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Consentement à  payer des consommateurs pour les légumes sains en milieu urbain et péri urbain cas du sud bénin

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par Ilyace AMADOU
Université d'Abomey Calavi - ingénieur agro-économiste 2008
  

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TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION

Chapitre 5 : Résultats et analyses

Ce chapitre présente en détails, les résultats obtenus au terme de cette recherche. On y retrouve,

les analyses et interprétations afférentes.

5.1 : Caractéristiques socio-économiques des consommateurs enquêtés Elles regroupent le genre et l'âge du consommateur

, sa situation matrimoniale et la

taille de son ménage.

On y retrouve également le niveau d'instruction et l'occupation du consommateur, ses sources de revenus, le taux de dépendance etc.

5.1.1 Genre des consommateurs de légumes

La figure 5 montre les statistiques descriptives

du genre des consommateurs selon les

zones agro écologiques. Sur

un échantillon total composé de 22 consommateurs enquêtés dans

la zone des bas-fonds, 73%

sont des femmes et 27% sont

des hommes. Aussi, 71% de femmes et 29% d'hommes ont été interviewés dans la zone du cordon littoral. L

a zone intra urbaine

est constituée de 62% de femmes contre 37% d'hommes. S

ur un échantillon global constitué de 140 consommateurs, l'effectif des femmes est nettement supérieur à celui des hommes. En effet, l

es femmes représentent 63% alors que les hommes ne constituent que 34% de l'effectif global. Dans les zones enquêtées, ce sont les femmes qui s'occupent de la cuisine. Selon

et la cuisson des

Probst (2008), les femmes sont responsabilisées dans le choix des légumes

repas. Au cours des enquêtes, nous avons très souvent été dirigés vers elles.

Figure 5: Genre des consommateurs de légumes Source : Enquêtes Juillet-Août 2008

5.1.2 Représentation de la situation matrimoniale des consommateurs

Les résultats du tableau 6 montrent que la majorité des enquêtés (92%) sont mariés, 4% d'entre eux sont célibataires alors que 3% sont divorcés et 1% seulement est veuf. On constate que la plupart des consommateurs sont mariés. Les femmes s'occupent plus de l'alimentation de la famille. Les enfants représentent la couche de la population la plus vulnérable (FAO, 2007). Donc, les ménages où le père et la mère sont ensembles, sont susceptibles d'assurer une alimentation adéquate aux enfants et assurer la sécurité alimentaire.

Tableau 6 : Situation matrimoniale des consommateurs enquêtés

Statuts Fréquence Pourcentage (%)

Marié(e) 129 92

Divorcé(e) 4 3

Veuf (ve) 2 1

Célibataire 5 4

Total 140 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.3 Age des consommateurs

La distribution des âges des consommateurs enquêtés varie entre 17 et 60 ans avec une moyenne d'âge de 39 ans et un écart-type de 8 ans pour l'ensemble de la zone d'étude. L'âge le plus élevé a été enregistré dans les zones du cordon littoral et intra urbaine tandis que l'enquêté le plus jeune (17 ans) se retrouve dans la zone intra urbaine (tableau 7). L'âge est un facteur important pour la sécurité alimentaire (FAO, 2007). Les jeunes ont besoin de beaucoup de légumes pour leur croissance. Mais ils ne sont pas conscients des dangers liés à la consommation des légumes de mauvaise qualité. Quant aux vieux, ils savent que la mauvaise alimentation est nocive à long terme pour la santé de l'homme.

Tableau 7 : Situation des âges des consommateurs par zone agro écologique

Zones d'étude

Effectif

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart-type

Bas-fonds

22

28

47

36,2

4,9

Cordon littoral

41

19

60

38,5

8,6

Intra urbaine

77

19

60

40,4

8,5

Toutes les zones

140

19

60

39,2

8,2

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.4 Niveau d'instruction des consommateurs

Le niveau d'instruction est un facteur déterminant dans le choix des légumes sains par les consommateurs. La figure 6 donne un aperçu du niveau d'instruction des consommateurs enquêtés. Sur un échantillon total composé 22 consommateurs dans la zone des bas-fonds, 77% sont non scolarisés, 14% ont le niveau primaire, tandis que 9% seulement ont atteint le niveau secondaire. Par ailleurs, aucun enquêté dans cette zone n'a fait les études supérieures. Au niveau du cordon littoral, 39% des consommateurs ont le niveau primaire. En ce qui concerne la zone intra urbaine, on constate que la plupart des enquêtés (43%) ont le niveau primaire. Par contre, au niveau des individus ayant fait les études supérieures, 89% se retrouvent dans la zone intra urbaine. Les cadres supérieures qui occupent de hautes fonctions sont uniquement en milieu urbain. La consommation des légumes est fortement liée au niveau d'instruction des consommateurs et à leur niveau de vie.

90

 

80

77

70

 
 

60

 
 

50

 

43

 
 

39

40

 
 
 
 

34

32

 

30

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

20

 
 
 
 

20

 

20

 

14

 
 
 
 
 
 

10

 

5

 
 
 

9

 

7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Non scolarisé Primaire Secondaire Supérieur

Bas-fonds Cordon littoral Intra urbaine

Figure 6 : Niveau d'instruction des consommateurs Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.5 Taille du ménage des consommateurs

L'effectif total des ménages des consommateurs enquêtés, est représenté dans le tableau 8. Le ménage ayant le plus grand effectif est constitué de 16 individus contre 1 au niveau du ménage ayant le moins d'effectif. Au niveau des différentes zones agro écologiques, le plus petit ménage en termes d'effectif se trouve dans les zones intra urbaine et du cordon littoral alors que le plus grand ménage a été enregistré au niveau de la zone des bas-fonds. La taille du ménage est un facteur important dans la consommation des légumes. En Afrique, la consommation de légumes surtout exotiques est un signe d'aisance et de pouvoir d'achat. Plus sa taille est élevée, moins le ménage a les moyens de s'offrir les légumes sains (Broutin, 2005).

Tableau 8 : Taille du ménage des consommateurs

Zone

Effectif

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart-type

Bas-fonds

22

5

16

8,7

2,69

Cordon littoral

41

1

14

6,9

2,68

Intra urbaine

77

1

14

5,8

2,77

Ensemble

140

1

16

6,5

2,90

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.6 Nombre de dépendants par ménage

Le tableau 9, présente le nombre de dépendants dans les familles enquêtées. Il varie de 0 à 12 avec une moyenne de 2 personnes par ménage et un écart-type de 2,16. Au niveau des différentes zones agro écologiques, certaines familles situées dans les zones du cordon littoral et intra urbaine n'ont pas de personnes à charges alors que la zone intra urbaine enregistre le ménage ayant un plus grand nombre de dépendants (12). Il existe un lien entre le nombre de dépendants et l'acceptabilité des légumes sains. Plus le nombre de personnes à charge est élevé, moins ils optent pour les légumes sains qui sont très chers. Ce constat est plus probable dans les ménages de grandes tailles.

Tableau 9: Nombre de dépendants par ménage

Zone

Effectif

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart-type

Bas-fonds

22

3

11

5,77

2,69

Cordon littoral

41

0

8

4,1

2,68

Intra urbaine

77

0

12

3,41

2,12

Toutes les zones

140

0

12

2,16

2,16

Source : - Enquête Juillet Août 2008

5.1.7 Activités des enquêtés

D'après le tableau 10, la majorité des consommateurs de la zone des bas-fonds sont des agriculteurs soit 73% de l'effectif total des individus se trouvant dans cette zone. Au niveau du cordon littoral, les fonctionnaires sont en forte proportion (27% de l'effectif total) alors qu'en zone intra urbaine, les commerçants prédominent avec un taux de 27% de l'effectif total de cette zone. La fonction du consommateur joue un grand rôle dans l'assurance de la sécurité alimentaire. Les consommateurs qui exercent des métiers bien rémunérés sont capables d'acheter plus de nourriture de bonne qualité.

Tableau 10 : Occupation des consommateurs enquêtés

 
 

Chapitre 5 : Résultats et analyses

 
 
 
 
 

Activités

Bas-fonds (N=22)

Zone agro écologique (%) Cordon littoral (N=41)

Intra urbaine (N= 77)

Total

Agriculture

73

22

4

20

Commerce

14

17

29

23

Artisans

4

7

5

6

Ouvrier

0

10

12

9

Fonctionnaire (public)

9

27

25

23

Fonctionnaire (privé)

0

13

14

11

Fonctionnaire international

0

2

9

6

Elève/étudiant

0

2

3

2

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.1.8 Revenu mensuel des consommateurs

Le montant exact du gain mensuel des consommateurs est évalué à partir des classes de salaires pour distinguer ceux qui gagnent plus de ceux qui gagnent moins. Le tableau 11 montre que les individus qui gagnent de fortes sommes (100000 FCFA à 150000 et plus) sont exclusivement dans la zone intra urbaine et représentent environ 63% de l'effectif de cette zone. Par ailleurs les consommateurs à faibles revenus sont surtout concentrés dans les zones de bas-fonds et du cordon littoral. Ce résultat justifie la présence des hauts fonctionnaires et de grands commerçants dans la zone intra urbaine. Aussi, les habitants de cette zone sont plus susceptibles d'acheter les légumes sains.

Tableau 11 : Revenu mensuel des consommateurs

Salaires (FCFA)

 

Zones agro écologiques (%)

Total

Bas-fonds
(N=22)

Cordon littoral
(N=41)

Intra urbaine (N=77)

Moins de 20000

9

2

4

4

20000 à 40000

59

39

20

32

40001 à 100000

18

22

14

17

100001 à 150000

14

34

47

38

150001 et plus

0

2

16

9

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2 Connaissance des légumes par les consommateurs

Le niveau de connaissance des consommateurs sur les systèmes de production des légumes en l'occurrence les méthodes de lutte utilisées par les producteurs contre les ravageurs et les maladies des légumes est évalué dans cette rubrique. Cela a permis de tester, l'hypothèse selon laquelle, les légumes sains sont connus des consommateurs.

5.2.1 Niveau de connaissance des consommateurs sur l'utilisation des pesticides chimiques.

Le niveau de connaissance des consommateurs sur l'utilisation des pesticides chimiques par les maraichers dans la lutte contre les ravageurs des légumes a été évalué. La majorité des consommateurs est consciente de l'utilisation des pesticides chimiques par les maraîchers dans les trois zones (tableau 12). Cette information est plus pertinente au niveau de la zone des bas-fonds où 82% des consommateurs sont informés des méthodes de lutte contre les ravageurs. Ces résultats concordent avec ceux obtenus en 2006 sur l'évaluation des perceptions des consommateurs sur l'utilisation des biopesticides dans la production de légumes à Cotonou et Porto-Novo par le Programme d'Analyse de la Politique Agricole (PAPA).où plus de 75% des consommateurs sont informés de l'utilisation des pesticides chimiques par les producteurs. Selon Probst (2008), les consommateurs affirment que la pulvérisation au moyen des pesticides chimiques est la meilleure façon de lutter contre les attaques des ravageurs car cela permet d'obtenir de beaux légumes.

Tableau 12: Connaissance de l'utilisation des pesticides chimiques

Zones agro écologiques Total

 

Bas-fonds (N=22)

Cordon littoral (N=41)

Intra urbaine (N= 77)

 

N'utilisent pas (%)

18

29

34

31

Utilisent (%)

82

71

64

69

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.2 Connaissance des consommateurs sur la présence de résidus dans les légumes traités avec les pesticides chimiques

Le tableau 13, montre que la majorité des consommateurs n'est pas informée de l'existence des résidus dans les légumes conventionnels dans les trois zones agro écologiques. Dans la zone des bas-fonds, 77% des consommateurs ne sont pas informés. Au niveau des zones du cordon littoral et intra urbaine, on note respectivement 51% et 53% de consommateurs non informés. Ces résultats sont contraires à ceux de Coulibaly et al., (2006) qui ont montré que 85% des consommateurs ghanéens sont conscients de l'existence de résidus chimiques dans les légumes. Amoah (2006), a découvert des résidus des pesticides chimiques non recommandés tels que l'endosulfan, le lindane et le DDT dans les légumes comme la laitue au Ghana. Les consommateurs ghanéens ont bénéficiés de séances de sensibilisation et d'information sur les légumes sains (Adetonah, 2005 ; Probst, 2008). Le Ghana a mis en place des programmes de sensibilisation des producteurs, vendeurs et consommateurs de légumes sains pour assurer la sécurité alimentaire (FAO, 2006). Ces types de programmes manquent encore au Bénin.

Tableau 13 : Connaissance des consommateurs sur l'existence des résidus dans les légumes

 

Bas-fonds
(N=22)

Zones agro écologiques Cordon littoral (N=41)

Intra urbaine
(N= 77)

Total

Ne connaissent pas (%)

77

51

53

56

Connaissent (%)

23

49

47

44

Total

16

29

55

100

Chi carré de Pearson (d.f=2)=0,097

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.3 Connaissance des consommateurs sur les dangers liés à la consommation de légumes conventionnels.

Les consommateurs des zones du cordon littoral et intra urbaine, ne connaissent pas les dangers liés à la consommation des légumes conventionnels ; contrairement à la zone des bas-fonds à fortes populations rurales et toujours en contact avec les pesticides chimiques où 59% sont informés des dangers liés à la consommation des légumes traités avec les pesticides

chimiques (tableau 14). Seulement 30% des consommateurs de Cotonou et Porto-Novo, connaissent les dangers liés à la consommation des légumes traités avec les pesticides chimiques (PAPA, 2006). Probst (2008), a montré que les consommateurs ghanéens sont conscients des dangers qu'ils encourent en consommant les légumes traités avec les pesticides chimiques. Les sources d'information sur les légumes sains sont mieux développées au Ghana qu'au Bénin.

Tableau 14 : Connaissance des dangers liés à la consommation des légumes conventionnels

 

Bas-fonds
(N=22)

Zones agro écologiques Cordon littoral (N=41)

Intra urbaine
(N= 77)

Total

Ne connaissent pas (%)

41

66

61

59

Connaissent (%)

59

34

39

41

Total

16

29

55

100

Chi carré de Pearson (d.f=2)=0,142

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.4 Connaissance des consommateurs sur l'existence des biopesticides

La plupart des consommateurs n'est pas au courant de l'existence des biopesticides (tableau 15). Dans la zone des bas-fonds, aucun consommateur n'a pu confirmer l'existence des biopesticides. Par contre, 42% et 48% seulement, connaissent respectivement l'existence des biopesticides dans les zones du cordon littoral et intra urbaine. Ces résultats corroborent ceux obtenus par Adégbola et al., (2006), où, seulement 1/3 des consommateurs de légumes dans les communes de Cotonou et de Porto-Novo connaissent les biopesticides. Selon Singbo et al., (2002), ce manque d'information s'explique soit par une absence de réseaux de communication, de sensibilisation et de distribution des biopesticides, ou soit par un manque de contact avec les structures de vulgarisation au Bénin.

Tableau 15 : Connaissance au sujet de l'existence des biopesticides

 

Bas-fonds
(N=22)

Zone agro écologique (%)

Cordon littoral Intra urbaine

(N=41) (N= 77)

Total

N'existent pas

100

58

52

61

Existent

0

42

48

39

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.5 Connaissance des légumes sains

Les résultats montrent que 34% des consommateurs enquêtés connaissent l'existence des légumes sains (tableau 16). Dans la zone du cordon littoral, 42% des consommateurs connaissent l'existence des légumes sains, 39% au niveau de la zone intra urbaine et aucun consommateur au niveau de la zone des bas-fonds. Au total, les consommateurs ne connaissent pas l'existence des légumes sains. L'hypothèse 1 (les légumes sains sont connus des consommateurs) énoncée plus haut est rejetée. Les légumes ne sont pas connus des consommateurs au Sud du Bénin. La faible proportion de consommateurs informés s'explique par la rareté des légumes sains sur le marché et la difficulté à les identifier (PAPA, 2006). En réalité les légumes sains sont difficiles à identifier par les consommateurs. Selon, Broutin et al., (2005), les critères de qualité sont avant tout visuels (couleur, taille, état de fraîcheur ou absences de tâches, de trous dans les feuilles, etc.). Les consommateurs emploient quelques fois des critères qui font intervenir les autres sens : olfactifs (menthe), tactiles (texture, fermeté pour la tomate) ou liés au goût (amertume pour la salade). Elles n'utilisent jamais de critères portant sur les modes de production (sans produits chimiques, sans engrais, avec beaucoup d'eau), ni sur les relations avec le vendeur, contrairement à d'autres produits tels que le couscous de mil ou le lait caillé. Seulement 5 % des ménagères cherchent à savoir si les produits maraîchers qu'elles achètent sont traités avec des produits chimiques. De plus, les consommateurs ne connaissent ni les dangers liés à la consommation des légumes conventionnels ni l'existence des biopesticides. Ils ne savent pas qu'il existe des légumes sains et n'ont aucun intérêt à chercher à les connaître. Le niveau de familiarité du consommateur pour la catégorie de légume concernée influence la nature du processus de recherche d'information engagé. C'est ainsi que les consommateurs plus familiers ont davantage tendance à rechercher leur produit habituel ou encore un attribut donné, tandis que les consommateurs peu familiers n'y songent guère (Guillon, 2007). Lorsqu'on s'intéresse au format de présentation de l'information sur les stratégies d'acquisition de l'information par le consommateur, on se rend compte que les consommateurs enquêtés ne s'informent davantage que sur les légumes qu'ils connaissent (légumes conventionnels). La déclaration suivante illustre bien ces propos :

« J'ai toujours consommé cette tomate (l 'enquêté fait allusion au légume

conventionnel) car mon père a toujours vanté ses mérites ».

Tableau 16 : Connaissance des légumes sains

 
 
 
 

Bas-fonds
(N=22)

Zones agro écologiques (%)

Cordon littoral Intra urbaine

(N=41) (N= 77)

Total

Ne connaissent pas
Connaissent

100
0

58
42

61
39

66
34

Chi 2 de Pearson = 0,001

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.2.6 Source de connaissance des légumes sains

Dans cette rubrique nous nous intéresserons aux différentes sources d'information des consommateurs au sujet des légumes sains. Cette section entre dans le cadre du processus d'acquisition de l'information tel que décrit par Verbeke (2000) dans son modèle de comportement du consommateur face à un produit. Les résultats du tableau 17 révèlent que ce sont les médias (chaînes de télévision et les radios) qui ont informé la majorité des consommateurs soit 85% ; suivent respectivement en deuxième et troisième position, les publications et la communication de proche en proche. La communication de proche en proche est le moyen de communication le plus utilisé dans la zone des bas-fonds (90%). La zone de bas-fonds étant une zone rurale, très peu de consommateurs disposent de moyens de communications modernes. Cette absence de moyens de communication moderne justifie le manque d'informations sur les légumes sains de la part des consommateurs ruraux.

Tableau 17: Source de connaissance des légumes

Sources

Bas-fonds

Zones agro écologiques (%)

Cordon littoral Intra urbaine

Total
(N=59)

Télévisions et radios

10

50

65

85

Publications

0

10

15

10

Proche en proche (de bouche à oreille)

90

40

20

5

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3 Perceptions des consommateurs sur les légumes sains

Le but de cette section, est d'évaluer les perceptions des consommateurs sur les propriétés et attributs des légumes sains, afin de comprendre leurs différents comportements face à ces produits. Selon le modèle de comportement face à un aliment développé par

Verbeke (2000), il s'agit de connaître les propriétés propres aux légumes sains d'une part et
d'autre part les facteurs socio-économiques qui poussent les consommateurs vers ces produits.

5.3.1 Fréquence d'utilisation des légumes par les consommateurs.

La question posée aux consommateurs est de savoir, le nombre de fois qu'ils consomment les légumes sur certaines périodes. Les résultats obtenus montrent qu'ils consomment tous les légumes ; mais à des fréquences différentes (tableau 18). Sur un total de 140 consommateurs, plus de la moitié (55%) consomme les légumes au moins une fois par mois. Certains (25%), en consomment une fois par semaine tandis que 1% seulement consomme les légumes occasionnellement. Au niveau des zones agro écologiques, on se rend compte que c'est surtout dans la zone intra urbaine que le pourcentage des individus consommant quotidiennement les légumes est élevé soit 26% de l'effectif total. En effet, ces consommateurs sont des coopérants, des expatriés et des commerçants, disposant suffisamment de revenus pour varier leur alimentation. Par contre, les consommateurs composés souvent de paysans de la zone des bas-fonds ne disposant pas d'assez de revenus, ne consomment pas régulièrement de légumes. Ils sont plus vulnérables et se trouvent dans une situation d'insécurité alimentaire.

Tableau 18 : Fréquence de consommation des légumes

Fréquence d'utilisation
(%)

Ensemble

Bas-fonds

Zones agro écologiques
Cordon littoral

Intra urbaine

Quotidien

5

14

10

26

Une fois par semaine

25

23

24

23

Deux fois par semaine

9

0

2

12

Deux fois par mois

5

4

3

10

Mensuellement

55

27

38

13

occasionnellement

1

32

22

16

Total

100

16

29

55

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3.2 Les types de légumes consommés

Les types de légumes consommés sont les légumes locaux et les légumes exotiques. Les légumes locaux regroupent le gombo, le crin-crin, le piment, la tomate, l'oignon, la vernonia, la célosie, l'amarante et la grande morelle. Les légumes exotiques sont la laitue, le chou, la carotte, le persil, la menthe, le haricot vert, l'aubergine et le concombre (Vodouhè,

2007). Les résultats du tableau 19 montrent que les légumes exotiques sont plus consommés en milieu urbain (62%), alors que les légumes locaux sont surtout l'apanage des consommateurs résidant dans les zones du cordon littoral et des bas-fonds (cités respectivement par 78% et 77%). Ces données corroborent à celles d'Adorgloh-Hessou (2006), où les consommateurs vivant en milieu intra urbain, consomment plus de légumes exotiques que ceux vivants en milieu rural.

Tableau 19 : Types de légumes consommés

Type de légumes

Bas-fonds
(N=22)

Zone agro écologique (%) Cordon littoral

(N=41)

Intra urbaine
(N= 77)

Légumes exotiques

23

22

62

Légumes locaux

77

78

38

Total

16

29

55

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3.3 Lieux d'approvisionnement des légumes

Les résultats obtenus montrent que le marché est le lieu d'achat privilégié de presque tous les consommateurs dans les trois zones agro écologiques (tableau 20). On y trouve une gamme variée de légumes qui facilite le marchandage et la diminution du prix des légumes. Mais on constate qu'une frange des consommateurs de la zone intra urbaine (13%) s'approvisionne dans les supermarchés. D'après CORAF (2007), la majorité des consommateurs se dirigent vers le marché pour s'approvisionner en légumes au Ghana. Le choix du marché par les consommateurs fait ressortir la notion de fidélisation. Cela confirme les résultats de Broutin et al., (2005) sur la diversification des sources d'approvisionnement des consommateurs pour disposer de produits de qualité au Sénégal. Le consommateur a intérêt à se fidéliser pour minimiser les risques de déception et les coûts d'information (Guillon, 2007). Les investigations ont montré que les consommateurs béninois perçoivent le marché comme un lieu où les légumes sont toujours disponibles et où on peut marchander les prix.

Tableau 20 : Lieux d'approvisionnement en légumes

 
 

Chapitre 5 : Résultats et analyses

 
 
 
 
 

Lieu d'achat

Bas-fonds
(N=22)

zones agro écologiques (%) cordon littoral

(N=41)

intra urbaine
(N= 77)

Total

Marché

91

66

69

71

Vendeur ambulant

0

2

3

2

Supermarché

0

0

13

7

Site de production

9

32

16

19

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008 5.3.4 Acheteurs de légumes

Les acheteurs de légumes sont aussi appelés les ménagères. D'après l'analyse du tableau 21, les femmes sont chargées de l'approvisionnement en légumes pour le compte de leurs ménages. Dans les trois zones agro écologiques, on constate que les acheteurs potentiels de légumes sont les femmes. Ce résultat est beaucoup plus probant au niveau de la zone des bas-fonds où elles représentent 91% de l'effectif des approvisionneurs de la zone. Par ailleurs, elles s'occupent de la cuisson des repas et elles décident de ce qui doit être préparé. Elles influencent donc le choix des légumes. La promotion des légumes doit passer par des séances de sensibilisation sur les risques liés à la consommation des légumes conventionnels. Ainsi, le nombre de consommateurs de légumes sains pourrait augmenter de façon significative.

Tableau 21 : Acheteurs de légumes

 

Bas-fonds
(N=22)

Zones agro écologiques (%) Cordon littoral

(N=41)

Intra urbaine
(N= 77)

Total

Père

4

12

20

15

Mère

91

81

61

71

Enfants

4

5

10

8

Domestique

0

2

9

6

Total

16

29

55

100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3.5 Perceptions des consommateurs sur les avantages et inconvénients des légumes traités avec les pesticides chimiques.

Les consommateurs ont des perceptions différentes au sujet des avantages des légumes conventionnels (tableau 22a). Le principal avantage des légumes conventionnels est la disponibilité permanente selon la plupart des consommateurs (40%) ; 35% pensent que ces légumes assurent la croissance rapide de l'être humain surtout les enfants et les femmes enceintes. D'autres par contre (25%), pensent que les légumes conventionnels ont un bon goût. Ces résultats montrent l'ignorance et le manque d'information des populations.

En outre (tableau 22b), lorsque ces consommateurs ont été interrogés au sujet des inconvénients des légumes conventionnels, plus de 70% d'entre eux ont affirmé que ces légumes sont très chers en périodes de pénurie (saison sèche). Une faible proportion de consommateurs (8%) pense que les légumes conventionnels ont un mauvais goût à la consommation, 6% pensent qu'ils causent la stérilité ou l'impuissance sexuelle chez l'homme, tandis que 16% pensent que les légumes traités avec les pesticides chimiques causent des maladies et des malaises comme les cancers, les problèmes oculaires, les nausées, les vomissements et les diarrhées.

Le niveau de familiarité des consommateurs, pour une catégorie de produit concernée, semble influencer la nature des éléments perçus par le consommateur. Ainsi, la familiarité amène à percevoir plus systématiquement les marques proposées, le niveau de choix offert, l'organisation ou encore la qualité des produits (Piris, 2005). Les consommateurs n'ont aucune difficulté à citer les avantages et inconvénients des légumes conventionnels car ils en consomment depuis plusieurs années.

Tableau 22a : Perceptions des consommateurs sur les avantages des légumes conventionnels

Avantages Pourcentage (N=96)

Disponibilité permanente 40

Croissance rapide de l'homme 35

Bon goût à la consommation 25

Total 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

Tableau 22b : Perceptions des consommateurs sur les inconvénients des légumes conventionnels

Inconvénients Pourcentage (N=96)

Augmentation du coût des légumes 70

Risques sur la santé (cancers, problèmes oculaires, diarrhées...) 16

Mauvais goût à la consommation 8

Source de stérilité pour les humains 6

Total 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.3.6 Perceptions des consommateurs sur les avantages et inconvénients des légumes sains.

L'opinion des consommateurs sur les avantages des légumes sains est variée (tableau 23a). La majorité des consommateurs (50%) affirme que ces produits préviennent les maladies ; 22% ont répondu que ces produits ont un bon goût à la consommation et 11% ont affirmé qu'ils assurent la croissance rapide de l'homme. Par contre, 17% d'entre eux, n'ont aucune idée des avantages que procurent les légumes sains.

Les inconvénients des légumes sains sont la cherté, la disponibilité. Les résultats du tableau 23b montrent que 88% des consommateurs ne connaissent pas les inconvénients des légumes sains ; 4% d'entre eux pensent qu'ils sont plus chers que les légumes conventionnels et ne sont pas disponibles en permanence et difficiles à identifier (8%). La perception se fait par un traitement analytique et par un traitement holiste (Piris, 2007). Néanmoins, au moment d'évaluer les avantages des légumes sains, les consommateurs ne mobilisent plus que des éléments de nature holiste. A cet effet, un consommateur déclare :

« Je n'y connais pas grand-chose au sujet des légumes sains alors je préfère avoir un choix de produit pas trop nouveau. Dans le trop nouveau (le répondant fait référence au légume sain). Ce serait crevant de ne pas trouver le nouveau produit en permanence. Je préfère continuer à m'alimenter comme auparavant (le répondant fait référence au légume conventionnel qu'il achète régulièrement).

La non-familiarité se caractérise par une perception se limitant à la simple description des aspects physiques des produits (Piris, 2007). Les consommateurs enquêtés ne sont pas habitués aux légumes sains. Ils ne perçoivent pas les avantages et inconvénients de ces produits. Par ailleurs, la nature des perceptions préfigure les attentes des consommateurs en

matière de légumes. L'analyse des entretiens permet d'émerger des attentes et les critères d'évaluation, qui se situent à un niveau plus global. Les déclarations retenues sont :

« J'attends d'avoir du choix. Il faut que je puisse le choisir et pas qu'on me l'impose. Et j'aime quand il y a seulement les légumes que j'ai toujours consommés (le répondant fait allusion aux légumes conventionnels) ».

« Il faut que ce soit simple, bien visible. Quand je connais et si j'ai l'habitude d'acheter il faut que je trouve rapidement, donc qu'on ne me dise pas que le légume que je veux n'est pas disponible ».

« Moi je veux pouvoir comparer des choses comparables. Je ne veux pas comparer un chou avec une tomate. Et je veux pouvoir comparer un chou de 250g avec tous les autres choux de 250g ! Du coup je veux que les produits identiques soient à côté et pas éparpillés ».

Plusieurs consommateurs ne veulent pas changer leurs habitudes alimentaires en consommant les légumes sains. La perception subjective humaine des faits détermine le développement des attitudes et préférences basées sur les choix d'achat et de consommation des produits (Wierenga, 1983). On comprend donc la perception de la majorité des consommateurs du Sud-Bénin qui apprécient d'abord les avantages et inconvénients des légumes avant de les choisir.

Tableau 23a : Perceptions des consommateurs sur les avantages des légumes sains

Avantages Pourcentage (N=86)

Ne cause pas de dommage sur la santé 50

Bon goût à la consommation 22

Assure la croissance rapide de l'être humain 11

Aucune idée sur les avantages 17

Total 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

Tableau 23b: Perceptions des consommateurs sur les inconvénients des légumes sains

Inconvénients Pourcentage (N= 86)

Chers et hors de portée du consommateur 4

Non disponible et difficile à identifier 8

Aucune idée sur les inconvénients 88

Total 100

Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.4 Perceptions des consommateurs sur les attributs des légumes

L'identification et la hiérarchisation des attributs des légumes est très importante pour évaluer les préférences des consommateurs pour les légumes. La théorie de Verbeke (2000) permet d'identifier plusieurs types de propriétés ou d'attributs des légumes.

5.4.1 Attributs des légumes

Pour connaître les préférences des consommateurs de légumes et les hiérarchiser, il importe de faire un état des lieux sur les différents attributs connus des consommateurs au sujet des légumes. A cet effet, il est demandé à chaque consommateur de citer pêle-mêle les différents attributs qu'il prend en compte lorsqu'il se trouve face à un légume. Le résultat de cette investigation est consigné dans le tableau 24 sous forme de pourcentage. On constate que l'attribut « prix » est cité par 100% des consommateurs de la zone des bas-fonds, 97% au niveau de la zone du cordon littoral et 96% au niveau de la zone intra urbaine. Avec une moyenne de 97%, le prix apparaît comme l'attribut le plus cité. Il n'y a pas une grande variation au niveau des scores de cet attribut à travers les différentes zones agro écologiques. Il en est de même de l'attribut « fraîcheur » dont l'opinion des consommateurs ne varie pas selon les zones étudiées. Ces résultats cadrent avec ceux de Piyasiri et al., (2002) où 81% des consommateurs indiens ont indiqué le prix comme un important facteur lorsqu'ils se trouvent face à un légume. Verbeke (2000) montre que le prix fait partie des attributs de recherche permettant d'évaluer le produit avant l'achat.

Tableau 24 : Attributs des légumes selon les zones agro écologiques

ZBF ZCL ZIU Moyenne X2 P

 
 
 
 

Chapitre 5 : Résultats et analyses

 
 
 
 
 
 
 
 

N=22

N=41

N=77

N=140

(d.f.=2)

 

Couleur

32

63

73

63,6

12,366

<0,05

Fraîcheur

95

95

84

89,3

4,244

-

Apparence

100

95

86

90,7

5,483

<0,01

Taille

100

100

87

92,8

8,811

<0,001

Goût

100

100

90

94,3

6,942

<0,05

Présentation

18

49

35

36,4

5,926

<0,01

Accessibilité

9

42

27

28,6

7,496

<0,05

Prix

100

98

96

97,1

0,972

-

Risque

4

44

44

37,9

12,313

<0,05

ZBF : zone des bas-fonds ; ZCL : zone du cordon littoral ; ZIU : zone intra urbaine Source : Enquête Juillet-Août 2008

5.4.2 Hiérarchisation des attributs

Les attributs des légumes étant connus, il a été demandé aux consommateurs de procéder à leur classement par ordre d'importance. Les différents classements des consommateurs ont permis de déterminer le rang moyen grâce au test de rang de Kendall. Le tableau 25 renseigne sur le classement croissant des attributs au niveau des consommateurs. L'attribut « prix » occupe le premier rang. Les autres attributs se placent successivement dans l'ordre ci-après : « taille » ; « fraîcheur du légume à l'achat » ; « apparence du légume à l'achat » ; « goût du légume à la consommation » ; « couleur du légume à l'achat » ; « présentation du légume sur l'étalage » ; « évitement de risque de maladie » ; et enfin « l'accessibilité du légume par rapport à son lieu de vente ».

L'attribut « prix » est classé en première position par plus de 50% des consommateurs (voir annexe 2). Sa dernière position est la quatrième place ; 36% des consommateurs s'étant prononcés pour ce classement. Le dernier attribut « accessibilité du légume par rapport à son lieu de vente », n'a jamais été classé en première position. Son meilleur classement ne figure qu'en troisième position avec un peu moins de 1% des consommateurs ayant opté pour ce choix.

Tableau 25 : Classement des attributs de légumes

 

Couleur

Fraîcheur

Apparence

Taille

Goût

Présentation

Accessibilité

Prix

Risque

Rang
moyen

Rang
global

5,81
6

4,02
3

4,24
4

1,98
2

5,31
5

6,81
7

7,94
9

1,94
1

7,21
8

Kendall's Coefficient of Concordance = 0,627 Asymp. Sig = 0.000 Source : enquête juillet-août 2008

Un classement effectué par zone agro écologique (tableau 26), confirme l'attribut « prix » en première position au niveau des trois zones agro écologiques avec 82% d'opinions favorables en première place au niveau des bas-fonds, 39% au niveau du cordon littoral et 47% au niveau de la zone intra urbaine. Quant à l'attribut « évitement de risque de maladie par consommation de légume », il occupe la dernière place au niveau de la zone des bas-fonds et celle du cordon littoral. Ceci prouve que les consommateurs de cette zone n'attachent aucune importance aux légumes sains.

Tableau 26 : Classement des attributs selon les différentes zones agro écologiques

 

Bas-fonds

Cordon littoral

Intra urbaine

Rang moyen Rang

global

Rang moyen Rang global

Rang Rang global

moyen

Couleur

6,32 8

5,34 5

5,92 6

Fraîcheur

5,59 5

3,88 4

3,65 3

Apparence

5,23 4

3,46 3

4,38 4

Taille

1,82 2

1,41 2

2,32 2

Goût

4,73 3

5,39 6

5,44 5

Présentation

5,59 6

7,68 7

6,70 9

Accessibilité

6,23 7

7,73 8

8,55 8

Prix

1,18 1

1,90 1

1,66 1

Risque

8,32 9

8,20 9

6,38 7

Test de concordance

N=22

N=41

N= 77

de Kendall

Kendall 's W(a)= 0,663

Kendall's W(a)=0,853

Kendall 'sW(a)= 0,649

 

Chi-square=116,6

Chi-square=279, 9

Chi-square=399,5

 

Asymp. Sig=0,000

Asymp. Sig=0,000

Asymp. Sig=0,000

Source : Enquête Juillet-Août 2008

Selon Coulibaly et al., cités par Probst (2008), les attributs clés des consommateurs au Ghana sont : la fraîcheur, la couleur, la taille du légume, la dureté, et l'absence de trace

d'attaque d'insecte. L'apparence du produit est généralement le principal facteur qui gouverne le choix des consommateurs. Les aspects impliqués sont la couleur, la fraîcheur, la présentation du produit sur l'étalage et sa taille ou grosseur (Ngapo, 2005). Ces attributs sont d'abord évaluer par le consommateur dès qu'il se présente devant le produit (Verbeke, 2000). Le raisonnement des consommateurs en matière de choix des légumes repose sur des critères d'évaluation semblables, quelle que soit la catégorie de légume. En revanche, selon la catégorie de produit, on note des différences sur les éléments perçus. Les consommateurs enquêtés préfèrent les légumes frais dont la date de récolte n'excède pas deux jours pour les légumes feuilles (Gboma) et les tomates qui sont dures, fermes et rouges. Certains consommateurs préfèrent des gombos de petites tailles alors que d'autres préfèrent des variétés de grandes tailles. On retient que les légumes périssables tels que la tomate, le piment sont caractérisés par une forte perception de conditionnement. De la même manière, les légumes comme le chou sont caractérisés par une perception de quantité. Les légumes comme la laitue, la carotte sont préférés des consommateurs à condition qu'ils soient bien lavés et exposés à l'ombre. La présence de sable et autres impuretés repoussent les consommateurs. Après avoir identifié le légume pour ses propriétés physiques, le consommateur essaye de l'acheter en demandant le prix. Les produits qui coûtent trop chers sont abandonnés par les acheteurs (Guillon, 2007). A cet effet, un consommateur enquêté déclare :

« Si le légume est beau et qu'il n'est pas à la portée de ma bourse, je l'abandonne et je vais chercher ailleurs »

En somme, le prix est le plus important des attributs selon les consommateurs. Ils préfèrent les légumes qui ne sont pas très chers. Selon Probst (2008), le prix bas n'est pas un attribut clé entrant en ligne de mire pour éviter les risques de maladies. Ainsi, la consommation de légumes moins chers expose les consommateurs aux maladies et à l'insécurité alimentaire.

L'achat du légume conduit à l'évaluation de son goût. Le consommateur n'est pas toujours en mesure d'utiliser la même information pour évaluer sa satisfaction et pour décider de renouveler sa consommation (Guillon, 2007). Lorsque les consommateurs constatent que le légume acheté est de mauvais goût, ils changent automatiquement de fournisseur. Les consommateurs aiment manger des crudités (carotte, oignon, tomate) ; si ces crudités sont amers ou ne sont pas craquants ils ne les achèteront plus chez le fournisseur habituel.

L'attribut « évitement de risque de maladie » n'est pas visible directement sur le légume. Selon Verbeke (2008), il s'agit d'un attribut de crédibilité car le consommateur fait

entièrement confiance au vendeur. Il peut donc facilement se tromper. De plus, selon Probst (2008), cet attribut n'est pris en compte qu'au niveau de la couche la plus aisée de la population ; c'est-à-dire les riches intellectuels. Cette catégorie de consommateurs rencontrée dans la zone intra urbaine a affirmé que cet attribut lui permet d'éviter les intoxications alimentaires et certains malaises. Le consommateur est incertain sur la qualité des produits tant qu'il ne les a pas encore consommés, puisque les légumes sains sont des « biens d'expérience » ou du moins se composent d'attributs d'expérience (Verbeke, 2000). Le consommateur est donc confronté à un risque de déception, surtout si l'on considère qu'il n'est pas certain de l'efficacité des légumes sains dans la prévention des maladies. Ce risque diminue avec l'expertise sur les caractéristiques du légume sain : le producteur et le vendeur donnent une idée plus ou moins précise de la qualité.

L'hypothèse 2 (le choix des légumes sains par les consommateurs est fonction des attributs liés à ces produits) énoncée plus haut est acceptée. En effet, le choix des légumes sains est fonction des attributs liés à ces produits. Les tests de Kendall effectués, montrent que les consommateurs ne vont pas par hasard vers les légumes. Leur choix est motivé par les attributs de ces produits.

5.5 Déterminants du consentement à payer les légumes sains

Cette section discute des principaux facteurs socio-économiques qui influencent le consentement à payer les légumes sains par les consommateurs. Ceci permettra de connaître les facteurs qui sont liés directement ou indirectement à la volonté de payer les légumes sains. Selon le modèle de comportement de Verbeke (2000), cette démarche constitue le stade ultime qui conduit le consommateur vers le choix du légume sain.

5.5.1 Résultats du modèle

La volonté de payer les légumes sains est influencée par de nombreux facteurs aussi bien techniques que socio-économiques. L'étude de ces relations est réalisée à travers un modèle de régression logistique (probit). Pour éviter les problèmes de multicolinéarité, certaines variables explicatives présentant une forte corrélation avec d'autres, sont éliminées du modèle de base. La variable dépendante (Y) est la volonté du consommateur à payer les légumes sains. Les résultats sont présentés dans le tableau 27.

Tableau 27 : Résultats du modèle logistique

Variables Coefficient Erreur standard Z P>Z (signification)

 
 
 

Chapitre 5 : Résultats et analyses

 
 
 
 
 

RISK

-0,3328958

0,8048276

-0,41

0,679

PRICE

-2,051293***

0,7680981

-2,67

0,008

IMPCOOK

-0,4446042

0,5463536

-0,81

0,416

TAILLE

-1,433647**

0,6876138

-2,08

0,037

IMPGOU

-0,3113647

0,5273243

-0,59

0,555

IMPAPAR

1,269167**

0,5242431

2,42

0,015

IMPLEFRA

0,5504353

0,4213203

1,31

0,191

COULEUR

0,3441551

0,4962042

0,69

0,488

EXPCONS

1,054322***

0,2479878

4,25

0,000

REVMENS

0,5142012

0,313168

1,64

0,101

INSTRU

0,1857103

0,2833982

0,66

0,512

FSIZE

-0,2591309*

0,1528599

-1,70

0,090

MSTATU

0,4577041

0,5475029

0,84

0,403

SEX

0,1492183

0,3579578

0,42

0,677

Log Âge

-1,463441

1,853002

-0,79

0,430

ZAGROC

-0,9807805*

0,5201042

-1,89

0,059

Log vraisemblance = -12.775809

Chi-deux (16) = 76.00

Signification du modèle (Prob > chi2) = 0.0000

Pouvoir de prédiction (pseudo-R2 de McFadden) = 86.09

***Signification à 1%, **signification à 5 %, *signification à 10 %. Source : Enquête Juillet-Août 2008

Le ratio de vraisemblance est significatif au seuil de 5 % avec le test de khi-deux. Par conséquent le modèle est globalement significatif à 5 %. Les résultats du modèle peuvent être pris en compte. L'estimation du modèle de régression a donné le pseudo-R2 de McFadden qui est 0,86. Ce qui signifie que, la variation des variables incluses dans le modèle explique à 86 %, la variation de la variable dépendante (consentement à payer un légume sain).

La volonté de payer les légumes sains est influencée par les variables suivantes : le prix du légume (PRICE), la taille du légume (TAILLE), l'apparence du produit avant l'achat

(IMPAPAR), le nombre d'année d'expérience dans la consommation de légume (EXPCONS), la taille du ménage (FSIZE) et la zone agro écologique (ZAGROC). Les autres variables qui se sont révélées non significatives par le modèle ne sont pas sans effet sur le choix des légumes sains. Leur influence est tout simplement cachée par celle des variables révélées significatives dans le modèle.

5.5.2 Analyse du modèle

La régression logistique a permis l'obtention de résultats que nous devons analyser et interpréter afin de connaître les véritables motivations des consommateurs.

5.5.2.1 Le prix du légume

Le prix du légume a une influence négative et significative au seuil de 1 % sur la volonté d'acheter les légumes sains. Ceci suppose que les consommateurs expriment plus la volonté à payer les légumes sains lorsque ces derniers sont à bas prix. Le consommateur rationnel est toujours en quête de légumes de qualité à coût très réduit. Ce comportement cadre bien avec les résultats de Probst (2008) au Ghana. En effet, les consommateurs ghanéens sont préoccupés par les légumes moins chers. De même, Piyasiri et al., (2002), trouvent que les consommateurs indiens ne sont pas prêts à acheter les légumes sains très chers. D'après les investigations, les prix des légumes sains doivent être quasiment les mêmes que ceux des légumes conventionnels avant que les consommateurs ne se décident à abandonner les légumes conventionnels au profit des légumes sains. L'appréciation du prix du légume dépend du niveau d'éducation du consommateur et de l'information qu'il détient au sujet du légume (Kah, 2003). Les consommateurs instruits peuvent aisément chercher des informations sur les avantages des légumes sains et consentir à payer ces produits même s'ils sont très chers. C'est le cas des consommateurs situés dans la zone intra urbaine (zone qui concentre à elle seule, 33% des hauts fonctionnaires).

5.5.2.2 La taille de légume

Le signe négatif du coefficient relatif à la taille du légume, indique que, les consommateurs, bien qu'ils soient disposés à payer les légumes pour éviter les maladies, ne conçoivent pas que ces légumes soient de petites tailles. Ils les préfèrent donc plus gros. Par exemple, les consommateurs enquêtés aiment les gros choux et le Gboma aux feuilles larges. Selon Probst (2008), les consommateurs ghanéens s'intéressent plus à la quantité de légumes achetés plutôt qu'à la qualité. Par ailleurs, selon Coulibaly et al., (2006), la taille du légume est

l'un des attributs clés que le consommateur prend en compte dans son processus de prise de décision. Verbeke (2000) a montré que la grosseur d'un produit est un attribut qui attire le consommateur.

5.5.2.3 Apparence du légume

L'apparence du légume a une influence positive et significative au seuil de 5% sur le consentement à payer les légumes sains. Les consommateurs sont influencés par l'apparence du légume sur l'étalage. Si le produit est mal entretenu, il ne sera pas choisi par le consommateur ; même si le légume en question est produit au moyen des biopesticides. Le consommateur s'intéresse d'abord au mode de présentation des légumes sur l'étalage ; les produits mal entretenus ne l'intéressent pas (Probst, 2008). Selon le même auteur, les consommateurs lavent les légumes et les débarrassent des déchets et autres résidus toxiques. De ce fait, ils préviennent les maladies. Obuobie (2006) stipule que les résidus des pesticides chimiques disparaissent difficilement par simple lavage. Ainsi, un légume ayant une bonne apparence n'est pas forcément sain.

5.5.2.4 Expérience dans la consommation

Cette variable indépendante a une influence positive et significative au seuil de 1% sur le consentement à payer les légumes sains. Les consommateurs qui consomment les légumes depuis plus de1 0 ans sont plus aptes à acheter les légumes sains afin de préserver leur santé. Ils ont acquis au cours des années, assez d'informations sur les légumes sains. Ils connaissent leurs avantages et leurs inconvénients. Ceci concorde avec les résultats de Piyasiri et al., (2002) qui montrent que les habitudes ne changent pas chez les consommateurs ayant eu de part le passé à consommer les légumes sains. Cette variable vient compléter le processus d'acquisition de l'information du consommateur.

5.5.2.5 Taille du ménage

La taille du ménage a une influence négative et significative au seuil de 10% sur le consentement à payer les légumes sains. Les familles qui ont de grands effectifs (plus de 15 personnes) ne peuvent se permettre le luxe d'acheter les légumes sains qui sont plus chers que les légumes conventionnels. Par ailleurs, si la famille est de petite taille, elle est disposée à payer les légumes sains. Selon Garming et al., (2006), le poids des membres de la famille influence négativement à un seuil de 5% le consentement à payer des consommateurs au Nicaragua. Ceci

confirme nos résultats qui montrent que plus la famille est grande, moins elle consommera des produits de qualité supérieure qui sont onéreux.

L'accès à la nourriture est fonction des facteurs suivants : accessibilité à la nourriture des populations exclues des marchés ; capacité financière des consommateurs pauvres (FAO, 2007). L'impact de la taille du ménage sur l'accès à la nourriture est analysé du point de vue du nombre de personnes à charge. Les ménages disposant d'un grand effectif de dépendants sont vulnérables et vivent dans une insécurité alimentaire. Ils essayent chaque jour d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. C'est ce qui expliquerait le fait qu'ils rejettent les légumes sains qui sont l'apanage des ménages de petites tailles vivants dans l'abondance alimentaire et ayant très peu de dépendants. Cette situation dépend aussi du niveau perception du chef de ménage à propos des risques liés à la mauvaise alimentation. Un chef de ménage qui privilégie la quantité plutôt que la qualité aura tendance à diriger les siens vers les légumes conventionnels.

5.5.2.6 Zone agro écologique

Cette variable a un coefficient de corrélation négatif sur le consentement à payer. Il s'avère que les consommateurs des zones de bas-fonds ne consentent pas payer les légumes sains alors que ceux de la zone intra urbaine s'y intéressent. Vodouhè (2007) a montré que les légumes sains sont cultivés en milieu rural. Mais ces légumes sont transférés en milieu urbain où il y a des fonctionnaires capables de les acheter à un prix plus élevé. Garming et al., (2006), montre que le consentement à payer les légumes pour éviter les maladies causées par les résidus des pesticides chimiques, varie suivant certaines régions du Nicaragua

Dans cette analyse, le fait de vivre dans le monde rural diminue les chances d'accepter les légumes sains, tandis qu'à l'inverse, le fait de vivre dans le monde urbain, l'augmente, par rapport à ce qu'on pourrait attendre, s'il n'y avait aucune association entre l'espace géographique de vie, et la réponse à la question du consentement (aucun «effet» du lieu de vie sur le choix).

En somme, les résultats du modèle logistique identifient six (6) facteurs affectant le consentement à payer les légumes sains. Il s'agit du prix du légume, de la taille du légume, de l'apparence du produit, du nombre d'année dans la consommation du légume, de la taille du ménage et de la zone agro écologique.

L'hypothèse 3 (le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, la taille du ménage sont les principaux facteurs déterminants du consentement à payer les légumes sains par les consommateurs) est rejetée après l'estimation du modèle de régression logistique. C'est plutôt, le prix du légume, sa taille, son apparence, le nombre d'année dans la consommation du

légume, la taille du ménage et la zone agro écologique qui affectent le consentement à payer les légumes sains au Sud du Bénin.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo