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Problématique de l'accès à la terre et de la sécurisation foncière: cas des cultures maraîchères à Nouna

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par Monique Bassénewindé OUEDRAOGO
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller en Aménagement du Territoire et Développement Local 2009
  

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CONCLUSION GENERALE

Aux termes de notre étude, nous savons que le régime foncier coutumier est la principale voie d'accès et de sécurisation des terres de maraîchage à Nouna (Hypothèse principale). En effet, l'accès aux terres de maraîchage se fait, principalement, selon le régime foncier coutumier. De plus, la sécurisation des sites se fait toujours selon le régime foncier coutumier sauf que certains producteurs qui ont acheté la terre aux autochtones prennent le soin de demander un Procès verbal de palabre. En effet, 50% des producteurs maraîchers disposent d'un PV de palabre, contre 50% qui n'en ont pas.

C'est dire que notre hypothèse principale est confirmée. Néanmoins, la relation de cause à effet entre mode d'accès à la terre et mode de sécurisation foncière n'est pas rigidement mécanique. Nous avons une situation hybride à Nouna où le traditionnel est sollicité pour l'accès à la terre et où le réglementaire est parfois contacté pour « la sécurisation », à travers le PV de palabre. En somme, les exploitants des sites maraîchers ne comptent pas seulement sur la légitimité coutumière. Ils veulent aussi une sécurisation, de leur droit sur la terre achetée aux coutumiers, par la loi à travers une entité administrative, qui est dans notre cas, la mairie de Nouna.

Il existe, principalement, deux formes d'accès aux périmètres maraîchers à Nouna : l'héritage et l'achat ; et tout passe par les coutumiers. En termes de sécurisation de ces droits, tous comptent sur la parole donnée lors de l'héritage ou de l'achat de la terre.

En outre, tous les groupes sont présents, peu ou prou, sur les sites maraîchers à Nouna : autochtones, immigrants, hommes, femmes, jeunes... Toutefois, l'accès des femmes, comme détentrices foncières sur les sites maraîchers, reste faible.

Par ailleurs, la question de l'extension de la ville de Nouna, de l'accès à l'eau, aux semences, aux engrais, aux matériels de travail, au marché local ou régional sont des sujets préoccupants pour le monde maraîcher à Nouna. Si l'on veut aider l'activité à grandir, il est nécessaire que des réponses idoines et durables soient trouvées à ces inquiétudes.

En définitive, la loi portant Réorganisation agraire et foncière (RAF) au Burkina Faso,
dans sa révision future, doit tenir compte des habitudes culturelles de la société

burkinabè. En effet, une législation foncière qui ne tient pas compte de nos us et coutumes se révèlera inefficace à long terme et les relectures des textes se succéderont les unes aux autres, sans apporter des réponses justes, sécuritaires et durables.

En définitive, en termes d'accès à la terre et de sécurisation foncière, nous reprendrons l'expression suivante de Deininger, relatée par le site web de la Banque Mondiale : « Pour élaborer et appliquer des politiques foncières effectives, il est indispensable de les adapter aux conditions locales et d'y associer toutes les parties concernées »55. C'est dire qu'il n'existe pas de solution toute faite ou de standard aux politiques du foncier. Tenir compte des habitudes socioculturelles des habitants est donc la devise cardinale.

En outre, il faudrait éviter d'arriver à des situations où l'exploitant d'un site maraîcher ne peut recourir, ni aux législations nationales en vigueur, ni aux règlements coutumiers pour résoudre ses différends fonciers. Ce serait une situation conflictuelle grave, car là où l'homme n'a ni recours ou secours, soit il se résigne, soit il se rend justice comme dans la jungle.

Une véritable sécurité foncière passe par la prise en compte des intérêts de tous, depuis l'agro-businessman, avec ses motopompes, au petit producteur de légumes, avec ses puisettes. En outre, les droits des groupes spécifiques doivent être clarifiés et reconnus, en particulier ceux des femmes, des jeunes et des migrants.

Des études ultérieures pourraient se pencher sur les méthodes de clarification des droits fonciers coutumiers à Nouna, surtout dans le cadre des cultures maraîchères. C'est seulement à ce titre que le développement se fera de manière plus harmonieuse, plus durable et plus sécurisée, pour tous les habitants du Burkina Faso.

55

www.web.worldbank.org

Tableau 5 : Références des personnes enquêtées

Numéro

NOM et prénom (s)

Fonction

Adresse

1

COULIBALY Romain

Directeur Provincial de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DPAHRH) de la Kossi

DPAHRH/Kossi

2

TÉ Dofini

Service Technique

DPAHRH/Kossi

3

SYMBORO Pascal

Coutumier de Nouna ;

Service Ressources en Eau et

ressources Halieutiques

DPAHRH/Kossi

4

GOUSSA Victor

Régisseur

DPAHRH/Kossi

5

Mme DEHOUN/ MAGNINI

Isabelle

Service des Etudes et de la Planification

DPAHRH/Kossi

6

KIENOU Blaise

Maraîcher

Secteur 1

7

KOUSSE Karim

Maraîcher

Secteur 1

8

KIENOU Ibrahima

Maraîcher

Secteur 1

9

BAN HORO Karim

Maraîcher

Secteur 4

10

Groupement féminin

« Sababouyouma », représenté

par COULIBALY Aramata

Maraîchère

Secteur 4

11

Groupement Mossi représenté

par OUEDRAOGO Saïdou

Maraîcher

Secteur 4

12

OUEDRAOGO Karim

Maraîcher

Secteur 1

13

ZERBO Mahamadou

Maraîcher

Secteur 4

14

SYMBORO Constant

Maraîcher

Secteur 4

15

SANGARE Moronkê

Maraîcher

Secteur 1

16

GANSONRE Sayouba

Maraîcher

Secteur 1

17

GUIRE Moussa

Maraîcher

Secteur 4

18

SOSO Adama

Maraîcher

Secteur 1

19

KONDE Laurent

Maraîcher

Secteur 1

20

KONATE Amadou

Maraîcher

Secteur 1

21

SAMA Noêlie

Restaurant « Le Touba »

Secteur 3

22

Mme ZALLA née ZERBO Bintou

Restaurant « Bien manger, mieux

vivre »

Secteur 2

23

KEÏTA Abdoul Wahab

Restaurant « New Forest »

Secteur 6

24

TRAORE Fatimata

Vendeuse de légumes

Secteur 6

25

SEREME Bibata

Vendeuse de légumes

Secteur 2

26

DRABO Orokia

Vendeuse de légumes

Secteur 1

27

GANDEMA Adama

Secrétaire général

Mairie de Nouna

 

Sources : Enquêtes de terrain, août & septembre 2008 ; janvier & avril 2009.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon