Le multiple problème de l'Un
(d')après Jacques Lacan
· Socrate:
L'affirmation de l'identité de l'un et du multiple
rôde en toutes circonstances aux alentours de tout ce que nous avons pu
affirmer dans le passé ou de tout ce que nous disons maintenant; c'est
quelque chose qui ne date pas d'aujourd'hui et ne cessera jamais . Au
contraire, il s'agit d'une propriété de nos discours qui, me
semble-t- il, est éternelle et impérissable. Sitôt qu'un
jeune y goûte pour la première fois, il s'en réjouit comme
s'il avait découvert quelque trésor de savoir, il est
enthousiasmé par son plaisir et se met à secouer toute
proposition tantôt dans une direction, enroulant et confondant tout en
une même pâte, tantôt dans le sens contraire,
déroulant et découpant. Il plonge ainsi dans l'embarras non
seulement et surtout lui-même mais aussi quiconque l'entoure, quel que
soit son âge, plus jeune ou plus vieux, ou du même âge, ne
ménageant ni son père, ni sa mère, ni aucun de ceux qui
peuvent l'entendre. Il n'épargne que quelques animaux, mais aucun de
ceux qui peuvent l'entendre; il ne ménagerait même aucun barbare
s'il parvenait à trouver des interprètes.
Le Philèbe (15d; 16a)
· · Scission
Le trait du Nom, chutant dans un corps, le fait choir /
Chute du corps dans le langage, Chute du langage dans un corps
/
Venue d'un être au monde
·: · Brèche
Le Nom est ce qui, de s'incrire sur un corps, fait Sujet.
Nom s'inscrivant soudain dans le vif du Sujet Sujet porteur d'un
Nom qu'il ignore en son être Etre d'un Sujet qui d'insavoir son nom erre
Erre d'une inscription portant à consécances
L'inscription inexiste au corps;
Elle est inscription dans un corps Et, de la scription, non
être
Inexistence d'une instance insistante, Répétant au
Sujet sa déclinaison vieille, Serinant son antienne en une langue neuve
Bégayant balbutiant quelques sons inouïs
Non être d'un nom propre au sujet naissant
Non être d'une trace au corps inscriptible
Non être d'un corps né, nié,
négativé
Non être d'une chair empreintée par qui
empreintée par quoi ?
L'unscription : scription de l'un qui ébrèche le
corps Et qui d'être brèche n'est rien
Rien ne s'inscrit que la rature Rien ne s'écrit que la
rayure Rien n'est incis que la coupure.
L'unscription en incise entaille La trace sur le corps
S'em prei nte
Ce n'estqu'un rien Que cet un, rien
Qui d'advenir disparaît; Terme évanescent
Du Sujet s'effaçant.
·. D'un rien qui serait l'Ettre
Un rien, Propre du Sujet, comme Nom, l'exclut de son corps, et le
barre.
Ce rien, propre au Nom, est de lettres Ce rien n'a pas
d'être
Ce rien n'est que l'Ettre
L'Ettre d'un Nom
L'Ettre d'un Etre
L'Ettre inter/dit dans toute nos paroles L'Ettre d'une lettre
imprimée sur la chair
Imputrescible
ineffa(ça)ble
Scription de l'Ettre sur un corps : scission
/
L'Ettre du nom exclut l'être du corps
/
L'Etre, si sujet parlant est son nom,
D'être inclus au langage est exclu de son Etre
/
Perte d'un point de l'être charnel
Perte d'un corps remisé au réel
/
Sujet ni corps ni nom, entre nom et corps entre chair et trait
/
Sujet ni dieu ni bête
ni âme ni cendre
L'Ettre du Nom,
S'enkyste, élémentaire, Et s'inscrit sur la
chair
Et de ses réseaux combinés Et de ses trames
enlacées Et de ses filets, de ses rets Sillonne et parcourt le Sujet.
Labyrinthes logiques Dédales mathématiques
Textes vingt et vingt fois sur le métier remi s Et
circuits crépitants de la cybernétique N'êtes vous pas
aussi créatures fugaces, Résidus
éphémères,
Héritiers anonymes D'une trace sans lieu ?
Comme le Nom sur une chair s'inscrit
Ce n'est rien qui se perd, inter/dit Pour se fondre sans mot et
sans cri
Dans la réticence de l'oubli
;
Lettre négativée, l'Ettre se perd
Et se fond sans retour Dans l'ignorance grise Qui la voue
au silence
;
L'Ettre nié dans la méprise
L'Ettre frappé à même un corps L'Ettre
donné et dédit en partage
;
L'Ettre ni chair ni poison
D'un chacun qui doit porter un Nom
;
Souffrance de porter une pensée pensant Sans pour
l'articuler nul souffle nulle voix Souffrance de se voir assigner un fardeau
Méconnaissant son Nom ignorant le repos
Le Nom n'est qu'un rien L'Ettre est Nom de ce rien
Rien abâtardi que l'Ettre Dont nul ne saura le fin mot Fait
de méprise et &-s'être De doute et de
méconnaître
Rien entre non-être et silence Qui de creuser sa
béance Persiste à signifier l'absence
;
Le Nom n'est qu'un rien L'Ettre est nom de ce rien
Ce rien n'est point d'être, Ce rien n'a point d'être.
Ce rien est point d'être.
Point d'être où je suis de n'y être pas
Point d'être où je crois sans y croire pourtant
Point d'être où un nom m'est donné où
un corps m'est ôté Où la dette se trace et où la
mort grimace
Entrée du lieu qui n'a de l'éternel que
l'abstraite froideur Porte d'une scène où le sens aboli fait
surgir l'existence Seuil d'un espace où le miroirs ne
réfléchissent rien
Point d'être et de mésêtre
D'une identité qui se clos sur son signe Point
d'être où, à transparaître
Le Sujet parfois scintille
Point d'être, ni de Sujet d'ailleurs.
Point d'être ni de Sujet: sujet toujours d'ailleurs.
In/existence équivoque d'un rien qui pourtant n'en insiste
pas moins In/existence en la chair d'une livre de chair dans le vif
découpée
In/existence en le corps d'une trace effacée qui pourtant
marque encore
Le Sujet, trois fois rien
corps barré corps troué de par l'un qui
s'écrit sur son corps.
Sujet à l'entaille : $ Sujet à un rien :. Sujet
à l'entaille de l'un-rien qui fait brèche sur un corps, et le
vide de son être.
· · Désir et manque
Le corps troué de l'Ettre manque,
manque d'un rien
manque d'être,
manque à être
Manque pur manque simple manque blanc Intransitif et neutre,
aveugle, sourd, muet Insensé comme l'être et comme le
néant
Manque d'un rien : cause du désir
Sans que ce rien pourtant soit rien plus que néant, Ou que
l'ombre d'une ombre.
Manque d'être pour un corps qui s'ignore
Se dérobe et se s'esquive à chacun de ses pas Et
emprunté par l'Ettre en tâtonnant se cherche
Manque-à-être, à être un homme un dieu,
Un ange un animal, un héros ou une ombre
(
Manque perverti à penser que jamais l'on puisse
découvrir un objet qui le comble
Perversion du manque: un désir sans béance et sans
perte, trop plein Perversion du rien par celui qui du rien croit qu'il puisse
faire un )
Césure: point d'être mais du manque. Césure:
point d'être Et de manque
/ /
Césure
Point d'être du Sujet du Désir, Du Sujet au
Désir,
Césure
Puits où la Vérité parfois vient chuchoter
ses murmures secrets Source d'où lumineuse et insensiblement
sourd une goutte froide
Désir, consécance de l'incise de la chair par
l'ettre, Issu d'un faux espoir, produit d'une illusion
Croyance en un néant qui n'est rien pour personne Mais que
personne encor jamais ne tint pour vain
.
Désir, manque originaire sourcé dans la
brèche signifiante sur un corps. Echo d'un écho où se
répercute
Comme le vol noir d'un souvenir perdu
.
Désir, corrélat du manque, être au monde du
sujet, Ouverture, par la brèche, d'un point d'être.
Désir, ancré en césure ; désir au,
désir du monde
.
Désir sans terme, terme nonscrit, désir perdu.
Désir du manque, désir d'un rien, désir de rien
Envoi
Le corps, du nom unscrit blessé , se fait voix
pour qu'une voix sans timbre hurle sans qu'un écho ne lui
prête la vie
Voix inaudible sauf à se faire sourd Hurlant sa litanie
hurlant hurlant toujours
Sans qu'un écho du ciel, sans qu'une oreille amie De
secours ne lui prête autre que la folie
Sauf à croire en l'amour
·. L'Ex/sistence et l'Individu
Aristoteles dixit:
L'ex/sistance de l'individu ne se prouve ni ne se déduit
mais se constate Sur l'ex/sistance de l'individu nulle hypothèse.
La poser est hors du propos.
Hypotheses non fin go
L'ex/sistance est événement, avènement
Inauguration imprévisible impréd ictible et
alogique
Elle est contingence de l'un/scription sur un corps de la trace
d'un Nom Indécidable consécance d'une Nomination
Création ex nihilo par la grâce de la Parole
L'ex/sistance d'une trace fait brèche dans le réel
L'avènement d'un Nom est ce qui ne se peut nommer.
L'individu est le porteur de cette trace, de cette
brèche, d'une césure, d'un in/existant.
Son être est passeur d'un néant, d'un trait,
qui lui vient d'un Autre, qui lui ex/siste.
Ainsi l'individu est stance d'un néant, ex/sistance.
stance et ex/sistance, contradictoirement sans synthèse
Le trait de la stance, le, nominal Fait advenir l'individu en le
rayant, le barre, le rature, le biffe
Pourtant l'individu ne se soutient que de ce Nom Qui lui
échappe
et qui l'annule
et auquel il s'identifie.
Car il est ce qu'il est
Et Je suis qui Je Suis
Comme il est dit
Et le Nom est imprononçable
Ainsi l'individu est trait unique, unaire, simplex, et
néant tout à la fois.
L'individu : monade simple, simplissimum, incomposée,
indécomposable. Trait ab/solu, irréductible
Un qui n'est pas multiple
Atome élémentaire
individuum
L'individu, ex/sistance indéterminable, mise en
échec des taxinomies: Nul ensemble nulle classe des Pierre, des Paul ou
des Jacques Nulle addition de néants, addition nulle
Ensemble problématique, classe introuvable:
Ensemble inconsistant aux éléments
irréductibles
Classe indéterminée à l'extension
indéfinie, à l'intension indécidable Dénotation,
connotation, désignation... nomination?
Inlassablement répétant L'unarité d'un
trait
Circonscrivant une inscription Façonnant la
césure
Fixant l'instant d'envérité Où le sujet
advient
Fascinant par l'unique Qui fait l'individu
Ex/ténuant la marque Jusqu'à presque disparition
Néantisant le corps
Sous le coup d'un nom Sous la coupe de l'ettre
Réduisant l'être
à son im/pression la plus simple à sa source
première
Etres sans voix et sans regard Sans visage sans parole
Etres en errance, en déshérance
En quête et en mélancolie
Ayant oublié jusqu'à leur oubli
Bien qu'obscurément s'en ressouvenant encore
Marchant solitaires dans un désert froid Marchant sans
but ne se rencontrant pas Peut être cherchant Dieu sait quel Autre Qui ne
se signifie
· Nomination
Acte de créer un néant,
D'imposer l'ettre qui vient tuer la chose
Et de créer des rep ères, des repérages, des
bornes, des lieux, des Landmark Des Ici, des Da-Sein et des
Nomination,
Donnation de la charge du symbolique à un sujet qui y
ad/vient Charge à porter, à supporter, à soutenir
quand bien même c'est par elle que l'on se soutient
Nomination insoutenable qui fonde le sujet Qui inclut
l'être dans l'ordre du langage; Source de toutes les fables de
l'Origine,
De tous les fantasmes du Commencement, et dont le mythe seul peut
rendre compte
Nomination imposée sur la chair
Comme Einziger Zug inscrit au fer rouge du langage Originairement
refoulé, urverdrngtes Kern des Wesens, (In)ex/sistante Un/stance
En excès sur l'être:
Trait qui néantise, surcroît sur
l'étant-donné
Manque en trop et présence insaisissable tout à la
fois Source d'un inter/dit, d'un Désir, d'une Jouissance
Un/Stance du Nom veille blessure
Vieille cicatrice dont la lancinante douleur insiste Un/Stance
d'un Nom qui persiste et saigne
Un/stance de la Loi
Car le Nom est la Loi
et la Loi est le Nom Et le Nom de la Loi
Est aussi Loi du Nom
·.. · Introduction des symboles
élémentaires: S: l'UN symbolique
· Le Nom sera désormais
désigné par le symbole S
C'est là le Scignifiant Primaire
L'Ettre du Nom
Scignifiant mythique
Mythe de l'origine, origine du mythe
* S
Le Scignifiant de l'Un Qui dans le Zéro s'efface Et dans
le Néant s'éteint
Scignifiant de l'Un, Néant Multiple qui ne se
signifie pas De multiples façon
* Sle Nom de l'Etre:
Scignifiant du Nom du Sujet qui ne le connaît pas
S
Nom de la Loi et Loi du Nom Scignifiant l'interdit
Inter/disant le Dire
Et de le dire
S
Yad l'Un:
Trace du doigt de Dieu Qui enjoint au Silence
S
Le Nom scignifiant le Sujet comme celui dont la chair est
scindée : $
Sle Nom perdu
Scignifiant refoulé, sub/verti, envérisé
Constituant l'envérité du $ujet
Envérité insue, méconnue,
sub/jectivée Effacée dans le dé/tachement
Par le Sujet qui l'ignore
S
L'Ettre du Nom
le Scignifiant urverdrngt
barré, biffé
Oblitus et perdu:
Rature
Dont le Sujet ne veut rien savoir Mais que le Sujet
désire connaître
S
La Rature de l'Ettre
Ex/sistant dans la différance pure Mais dont le retour se
répète Comme Etre du Sujet
S
Le Scignifiant de la Scission
L'Ettre qui s'épuise en son propre Néant et ne
se signifie pas
sauf à se répéter
·: · Mathématiques de l'Un
ou comment tourner autour de ce qui échappe
toujours
S, le Nom qui de multiples façons se dit Sans cependant
se jamais signifier,
l'Un qui fonde, échappe au compte
l'Un qui est Zéro,
le Zéro premier: ()
Ensemble vide à un seul élément
Qui de son Néant fonde la série des nombres
Et qui pourtant porte bien des masques et endosse bien des
figures :
* Donnez moi l'Un
Demandait le Grec
L'Un qui serait avant la série
Etje vous donnerai l'unité et le nombre
Qui dans la procession du multiple en émane

'
&
&
&
* Donnez-moi l'unité
Demandait Péano
L'unité et quelques axiomes minimes Je vous
engendrerais de la répétition
Hypothético-déductive
Et ce par récurrence
Ne me demandez pas ce qu'elle est, l'unité
Et ne demandez pas pourquoi l'addition se répète Ne
me demandez donc pas de vous signifier
Ce que c'est que le nombre ou bien l'égalité
Donnez-moi l'unité que j'additionnerai
Etje vous donnerai tous les entiers du monde
Opératoirement économiquement procéduralement Etje vous
construirais le champ du numérique Sans parler du Néant
Car c'est inconvenant
* Donnez moi le Zéro
Demandait Frege
Le Zéro, ou le Nom qui ne se signifie
Le Zéro de l'objet qui n'est pas identique à
lui-même:
Donnez moi le Zéro et je vous montrerais
Que son concept à nul objet ne convient
Qu'il est concept vide
Qui'il ne subsume rien
Qu'il ne renvoie à rien qui soit dans l'empirie, Est sans
correspondance biunivocable
N'a donc pas d'extension
Et point de référent
Et qu'il n'est pas objet car tout objet est un Et tout
ce qui est un est identique à soi
Le Zéro donc n'existe pas
Sauf à ce qu'il ex/siste et à le décider
* Donnez-moi un Je Pense
Demande Dedekind le métaphysicien
Qui ne soit cependant pensée d'une pensée
Mais acte originaire de l'Etre, du Néant, du rien, de
l'infondé
Donnez moi un Je Pense condition du penser qui échappe au
penser Un Je Pense point pur d'ex/sistence, ego irréductible,
Un Cogito, un sol-ipsisme, ensemble vide fondateur Un point de
départ absolu qui soutienne la réflexion Lieu où se
sourcerait toute la série des pensées
Et qui serait tout à la fois élément et
totalité De la pensée et du penser
Je vous donnerais le système infini
Lieu pur de numéricité
Pensée complète
Et réflexive Biunivoque De la pensée
Qui se redouble
Et se signifie elle même
Et pourtant il n'y aura pas
Pourtant il n'y aura jamais
De lieu infini unifié de numéricité
Clos et totalisable et qui s'appartienne à lui-même
Car le débordement se maintient en dépit de tout Car
s'échappe l'ensemble de tous les ensembles Et la pensée de toutes
les pensées est en recul Est en retrait, entre un -en-plus et
un-en-moins:
Il n'y a pas d'Un, car l'Un ex/siste
* Donnez-moi un ensemble vide
Demande l'ensembliste s'il est théoricien
Et s'il suit dans la voie par Dedekind frayée Un ensemble
vide et je vous engendrerais Une transfinitude de nombres
Car toujours il y aura bien plus de parties Que
d'éléments de l'ensemble
Et l'ensemble vide lui -même
Se démultiplie en parties
Et se démultipliant il engendre
une transfinitude de nombres
Et s'engendrent les ensembles
Et se sérient infiniment les nombres
Sans que jamais l'ensemble des ensembles ne s'enclose
lui-même
Car pour tout il y a un+ 1
Etpourtout eune'>e: L'inconsistance persiste
Il n'y a pas d'ensemble des ensembles Car toujours manque l'Un
qui fonde Et qui échappe au compte
Puisque l'Un est Néant:
Y'a de l'Un
Hors de rien
Soutenant qu'il y ait
Sub/jonctivement Du nombre
·. De la mathématique au Livre, et du simplex
et au silence de l'ettre
* Sl'Un qui fonda
échappe au compte
insolemment inconsistant et ne se signifie
et l'ensemble des ensembles
n'est pas élément de lui-même
il n'y a donc pas d'ensemble des ensembles
pas plus qu'il n'y a d'ensemble des ensembles non
éléments de soi
Et le Livre
Qui cite tous les Livres qui ne se citent pas
Ne peut pas se citer quand bien même il le doit
Nul Sujet ne se nomme
Pourtant il faut un Nom pour devenir Sujet
Nul Sujet ne se nomme
Parce qu'aucun Sujet ne peut se signifier
Sans faire appel au Nom qui ex/siste à son Etre
Et lui demeure un Autre Parce qu'il vient de l'Autre
Nul Sujet ne se nomme
Et le Livre toujours ex/siste à lui même: Car il
faut un Dieu pour écrire le Livre
Il faut un mont Moria
un Ani qui Ani
Un Je suis qui Je suis
Qui ne se signifie
Et échappe au Savoir:
Il y a Au moins un Nom Qui ne se peut nommer
Et la rêverie Romantique du Livre qui achèverait
l'Oeuvre
Et le métaphysique fantasme
Du dernier mot de la métaphysique
Et la spéculative entreprise
D'une spéculation qui achèverait l'entreprise
Ratent toujours la clôture:
Et l'Ïuvre n'en finit pas de ne pas s'achever
Et la métaphysique n'en finit pas de ne pas mourir Et la
spéculation n'en finit pas de ne pas finir
Et l'ensemble de tous tous les ensembles
N'en finit pas de se contredire
Et le Livre n'en finit pas de ne pas se citer
Citare : appeler, invoquer convoquer
Le Livre ne s'appelle pas lui-même
Car il reçoit son Nom d'un Auteur sans visage Qui l'a
abandonné
Le Sujet ne se nomme
Quand bien même lui nomme toutes créatures Raison
pour laquelle il lui faut invoquer
Un Autre que lui même Et convoquer l'Unstance Qui ex/siste
à son Etre
* Oui il échappe au compte
Sl'Einziger Zug
Le nom de l'Un
Eternel
Chema Israël Adonaï Elohénou
Adonaï Ehad
Chem Kevod Adonaï Leolam Vaed
Ecoute son Nom Israël
Dieu est notre Dieu
Il est Un
Et Son Nom est saint de toute éternité
Répète éternellement le Juif au pied du
Mur
Le Nom qui ne s'efface: trait unaire simplex
atome scignifiant
indécomposable
et élémentaire :
Le Nom
Monadique
Etre du Sujet
Qui ne peut pas ne pas être Et ne se peut diviser
N'ayant pas de partie:
Etre qui n'est que l'Ettre
Monade simplex
Scignifiant Unien
Entaille symbolique incorporée In/corporelle
Partant il n'est pas de l'ordre de l'Imaginaire Il échappe
toujours à la composition
Ne participe pas de la métonymie:
Il ne joue pas le jeu du tout et de la partie
Son domaine est celui de l'élémentaire infrangible
&qui ne se divise ni se scinde
Mais se répète
* Au Sujet de l'Eternel,
de l'Eternité et du Simplex
L'ami Kant dirait bien sûr (cf la CRP)
Mon cher Mendelsohn votre belle âme
Vous ne pouvez soutenir son immortalité.
Certes elle ne peut pas se couper en rondelles
Car à l'encontre de la périssable, putrescible
matière
Le monadique, l'incorporel ignore le sort de toute chair
Mais qui l'empêche en revanche de s'éteindre et
s'extinguir
Telle la Belle Ame hégélienne(que Kant ne pouvait
connaître encore) Vanishing into thin air?
L'ami Kant on le voit table sur l'effacement du Scignifiant
Unaire Imitant en cela la femme du traître MacBeth:
Il efface la trace, il efface le nom
Il frotte et frotte la tache
Pour oublier l'oblitus
L'ami Kant
(L'Obsessionel de Koenigsberg
disait quelqu'un de moins respectueux que moi)
L'ami Kant donc voudrait laver plus blanc que blanc;
Il voudrait un discours du Sang Blanc
Sans Scignifiant et sans entaille
Ou tout peut s'extinguir
Et se dissoudre:
Such is the stuff dreams are made of
L'ennui c'est que le Scignifiant un/siste et persiste
(D'ailleurs, si le ça, et ses pulsions ignorent
la temporalité du moins selon un avis autorisé
c'est sans doute parce que le ça est fondé
dans de l'Unaire dans de l'unaireÉ qui s'éternise
Dans un Nom qui ne se laisse pas effacer sans mot dire...)
Ainsi peut être Mendelssohn avait-il moins tort qu'on le
peut croire: L'âme, si du moins par âme on entend le
simplexÉ
...l'âme donc n'est pas extinguible
D'autant moins extinguible qu'elle est moins vive.
Car lorsque la chair a cessé de vivre...
On met le corps au tombeau,
On lui donne une sépulture.
Et l'on grave le Nom du Sujet sur la pierre tombale;
Ou bien l'on élève un Scignifiant, une croix ou un
cairn. Lorsque le composé se décompose
Parfois l'âme ne s'est pas éteinte;
L'incomposé témoigne
Lorsqu'a cessé la vie
· Cette remarque par ailleurs permettra peut être
de mieux comprendre Platon:
N'écrit-il pas que le corps est le tombeau de
l'âme:&, &et cie? Le corps est le tombeau, en tant
que le tombeau est le porteur du Nom;
Le corps est le porteur de de la Trace éternelle et
indécomposable
Trace qui à la chair ex/siste et immortalise l'Etre
Cette remarque permet aussi de comprendre que l'on fasse
naître `'l'homme»Non pas lorsque commença à être
pratiqué le barbecue de viande de caribou
Non pas lorsque l'on se mit à barbouiller les cavernes de
graffitis
Mais lorsque l'on instaura le rituel consistant à doter
les morts de sépulture: Lorsque fut entérinée la
séparation du corps biologique et de l'être symbolique
Séparation qui rend l'individu immortel
Lui offre un statut qui échappe à la
putréfaction Lui donne droit de Cité en le Lieu de l'Autre
Exegi monumentum aeri perennius
· On pourrait en déduire que le Nom c'est la
Mort:
La mort symbolique, non la mort naturelle et
biologique Das Sterben et non der Tod
L'in/scription du Nom symboliquement ferait du vivant une
sépulture Le Nom qui éternise en séparant du corps
mortifierait la chair
Il ferait du corps un cadavre, déjà mis en
tombeau
L'entrée dans l'ordre du symbolique...
anéantirait?
Was ewig im Gesang muss leben Muss im Leben
untersterben
Mettre un Nom sur la chair
Introduire le Scignifiant dans le cycle vital
Ce serait donc introduire la Mort, symboliquement
L'introduction de la Mort ne serait que le corrélat de la
Nomination Le Nom inter/dit serait Nom de la Mort
Et la Mort et le Mot viendraient à l'être
ensemble?
Le mot ravi est Mort à vie
Mort à la vie, ravissement
De Lol V. Stein, d'un Scignifiant?
· Ou le Nom seulement seraitde la Mort?
En tant qu'on n'a qu'une Mort, qui n'ex/siste que
d'être nommée
Et que le rapport à la Mort a même structure
que le rapport à l'Un?
Le Nom, le Scignifiant
Ex/sistant au Sujet, qui persistent en lui
Le mettraient en rapport avec un Manque-à-être
Quand bien même un tel rapport à vrai dire
est impossible É.
Et ce même manque qui creuse l'Etre le ferait
parlêtre Et Etre-à-la-mort
Disons plutôt que le rapport du Sujet au Nom inter/dit
est rapport à la Mort Car le Nom comme la Mort n'est présent
que dans l'absence
Que creuse son évocation
Et absent dans sa présence
Qui insiste toujours dans le dire
Le Nom comme la Mort est absent, inter/dit N'est donc pas
là tant que l'on vit Quand pourtant il est présent
Dans l'insu
méconnu
:
· En vérité, si le Scignifiant du Nom
éternisent le Sujet en le mortifiant Ne serait-ce aussi du fait de le
doter d'une identité?
De lui ad/signer un lieu fixe dans l'Etre
Alors qu'on est jamais son Etre
Et qu'on ne peut être son Nom ?
A jamais l'on garde le même Nom
Mais on n'est jamais ce Nom que l'on devrait être:
On se réfère à une place à
nous assignée par le Nom
Sans pouvoir être à la hauteur de l'exigence de qui
nomme?
Le Nom serait donc Nom d'une Loi insensée Nom d'un
arrêt fatal et incompréhensible D'un devoir-être
intolérant, intolérable
D'un vouloir-dire de l'insensé
Eine sinnlose Bedeutung...
Die Bedeutung des Sinnloses É
? Anzeige ohne Beweis
Anweise ohne Hinzeige ?
·Ainsi par le Nom l'on désignerait cet Etre que
l'on n'est jamais vraiment (Raison pour laquelle le Nom demeure insu, par le
Sujet méconnu)
Et que pourtant l'on devrait être
afin d'être digne du Nom
Ainsi par le Nom l'on désignerait cet Etre que l'on n'est
jamais vraiment Et que pourtant l'on devrait être
imPérativement
Afin d'être digne du Nom
catégorique
qui ad/signe et accuse
IrrécusablementÉ ?
Et il y aurait différence, et inadéquation
entre le Nom et l'Identité assignée Différence
mi/dite....?
Et il y aurait différence et inadéquation
entre l'Ettre et l'Etre Entre le Nom et l'Identité à laquelle il
assigne, arbitraire? Différence mi/dite dans l'inter de
l'inter/dit....?
· Impossible de savoir Et d'être l'indivis
dû
Impossible de s'avoir
Le Nom est inter/dit
· Or ne s'avère-t-ils pas que ce désaxement,
cette dé/co/ ·ncidence Seraient résolues par la
Mort?
On n'a qu'un Nom et qu'une Mort
Un manque-à-être et un Désir par lui
fondé
Une Identité qui ne se résout pas dans
l'ordre de l'Etre Une tâche qui ne s'efface
Sauf à se mettre à la place du trait
Sauf à co/ ·n/cider à la trace du Nom
Ce qui ne peut être qu'à s'exclure de l'Etre pour
se faire pur Symbole Au lieu de l'Autre inscrit donc
réalisé
Il faudrait ainsi mourir pour se réaliser vraiment Mourir
pour se signifier, mourir pour se signi/fier Pour se faire signifiant,
pour annuler la différence Pour être enfin ce que l'on n'est
jamais:
Son Nom, sur un tombeau gravé
?
· Et l'instinct de Mort alors serait
peut-être
Recherche du Nom
Quête du Scignifiant pur
Rêve d'adéquation avec ce que l'on ne peut
être
Fantasme des Retrouvailles avec l'Un de
l'inter/diction?
Rêve et fantasme qui ne peuvent être
réalisés
Recherche et rêve qui ne sont menées à
Terme
Que lorsque le Sujet à son seul Nom propre est
réduit
. A sa mort
· La Recherche du Temps Perdu
monumentum impérissable serait quête du
TempsduPère
et l'on ne serait quitte de la Dette symbolique qu'à
payer de sa personne:
Je te dois la vie
· Le symbolique, du Nom dupe, per-siste L'unscription
Scignifiante est ce qui, du Sujet, ne s'effacera pas
Per-sistance, Pèrmanence,
d'une marque d'une trace d'une entaille d'une brèche sur
le corps du sujet répétée
Persistance d'un passé Permanence, identité
Quant tout passe quand tout fluctue Ce qui ne s'efface est la
seule trace.
et tout va
seule la cicatrice ne disparaîtra pas
Cicatrice vieille blessure
Persistante dérangeante
Idem, idem, identique à elle-même
Tout au long d'une vie ex/sistante au sujet.
· Le symbolique ex/siste
dans l'absence d'un Nom jamais révélé:
L'Ettre d'un Es gibt dont la latence ne se
dévoile
Nom dont le Nom se dérobe et se perd et ne se signifie
sauf à se répéter dans l'impossible qui ne cesse
Symbolique dont le don par personne
crée la dette éternelle envers un inconnu à
qui je dois un Nom
et une vie
Créditeur d'une vie, endetteur qui n'oublie
Que seule une Mort peut rendre quitte du compte
et aller à la mort ce serait à la fois
coïncider avec l'Ettre que l'on ne peut jamais être et apurer ses
comptes avec celui qui nomma...
la course à la Mort symbolique, ou Instinct de Mort:
tentative de s'extraire de la position de
débiteur?

Quant au Sujet c'est $
Le Sujet au Scignifiant: $ujet décentré,
désaxé $ujet à la non-coïncidence Et non-pareil
à soi
$ujet à la nostalgie de la présence pure et
leurrante du Nom néantisé et méconnu:
$ujet au Désir de la perte
Sujet dont l'Ettre est un Néant Un Nom perdu
· Abra/h/am
(De la coupure comme principe :
qu'une césure advienne et paraît l'être au
monde)
Un silence d'abord, un manque imprononcé avant que tout
commence Page blanche que n'a pas effleuré le calame chinois
muet dont la Genèse a omis la mention
?
Ou plutôt comme un vide creusé soudain
sans qui le silence serait resté muet
Sans qui nul jamais n'aurait même su qu'il était
page blanche Sans qui l'omission serait insignifiante
Un vide creusé qui crée le nihilo d'où il
vient d'émerger Un vide qui creuse le silence qui sans lui eût
été bien égal
Dans la consécance d'un dire perdu vient s'inclure
après coup le silence qui le précède
Un vide un manque une di/stance de soi à soi
creusée par le Verbe Styx que nul passeur jamais ne traversa
Et un fleuve de langage qui s'engouffre dans la brèche
Océan de paroles qui bouillonne soudain dans la
césure ouverte
Un Nom imposé qui, figure de la Loi, dé/place
l'animal Le fait Etre parlant, bipède sans plumes
pluriarticulé
Et morcelle ses chairs éparpillées dans la
parole
&élémentaire où l'unité
éclate
Déchirure première
Parole désarticulante qui scandant sa pulsion Fait
l'être mortel en partageant les chairs
Choffar d'un memento mori dont la plainte monotone Raye
la pulsation d'un coeur
Et scelle l'Alliance
Parole de Loi qui inter/dit le Meurtre
Dont pourtant elle signe l'avènement même dans le
vif du sujet; Fracture iconoclaste des narcissiques idoles
Où elle sème la fêlure
Parole d'un Dieu dont le Nom demeure en Question Venant
circonscrire un être où l'ettre ne se dit :
Abra/h/am
·.. Retour aux mathématiques
Le Néant et la série : la série des
nombres
O Le Sujet par le Nom est fondé
et le Nom est Néant puisqu'il est inter/dit
Partant le Néant manque Autant que le Nom inter/dit
Toutefois c'est le manque de ce premier terme qui
engendre la série: série du nombre, série
des signifiants secondaires...
Le Néant de toute série est donc le
premier terme quand bien même il manque toujours
mais comment le néant peut-il engendrer la
série? par effet de répétition
du ratage
du dire
en effet le Désir du Sujet est de dire le Nom
qui le fonde et qu'il méconnaît; or ce Nom est Néant, ce
Nom est inter/dit, et il manque toujours
et le Sujet répète le ratage du dire
inter/dit qui échappe toujours et répétant ce ratage
premier, tourne autour du Néant, accumule les tours, engendre la
série
autrement dit:
c'est parce que le dire de l'inter/dit (le dire du Nom qui est
Néant, donc) se rate
que le désir de dire se perpétue et que
le ratage se répète...
et le ratage du désir de dire devient
désir de rater afin de perpétuer le désir...
qui se soutient de l'inter/dit
la série n'advient on le voit qu'à ce que
le premier terme s'absente condition pour que se
réitère son manque
que se répète son ratage
et que persiste le Désir
O on peut transposer ce petit apologue en un autre langage car
nous comprenons maitenant en quoi
l'être premier ne peut advenir
qu'à être précédé du
zéro absolu
qui demeure inter/dit
quand bien même le zéro absolu est
néant
et que le néant n'a pour tout être que son
non-être
c'est précisément le manque du
non-être qui engendre l'être premier
l'être premier n'advient que comme ratage
de ce qui le précède précisément parce que ce
qui le précède,
c'est un non-être absolu
un inter/dit
un néant
l'ettre
ce que l'on désigne en général sous le
terme de création ex nihilo
l'être premier on le voit n'a pour toute
substance que celle du néant même:
l'être de l'être premier ne se soutient
que du non-être, l'ettre qui le
précède
il ne se soutient qu'à être le produit
de la répétition d'une
absence
et de même d'ailleurs pour le 2, le 3, le 4 et les autres
réitérations d'un manque autour duquel le
Désir s'articule
il y a toujours un retard, un retrait
un temps de recul au coeur même de la
série
comme un décalage qui persiste à ne pas
disaparaître entre le zéro absolu et l'être premier
qui le répète et le rate
et le néant de l'origine persiste à errer
dans toute la série des nombres étant la source d'où
ils proviennent et ce qui en leur être même les
institue
O Il serait faux cependant, du moins nous le pensons,
d'écrire
que le zéro est premier, étant
néant absolu
que le 1 est second, étant l'être premier
et le 2 troisième le 3 quatrième...
erreur que nous symboliserions comme suit:
0 néant absolu
() 1 être premier, premier terme de la
série
((),) 2 deuxième terme de la série
((()), (),) 3 troisième terme
car ici tout semble indiquer que l'on a confonduet 0 supprimant
le retrait de, son inter/diction
sa transcendance
on s'est donné 0, signifiant qui
re/présente
et l'on a mis surle même plan 0 et ce qu'il
re/présente alors qu'il y a
hétérogénéité
irréductible
le problème n'est pas tant d'avoir
re/présentépar 0 car de fait, il faut bien se donner 0,
re/présentant de
le problème est que ce faisant on a ici
inclusdans la série ce en mettant sur le même planet 0
par le simple fait d'écrire 0 en face duon a
donc fait plus que représenter le néant on l'a
assimilé à un terme de la série - un signifiant,
0
signifiant qui devrait adéquatement le
représenter
or, le scignifiantne se peut représenter
adéquatement
il ne se peut mettre sur le même plan que le
signifiant qui le re/présente il demeure inter/dit, donc
transcendant à la série
écrire
0
c'est donc risquer de confondreet 0, sa
représentation
il faut bien plutôt montrer que ,le néant, se
répète dans le série... mais qu'il ne peut être
adéquatement représenté
quand bien même toute la série le
re/présente...
cardemeure en retrait, en recul
transcendant, disions-nous
0doit donc rester sans représentant, en re/trait absolu
de telle sorte qu'on aura:
() 0
((),) 1
((()), (),) 2
ici on voit bien qu'il y a décalage
irréductible:
décalage entre, le scignifiant, et tout ce qui peut
le représenter y compris 0 en tant que 0 est un
signifiant
ce décalage symbolise
l'hétérogénéité entre l'inter/dit et ce qui
le re/présente entre le scignifiant et le
signifiant
O de fait, il revient au même de dire:
0, c'est à dire () est représentant de
et: 0 est qu'il advient delorsqu'on l'écrit 0, c'est
à dire (), est donc l'écriture de
ne se peut dire
puisqu'il est inter/dit mais il se peut écrire et se
fait signifiant: ()
la différence
entreet ()
entre le scignifiant et le signifiant c'est ainsi
l'écriture
or on le voit l'écriture d'est
symbolisée par la mise entre parenthèses de: en effet,
écrire le néant, le nommer même, c'est
déjà lui ajouter quelque chose ce que nous
représentons par la mise entre parenthèses
ainsi leécrit, c'estET les
parenthèses symbolisant l'écriture les parenthèses
symbolisent donc aussi bien, la re/présentation c'est
à dire le fait de changer le scignifianten signifiant
0
mais alors, si 0 est le re/présentant de, si donc () est
le signifiant de l'inter/dit les parenthèses seraient-elles donc
représentantes de la représentation
Vorstellungs/representnz
?
quoiqu'il en soit, écrire, c'est en faire un signifiant
c'est faire du Nom un terme de la série
c'est le faire rentrer dans le rang
le rendre énonçableÉ
(certes, on ne devrait donc même pas
écrire É car c'est déjà
représenter le néant cependant, pour des raisons de
commodité, cela paraît indispensable)
O résumons ce que nous disions ; on s'est donné
le néant, l'inter/dit qu'il ne nous faudrait même
pas écrire ni représenter () 0, écriture de l'inter/dit,
donc le néant et sa représentation : un
signifiant
on comprend alors que ce que nous nommions tantôt
l'être premier ce n'est pas le 1 mais le 0
le 0 est être premier en tant qu'il est premier
représentant du néant il est le premier signifiant
du scignifiant
à proprement parler, le premier terme de la
série, c'est donc 0 et non 1
néant de l'ettre scignifiant du Nom inter/dit
() 0 être premier
répétition/représentation du néant absolu
siest donc ce qu'on a pu nommer l'ettre c'est à
dire l'origine inter/dite de la série
0 pour sa part est bien être premier
premier terme de la série:
premier signifiant de l'ettre
O comment comprendre cependant que l'on écrive
() 0
((),) 1 ?
* Première interprétation du passage de 0
à 1
(qui est un apologue déconstructif plus amusant que
convaincant)
Le désir du sujet, cela a déjà
été avancé, est de dire l'inter/dit
Pour ce faire, on l'a déjà
répété une fois: nous nous sommes donc
donnés () Pour autant, sommes-nous parvenus à dire
l'inter/dit? non, car du scignifiantÉ ...nous avons fait un
signifiant; on a donc raté le dire de
l'inter/dit...:
on l'a écritÉ mis entre
parenthèsesÉ donc, manqué
nous nous rendons ainsi compte que malgré tous nos
efforts,nous a échappé; (par définition, il échappe
: c'est un inter/dit, même mis entre parenthèsesÉ)
ainsi,échappe à la parenthèse : ce que l'on symbolise par
();
l'inter/dit glisse et échappe toujours à la mise
entre parenthèse.
que faisons-nous? désirant toujours attraper le
scignifiantÉ
désirant donc dire l'inter/ditÉ .on le
fixe par l'écriture
on tente de le circon/scrire - on le re-rate
en le ré/écrivant:
((),)
on part ainsi de (); et, en passant par (), l'on arrive à
((),) ((),) est donc bien la réitération de
l'écriture
un tour en plusÉautour du vide:
d'où le passage de 0 à 1:
un en plus
? deuxième interprétation
(qui relève tout autant de l'apologue de
mathématique amusante)
Cette fois, comparons 0 et 1 c'est à dire () et (())
1, c'est ((),)
c'est à dire comme on le voit+ () + ( )
alors que 0, c'est ()
c'est donc + ( )
comment donc a-ton obtenu1 alors que l»on stagnait à
0? autrement dit: qu'ajoute-t-on à proprement parler lorsqu'on
passe de () à ((),)?
on pourrait croire qu'on ajoute () pourpasserde+( )
à+() +( )
mais en fait, on ne peut jamais ajouterà rien
carest le Néant, il est toujours le même
Néant
on ne peut ajouter le Néant à quoi que ce
soit, ni à lui-même compte toujours pour rien, même
lorsqu'on le répète
et quel que soit le nombre de fois qu'on le
re/présente;
ce n'est donc pas en écrivant deux fois qu'on passe de 0
à 1
et l'on ne peut pas dire qu'on a ajoutéà
() pour obtenir (())
ce que l'on compte, ce n'est pas le nombre demais le nombre de (
) en plus car quelque soit le nombre de fois que l'on écrit,
c'est toujours le même néant
tout ce qu'on trouve en plus dans ((),) par
rapport à (), c'est donc ( ) on a simplement ajouté une paire de
parenthèses
et l'on est passé de 0 à 1, de () à (())
par rapport à 0, 1 est donc un tour autour deen plus
donc, un ratage deen plus, une ré/inscripion
(( ),)c'est donc la répétition
de la mise entre parenthèse c'est à dire la
répétition du signifiant du scignifiant
ou plutôt, la réitératiion de
l'écriture de
la réitération de la re/présentation
de
la répétition de la répétition :
1 est le signifiant du signifiant 0
le deuxième terme de la série
l'inconvénient de cette descritption du passage
de 0 à 1est que, tout bien considéré, il semble revienir
au même d'écrire ((),) ou (()) puisquene compte jamais
pour rien l'avantage ce cette description du passage de ()
à ((), ) est que l'on y voit bien qu'il n'importe pas de compter le
nombre de fois que l'on écrit: il est toujours aussi
ratéÉ
* troisième interprétation
où l'on met plus l'accent sur le terme que sur la
mathesis
dans ((),), qu'y a-t-il?
jusqu'à présent nous disions:
Il y a deux fois l'-Néant qui ne compte pour rien
et la ( ) de 0, première représentation de
et la ( ) de 1, deuxième représentation de; il y
aurait donc deux parenthèses
mais n'y a-t-il pas plutôt:
, le scignifiant
origine errante de la série Néant qui ne
compte pour rien
(), c'est à dire 0
(id est ( ), la
représentation-répétition-écriture +le
Néant qui est toujours le même)
et enfin ( )
qui est le seul élément ajouté
ce qu'on ajoute donc àet () lorsque l'on veut arriver
à 1 c'est une parenthèse
donc un signifiant
passer de 0 à 1, c'est donc ajouter un signifiant
l'un-en-plus serait donc le terme de la sérieÉ
comme tel
* version qui clôturera la série...
((),),c'est:
|
|
|
|
|
le singleton (), donc 0
|
|
0
|
=
|
()
|
+ l'élément du singleton, c'est à direle
néant
|
|
|
|
|
+ la parenthèse qui enclôt l'ensemble
|
|
(
|
)
|
|
((),) est la re/présentation, la mise entre
parenthèse
|
|
()
|
|
|
de l'ensemble des éléments du singleton
()
|
|
|
|
|
+ du singleton lui-même
|
|
0
|
=
|
()
|
((),)estdonc+()+( ),c'estàdire+0+ (
|
)
|
|
|
|
|
il y a ainsi répétition dans le 1 de tout ce
qui précède le 1 c'est à dire mise entre
parenthèse deet de 0
or, pour nous, on l'a vu, répétition
équivaut à écriture il y a ainsi dans et par le 1
écriture de 0 et de
c'est à dire, mise entre parenthèse
ou encore mise-en-un-signifiant
bref, il y a dans le 1 re/présentation de tout ce qui
précède le 1 le 1 est le signifiant-re/présentant duet
du 0
et il peut l'être grâce aux parenthèses
qui représentent la re/présentation, faisant du 1
un signifiant
+() 0

((),) 1
le 1 est en un sens la synthèse du et du 0
opérée par leur mise entre parenthèse ;
la parenthèse est ce qui unifieet 0
leur signifiant
partant, le 1 est un signifiant mais il est deux
le1 estladyadedu0etdu:
le 1 est toujours déjà dual
le 1 porte en lui la différence forte
il est contitué d'une
hétérogénéité pure ...mise entre
parenthèse
O etpourarriverà2
((()), (), ) ?
* eh bien là encore on n'ajoute qu'une paire de
parenthèses à 1 + 0 + É deux, pour ainsi dire, c'est donc
(1, 0,)
car deux, c'est ((()), (),)
or ()), () eton les avait déjà,
c'est et 1, 0,
que fait-on donc, ayant, 0, 1, pour en arriver à 2?
on synthétise le premier tour: 0 ()
et le deuxième tour: 1 ())
autourde qui échappe
en faisant un tour nouveau ( )
qui les englobe tous d'une nouvelle parenthèse,
((()), (),)
cette parenthèse nouvelle est donc l'un-en-plus ( )
le signifiant de (, 0, 1)
à chaque fois l'un en plus, le
signifiant-en-plus c'est la paire de parenthèse....
* autrement dit:
pour arriver à 2, on englobe tout ce qui
précède 2 c'est à dire, () et ())
c'estàdire, 0et1
là encore, le 2 est synthèse de tout ce qui
précède le deux mise-en-un-signifiant-unique du, du 0 et du 1
et la parenthèse est ce qui unit tous les
éléments la re/présentation de leur
mise-en-un-signifiant
* où l'on voit que pour être à
deux, il faut toujours déjà.... ...être à
trois : il y a de l'inter/dit dans l'entre-deux
(0,, 1)= 2
être vraiment à deux, ce n'est donc pas
être à (0,1) manque ici l'inter/dit, la médiation,
le Nom,: leest forclos....la psychose menace?
O la parenthèse est en un sens ce qui procure
l'unité au nombre:
elle est ce qui fait queet 0 (par exemple) peuvent être
unifiés
sans elle,et 0 constituent un ensemble
hétéroclite, partes extra partes la parenthèse
lie leet le 1 en une unité duale, qui est... .1
de même pour 2: on avait
()) ()
1 0
et lÕon obtient:
((()), (), )

1 0
2
la parenthèse circon/scrit, 0 et 1 pour ce faire, elle
opère un tour-en-plus
l'essentiel est que la parenthèse englobe les
tours précédents
il y a effet boule-de-neige: le dernier tour synthètise
les précédents il les fait tenir ensemble
mais, on lÕa dit, la parenthèse elle-même
compte pour un; là où lÕon n'avait que, 0 et 1,
on obtient 2
qu'est ce que lÕon a ajouté?
seulement la parenthèse
une écriture, donc
un signifiant : 2
2, c'est l'unité de , de 0 et de 1
c'est leur mise-ensemble dans une parenthèse commune
c'est leur conjonction dans un signifiant unique
donc, la parenthèse, en un sens, est le
signifiant `deux'
et le signifiant est pouvoir de synthèse de, de
0 et de 1, par exemple
toutefois le signifiant 2 est de l'ordre du
symbolique;
la parenthèse pour sa part est l'englobant,
l'en forme des éléments elle est donc de l'ordre de
l'imaginaire
la parenthèse, c'est la Gestalt...
c'est le tout
c'est au creux de la parenthèse que lÕaddtition
s'opère c'est en son sein que la synthèse des
éléments a lieu elle unifie, 0 et 1, et les fait être...
.deux...
...donc, un (signifiant)
Ainsi la parenthèse du 2 est celle qui conjoint , 0 et
1, les faisant être deux Et la parenthèse du 1 est ce qui
conjointet 0, les faisant être un(e dyade) Pourtant... cette union deet
du 0 est imaginaire
La dyade est une, mais seulement comme
Gestalt
C'est une synthèse qui forme la Gestalt du 1 qui
est (()) Cette union est fusion imaginaire deet () dans le creuset du
1
Du point de vue du symbolique, toutefois,et 0 n'ont
rien à voir ensemble Ils sont toujours
hétérogènes
Dans l'ordre symbolique il n'y a pas de deux qui fassent
un(e dyade) Et il n'y a pas de trois qui fassent un (couple)
Bref, on ne parviendrait jamais au deux, au couple, ni
même à la dyade Du moins, si l'on refuse de considérer
la synthèse imaginaire:
A s'en tenir au pur symbolique,et 0 ne font pas un
(tout) Pas plus que le petit et le grand ne s'unissent dans
la dyade Pas plus qu'un homme et une femme ne font couple:
il n'y a que des éléments partes extra
partes
Atomiques, épars, désunis:
Des tas de
Des aggrégats informes
Sans Gestalt unificatrice
Sans principe ordonnateur et unifiant
Des individus prisonniers chacun de leur fantasme
monadique... Sans portes ni fenêtre
Et pourtant, il faut bien queet 0 fassent un (tout)
Car sinon, ils ne pourront pas être
re/présenté par un (signifiant):
Et siet 0 ne sont pas réunis en un signifiant,
on n'arrive jamais au 1 !
Il faut donc bien que l'enforme imaginaire de la
parenthèse enclose et 0 L'1, tout signifiant symbolique qu'il
soit, ne naît que d'une synthèse imaginaire Le
signifiant 1, tout symbolique qu'il soit, est donc soutenu
par de l'imaginaire Sans imaginaire, l'1 reste
irrémédiablement... scindé enet 0
Même le signifiant 1 n'est donc pas du pur symbolique :
En tant que 1 est (()), donc synthèse deet de 0... 1 est dyade, donc
unité imaginaire:
parce que cette manière de procéder nous montre
qu'1 est déjà dyadique, elle permet de prouver qu'au coeur du
signifiant de l'unité, il y a de la dualité, une dualité
qui n'est unifiée que par l'imaginaire et demeure
scindée si l'on s'en tient au symbolique
l'1 serait donc conciliation du symbolique et de
l'imaginaire? intrinsèquement un...et multiple
* le pur symbolique, pour sa part, estle
scignifiantÉ
...mais il est inter/dit
lÕUN symbolique pur ne se
re/présente pas
quant à tenter d'imaginer ce que lÕUn pourrait
être: peine perdue
Maïmonide et tant d'autres ont assez fait pour combattre
l'imagination pour que nous ne pensions pas pouvoir nous faire, de
lÕUN, une idée....
Et pourtant, tout ce qui sur terre et dans les cieux ex/iste, de
lÕprocédant... Éest mixte de symbolique,
dÕimaginaire et de réel
....sans que lÕon puisse séparer lÕun des
ronds de ficelle
O pour résumer, on écrira donc ici:
() 0
((),) 1
((()), (),) 2
où lÕon voit que 1 est deuxième et
qu'il occupe doncÉ la troisième place ce qui peut
expliquer le fait qu'on ait pu dire que tout commence à
trois?
O d'autre part, on comprend aisément toutes les
polémique sur lÕUN et le `principe' pour certains, lÕUN,
c'est lÕEttre, le Néant en tant qu'il est origine absolue...
pour dÕautres, lÕUn est 0, qui est premier
représentant dÕ, premier terme de la série pour
d'autres encore, lÕUn est 1 qui est première occurrence de
l'unité dyadique qui réconcilie le symbolique et
l'imaginaire
et nous, nous comprenons que lÕUN est à la
fois néant,, 0, 1, 2, 3
car ils ont tous la même substance
le Nom est donc inter/dit et présent dans tout
dire substance de toute paroleÉ et silence où elle
résonne
? Métaphore, substitution et catena des signifiants
dans le champ du langage
· ici l'on pourra sembler dire peu ou prou la même
chose que précédemmentÉ en n'employant pas le
modèle de la série mathématiqueÉ mais
celui du champ du langage
cependant, on le verra, il n'y a pas homologie entre
série des nombre et champ du langage : deux logiques
différentes sont à l'oeuvre
que dira-t-on précisément?
alors que dans la série des nombres c'est qui
est re/présenté par les termes qui le circon/scrivent
dans le champ du langage c'est cette fois le Sujet qui
est re/présenté en tant qu'il ignore ce qui le constitue : son
Nom, S, qui ne se représente
· S, le Nom, est par le Sujet
envérisé, Ver/worfen, sub/jectivé:
Le Sujet n'en peut rien savoir
Et sans doute d'ailleurs n'en veut-il rien savoir
Le Savoir du Nom est inter/dit Et son dire
impossible
Donc aussi désiré
Le Nom impossible et désiré toujours ne se peut
jamais dire Le Sujet du Désir ne veut donc rien savoir: il demeure
inter/dit
· Toutefois le sujet, par le trans/fert Et dans la
méta/phore
Vient à y re/médier
Faute de dire l'Ettre le Sujet capitonne
l'Etre
Faute de parler à Dieu il parle avec ses Saints
Il fraye sa voie par d'autres médiateurs, par d'autres
signifiants Dans la langue choisis et d'un Autre hérités
A S qui se néantise, s'inter/dit Et ne cesse de ne
pas s'écrire
Se substituent, dans la métaphore,
Suppléants, supplémentaires
Et re/présentant le $ujet
Les signifiants secondaires:
Les Points de capiton
Les Point de Capiton,
Lieux d'Etre du Sujet
Suppléant l'absence de l'Ettre dans le champ du
langage:
Signifiants élus au sein du Trésor de la langue
Choisis dans la catena du discours-courant Issus de la série
des signifiants
Points de capiton
Cinq ou six livres que l'on connaîtrait bien
Voilà qui suffirait pour toute une existence Disait le martyr de son
style
Cinq ou six livres
Lieux d'une vérité pressentie
Lieux d'une énigme fidèlement conservée
Auxquels l'on tiendrait comme à soi même - Livres de
chair?
Cinq ou six livres
Espaces à arpenter
Espaces parcourus déjà en tout sens Sans
l'épuiser pourtant
Cinq ou six livres aux pages jaunies
Où l'on reconnaîtrait de vieux amis d'antan aux
visages familiers Cinq ou six livres mille fois feuilletés et qui
tiennent au coeur Livres de confiance en qui l'on se saurait
Sans connaître la page où l'on se trouverait
Cinq ou six mots peut être seulement
Une poignée de mots auxquels on se raccroche Une
poignée de mots que l'on garde en secrets Sans se lasser jamais d'en
répéter la trace Sans se lasser jamais de les dire en silence
Mots que l'on circonscrit sans en cerner la place
Cinq ou six mots trouvés comme fées au berceau
Au hasard de la rencontre au bon/heur de la naissance
Constellation qui présida à notre entrée au monde
Cinq ou six repères stables
Jalons posés par la Grande Personne où se fixe le
flux de savoirs sans rivage Quelques points où capitonner son
être
Cinq ou six mots passés de parole en parole
Héritage venu des Pères de nos Pères
Et transmis et transdits et donnés
De génération en génération
Traditi, traditionnels, transdictionnels
Religieux reliquats reliant au présent un passé
qui se trame Comme texte sacré
Cinq ou six lettres cela suffirait-il
Epelées sciemment ou comme à notre insu
Egrenées sur le long volumen du discours
Cinq ou six lettres
Dont la récurrence dont la séquence La
série et ses consécances
Scandraient le passage des temps
Cinq ou six lettres pour suppléer à un effacement
Lettres dont la présence insistante, énigmatique Ne serait que
sur fond d'une absence
Faisant signe vers l'Ettre
De l'Ettre à la lettre
De la lettre au mot
Du mot jusqu'au livre
Quelques principes en nombre fini
(Principia non sunt multiplicanda)
Quelques éléments archaïques
Qui courrent dans le dit Ð dis/cursifs
Fil ténu d'une vérité qui parsème
nos jours Et semée parfois germe
De l'Ettre à la lettre
Naît l'Etre de langage
Etre de paroles désarticulées
Babélien babillant quelques bribes bancales
Eparpillées au vent comme mosaïque au désert
Etre du Nom
Etre de l' Ettre
L'Ettre de l'écrit
De la trace effacée
Abscrite et silencieuse
Que l'écri/vain dans le désert recherche Sans
se lasser de n'y trouver que sable
Ecrit vain de l'écrivant
Qui sème ses mots comme graines stériles
Cris au vent de l'écrivain
Dont les murmures secrets dans nulle oreille ne germeront
Entre cendres et poussières
Par les souffles légers des brises soulevées
Dans les sables du désert
Dont les mirages jaunes se dissipent au loin
continuera l'errance
- Zah'or qui aphar anah'nou
* Ainsi Sne se signifie pas
mais se repète comme un autre ou plutôt comme
uns autres
Chaque Point de capiton est un (signifiant bien
particulier)
mais il y en a plusieurs
et ils soutiennent le Sujet
C'est ainsi l'absence de l'Un par le Sujet insu
Qui vient à être ponctuée par des
re/pères autres S'égrenant au fil de l'existence du
Sujet
Qui s'y identifie
Car l'on s'y identifie bel et bien, aux
autres-capitons
Faute de connaître ce qui de soi toujours se
dérobe...
A l'Einziger Zug de l'Urverdrngung viennent donc se
substituer
Des signifiants, des traits, des points
d'identité, d'ancrage Quelques-uns, à la
Parole de l'Autre empreintés
Qui scandent de leur série l'existence du Sujet
Et l'Autre devient autres
·.. Fonction de re/présentation du
Sujet Fonction de Dé/placement
et Verstellung
* Ainsi donc on le voit:
Si le Néant de l'Ettre du Nom ne se laisse localiser On
peut y suppléer;
Et l'errance du Nom vient se graver dans l'Etre
Ce qui se peut symboliser par la formule: f($) : (S) -
(S2S3S4, etc »
Dans la métaphore opère la fonction
de re/présentation du Sujet
Car entre (S) et (S2S3S4, etc », il y a
re/présentation Equivalence assymétrique sans identité;
Le $ujet est ainsi clivé entre (S) qu'il ne connaît
pas et (S2S3S4, etc»
Nous désignerons désormais les signifiants
secondaires Signifiants égrenés sur la catena du
discours:
(S2S3S4, etc»
par le symbole S
* C'est dans l'assymétrie entre Set la série des
Sque consiste la Verstellung
Le signifiant secondaire se fait passer pour ce qu'il n'est pas
Il est dans l'im/posture:
Im/posture de l'Ettre
Qu'il re/présente
Dans l'Etre
S
Le point de capiton
Substitue au Nom du Sujet
L'Etre du Sujet
Vient structurer le manque d'Ettre
Et le Sujet s'y raccroche et cramponne faute de connaître
le Terme
Et le $ujet s'identifie au point de capiton Croyant y voir le
Terme de l'Ettre
et la cause originaire
de son Etre
S-S
Verstellung:
Crois-tu y être que tu n'y es pas Penses-tu être
là que déjà tu es ailleurs
Le Sujet désire d'ailleurs Le Sujet: Désir
d'ailleurs
Son Etre n'est pas l'Ettre Il n'est pas à sa place:
nomadique
Le $ujet demeure ainsi dans l'oscillation
en points de suspension
Entre le Nom son propre qu'il ignore et
méconnaît
Et un signifiant secondaire le re/présentant, et auquel
il s'identifie
S-S
$
La Verstellung est donc Fonction de Dé/placement
du Sujet Fonction d'errance de l'Ettre
·.. L'Un et ses autres:
L'erre du Désir, le fading et l'aphanisis
Or tant que le Sujet oscille
entre Set S
il reste dans l'errance
demeure dans le doute
et se maintient dans l'entre-deux perpétuel entre l'Un et
ses autres
alia / quid
Situation instable que de ne jamais savoir
et de ne pouvoir retrouver le Terme méconnu
Docte ignorance qui laisse à désirer
Im/posture qui laisse du jeu
Du jeu pour désirer le Nom comme son autre Du jeu pour
inventer un point de capiton
Du jeu pour espérer un jour découvrir l'Ettre Dont
on guette la trace
Ainsi pour désirer il est besoin d'un inter/dit
Que l'on espère dé/couvrir dans tous les
signifiants où l'on vient à s'identifier Mais le Désir ne
se soutient qu'à ne jamais trouver le Terme
Et à passer de l'Un à l'autre, puis de l'autre vers
l'autre
Et vers un autre encore...
C'est donc parce que le Scignifiant mythique Sdemeure
envérisé Que l'on persiste à se méprendre
Et que perdure le Désir
d'ailleurs
Et c'est entre l'Un et l'autre qui le
re/présente
Que s'invente
l'espace inter/sticiel où erre le
Désir;
L'aire où ex/siste le Désir de dire le Nom
inter/dit
Le champ où le Sujet (se) trouve quelque signifiant
imposteur Un substitut un suppléant dont pourtant l'on oublie
Qu'il n'est jamais le Nom
Le Sujet ne persiste à désirer
Qu'à ne pas trouver ce qu'il cherche Et l'on ne demeure
Sujet du Désir Qu'à méconnaître son Nom propre
C'est donc entre l'Un et l'autre dans la métaphore
Que paraît l'Effet de Sujet
lorsque, perpetuum mobile
Le Sujet oscille et hésite à se fixer dans la
chaîne des signifiant
et laisse l'erre libre à son Désir d'ailleurs
L'Effet de Sujet c'est le jeu qui dans le
Désir
Permet au Sujet de ne pas demeurer fasciné à tout
jamais par l'Un Et de se déprendre de l'attraction qu'exerce l'inter/dit
du Nom
L'effet de Sujet, ou temps d'hésitation où l'on ne
sait pas bien encore
Si l'on approche l'inter/dit ou si l'on va choisir un point de
capiton Auquel s'identifier
L'Effet de Sujet c'est la marge infime de ce qui serait peut
être si l'on y croyait La liberté du Sujet
Liberté qui permettrait au Sujet de ne pas assez croire
à son Nom Pour n'aller pas voir ailleurs s'il n'y est pasÉ
Liberté marginale que celle de l'errance
Qui permet au Sujet d'espérer
Une rencontre
Errer errer dit il
Errer ou être dupe D'une parole obscure D'un insu
malaisé
Malaisé, méchéant Cet insu que l'on sert A
y serrer toujours
A y errer toujours
Maiaisé, méchéant
Malêtre méconnu
Mal à l'ettres et aux maux Mal d'êtres en
errance
Maiaisé, méchéant
Le désir de s'avoir
De s'avoir l'un à l'autre D'un impossible amour
A moins de s'y serrer S'errer au plus intime Je m'erre, vas
tu te taire
Tu t'erres et je me tais
C'est ainsi seulement à condition de ne jamais ne
trouver le terme inter/dit que le Sujet préserve sa marge de
liberté,
et c'est parce que tous les signifiants que l'on
demande à l'Autre qui nous nomme ne sont jamais le Scignifiant
désiré que le Désir conserve une aire de jeu
Autrement dit, il faut rater toujours pour ne pas perdre son
Désir
Et de fait, si l'on croit avoir trouvé le Terme du
Désir... Éle Désir n'a plus lieu d'erre
il n'a plus lieu d'errer
et cessant d'errer
disparaît
Si le Sujet vient donc à se fixer sur un Signifiant qu'il
pense être le Scignifiant, l'effet de Sujet ne se fait plus jour
la métaphore se bloque
la Verstellung cesse
le Désir s'éteint
C'est là ce l'on pourra appeler le fading du
Sujet et l'aphanisis du Désir: Lorsque le Désir du Sujet
s'enkyste en un Lieu d'Etre et cesse d'errer
Le Sujet du Désir disparaît, car le Sujet ne se
soutient que de l'errance du Désir
La fixation du Désir c'est la fin du Sujet
Le fading du Sujet n'est que le corrélat de
l'aphanisis du Désir
Pour préserver son Désir le Sujet doit donc ne
pas trouver ce qu'il demande à l'Autre Il lui importe au plus haut
point que son Désir ne soit pas satisfait;
Le sujet doit se maintenir entre l'Un et l'un de ses autres
Mi figue mi raison, incertain de son Nom
Dans la Verstellung dans la métaphore
Au point de réversion : entre l'inter/dit
du Scignifiant et le dire d'un autre
Au lieu de la torsion entre le Nom qui se mi/dit et le
signifiant qui le re/présente Au point où le Désir
vient se trahir dans la Demande qui le masque
Et c'est parce que le Désir du nom inter/dit
échoue à se dire adéquetement dans le trésor des
signifiants qui constituent le langage qu'il peut se midire toujours
Ainsi c'est à rater toujours que l'on cherche que l'on
sauve le Sujet Et le meilleur succès du Désir est encore son
échec
Autrement dit É. :
Entre désir et demande s'immisce le langage:
Dé/placement subtil du désir qui s'échoue
sur la grève des mots
Le désir de dire ne passe pas le cap
Ne franchit pas la barre
La demande frustra persiste et se
répète
Et rate son encoche
Sauf à maintenir l'équivoque
Sauf à retenir l'ambiguë
A se jouer de la bivalence d'une logique sans sous-entendu Au
risque du paradoxe où l'incertitude demeure
Où le peu de sens renonce à franchir le pas
Le désir de dire ne passe pas le cap
Ne franchit pas la barre
La demande frustra persiste et se
répète
Et rate son encoche
Sauf à se maintenir au point de réversion
Sauf à demeurer au non-lieu de torsion
Où s'abolissent l'endroit et l'envers dans
l'oddityde l'imparité Où se nient l'intérieur et
l'extérieur sans synthèse pourtant Sur l'ironique site de la
moebianisation
Où l'Unbewusst affleure
Entre Savoir et Vérité
Le désir de dire ne passe pas le cap Ne franchit pas la
barre
La demande frustra persiste et se répète
Et rate son encoche
Sauf à entrer dans la Verstellung
Bal masqué où valsent les faux semblant
Et se déguisent les désirs pour mieux se
dévoiler,
Où le sérieux condescent à l'humour
Où le sériel se condense en rébus
et le hasard se mêle aux jeux de l'amour
Sans compromettre l'insoutenable légèreté
de l'être
Verstellung de l'échange immédiat
où l'on troque les rôles
Du don et contre-don se répondant sans dette,
Sublimation sans reste,
Réversion parfaite:
Et que l'espace d'un instant nul ne sache plus qui est l'un qui
est l'autre
Verstellung ailée, abeille/ique
D' Eyq uem affectant la sprezzatura,
Déboussolant le nord en perdant son latin : Mi/lieu
élastique d'une logique en caoutchoux
Swapping, shifting,
Turning the tables
Setting loose
Getting lost
Many a jest was told in truth
·: · La Fonction de
Répétition
il est cependant une autre façon de faire persister le
Désir du Sujet sans pour autant désirer dans le
dé/placement
le Sujet bien souvent cesse d'errer entre l'Un et l'un des
signifiants de la catena du langage et répète
à chaque fois le même signifiant
il continue pour ainsi dire de tourner autour du
même signifiant auquel il s'identifie et duquel il ne peut se
déprendre, ce qui est tout de même il faut bien l'avouer moins
douteux que de persister dans l'éternelle oscillation, mais plus
contraignant aussi
le Sujet alors continue de désirer, mais il fait du
surplace; il répète chaque fois le même désir et
éternellement maintiient ce désir comme l'impossible qui
le soutient ainsi, le Sujet rate toujours, et rate toujours de la même
manière
ll n'est pas tout à fait dans le fading, puisqu'entre
deux ratages il y a comme l'espoir de se déprendre de la
répétition pour aller voir ailleurs
et pourtant, il n'y a pas vraiment d'Effet de Sujet ni de
marge de liberté, puisque c'est toujours le même échec: le
Sujet n'oscille donc pas entre un signifiant et un autre signifiant
il est ainsi deux manières de rater l'inter/dit:
soit l'on rate chaque fois le même Nom interdit en le
métaphorisant dans un autre signifiant de la chaîne , et
ce en maintenant une demande insatisfaite
soit l'on rate chaque fois le même Nom interdit, mais en
répétant le même signifiant de substitution qui
soutient le Désir comme l'impossible du Sujet
La Fonction de répétition Fonction de
dé/placement
Consécances de la méconnaissance De l'Ettre du
Sujet
Suivant l'oubli du Nom
De Sà S
Du Nom au Trésor du Langage
De l'Ettre au(x) Point(s) de Capiton de l'Un à
l'autre(s)
Fonction de la scansion Fonction de Verstellung
Du raté qui persiste De métaphore
Et chaque fois se loope Et de trans/fert
Du Scignifiant au signifiant de l'Un aux autres
Soutenu par l'impossible maintenu par l'insatisfaction
Du Désir de la Demande
Soit on persiste toujours Soit on poursuit toujours ailleurs
au même néant L'ettre qui nulle part ne se
trouve
·. Varitions sur la répétition et le
dé/placement
De A à A, d'un A vers l'autre
Répétition, scansion, battement Sans rime ni
raison, répétition
Sans rime ni raison, temps et pulsion.
Pour la logique A = A
A est un A, A est lui même Identité sans
différence.
La langue dit : A est un A
Mais à atteindre le second, c'est le premier qui en
pâtit. Dans l'après-coup, rétroaction
La langue est sans répétition
(La France est la France, disait quelqu'un. Tautologie
politique
Ou rétroaction signifiante?)
(Double coup de note en tête de morceau Pour une Rhapsodie
Hongroise de Liszt. Double coup de marteau ; martel en tête
Ou comment la qualité du même devient la
quantité des mêmes Pour s'abolir dans la mesure de l'harmonie)
La langue est sans répétition et rien ne
s'y peut signifier
A
L'Un sans son Autre
Cela ne veut rien dire Ni ne le peut
A=A
L»Un se répulse
L'Un fait jouer sa différence L'Un se
répète et devient autre
Lequel est l'Un, lequel est l'autre?
A=A=A=A
De l'Un aux uns
Un à un s'égrenant
Qui se répulsent et s'attirent A la chaîne
liés
De l'un aux autres :
Du scignifiant aux signifiants
Du Nom au Champ de la Parole
De l'inter/dit de l'Ettre à l'Etre de langage
A=A
De l'Un à l'autre Répétitif
AA
De l'Un vers l'autre Métaphorique
La répétition se fait pas sans pertes
L'Inter/dit passe dans la barre
Qui s'immisce dans l'entre-deux A?A
La métaphore laisse l'Unstance tue: L'Un se
midit quand ad/vient le second AA
De A à A
A n'est pasA
De A vers A
A n'est plus A
L'A-symétrie s'a/symétrise L'identité
dé/co/ ·ncide
L'Un se rature et manque à l'autre A n'y est pas
L'Un est scindé, l'Un est Csié
L'Un est Spalté en son mi/lieu L'Un n'y est pas
A
A=A
AA
C'est à suppléer l'Un qu'on le trouve Mais alors
c'est qu'il est second
Mais car dès lors il s'est dé/placé: L'Un
est saisi comme son autre
AA
A?A
A et son Autre
A est son Autre
Mediateté de l'immédiat:
Il n'y a pas de première fois
Et la seconde est la mauvaise
L'origine est barrée et sa lettre biffée
L'Un est raté c'est vers l'Autre qu'on cherche sans
savoir que l'Un n'y est pas:
D'un A l'Autre
De Autre vers l'autre:
Lorsque se défile l'Un/stance
Qui persiste à s'inter/dire
Se dédouble la demande de ce qui échoue:
Le désir naît
Que l'Un se présente
Sans se pouvoir signifier pourtant
Que l'Un ne se présente Qu'à être absent
Que l'Un se représente Auprès d'un autre
Que l'autre où l'Un se représente Jamais ne s'y
présente l'Un
Et le Sujet paraît
Entre l'Un et l'Autre oscillant
Balbutiement Bégaiement
Bal des syllabes imprononçables
Balbutiement Bégaiement
Avant que le discours ne commence à tourner trop rond
Balbutiement Bégaiement
D'avoir vu Baal le Seigneur la parole trépigne
s'emballe
Balbutiement Bégaiement
Stumble mumble jumble stottering stammering muttering
B.../
B........ b....
Moïse le Bègue Sacré Moïse le Mangeur de
Braises
Balbutiement bégaiement Stumble mumble jumble
B..../ B...b....
..../
BÉ. erechi't BaraÉ.
Et le reste est littérature
? Unité imaginaire et métonymie du
Tout
Symbole élémentaire :commebjet de
jouissance
· La perte
l'ir/réversible envérisation l'inter/dit du
Scignifiant Supporte le Désir du Nom
Et la Verstellung du Sujet
Le Sujet cependant, outre qu'il se raccroche aux Points de
capiton Peut également tenter de mettre un terme à son
Désir
sourcé dans un manque symbolique
par desbjets imaginaires
autrement nommés
Il y a néanmoins inadéquation irréductible
entre la source symbolique du Désir et les tentatives de
combler le désir par desbjets imaginaires;
Inadéquation qui perpétue le Désir d'un Nom
inconnaissable
Car ce n'est pas encumulant desbjets Que l'on parvient à
combler la césure Quand bien même on économise...
· Mais que sont lesbjets? Imaginarisations ? fantasmes?
Avatars? mais de quoi?
De l'Un ? du Nom ..?
Pas vraiment...
Comme l'Un auquel il participe sur le mode imaginaire,
l'bjet se dit de multiples façons et ne se laisse pas cerner
On a donc volontairement un peu complexifié
l'affaire, car il serait dommage de tout dire dès l'abordÉ
et l'on en serait d'aileurs incapables
de manière plus générale, on aura sans
doute remarqué qu'il nous arrive souvent d'esquisser par une
allusion rapide ce qui ne sera explicité que plus tard; qu'on
ne croie pas que cela soit involontaire
qu'on essaie plutôt de résoudre par soi-même
l'énigme que représentera tout d'abord cette allusion
peut-être opaque
· Venons-en cependant au fait:
Pour obtenir unbjet, il ne suffit pas de trouver un Nom
inter/dit
est en effet le produit de la rencontre du NomÉ
et d'une chair qu'il di/vise L'une des consécances de la
schize
Schize opérée par l'Ettre du Nom
Le Nom ici ne serait donc que l' agent de la schize
charnelle?
Etne serait pas l'avatar du Nom mais une livre de chair à
la chair prélevée?
, fruit des entrailles d'une chair nommée, vif du
Sujet...
· Pourtant, il nous faut complexifier encore le tableau
non content d'être produit de la chair, l'est aussi :
un éclat de Corps
un morceau de Totalité
une partieÉ chue du Tout É
une pièce détachée de l'Objet
...lorsque l'Objet, par l'Ettre, est mis en pièces
Or il y a la solution de continuité, comme on l'a
remarqué
On parlait de la chair, et voilà que l'on se met à
parler du Tout Qu'est au juste ce Tout, donc on nous rebat soudain les
oreilles? Qu'est ce Corps dont on nous dit qu'il est fragmenté par le
Nom? Qu'est cette Totalité rêvée et fantasmée
dontserait le rejeton? Enfin, qu'est cet Objet dont l'bjet nous dit -on se
détache?
Est ce la chair?
Pas vraiment...
La chair, nous l'assimilerons pour l'instant
au corps (sans majuscule donc) corps vécu, donnée
biologique, chair pulsatile et vivante
chair du corps propre donc
chair vive et à vif
Quand au Corps, à l'Objet, à la Totalité
dont nous parlions (qui pour leur part, comme on le voit, prennent la
majuscule)
Ce serait plutôt le rêve d'un corps qui
serait plein et sans césure Le rêve d'une chair que n'aurait pas
mis en miettes l'Ettre du Nom Une chair telle qu'hypothétiquement elle
étaitÉ avant l'Ettre
Chair hypothétique dont il nous reste le rêve:
Rêve d'une chair intacte et parfaite
Rêve du corps d'avant-la-schize
D'un reflet absolument clos
Rêve qui ne se réalise
Car la chair est scindée
Et le Tout illusion
· Ainsi ce qui re/présente la chair
(après qu'elle a été par le Nom incise)
C'est son rêve, reflet chatoyant, insaisissable
M iroitance narcissique Imaginaire,
spéculaire Gestaltique
C'est l'Objet
Objet que nous symboliserons comme suit: O
L'Objet, pour nous, c'est donc le Corps
Le Corps en tant qu'il est un Tout qui ne subsiste que dans le
rêve: O Le Corps Imaginaire, consistant
· Et comme nous l'avons dit:
Ce qui après l'incise est produit par la
chair
Ce sont dess, parties qui métonymiquement valent
pour le Tout Du moins, dans le fantasme
Desbjets donc: s
L'bjet est ainsi l'parti(e) de la chair
Fragment fantasmé du corps rechu, livre de chair ET ce
qui équivaut au Tout, métonymiquement
Autrement dit :
a un double statut
il est à la fois un produit de la chair
ET ce qui métonymiquement équivaut au
Tout donc au Rêve nostalgique d'un Corps complet
Petite âme particulière chue de l'Ame universelle
bjet petite-âme, ex/clu de la chair de tout sujet ET participant à
l'Universelle Ame
· Pour résumer ce que nous venons d'avancer, et que
nous allons nous efforcer de développer, il serait possible d'avancer
que:
- O, reflet, re/présente la chair
-,bjet, pro/duit de la chair, vaut pour le Tout, donc
équivaut à O
On le constate, l'inscription de l'Ettre du Nom sur la chair a
de multiples conséances..

S $ Sujet
SSérie des Signifiants
bjet
0Objet
Autrement dit l'bjet du fantasme
Rechu d'une chair qui serait complète 0
Qui vaut pour le Tout du Corps spéculaire 0
Est consécance de l'inscription d'un
Néant
Qui clive l'Etre de Parole $
La scission on le voit négative le corps Mais est aussi
création ex nihilo
Production par un Néant causée
De quelque chose-en-plus
Qui échappe toujours
0+=+$ ?
0-=+?
Le corps moins un Néant ?
Le corps plus un Néant ?
Le corps produit de l'partie...
Partie ôtée d'un simple trait Otée par
l'incise du Nom d'un simple (-)
d'un simple (/)
Partie ôtée d'un simple trait
Qui décomplète et unaire déclôt
Et rend confuse la Maîtrise Dans sa sereine ironie
Mais le trait est-il un `moins' Un `plus' ? ou un en-plus?
Un `moins'?
Un Moins et quelque chose Manque au corps qui
défaille Lorsqu'il se voit incompleté Par la simple
trace
D'un trait
Un `moins' et quelque Chose Paraît de
s'esquiver
Un `moins' qui crée un `plus'
Qu'il supprime et annule
Un `moins' `moins' qui est est
un en plus plus ? Un qui
Se supplémente au corps
Un `moins' qui ajoute un Néant Et n'ajoute donc rien
Mais qui détotalise ?
Un `plus'?
Un moins qui se répète Un trait qui se
redouble Et annule sa négation Et se barre lui même
+
- =+
Corrélats d'une force Qui attire et répulse
0Ð
· On peut se demander toutefois si, avant d'être
empruntée par le Nom, la chair
était vraiment `indivise'?
Existait-il une chair sans entaille, originaire Une chair
symbolisable peut être par 0? N'est-elle pas fantasmée
dans l'après -coup Sous la forme de 0?
Peut-on écrire donc: 0+S= ($,S,,0)?
Qu'il nous soit permis de penser que, pour le petit d'homme, la
belle plénitude du 0 est Ôtoujours déjà'
écornée...
En effet, on est toujours déjà nommé,
parlé, donc pris dans le langage, sujet au Scig n ifiant
On est par conséquence toujours déjà
corné, et de cet écornage toujours déjà
effectué naissent entre autres, des bjets et un rêve de
plénitude narcissique: lÕObjetÉ (avec la majuscule...)
· Nous allons cependant nous efforcer de
spécifier la distinction entrebjet et
Objet
Pour commencer, il nous faut donner des précisions sur ce
que nous n'avons qu'esquissé tantôt:
Précisons donc que l'Objet, Corps total, ne peut
être le re/présentant du corps que parce que le petit d'homme
vient à rencontrer son propre reflet dans un miroir
Cette rencontre lui fait croire que son corps pourrait être
complet, complété, unifié et totalisé...
L'Objet, donc, est bel et bien le Corps
spéculaire, l'image du corps, un corps qui serait sans
entaille: le Corps
Et le Corps est non tant le fantasme que
lÕimaginarisation du corps...

L'Objet
0Toute Totalité vient de l'imaginaire Toute
Unité est spéculaire
Mythiques, fantasmées
Enformes d'un reflet
0La Gestalt objectale
Unitotalité du Cor ps spéculaire qui ne manque de
rien, tonneau sans bonde Aussi rond que la pomme et plein comme un oeuf
Totalunité d'Imago reflétée dont le Moi se
délecte Et qu'en propriétaire il défend vaillemment Contre
spoliation lésion ou extorsion :
Habeas corpus
Admirable unité sans brèche
Belle totalité narcissique à souhait...
Auto-érotique et comblée d'elle -même
Consistante comme ce qui ne manque de rien
0L'Objet Total
Corps sans rature ni rayure Sans reste, sans manque
Circulairement clos
Ame universelle
Bellecontemplée
Parfaite &qui informe l'informe Forme harmonieuse et une
Unité pleine du&,
Unité sans défaut du Mundus
Unité qui serait pleinement ce qu'elle est
Unité en adéquation avec son Devoir-être Qui
serait ce qu'elle a à être,
Son Acte et son Essence
Accomplie dans son immanence Finalisée, s'appartenant
Bulle sphérique
Planant en apesanteur
Hors de toute durée, hors du Temps
Qu'aucun éclat ne serait venue rompre
Incorruptible et éternelle, loin de la matière
vile
Admirée de toute la force du Regard des pauvres mortels
Corps désiré, où le tout se résout
dans le Tout Où l'Un et l'Autre ne feraient qu'un
Creuset de la fusion ultime
Non-lieu de l'Un-Fusion
0Corpus de la libido sciendi Délire de
consistance infaillible
de Pansée de la Pansée réflexive
d'Immanence à eux-mêmes des Savoirs
unifiés
Clôture du Discours parachevé Système et
Encyclopédie
Réconciliation Absolue
Synthétique
Sans reste
u
pleinement entfaltet
développé, enveloppant, éployé:
champ d'une immanence organique:
orgasme cosmique de la Musique des Sphères
0Corps spéculaire, image narcissique
Prototype de tout objet, archétype de l'U
nité: Tout objet est un Corps, tout objet est ton Corps Sorti du miroir,
qui éclate au grand jour
Et toujours se dérobe
Corps spéculaire, image narcissique
Re/présentant d'un chair à vif
D'une chair brisée
en mille fragments épars
Morcelée en éclats d'bjets
Lorsque l'Ettre vient à s'inscrire Sur le corps du
Sujet

chair
en miettes en fragments
en éclats.
corps morcelé
divisé
en bjets chair dont les parties valent leur Tout,
métonymies de l'Objet:
corps dont l'parti(e), furet balladeur, s'abjecte en tout
lieu
chair à hue et à dia, à corps et à
cris corps refendu à corps défendant
Et l'âme? l'âme, elle, pâle lamelle
démêlée, se pâme
· Ainsi ce qu'il est convenu d'appeler l'être
humain a perdu son corps
son corps est fragmenté en une myriade d'bjets
Et l'on recherche et l'on mystifie le temps mythique de
l'unité: Alors que l'on n'avait qu'un corps on se met
à chercher le Corps
Or si l'on cherche quelque chose dans le Système des
objets ( avec la minuscule) Système des produits de notre
moderne société de consommation Champ où l'on
incite homo economicus à trouver son bonheur...
Est-ce 0, le reflet du corps?
Recherche-t-on le Tout dans les supermachés?
N'est-ce pas bien plutôt l'bjet?
Ne recherche-t-on pas l'bjet dernier L'bjet qui comblerait enfin
le manque? Mettrait fin à l'émiettement?
Bref, ce que l'on recherche, n'est ce pas l'-parti(e) perdue du
corps? L'bjet fantasmé qui clôturerait la
série des objets de consommation Venant retotaliser le
paradigme qui ne connaît pas de clôture? L'bjet qui recoudrait
la césure qui empreinte la chair?
Alors dans le système tout objet (avec la
minuscule) seraitbjet en puissance Tout objet pourrait
être fantasmé comme unbjet de la chair scindée
Tout produit de consommation serait quasi-produit
du corps perdu:
Tout objet pourrait donc être pris pour le
rechu du corps césuré : Rebut dont on pense
qu'à le retrouver, on recomplèterait le corps
Ce qui permettrait pense-t-on de faire retour à 0...
Alors qu'en vérité, 0 n'exista jamais...
Et de fait, même si le stade de la chair non-incise
(symbolisée par 0) avait existé, on ne serait pas près de
retrouver l'bjet qui permettrait d'y faire retour...
Car on l'a déjà dit: ce n'est pas en accumulant
lesbjets imaginaires qui équivalent au Tout que l'on comble la
césure symbolique
L'objet ne fait qu'offrir un ersatz de satisfaction
Du moins jusqu'à ce que la méprise n'éclate
au grand jour:
Car il n'y aura pas de retrouvailles... .hors du fantasme...
La frustration persiste
· Force est cependant de le constater:
Si tout objet est un quasi-bjet
si un objet peut donc être pris pour l'
Alors, c'est qu'un objet peut équivaloir
à l'Objet
tout commevaut pour le Tout, métonymiquement
Un objet peut ansi se trouver investi d'une unité
imaginaire
Etre pour ainsi dire assimilé à l'image
spéculaire
L'objet n'étant alors qu'une image du corps
L'objet étant ce qui fait corps: L'objet serait dès
lors un quasi-Objet
Dans tout objet il y aurait donc de
l'anthropomorphisme
Comme une projection de la Gestalt Imaginaire
Un quasi-reflet où le sujet penserait voir son
moitant regretté ?
Dans ce cas, l'objet, quasi-, aurait un double statut analogue
à celui de l': est pro/duit de la chair ET équivalent au Tout
l'objet serait quasi-produit de la chair ET quasi-vaudrait pour
le Tout...
Tout les objets dont l'homme s'entoure seraient dans ces
conditions à la fois des quasi-bjets ET des quasi-Objets
Tout les bibelots par l'homme accumulés seraient des
quasi-produits de sa chair ET des quasi-Totalité spéculaires
Ce qui explique que l'homme seul s'entoure de bibelots... ce
serait le fait qu'il est séparé de lui-m'aime et se
quasi-retrouveÉ dans des objets?
L'objet secrètement serait convoitéÉ comme
quasi-du fantasme? la relation objective du sujet de connaissance à
l'objet serait quasi-relation objectale : $
L'objet: produit dÕun Etre de langage ayant perdu son
corps.
L'objet à corps perdu:
L'objet, accord perdu
Entre son corps et l'être de paroles
LÕobjectalité : quasi-unité imaginaire
Faite de lambeaux et de breloques
De briques et de loques
Que lÕon se fabrique et où lÕon croit se
trouver
Et de fait il nÕy a nul objet ldans la
Ô'nature»L'arbre, le gnou ou le fleuve et
même la brindille
Cela n'est rien que lÕon puisse appeler `objet' Seul
lÕEtre de paroles façonne des objets:
Homo faber le faiseur d'objets
Signifiant sans relâche un corps qui lui échappe
Façonnant et sculptant un quasi-reflet miroitant
Homo faber qui se façonne
Et qui se croit anthropomorphe, le crédule animal... Et
se recherche à qui mieux mieux
Homo faber le faiseur d'outils,
DÕzuhanden à lui même
arrachés:
Membra disjecta, organes é-loignés
Qui déraisonnent se désamarrent et se
désarraisonnent
Sub/version de l'objet phénoménologique
L'objet phénoménologique
Quien son aura dorée
Et m'apparaît dans son étrange transcendance
Erscheinung des Saches... oder des Dings?
L'objet dont je n'aurai jamais fini de faire le tour
Qu'inlassablement je jauge et circonscris Et qui s'échappe dans une
incomplétude équivoque
L'objet que j'esquisse et qui infiniment s'esquive
O l'asymptote de la possession en chair et en os
La frustration du leibhaft que je n'aurais jamais
La deception toujours possible dans
lÕErwartung de lÕErscheinung
L'objet et ses Abschattungen
Qui le dévoilent et tout à la fois ne me le
livrent jamais Mystérieuses zones d'ombres d'une donation qui se
dérobe
L'objet à l'horizon qui recule quand je m'approche
Et que je ne cesse de ne pas atteindre,
Qu'ambiguë j'anticipe dans l'attente
De la confirmation ou de l'infirmation toujours
possible
Un husserlien ne peut jamais être certain que sa femme
un beau jour ne s'avère être un homme...
L'objet comme excessif et indéterminable
Indéterminité d'un noyau impossible à
saisir Excès de l'indonné sur le donnable
Ecart irrémédiable irréductible
Et inadéquation
L'objet dont unedans sa brillance me fait porteur de la
tâche D'en recompléter les mille et unes facettes chatoyantes
Quand bien même mon Travail sera éternel
L'objet surtout que le Sujet de Connaissance Voudrait
neutraliser
- ne uter sit
Et l'époker pour mieux le voir
Dans son ambiguïté malaisante?
L'objet à mettre entre parenthèses l'() où
il n'échappera pas
L'objetÉ objectif?
L'objet comme objectif d'une intention qui se
méconnaît? - et la noèse, liaison dangereuse aux
intentions troubles?
L'objet... commed'une visée insatisfaite?
Le goal tant convoité par le Sujet de
Connaissance?
Et Edmund descendit dans le pays du lait et du miel et y
connut l'objet ?
L'objet... qui peut être masquerait unebjecte
envérité Plus obscure et moins sue
Et que le Sujet que la Science se garde toujours
d'évoquer?
L'objet peut être d'un discours qui montre à qui
sait lire
Que se distinguent moins bien que le Savant ne le voudrait dire
l'objectal et l'objectif
Et l'objet et l'bject
L'objet où Savoir et Désir, Epokage et
Concupiscence
Et la Science aux mains propres et le Sujet qu'elle rejette
Sembleraient malgré les efforts de nos chastes explorateurs Avoir partie
liée.
·.. La signi/fication des signifiants
L'bjet, le petit, l'fantasmé est doncbjet du
Désir
Mais on l'a dit il est inadéquat, toujours:
Il n'y a pas de solution adéquate à la scission
L'est bouche-trou, comble-manque
Mais l'insatisfaction persiste
Comme on l'a écrit plus haut:
n
+?
2
++3
Cependant le Sujet ne se lasse pas de chercher
Or il peut le chercher dans la série des signifiants Au
prix d'une méprise
Et le Sujet de chercher unbjet du désir, un abjet petit
Dans la catena de du discours, dans la série S
Dans l'infini en puissance des signifiants
Signifiants cependant qu'il réduit ici
à l'état de signes Car on ne peut cherchedans le champ
du langage pré carré des signifiant (S2,S3, S4,etc»
Qu'à les quasi-bjectiver
à les signi/fier donc
Ainsi le signe est un quasi-bjet
Le signe relève de l'imaginaire et il est consommable...
Tout comme l'objet de consommation, autre quasi-bjet
Et nous le voyons un signifiant peut être
imaginarisé, Mais à être imaginarisé il devient
quasi-bjet: Quasi-bjet du désir
signe consommé
On consomme du signe
Comme substitut de l'bjet
On consomme du signe comme de l'objet
Et chacun des produits de l'humaine industrie Tous nos petits
joujoux qui circulent sans cesse Ne seraient donc que substituts à la
perte du Nom Signifiant signi/fiés et mis sur le
marché?
L'infini en puissance des signes qui prolifèrent Serait
terrain de chasse d'un Sujet du Désir Inlassablement en quête d'un
petit
afin d'y mettre un terme
(Et les nombres eux mêmes, dont on a parlé; les
nombres dans leur morne et monotone série de mauvais infini de la
répétition, ne seraient ils que signes avec lesquels
tenter tant bien que mal et plutôt mal que bien de combler la
béance du $ujet, la béance du désir?)
· Quoi qu'il en soit l'bjet semble être
poursuivi
Poursuivi en vain, dans la série des (S2, S3, S4, etc.
» Mais l'abjet est l'étant en latence, loosia
Il s'échappe, s'évanouit, se refuse
L'bjet du désir: glissant, fuyant, inaccessible. Crois-tu
l'avoir saisi qu' aussitôt il s'enfuit
Ne te laissant qu'un signe entre les mains
va se loger un pas plus loin dans la série
Crois-tu le tenir, ton, au creux de la parenthèse,
(encadré) (ici)(en S3 par exemple)
(ou là)(en S4)
Que l'abjet du Désir te glisse entre les doigts.
Et l'de se glisser dans le Ô'etc»: (S2, S3, S4,
etc »
`'repousse la virgule'' :
En veux-tu à S4 qu'il se fiche en S5
(S2,S3, ((S4)), etc = S5)
Parviens-tu à S5 qu'il se trouve en S6.
(S3,S4, ((S5)), etc = S6)
Suprême ironie du Désir. Verstellung,
encore et toujours.
La marmite est trouée
(S4, S5, S6, etc »
Assymétrique parenthèse: (É ,etc»
énième S n
Pas de pour clore la série:
La sphère est dégonflée, l'enveloppe est
percée par Squi ex/siste A l'intotalisable série du transfini
Sans enveloppe ni parenthèse, sans enforme ni capture
Le Nom n'y est pas et les signes n'en sont que de pâles
copies Or chacun d'eux jamais ne satisfait longtemps
Etainsi de suite ;etc
Ainsi donc le Désir,
Présence évanescente dans l'infini en puissance,
se loge, subreptice, dans le Ô'etcÔ' :
(SS2,S3, S4 etc ».
Toujours il y aura un autre etc
Toujours il y aura quelque nouveau désir
Hors d'atteinte : terme sans nom, signe sans visage. Le champ du
langage est océan sans rivage:
S
Et le Sujet au langage de passer sa vie repoussant la virgule et
poursuivant son, faux fuyant, arlésienne du désir...
(Comme l'écrivit Virginia Woolf, To the
Lighthouse:
How many people have reached P ?? willl ever reach Q, R,
SÉ?
et glimmering in the darkness, scintille au loin
l'illusion fascinante et leurrante du Z.. .qu'on n'atteindra jamais)
L'abjet demeure insaisissable.
Le terme est ce qui ne s'écrit pas
L'envérité ne se peut se dire ni se saisir L'n'a
pas de fin...
Soulevez, soulevez, les voiles du désir, qui se
dérobe ni ne se livre:
D'être dit, énoncé, il s'échappe et
s'enfuit, dans le etc du non-dit, de l'insu
Le Nom ne se pourra pas dire
Et restera verschweigt Connoté
obscurément Référé sans espoir
· En somme, on le constate:
il y a deux façons de se référer à
la chaîne S c'est à dire à la catena (S2, S3, S4,
etc.»
Elles sont mises en oeuvre de manière
simultanée:
D'une part on s'identifie à un signifiant de
substitution - un point de capiton
De l'autre on désire un signifiant réduit
à l'état de signe Un quasi-bjet, signifiant signi/fié
On consomme des quasi-bjets imaginaires
On hérite de points de capitons
symboliques
Deux consécances d'un manque-à-être
irréductible...
·: · Peut-être la question du rapport
entre lÕUn, le Tout et lÕa-t-elle reçu un début de
réponse.
LÕrappelons-le est produit de la chair
Ou plutôt lÕ est pro/duit par la rencontre d'une
chair avec lÕUn lÕest donc tout autant produit par l'Un
que produit de la chair
D'autre part, les signifiants re/pré sentent
le Scignifiant c'est à dire le Nom, donc, lÕUn Ces
signifiants peuvent être Points de capitons auxquels le Sujet vient
à s'identifier Ces signifiants peuvent cependant être
réduit à l'état de signes, c'est à dire des
quasi-bjets, s'ils sont signi/fiés
LÕbjet n'est donc pas un avatar de lÕUn même
sÕil est produit par lÕUn(scription).
Ce sont les re/présentants de lÕUn (les
signifiants)
qui peuvent être des avatars de lÕbjet
(des quasi-bjets)
s'ils sont signifiés (réduits à
l'état de signes)
Comme lÕbjet qui lui équivaut, le Tout, le Corps,
est un fantasme produit par la détotalisation consécante
à lÕUn/scription.
le Tout....la TotalitéÉ lÕObjet Total que
nous avons nommée Corps...
le Monde....le&É la symbiose avec
lÕUmweltÉ
la musique des sphères....le mouvement parfait
ciruculaireÉ.
Éet autres belles et bonnes formes...
autant de principes harmoniques imaginaires
forgés par celui dont la chair se trouve raturée par
la disharmonie grinçante de la rayure unaire
· On l'aura compris, nous soutenons que lÕ, en
tant qu'il vaut métonymiquement pour le Tout, relève bel et bien
de l'ordre de l'imaginaire; et pourtant, les, en tant qu'ils sont
objets partiels sé/parés du corps, participent
originairement du réel : la voix, le sein, les
fèces, etc, ne sont certes pas imaginaires et fantasmé, du moins
pas à l'origine... Ils commencent par être tout ce qu'il
y a de plus réel. De fait, on posera plus tard la question de savoir ce
qu'est, exactement, le Réel...
· On comprend aussi que le Tout nÕa rien à
voir avec lÕUn; le fantasme de la Totalité est de l'ordre de
l'imaginaire tandis que lÕUn est, nous le savons, le
Scignifiant mythique, il relève donc de l'ordre du
symbolique.
si lÕUn, le Scignifiant, le Nom inter/dit,
relève de l'ordre symbolique, nous constatons que dans le champ de
l'imaginaire, il nÕy a pas tant d'Unarité qu'un principe
d'Unité:
il y a hétérogénéité entre
lÕUn symbolique et l'Unité imaginaire, puiquÕil y a
hétérogénéité entre l'Imaginaire et le
Symbolique
lÕUn Ôen tant que tel, lÕUn ÔUn,
échappe donc à l'imaginaire. Quand bien même il peut
être imaginariséÉ mais alors, de Scignifiant, il est
réduit au rang de signe: il est quasi-bjectivéÉ
·. Essayons maintenant de comprendre de quel
côté se situe ce qu'il est convenu
d'appeler le moi
· Rappelons tout d'abord que le Corps est un
reflet, image spéculaire du corps fantasmé; lesbjets, de
leur côté, équivalent au Corps. L'-parti(e)vaut
métonymiquement pour le Tout lorsqu'on n'en considère la facette
imaginaire. L' participe donc du mirage spéculaire.
Or, c'est précisément l'image
spéculaire, reflet du corps, le Tout, donc, qui est au principe du
moi :nous nous prenons pour notre propre refletÉ Il y a ainsi
identification - sur le mode imaginaire Ð au Tout fantasmé...
· A l'identification symbolique aux Points
de Capiton qui constituent, trait à trait, l'Idéal du
Moi s'oppose donc l'identification imaginaire à
l'image spéculaire qui est au principe du Moi
Idéal.
· Ceci revient à dire que le moi n'est
qu'un reflet, guère plus qu'une illusion; il est un avatar de
l'image spéculaire. Par voie de conséquence, l'unité
du moi est de la même nature que celle du Corps : elle (n')est
(qu')imaginaire...
· Si le moi naît d'une identification au Corps
imaginaire, alors, on le comprend, le moi ne vaut guère mieux
qu'bjet qui vaut pour le Corps. On obtient donc l'équation :
Corps == moi = Tout = m'irageÉ
Éet sans doute tout autant que l'le moi échappe :
ô, rage...
ni dans le champ du symbolique ni dans le miraginaire l'on ne
pourra s'avoir...
· Si le moi ne vaut guère mieux qu'bjet,
réciproquement, toutbjet, qui vaut pour le Tout, est partie
intégrante du Corps désintégré... donc du
moi spéculaire fantasmatique
Toutbjet est ton moi
ton moi est un rechu de chair
et manque à ton corps
Mange ton Dasein
Le moi est un abchu, raison pour laquele, imaginairement le
Sujet s'identifie à toutes ses excrétions, il se projette dans
tout ce qui sort de lui ;
je suis mon image, je suis mon regard, je suis ma voix et mes
fèces, je suis mon sperme et mes ongles, mes cheveux et le sein d'avant
le sevrage, dit le moi qui se reconnaît dans tous les
produits du corps qui n'est propre que par antiphrase
certes, tous cesbjets, toutes ces excrétions, à
l'origine sont bien réels, mais, en tant que le Sujet s'y
identifie, en tant qu'il s'y voit lui-même comme en son reflet, en tant
que pour lui, lesbjets sont encore partie int égrante de son
Corps, on comprend que nous les considérions comme desbjets
imaginaires
· Nous sommes maintenant en mesure de développer la
chaîne des équivalences imaginaires:
Image spéculaire Ð Totalité Ð Unité
Ð Corps Ð-bjet - moi Ð Moi Idéal
· Tout imaginaire qu'il soit, on y tient,
à son moi;
nul Sujet n'est prêt à céder un
pouce d'image spéculaire...
Édu moins tant qu'il demeure dans prisonnier de la
logique duale de l'intérieur et de l'extérieur (à soi)
du bon et du mauvais objets
du moi et du non-moi
tant que l'on tient à soi,
tout ce qui n'est pas moi est non-moi
tout ce qui n'est pas assimilable au moi est hostile
tout ce qui ne peut être intériorisé doit se
voir explulsé
tout ce qui vient rompre l'homéostase organique est
mauvais
tout ce qui vient de l'extérieur représente une
dangeureuse source d'altération tout ce qui n'est pas source de plaisir
ou de gratification narcissique est à rejeter
tant que l'on tient à soi, donc, l'on risque fort de
s'enfermer dans la forteresse du moi, de se carapaçonner, de se
protéger contre toute ingérence extérieure, de se
barricader et de défendre à tout prix
l'intégrité de son Corps
la paranoïa n'est pas loin...
Quant à partager des objets de consommation avec
un autre, un alter ego, le moi n'y est certes pas disposé ; en
effet, l'objet est un quasi-bjet,
l'bjet vaut pour le Corps,
Éet le Corps fantasmé est défendu corps et
âme par le Sujet qui appréhende toujours d'en être
dépossédé...
de se voir aliéné, pillé, de
sesfrustré
qu'on le dépouille de lui-m'aime, qu'on lui
prenne ce qu'il est
qu'on le fasse se perdre
se déperdre
s'altérer
Si l'on tient à son moi, donc, pas question de
partager: il faut par conséquent lutter, lutter sans cesse contre tous
ses egos, contre tous ces semblables qui eux aussi désirent,
désirent consommer, désirent leurs images vendues au
supermarché, désirent retrouver l'-partie, produit de leur chair,
dont ils ont été spoliés...
Il faut lutter, lutter sans cesse, et l'on ne partage pas:
soit c'est moi qui suis mon moi et qui me possède, bien
au chaud dans mon logis, soit c'est qu'un autre m'a volé, m'a pris m'a
ôté à moi même,
m'a frustré de mon bien
et possède mon âme
Non content d'être paranoïaque, le moi,
principe de méconnaissance, source d'identification à des
fantômes, est donc à l'origine d'un désir
mimétique et féroce. D'autant plus
féroces que le moi, qui tient à son
intégrité, se condamne à demeurer dans la
méconnaissance de l'Un qui le fonde, le clive, le briseÉ
irrémédiablement.
Moi
Reflet miraginaire insaisissable et ondoyant Fascinant de
Maîtrise et d'Unité perdue
Haïssable objet des passions de Narcisse
Dont transparaît partout la semblance leurrante
Principe de l'amour et de la haine aussi Et de la jalousie
fréroce sans partage
Rival de son semblable, agressif concurrent Pour qui la
possession toujours est exclusive
Propriétaire envieux prônant
l'égalité de tous et de chacun (A seul dessein de n'être
pas menacé par le Nebenmensch) Satisfait seulement à
n'être point lésé
(Alors que la lésion toujours s'est inscrite en sa chair)
Revendiquant frustré ses gratifications,
(Impuissants expédients à combler la scission)
Artisan de duels sans témoins et sans tiers Où
l'immédiateté du dual est vainqueur; Mimétique égal
de ses alter-lui-même,
De ses egos égaux l'imitant à leur tour
Apôtre paradeur de l'ostentation,
Des insignes virils, de la prestance fière;
Image trop parfaite et tonneau trop rempli Pour ne pas se savoir
en quelque endroit fêlé
· Si l'unarité de l'Un était du
côté de l'Identité symbolique on comprendra que
l'Unité miraginaire du moi relève de
l'Ipséité
L'Ipséité du moi, je peux la creuser autant que je
veux, je n'en atteindrais jamais le fond
Le moi est un oignon dont le centre partout et la
circonférence nulle part
Le moi se mutliplie et prolifère rhyzomatiquement,
annexe des pans entiers du réel, et il est fort peu aisé de faire
la part des choses entre ce qui relève de l'ordre de l'egomorphique et
ce qui lui échappeÉ .l'ego s'abjective en tous lieux..
De fait, comme le souligne avec raison Cornélius
Castoriadis, les productions de l'imaginaire ne se laissent pas
ensidiser, c'est à dire que la théorie des ensembles et
les outils ensemble-identitaristes ne peuvent en rendre
compte sans les mutiler.
Autre façon de dire que le moi prolifère,
rhizôme après rhizôme, et que les avatars de l' bjet, c'est
à dire du Tout imaginaire fragmenté, les objets partiels et
autres objets transitionnels auxquels l'on s'identifie sur le mode
imaginaire, ne sont par conséquent pas susceptiles d'être
dénombrés .
Imaginaire
Uppigkeit
Forêt de signes foisonnants
Temple où de vivantes images prolifèrent
Et s'entrelacent et se déploient dans une danse
exaltée
Bonne et belle forme,,
Cercle fascinant, ronde sans issue, tournoiement parfait A
piéger le regard, à enivrer les sens
Esthétique close d'un système sans faille
Où des bulles concentriques sphèrent à
l'infini A la recherche d'une océanique complétude
Plasma énergétique aux mouvances luminescentes et
flux vital rêveur vaguement onirisé
Univers-monde et ses visions perspectivées et non
uni/fiables - Umweltanschaung;
Légende d'une vie qui serait un roman
Rêves de réconciliation, d'Unité, de
Synthèse Et d'une Humanité parachevée enfin
Délires du logis aux rebus déroutants
Sans qui rien ne serait que froid et nu et gris
·.. En quête de l'Un qui serait
Réel
Nous avons évoqué le Scignifiant, c'est à
dire l'Un symbolique;
nous avons parlé du Corps, du moi, de l', du Tout,
principes d'Unité imaginaires ne nous faudraitt-il pas
maintenant parler de l'ordre du Réel...?
y a-t-il de l'Un, de l'unité, de l'identité, de
l'ipséité dans le Réel? mais de fait, qu'est -ce que le
Réel? et que n'est-il pas?
· précisons-le d'emblée, nous serons
amenés sinon à modifier de manière substancielle, du moins
à tenter de clarifier, la conception lacanienne d'un
Réel où se mêlent allègrement les astres (le
Réel, c'est ce qui revient toujours à sa place) et les
visions du Président Schreber (ce qui est forclos du symbolique
reparaît dans le Réel)
· précisons-le en second lieu, le Réel
n'est pas l'bjectif: l'bjet commence certes par être un morceau de chair,
sein, une voix, un objet partiel bien réel, mais relève
de l'imaginaire dès lors qu'il équivaut,
après la séparation, au Tout fantasmé,
raison pour laquelle nous considérons l'comme unbjet
imaginaire
· précisons-le en troisième lieu, le
Réel n'a pas grand-chose à voir avec ce qui aux yeux du Sujet
constitue la réalité
ce qui constitue la réalité du Sujet,
nous tendrions à penser que c'est du réel, mais du réel
entrelacé d'imaginaire et de symbolique
le réalité est donc constituée par la
triade réel-symbolique- imaginaire
la prise en compte de chacune de ces dimensions est
indispensable, car comme on le sait, si l'un des ronds de ficelle manque
à l'appel, c'est tout le nouage subjectif qui se délite
ainsi donc, de la réalité subjective, le
réel n'est qu'une des composantes
· dans la réalité, ilyadesrei
pour éviter les confusions entre res et
objet (dont nous avons dit qu'ils étaient des produits de
l'activité humaine, des productions d'homo faber) traduisons le
terme de res par celui d'étant; dans la réalité,
donc, il y a des étants
des étants qui portent un nom, participent donc du
symbolique
des étants dont la perception par le biais des
cinq sens est toujours déjà in/formée
des étants, donc, dont ce que nous percevons est en
quasi-totalité imaginaire: la noèse est au principe du
noème, dirait Husserl, et le noème n'a rien de
réel
des étants qui, tout de même, ont bien quelque chose
de réel...
prenons un exemple
dans la réalité, il y a des corps, des organismes
vivants
ces vivants, on ne peut douter qu'ils soient soumis au
principe d'individuation ce n'est pas divaguer ni forger le fantasme
du Corps Total que d'affirmer: un cheval est bien un cheval, une
même pierre est bien une pierre
même sans personne pour les voir
même s'ils ne le savent pas
et pourtant, si nous pouvons voir un cheval, c'est
non seulement que le cheval est un animal tout ce qu'il y a de plus
réel, mais aussi et surtout parce qu'un Autre nous a appris que
tel quadripède à crinière était nommé
-cheval- , et que d'autre part nous sommes en mesure de reconnaître
un cheval, de donner un sens - imaginaire - à ce que nous
voyons
dans la réalité, donc, il y a des
organismes vivants, il y a des pierres et toutes sortes d'étants, il y a
des laves-linges et il y a même Alice au Pays des Merveilles, qui chacun
participent à la fois du Réel, de l'Imaginaire et du
Symbolique
· Essayons maintenant de comprendre que le Réel ne
se confond pas non plus entièrement avec les visions, hallucinations et
autres songes qui peuplent les nuits des chamans et les jours du
Président Schreber (mais alors, pourquoi Lacan assène-t-il dans
son séminaire sur les psychoses que ce qui, du symbolique est
forclos, fait retour dans le Réel? de fait, il nous semble que
c'est bien dans le Réel que se mettent à
proliférer les ritournelles de Schreber, mais elles n'en relèvent
pas moins, en elles-mêmes, de l'ordre de l'imaginaire;
c'est donc dans le Réel, mais sous forme imaginaire,
que fait retour ce qui du symbolique est forclos par le psychotique;
pour le dire autrement, l'hallucination imaginaire, chez le
psychotique, est perçue comme s'il s'agissait du Réel -
c'est à dire qu'elle recouvre le Réel et envahit donc la
réalitéÉ la réalité de
Schreber, ce sont des hallucinations imaginaires qui sont
prises pour du Réel parce qu'elles en tiennent
lieuÉ en termes husserliens : les noèmes non
réels hallucinés par le psychotique sont les produits d'un
travail noétique opérantÉsans data hylétiques
réels.
D'autre part, on peut soutenir que l'hallucination a un
substrat physico - ch i m iq ue ou neuronal tout ce qu'il y a de plus
réel... mais précisément, une hallucination
n'est pas un influx nerveuxÉ pas plus qu'un os n'est de
l'esprit)
Le Réel n'est donc pas l'hallucination qui comme
telle relève de l'imaginaire et pourtant, le Réel n'est pas
la Réalité bien qu'il en soit une composante
s
· mais alors, quid du Réel pur et simple? le
Réel:
ilya
das Ding
c'est
ça
ç
· Réel factuel,
contingent et neutre réel simple et là
Là, dans son mutisme sans parole et sans voix
Ilya
C'est
Etre de la stase, du, de la présence Vaguement
nauséux peut être à certains Dans sa dense
concrétude
Du Réel, rien à dire
Réel des choses-là dans leur
étrangeté Sans appel
Loin bien loin de la sage réalité des corps vivants
calmement bruissant de leur vie sans angoisse
Loin et dangereusement proche pourtant
· De fait, le Réel n'est rien qui ressemble
à quoi que ce soit de connaissable:
En bons thomistes, nous rappellerons que lÕon ne peut
connaître quÕà ce que l'âme du
connaissant s'assimile la forme du connaissableÉ or la
forme, c'est de l'imaginaire, c'est la Gestalt
précisément. Un objet, un corps, un étant, d'une
forme dotés, sont donc encore trop ÔgestaltiquesÕ,
trop empreints d'imaginaire, pour être du Réel pur et
simple: dès qu'il y a de la forme, il y a de
l'imaginaire, travail sur les data perçues,
reconfiguration de l'expérience; et le Réel échappe
Autrement dit, on nÕa pas attendu Husserl pour savoir
que lÕon ne peut connaître que ce qui est
beseelt; l'âme y met du sien. Le connaissant est partie prenante
dans le travail de connaissance; la connaissance est
Beseelung et Sinngebung - acte d'animation et
de donation de sens - or le Réel est insensé
le Réel serait alors la simple et brute
matière, la `froide et nue,?
la matière sans forme, sans âme, sans vie, dont il
nÕy a rien à dire sinon qu'elle est ? le substrat
inconn aissable ?
on connaît une chose lorsqu'on connaît sa
forme - la forme, sans la matière donc la
matière informe, avant toute Beseelung, avant toute
SinngebungÉ voilà peut-être ce à quoi
pourrait ressembler le Réel
qui ne ressemble à rien?
· ce Réel froid, indicible et insistant, le
Sujet ne le peut connaître; pourtant, il peut y avoir accès. Le
Sujet a accès - par accès et par instant -
à ce Réel insistant, impossible: lorsque l'insensé
transparaît, lorsque l'inconnaissable se fait jour, lorsque
lÕimpossible est entre-vu, c'est bien du Réel qu'il s'agit.
Tout le problème est que, dès qu'il
transparaît, le Réel se supprime lui- même:
à être entre-vu, il gagne un caractère
fascinatoire, est donc instantanément
imaginarisé. Tout ce qui reste du Réel après
l'instant où le Sujet lÕa entrevu, c'est un fantasme, un
fantôme; tout ce qui reste du traumatisme, ce sont des
rémanences infiniment ressassées. Le Réel ne peut
être aperçu quÕà être perdu; il ne
paraît que pour s'effacer; on nÕy a accès que pour le
laisser échapper; il ne peut être supporté
quÕà être évité.
Voilà pourquoi nous tendons à penser que la
chair du Sujet, qui est tout ce qu'il y a de plus
réelle, tout ce qu'il y a de plus matérielle,
ne peut être connue quÕà la penser sur le
mode de l'imaginaire; la chair ne peut être
réfléchie que sous la forme du Corps. Tout cela
parce que la chair est par le Nom déchirée et sa totalité
fantasmée ex post.
D'autre part, quand elle est démembrée par ce
qui l'empreinte, la chair demeure réelle, mais ce Réel, c'est
l'insensé même; la chair perd toute consistance, se délite,
se difforme, se déchire, se réduit à l'état de
magma dégueulasse, de fantasme du putrescent cadavre
dÕÎdipe....
Comme on le voit bien, le Réel de la chair
relève plus, ici, de l'ordre de l'imaginaire que de l'ordre du
Réel qui, dès qu'on en parle, nÕy est plus: ce Réel
n'est saisi que sous la forme dÕun fantasme - que ce soit celui du Corps
total et unifié...ou celui du corps morcelé, divisé,
putrescent... (On verra cependant en fin de parcours que la chair
réelle, la chair sans médiation imaginaire, peut aussi
être vécue sans pour autant que cette expérience
ne s'avère traumatique.)
De la même façon, lesbjets, choyures de chair,
sont originairement des objets partiels (sein, voix, etc...) tout ce
qu'il y a de plus réels, mais ces objets partiels sont
instantanément imaginarisés comme valant pour le
Tout.
Enfin, ce que nous avons avancé explique que
lÕon ait tôt fait de confondre les hallucinations imaginaires avec
le pur Réel asymbolisé, donc non assumé subjectivement,
non sensé, dont elles émanent. Ce qu'il y a de plus
Réel, l'insupportable, lÕasymbolisé, est toujours
déjà changé en imaginaire, en hallucination,
dÕoù le caractère fascinant du Réel que lÕon
peut seulement tenter de cerner sans jamais ÔyÕ parvenir.
L'hallucination n'est pas du Réel, elle est... son hallucination...
· en ce cas, comment penser qu'il y ait de lÕun,
de l'unité, de lÕunarité dans le Réel? qu'est-ce
qui, dans ce qui est pur impossible, qu'est-ce qui, dans ce désert
qu'est-ce qui, dans ce Réel inorganique et froid, terne et neutre,
insensé
pourrait renvoyer à de lÕunien?
répondons de manière détournée: le
Sujet doit tout de même, sÕil est ouvert, par instants et par
accès, au Réel, porter en lui-même une part de
Réel:
seul le semblable peut connaître le
semblable...
seul l'insensé peut accéder à
l'insensé
alors, qu'est -ce qui, du Réel, est au plus proche du
Sujet? au plus extime du Sujet, qu'est ce qui in/siste ?
quel est l'insensé qui habite le Sujet même
?
qu'est ce qui, du Sujet, est le plus Réel?
qu'est-ce qui du Sujet peut ouvrir au Réel?
peut-être la trace même
la trace même, par le Nom empreintée:
la trace qui paraît de par l'inclusion d'une chair dans
l'ordre du Symbolique la trace qui pourtant n'est qu'une simple
brèche, .
une césure:
l'Un réel ainsi ce serait la trace du Nom,
le&du Scignifiant sur la chair
le Point corporel irréductible
....donc immatériel:
pure coupure
consécance
ultime paradoxe: cette trace réelle et
irréductible loin d'être matérielle serait
simple ouverture, brèche sur le corps, donc ne serait qu'un
immatériel ; tout comme le plus pur symbolique, le Scignifiant, est
Néant, le plus réel du Sujet, c'est l'immatérialité
de la trace qui, comme tout ce qui relève de l'ordre du
Réel, ne peut se dire qu'à être
fantasmée.
Réel de l'in/scription sur la chair
Et de l'insignifiable qui ne passe pas
De l'ineffaçable qui ne se détache ni ne se peut
dire
Reel de la plus pure consécance De la césure
par l'ettre ouverte
De la cicatrice enkystée sans retour
Réel de l'In/sistance d'une souffrance sans relâche,
Pulsante pulsion qui ne trompe pas,
Insistance logique, répétée, que
ça structure Dringendes Ding insensé lancinant
effleurant affleurant,
en excès
ce qui du Sujet est le plus Réel
ce serait donc non pas le Scignifiant inter/dit, qui
relève du symbolique
non pas cetque le Nom pro/duit (quand bien même l'commence
par être chair) le plus réel ce serait l'entaille
même du Nom sur la chair
le non-être de l'ouverture-au-monde
la barrure $ubjectivante
l'être-à-vif de la chair
l'unarité dans le Réel serait
l'espace inter/sticiel creusé sur un corps vivant
l'espace où se source le différer d'avec
soi
le non-lieu où de son corps le Sujet n'éprouve que
le brutal arrachement
ce Réel au coeur du Sujet, au delà du principe de
plaisir, en-deça du spéculaire, serait peut -être
même disons-le la souffrance
la souffrance de l'être-déchiré
le patior de l'être-déchiqueté
c'est à direÉ la Jouissance
la jouissance en tant qu'elle est barrée
la jouissance du corps propre, en tant qu'elle est
inter/dite
lajouissance du Corps où s'inscrit la rature
intersticielle qui en barre l'accès
De fait, pourquoi la Jouissance est-elle barrée en
même temps que le corps? c'est que la Jouissance, telle qu'on la
fantasme, est toujours la Jouissance du Corps, une jouissance pleine et
entière de ce moi unifié que l'on panse (pouvoir
être). La jouissance qui serait pleine et entière serait
jouissance du Tout - donc jouissance de l'qui lui équivaut
métonymiquement. Mais le Tout est fracturé, fractionné,
scindé par l'instance de l'Un symbolique : il n'y a pas de
Totalité, par conséquent, il n'y a pas de Jouissance
pleine et entière...
Sauf, peut-être, à ce que la Jouissance ne soit
pas-toute
(barrée/symbolique/
logocentrique/monocentrée/unaire // phallique)
....mais c'est une autre histoire.
· quoi qu'il en soit, nous avons peu ou prou
essayé de montrer que le Réel, s'il vient s'y inscrire un Nom, en
subit les consécanc es et ne reste pas indemne;
la chair n'est pas laissée intacte par l'advenue du
Scignifiant
le symbolique est ce qui, dans le Réel, fait UN
trou...
É et le trou lui même participe du
Réel:
la déchirure n'est pas autre que l'étoffe
ni la fracture étrangère à la matière
où elle advient
la cire se modèle à l'image du poinçon, du
style, du cachet
la via que l'on découpe au coeur de la sylva
empreinte bien la terre la, sur le corps, laisse sa cicatrice
le point immatériel in/siste en la matière
l'ex/sistance de l'Un n'est pas sans consécances
l'entaille symbolique (a) barre (sur) le Réel
· Bibliographie sommaire
Le Séminaire de Jacques Lacan
- les séminaires publiés sont disponibles aux
éditions du Seuil, collection Le Champs Freudien
- les séminaires non publiés sont disponibles en
stéréotypie sur le site de
l'Ecole Lacanienne de Psychanalyse (
www.ecole-lacanienne.
net)
Les Ecrits, Jaques Lacan, éditions du Seuil, Paris,
1966
Parménide : le Poème, de Jean Baufret, collection
Quadrige, PUF, 1996
Plotin, les Ennéades, traduction Bréhier,
éditions Belles Lettres, Collections universitaires de France, 1968
Le Nombre et les Nombres, Alain Badiou, au Seuil, 1990
Derrida, L'Ecriture et la Différence, éditions du
Seuil, Point Essais, 1979
La Voix et le Phénomène, collection Quadrige grands
textes, 2003 De la gramamtologie, éditions de Minuit, collection
Critique, 1967
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