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Consentement à  payer des consommateurs pour les légumes sains en milieu urbain et péri urbain cas du sud bénin

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par Ilyace AMADOU
Université d'Abomey Calavi - ingénieur agro-économiste 2008
  

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Chapitre 2 : Cadre conceptuel et théorique

Dans ce chapitre, il sera évoqué, les différents concepts et modèles théoriques développés par certains auteurs et qui se rapportent à la présente étude. Le chapitre présente successivement le cadre conceptuel et le cadre théorique.

2.1 Cadre conceptuel

Pour mieux circonscrire notre étude, il nous paraît important de définir les différents concepts que comporte directement ou indirectement notre sujet de recherche.

2.1.1 Agriculture urbaine et périurbaine

D'après Moustier et Mbaye (1999), l'agriculture périurbaine -- correspondant à l'agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne -- est considérée comme l'agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usages agricoles d'une part et non agricoles d'autre part. L'alternative débouche sur des concurrences, mais également sur des complémentarités entre ces usages :

- foncier bâti et foncier agricole ;

- eau destinée aux besoins des villes et eau d'irrigation ;

- travail non agricole et travail agricole ;

- déchets ménagers et industriels et intrants agricoles ;

- coexistence en ville d'une multiplicité de savoir-faire, due à des migrations, cohabitation d'activités agricoles et urbaines génératrices d'externalités négatives (vols, nuisances) et positives (espaces verts).

Selon Donadieu et al., (1997), l'agriculture périurbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture peut soit n'avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et c'est ensemble, qu'espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus d'urbanisation et forment le territoire de la ville.

Les interactions entre la ville et l'agriculture, en termes de flux de ressources et de produits, sont au coeur de l'identité de l'agriculture urbaine. L'agriculture urbaine sera employée pour désigner à la fois l'agriculture intra et périurbaine au cours de cette étude.

Pour Doucouré et al., (2004), cette agriculture contribue à plusieurs titres à la gestion de la ville :

- en participant à l'approvisionnement, surtout en produits frais ;

- en créant des emplois et des revenus, qui contribuent à l'équilibre social ; - en améliorant l'environnement par une gestion spécifique des déchets ;

- en occupant des terrains qui font offices de coupures vertes dans le tissu urbain et en participant ainsi à l'aménagement des espaces verts et à l'amélioration de la qualité de l'air.

Outre sa dimension strictement agronomique, l'agriculture urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant un rôle d'intégration (migration des ruraux, chômage endémique).

2.1.2 Maraîchage

Etymologiquement, le mot maraîchage dérive du mot latin «mariscus», terme relatif aux lacs et marais. Ce concept s'est d'abord appliqué aux cultures de légumes effectuées dans les marais. Ayant connu des évolutions dans le temps, il est devenu une branche de l'horticulture orientée vers la culture intensive et professionnelle des légumes (Habault, 1983). L'horticulture quant à elle, désigne selon Larousse (2002), la branche de l'agriculture comprenant la culture des légumes, des petits fruits, des fleurs, des arbres et arbustes d'ornement. Le maraîchage représente aujourd'hui une composante essentielle sinon la plus importante de l'horticulture, particulièrement dans les pays sous-développés où elle tient une place importante dans l'économie.

Larousse (2002) définit le maraîchage comme la culture intensive des légumes et certains fruits, en plein air ou sous-abri. Cette définition plutôt généraliste du concept de maraîchage est loin de prendre en compte les spécificités de cette activité dans le contexte africain en général et béninois en particulier. D'autres définitions alternatives ont été proposées par différents auteurs pour combler ce vide. Selon Gonroudobou (1985), le maraîchage est une activité complexe qui se caractérise par la mise en valeur de superficies réduites et par la production d'une multitude de spéculations. Il s'agit alors d'une production intensive et continue. Une série d'opérations (le labour et le dressage des planches, le repiquage, l'arrosage, la récolte, la vente etc.) occupe la journée du maraîcher. Cette définition paraît plus explicite sur ce qu'est le maraîchage dans le contexte béninois. Cependant, en identifiant le maraîchage à une activité continue, elle s'est bornée au système

moderne, occultant ainsi une bonne partie des exploitations, en l'occurrence les systèmes de décrue. La production maraîchère de décrue est une composante non moins importante du maraîchage au Sud-Bénin qui est d'ailleurs assez fournie en bas-fonds exploitables périodiquement.

Pour tenir compte de la grande variabilité que présente le maraîchage dans le contexte du Sud-Bénin, le concept de maraîchage sera compris ici, à l'instar de Tiamiyou (2002), comme la culture intensive, continue ou saisonnière de légumes et de certains fruits, pratiquée sur différents types de sol, en saison des pluies ou en saison sèche, dans les villes ou en zone rurale, en plein champ ou sur un périmètre préalablement délimité et aménagé ou non.

2.1.3 Biopesticides

Aho et Kossou (1997), définissent la lutte biologique comme l'ensemble des méthodes par lesquelles peuvent être limités, les effets des organismes végétaux et animaux nuisibles sur les cultures, le bétail et leurs produits, en exploitant les ennemis naturels de ces organismes. La lutte biologique se base sur des concepts écologiques et son évolution suit de près celle de l'écologie. L'emploi des biopesticides à base de microorganismes entomopathogènes fait partie de cette lutte biologique.

L'Agence de Protection Environnementale (EPA, 2007) définit les biopesticides comme des pesticides dérivés des animaux, des bactéries, des champignons, des plantes et de certains minéraux. Ils sont généralement regroupés en trois classes. Nous distinguons les pesticides biochimiques (phéromones sexuels et extraits de plantes) qui procurent des substances naturelles (peu toxiques à l'homme) pour contrôler les ravageurs des cultures ; les pesticides à base de microbes (bactéries, champignons, virus entomopathogènes ou protozoaires) qui peuvent contrôler les différents types de ravageurs et les protecteurs systémiques tels que Bt : Dipel®, Biobit® (Coulibaly et al., 2006).

L'utilisation des biopesticides permet de mieux contrôler les ravageurs et de protéger par la même occasion la santé des consommateurs. Par exemple, le neem (Azadirachta indica A. Juss) est un produit naturel et non toxique à l'homme, il est 100% biodégradable, protège mieux l'environnement et a un large spectre d'action sur plus de deux cents (200) espèces de ravageurs (EPA, 1993).

Dans la présente étude, il est question de savoir, à travers les producteurs, les catégories de personnes qui achètent et consomment les légumes traités à base de biopesticides. Aussi, il s'agit de connaître si ces derniers consentent à payer les légumes sains afin d'éviter les maladies et de préserver leur état de santé.

2.1.4 Légumes sains

D'après Westphal et al., cités par Diouf et al., (1999), certains auteurs définissent les légumes comme des plantes herbacées dont les parties comestibles sont récoltées sur la plante encore sur pied ou pendant sa période de repos. D'autres définissent les légumes comme étant des parties fraîches des plantes, qui sont consommées seules, comme compléments alimentaires ou comme plat d'accompagnement. Les principaux légumes cultivés peuvent être classés selon leur nature, leur demande sur le marché et leurs lieux de culture. Selon la nature de l'organe consommé, Agossou et al., (2001) distinguent :

- Les légumes fruits : tomate, poivron, piment, gombo, concombre, navet ; - Les légumes feuilles : amarante, grande morelle, crin-crin, chou, laitue ; - Les légumes à bulbes : oignons, échalotes ;

- Les légumes à racines ou tubercules : carotte, pomme de terre.

Selon le critère de la demande, Tiamiyou (1998) répartit les légumes en deux grandes catégories : les légumes de grande consommation (grande morelle, amarante, crin-crin, tomate, oignon, gombo, piment) et ceux produits en quantités moins importantes (pomme de terre, carotte, chou, laitue, navet, concombre, courge, courgette, aubergine,...). Les légumes produits varient également selon les zones de production. Agossou et al., (2001) distinguent :

- Les cultures traditionnelles de plein champ pratiquées aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain : tomate, piment, gombo, oignon, grande morelle, amarante, crin-crin, célosie ;

- Les cultures exotiques, également désignées sous le vocable de légumes de type européen, pratiquées dans les zones urbaines et périurbaines. Elles concernent la carotte, le chou, la laitue, le concombre, le poivron, le navet, etc.

Le Groupe de Protection des Végétaux (GPV, 1996), définit une plante saine comme étant celle qui dispose au mieux de tout son potentiel génétique pour ses multiples fonctions physiologiques (division et différenciations cellulaires, développement, translocation, photosynthèse, reproduction, etc.). Ces diverses fonctions s'influencent réciproquement dans un état de parfait équilibre dans un environnement favorable. Dans le cadre de cette étude, les légumes sains sont des légumes produits au moyen des biopesticides vulgarisés par l'IITABénin. La consommation de ces légumes ne présente aucun danger pour la santé du consommateur

2.1.5 Qualité des légumes

Le problème de qualité des légumes devient de plus en plus préoccupant vu les pesticides chimiques non recommandés, utilisés pour le contrôle des insectes et maladies. Les légumes traditionnels reconnus pour leur besoin faible en insecticide chimique contrairement aux légumes exotiques, commencent par recevoir des quantités significatives de pesticides en raison de la pression des insectes et maladies et de la demande locale de plus en plus croissante.

Assogba-Komlan et al. (2007) ont analysé l'effet des pratiques de fertilisation et de traitements phytosanitaires sur la qualité nutritionnelle des légumes feuilles traditionnels les plus consommés au Sud-Bénin afin d'identifier ceux à risque. Les résultats révèlent que de fortes doses d'engrais organiques et surtout d'engrais minéraux sont, appliquées sur les légumes feuilles. Les taux de nitrate dans les feuilles et dans les sols sont faibles (<50mg/kg de matière fraîche) mais ces taux ont augmenté de la 1ère à la 2ème coupe. Par ailleurs, les teneurs en pesticides organochlorés totaux sont comprises entre 0,320 et 2,225 jtg/g de légumes secs. En dehors de l'endosulfan et du lindane retrouvés dans les échantillons de légumes en faibles teneurs (respectivement 0,07 et 0,1 jtg/g de légumes), les autres pesticides comme le DDT, l'endrine, l'heptachlore, l'aldrine, le dieldrine présentent des teneurs supérieures aux normes Codex appliquées pour le contrôle de la qualité des aliments. Les mêmes pesticides se retrouvent dans les échantillons de sol. Ces résultats remettent en question la qualité nutritionnelle des légumes produits au Bénin et confirment que l'usage des pesticides chimiques dans le contrôle des ravageurs représente la première source d'altération de la qualité des produits maraîchers.

Singbo et al., (2004) ont étudié les facteurs socio-économiques qui justifient l'utilisation des insecticides chimiques sur les légumes. Les données sont collectées sur un échantillon de 193 producteurs et l'analyse des déterminants influençant le choix de la méthode de contrôle des insectes et maladies des légumes est faite en utilisant le modèle économétrique logit. Les résultats indiquent que les femmes continuent d'utiliser les insecticides chimiques pour la protection des légumes. Le mode d'irrigation et la nature de légume cultivé influencent aussi la méthode de lutte contre les ravageurs de légumes. Zossou (2004) a analysé les facteurs socio-économiques qui sous-tendent l'adoption des pratiques phytosanitaires par les maraîchers à Cotonou avec comme principal outil statistique le test du Khi-deux. Les principaux facteurs identifiés et qui influencent le respect des pesticides chimiques recommandés, le respect des doses recommandées et l'utilisation des produits

naturels sont : l'âge, le niveau d'instruction, le nombre d'année d'expérience, la présence du chou dans l'exploitation, les perceptions des maraîchers des risques liés aux pesticides chimiques sur l'environnement et sur la santé humaine.

Par ailleurs, l'IITA (2002a) a étudié les potentialités d'un marché de biopesticides pour contrôler les maladies des légumes feuilles au Ghana et au Bénin. Les résultats obtenus à partir des modèles de prix hédonique et Probit ont montré que les principaux facteurs qui peuvent affecter l'adoption des biopesticides par les producteurs sont les rendements élevés, une meilleure qualité des produits, une action rapide contre les parasites, un épandage aisé et un large spectre.

En outre, Singbo et al., (2002) ont étudié les facteurs qui peuvent influencer l'utilisation des biopesticides en culture du chou et de tomate. Les résultats indiquent qu'environ 75 % des maraîchers veulent utiliser ces produits biologiques s'ils sont efficaces. Cinq indicateurs sont identifiés comme pouvant aider à la promotion des biopesticides. Il s'agit du type d'application, le mode de conditionnement, le type de formulation, les niveaux de prix et enfin le canal de distribution.

Adorgloh-Hessou (2006), a montré dans une étude portant sur le développement de l'entreprise de production et de commercialisation des légumes de qualité dans les régions urbaines et péri urbaines du Sud Bénin, qu'après l'année 2006, la demande de légumes va subir un accroissement de 3% toutes les années. Il importe donc de fournir des légumes de qualité afin d'assurer une sécurité alimentaire à tous.

Cette étude se focalisera sur le consentement à payer des légumes sains par les consommateurs. Elle apparaît comme la dernière étape de toutes les études répertoriées ci- dessus afin de savoir si les efforts des chercheurs, visant à remplacer les pesticides chimiques non recommandés par les biopesticides, ont porté leurs fruits.

2.1.6 Sécurité alimentaire

Le Sommet de Rome a développé la définition de la sécurité alimentaire approuvée par la Conférence internationale FAO/OMS sur la nutrition (Rome, décembre 1992) à savoir "l'accès de tous, à tout moment, à une alimentation suffisante pour mener une vie saine et active". Le Sommet a ajouté l'idée de l'accès non seulement physique mais aussi économique, d'une alimentation non seulement suffisante mais aussi saine et nutritive ; et le concept selon lequel il faut, par alimentation suffisante, entendre une alimentation correspondant aux besoins nutritionnels ainsi qu'aux préférences des populations pour leur permettre de mener une vie saine et active.

Chacun a un droit à l'alimentation découlant de sa propre production, d'un échange sous forme de troc, d'achat sur les marchés ou d'un travail à des tâches autres que la production alimentaire, ou d'un transfert (d'aliments) de la famille, de la communauté, de la société civile ou de l'État. Quiconque ne peut pas jouir de son droit à l'alimentation risque donc de voir sa sécurité alimentaire menacée. Le lien direct entre le commerce et cette approche est le droit à l'alimentation au moyen d'un échange. Pour la FAO (2007), la sécurité alimentaire se décline en quatre dimensions :

- Disponibilité alimentaire : l'agriculture biologique peut permettre de produire un volume suffisant pour nourrir l'humanité. Mais les nuances portent plus sur les progrès techniques encore nécessaires que sur le fait de savoir si oui ou non l'agriculture biologique pourrait y parvenir.

- Accès à la nourriture : la production d'un pays en volume ne garantie pas que toute sa population se nourrisse. Il reste encore le problème de l'extrême pauvreté et de la destruction sociale. La FAO pose donc la question des moyens pour que la production agricole soit "effectivement" accessible à tous. Et sur ce point, l'agriculture biologique apparaît comme un système d'excellence, répondant mieux qu'aucun autre aux exigences de sécurité alimentaire : production plus territorialisée et basée sur les ressources humaines locales, créant des emplois, diminuant l'endettement et la paupérisation, permettant de freiner l'exode rural dans le tiers-monde... Bref, avec l'agriculture biologique on crée les moyens pour que tout le monde se nourrisse.

- "Résilience" et pérennité environnementale : l'agriculture biologique permet mieux qu'aucun autre système de préserver les ressources naturelles, les sols..., et donc de produire des aliments durablement. Ce qui est intéressant, est que non seulement l'agriculture biologique est meilleure pour lutter contre l'effet de serre, mais de plus, elle réduit les effets négatifs du changement climatique.

- Qualité de l'alimentation : les systèmes de production biologiques permettent aux populations rurales du tiers-monde d'avoir une alimentation plus variée, plus équilibrée, et ceci notamment pour les plus pauvres.

Cette étude permettra de savoir si les consommateurs ont accès suffisamment aux légumes sains. Part ce fait, leur sécurité alimentaire pourrait être garantie.

2.2 Cadre théorique

2.2.1 Comportement des consommateurs face à un aliment

Le comportement du consommateur est défini comme étant : «des actes que des individus posent dans l'obtention, l'utilisation et la disposition des biens économiques et des services, incluant par la même occasion le processus de décision qui précède et détermine ces actes» (Engel et al., 1995). Du point de vue microéconomique, l'accent est traditionnellement mis sur la prise de décision des consommateurs et leur comportement de choix. L'étude du comportement du consommateur, basée sur des modèles d'étape, fait appel la perspective de prise de décision dans la recherche sur le comportement du consommateur. De cette perspective de prise de décision, l'achat est considéré comme l'un des points particuliers parmi tous les moyens dont dispose le consommateur. En vue de comprendre ce point ultime, un examen des événements passés à savoir un besoin de reconnaissance du produit, une recherche d'information sur le produit, et une évaluation des alternatives du produit, est nécessaire. Typiquement, les besoins sont définis comme divergents entre la situation actuelle et la situation désirée en ce qui concerne les sentiments. Notons que la recherche est plus spécifique que le besoin. Par exemple, un consommateur ayant besoin de consommer des légumes, cherche une variété spéciale de légumes de qualité pouvant lui épargner des risques liés à sa santé. Cette demande pourrait être considérée comme une recherche qui est soutenue par le pouvoir d'achat et le consentement à payer.

Après l'identification du besoin, les consommateurs peuvent commencer par chercher des informations au sujet des solutions potentielles pour satisfaire ce besoin. Les sources internes et externes peuvent alors être consultées. Les sources internes se rapportent aux expériences antérieures et à la mémoire, alors que les sources externes incluent les stimuli commerciaux et non commerciaux dans l'environnement des consommateurs.

L'étape suivante est l'évaluation des solutions alternatives sur les critères qui sont pertinents pour les consommateurs individuels dans des situations spécifiques. Ces critères se rapportent aux attributs, à propos desquels les consommateurs ont des opinions spécifiques. Les opinions sur les attributs combinés avec le poids de l'importance des attributs, aboutissent aux préférences des produits qui sont logiquement transférés dans les intentions d'achat. Les attributs, caractéristiques des produits, sont soit intrinsèques (goût, texture ou couleur), soit extrinsèques (emballage, marque ou label du produit). Une autre classification des attributs fait la distinction entre la recherche, l'expérience et la crédibilité des attributs. On a donc :

- Les attributs de recherche qui permettent d'évaluer le produit avant l'achat. Les exemples typiques sont le prix, l'apparence, la marque/label et l'emballage.

- Les attributs d'expérience qui peuvent seulement être évalués après l'achat et/ou l'utilisation du produit. Exemple de la texture et du goût.

- Les attributs de crédibilité qui sont des attributs que le consommateur ne peut pas évaluer ou vérifier lui-même. Il doit faire confiance aux individus et institutions, comme les autorités gouvernementaux et les industries de production. Les attributs de production, de processus et de contenus de produit (nutriment, contenu contaminant) sont des cas typiques de type de crédibilité. La sécurité comme attribut de produit est surtout un type de crédibilité. Cependant, quand la sécurité est garantie à travers une marque ou un label de confiance, elle pourrait atteindre le statut de recherche d'attribut. La sécurité peut aussi être un attribut d'expérience. Par exemple, la sécurité dépend d'un type de risque comme l'intoxication, qui résulterait éventuellement de la consommation antérieure d'un légume non sain.

Le modèle classique de processus de prise de décision à quatre étapes marque le point de départ dans l'étude sur les consommateurs (Engel et al., 1968; Engel et al., 1995). Le modèle peut être étendu et intégré, premièrement, avec le modèle de «l'hiérarchie des effets» initié par Lavidge et Steiner (1961) et revu par Barry et Howard (1990). Deuxièmement, les concepts relatifs au processus d'informations sont présentés par McGuire (1978) et discuté par Scholten (1996). Finalement, une classification des facteurs ou variables, qui influencent potentiellement le processus de prise de décision du consommateur, est adoptée (Pilgrim, 1957; Steenkamp, 1997) (voir figure 1).

La «hiérarchie des effets» indique les différents stages mentaux que les consommateurs utilisent quand il s'agit de prendre des décisions d'acheter et de répondre aux messages commerciaux et non commerciaux. Bien qu'il remonte aux travaux philosophiques de Platon (Holbrook, 1995), le concept fut introduit dans la littérature du comportement du consommateur au début du 20ème siècle sous l'appellation de «modèle AIDA» (Attention, Intérêt, Désir, Action) (Strong, 1925). Le concept est particulièrement relatif au cadre et aux objectifs de communication. La communication avec les objectifs cognitifs, vise le processus cognitif du niveau de consommateur, d'où l'augmentation du niveau de connaissance du consommateur. La communication affective utilise beaucoup d'arguments émotionnels, de création de sentiments et vise l'amélioration des attitudes des consommateurs envers les produits. Les communications conatives essayent de pousser les consommateurs vers une action immédiate sans le précédent processus cognitif ou les stimulations des réactions

Facteurs d'influence

(Pilgrim, 1957 - Steenkamp, 1997)

Facteurs environnementaux

Stimulus de marketing

Information - Processus McGuire, 1978 - Scholten, 1996

Attention

Décision - prise de décision (Engel et al., 1968 et 1995)

Besoin de reconnaissance

d'attitude. Il est généralement admis que la structure, incluant le cognitif (lecture, connaissance), l'affectif (pensée, sentiment) et le conatif (volonté, agissement), est réelle, mais aucune évidence précise apparente n'est disponible à ce sujet (Barry et Howard, 1990; Ambler, 1998; Vakratsan et Ambler, 1999).

Depuis qu'une attention particulière est portée sur les influences et sur la prise de décision des consommateurs résultant du marketing et de la communication, le concept de processus de communication a été introduit dans le modèle. Ce concept identifie les effets de communication au niveau des stages : révélation et attention sur la communication, compréhension, persuasion lesquelles se réfèrent aux changements d'attitude et finalement au maintien de la nouvelle attitude.

Le processus de prise de décision, de jugements et de choix, est affecté par la variété des stimuli venant de l'environnement, aussi bien par les processus internes que par les caractéristiques des consommateurs eux-mêmes. Se basant sur les travaux de Pilgrim (1957) et Shepherd (1990), Steenkamp (1997) propose une classification avec trois types de facteurs influençant la prise de décision :

- facteurs environnementaux,

- facteurs relatifs à la personne même ; - et les propriétés de l'aliment.

Les stimuli de marketing et l'environnement socio-économique constituent l'environnement du consommateur. Les facteurs relatifs à la personne ou les variables individuelles de différence sont : la démographie, les caractéristiques psychologiques et biologiques du consommateur. La classification des propriétés des produits comme les propriétés intrinsèques et extrinsèques, et la recherche et la crédibilité des attributs, ont été largement discutées plus haut. La combinaison de tous ces facteurs montre pourquoi des consommateurs vont au-delà du processus de prise de décision pour les produits particuliers comme les légumes sains, alors qu'ils ne le font pas dans d'autres cas.

Ce modèle théorique sera utilisé pour comprendre le processus de prise de décision des consommateurs au sujet des légumes sains. Grâce à ce modèle, les perceptions des consommateurs au sujet des attributs des légumes sains seront connues.

Figure 1 : Modèle de comportement du consommateur face à un aliment. (Verbeke, 2000) 2.2.2 Perceptions du consommateur : filtre de perceptions

Le filtre de perception se situe entre l'objectivité scientifique et la perception subjective humaine. Il est responsable du bais qui existe entre la réalité, l'évidence scientifique ou les faits d'une part, et la perception des consommateurs pour ces faits d'autre part (Wierenga, 1983) (voir figure 2). Les faits résultent de l'objectivité scientifique et dépendent des propriétés des produits comme la qualité, la sécurité, la valeur nutritionnelle ou le prix. Ces attributs ou caractéristiques sont maniables, mesurables et répétables à travers la chaîne agro-alimentaire. Les perceptions des consommateurs relèvent de l'objectivité humaine et dévient parfois vers les faits et la réalité. Le filtre de perception entre la réalité et la perception devrait être considéré comme une sorte de miroir dont les reflets distordent ou

rejettent des informations. La perception subjective humaine des faits détermine le développement des attitudes et préférences basées sur les choix d'achat et de consommation des légumes.

Cette théorie nous permet de jauger le niveau de perception des consommateurs face au légume sain. En effet, ce filtre de perception nous aide à connaître les appréciations des consommateurs sur les caractéristiques des légumes. Après cette appréciation, les consommations ont une idée des propriétés qu'ils préfèrent au niveau du légume et peuvent alors prendre une décision appropriée.

Réalité - faits Objectivité scientifique

Qualité Sécurité Valeur nutritive

Prix

Maniable, mesurable,
Répétable

F

i

l t r e

P e r

c e p t

i o n

d

e

Propriétés/attributs du
produit

Perception Subjectivité humaine

Perception du
consommateur

Préférence

Choix

Figure 2: Filtre de perception (Wierenga, 1983)

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault