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Problématique de l'accès à la terre et de la sécurisation foncière: cas des cultures maraîchères à Nouna

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par Monique Bassénewindé OUEDRAOGO
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller en Aménagement du Territoire et Développement Local 2009
  

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Paragraphe I: Du transport des produits maraîchers

« Je m'approvisionne au marché de Nouna mais souvent, je me tourne vers Bobo et le Sourou surtout en cas de rupture. Mais la principale difficulté pour le Sourou, c'est quand il y a une panne sur la route. Avec le mauvais état des routes, aucun transporteur ne veut mettre un bon véhicule. Les pannes sont donc fréquentes et parfois les tomates pourrissent en cours de route. Par exemple, pendant la saison des pluies, je préfère faire Nouna-Dédougou-Bobo pour acheter mes condiments et revenir vite en dépensant plus que de faire la directe Nouna-Bobo car il y a des chances que je reste bloquée par des pannes pendant des jours ». Cette affirmation de la restauratrice S.M. est révélatrice de l'état des routes dans la Kossi et de façon

générale dans la région de la Boucle du Mouhoun, qualifiée de parente pauvre en dispositif de transport routier de qualité.45 L'accessibilité difficile handicape le développement de la région en général et celui des provinces en particulier. Dans la Kossi, par exemple, nombreuses sont les localités qui sont inaccessibles, voire enclavées en hivernage. On peut citer, Dokuy, Madouba, Kombori et Sono.

Nombreux sont les auteurs qui se sont penchés sur cette question de transport comme Hal Hellman (1976)46, Mme Nabollé née Kaboré Marie Denise Panogb- Né (2002-2003)47 et Paul Nyaméogo (1983-1984)48, sans oublier les textes existants en matière de transport49. Paul Nyaméogo (1983-1984), par exemple, estime que « des routes doivent être créées et entretenues pour permettre aux producteurs des zones rurales de joindre facilement les centres d'écoulement de leurs produits ».

Et pour preuve, la route du développement passe par le développement de la route. Néanmoins, il n'y a aucune fermeture territoriale absolue et définitive. C'est le cas actuellement, avec la construction de la route Koudougou-Dédougou dont le démarrage est prévu pour novembre-décembre 20095'.

Paragraphe II : De la commercialisation des produits maraîchers

Au 30 juin 2007, écrit Madi Savadogo (avril-juin 2007), la production agricole totale dans la région de la Boucle du Mouhoun faisait état de 62 912 tonnes dont 47 165 pour les cultures maraîchères. On note donc une nette domination des cultures maraîchères qui représentent, à elles seules, 75% des productions engrangées.

45 Le chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun (Dédougou) n'est pas relié à Ouagadougou par une ligne directe entièrement bitumée.

46 Hal Hellman (1976), Nourrir l'homme de demain, Editions Nouveaux Horizons, New York, 270 pages. Dans l'épilogue de son ouvrage, il insiste sur la nécessité de diriger la construction de routes au même titre que la construction des réseaux d'irrigation.

47 Mme NABOLLE/KABORE Marie Denise Panogb-Né (2002-2003), La problématique du transport rural au Burkina Faso, sous la direction de M. LOYA T. Bruno, Mémoire de fin de cycle pour l'obtention du diplôme de l'ENAM, Section Administration Générale.

48 NYAMEOGO Paul (1983-1984), Cultures de rente et développement rural en Haute-Volta, Sous la direction de M. YODA B. Alain, Mémoire ENA, Section Conseiller des Affaires Economiques.

49 Adoption d'un document de stratégie nationale du transport rural par Décret n°2003- 138/PRES/PM/MITH/MAHRH/MATD/MFB/MCPEA du 14 mars 2003.

50 NYAMEOGO Paul (1983-1984), Cultures de rente et développement rural en Haute-Volta, Sous la direction de M. YODA B. Alain, Mémoire ENA, Section Conseiller des Affaires Economiques, page 45.

51 Journal télévisé, session de 20heures du lundi 9 mars 2009 présenté par Alfred Nikièma. Interview du Ministre des infrastructures et du désenclavement, Monsieur Seydou KABORE.

Quant à la Kossi, poursuit-il, sur une production totale de 2 076,6 tonnes, les cultures maraîchères se sont taillé la part du lion avec 1 302 tonnes, soit 63% de la production engrangée52.

A Nouna, pour la campagne de Petite irrigation villageoise (PIV) 2008-2009, la superficie totale emblavée en maraîchage est de 19 hectares53.

Tous les maraîchers de Nouna sont unanimes sur le fait que les cultures maraîchères ont une très bonne rentabilité financière. Leur production est écoulée à Nouna et dans les villages voisins. Quelques maraîchers ont des circuits de vente plus élaborés, allant de Nouna à Dédougou, en passant par Solenzo. La vente se fait, par ordre décroissant, en gros, demi-gros et en détails. Les principaux clients sont les restaurateurs et les vendeuses de légumes au marché de Nouna. Les maraîchers, sauf ceux du groupement féminin « Sababouyouma », ne sont pas organisés en association pour vendre, de façon concertée, leur production. Chacun développe des stratégies individuelles pour maximiser ses bénéfices. Dans ces conditions, il arrive que les légumes pourrissent à cause de l'absence d'acheteurs ou encore, ce sont des acheteurs à crédit qui rechignent à payer leurs dettes.

Les maraîchers à Nouna ne tiennent pas toujours compte de certains facteurs rationnels qui dictent les choix des consommateurs. Ce sont, entre autres, la disponibilité du produit, sa qualité et son coût. Par exemple, la diversification de la production est le principal noeud. Chacun cultive de l'oignon ou des choux, à la même période, pour vendre aux mêmes clients. Au finish, l'on assiste à un déficit chronique ou a contrario à une abondance de la même spéculation. C'est ainsi qu'en situation d'abondance, le producteur peut subir des pertes en nature (pourriture des légumes non payés) ou en espèces (achat au bas prix des spéculations proposées).

Les solutions pourraient résider dans le regroupement des maraîchers, dont l'expérience des producteurs de tomates de Illa54, en la matière, est enrichissante.

52 « Physionomie de la campagne agricole 2007-2008 au 30 juin 2007 » Madi SAVADOGO, in Echo 002, avril-juin 2007, DRAHRH/ Boucle du Mouhoun, pages 3-5.

53 Programme des activités de Petite Irrigation Villageoise (PIV) 2008/2009, Direction provinciale de l'agriculture, de l'hydraulique et des ressources halieutiques (DPAHRH) de la Kossi, septembre 2008, 14 pages.

54Illa est un village situé à l'est de la commune rurale de Barani, dans la province de la Kossi. Les maraîchers ont produit de la tomate hors saison (mois de mai), période à laquelle les prix sont rémunérateurs, grâce à l'appui technique et à la recherche de débouchés par la DPAHRH/Kossi. Sur une superficie de 36 hectares, les producteurs ont obtenu 320 tonnes de tomates et ils ont commercialisé la totalité de la production à des commerçantes venues du Ghana à des prix très rémunérateurs. Confère « Le défi des producteurs de Illa », Romain COULIBALY, DPAHRH/Kossi, in Echo n°006, avril-juin 2008, DRAHRH/ Boucle du Mouhoun, page 19.

CHAPITRE II : SUGGESTIONS POUR UN ACCES SECURISE AUX
TERRES DE MARAICHAGE A NOUNA

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery