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Analyse comparée du revenu et de sa distribution entre les producteurs de tomate utilisant les biopesticides et les pesticides chimiques en zone périurbaine du Sud Bénin

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par Christhel Sonia Jésugnon PADONOU
Université de Parakou - Diplome d'ingénieur agronome 2008
  

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4.4. Méthodes et outils de collecte des données

La qualité des données obtenues dépend des méthodes et outils mis en oeuvre pour la collecte. Dans le cadre de cette étude, différentes méthodes faisant appel à des outils variés ont été utilisées pour la collecte des données. La démarche méthodologique adoptée a été une combinaison d'approches qualitative et quantitative.

· Les entretiens non structurés : Cette méthode de collecte des données a été utilisée pendant la phase exploratoire pour recueillir des informations d'ordre général auprès des groupes de maraîchers ou des agents des CeRPA, des CeCPA et autres structures d'encadrement des maraîchers.

· Les entretiens semi-structurés : Cette méthode a surtout été utilisée pour les entretiens de groupe réalisés avec les différents acteurs de la production pendant la phase exploratoire. Les résultats de la revue documentaire et les termes de référence ont permis d'élaborer deux guides d'entretien semi-structurés. Le premier à l'endroit des maraîchers (en focus-group), et l'autre à l'endroit des structures d'interventions identifiées dans les différentes zones.

· Les entretiens structurés : Un questionnaire a été élaboré et suivi lors de l'entretien. Cette méthode a été utilisée au cours de la phase de collecte des données. Elle permet d'obtenir des données d'un niveau de précision plus élevé, auprès des maraîchers individuels.

D'autres méthodes telles que les observations participantes ont été utilisées tout au long de la collecte des données sur le terrain. 

Les données collectées au niveau de chaque producteur couvrent la période d'un cycle de production de tomate ; celui de Mars 2008-Juin 2008.

4.5. Méthodes de traitement et d'analyse des données

L'étude a été en grande partie quantitative. Toutefois, il a été nécessaire de compléter l'interprétation des résultats, d'études qualitatives afin de pouvoir expliquer certains faits d'ordre institutionnel, sociologique et culturel. L'analyse des données a débuté par la codification et le dépouillement des fiches d'enquête. Les données dépouillées ont été enregistrées sous forme de maquette dans le logiciel Excel. Ensuite, le nettoyage des données saisies a été fait avant leur traitement statistique à l'aide du logiciel Excel et du logiciel Statistical Package of Social Sciences (SPSS version 16). Le logiciel DAD 4.4 a permis de tracer les courbes de Lorenz et le logiciel Excel a permis de faire les statistiques descriptives par le calcul de certains paramètres statistiques tels que les moyennes, les fréquences, les écarts-types, les amortissements, les charges variables et fixes, le revenu brut, le revenu net et les indices de Gini.

4.5.1. Calcul des revenus

L'évaluation du budget cultural a permis de calculer les revenus des différents producteurs de tomate.

La budgétisation agricole est un simple outil d'analyse des coûts et bénéfices. Elle est utilisée pour fournir des informations sur la rentabilité des technologies agricoles, des cultures et de l'exploitation entière. Pour ce qui est de la rentabilité financière des systèmes de production, Coulibaly et Nkamleu (2004) proposent trois méthodes d'analyse à savoir : budget cultural, budget partiel et budget total.

Le budget partiel estime la rentabilité des nouvelles activités introduites dans l'exploitation et montre la nette croissance ou décroissance du revenu agricole résultant du changement proposé.

Le budget d'une culture consiste à l'évaluation des coûts des intrants utilisés pour la produire et à l'estimation des revenus du produit obtenu évalué au prix bord champ. Les intrants incluent l'engrais, la main-d'oeuvre salariée, les pesticides et les semences. Le capital fixe est constitué des outils tels que : les houes, arrosoirs, binettes, panier, forage et tuyauterie flexible, râteaux, motopompe, pommes d'arrosoirs, pulvérisateurs, machettes...

Le résultat est la production issue de la parcelle utilisée pour la culture en question.

§ Le Produit Brut ou PB

Cet indicateur représente la quantité physique obtenue à la fin du cycle de production de la tomate. Il est exprimé en nombre de paniers, un panier contenant en moyenne 25Kg. Le produit brut considéré pour le calcul des revenus est le nombre de paniers vendus par le producteur. Les paniers pourris et consommés ne sont pas pris en compte.

§ Calcul du rendement

Les rendements moyens de la culture de tomate dans les différentes zones et au sein des différentes catégories de maraîchers ont été calculés suivant la formule ci-après :

Rend = Prod brut / Sup

Rend : rendement de la culture de tomate en Kg/ha ;

Prod brut : moyenne de la production de tomate au sein de chaque catégorie de producteurs de tomate.

Sup : superficie emblavée pour la production de tomate.

§ Estimation des prix

Le prix moyen pondéré a été pris en compte pour le calcul des revenus des cultures. Le prix moyen pondéré a été calculé afin de prendre en compte les prix de vente réels des paniers de tomates. Il est obtenu à partir de la formule suivante :

Pp = Ó Pi Pri (en Fcfa/Kg)

Ó Pri

Pp : Prix moyen pondéré ;

Pi : prix de vente du panier de tomate ;

Pri : Proportion vendue de tomate de chaque maraîcher ;

§ Le revenu des cultures ou produit brut en valeur

Il est calculé en multipliant le rendement moyen par le prix moyen pondéré. Il est exprimé en Fcfa/ha.

§ Calcul des charges variables de production (CV)

Les Coûts Variables sont exprimés en Fcfa

avec CVi la valeur en Fcfa/ha du coût variable i de production.

-Terre : la rente foncière annuelle payée a été prise en compte pour les producteurs dont le mode de faire-valoir est la location. Quant aux autres producteurs dont les terres ont été héritées ou achetées, l'évaluation du coût de la terre a été faite en considérant le coût de la location de la terre dans la zone considérée.

- Main d'oeuvre : la main d'oeuvre familiale a été évaluée à partir du coût d'opportunité des différentes opérations culturales. Le coût d'opportunité a été calculé à partir des coûts de la main d'oeuvre salariale obtenus auprès des producteurs. Quant à la main d'oeuvre salariée, les coûts des opérations culturales donnés par les producteurs ont été pris en compte.

- Les semences : les quantités achetées ainsi que le prix d'achat sont directement obtenus auprès des producteurs.

- Les engrais et les pesticides chimiques : les quantités utilisées, la fréquence d'épandage /de pulvérisation ainsi que les prix d'achat sont directement obtenus auprès des producteurs.

- Les extraits aqueux de neem : le coût de la préparation des extraits aqueux et de la pulvérisation a été estimé à partir du temps mis pour effectuer ces opérations et du coût d'opportunité de la main d'oeuvre familiale.

- Les opérations culturales (labour, confection de planches, semis, repiquage, désherbage, sarclage, binage) : le coût de ces opérations par superficie a été obtenu auprès des producteurs. Le tableau14 présente le coût de quelques opérations culturales par zone agroécologique.

- L'irrigation des cultures : le nombre de litres d'essence utilisés et le temps d'arrosage pour toutes les spéculations sont obtenus auprès des producteurs. Ensuite, le nombre d'heures d'arrosage par jour pour la culture de tomate a été obtenu auprès des producteurs. Nous avons alors pu estimer le nombre de litres d'essence utilisés pour la culture de la tomate uniquement. Le nombre de litres d'essence utilisés multipliés par le prix d'un litre d'essence donne le coût de l'irrigation.

- La récolte : quant aux coûts de récolte, ils ont été uniquement pris en compte dans la zone de bas-fonds, ces coûts étant totalement pris en charge par les acheteurs en zone côtière. Les prix par panier récolté ont été obtenus auprès des producteurs.

§ Calcul des charges fixes de production (CF)

Les matériels et équipements utilisés pour les activités agricoles sont essentiellement: la houe, le coupe-coupe, la binette, la motopompe, les paniers, le râteau, les forages/bassins, la tuyauterie flexible et fixe...

Pour le calcul de l'amortissement des matériels et équipement de production, la méthode de calcul utilisée est celle de l'amortissement linéaire. Le coût des outils utilisés, de même que leur durée d'utilisation sont directement obtenus auprès des producteurs.

La part sur 10 consacrée à la production de tomate a été obtenue par la méthode des cailloux. Elle consiste à donner 10 cailloux au producteur en lui demandant de choisir le nombre de cailloux qu'il estime pouvoir consacrer à la production de tomate en considérant que les 10 cailloux représentent toutes les spéculations de l'exploitation.

L'amortissement a été calculé à l'aide de la formule suivante :

Ami = (ni*Pi/Di)*Ti

où Ami = amortissement de l'outil pour le maraîcher i

ni = le nombre d'exemplaires de l'outillage considéré chez le même maraîcher ;

Pi = le prix d'achat unitaire ;

Di = la durée d'utilisation de l'outillage ;

Ti= la part du temps sur 10 consacrée à la production de la tomate.

A l'amortissement du matériel agricole s'ajoutent les intérêts payés des crédits pris pour la production de la tomate.

avec CFj la valeur du coût fixe j de production en Fcfa/ha.

§ Le revenu brut est la différence entre le produit brut en valeur évalué au prix bord champ et le coût des intrants.

§ Quant au revenu net, elle est la différence entre le revenu brut et les coûts fixes associés.

Les données budgétaires peuvent être et sont souvent le départ de calculs d'indices de rentabilité plus raffinés. L'un des indices le plus connu est le Taux de Rentabilité Interne (TRI).

TRI = RN/CT avec

RN: revenu net;

CT : coûts totaux. Ces coûts prennent en compte toutes les charges de production, y compris la valeur de la main d'oeuvre familiale utilisée par les producteurs et le coût lié à l'utilisation de la terre.

Le système de production qui présente le Taux de Rentabilité Interne le plus élevé est le système le plus rentable.

Dans cette étude, c'est le budget cultural qui a été évalué puisque c'est la tomate qui a été la seule spéculation prise en compte. La comparaison des systèmes de culture a été complétée par le calcul du TRI.

4.5.2. Distribution du revenu

Pour l'analyse de la distribution des revenus au sein des catégories de maraîchers, le coefficient d'inégalité de Gini et la courbe de Lorenz ont été utilisés.

§ Présentation du coefficient de Gini

Le coefficient de Gini est une mesure du degré d'inégalité de la distribution des revenus dans une société donnée, développée par le statisticien italien Corrado Gini.

Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1 ou de 0 à 100, où 0 signifie l' égalité parfaite (les revenus sont équitablement répartis) et 1 ou 100 signifie l'inégalité totale (une personne a tout le revenu, les autres n'ont rien) (Foster, 1996).

Durant ces 80 dernières années, l'indice de Gini a évolué progressivement et est devenu l'un des principaux outils de mesure des inégalités en économie (Kuan Xu, 2004).

L'indice de Gini peut être utilisé pour mesurer la dispersion de la distribution du revenu, ou de la consommation, ou du bien-être. Mais l'indice de Gini est surtout utilisé pour mesurer la distribution du revenu. La distribution du revenu peut être mesurée pour différents types de revenus : Les revenus des ménages et les revenus individuels. La préférence d'utilisation de l'indice de Gini par plusieurs économistes est liée au fait qu'il peut être interprété de façon graphique à travers la courbe de Lorenz (Bellù et al., 2006).

Dans le contexte de la distribution de revenu, Anand (1983) a montré que l'indice de Gini peut être calculé par la formule de covariance. L'avantage de l'approche de la covariance est qu'elle rend le calcul de l'indice de Gini plus aisé en ce sens que la formule de covariance existe déjà dans des logiciels.

C'est cette formule de covariance utilisée par Zhu (2002) et Félicie (2006) qui sera utilisée pour l'évaluation de la distribution des revenus dans cette étude. Les calculs s'effectueront à l'aide du logiciel Excel.

G = 2 Cov (y, F(y)) / Y

avec

y = revenu de chaque producteur ;

F(y) = fonction de distribution cumulée ; F(y) =i/n avec i le rang qu'occupe le revenu de chaque producteur enquêté et n le nombre total d'observations ;

Cov (y, F(y)) = [E(y F(y))] -[E(y) E (F(y))]  avec E, l'espérance mathématique;

Y= revenu moyen.

§ La courbe de Lorenz

La courbe de Lorenz est un outil de représentation des distributions de revenus proposé par Lorenz (1905). Elle indique la proportion du total des revenus détenue par un pourcentage donné de la population. Conceptuellement très proche de celle des quantiles, cette méthode fournit le rapport entre la proportion cumulée des revenus et la proportion cumulée des individus, plutôt que des parts de revenus.

Il y a dominance de Lorenz entre deux distributions de revenus lorsque, pour n'importe quelle proportion cumulée donnée d'une population p, la courbe de Lorenz d'une distribution se situe au-dessus de la courbe de Lorenz de l'autre distribution. Compte tenues des propriétés de la courbe de Lorenz, la courbe dominante signale une distribution des revenus moins inégaux. Lorsque deux courbes de concentration se coupent, on ne peut pas dire quelle distribution est la plus inégalitaire (Bellù et al., 2006).

4.6. Limites de la recherche

Les problèmes majeurs rencontrés lors de la collecte des données sont relatifs à la disponibilité des maraîchers et à la fiabilité des données collectées.

Les maraîchers deviennent de plus en plus réticents à donner des informations puisqu'ils reçoivent tous les ans des enquêteurs qui leurs font de fausses promesses (aides financières et matérielles). Les informations recueillies dans le cadre de cette étude proviennent essentiellement des déclarations des maraîchers enquêtés. Les informations pourraient comporter des biais parce que ces informations ont été obtenues par jeu de question-réponses où les maraîchers sont obligés de faire recours à leur mémoire surtout en ce qui concerne les éléments de coûts.

Les revenus calculés ne prennent en compte qu'un seul cycle de production. Il serait souhaitable de prendre les revenus sur une période appréciable afin de tenir compte de la variabilité dans le temps des différents cycles de production.

L'appréciation du niveau de pauvreté des producteurs enquêtés par les seuls revenus de la tomate est délicate. Les tendances observées peuvent significativement différer lorsqu'il s'agira du revenu agricole total (c'est-à-dire pour toutes les spéculations).

Ces imperfections n'entachent en rien la crédibilité de l'étude puisque les informations recueillies constituent une bonne base de données nécessaire aux interventions futures, relatives à la vulgarisation à une grande échelle des biopesticides pour la production des légumes en général et de la tomate en particulier.

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION

CHAPITRE 5. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES DES PRODUCTEURS.

5.1. Caractéristiques démographiques

Elles regroupent le genre, l'âge, l'origine, la religion et le statut familial des producteurs enquêtés.

5.1.1. Genre des producteurs de tomate

Une prédominance des chefs d'exploitations hommes (67%) par rapport aux chefs d'exploitation femmes (33%) est observée sur l'ensemble des producteurs enquêtés. La proportion des femmes est plus élevée (20%) en zone côtière qu'en zone de bas-fonds (13%).

Le tableau 3 montre les caractéristiques démographiques des chefs d'exploitation par zone de production.

Tableau 3 : Caractérisation démographique des chefs d'exploitation par zone de production.

Zones agroécologiques

Genre du producteur

Démographie

Effectif

Pourcentage (%)

Zone côtière

Homme

23

42

Femme

11

20

Ensemble

34

62

Zones de bas-fonds

Homme

14

25

Femme

7

13

Ensemble

21

38

Total

Homme

37

67

Femme

18

33

Ensemble

55

100

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.1.2. Provenance des producteurs de tomate

La plupart des producteurs de tomate sont autochtones dans les zones de productions (62% dans la zone côtière et 100% dans la zone de bas-fonds).

Cependant, il existe quelques maraîchers allochtones (38%) dans la zone côtière. (Cf tableau 4). La présence des allochtones dans la zone côtière s'explique par le fait que la majorité des maraîchers du site de Sèmè (VIMAS) provient de Cotonou. A cause de l'urbanisation de cette ville, l'Etat a délocalisé certains sites maraîchers vers Sèmè et quant à Grand-Popo littoral, une partie importante des producteurs provient du Togo et du Ghana.

Tableau 4 : Provenance des producteurs par zone de production

Zones agroécologiques

Provenance (%)

Total (%)

(×2 2df)

P

Autochtone

Allochtone

 
 
 

Zone côtière

62

38

100

8,27

< 0,04

Zone de bas-fonds

100

0

100

 
 

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.1.3. Origine des producteurs

Les ethnies dominantes dans la zone d'étude, sont le goun (22%), le kotafon (14%), le mina (14%) et le wémé (14%).

Le fon et le xwla viennent ensuite avec une proportion de 13% chacune. On rencontre aussi des Haoussa, et des Aizo en des proportions négligeables (Cf.  Tableau 5).

Tableau 5 : Ethnies des producteurs de la zone d'étude.

Fon

Goun

Adja

Mina

Yoruba

Xwla

Wémè

Kotafon

Autres

Total

13%

22%

2%

14%

4%

13%

14%

14%

4%

100%

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.1.4. Age des producteurs de tomate

La tomate est produite par toutes les tranches d'âges. L'âge minimum des producteurs est de 25ans et le maximum de 66ans pour l'ensemble de la zone d'étude.

L'âge moyen des producteurs enquêtés est de 44ans (ó = 12,452) dans la zone de bas-fonds et 42 ans (ó = 8,031) en zone côtière (Cf. tableau 6).

Tableau 6: Age moyen (en années) des producteurs suivant le genre.

 

Zone côtière

Zone de bas-fonds

Hommes

42

(ó = 8,480)

47

(ó =13,756)

Femmes

44

(ó = 7,198)

37

(ó = 5,178)

Total

42

(ó = 8,031)

44

(ó = 12,452)

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008 ; ( ) : Ecarts-types

5.1.5. Taille des unités de production

Le taux de dépendance est le rapport entre le nombre d'inactifs sur le nombre d'actifs. Plus le taux de dépendance est élevé, plus la charge qui pèse sur les actifs est importante. Ceci affecte le revenu par tête au niveau de l'unité de production.

Dans la zone d'étude, le nombre moyen d'inactifs est de 2 personnes (ó = 1,548 personnes) pour 3 actifs (ó = 2,322 personnes). Un actif devra théoriquement nourrir 0,67 personne, soit un taux de dépendance de 67% (Cf. tableau 7). Ce taux de dépendance relativement élevé observé pour l'ensemble de la zone, est l'une des causes de la pauvreté. Par conséquent, les revenus de ces ménages subissent une forte pression à cause du nombre élevé de bouches à nourrir.

Par ailleurs, le taux de dépendance est plus élevé chez les producteurs qui utilisent les biopesticides que chez ceux qui utilisent les pesticides chimiques. Ce qui voudrait dire que les utilisateurs de biopesticides sont plus pauvres que les utilisateurs de pesticides chimiques.

Tableau 7 : Taux de dépendance au sein des ménages des producteurs

 

Nombre d'inactifs

Nombre d'actifs

Taux de dépendance %

Zone côtière

1,94

(ó = 1,455)

2,38

(ó = 1,985)

81

Zone de bas-fonds

1,52

(ó = 1,692)

2,95

(ó = 2,801)

51

Ensemble zone

2

(ó = 1,548)

3

(ó = 2,322)

67

Utilisateurs de biopesticides

1,67

(ó = 1,303)

2,25

(ó = 1,603)

74

Utilisateurs de pesticides chimiques

1,92

(ó = 1,634)

2,95

(ó = 2,525)

65

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008 ; ( ) : Ecarts-type

5.1.6. Religions des producteurs

Dans l'ensemble de la zone d'étude, les producteurs enquêtés sont majoritairement chrétiens (83%). (9%) sont animistes et (4%) sont islamistes. 4% des producteurs enquêtés sont athés, c'est-à-dire qu'ils ne pratiquent aucune religion (Cf. tableau 8)

Tableau 8: Religions pratiquées par les producteurs

Religions

Pourcentages (%)

Christianisme

83

Islam

4

Animisme

9

Aucun

4

Total

100

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.2. Caractéristiques socioéconomiques

Les caractéristiques socioéconomiques des unités de production choisies dans le cadre de cette étude concernent l'instruction, la situation matrimoniale, les activités menées au sein des ménages, le degré d'encadrement, l'appartenance à un groupement ou association et l'accès au crédit.

5.2.1. Niveau d'instruction des producteurs de tomate

Le niveau d'éducation est un facteur important dans l'adoption des biopesticides. Dans la zone de bas-fonds, la proportion des producteurs n'ayant jamais reçu une éducation est de 52% tandis qu'elle est de 9% en zone côtière.

Cet écart important du niveau d'instruction entre ces deux zones peut s'expliquer par le fait que les producteurs de la zone côtière viennent des milieux urbains. En effet, au Bénin le taux de scolarisation est plus élevé en zones urbaines qu'en zone rurales. Le Taux de Scolarisation Brut en 2002 a été de 60% en milieu urbain et de 46,3% en milieu rural (BenInfo, 2003).

Par ailleurs, il apparaît que les producteurs qui utilisent les pesticides chimiques ont un niveau d'instruction plus élevé que les producteurs qui utilisent les biopesticides. Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que la majorité des producteurs qui utilisent les pesticides chimiques proviennent des milieux urbains.

Le tableau 9 présente le niveau d'instruction par zone de production et selon les méthodes de lutte utilisées.

Tableau 9 : Niveau d'instruction des producteurs

Niveau d'instruction

Zone côtière

(%)

Zone de bas-fonds(%)

(X2 2df)

P

Utilisateurs de biopesticides (%)

Utilisateurs de pesticides chimiques (%)

(X2 2df)

P

Aucun

9

52

14,97

< 0,02

4

20

4,47

ns

Primaire

50

48

18

30

Secondaire

32

0

2

20

Supérieur

9

0

0

6

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.2.2. Activités menées par les producteurs de tomate

Le maraîchage demeure la principale activité de la majorité des enquêtés (98%). Les activités secondaires peuvent être regroupées en deux catégories : les activités para-agricoles telles que la transformation des produits agricoles et les activités non agricoles telles que le commerce, la pêche, l'artisanat.

La figure 1 montre les différentes activités secondaires menées par les producteurs.

Figure 1 : Activités secondaires menées par les producteurs de tomate

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.2.3. Expérience dans la production de tomate

L'expérience dans la production de la tomate est importante dans cette étude en ce sens qu'elle pourrait servir de critères pour justifier les différences de production observées au sein des différentes catégories de producteurs. Pour l'ensemble de la zone, l'expérience moyenne des producteurs de tomate est de 12,56ans (#177;9,78ans). Dans la zone côtière, elle est de 9,24ans (#177;6,24ans) contre 18ans (#177;12,03ans) en zone de bas-fonds.

Les producteurs qui utilisent les biopesticides ont une expérience moyenne de 9,83ans (#177;5,18ans) tandis que ceux qui utilisent les pesticides chimiques ont une expérience moyenne plus élevée. Elle est de 14,18ans (#177;11,02ans) (Cf. tableau10). Selon Singbo et al (2004), les producteurs qui ont une longue expérience dans la pratique des cultures maraîchères utilisent fortement les produits phytosanitaires chimiques pour lutter contre les ravageurs. En effet, ces producteurs auraient déjà confiance en l'efficacité des pesticides chimiques.

Tableau 10 : Expérience en années des producteurs

Zones agroécologiques

Expérience dans la production de tomate

(en années)

Minimum

Maximum

Moyenne

(X2 2df)

P

Zone côtière

2

25

9,24

21,01

ns

Zone de bas-fonds

3

45

18

Ensemble de la zone

Utilisateurs de

Biopesticides

Utilisateurs de pesticides chimiques

2

2

2

45

22

45

12,56

9,83

14,18

12,85

ns

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.2.4. Organisation des maraîchers

Contrairement aux maraîchers des zones côtières, les maraîchers des zones de bas-fonds pour qui la production de légumes reste généralement une activité de contre saison, sont rarement constitués en groupements. On compte seulement quelques groupements, en l'occurrence des groupements de femmes maraîchères. En zones côtières, les groupements de maraîchers sont plus nombreux (Cf. tableau 11) Ces groupements ont généralement pour rôle, la recherche de crédits agricoles pour les maraîchers, et parfois l'approvisionnement en intrants agricoles (semences, fertilisants organiques etc.). La plupart de ces groupements ont été créés sous l'incitation des CeRPA, afin de faciliter aux maraîchers, l'accès au crédit agricole. En dehors des groupements de maraîchers à la base, il existe des regroupements faîtières, à l'image de l'ULMAGA : l'Union des maraîchers du littoral Grand-Popo-Agoué.

Cependant, il est important de mentionner que malgré l'existence de ces regroupements de maraîchers, le secteur maraîcher est très peu organisé car la plupart des regroupements de maraîchers ne sont pas fonctionnels.

Tableau 11: Situation du regroupement en association ou groupement

Regroupement en association

Zone côtière (%)

Zone de bas-fonds (%)

Total (%)

Appartiennent à une association

82

18

100

N'appartiennent pas à une association

29

71

100

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.3. Généralités sur la production dans la zone d'étude

5.3.1. Facteurs de production

5.3.1.1. Terre

La terre constitue un facteur très important en production agricole et dans le maraîchage. Elle constitue le premier facteur de production dans les exploitations agricoles. Mais son accès est confronté à des contraintes variant suivant les zones agroécologiques. Au Sud-Bénin, les deux modes d'acquisition de la terre sont le mode de faire-valoir direct et le mode de faire-valoir indirect. Le mode de faire-valoir direct regroupe l'héritage, le don et l'achat. Le mode de faire-valoir indirect regroupe l'emprunt, la location, le gage et le métayage. Les modes d'accès à la terre prédominants dans l'ensemble de la zone d'étude sont la location (59%) et l'achat (24%). La figure 2 montre les différents modes d'acquisition de la terre par les producteurs de tomate au Sud du Bénin.

Figure 2 : Mode d'acquisition de la terre par les producteurs de tomate au Sud-Bénin Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

Les superficies exploitées sont très variables d'une zone à une autre. Selon les données relatives à notre échantillon (Cf. tableau12), les superficies emblavées en tomate sont plus grandes en zones côtières avec une moyenne d'environ 0,4 ha. La zone de bas-fonds présente une superficie moyenne de 0,25 ha.

Tableau 12: Superficies emblavées en tomate suivant les zones agroécologiques

Zones

Minimum (en ha)

Moyenne (en ha)

Maximum (en ha)

(X2 2df)

P

Bas-fonds

0,020

0,250

0,400

38,51

< 0,08

Zone côtière

0,020

0,380

1,120

 
 

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.3.1.2. La main d'oeuvre

La main d'oeuvre familiale et salariée sont les principaux types de main d'oeuvre utilisés par les producteurs.

La Main d'oeuvre familiale est principalement utilisée par les femmes.

Quant à la main d'oeuvre salariée, elle est la plus utilisée au sein de toutes les exploitations, malgré les différentes contraintes. Elle comprend la main-d'oeuvre salariée permanente et la main d'oeuvre salariée occasionnelle. Les ouvriers occasionnels se chargent le plus souvent du défrichement des terres, de la confection des planches, du semis, du repiquage et de la récolte et quelques rares fois de l'arrosage. Cette dernière activité ainsi que la fertilisation et les traitements phytosanitaires sont effectués par les ouvriers permanents. Ces ouvriers sont payés par mois à raison de 15000 à 20000Fcfa en moyenne. La contrainte majeure est la disponibilité des ouvriers (cités par 75% des enquêtés). La main d'oeuvre salariée se fait généralement rare en périodes de saisons pluvieuses qui constituent des périodes de pointe pendant laquelle chaque producteur s'occupe de sa propre parcelle.

Le tableau 13 présente les coûts de quelques opérations culturales.

Tableau 13: Coûts des différentes opérations culturales par zone de production

Opérations culturales

Zone côtière

Zone de bas-fonds

Labour

-

4000F/ kanti

Confection de planches

250F/planche

-

Semis

600F/boîte

-

Repiquage

150F/planche

-

Désherbage/sarclage

75F/planche

1500F/kanti

Récolte

-

500F/panier

Source : Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

NB : 1 kanti= 300m2

5.3.1.3. Equipements de production

La production maraîchère au Sud-Bénin utilise le petit outillage manuel. (houe, coupe-coupe). Les exploitations des zones côtières utilisent un petit outillage spécialisé comprenant entre autres : les binettes, les râteaux, les arrosoirs. Au-delà de ce premier pallier d'équipements des exploitations, les maraîchers utilisent en zone côtière, des équipements d'irrigation et de traitement phytosanitaire assez performants. Ces équipements ont pour vocation de rendre plus efficients l'arrosage des cultures et la pulvérisation des produits phytosanitaires. Deux principaux équipements sont utilisés pour l'irrigation des cultures, en dehors des arrosoirs manuels. Il s'agit des motopompes à essence (moteur thermique) et des motopompes électriques. La photo 2, montre un dispositif d'irrigation comportant un moteur électrique, tandis que la photo 3, présente un dispositif à moteur thermique.

Photo 2: Moteur électrique Photo 3 : Moteur thermique

Cliché : PADONOU, 2008 Cliché : PADONOU, 2008

Par contre, en zones de bas-fonds, les producteurs de tomate disposent pour tout équipement, du petit outillage manuel utilisé sur les exploitations agricoles traditionnelles (houe et coupe-coupe).

5.3.2. Techniques de cultures

5.3.2.1.  Modes de préparation de la terre

Diverses pratiques sont utilisées par les maraîchers pour la préparation du sol. En zones de bas-fonds, les maraîchers ont recours au labour à plat. Par contre, en zone côtière, les cultures sont installées sur des planches. La dimension des planches est très variable d'une localité à une autre. Le tableau 14, présente les différents modes de préparation du sol suivant les zones de production, et la superficie des planches selon les zones de production.

Tableau 14: Modes de préparation du sol et superficie des planches

Zones de production

Mode de préparation du sol

Superficies des planches (m²)

Zones de bas-fonds

Labour à plat

-

Zones côtières

Planches

9,6 à 45

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.3.2.2. Irrigation des cultures

L'irrigation représente un facteur important d'intensification de la production maraîchère. Diverses méthodes sont utilisées sur les exploitations maraîchères pour l'arrosage des cultures. Cette diversité est liée à la nature du sol, la source d'alimentation en eau et le pouvoir d'achat des exploitants. Ces méthodes impliquent des niveaux d'équipement de plus en plus grands. On distingue suivant le niveau d'intensification, quatre méthodes :

- L'utilisation de bassine + boîte : cette méthode est utilisée dans les zones de bas-fonds, où les arrosages sont peu fréquents. Ce sont des systèmes de productions extensifs.

- L'utilisation du complexe «motopompe + bassin + arrosoir manuel» : Elle se retrouve dans les zones côtières (Sèmé podji et Grand- Popo littoral).

- L'utilisation du complexe «motopompe + canal + raccord flexible + forage» : cette méthode est également utilisée par les producteurs de tomate de la zone côtière.

- L'utilisation du complexe « pompes électriques + canal + raccord flexibles» : Elle se retrouve également à Grand-Popo, en zones côtières.

L'arrosage des planches de tomate commence depuis la pépinière jusqu'à la maturation des fruits. Il se fait durant 2 à 3heures par jour. La photo 4 montre un ouvrier qui arrose des planches en utilisant le complexe «motopompe + canal + raccord flexible».

Photo 4: Arrosage de planches Photo 5 : Raccords flexibles

Cliché : PADONOU, 2008 Cliché : PADONOU, 2008

5.3.2.3. Gestion de la fertilité du sol

En zone de bas-fonds, aucune culture n'est fumée. La production de tomate comme tout autre culture est pratiquée en période de décrue afin que le sol puisse bénéficier des limons et éléments nutritifs qu'auraient apporté les cours d'eau.

Contrairement à la production maraîchère en bas-fonds, qui se réalise à travers des systèmes très extensifs et sur des sols assez fertiles, les systèmes culturaux des zones côtières utilisent diverses méthodes pour la fertilisation du sol. En effet, les sols dans ces zones sont très pauvres en éléments minéraux et ne peuvent couvrir les besoins des cultures. Cette situation rend incontournable le recours aux apports extérieurs d'éléments nutritifs. Ainsi, les maraîchers de ces zones combinent dans les systèmes de culture, la fertilisation minérale et la fertilisation organique. L'épandage d'engrais se fait soit : à la volée sur des planches ; au pied des plants à une certaine distance du collet des plants ; en ligne dans le sillon creusé à proximité de la rangée des plants ou soit mélangé à l'eau d'arrosage.

- La fertilisation minérale

L'utilisation des engrais minéraux est une pratique très répandue dans les systèmes culturaux. Les engrais minéraux fréquemment utilisés sur les planches de tomate, sont: NPK (14 -23 -14), urée (46 %) et très rarement la potasse (K2SO4).

- La fertilisation organique

Divers produits organiques sont utilisés pour la fertilisation des sols. Il s'agit essentiellement de la bouse de vache et des fientes de volailles. Ces engrais sont épandus sur les planches avant le repiquage de la tomate à raison d'un sac de 50kg par planche.

La photo 6 montre un tas de bouse de vache prêt à l'emploi

Photo 6 : Bouse de vache

Cliché : PADONOU, 2008

5.3.2.4. Protection phytosanitaire des cultures

La forte pression parasitaire est la contrainte majeure rencontrée par tous les maraîchers et maraîchères des sites. Le Sud-Bénin bénéficie d'un climat subéquatorial qui favorise la prolifération des ravageurs. Ainsi, le recours à des techniques de protection phytosanitaire reste un impératif pour les maraîchers. Différentes méthodes sont utilisées pour la protection des cultures contre les maladies et ravageurs. Certains maraîchers utilisent exclusivement les biopesticides à base d'extraits botaniques ; d'autres utilisent exclusivement les pesticides chimiques de synthèse et enfin ceux qui n'utilisent aucun pesticide. (Cf. tableau 15).

Tableau 15 : Catégorisation de la proportion des producteurs de tomate selon les méthodes de lutte.

Catégories de producteurs

Hommes (%)

Femmes (%)

Ensemble de la zone d'étude (%)

Utilisateurs d'extraits aqueux de neem

9

(5)

13

(7)

22

(12)

Utilisateurs de pesticides chimiques

54

(30)

15

(8)

69

(38)

N'utilisent rien

5

(3)

4

(2)

9

(5)

Total

31

(38)

69

(17)

100

(55)

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008 ; ( ) = effectif absolu

La lutte chimique est la plus utilisée des méthodes de lutte. Environ 70 % de l'échantillon utilisent les pesticides chimiques. Il s'agit aussi bien des pesticides chimiques recommandés que non recommandés. En effet, les pesticides chimiques utilisés sur les exploitations sont, pour la plupart, destinés à la production cotonnière. Ils constituent donc de véritables facteurs à risque pour les consommateurs. La photo 7 montre deux des pesticides chimiques utilisés par les producteurs de tomate (Cypercal et Topsin-m).

Photo7 : Pesticides chimiques

Cypercal et Topsin-M

Cliché : PADONOU, 2008

Les pesticides présentant moins de risques, et cependant moins utilisés par les maraîchers, sont les biopesticides.

Ceci se justifie par le fait que les biopesticides sont peu connus et la préparation des extraits aqueux botaniques est souvent jugé très harassante. Environ 22 % des enquêtés utilisent ces méthodes. 10% n'utilisent aucun pesticide sur les champs de tomate.

Toutefois la proportion de femmes qui utilise les extraits botaniques est supérieure à celle des hommes (13% contre 9%). Cet état de chose pourrait s'expliquer par le fait que les travaux liés à la préparation des extraits des plantes sont perçus comme des activités réservées aux femmes, selon les coutumes africaines. En effet, dans la zone côtière du Sud-Bénin, les hommes se voient mal en train de passer de rue en rue et sous les arbres de neem, pour ramasser les graines et feuilles, et de les piler. Ils considèrent ce type de travail mieux adapté aux femmes. Les hommes préfèrent alors utiliser les pesticides chimiques de synthèse (74%). Ces résultats confirment ceux de Adétonah (2005) qui a montré que les femmes utilisent plus les extraits aqueux botaniques que les hommes et ceux de Vodouhè (2007) qui a montré que les hommes préfèrent laisser l'utilisation des extraits botaniques au profit des pesticides chimiques et microorganiques à cause des facteurs socio-culturels.

Ces analyses montrent que la lutte chimique est nettement plus utilisée pour la production de tomate au Sud-Bénin.

5.3.3. Commercialisation des tomates

Le producteur ou sa femme est chargé du regroupement du produit sur le jardin ou sur le premier marché de collecte. Les grossistes interviennent déjà à ce stade et conditionnent la marchandise en paniers de 15, 25, et 35 Kg qui sont acheminés sur les marchés de consommation. La photo 8 montre quelques paniers de tomate prêts pour la vente.

Le prix du panier de tomate varie en fonction de la période de production. La coexistence de deux systèmes de production, implique une régulière évolution des zones d'abondance dans la sous-région. Les tomates de contre saisons (Niger, Nord Nigeria, Nord Cameroun) sont sur le marché de Novembre à Mai, alors que les tomates pluviales (sud Bénin, sud Nigeria, centre Cameroun) sont disponibles de Juin à Octobre. Au Bénin, quelques tomates produites dans le Sud sont mises sur le marché en Février-Mars. Il s'agit des cultures de décrues. Ces particularités agroécologiques se retrouvent dans l'évolution des prix des tomates et des oignons (David, 1995).

La production saisonnière est abondante pendant une courte période de récolte (trois mois). La demande étant nettement inférieure à l'offre pendant cette période (le prix de vente du panier de tomate va parfois en dessous de 500FCFA), on assiste à une saturation du marché. Le panier de tomate de 25 kg coûte entre 300 et 500FCFA. Il en découle une perte de production d'environ 40% chaque année. Cette courte phase d'abondance est suivie d'une longue période de pénurie. La même quantité de tomate coûte jusqu'à 15.000 voire 18.000 FCFA. (http://www.runetwork)

La figure 3 montre l'évolution du prix de la tomate en 2007 au niveau de deux marchés (Azowlissè et Comè) situés dans la zone d'étude.

Photo 8: Paniers de tomate (25kg) prêts pour la vente.

Cliché : PADONOU, 2008

Figure 3 : Evolution du prix de la tomate à Comè et Azowlissè en 2007

Source: ONASA, LISA-SAR (2007)

5.4. Relations avec les structures d'intervention

On distingue en ce qui concerne les interventions auprès des maraîchers, l'encadrement technique et le crédit agricole.

5.4.1. Encadrement technique

Diverses structures assurent l'encadrement des maraîchers au Sud-Bénin. Au nombre de ces structures, figurent les Centres Régionaux de Promotion Agricoles (CeRPA). Ces centres représentent les principales structures chargées d'assurer l'encadrement technique des exploitants agricoles au Bénin. Plus de 80 % des maraîchers de l'échantillon ont affirmé être en contact avec le CeRPA. Cependant lorsqu'on s'intéresse au degré d'encadrement des maraîchers, on se rend compte qu'il varie énormément entre maraîchers, et d'une zone à une autre. Le degré d'encadrement des producteurs de tomate est apprécié ici à travers la fréquence des visites des agents du CeRPA sur les exploitations maraîchères. La figure 4 montre, par zone de production, la répartition des exploitations maraîchères selon le degré d'encadrement.

Figure 4 : Degré d'encadrement des producteurs de tomate en zones côtière et de bas-fonds au Sud- bénin.

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

De l'analyse de ce graphe, il ressort qu'en zones de bas-fonds, l'encadrement des maraîchers est globalement faible. La majorité des exploitants reçoit la visite des agents de façon occasionnelle. On y note également une forte proportion d'exploitations ne bénéficiant pas des services du CeRPA.

En zones côtières, le degré d'encadrement des maraîchers est nettement meilleur par rapport aux exploitations des zones de bas-fonds. Les exploitations reçoivent pour la plupart, la visite des agents du CeRPA suivant une périodicité hebdomadaire.

En dehors du CeRPA, les structures telles que l'IITA, l'INRAB, le SPV et plusieurs ONG (Oxfam Quebec, Ecosanté etc.), interviennent dans l'encadrement technique des maraîchers au Sud-Bénin.

5.4.2. Accès au crédit agricole

L'accès au crédit agricole est un problème crucial en production maraîchère au Sud-Bénin. Le degré d'accès au crédit est très variable suivant les zones de production (Cf. figure 5). Les résultats de nos enquêtes indiquent qu'en zones côtières, les maraîchers ont relativement plus accès au crédit agricole que dans les zones de bas-fonds (87% en zone côtière contre 13% en zone de bas-fonds). Par ailleurs, les utilisateurs de pesticides chimiques ont plus accès au crédit que les utilisateurs de biopesticides (Cf. figure 6)

Quatre principaux facteurs ont été identifiés par les maraîchers comme étant les plus contraignants en matière d'accès au crédit agricole. Il s'agit :

- du taux d'intérêt souvent jugé exorbitant ;

- l'exigence d'une garantie qui constitue très souvent un facteur d'exclusion des plus démunis ;

- des conditions de remboursement des crédits qui ne sont pas trop souvent adaptées au contexte de la production de tomate ;

- et enfin du montant des crédits que certains maraîchers jugent assez faibles pour couvrir les besoins d'investissements.

Figure 5 : Accès au crédit des producteurs Figure 6: Accès au crédit des producteurs selon

de tomate au Sud-Bénin les méthodes de lutte utilisées

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

5.5. Conclusion partielle

Le mode d'accès à la terre prédominant est la location et la main d'oeuvre salariée est la plus utilisée au sein de toutes les exploitations. La lutte chimique est la plus utilisée car les biopesticides sont peu connus et la préparation des extraits aqueux botaniques est souvent jugé très harassante. Le secteur maraîcher est très peu organisé car la plupart des regroupements de maraîchers ne sont pas fonctionnels. Le degré d'encadrement des producteurs est relativement faible. En zones côtières, les maraîchers ont relativement plus accès au crédit agricole que dans les zones de bas-fonds et les utilisateurs de pesticides chimiques ont plus accès au crédit que les utilisateurs de biopesticides.

Les producteurs de tomate du Sud-Bénin sont des autochtones. Ils sont surtout chrétiens et relativement expérimentés dans la production de tomate (la moyenne est de douze années).Une prédominance des chefs d'exploitations hommes par rapport aux chefs d'exploitation femmes est observée sur l'ensemble des producteurs enquêtés. Dans la zone d'étude, le nombre moyen d'inactifs est de 2 personnes pour 3 actifs. Par ailleurs, le taux de dépendance est plus élevé chez les producteurs qui utilisent les biopesticides que chez ceux qui utilisent les pesticides chimiques.

CHAPITRE 6. DESCRIPTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION DE LA ZONE D'ETUDE

Les critères de différenciation décrits par Tiamiyou (1995), Mbaye et Renson (1997), PADSA (2001) et Assogba (2007) ont permis d'identifier quatre systèmes de production de la tomate dans la zone d'étude :

Ø Système de culture irrigué + pesticides chimiques ;

Ø Système de culture irrigué + biopesticides ;

Ø Système de décrue + pesticides chimiques ;

Ø Système de décrue + biopesticides.

Le tableau 16 résume les caractéristiques des différents systèmes de production identifiés.

Les producteurs qui n'appliquent aucun traitement phytosanitaire n'ont pas été pris en compte dans l'établissement de ces systèmes de production. Ils sont au nombre de cinq (5). L'échantillon devient alors N= 50.

6.1. Système de culture irrigué + pesticides chimiques

Il se pratique en zones côtières (Sèmè-poji et Grand-popo littoral). Ce système de production se caractérise par l'utilisation des pesticides chimiques pour la protection des cultures. L'irrigation est la méthode d'arrosage la plus utilisée par les producteurs.

L'équipement utilisé pour l'arrosage des cultures dans ces systèmes est moderne. Il est composé de motopompe thermique ou motopompe électrique + forage ou bassin + raccords flexibles. Les traitements phytosanitaires se font à l'aide de pulvérisateurs. Les producteurs appartenant à ce système de production jouissent d'un bon encadrement de la part du CeRPA, des ONGs et de divers projets (visites mensuelles ou hebdomadaires des agents chargées du suivi des producteurs, formations techniques etc.), et des services des structures de crédit. Le mode de faire-valoir dominant dans ce système est la location. Les superficies emblavées sont en moyenne de 0,4ha. Les producteurs de ce système sont pour la plupart de sexe masculin et utilisent intensément la force de travail humaine (10 Equivalents-homme par hectare). Cela est lié au caractère intensif de la production. Les légumes exotiques aussi bien que les légumes locaux y sont produits.

6.2. Système de culture irrigué + biopesticides.

Les producteurs appartenant à ce système de production emblavent moins de superficie, engagent de ce fait moins de main-d'oeuvre, ont un accès au crédit et un degré d'encadrement plus faible que les producteurs du système de production décrit précédemment. La protection des cultures de tomate se fait à l'aide des extraits aqueux de neem.

6.3. Système de décrue + pesticides chimiques

Ce système de cultures se pratique en zone de bas-fonds pendant la période de décrue.

La tomate ainsi que les autres légumes locaux sont produits de façon saisonnière. Il n'y a pas de cultures de légumes exotiques. Les modes de faire-valoir sont directs (achat et héritage).Les exploitations de ce système exploitent moins de main-d'oeuvre (4 Equivalents-homme par hectare). Cela est lié au caractère extensif de la production au niveau des exploitations des zones de bas-fonds où la main-d'oeuvre se réduit essentiellement à la main d'oeuvre familiale.

Ces exploitations présentent un niveau d'équipement faible. Les équipements de production se réduisent au petit outillage, concomitamment utilisé pour la production céréalière pendant la saison des pluies. Les cultures ne sont pas arrosées. Les traitements phytosanitaires se font à l'aide de bassines associées à des spaths de maïs. Il apparaît clairement que le niveau d'investissement en capital est très faible au niveau de ces exploitations.

En ce qui concerne les méthodes de lutte contre les ravageurs des cultures, les producteurs des zones de bas-fonds utilisent intensément les pesticides chimiques non recommandés en l'occurrence les pesticides destinés aux ravageurs du coton.

Les producteurs appartenant à ce système d'exploitation bénéficient d'un faible encadrement (visites occasionnelles des agents chargés du suivi des producteurs, aucune formation technique etc.) et accèdent difficilement au crédit agricole.

Les superficies exploitées y sont réduites.

6.4. Système de décrue + biopesticides

Les caractéristiques de ce système sont identiques à celles décrites dans le système de culture de décrue + pesticides chimiques, sauf que les producteurs de ce système de production emblavent moins de superficie, engagent de ce fait moins de main-d'oeuvre, ont un accès au crédit et un degré d'encadrement plus faible. L'utilisation des extraits aqueux de neem remplace l'utilisation des pesticides chimiques.

Tableau 16: Caractéristiques des différents systèmes de production de la tomate au Sud-Bénin.

Critères

Système de culture irrigué

+

pesticides chimiques

N= 26

Système de culture irrigué

+

Biopesticides

N=8

Système de décrue

+

pesticides chimiques

N=12

Système de décrue

+

biopesticides

N= 4

Superficie moyenne exploitée

0,4ha

0,3ha

0,3ha

0,2ha

Site écologique

Sable

Sable

Bas-fonds

Bas-fonds

Mode de faire-valoir

Location

Location

Achat et héritage

Achat et héritage

Main-d'oeuvre

10Equivalents-homme par hectare

7 Equivalents-homme par hectare

4 Equivalents-homme par hectare

3 Equivalents-homme par hectare

Niveau d'équipement

Elevé

Moyen

Moyen

Faible

Degré d'encadrement

Elevé

Elevé

Faible

Faible

Accès au crédit

Elevé

Moyen

Moyen

Faible

Types de légumes cultivés

Légumes locaux et

Exotiques

Légumes locaux et

exotiques

Légumes locaux

Légumes locaux

Méthode de protection des cultures.

Pesticides chimiques

Biopesticides

Pesticides chimiques

Biopesticides

Localisation

Grand Popo et Sèmè-podji en zones côtières

Grand Popo et Sèmè-podji en zones côtières

Vallée de l'Ouémé et Grand Popo (zone rurale)

Vallée de l'Ouémé et Grand Popo (zone rurale)

N : Effectif

6.5. Conclusion partielle

Les systèmes de production identifiés pour la production de la tomate au Sud-Bénin sont les systèmes de culture irrigués avec pesticides chimiques d'une part et avec biopesticides d'autre part qui se rencontrent au niveau de la zone côtière et les systèmes de culture de décrue avec pesticides chimiques d'une part et avec biopesticides d'autre part qui se rencontrent dans les zones de bas-fonds.

Les systèmes de production identifiés se discriminent par le type d'irrigation et le type de pesticides utilisé. L'hypothèse 1est vérifiée.

CHAPITRE 7. COMPARAISON DES REVENUS DES PRODUCTEURS DE TOMATE

Selon Nouhoheflin (2001), la diffusion d'une technologie mérite d'être encouragée, si elle permet aux producteurs d'avoir un gain supplémentaire de revenus.

Dans cette étude, la comparaison du revenu se fera entre les utilisateurs de biopesticides et les utilisateurs de pesticides chimiques de l'ensemble de la zone d'étude et des zones agroécologiques avec une référence au genre.

Les revenus obtenus sont exprimés par unité de superficie (ha) afin de ramener toutes les unités de production sur une même base de comparaison.

7.1. Comparaison des revenus des producteurs

Ce paragraphe nous permettra de comparer les revenus des producteurs qui utilisent les biopesticides aux revenus des producteurs qui utilisent les pesticides chimiques.

7.1.1. Comparaison des revenus au niveau de la zone d'étude

Le tableau 7.1.1 présente une analyse comparée des revenus nets obtenus par les producteurs de tomate au niveau de l'ensemble de la zone d'étude.

Tableau 7.1.1 : Analyse comparative des revenus moyens par hectare des utilisateurs de biopesticides et des utilisateurs de pesticides chimiques au niveau de la zone d'étude

Catégories de producteurs

Revenus nets (par ha)

 

Utilisateurs de pesticides chimiques

Utilisateurs de biopesticides

Différence de revenu

Tc

Moyenne

Ecart-type

Moyenne

Ecart-type

Hommes

3.462.887

1379680,001

2.830.275

364946,936

632.612 (ns)

Tc = 1,007

Pr = 0,321

Femmes

2.829.300

818624,237

2.396.300

394762,209

433.000 (ns)

Tc = 1,281

Pr = 0,221

Ensemble zone

3.670.545

1317321,614

2.757.270

507987,762

913.275**

Tc = 2,334

Pr = 0,024

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

(ns) = non significatif au seuil de 5% ; ** = significatif au seuil de 5%

Tableau 7.1.1a : Détermination du Taux de rentabilité interne au niveau de la zone d'étude

Catégories de producteurs

Utilisateurs de pesticides chimiques

Utilisateurs de biopesticides

Revenus nets

Coûts totaux

TRI

Revenus nets

Coûts totaux

TRI

Hommes

3.462.887

328433

10,54

2.830.275

307730

9,19

Femmes

2.829.300

288120

9,82

2.396.300

290330

8,25

Ensemble zone

3.670.545

341805

10,74

2.757.270

298480

9,23

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

Les études de Adégbola et al., (2004) portant sur la rentabilité financière des cultures maraîchères à Grand-popo révèlent que les petits producteurs du littoral utilisant les motopompes obtiennent des revenus nets d'exploitation de l'ordre de 2.421.450 FCFA avec des coûts de production de l'ordre de 715.334 FCFA pour une superficie emblavée de 0,05 ha en tomate. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par la présente étude en production de tomate.

L'analyse des résultats de ces tableaux montre de façon générale qu'au niveau de l'ensemble de la zone d'étude les producteurs qui utilisent les biopesticides enregistrent des pertes de revenus de l'ordre de 913.275 FCFA à l'hectare comparativement aux utilisateurs de pesticides chimiques. Cette différence observée au niveau des revenus est significative au seuil de 5%. Nous concluons alors que les utilisateurs de biopesticides obtiennent des revenus moins élevés que les utilisateurs de pesticides chimiques.

Au niveau des hommes, l'analyse des tableaux montre que les hommes qui utilisent les pesticides chimiques obtiennent des revenus plus élevés que ceux qui utilisent les biopesticides. Cependant, ces différences de revenus observées ne sont pas significatives au seuil de 5%. Ces mêmes constats ont été faits pour les revenus des femmes.

L'utilisation des biopesticides a entraîné une baisse de la marge bénéficiaire chez les femmes que chez les hommes. Ces résultats sont confirmés par le calcul du Taux de Rentabilité Interne pour chaque catégorie de producteurs. Ce taux est de 10,74 pour la catégorie des producteurs qui utilisent les pesticides chimiques et de 9,23 pour les producteurs qui utilisent les biopesticides. La production de tomate au Sud-Bénin avec l'utilisation de pesticides chimiques est donc plus rentable que la production de tomate avec biopesticides.

Au niveau des hommes et des femmes, ce même résultat est obtenu. Mais les hommes ont des revenus nets plus élevés que les femmes.

Au niveau de l'ensemble de la zone d'étude, les différences de revenus observées entre les utilisateurs de biopesticides et les utilisateurs de pesticides chimiques pourraient se justifier à plusieurs niveaux :

- Au niveau du rendement : les producteurs qui utilisent les pesticides chimiques ont des rendements beaucoup plus élevés que les utilisateurs de biopesticides.

Cet écart entre les rendements peut se justifier par le fait que les niveaux d'intrants utilisés par les utilisateurs de pesticides chimiques sont plus élevés que ceux des utilisateurs de biopesticides. En effet, les utilisateurs de pesticides chimiques pulvérisent leurs champs de tomate 2 à 3 fois plus que les utilisateurs de biopesticides. Ces derniers ne respectent pas la fréquence de pulvérisation et les doses recommandées pour l'utilisation des extraits aqueux car ils affirment que l'extraction des extraits aqueux est un travail très pénible. Les producteurs n'arrivent donc pas à produire la quantité requise pour le traitement de leurs champs. Aussi, le côté périssable des extraits aqueux explique ce non respect des doses requises pour l'utilisation des extraits aqueux.

Ce même constat a été fait par Vodouhè (2007) qui a montré que la faible disponibilité des espèces végétales, la pénibilité du pilage des graines ou feuilles des plantes insecticides surtout le neem, est une raison fondamentale de l'utilisation incorrecte des biopesticides par les maraîchers. Ces principales contraintes sont aussi relevées par les études de Adéoti, (2003), et de Idrissou (2002).

Le nombre d'années d'expérience dans la production de la tomate est plus élevé chez les utilisateurs de pesticides chimiques que les utilisateurs de biopesticides. Ce facteur pourrait également expliquer les différences de rendement entre les deux catégories de producteurs.

Les producteurs qui utilisent les pesticides chimiques traitent de grandes superficies par rapport à ceux qui utilisent les biopesticides. Ceci pourrait aussi expliquer la différence de revenu.

- Au niveau du prix de vente des produits : la comparaison des prix, de la quantité de production et de la rentabilité entre les systèmes agricoles conventionnel et biologique, n'a pas pris en considération les impacts environnementaux associés aux deux systèmes en question. Ainsi, les tomates produites à l'aide des biopesticides sont vendues au même prix sur le marché béninois car la plupart des clients ne font pas la distinction entre les tomates traitées aux biopesticides et celles produites avec les pesticides chimiques. Or, la rentabilité de l'agriculture biologique est due essentiellement à la valeur ajoutée que les producteurs reçoivent pour leurs productions. Cette valeur ajoutée reflète les bénéfices que le consommateur perçoit dans les pratiques agricoles biologiques (Khalil, 2008).

Tous ces facteurs défavorisent les producteurs qui utilisent les biopesticides et leur entraînent des manques à gagner.

- Le manque de formation et l'accès limité au crédit : Les producteurs qui utilisent les biopesticides reçoivent moins de formation que les producteurs qui utilisent les pesticides chimiques. Ceci explique aussi l'écart de revenus relevés entre les deux catégories de producteurs. L'accroissement du nombre de producteurs de biopesticides formés permettra sans doute une utilisation plus correcte des biopesticides et par conséquent un accroissement de leurs marges bénéficiaires. À l'issue d'une formation sur l'emploi de la lutte intégrée pour la production légumière, dans des « Champs-écoles pour agriculteurs » (FFS) au Ghana, les 74 participants, des agriculteurs, ont cessé d'utiliser des pesticides chimiques, et ont vu leurs revenus augmenter de 70 %. En outre, les agriculteurs ont été formels: la qualité de leur récolte s'était améliorée, et ils obtenaient des produits plus sains et se conservant mieux, plus goûteux et contenant moins de résidus de pesticides (PAN-uk, 2003).

Par ailleurs, selon Nkamleu et Coulibaly (2000) et Adétonah (2005), la vulgarisation a un effet positif sur l'utilisation des extraits botaniques à base de neem et de papayer. Ceci explique la différence de revenus entre les producteurs utilisateurs et non utilisateurs de biopesticides.

Selon Vodouhè (2007), le niveau d'instruction, la formation sur les biopesticides et l'accès au crédit (en nature et en espèce) affectent positivement le choix des biopesticides. En effet, l'accès au crédit permet aux utilisateurs non seulement de pouvoir recruter de la main d'oeuvre pour la préparation des extraits aqueux, mais aussi, de faire face aux dépenses qu'ils engendreraient, telles que celles liées à l'achat de pulvérisateur, au sarclage fréquent.

Par ailleurs, les résultats des enquêtes ont montré que les utilisateurs de pesticides chimiques ont plus accès au crédit que les utilisateurs de biopesticides. Ceci explique alors les doses inadéquates d'extraits aqueux appliquées par les producteurs et par conséquent les écarts de revenus observés.

- Le niveau d'instruction : il participe favorablement à l'utilisation des biopesticides, puisque leur mode de préparation et d'emploi exige un certain niveau d'instruction. Il faut savoir lire en français, puisque les différentes phases de préparation de l'extrait aqueux de neem sont en français. Le producteur instruit peut appliquer les itinéraires techniques du produit et évaluer sa rentabilité. Dans la zone d'étude, les utilisateurs de pesticides chimiques ont un niveau d'instruction plus élevé que les utilisateurs de biopesticides. Cette situation pourrait également expliquer les faibles niveaux de revenus rencontrés par les producteurs qui utilisent les biopesticides. Une amélioration du niveau d'éducation au niveau des producteurs de cette catégorie permettrait une utilisation efficiente des biopesticides et par conséquent une réduction substantielle des risques provenant de l'utilisation des pesticides chimiques.

On peut alors conclure que l'utilisation des extraits aqueux de neem n'a pas engendré un surplus de revenus au niveau des producteurs de tomate.

7.1.2. Comparaison des revenus au niveau de la zone côtière

Le tableau 7.1.2 montre les revenus nets obtenus par les producteurs de tomate en zone côtière.

Tableau 7.1.2 : Analyse comparative des revenus moyens par hectare des utilisateurs de biopesticides et des utilisateurs de pesticides chimiques au niveau de la zone côtière.

Catégories de producteurs

Revenus nets (par ha)

 

Utilisateurs de pesticides chimiques

Utilisateurs de biopesticides

Différence de revenu

Tc

Moyenne

Ecart-type

Moyenne

Ecart-type

Hommes

3.566.311

669954,043

2.990.750

200818,326

575.561 (ns)

Tc = 1,187

Pr = 0,249

Femmes

2.827.713

707734,827

2.539.800

323730,884

287.913 (ns)

Tc = 0,897

Pr = 0,393

Ensemble zone

3.117.495

369525,127

2.598.665

344328,960

518.830**

Tc = 4,338

Pr = 0,000

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

(ns) = non significatif au seuil de 5% ; ** = significatif au seuil de 5%

Tableau 7.1.2a : Détermination du Taux de Rentabilité Interne au niveau de la zone côtière

Catégories de producteurs

Utilisateurs de pesticides chimiques

Utilisateurs de biopesticides

Revenus nets

Coûts totaux

TRI

Revenus nets

Coûts totaux

TRI

Hommes

3.566.311

579869

6,15

2.990.750

571750

5,23

Femmes

2.827.713

529302

5,34

2.539.800

518250

4,9

Ensemble zone

3.117.495

498300

6,25

2.598.665

441430

5,88

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

De l'analyse de ces tableaux, il ressort qu'en zone côtière les utilisateurs de pesticides chimiques ont des revenus plus élevés que ceux qui utilisent les biopesticides. Le test T de student utilisé pour la comparaison de ces revenus montre que la différence de revenus relevée entre ces deux catégories de producteurs est significative au seuil de 5%. Ce qui permet de conclure que les utilisateurs de pesticides chimiques obtiennent des revenus nettement plus élevés que les producteurs qui utilisent les biopesticides en zone côtière. La même tendance est observée au niveau des hommes et des femmes, seulement que les différences de revenus observées entre les utilisateurs de pesticides chimiques et les utilisateurs de biopesticides ne sont pas significatives au seuil de 5%.

7.1.3. Analyse d'impact des biopesticides au niveau de la zone de bas-fonds

Le tableau 7.1.3 montre les revenus nets obtenus par les producteurs de tomate en zone de bas-fonds.

Tableau 7.1.3 : Analyse comparative des revenus moyens par hectare des utilisateurs de biopesticides et des utilisateurs de pesticides chimiques au niveau de la zone de bafonds

Catégories de producteurs

Revenus nets (par ha)

 

Utilisateurs de pesticides chimiques

Utilisateurs de biopesticides

Différence de revenu

Tc

Moyenne

Ecart-type

Moyenne

Ecart-type

Hommes

4.410.422

1914784,553

4.116.305

396808,025

294.117 (ns)

Tc = 0,256

Pr = 0,803

Femmes

4.003.445

762533,766

3.714.240

-

289.205 (ns)

Tc = 0,328

Pr = 0,774

Ensemble zone

4.403.846

2010795,128

4.001.906

563565,327

401.940 (ns)

Tc = 0,386

Pr = 0,705

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008 ;

(ns) = non significatif au seuil de 5%

Catégories de producteurs

Utilisateurs de pesticides chimiques

Utilisateurs de biopesticides

Revenus nets

Coûts totaux

TRI

Revenus nets

Coûts totaux

TRI

Hommes

4.410.422

64320

68,57

4.116.305

63695

64,62

Femmes

4.003.445

60475

66,2

3.714.240

58400

63,6

Ensemble zone

4.403.846

62210

70,79

4.001.906

58125

68,85

Tableau 7.1.3a : Détermination du Taux Interne de Rentabilité au niveau de la zone de bas-fonds

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008

En zone de bas-fonds, on constate que les producteurs obtiennent des revenus nettement supérieurs par rapport aux producteurs de la zone côtière quelque soit la méthode de lutte utilisée. Aussi, les différences de marges observées entre les utilisateurs de pesticides chimiques et de biopesticides sont réduites comparativement à celles observées au niveau de la zone côtière. Ces résultats sont confirmés par le test T de Student qui a montré qu'il n'y a pas de différences significatives entre les revenus des utilisateurs de pesticides chimiques et des utilisateurs de biopesticides.

Au niveau des zones agroécologiques, les producteurs de la zone de bas-fonds réalisent des profits plus élevés que les producteurs de la zone côtière. Aussi, les écarts de revenus entre les utilisateurs de biopesticides et ceux qui utilisent les pesticides chimiques sont réduits. Les revenus nets élevés obtenus par les producteurs de la zone de bas-fonds pourraient s'expliquer par le niveau d'intensification de la production. En effet, les producteurs de la zone de bas-fonds ne dépensent rien pour la fertilisation car cette zone dispose de plusieurs avantages ; les terres y sont naturellement fertiles. En effet, les limons et alluvions drainés par les affluents du fleuve Ouémé en période de crue viennent s'accumuler dans la vallée de l'Ouémé. Ces engrais organiques profitent aux producteurs de la zone de bas-fonds en période de décrue pendant laquelle les cultures sont mises en place. Selon les études réalisées en 2008 dans le cadre du Projet de PROmotion de la Gouvernance Environnementale Locale (PROGEL), la vallée de l'Ouémé fait partie des zones humides appelées communément les « reins » de la terre, car elles possèdent des écosystèmes d'intérêt stratégique à cause de leurs rôles écologiques, économiques et parfois culturels. La vallée de l'Ouémé est aussi classée site Ramsar1(*), témoignant de son intérêt patrimonial planétaire. Les producteurs de cette zone sont alors épargnés des dépenses liées à la fertilisation des terres contrairement aux producteurs de la zone côtière.

Ce niveau de revenu élevé observé au niveau des producteurs de la zone de bas-fonds pourrait également s'expliquer par le fait que l'agriculture y est pluviale alors qu'en zone côtière les champs de tomate sont irrigués à l'aide d'un système d'irrigation qui s'avère très onéreux. Selon Singbo et Nouhoheflin (2004), la zone de la vallée supporte des coûts de production plus faibles que celle des autres zones. Cela signale la faible intensification du maraîchage dans la vallée. En effet, pour chaque unité monétaire (Fcfa) investie dans la production des légumes, le producteur obtient 5,71 Fcfa de bénéfice additionnel pour la tomate (Singbo et Nouhoheflin Op.cit). Le maraîchage donne donc un meilleur taux marginal de rentabilité dans la vallée.

La faible différence de revenus relevée entre les utilisateurs de biopesticides et les utilisateurs de pesticides chimiques pourrait s'expliquer par le fait que les utilisateurs de biopesticides respectent beaucoup plus la fréquence et les doses recommandées pour l'utilisation des extraits aqueux de neem.

En effet, les zones de bas-fonds sont sujettes à une forte pression parasitaire, liée en partie aux conditions climatiques. Les producteurs se voient alors obliger de pulvériser leurs champs avec une fréquence relativement élevée.

Ce qui permet de dire que le respect des itinéraires techniques portant sur l'utilisation des extraits aqueux, permettra aux producteurs d'avoir des revenus nets beaucoup plus élevés.

En dehors des contraintes énumérées ci-dessus, cette différence de revenus observée au niveau des hommes et des femmes pourrait s'expliquer par le fait que ce sont les femmes et les enfants du chef d'exploitation qui préparent les extraits aqueux. Les femmes sont fréquemment confrontées au problème de la main d'oeuvre en raison de leurs ressources limitées. En effet, elles doivent jouer plusieurs rôles à la fois. Les données recueillies par l'IFPRI ( 1998) indiquent que les femmes africaines accomplissent 90 % du travail de transformation des cultures vivrières et des corvées d'eau et de bois de feu, assurent 80 % du stockage des aliments et de leur transport depuis 1'exploitation agricole jusqu'au village, effectuent 90 % des travaux de sarclage et de désherbage, et 60 % du travail lié à la récolte et à la commercialisation. Elles accusent alors un retard dans le traitement phytosanitaire des cultures. Or, un retard dans les traitements phytosanitaires peut avoir des répercussions considérables sur le rendement avec ses conséquences sur le revenu.

Ces différences de revenus pourraient également s'expliquer par le fait que les femmes sont désavantagées par rapport aux hommes, du point de vue de l'accès aux actifs et ressources de base nécessaires (terre, intrants agricoles...). Des études portant sur les pays de l'Afrique subsaharienne ont montré que les régions dans lesquelles prévalent ces inégalités entre hommes et femmes ne réalisent pas pleinement leur potentiel de croissance économique. En effet, ces différences fondées sur le sexe influent sur l'offre, la répartition des ressources au sein des ménages et, dans une large mesure, sur la productivité du travail. Elles ont des incidences sur la flexibilité et le dynamisme des économies de l'Afrique subsaharienne et freinent la croissance ( http://www.worldbank.org)

En conclusion, il faut retenir que l'utilisation des extraits aqueux de neem ne génère pas un profit substantiel aux producteurs. Ceci est lié au non respect des itinéraires techniques du fait des contraintes liées à l'extraction des extraits aqueux de plantes.

Cependant, ces pertes encourues par les utilisateurs de biopesticides par rapport aux utilisateurs de pesticides chimiques sont compensées par la qualité des légumes produits.

En effet, l'utilisation des extraits botaniques, même si ces derniers nécessitent une force de travail importante et demandent assez de temps pour la préparation, mettent d'une part les producteurs à l'abri des risques liés à la mauvaise utilisation des pesticides chimiques et leur permettent de réduire les coûts des traitements phytosanitaires à base de pesticides chimiques et de préserver par ailleurs leur santé et celle des consommateurs d'autre part.

L'un des avantages liés à l'utilisation des biopesticides est aussi la sauvegarde de l'environnement à travers la préservation de la biodiversité. Les pauvres sont en réalité fortement dépendants de leur environnement physique, pour leurs besoins de base tels que la nourriture, l'eau, l'énergie...La dégradation de cet environnement contribuera à renforcer davantage la pauvreté au sein des producteurs.

Pour pallier à cette situation, la production maraîchère doit être durable tant sur le plan économique qu'écologique. La durabilité au sens économique fait référence à la capacité de l'exploitation à être rentable et à se reproduire au fil du temps. La durabilité au sens écologique fait référence à la préservation des ressources naturelles de base utilisées par l'exploitation ou affectées par les ressources agricoles (Robin, 2000 cité par Moustier et al., 2004). Selon Nahal (1998), l'agriculture durable assure la conservation et l'utilisation des ressources internes et externes aussi efficacement que possible. Elle améliore l'environnement naturel, n'y procure aucune nuisance et est économiquement viable en ce sens qu'elle assure des revenus raisonnables relatifs aux investissements agricoles.

L'utilisation des extraits aqueux de neem sur les cultures de tomate au Sud-Bénin rend durable les systèmes de production. Ces mêmes résultats ont été trouvés par Khalil (2008) au Liban qui dans son étude portant sur la contribution de l'agriculture biologique au développement durable des pays du Sud, a conclu que l'agriculture biologique est un outil adéquat de développement durable pour les pays en développement car, elle assure aux producteurs des meilleures conditions socio-économiques et améliore leur performance environnementale.

7.2. Conclusion partielle

L'élaboration du budget cultural et le calcul du Taux Interne de Rentabilité ont permis de comparer les revenus des producteurs qui utilisent les biopesticides aux revenus de ceux qui utilisent les pesticides chimiques en production de tomate au Sud-Bénin.

Au niveau de l'ensemble de la zone d'étude les producteurs de biopesticides enregistrent des pertes de l'ordre de 913.275 FCFA à l'hectare comparativement aux utilisateurs de pesticides chimiques. Ces résultats s'expliquent généralement par l'utilisation incorrecte des biopesticides due aux contraintes liées à l'extraction des extraits aqueux de neem. Les tomates produites à l'aide des biopesticides sont vendues au même prix sur le marché béninois car la plupart des clients ne font pas la distinction entre les tomates traitées aux biopesticides et celles produites avec des pesticides chimiques ; le manque de formation, l'accès limité au crédit et le niveau d'instruction faible des utilisateurs de biopesticides expliquent aussi les pertes de revenus encourues par les utilisateurs de biopesticides.

Au niveau des zones agroécologiques, les producteurs de la zone de bas-fonds réalisent des profits plus élevés que les producteurs de la zone côtière. En effet, les producteurs de la zone de bas-fonds sont épargnés des dépenses liées à la fertilisation et à l'irrigation des terres contrairement aux producteurs de la zone côtière. Aussi, le faible écart relevé entre les revenus des deux catégories de producteurs s'explique par le fait que les utilisateurs de biopesticides en zone de bas-fonds respectent beaucoup plus la fréquence et les doses recommandées pour l'utilisation des extraits aqueux de neem.

L'utilisation des biopesticides a entraîné une baisse de la marge bénéficiaire chez les femmes que chez les hommes parce que les femmes sont fréquemment confrontées au problème de la main d'oeuvre en raison de leurs ressources limitées Elles accusent alors un retard dans le traitement phytosanitaire des cultures.

En conclusion, il faut retenir que l'utilisation des extraits aqueux de neem n'a pas accru les revenus des producteurs qui l'utilisent. Ceci est surtout lié au non respect des itinéraires techniques du fait des contraintes liées à l'extraction des extraits aqueux de plantes.

L'hypothèse 2 est alors rejetée.

Cependant, ces pertes encourues par les utilisateurs de biopesticides sont compensées par la qualité des légumes produits.

CHAPITRE 8. COMPARAISON DE LA DISTRIBUTION DES REVENUS DES PRODUCTEURS DE TOMATE

Le chapitre précédent a comparé les revenus des producteurs de tomate. Le présent chapitre vise à comparer la distribution des revenus entre les utilisateurs de pesticides chimiques et les utilisateurs de biopesticides. Il nous permettra de savoir si l'utilisation des biopesticides sur les cultures de tomate permet une réduction des inégalités au sein des producteurs.

Le but de toute innovation technologique est d'améliorer les conditions de vie des bénéficiaires. Même si elle ne génère pas un profit substantiel, l'innovation devrait pouvoir contribuer à la réduction des inégalités existantes puisque le phénomène de pauvreté réside surtout dans les inégalités observées dans la distribution des revenus (Nouhoheflin, 2001).

 L'analyse de la distribution de revenus se fera entre les utilisateurs de biopesticides et les utilisateurs de pesticides chimiques au niveau de la zone côtière, de la zone de bas-fonds et de l'ensemble de la zone d'étude avec une référence au genre.

8.1. Analyse de la distribution de revenus au niveau de l'ensemble de la zone d'étude

Les coefficients de Gini calculés au niveau de la zone d'étude sont consignés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 8.1 : Distribution de revenus des producteurs de tomate au niveau de l'ensemble de la zone d'étude.

Catégories de producteurs

Indice de Gini

Utilisateurs de biopesticides

Utilisateurs de pesticides chimiques

Hommes

0,2646 (0,0988)

0,3498 (0,0651)

Femmes

0,4259 (0,1109)

0,3712 (0,0833)

Ensemble zone d'étude

0,3746 (0,0762)

0,3885 (0,0584)

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008 ; ( ) : Écarts-types

Les résultats de ce tableau nous indiquent que l'indice de Gini pour l'ensemble de notre zone d'étude est de 0,3746 chez les utilisateurs de biopesticides et de 0,3885 chez les non utilisateurs. L'indice de Gini est plus élevé chez les utilisateurs de pesticides chimiques que chez les utilisateurs de biopesticides. Il s'en suit donc que l'inégalité est beaucoup plus prononcée chez les utilisateurs de pesticides chimiques.

Par conséquent, les biopesticides ont tendance à réduire les inégalités dans la distribution des revenus issus de la production de la tomate au niveau de la zone d'étude.

Ces résultats corroborent avec ceux de Nouhoheflin (2001) qui a montré que l'utilisation des extraits aqueux de plantes permet une réduction des inégalités dans la distribution des revenus provenant du niébé dans les communes de Savè et de Klouékanmè.

Par ailleurs, le tableau 8.1 indique qu'au niveau du genre, l'indice de Gini présente la même tendance que précédemment chez les hommes. Ainsi, les revenus sont mieux distribués chez les hommes utilisateurs de biopesticides que chez les hommes qui utilisent les pesticides chimiques. Au niveau des femmes, l'indice d'inégalité est plus élevé chez les utilisatrices d'extraits aqueux de neem (0,43 contre 0,37 chez les femmes non utilisatrices).

De ce fait, l'utilisation des biopesticides a permis une amélioration de l'équité dans la distribution des revenus chez les hommes que chez les femmes pour l'ensemble de la zone d'étude.

Ces mêmes résultats ont été obtenus par Nouhoheflin (2001) pour le niébé

Les courbes de Lorenz 8.1a, 8.1b et 8.1c ont confirmé ces précédentes observations.

La figure 8.1a présente la distribution des revenus entre les utilisateurs de biopesticides et les utilisateurs de pesticides chimiques de l'ensemble de la zone d'étude; les figures 8.1b et 8.1c présentent respectivement la distribution des revenus au niveau des hommes utilisateurs et non utilisateurs et au niveau des femmes utilisatrices et non utilisatrices de biopesticides.

Figure 8.1a : Distribution des revenus entre les utilisateurs de biopesticides et les utilisateurs de pesticides chimiques de la zone d'étude

L'observation de la figure 8.1a montre que les courbes de Lorenz se croisent. On ne peut alors juger des inégalités entre elles. Cependant, l'inégalité est amoindrie lorsque les producteurs utilisent les biopesticides et ce, pour des valeurs de percentile supérieures ou égales à 80%.

Figure 8.1b : Distribution des revenus entre les hommes utilisateurs de biopesticides et les hommes utilisateurs de pesticides chimiques de la zone d'étude

La figure 8.1b présente la distribution des revenus au niveau des hommes de la zone d'étude. L'observation de cette figure révèle que la courbe de distribution des revenus des utilisateurs de biopesticides est dominée en inégalité par celle des utilisateurs de pesticides chimiques. L'analyse de la courbe des utilisateurs de pesticides chimiques indique que 60% de la couche inférieure de la population détiennent 35% des revenus issus de la production de la tomate tandis que la couche supérieure représentant 40% de la population détient 65% des revenus.

Par contre, la courbe de Lorenz des hommes utilisateurs de biopesticides montre que 80% de la population possèdent 65% des revenus et les 20% restant possèdent 35% des revenus de la tomate.

Ces observations permettent de conclure que l'utilisation des extraits aqueux de neem sur les cultures de tomate a contribué à la réduction de l'inégalité chez les hommes puisque la plus grande partie de la population détient plus de la moitié des revenus disponibles issus de la tomate.

Figure 8.1c : Distribution des revenus entre les femmes utilisatrices de biopesticides et les femmes utilisatrices de pesticides chimiques de la zone d'étude.

La figure 8.1c montre au niveau des femmes une situation contraire à la précédente. Les revenus issus de la tomate sont mieux distribués au niveau des utilisatrices de pesticides chimiques qu'au niveau des utilisatrices de biopesticides. La courbe de Lorenz des utilisatrices de biopesticides montre que 85% des revenus sont détenus par 42% des producteurs alors qu'au niveau des femmes qui utilisent les pesticides chimiques, 70% de la population détiennent la moitié des revenus.

En somme, il faut retenir qu'au niveau de l'ensemble de la zone d'étude, l'utilisation des biopesticides a permis une réduction de l'inégalité des revenus au sein des producteurs utilisateurs de biopesticides. Toutefois, la réduction de l'inégalité est beaucoup plus remarquable chez les hommes que chez les femmes.

8.2. Analyse de la distribution des revenus à l'intérieur des zones agroécologiques

Cette section consistera à expliquer les inégalités observées au sein de chaque zone agroécologique.

8.2.1. Analyse de la distribution des revenus dans la zone côtière

Le tableau 8.2.1 présente les résultats obtenus en zone côtière

Tableau 8.2.1 : Distribution de revenus des producteurs de tomate au niveau de la zone côtière.

Catégories de producteurs

Indice de Gini

Utilisateurs de biopesticides

Utilisateurs de pesticides chimiques

Hommes

0,3395 (0,1743)

0,4674 (0,0547)

Femmes

0,4761 (0,1154)

0,3099 (0,0881)

Ensemble zone côtière

0,4354 (0,0937)

0,4428 (0,0493)

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008 ; ( ) : Écarts-types

L'examen de ce tableau montre que les utilisateurs de biopesticides de la zone côtière présentent une distribution plus égalitaire (G =0,43) que les utilisateurs de pesticides chimiques (G=0,44). On peut donc affirmer que les biopesticides ont amélioré la distribution des revenus au sein des producteurs de cette zone agroécologique.

Au niveau du genre, la réduction de l'inégalité est beaucoup plus remarquable chez les hommes en zone côtière. En effet, les producteurs de sexe masculin utilisateurs de pesticides chimiques ont un indice de Gini plus élevé que ceux qui utilisent les biopesticides (G=0,47 contre G=0,34).

Chez les femmes, c'est une situation contraire à la précédente (G=0,31 chez les utilisatrices de pesticides chimiques contre 0,48 chez les utilisatrices de biopesticides).

Ces résultats permettent d'affirmer qu'en zone côtière, l'utilisation d'extraits aqueux de neem sur les planches de tomate a contribué de façon globale à une répartition plus égalitaire des revenus issus de la production de la tomate. Au niveau du genre, les biopesticides ont plus contribué à une amélioration de l'équité dans la distribution des revenus chez les hommes que chez les femmes.

Les résultats obtenus précédemment sont illustrés à travers les figures 8.2.1a, 8.2.1b et 8.2.1c. Elles présentent respectivement la distribution des revenus au niveau de l'ensemble de la zone côtière, au niveau des hommes et au niveau des femmes.

Figure 8.2.1a : Distribution des revenus des producteurs en zone côtière

Figure 8.2.1b : Distribution des revenus entre les hommes utilisateurs de biopesticides et les hommes utilisateurs de pesticides chimiques de la zone côtière

Figure 8.2.1c : Distribution des revenus entre les femmes utilisatrices de biopesticides et les femmes utilisatrices de pesticides chimiques de la zone côtière.

Ces figures montrent que les courbes de distribution des revenus des utilisateurs de biopesticides sont dominées en inégalité par celles des utilisateurs de pesticides chimiques pour l'ensemble de la zone côtière. Ceci confirme les observations faites au niveau des valeurs de l'indice de Gini. Cependant, certaines précisions méritent d'être apportées. En effet, une étude comparative de ces figures révèle que la réduction de l'inégalité est très perceptible chez les hommes que chez les femmes.

Chez les femmes, les 32% de la proportion des utilisatrices de biopesticides détiennent à elles seules 75% des revenus disponibles tandis qu'au niveau de celles qui utilisent les pesticides chimiques cette même proportion de productrices détient seulement 35% des revenus de la tomate.

Toutefois il est à noter qu'au niveau des hommes, la situation de l'inégalité est pratiquement la même au niveau des deux groupes de producteurs (90% de la population de producteurs détient 70% des revenus issus de la tomate au niveau des utilisateurs de pesticides chimiques tandis qu'au niveau des utilisateurs de biopesticides, cette même proportion de producteurs détient 75% des revenus).

Les tendances observées dans la deuxième zone agroécologique sont présentées dans le tableau 8.2.2.

8.2.2. Analyse de la distribution des revenus dans la zone de bas-fonds

Le tableau 8.2.2 présente les résultats obtenus en zone de bas-fonds.

Tableau 8.2.2 : Distribution de revenus des producteurs de tomate au niveau de la zone de bas-fonds.

Catégories de producteurs

Indice de Gini

Utilisateurs de biopesticides

Utilisateurs de pesticides chimiques

Hommes

0,2906 (0,2105)

0,4039 (0,0748)

Femmes

0 (0)

0,2728 (0,0853)

Ensemble zone de bas-fonds

0,2646 (0,1430)

0,5025 (0,0624)

Source: Enquête socioéconomique Juillet-Août 2008 ; ( ) : Écarts-types

Le tableau 8.2.2 montre les différentes valeurs des indices de Gini pour les producteurs de tomate en zone de bas-fonds. L'observation de ce tableau suggère les analyses suivantes :

Au niveau de cette zone, les valeurs des indices sont de 0,50 et 0,26 respectivement pour les utilisateurs de pesticides chimiques et les utilisateurs de biopesticides. Il s'en suit que les revenus sont mieux distribués au niveau des utilisateurs de biopesticides.

Au niveau des hommes, la même situation est à signaler. Quant aux femmes, l'indice de Gini des utilisatrices de biopesticides est de G=0 contre G=0,27 pour les femmes utilisatrices de pesticides chimiques. Cette valeur de l'indice de Gini au niveau des femmes utilisatrices de biopesticides s'explique par le fait qu'il y a une seule productrice de tomate dans le système d'exploitation qui lui correspond (système de culture de décrue+biopesticides). Cela veut dire que les 100% de revenus générés par la tomate sont détenus par une seule personne.

Ces résultats sont confirmés par les courbes de Lorenz des figures 8.2.2a, 8.2.2b et 8.2.2c.

Figure 8.2.2a : Distribution des revenus des producteurs en zone de bas-fonds

L'observation de la figure 8.2.2a montre qu'au niveau de l'ensemble de la zone de bas-fonds, 20% des revenus de la tomate sont partagés entre 50% des producteurs qui utilisent les pesticides chimiques tandis que 30% des revenus sont partagés par la même proportion de producteurs au niveau des utilisateurs de biopesticides.

Figure 8.2.2b : Distribution des revenus entre les hommes utilisateurs de biopesticides et les hommes utilisateurs de pesticides chimiques de la zone de bas-fonds

La figure 8.2.2b indique que 90% des hommes qui utilisent les pesticides chimiques partagent entre eux 60% des revenus de la tomate alors que la même proportion de ceux qui utilisent les biopesticides détient 85% des revenus.

Figure 8.2.2c : Distribution des revenus entre les femmes utilisatrices de biopesticides et les femmes utilisatrices de pesticides chimiques de la zone de bas-fonds

Au niveau des femmes de la zone de bas-fonds, il y a une seule femme au niveau du système de production avec biopesticides. Ce qui explique le fait qu'elle détient tous les revenus. Ainsi sa courbe de Lorenz se confond avec la droite d'équidistribution.

En conclusion, les revenus sont mieux répartis au sein des producteurs qui utilisent les biopesticides que ceux qui ne les utilisent pas en zone de bas-fonds.

En définitive, il faut retenir que l'utilisation des biopesticides comparativement à l'utilisation de pesticides chimiques a permis une amélioration de la distribution des revenus des producteurs de tomate dans les deux zones agroécologiques.

Les résultats obtenus pourraient s'expliquer par la faible variation entre les rendements obtenus par les utilisateurs de biopesticides.

Ces résultats peuvent également être liés à la zone d'étude. Selon FIPA (2006), les localités les plus pauvres ne sont pas nécessairement les plus inégales en matière de distribution des revenus; plus poussé est le niveau de désagrégation - c'est-à-dire plus petite est la zone géographique étudiée - plus ressort l'incidence d'inégalité entre les groupes et moins à l'intérieur des groupes.

La majorité des producteurs qui utilisent les pesticides chimiques se situent dans les milieux proches des villes. Selon Hausmann (1999), l'inégalité tient aux différences entre le milieu rural et le milieu urbain. Dans les campagnes, les ruraux se partagent de façon égale leurs ressources.

Par ailleurs, les contrastes relevés au niveau du genre en matière de revenus dénotent une asymétrie importante en défaveur des femmes dans les deux zones agroécologiques. Une bonne part de leur travail n'est pas rémunérée. Ceci limite le plus souvent leur efficacité pour les activités agricoles. De plus, la plupart d'entre elles sont tenues de s'occuper des champs de leur mari avant les leurs.

La dispersion des revenus des hommes diffère souvent de celles des femmes (Lecaillon et al., 1984). La disparité de rémunération entre les hommes et les femmes est due aussi bien aux différences dans les activités qu'aux pratiques discriminatoires. Dans bien de cas, les femmes effectuent les activités agricoles les moins rémunératrices parce que leur niveau de formation et d'éducation est souvent inférieur à celui des hommes Mais aussi parce qu'elles sont physiquement plus faibles. Les différences en termes de qualification qui déterminent les disparités des revenus entre les sexes sont elles-mêmes dues au statut des femmes dans la société. Selon le Rapport 2005 sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement, en Afrique comme ailleurs, l'appartenance au sexe féminin constitue un facteur majeur d'inégalité. Les femmes, qui détiennent généralement moins de pouvoir sur le plan politique et social que les hommes, ont un accès bien moindre aux facteurs de production et ont moins de possibilités d'action. Selon les données de la Banque mondiale, réunies à partir d'enquêtes auprès des ménages, au Bénin, au Burkina Faso, en République Centrafricaine, en Guinée, au Niger, au Sénégal, en Afrique du Sud et au Togo, le nombre d'années d'études suivies par les femmes est en moyenne inférieure de moitié au moins à celui des hommes. Tous ces facteurs expliquent les inégalités relevées dans la distribution des revenus au niveau des femmes.

8.3. Conclusion partielle

Le calcul de l'indice de Gini et le tracé des courbes de Lorenz ont permis d'apprécier la distribution des revenus au niveau des producteurs de tomate au Sud du Bénin.

Pour l'ensemble de la zone d'étude, l'inégalité est beaucoup plus prononcée chez les utilisateurs de pesticides chimiques que chez les utilisateurs de biopesticides. Au niveau du genre, l'utilisation des biopesticides a permis une amélioration de l'équité dans la distribution des revenus chez les hommes que chez les femmes pour l'ensemble de la zone d'étude.

Ces mêmes résultats sont obtenus au niveau des deux zones agroécologiques.

En résumé, il faut retenir que bien que les extraits aqueux ne génèrent pas un surplus de revenus aux producteurs qui les utilisent, ils favorisent une distribution plus équitable des revenus au sein des producteurs de tomate au Sud-Bénin. L'hypothèse 3 est acceptée.

CHAPITRE 9. CONCLUSION GÉNÉRALE

9.1. Conclusion

Cette étude a permis d'avoir une idée sur la contribution des biopesticides à l'amélioration des revenus des producteurs de tomate au Sud-bénin.

L'objectif de cette étude a été de comparer les revenus générés par l'utilisation des extraits aqueux de neem aux revenus générés par l'utilisation des pesticides chimiques en production de tomates. Les conclusions afférentes à l'étude sont les suivantes:

Les systèmes de production identifiés pour la production de tomate se discriminent par le type de traitement phytosanitaire utilisé et par le système d'irrigation utilisé.

Les systèmes de production identifiés sont :

- Système de culture irrigué + pesticides chimiques ;

- Système de culture irrigué + biopesticides ;

- Système de décrue + pesticides chimiques ;

- Système de décrue + biopesticides

L'utilisation des extraits aqueux n'a pas engendré un surplus de revenus au niveau des producteurs de tomate du fait des doses insuffisantes appliquées. Ceci est dû à la pénibilité de la production des extraits aqueux et au prix de vente des tomates qui ne prennent pas en compte la qualité des produits biologiques.

Les contraintes majeures évoquées pour l'utilisation pratique des extraits aqueux botaniques sont : la faible disponibilité des plantes insecticides et la pénibilité liée à l'extraction manuelle et au pilage des graines et feuilles de ces plantes insecticides.

Cependant, ces maraîchers ont mentionné que les biopesticides sont moins toxiques à l'homme et à l'environnement. C'est-à-dire que ces biopesticides ne constituent pas une menace pour la santé humaine ni pour la biodiversité, contrairement aux effets des pesticides chimiques de synthèse.

Au niveau des zones agroécologiques, les revenus nets obtenus par les producteurs sont plus élevés en zone de bas-fonds qu'en zone côtière. Les raisons qui l'expliquent sont les faibles coûts de production supportés par les producteurs de la zone de bas-fonds du fait de la faible intensification de leur système de production contrairement en zone côtière où le niveau d'intensification est des plus élevés.

Par ailleurs, pour les analyses effectuées au niveau du genre, les résultats de l'étude ont montré que l'utilisation des biopesticides a entraîné une diminution de marge nette chez les femmes. Les hommes quant à eux ont bénéficié d'un gain supplémentaire

L'étude a également montré que les femmes sont les plus disposées à utiliser les biopesticides à base d'extraits botaniques parce qu'elles ne disposent pas d'assez de ressources financières et aussi à cause des normes sociales qui relèguent les travaux de pilage et de ramassage des graines de neem aux femmes.

En résumé, on retient que l'utilisation des extraits aqueux pour le contrôle des ravageurs de la tomate donne satisfaction aux producteurs sur plusieurs plans. Toutefois, des actions doivent être menées afin, de réduire les contraintes inhérentes à leur préparation

Les résultats obtenus sur la distribution des revenus, indiquent que les extraits aqueux de neem ont tendance à réduire les inégalités dans la distribution des revenus au niveau de la zone d'étude comparativement aux pesticides chimiques.

9.2. Suggestions

Au terme de ce travail, une série d'actions méritent d'être menées par les divers acteurs du sous-secteur maraîcher pour la diffusion à grande échelle des biopesticides. Nous suggérons ce qui suit :

Ø A l'endroit des ONGs et services techniques intervenant dans le domaine agricole

- Intensifier les campagnes d'information et de sensibilisation des maraîchers et des maraîchères sur les dangers liés à l'utilisation des pesticides chimiques de synthèse sur la santé humaine et sur l'environnement.

- Insérer dans les campagnes de reboisement telles que les journées de l'arbre, la plantation des essences insecticides.

- Renforcer les capacités des maraîchères et des maraîchers par l'organisation régulière de séances de formation sur les biopesticides pour une meilleure utilisation. La formation constitue l'un des axes d'intervention pour une meilleure dissémination des biopesticides.

- Promouvoir la semi-mécanisation de la production des extraits aqueux botaniques.

Ø A l'endroit des institutions de micro finance

- Mettre en place des lignes de crédit conformes aux réalités des maraîchers. Les biopesticides peuvent être également octroyés aux maraîchers sous forme de crédit en nature.

- Faciliter l'accès des femmes et des hommes démunis aux techniques de production et à des services financiers adaptés, y compris un ensemble de biens, comprenant la terre et le travail pour assurer que les femmes tirent profit de l'investissement

Ø A l'endroit des autorités étatiques

- Redynamiser le système éducatif dans nos milieux ruraux, vu l'état peu reluisant dans lequel il se trouve. La promotion de l'instruction dans nos milieux ruraux pourrait favoriser l'adoption des biopesticides.

- Confectionner les étiquettes des produits phytosanitaires en langues nationales.

- Organiser la filière des biopesticides pour les rendre plus disponibles et accessibles aux maraîchers et mettre en place un mécanisme différentiel de prix, en faveur des légumes sains.

Nous espérons que les résultats de la présente étude serviront à éclaircir et à orienter les programmes et actions d'aide au développement. La prise en compte de ces recommandations pourrait contribuer à l'utilisation à grande échelle des biopesticides au Sud-Bénin et par conséquent dans les autres régions du pays.

9.3. Implications futures

Cette étude comparée des revenus et de leur distribution au sein des producteurs de tomate a montré que les biopesticides ne génèrent pas un surplus de revenus aux producteurs comparativement aux pesticides chimiques mais par contre ils contribuent à une réduction des inégalités et à la durabilité de la production. Cette étude a seulement pris en compte l'aspect revenu et sa distribution pour l'évaluation de l'incidence des biopesticides et des pesticides chimiques. Pour une diffusion à grande échelle des biopesticides, il faut aussi prendre en compte d'autres aspects tels que les dépenses de consommation, l'accès aux services de santé, l'accès à l'éducation. Des études écologiques doivent également être menées pour l'évaluation des risques liés à l'utilisation des biopesticides. Cette même étude pourrait être menée dans le Nord du Bénin pour une vision plus complète de la situation des revenus et de leur distribution au Bénin.

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STEICHEN R. (1994) : Agriculture urbaine en Afrique de l'Ouest - Sécurité alimentaire. Communication au forum sur L'agriculture intégrée.

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http://www. declic-bio.fr/index. Php? Numrub=21 consulté le 9 Septembre 2008).

ANNEXES

Annexe 1: Questionnaire individuel adressé aux producteurs de tomate

UNIVERSITE DE PARAKOU (UP)

-----------------------------

FACULTE D'AGRONOMIE (FA)

-----------------------------

DEPARTEMENT D'ECONOMIE ET DE SOCIOLOGIE RURALE (ESR)

---------------------------------

QUESTIONNAIRE INDIVIDUEL

Thème : Analyse d'impact des biopesticides sur le revenu et sa distribution au sein des producteurs de tomate en zones périurbaines du Sud- Benin

Note : Ce questionnaire est administré aux producteurs de tomate. Toute information recueillie dans cette étude sera tenue dans la confidentialité stricte.

Pays : BENIN

Zone : SUD-BENIN

Date : ____ /JUILLET/2008 N° Fiche Chef d'exploitation n°

Nom du maraîcher : .....................................................................

Nom de l'enquêteur : .....................................................................

I. Généralités

Rubriques

Modalités et codes

Réponses

Observations

Département (DEPART)

1=Ouémé ; 2=Littoral ; 3= Mono

 
 

Zones de production (ZPROD)

1=Zone de bas-fonds ; 2= Zone côtière ; 3= zone intra-urbaine

 
 

Commune (COMM)

1=Adjohoun ; 2= Grand-popo (rural) ;3=Sèmè Podji; 4= Grand Popo

(littorale) ; 5= Cotonou ; 6= Porto-novo

 
 

Village /Périmètres maraîchers(VILG) ou quartier de ville (QUARTV)

1=Agonlin Lowé; 2= Dannou ; 3= Gnito ; 4= VIMAS ; 5= Grand Popo; 6= Agoué ; 7= Houéyiho; 8= Sokomè; 9= Acron

 
 

II. Identification et Caractéristiques socio-démographiques du maraîcher enquêté

Rubriques

Modalités et codes

Réponses

Observations

Genre (SEXE)

0 = femme ; 1 = homme

 
 

Age (AGE)

Inscrire l'âge en années

ans

 

Provenance (PROV)

0 = allochtone (migrant) ; 1 = autochtone (résident) ;

 
 

Ethnie (ETHN)

1=fon ; 2=goun ; 3=adja ; 4=mina ; 5=yoruba ; 6=tori ; 7=nago ; 8=aïzo ; 9=xwla ; 10=wémènou ; 11=pila-pila ; 12=Autre (à préciser)

 
 

Religion (RELIG)

1=chrétien ; 2=musulman ; 3=animiste ; 4=Autres (à préciser)

 
 

Statut matrimonial (MSTATU)

1=Marié (e) ; 2=Célibataire ; 3=Veuf/veuve ; 4=Divorcé (e)

 
 

Niveau d'instruction (INSTRU)

0=Aucun ; 1=Primaire (préciser) ; 2=Secondaire (préciser) ; 3=Supérieur (préciser) ; 4=Formation Professionnelle ; 5=Alphabétisé en langue locale

 
 

Nombre de femmes (NWIFE)

Nom

1..................

2..................

3..................

4..................

Age

Education (idem)

 
 

........

........

........

........

..................

..................

..................

..................

Nombre d'enfants en charge

 
 
 

Répartition des âges des inactifs

(NINACTIF)

0-5ans

homme

femme

Total

 

5-10ans

 
 
 
 

10-15ans

 
 
 
 

50ans et plus

 
 
 
 

III. Caractéristiques socio-économiques des maraîchers

Rubriques

Modalités et codes

Réponses

Observations

Activités menées au sein du ménage (ACTIV)

1= Agricole ; 2= Para-agricole ; 3= Non agricole 

 
 

Activité principale (PRINACT)

1= maraîchage ; 2= autres cultures ; 3= transformation ; 4= pêche ; 5= Elevage ; 6=Artisanat ; 7= commerce ; 8=Autres (préciser)

 
 

Pourquoi est-elle considérée comme principale ?

1=rapporte plus de revenu ; 2= temps consacré élevé  3= autres (à préciser)

 
 

Nombre d'années d'expérience dans le maraîchage (FEXPERIM)

Inscrire le nombre d'années

 
 

Part sur 10 du revenu annuel qui provient de la production maraîchère (RPART)

Inscrire le chiffre

 
 

Contact avec vulgarisation

Avez-vous participé à une restitution de résultat de recherche ou d'expérimentation, ces 5 années passées ? (TYFORMAT)

1=Oui ; 0=Non

 
 

Avez-vous participé à une expérimentation ou une formation dans le domaine de la production de légumes ces 2 années passées ? (FORMLEG)

1=Oui ; 0=Non

 
 

Inscrire le type de formation et la structure

 
 

Quelles structures viennent ? (TYPSTRUCT)

1=CeCPA 2=INRAB 3= IITA 4=OBEPAB 5= SPV ; 6= autre (à préciser)

 
 

Degré d'encadrement du maraîcher par l'agent de vulgarisation (TIMECONTACT)

1=visite occasionnelle ; 2=visite hebdomadaire ; 3=visite bihebdomadaire ; 4=visite mensuelle ; 5=visite bimensuelle ; 6=visite trimestrielle ; 7=visite semestrielle 8= autre (à préciser)

 
 

Êtes-vous membre d'un groupement ou d'une association de maraîchers ? (GROUPASS)

1=Oui ; 0=Non

 
 

Si oui, inscrire le nom du groupement

 
 

Statut dans le groupement (STATGROUP)

1=Membre du bureau ; 2=Membre simple ; 3 = Autre (à préciser)

 
 

Si membre du bureau, préciser le poste occupé (POST)

1=président(e) ; 2= secrétaire ; 3= trésorier ; 4=organisateur ; 5=simple membre ; 6=autre (à préciser)

 
 

Quelle est l'activité principale du groupement ? (ACTIPGR)

1=Production agricole ; 2=Approvisionnement en semences 3=Approvisionnements en intrants (engrais, pesticides biologiques/ chimiques, herbicides, etc.) ; 4= Crédits intrants ; 5=gestion des matériels ; 6=gestion de l'eau 7=commercialisation ; 8= transformation ; 9=Autres (Préciser)

 
 

IV. Système de production

Eléments pour le calcul du revenu des cultures

Rubriques

Modalités et codes

Réponses

Observations

Quelles sont les dimensions de vos planches ? Pour quelle période de l'année ?

 
 
 

Quel est le nombre total de vos planches ?

 
 
 

Combien de paniers de tomates récoltez-vous / planche ?

 
 
 

Quelle est votre production totale ?

 
 
 

Quelle quantité consommez-vous ? (QTEC)

 
 
 

Quelle quantité vendez- vous ? (QTEV)

 
 
 

Quel est le prix de vente du panier de tomate/ planche ?

 
 
 

A combien avez-vous vendu votre production totale ?

 
 
 

Eléments de coûts variables

Opérations culturales

Quantité utilisée

Coût de la main d'oeuvre

Coût unitaire

Coût total

Salariée

Fami

liale

Coût d'opportunité

Préparation du sol

Labour

 
 
 
 
 
 

Préparation des planches

 
 
 
 
 
 

Préparation de la pépinière

Semences

 
 
 
 
 
 

Repiquage

 
 
 
 
 
 

Démariage

 
 
 
 
 
 

Dispositif d'ombrage

 
 
 
 
 

Arrosage

Qté d'eau utilisée

 
 
 
 
 

Fertilisation

Minérale

NPK

 
 
 
 
 

Urée

 
 
 
 
 

Potasse

 
 
 
 
 

Organique

Bouses de vaches

 
 
 
 
 

Fientes de volailles

 
 
 
 
 

Compost

 
 
 
 
 

Gadoue

 
 
 
 
 

Traitements Phytosanitaires

Pesticides chimiques

Decis

 
 
 
 
 

Dipel

 
 
 
 
 

Triazophos

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Biopesticides

Extraits botaniques

 
 
 
 
 

A base de microorganismes

 
 
 
 
 

Biobit

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Irrigation des cultures

Arrosage manuel

(Quantité d'eau utilisée par planche)

 
 
 
 
 

Motopompe thermique (Nombre de litres d'essences utilisées)

 
 
 
 
 

Motopompe électrique (montant mensuel de la facture électrique)

 
 
 
 
 

Récolte

Récolte proprement dite

 
 
 
 
 

Mise en panier

 
 
 
 
 

Transport du champ vers la maison du producteur

 
 
 
 
 

Eléments de coûts fixes

Matériels et équipements

Mode d'acquisition

Quantité

Cout unitaire

Cout total annuel

Durée moyenne d'utilisation

Cout annuel D'entretien

Part sur 10 du temps consacré à la mise en location

Part sur 10 du temps consacré à la production de la tomate

Houe

 
 
 
 
 
 
 
 

Coupe-coupe

 
 
 
 
 
 
 
 

Binette

 
 
 
 
 
 
 
 

Roulette

 
 
 
 
 
 
 
 

Arrosoir manuel

 
 
 
 
 
 
 
 

Motopompe

Electrique

 
 
 
 
 
 
 
 

Thermique

 
 
 
 
 
 
 
 

Bassines

 
 
 
 
 
 
 
 

Paniers

 
 
 
 
 
 
 
 

Râteau

 
 
 
 
 
 
 
 

Pulvérisateurs

 
 
 
 
 
 
 
 

Tuyau flexible

 
 
 
 
 
 
 
 

Terre

 
 
 
 
 
 
 
 

* 1 Site Ramsar : Conférence Internationale tenue à Ramsar en Iran en 1971 et qui a permis par la suite la mise au point d'une convention portant ce nom afin de protéger les zones humides.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand