis plusieurs années.

Tableau 22a : Perceptions des consommateurs sur les avantages des légumes conventionnels

Avantages Pourcentage (N=96)

Disponibilité permanente 40

Croissance rapide de l'homme 35

Bon goût à la consommation 25

Total 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

Tableau 22b : Perceptions des consommateurs sur les inconvénients des légumes conventionnels

Inconvénients Pourcentage (N=96)

Augmentation du coût des légumes 70

Risques sur la santé (cancers, problèmes oculaires, diarrhées...) 16

Mauvais goût à la consommation 8

Source de stérilité pour les humains 6

Total 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3.6 Perceptions des consommateurs sur les avantages et inconvénients des légumes sains.

L'opinion des consommateurs sur les avantages des légumes sains est variée (tableau 23a). La majorité des consommateurs (50%) affirme que ces produits préviennent les maladies ; 22% ont répondu que ces produits ont un bon goût à la consommation et 11% ont affirmé qu'ils assurent la croissance rapide de l'homme. Par contre, 17% d'entre eux, n'ont aucune idée des avantages que procurent les légumes sains.

Les inconvénients des légumes sains sont la cherté, la disponibilité. Les résultats du tableau 23b montrent que 88% des consommateurs ne connaissent pas les inconvénients des légumes sains ; 4% d'entre eux pensent qu'ils sont plus chers que les légumes conventionnels et ne sont pas disponibles en permanence et difficiles à identifier (8%). La perception se fait par un traitement analytique et par un traitement holiste (Piris, 2007). Néanmoins, au moment d'évaluer les avantages des légumes sains, les consommateurs ne mobilisent plus que des éléments de nature holiste. A cet effet, un consommateur déclare :

« Je n'y connais pas grand-chose au sujet des légumes sains alors je préfère avoir un choix de produit pas trop nouveau. Dans le trop nouveau (le répondant fait référence au légume sain). Ce serait crevant de ne pas trouver le nouveau produit en permanence. Je préfère continuer à m'alimenter comme auparavant (le répondant fait référence au légume conventionnel qu'il achète régulièrement).

La non-familiarité se caractérise par une perception se limitant à la simple description des aspects physiques des produits (Piris, 2007). Les consommateurs enquêtés ne sont pas habitués aux légumes sains. Ils ne perçoivent pas les avantages et inconvénients de ces produits. Par ailleurs, la nature des perceptions préfigure les attentes des consommateurs en

matière de légumes. L'analyse des entretiens permet d'émerger des attentes et les critères d'évaluation, qui se situent à un niveau plus global. Les déclarations retenues sont :

« J'attends d'avoir du choix. Il faut que je puisse le choisir et pas qu'on me l'impose. Et j'aime quand il y a seulement les légumes que j'ai toujours consommés (le répondant fait allusion aux légumes conventionnels) ».

« Il faut que ce soit simple, bien visible. Quand je connais et si j'ai l'habitude d'acheter il faut que je trouve rapidement, donc qu'on ne me dise pas que le légume que je veux n'est pas disponible ».

« Moi je veux pouvoir comparer des choses comparables. Je ne veux pas comparer un chou avec une tomate. Et je veux pouvoir comparer un chou de 250g avec tous les autres choux de 250g ! Du coup je veux que les produits identiques soient à côté et pas éparpillés ».

Plusieurs consommateurs ne veulent pas changer leurs habitudes alimentaires en consommant les légumes sains. La perception subjective humaine des faits détermine le développement des attitudes et préférences basées sur les choix d'achat et de consommation des produits (Wierenga, 1983). On comprend donc la perception de la majorité des consommateurs du Sud-Bénin qui apprécient d'abord les avantages et inconvénients des légumes avant de les choisir.

Tableau 23a : Perceptions des consommateurs sur les avantages des légumes sains

Avantages Pourcentage (N=86)

Ne cause pas de dommage sur la santé 50

Bon goût à la consommation 22

Assure la croissance rapide de l'être humain 11

Aucune idée sur les avantages 17

Total 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

Tableau 23b: Perceptions des consommateurs sur les inconvénients des légumes sains

Inconvénients Pourcentage (N= 86)

Chers et hors de portée du consommateur 4

Non disponible et difficile à identifier 8

Aucune idée sur les inconvénients 88

Total 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.4 Perceptions des consommateurs sur les attributs des légumes

L'identification et la hiérarchisation des attributs des légumes est très importante pour évaluer les préférences des consommateurs pour les légumes. La théorie de Verbeke (2000) permet d'identifier plusieurs types de propriétés ou d'attributs des légumes.

5.4.1 Attributs des légumes

Pour connaître les préférences des consommateurs de légumes et les hiérarchiser, il importe de faire un état des lieux sur les différents attributs connus des consommateurs au sujet des légumes. A cet effet, il est demandé à chaque consommateur de citer pêle-mêle les différents attributs qu'il prend en compte lorsqu'il se trouve face à un légume. Le résultat de cette investigation est consigné dans le tableau 24 sous forme de pourcentage. On constate que l'attribut « prix » est cité par 100% des consommateurs de la zone des bas-fonds, 97% au niveau de la zone du cordon littoral et 96% au niveau de la zone intra urbaine. Avec une moyenne de 97%, le prix apparaît comme l'attribut le plus cité. Il n'y a pas une grande variation au niveau des scores de cet attribut à travers les différentes zones agro écologiques. Il en est de même de l'attribut « fraîcheur » dont l'opinion des consommateurs ne varie pas selon les zones étudiées. Ces résultats cadrent avec ceux de Piyasiri et al., (2002) où 81% des consommateurs indiens ont indiqué le prix comme un important facteur lorsqu'ils se trouvent face à un légume. Verbeke (2000) montre que le prix fait partie des attributs de recherche permettant d'évaluer le produit avant l'achat.

Tableau 24 : Attributs des légumes selon les zones agro écologiques

ZBF ZCL ZIU Moyenne X2 P

 
 
 
 

Chapitre 5 : Résultats et analyses

 
 
 
 
 
 
 
 

N=22

N=41

N=77

N=140

(d.f.=2)

 

Couleur

32

63

73

63,6

12,366

<0,05

Fraîcheur

95

95

84

89,3

4,244

-

Apparence

100

95

86

90,7

5,483

<0,01

Taille

100

100

87

92,8

8,811

<0,001

Goût

100

100

90

94,3

6,942

<0,05

Présentation

18

49

35

36,4

5,926

<0,01

Accessibilité

9

42

27

28,6

7,496

<0,05

Prix

100

98

96

97,1

0,972

-

Risque

4

44

44

37,9

12,313

<0,05

ZBF : zone des bas-fonds ; ZCL : zone du cordon littoral ; ZIU : zone intra urbaine Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.4.2 Hiérarchisation des attributs

Les attributs des légumes étant connus, il a été demandé aux consommateurs de procéder à leur classement par ordre d'importance. Les différents classements des consommateurs ont permis de déterminer le rang moyen grâce au test de rang de Kendall. Le tableau 25 renseigne sur le classement croissant des attributs au niveau des consommateurs. L'attribut « prix » occupe le premier rang. Les autres attributs se placent successivement dans l'ordre ci-après : « taille » ; « fraîcheur du légume à l'achat » ; « apparence du légume à l'achat » ; « goût du légume à la consommation » ; « couleur du légume à l'achat » ; « présentation du légume sur l'étalage » ; « évitement de risque de maladie » ; et enfin « l'accessibilité du légume par rapport à son lieu de vente ».

L'attribut « prix » est classé en première position par plus de 50% des consommateurs (voir annexe 2). Sa dernière position est la quatrième place ; 36% des consommateurs s'étant prononcés pour ce classement. Le dernier attribut « accessibilité du légume par rapport à son lieu de vente », n'a jamais été classé en première position. Son meilleur classement ne figure qu'en troisième position avec un peu moins de 1% des consommateurs ayant opté pour ce choix.

Tableau 25 : Classement des attributs de légumes

 

Couleur

Fraîcheur

Apparence

Taille

Goût

Présentation

Accessibilité

Prix

Risque

Rang
moyen

Rang
global

5,81
6

4,02
3

4,24
4

1,98
2

5,31
5

6,81
7

7,94
9

1,94
1

7,21
8

Kendall's Coefficient of Concordance = 0,627 Asymp. Sig = 0.000 Source : enquête juillet-août 2008

Un classement effectué par zone agro écologique (tableau 26), confirme l'attribut « prix » en première position au niveau des trois zones agro écologiques avec 82% d'opinions favorables en première place au niveau des bas-fonds, 39% au niveau du cordon littoral et 47% au niveau de la zone intra urbaine. Quant à l'attribut « évitement de risque de maladie par consommation de légume », il occupe la dernière place au niveau de la zone des bas-fonds et celle du cordon littoral. Ceci prouve que les consommateurs de cette zone n'attachent aucune importance aux légumes sains.

Tableau 26 : Classement des attributs selon les différentes zones agro écologiques

 

Bas-fonds

Cordon littoral

Intra urbaine

Rang moyen Rang

global

Rang moyen Rang global

Rang Rang global

moyen

Couleur

6,32 8

5,34 5

5,92 6

Fraîcheur

5,59 5

3,88 4

3,65 3

Apparence

5,23 4

3,46 3

4,38 4

Taille

1,82 2

1,41 2

2,32 2

Goût

4,73 3

5,39 6

5,44 5

Présentation

5,59 6

7,68 7

6,70 9

Accessibilité

6,23 7

7,73 8

8,55 8

Prix

1,18 1

1,90 1

1,66 1

Risque

8,32 9

8,20 9

6,38 7

Test de concordance

N=22

N=41

N= 77

de Kendall

Kendall 's W(a)= 0,663

Kendall's W(a)=0,853

Kendall 'sW(a)= 0,649

 

Chi-square=116,6

Chi-square=279, 9

Chi-square=399,5

 

Asymp. Sig=0,000

Asymp. Sig=0,000

Asymp. Sig=0,000

Source : Enquête Juillet-Août 2008

Selon Coulibaly et al., cités par Probst (2008), les attributs clés des consommateurs au Ghana sont : la fraîcheur, la couleur, la taille du légume, la dureté, et l'absence de trace

d'attaque d'insecte. L'apparence du produit est généralement le principal facteur qui gouverne le choix des consommateurs. Les aspects impliqués sont la couleur, la fraîcheur, la présentation du produit sur l'étalage et sa taille ou grosseur (Ngapo, 2005). Ces attributs sont d'abord évaluer par le consommateur dès qu'il se présente devant le produit (Verbeke, 2000). Le raisonnement des consommateurs en matière de choix des légumes repose sur des critères d'évaluation semblables, quelle que soit la catégorie de légume. En revanche, selon la catégorie de produit, on note des différences sur les éléments perçus. Les consommateurs enquêtés préfèrent les légumes frais dont la date de récolte n'excède pas deux jours pour les légumes feuilles (Gboma) et les tomates qui sont dures, fermes et rouges. Certains consommateurs préfèrent des gombos de petites tailles alors que d'autres préfèrent des variétés de grandes tailles. On retient que les légumes périssables tels que la tomate, le piment sont caractérisés par une forte perception de conditionnement. De la même manière, les légumes comme le chou sont caractérisés par une perception de quantité. Les légumes comme la laitue, la carotte sont préférés des consommateurs à condition qu'ils soient bien lavés et exposés à l'ombre. La présence de sable et autres impuretés repoussent les consommateurs. Après avoir identifié le légume pour ses propriétés physiques, le consommateur essaye de l'acheter en demandant le prix. Les produits qui coûtent trop chers sont abandonnés par les acheteurs (Guillon, 2007). A cet effet, un consommateur enquêté déclare :

« Si le légume est beau et qu'il n'est pas à la portée de ma bourse, je l'abandonne et je vais chercher ailleurs »

En somme, le prix est le plus important des attributs selon les consommateurs. Ils préfèrent les légumes qui ne sont pas très chers. Selon Probst (2008), le prix bas n'est pas un attribut clé entrant en ligne de mire pour éviter les risques de maladies. Ainsi, la consommation de légumes moins chers expose les consommateurs aux maladies et à l'insécurité alimentaire.

L'achat du légume conduit à l'évaluation de son goût. Le consommateur n'est pas toujours en mesure d'utiliser la même information pour évaluer sa satisfaction et pour décider de renouveler sa consommation (Guillon, 2007). Lorsque les consommateurs constatent que le légume acheté est de mauvais goût, ils changent automatiquement de fournisseur. Les consommateurs aiment manger des crudités (carotte, oignon, tomate) ; si ces crudités sont amers ou ne sont pas craquants ils ne les achèteront plus chez le fournisseur habituel.

L'attribut « évitement de risque de maladie » n'est pas visible directement sur le légume. Selon Verbeke (2008), il s'agit d'un attribut de crédibilité car le consommateur fait

entièrement confiance au vendeur. Il peut donc facilement se tromper. De plus, selon Probst (2008), cet attribut n'est pris en compte qu'au niveau de la couche la plus aisée de la population ; c'est-à-dire les riches intellectuels. Cette catégorie de consommateurs rencontrée dans la zone intra urbaine a affirmé que cet attribut lui permet d'éviter les intoxications alimentaires et certains malaises. Le consommateur est incertain sur la qualité des produits tant qu'il ne les a pas encore consommés, puisque les légumes sains sont des « biens d'expérience » ou du moins se composent d'attributs d'expérience (Verbeke, 2000). Le consommateur est donc confronté à un risque de déception, surtout si l'on considère qu'il n'est pas certain de l'efficacité des légumes sains dans la prévention des maladies. Ce risque diminue avec l'expertise sur les caractéristiques du légume sain : le producteur et le vendeur donnent une idée plus ou moins précise de la qualité.

L'hypothèse 2 (le choix des légumes sains par les consommateurs est fonction des attributs liés à ces produits) énoncée plus haut est acceptée. En effet, le choix des légumes sains est fonction des attributs liés à ces produits. Les tests de Kendall effectués, montrent que les consommateurs ne vont pas par hasard vers les légumes. Leur choix est motivé par les attributs de ces produits.

5.5 Déterminants du consentement à payer les légumes sains

Cette section discute des principaux facteurs socio-économiques qui influencent le consentement à payer les légumes sains par les consommateurs. Ceci permettra de connaître les facteurs qui sont liés directement ou indirectement à la volonté de payer les légumes sains. Selon le modèle de comportement de Verbeke (2000), cette démarche constitue le stade ultime qui conduit le consommateur vers le choix du légume sain.

5.5.1 Résultats du modèle

La volonté de payer les légumes sains est influencée par de nombreux facteurs aussi bien techniques que socio-économiques. L'étude de ces relations est réalisée à travers un modèle de régression logistique (probit). Pour éviter les problèmes de multicolinéarité, certaines variables explicatives présentant une forte corrélation avec d'autres, sont éliminées du modèle de base. La variable dépendante (Y) est la volonté du consommateur à payer les légumes sains. Les résultats sont présentés dans le tableau 27.

Tableau 27 : Résultats du modèle logistique

Variables Coefficient Erreur standard Z P>Z (signification)

 
 
 

Chapitre 5 : Résultats et analyses

 
 
 
 
 

RISK

-0,3328958

0,8048276

-0,41

0,679

PRICE

-2,051293***

0,7680981

-2,67

0,008

IMPCOOK

-0,4446042

0,5463536

-0,81

0,416

TAILLE

-1,433647**

0,6876138

-2,08

0,037

IMPGOU

-0,3113647

0,5273243

-0,59

0,555

IMPAPAR

1,269167**

0,5242431

2,42

0,015

IMPLEFRA

0,5504353

0,4213203

1,31

0,191

COULEUR

0,3441551

0,4962042

0,69

0,488

EXPCONS

1,054322***

0,2479878

4,25

0,000

REVMENS

0,5142012

0,313168

1,64

0,101

INSTRU

0,1857103

0,2833982

0,66

0,512

FSIZE

-0,2591309*

0,1528599

-1,70

0,090

MSTATU

0,4577041

0,5475029

0,84

0,403

SEX

0,1492183

0,3579578

0,42

0,677

Log Âge

-1,463441

1,853002

-0,79

0,430

ZAGROC

-0,9807805*

0,5201042

-1,89

0,059

Log vraisemblance = -12.775809

Chi-deux (16) = 76.00

Signification du modèle (Prob > chi2) = 0.0000

Pouvoir de prédiction (pseudo-R2 de McFadden) = 86.09

***Signification à 1%, **signification à 5 %, *signification à 10 %. Source : Enquête Juillet-Août 2008

Le ratio de vraisemblance est significatif au seuil de 5 % avec le test de khi-deux. Par conséquent le modèle est globalement significatif à 5 %. Les résultats du modèle peuvent être pris en compte. L'estimation du modèle de régression a donné le pseudo-R2 de McFadden qui est 0,86. Ce qui signifie que, la variation des variables incluses dans le modèle explique à 86 %, la variation de la variable dépendante (consentement à payer un légume sain).

La volonté de payer les légumes sains est influencée par les variables suivantes : le prix du légume (PRICE), la taille du légume (TAILLE), l'apparence du produit avant l'achat

(IMPAPAR), le nombre d'année d'expérience dans la consommation de légume (EXPCONS), la taille du ménage (FSIZE) et la zone agro écologique (ZAGROC). Les autres variables qui se sont révélées non significatives par le modèle ne sont pas sans effet sur le choix des légumes sains. Leur influence est tout simplement cachée par celle des variables révélées significatives dans le modèle.

5.5.2 Analyse du modèle

La régression logistique a permis l'obtention de résultats que nous devons analyser et interpréter afin de connaître les véritables motivations des consommateurs.

5.5.2.1 Le prix du légume

Le prix du légume a une influence négative et significative au seuil de 1 % sur la volonté d'acheter les légumes sains. Ceci suppose que les consommateurs expriment plus la volonté à payer les légumes sains lorsque ces derniers sont à bas prix. Le consommateur rationnel est toujours en quête de légumes de qualité à coût très réduit. Ce comportement cadre bien avec les résultats de Probst (2008) au Ghana. En effet, les consommateurs ghanéens sont préoccupés par les légumes moins chers. De même, Piyasiri et al., (2002), trouvent que les consommateurs indiens ne sont pas prêts à acheter les légumes sains très chers. D'après les investigations, les prix des légumes sains doivent être quasiment les mêmes que ceux des légumes conventionnels avant que les consommateurs ne se décident à abandonner les légumes conventionnels au profit des légumes sains. L'appréciation du prix du légume dépend du niveau d'éducation du consommateur et de l'information qu'il détient au sujet du légume (Kah, 2003). Les consommateurs instruits peuvent aisément chercher des informations sur les avantages des légumes sains et consentir à payer ces produits même s'ils sont très chers. C'est le cas des consommateurs situés dans la zone intra urbaine (zone qui concentre à elle seule, 33% des hauts fonctionnaires).

5.5.2.2 La taille de légume

Le signe négatif du coefficient relatif à la taille du légume, indique que, les consommateurs, bien qu'ils soient disposés à payer les légumes pour éviter les maladies, ne conçoivent pas que ces légumes soient de petites tailles. Ils les préfèrent donc plus gros. Par exemple, les consommateurs enquêtés aiment les gros choux et le Gboma aux feuilles larges. Selon Probst (2008), les consommateurs ghanéens s'intéressent plus à la quantité de légumes achetés plutôt qu'à la qualité. Par ailleurs, selon Coulibaly et al., (2006), la taille du légume est

l'un des attributs clés que le consommateur prend en compte dans son processus de prise de décision. Verbeke (2000) a montré que la grosseur d'un produit est un attribut qui attire le consommateur.

5.5.2.3 Apparence du légume

L'apparence du légume a une influence positive et significative au seuil de 5% sur le consentement à payer les légumes sains. Les consommateurs sont influencés par l'apparence du légume sur l'étalage. Si le produit est mal entretenu, il ne sera pas choisi par le consommateur ; même si le légume en question est produit au moyen des biopesticides. Le consommateur s'intéresse d'abord au mode de présentation des légumes sur l'étalage ; les produits mal entretenus ne l'intéressent pas (Probst, 2008). Selon le même auteur, les consommateurs lavent les légumes et les débarrassent des déchets et autres résidus toxiques. De ce fait, ils préviennent les maladies. Obuobie (2006) stipule que les résidus des pesticides chimiques disparaissent difficilement par simple lavage. Ainsi, un légume ayant une bonne apparence n'est pas forcément sain.

5.5.2.4 Expérience dans la consommation

Cette variable indépendante a une influence positive et significative au seuil de 1% sur le consentement à payer les légumes sains. Les consommateurs qui consomment les légumes depuis plus de1 0 ans sont plus aptes à acheter les légumes sains afin de préserver leur santé. Ils ont acquis au cours des années, assez d'informations sur les légumes sains. Ils connaissent leurs avantages et leurs inconvénients. Ceci concorde avec les résultats de Piyasiri et al., (2002) qui montrent que les habitudes ne changent pas chez les consommateurs ayant eu de part le passé à consommer les légumes sains. Cette variable vient compléter le processus d'acquisition de l'information du consommateur.

5.5.2.5 Taille du ménage

La taille du ménage a une influence négative et significative au seuil de 10% sur le consentement à payer les légumes sains. Les familles qui ont de grands effectifs (plus de 15 personnes) ne peuvent se permettre le luxe d'acheter les légumes sains qui sont plus chers que les légumes conventionnels. Par ailleurs, si la famille est de petite taille, elle est disposée à payer les légumes sains. Selon Garming et al., (2006), le poids des membres de la famille influence négativement à un seuil de 5% le consentement à payer des consommateurs au Nicaragua. Ceci

confirme nos résultats qui montrent que plus la famille est grande, moins elle consommera des produits de qualité supérieure qui sont onéreux.

L'accès à la nourriture est fonction des facteurs suivants : accessibilité à la nourriture des populations exclues des marchés ; capacité financière des consommateurs pauvres (FAO, 2007). L'impact de la taille du ménage sur l'accès à la nourriture est analysé du point de vue du nombre de personnes à charge. Les ménages disposant d'un grand effectif de dépendants sont vulnérables et vivent dans une insécurité alimentaire. Ils essayent chaque jour d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. C'est ce qui expliquerait le fait qu'ils rejettent les légumes sains qui sont l'apanage des ménages de petites tailles vivants dans l'abondance alimentaire et ayant très peu de dépendants. Cette situation dépend aussi du niveau perception du chef de ménage à propos des risques liés à la mauvaise alimentation. Un chef de ménage qui privilégie la quantité plutôt que la qualité aura tendance à diriger les siens vers les légumes conventionnels.

5.5.2.6 Zone agro écologique

Cette variable a un coefficient de corrélation négatif sur le consentement à payer. Il s'avère que les consommateurs des zones de bas-fonds ne consentent pas payer les légumes sains alors que ceux de la zone intra urbaine s'y intéressent. Vodouhè (2007) a montré que les légumes sains sont cultivés en milieu rural. Mais ces légumes sont transférés en milieu urbain où il y a des fonctionnaires capables de les acheter à un prix plus élevé. Garming et al., (2006), montre que le consentement à payer les légumes pour éviter les maladies causées par les résidus des pesticides chimiques, varie suivant certaines régions du Nicaragua

Dans cette analyse, le fait de vivre dans le monde rural diminue les chances d'accepter les légumes sains, tandis qu'à l'inverse, le fait de vivre dans le monde urbain, l'augmente, par rapport à ce qu'on pourrait attendre, s'il n'y avait aucune association entre l'espace géographique de vie, et la réponse à la question du consentement (aucun «effet» du lieu de vie sur le choix).

En somme, les résultats du modèle logistique identifient six (6) facteurs affectant le consentement à payer les légumes sains. Il s'agit du prix du légume, de la taille du légume, de l'apparence du produit, du nombre d'année dans la consommation du légume, de la taille du ménage et de la zone agro écologique.

L'hypothèse 3 (le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, la taille du ménage sont les principaux facteurs déterminants du consentement à payer les légumes sains par les consommateurs) est rejetée après l'estimation du modèle de régression logistique. C'est plutôt, le prix du légume, sa taille, son apparence, le nombre d'année dans la consommation du

légume, la taille du ménage et la zone agro écologique qui affectent le consentement à payer les légumes sains au Sud du Bénin.

Chapitre 6 : Conclusions et recommandations

6.1 Conclusions

Cette étude a tenté d'apporter la lumière sur la promotion des légumes sains produits à partir des biopesticides introduits par les institutions de recherche, afin de garantir une meilleure santé aux consommateurs et leur assurer une sécurité alimentaire. Elle a permis d'évaluer les préférences des consommateurs pour les légumes sains et d'identifier les facteurs socio- économiques qui influencent le consentement à payer de ces consommateurs.

Cette étude a révélé que la majorité des consommateurs n'est pas au courant de l'existence des légumes sains produits avec les biopesticides introduits dans l'agriculture urbaine par les institutions de recherche. En effet, les consommateurs ne connaissent pas les avantages ni les inconvénients des légumes sains. Certains consommateurs ont reconnu que les légumes sains sont de meilleure qualité par rapport aux légumes conventionnels ; mais ils coûtent plus chers que les légumes conventionnels. De plus, ils ne sont pas accessibles à tous car ils sont rares et difficilement identifiables sur le marché. Les principaux attributs des légumes pour lesquels ils sont appréciés par les consommateurs sont : la couleur, la fraîcheur, l'apparence, la taille, le goût. Par ailleurs, les acheteurs potentiels de légumes sains sont incontestablement les femmes. Ce sont elles qui s'occupent de l'approvisionnement et de la préparation des légumes dans le ménage. Les facteurs qui influencent positivement et poussent les consommateurs à choisir les légumes sains sont : l'apparence du légume et l'expérience dans la consommation du légume sain. Par contre, les facteurs comme le prix du légume, la taille, l'effectif du ménage et la zone agro écologique influencent négativement le consentement à payer les légumes sains.

6.2 Recommandations

Au terme de ce travail, une série d'actions méritent d'être menées par les différents acteurs du sous-secteur maraîcher pour inciter les populations à consommer les légumes produits avec les biopesticides.

Pour faire face au problème de l'augmentation de la population urbaine et péri-urbaine et aider à résoudre le problème de santé publique (consommations de légumes contenants des résidus toxiques), il faudrait que l'Etat et les Organisations Non Gouvernementales, informent davantage les consommateurs sur l'existence et les avantages des légumes sains. Pour y parvenir, ils devraient, passer par des canaux comme les chaines de radiodiffusion et de télévision, pour informer les consommateurs. Ils pourraient aussi utiliser les écoles ou le forum champ paysan.

Les consommateurs n'achètent pas au hasard les légumes sains. Un certain nombre d'attributs les dirigent vers ces produits. Il faudrait que les opérateurs économiques et les commerçants, désireux de se lancer dans la commercialisation des légumes sains, tiennent compte d'un certain nombre de facteurs socio-économiques. Ils devraient commercialiser les légumes sains ayant une bonne apparence. A ce niveau, une étude supplémentaire s'impose quand on sait que les légumes sains ont une apparence non attractive. Il faudrait aussi rendre disponibles permanemment les légumes sains ; pour ce faire, les commerçants devraient rendre accessibles les légumes locaux sains en milieu rural et les légumes exotiques sains en milieu urbain. Ils devraient faire la publicité des légumes sains au niveau des chaînes de radiodiffusion et des télévisions pour l'insertion des légumes dans les habitudes alimentaires de la population. Ils pourraient aussi faire la promotion des marché bios.

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