WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problématique de la performance financière des institutions de micro finance: Cas de l'Agence PAPME au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Alassane OSSENI INOUSSA
Fondation Universitaire Mercure, Belgique - Master en gestion des projets 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

D- Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de recherche

Cette revue de littérature porte sur les notions essentielles à savoir :

§ la micro finance,

§ le crédit,

§ la qualité et la gestion du portefeuille de crédits,

§ la méthodologie décentralisée,

§ la typologie des Instituions de Micro Finance.

Paragraphe 1 : Revue de littérature

A- Clarification des concepts de base

Afin de parler le même langage dans la lecture de ce document et d'éviter toute ambiguïté, il est nécessaire d'essayer de clarifier quelques concepts de base.

1. Notion de micro finance

La Micro finance peut être perçue comme l'offre de services financiers de proximité. Cette définition sommaire, ne rencontre pas très souvent l'assentiment de tous. D'après certains, la « Micro finance » ou « système de financement décentralisé » est un outil qui permet de préparer les populations à faibles revenus à accéder au système bancaire.

Pour James WOLFENSEN (1998), Président de la Banque Mondiale: « la Micro finance représente un des outils que nous utilisons pour essayer de réduire la pauvreté ».

Pour les spécialistes, « la Micro finance regroupe une variété d'expériences d'épargne et/ou de crédit, diverses par la taille, le degré de structuration, la philosophie, les objectifs, les moyens techniques, financiers et humains mis en oeuvre pour les populations à la base avec ou sans le soutien technique et/ou financier des partenaires extérieurs en vue d'assurer l'autopromotion économique et sociale de ces populations » (Rapport BCEAO / BIT 1997).

Avant le développement des Institutions l'ayant actuellement en charge, les activités de Micro finance étaient liées à l'usure, qui consistait aux prêteurs locaux, à accorder de petites sommes à des taux prohibitifs. Cette activité, au lieu de stimuler le développement des micro entreprises, servait plutôt à enrichir l'usurier. Toujours d'après la même source, les Institutions de Micro finance au Bénin sont identifiées en trois (03) catégories:

§ Les Institutions ou coopératives d'épargne et de crédit qui subordonnent l'octroi de prêts à une constitution préalable d'épargne, alimentant le crédit.

§ Les organisations pour lesquelles l'octroi de crédit est une activité accessoire

§ Les organisations ayant comme activité unique ou principale, la distribution de crédit sans une constitution préalable d'épargne, mais qui se fondent sur des garanties proposées par les bénéficiaires comme par exemple, la caution solidaire.

La Micro finance est une finance de proximité par opposition aux longues procédures administratives des banques commerciales. Abordant dans ce sens, AGNIKPE A. a présenté la définition des praticiens qui est celle-ci, « la Micro finance est un outil performant au service du développement à la base. Elle constitue l'un des leviers essentiels de lutte contre la pauvreté en augmentant les revenus, en créant des emplois et en diminuant les dépendances vis-à-vis des fournisseurs et usuriers ».

Le terme Micro finance n'est apparu qu'à la fin des années 1970 à la suite de l'initiative du professeur MUHAMMAD Yunnus qui fonda la Grameen Bank du Bengladesh. Ce terme a fait l'objet de controverses. Selon BIO TCHANE A. « Les IMF ont commencé leur installation au Bénin vers les années 1980, en réplique à la mauvaise intermédiation financière formelle ».

Les SFD jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté et dans l'amélioration des conditions de vie des ménages surtout ruraux. Dans les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), même si les IMF identifiées ont des pratiques différentes, elles ont toutefois en commun, certaines caractéristiques. Elles naissent avec l'appui des bailleurs de fonds et certaines évoluent vers le sociétariat afin d'atteindre une autonomie financière. Pour renforcer cette autonomie, le gouvernement béninois à travers la cellule de Micro finance du Ministère des Finances et de l'Economie a insisté sur la nécessité pour les SFD de disposer d'une liberté totale dans la définition de leur politique. Ces Institutions sont toutes, régies par la loi PARMEC et ceci dans une perspective de compétitivité.

Le secteur de la Micro finance regroupe les institutions de crédit direct, les COOPEC, les ONG à volet Micro finance, les projets à volet micro crédit, les banques communautaires, les associations d'épargne et de crédit, les associations de services financiers, les institutions de tontine, les banquiers ambulants, les gardes monnaies, les banques à vocation Micro finance, les fondations de Micro finance, les holding d'IMF et beaucoup d'autres initiatives informelles. La fin de la décennie 80 a vu l'émergence du modèle mutualiste et/ou de type coopératif ayant pour moteur le réseau des caisses DESJARDIN au Canada, les banques RAFFEISEN en Suisse et le WOCCU aux Etats-Unis d'Amérique. Ce modèle est basé sur le principe de la collecte de l'épargne et de la distribution de crédit. Il y a eu beaucoup de succès dans les pays du Nord, et c'est ce qui a justifié sa vulgarisation à travers le monde.

D'après un document de séminaire organisé par l'OIT, « tous les systèmes mutualistes en général commencent avec un succès rapide pendant les cinq ou dix premières années, le temps nécessaire qui leur permet de se constituer en réseau, fruit de leur croissance rapide ». Le constat général est qu'à partir d'un sociétariat de 50 000 membres avec un portefeuille relativement élevé, les réseaux mutualistes commencent par être confrontés à de sérieux problèmes de gestion et souvent à tous les niveaux. Les analyses de la FECECAM au Bénin ont permis d'identifier que c'est souvent la faiblesse de la capacité de la gouvernance qui ne permet plus de contenir la croissance. De plus, les contradictions managériales entre les organes délibérants et la Direction technique, sont de nature à attiser les crises de gestion. Le principal enseignement est que lorsque le réseau mutualiste atteint une certaine taille, il ne peut plus être géré en Afrique comme de simples coopératives. La croissance des réseaux leur impose la gestion bancaire tout en gardant leur vocation de distribution de micro crédits.

La méthodologie de crédit direct a d'abord été initiée par les ONG qui ne peuvent pas exiger des populations pauvres, une épargne préalable et sont, de ce fait, contraintes à leur distribuer des micros crédits. La recherche de performance a conduit progressivement à l'amélioration de la méthodologie en particulier avec l'institutionnalisation des ONG qui sont arrivées à maturité. Ce sont ces nouvelles Institutions couramment appelées IMF qui ont progressivement constitué le réseau de la Micro finance. Actuellement, elles ont commencé par se transformer en des banques à vocation Micro finance après avoir fait preuve d'efficacité avec l'utilisation des fonds privés d'investissement.

Le même phénomène s'est réalisé avec les réseaux mutualistes. Ceux qui, à un moment donné de leur évolution, ont su se transformer en de véritables banques tout en gardant leur vocation première, ont résisté à toutes les crises financières. Les banques RAFFEISEN offrent tous les produits d'une banque commerciale et il en est de même pour le réseau DESJARDIN qui a opéré d'énormes transformations structurelles pour s'adapter au marché et pour faire face à la concurrence. Ce qui veut dire finalement qu'une IMF, à un instant donné de son développement, devra prendre la dimension d'une banque même si elle ne l'est pas d'essence.

Comme l'a si bien signifié Marc LABIE, « la micro finance est aujourd'hui un domaine qui mobilise de nombreuses énergies, que ce soit dans le monde de la coopération, dans le domaine associatif ou au sein des grandes organisations internationales ».

2. Le crédit

« Le crédit peut être défini comme étant la mise à disposition effective d'un bien ou d'un pouvoir d'achat contre la promesse de remboursement dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du risque encouru » (BOUDINOT et FRABOT, 1978). Dans ces conditions, le crédit doit répondre à une double contrainte à savoir la viabilité de l'Institution de crédit et la rentabilité du projet pour lequel il a été accordé.

Selon la théorie de l'intermédiation financière, le crédit est considéré comme étant un produit du processus de cette intermédiation. Il permet de rendre disponible en temps opportun un surplus de liquidité ou d'augmenter le pouvoir d'achat des paysans pour leurs besoins agricoles et non agricoles (ADAMS et al, 1980)

D'après la Banque Mondiale (1997), les SFD se distinguent par leurs perspectives de pérennité et la qualité des services rendus. Pour assurer leur pérennité, les SFD doivent être techniquement et financièrement autonomes d'une part, puis l'impact et la qualité des services rendus appréciables d'autre part. Dans ce contexte, « seuls les taux d'intérêt pratiqués dans chaque SFD permettent d'améliorer le rendement, de couvrir les charges et de renforcer la capitalisation à travers les réserves et le report à nouveau », (BIO TCHANE A).

Selon le rapport MDR / PNUD (1995), « les taux d'intérêt bonifiés rendent le capital artificiellement peu cher, favorise son gaspillage, démobilise l'épargne et n'est pas soutenable à long terme par l'Etat une fois que le contrat avec les bailleurs de fonds vient à terme ». Il est donc important de financer le crédit avec de l'argent chaud pour accroître le sens de responsabilité des emprunteurs et améliorer le taux de remboursement des prêts. Il s'avère donc nécessaire pour les SFD de procéder à un réglage subtil entre les fonctions : Epargne et Crédit, qui constituent les activités principales du système, tout en s'assurant du remboursement des crédits par une analyse approfondie des garanties.

L'autonomie d'une institution d'épargne et de crédit passe par une mobilisation importante de l'épargne qui sert à financer le crédit. Ainsi, la confiance qu'inspire une institution financière, l'efficacité de son personnel et les orientations qui sont le reflet des compétences et de l'expérience des dirigeants, conditionnent le niveau de l'épargne collectée. Toutefois, une faiblesse de revenus entraîne une faiblesse de l'épargne. Le taux de réinvestissement est alors faible et compromet ainsi le développement économique. ADECHOUBOU (1990) a identifié les déterminants de l'épargne rurale à savoir :

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire