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Analyse des effets de la fiscalité rwandaise sur l'épargne intérieure: "Cas du Rwanda- 1980-2006"

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par Marie-Grâce KAGOYIRE
Université Libre de Kigali - Licence en Economie 2008
  

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    ANALYSE DES EFFETS DE LA FISCALITE RWANDAISE SUR L'EPARGNE INTERIEURE

    Introduction

    Pour fonctionner, une économie de marché a besoin de l'existence de la puissance publique. Pour qu'il y ait un secteur public, il faut soustraire certaines ressources réelles au secteur privé. Afin de financer ses dépenses, l'État pourra lever des impôts, créer discrétionnairement de la monnaie ou emprunter soit sur son territoire soit à l'étranger.

    Notre réflexion porte sur les effets de la fiscalité Rwandaise sur l'épargne intérieure et pourra constituer ainsi un référentiel aux futurs chercheurs en ce qui concerne l'application de l'élasticité dans la prise des décisions.

    Il en est de même sur le plan socio- économique. Ce travail inspirera aux décideurs politiques nationaux d'appliquer la politique fiscale qui convient mieux à la société rwandaise en vue de l'inciter à l'épargne.

    En plus d'un intérêt aux chercheurs et aux décideurs politique, ce travail permet d'évaluer le comportement de l'épargne face à la fiscalité rwandaise et de montrer les effets des impôts sur les revenus et sur le niveau de l'épargne rwandaise et dégager d'autres variables pouvant avoir une relation avec celle-ci en vue de suggérer éventuellement des mesures correctives ou complémentaires pour une politique fiscale durable et favorable à la société rwandaise.

    Problématique

    Pour l'économie de l'offre, la fiscalité est l'un des principaux moyens d'accomplir une double tâche de réduire la dépense publique, et en même temps stimuler la formation privée de capital.1(*) La même théorie stipule qu'une réduction de l'impôt sur le revenu peut atténuer certaines distorsions des choix économiques et entraîner peut être une augmentation de l'épargne privée. Elle peut en même temps mettre un frein à la croissance du secteur publique lorsque celui-ci dépasse le niveau optimal.

    Beaucoup d'économistes estiment qu'un faible taux d'épargne s'explique par une fiscalité qui n'incite pas à épargner puisque, notamment, les intérêts perçus sont frappés d'impôts sur les revenus des personnes physiques2(*). Cependant, une politique fiscale à appliquer doit tenir compte des propriétés et de l'environnement économique dans lequel elle est appliquée en vue d'éviter des distorsions macro-économiques. Toutefois, une réduction fiscale financée par l'emprunt publique a des nombreux impacts sur l'économie. Le plus immédiat de ceux-ci est de stimuler les dépenses de consommation, ce qui affecte l'économie tant à court qu'à long terme.

    A court terme, des dépenses accrues de consommation accroissent la demande de biens et des services et donc la production et l'emploi. Le taux d'intérêt tendant également à augmenter à mesure que les investisseurs sont confrontés à un flux réduit d'épargne. Cette réduction décourage également l'investissement et attire les capitaux étrangers. A long terme, la baisse de l'épargne publique provoquée par la réduction fiscale pèse négativement sur le stock du capital et positivement sur l'emprunt à l'étranger3(*).

    La plupart des économistes de l'offre acceptent l'hypothèse selon laquelle la politique fiscale a une incidence sur l'épargne. Mais il est difficile d'estimer l'impact global de la fiscalité sur le bien-être économique général. Globalement l'épargne pourrait s'accroître si le revenu des individus n'était pas soumis à l'impôt, et la consommation future potentielle serait plus importante.

    Cependant, dans la mesure où certains individus ont prévu pour l'avenir une dépense déterminée, il se peut qu'ils épargnent moins à mesure qu'augmente la rémunération après impôt de leur épargne. Cela constitue encore un fort argument théorique contre des effets de revenu primaire important; ce n'est qu'en définitive par des recherches empiriques que peut être résolue la question de savoir si l'épargne des particuliers augmenterait ou diminuerait après un abaissement des impôts.

    Le Rwanda, comme d'autre pays en voie de développement, fait recours au programme d'ajustement structurel. Il a besoin de mobiliser d'une manière efficace et efficiente, les recettes fiscales pour couvrir ses dépenses. Le problème en matière politique fiscale est d'élaborer et de mettre en oeuvre une structure d'impôt qui minimise la charge fiscale.

    Pour définir l'impact que cette conséquence fâcheuse des impôts a sur les choix individuels, en particulier sur le choix à faire concernant la consommation ou l'épargne, nous nous sommes proposés de répondre tout au long de notre travail aux questions suivantes :

    -Au Rwanda, le versement fiscal ne serait-il pas un substitut à l'épargne plutôt qu'un substitut à la consommation?

    -La fiscalité rwandaise en termes d'impôts sur le revenu a-t-elle des effets sur le niveau de l'épargne? Et y a-t-il d'autres variables qui peuvent influer sur le niveau d'épargne?

    Hypothèses de recherche

    C es questions nous ont permis d'élaborer les hypothèses selon lesquelles le versement fiscal au Rwanda est un substitut à l'épargne plutôt qu'un substitut à la consommation et que par ailleurs la fiscalité rwandaises en terme d'épargnes sur le revenu a des effets sur le niveau d'épargne.

    Modèle d'analyse

    Suite à la disponibilité des données nous nous sommes proposé de considérer la période allant de 1980 jusqu'en 2006 et de prendre comme cas le Rwanda. La macroéconomie constitue le domaine de base de notre travail.

    Dans les pays en voie de développement, l'impôt assure trois rôles importants dont : la stimulation de l'épargne et de l'investissement et enfin permettre de pourvoir le budget de l'Etat. En effet, il présente en lui une dimension sociale qui se remarque dans la façon dont le pouvoir détermine la part du revenu qui doit être laissée à l'individu et dans la manière dont il opère la redistribution des revenus et des richesses4(*).

    En dehors de cet aspect théorique, en ce qui concerne la politique fiscale, la question reste à vérifier empiriquement l'effet de la fiscalité en terme des impôts sur les revenus et sur l'épargne, compare aux effets d'autres variables en relation avec cette dernière (épargne) en d'autre terme si la théorie ci haut précité est valable au Rwanda.

    Ainsi notre modèle va se présenter comme suit :

    LnSt = a0LnIRt +a1LnPIBt +a2 LnConsot +a3 Tict +a4 Tinft + åt

    Où :

    S : Epargne nationale;

    IR : Impôts sur le Revenu;

    PIB : Production Intérieur Brut;

    Co  : Consommation;

    Tic : Taux d'intérêt Créditeur;

    Tinf : Taux d'inflation Indice des prix à la consommation;

    å: le terme d'erreur

    Les signes attendus du modèle

    Les signes attendus pour les coefficients des variables du modèle sont les suivantes :

    -ao < 0 : en effet les Impôts sur les revenus grèvent la part du revenu qui devraient être épargné c'est-à-dire qu'elles influent négativement sur l'épargne.

    -a1 > 0 : le PIB est le principal déterminant de l'épargne. En effet, le PIB est le principal déterminant de l'épargne et donc exerce une influence positive sur celle-ci.

    -a3 < 0 : au Rwanda, la consommation est beaucoup plus élevée que l'épargne et d'ailleurs le revenu étant reparti en épargne et consommation, quant les individus augmentent beaucoup plus leur consommation cela réduit sensiblement la part du revenu à épargner et la dite consommation influencent négativement l'épargne.

    -a4 > 0 : l'accroissement du TIC rend plus attractive l'épargne, raison pour laquelle son coefficient doit être positif.

    -a5 < 0 : pour comprendre l'évolution de l'épargne, on devrait aussi tenir compte de l'influence de la hausse ou de la baisse des prix. Ainsi, le taux d'inflation a un impact négatif sur le niveau de l'épargne.

    DIFFÉRENTS TESTS UTILISES

    Pour aboutir aux differents résultats ; nous nous avons utilisé le test de stationnarité et le test de cointegration.

    Avec le premier test, il convient de déterminer l'ordre des différentes variables utilisées dans le modèle tandisque le second consiste à vérifier si les variables utilisées peuvent être intégrées dans un même modèle et qu'elles ont une relation de long terme. Pour cela il faut étudier la stationnarité des résidus issus du modèle à long terme donc après estimation du modèle. La régression du modèle suivant a été à la base de l'estimation de la relation à long terme entre nos variables :

    Lnst = a1LnIRt + a2LnPIBt + a3LnConsot +a4Tinft +a5TICt + åt

    RESULTATS OBTENUS

    Après analyse, notre modèle se présente comme suit :

    Lns=-1.4818LnIR+42.6168LnPIB-41.616 Ln Co+0.03595TIC-0.04463LnTinf+åt

    (0.0000) (0.000) (0.000) (0.5580) (0.0065)

    R2 = 96.97% R2 Ajustée = 96.1728 %

    1.Les résultats de l'estimation montrent que la variable dépendante (épargne) est expliquée à 96.97% par les variables explicatives.

    2. En ce qui concerne les coefficients, nous constatons que vu la probabilité de l'impôt sur le revenu (0.0000<0.05), il explique négativement l'épargne.En effet un impôt direct sur le revenu ne modifie pas les prix relatifs des biens et n'influence donc pas l'allocation efficace des ressources. En revanche, il peut décourager l'épargne et le travail. Ce qui est évident au Rwanda est que cet impôt décourage l'épargne comme nous le montre l'outil économétrique. En effet, si l'IR varie de 1%, il entraîne une diminution de S de 1.48% toutes choses restant égales par ailleurs.

    3. La consommation quant à elle, explique aussi négativement l'épargne. Si la consommation augmente de 1% toutes choses restant égales par ailleurs, l'épargne diminue de 41,16%.

    4. Le PIB, étant la principale déterminant de l'épargne au Rwanda, nous constatons que son coefficient est largement significatif par sa probabilité (0.0000<0.05). En effet, la variation du PIB de 1% entraîne celle de l'épargne de 42,6%.

    5. La probabilité du TIC de 0.5580 (> 0.05) veut dire qu'au Rwanda, le Taux d'Intérêt Créditeur n'explique pas l'épargne. En effet comme nous l'avons précédemment constaté la hausse du TIC devrait rendre plus attrayante l'épargne mais ici nous ne remarquons pas aucun effet, et ceci peut nous amener à détecter que le rwandais n'ont pas l'habitude de spéculer sur le taux d'intérêt, même si l'objectif de cette sorte de spéculation est de rentabiliser les liquidités. Mais jusque là cet effet reste ambigu.

    6. Et, enfin, l'outil économétrique, montre qu'au Rwanda, l'inflation peut expliquer négativement l'épargne en regardant sa probabilité de 0.0065(<0.05). En effet, comme nous l'avons dit précédemment pour comprendre l'évolution de l'épargne, on devrait aussi tenir compte de l'influence de la hausse ou de la baisse des prix. Donc l'augmentation de 1% du TINF entraînerait la diminution de 0.04% de S toute chose restant égale par ailleurs.

    CONCLUSION

    En guise de conclusion, nous confirmons notre deuxième hypothèse qui stipule que «La fiscalité rwandaise en terme des impôts sur le revenu a des effets sur le niveau de l'épargne intérieure », mais il y a d'autres variables qui peuvent influer sur le niveau de l'épargne intérieure. En effet au Rwanda, le taux d'épargne reste faible cela étant dû à la faiblesse du revenu de la plupart de la population qui, jusque là sont incapable de consommer une partie de leur revenu et d'en dégager une épargne.

    Nous avons travaillé sur le sujet intitulé : «Analyse des effets de la fiscalité Rwandaise sur l'épargne intérieure ». Nous avons choisi la période allant de 1980 à 2006 afin d'avoir une large vision sur le temps et inclure ainsi la période d'avant et d'après le génocide. Nous nous sommes fixé deux objectifs à savoir de dégager les comportements des agents économiques face à la fiscalité et évaluer le comportement de l'épargne face à la fiscalité rwandaise. Ces objectifs nous ont conduits à démontrer les effets de la fiscalité rwandaise notamment d'impôts sur les revenus sur le niveau de l'épargne. Outre la fiscalité, d'autres variables peuvent influer sur le niveau d'épargne intérieur. Les mesures correctives doivent ainsi ternir compte des variables complémentaire en vue d'une politique fiscale durable et favorable à la société rwandaise.

    La consommation prend presque la totalité du revenu nationale et parfois l'excède d'où l'épargne négative. Ceci, nous a conduits à l'analyse la relation existant entre la structure fiscale rwandaise et la faiblesse du niveau de revenu et par conséquent de l'épargne intérieure. En effet, la structure fiscale rwandaise est caractérisée par la prépondérance des impôts indirects qui représentent en moyenne 67% des recettes totales. Chaque personne sans tenir compte de sa condition économique est soumise à cette forme d'impôts.

    Quant aux impôts directs, les principales sources d'imposition sont les rémunérations professionnelles et salariales, les bénéfices des sociétés et des personnes physiques, les revenus des biens immobiliers et les taxes sur les importations, et pourtant pour la plupart des contribuables ce revenu est en lui-même insuffisant. Nous avons ainsi directement conclut que les contribuables préfèrent plutôt consommer leur revenu se trouvant diminuer par l'effet des impôts au lieu d'en épargner. Ce constant nous a conduit à confirmer notre première hypothèse selon laquelle «Le versement fiscal au Rwanda est considéré comme un substitut à l'épargne plutôt qu'à la consommation, autrement dit un accroissement exagéré des impôts renforce la faiblesse du revenu et par conséquent de l'épargne intérieure au Rwanda.»

    L'analyse empirique nous a permis de nous rendre compte de l'effet négatif de la fiscalité en termes des impôts sur le revenu sur le niveau de l'épargne intérieure. Le PIB, la consommation et le taux d'inflation étant aussi statistiquement significatifs compte tenu de leurs probabilités. Par ailleurs, le taux d'intérêt créditeur (TIC) qui était sensé rendre l'épargne plus attractive que la consommation immédiate n'a pas été statistiquement significatif.

    Suggestions

    En vue de stimuler les investissements, il serait mieux de mettre d'abord en place des mesures incitatives pouvant stimuler l'épargne. Comme, la principale source de cette dernière est le revenu, il convient de mettre en place des stratégies visant à stimuler l'offre des facteurs de production, notamment les capitaux et le travail. Il faut rémunérer surtout les dépôts à vue car beaucoup épargnent non pour avoir la rémunération mais seulement pour profiter des crédits ultérieurs. Aussi la réduction ou l'exonération des certains types d'épargne inciterait les ménages à épargner plus et à consommer moins.

    L'augmentation de taux de l'impôt sur le revenu mettrait en péril la satisfaction des besoins vitaux d'une grande partie de la population et entraînerait une épargne déjà faible et donc le développement des investissements. Ainsi, nous suggérons que le système fiscal rwandais tienne compte des capacités économiques de la population en vue de ne pas décourager l'épargne plutôt d'en stimuler.

    Kagoyire Marie-Grâce

    Université Libre de Kigali

    Email : gracemary10@yahoo.fr

    Tél. 08471176

    * 1 RABOY, G: Économie de l'offre, Economica, Paris, 2001, p.115

    * 2 RABOY,G, op.cit, p.123

    * 3 GREGORY, M., Macroéconomie, 3émé édition, De Boeck Université, Paris, 2003, p.490

    * 4 NGAOSYVATHN Pheuiphanh, Le rôle de l'impôt dans les pays en voie de développement, Paris, 1974, P.3






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