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Analyse Sociologique des attitudes et des comportements des parents face à  la vaccination des enfants contre la poliomyélite dans le district sanitaire II de Niamey

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par Ousmane N'gari Adam
Abdou Moumouni Dioffo de Niamey-Niger - Maà®trise Sociologie 2007
  

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REPUBLIQUE DU NIGER Année Académique 2006-2007

UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

SUJET : MEMOIRE DE FIN D'ETUDE POUR L'OBTENTION

DU DIPLÔME DE MAITRISE EN SOCIOLOGIE

L'ANALYSE SOCIOLOGIQUE DES ATTITUDES ET DES COMPORTEMENTS DES PARENTS FACE A LA VACCINATION DES ENFANTS CONTRE LA POLIOMYELITE DANS LE DISTRICT SANITAIRE II DE NIAMEY

Composition du jury de Soutenance :

Président : M. TANDINA Ousmane

Maître de Conférences

Département de Lettres Modernes

Assesseurs : M. HAMIT Abdoulhadi

Maître Assistant

Département de Sociologie

Dr ISSA Moussa Hama

Expert Santé Publique

MSP/LCE

Rapporteur : M. MOUNKAILA Oumarou Sanda

Assistant

Département Sociologie

PRESENTE PAR : DIRECTEUR DE MEMOIRE :

M. OUSMANE N'GARI Adam Dr MOUNKAILA Oumarou Sanda

Enseignant Chercheur

Assistant au Département de Sociologie

DEDICACE

A la mémoire de feue notre mère Yakaka Boukar

REMERCIEMENTS

Nous formulons nos sincères remerciements à l'endroit de notre directeur de mémoire M. MOUNKAILA Oumarou Sanda qui, par sa disponibilité, ses observations et ses conseils, nous a orienté vers l'aboutissement de ce travail.

Nos remerciements vont également à :

Tous les enseignants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) ;

Le personnel de la DI (Division des Immunisations) et du District Sanitaire II de Niamey ;

MM. Abdoulhakim Moctar, Madaï Boukar Ali et Boukar Koulouma Abatcha pour leurs sages conseils.

M. Moustapha Aboubakar dit «Abor» pour son soutien ;

M. Boulama Adam et tout le personnel de la société Boundi pour leur appui ;

MM. Tila Boulama Malam Abdou, Tila Boulama Koudi et Mamoudou Boureima Kaka Kiari pour nous avoir aidé à réaliser notre enquête.

Mme Zara secrétaire au département de Sociologie à la FLSH (UAM) ;

Mes sincères reconnaissances vont à :

MM. Modou Loumayi Oumara et Ibrahim Assane pour leur soutien ;

Les familles Moustapha Kelloumi Ari, Hadjia Kaoulé Boukar et Abdoulaye Malam Boukar pour leur soutien.

Enfin, nos remerciements vont à toute personne physique ou morale qui, d'une manière ou d'une autre, a contribué à la réalisation de ce travail.

SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES

DI : Division des Immunisations

DS : District Sanitaire

CADEV : Caritas-Développement

CUN : Communauté Urbaine de Niamey

CDC : Center of Deases Control

CCOG : Centre Culturel Oumarou Ganda

CCFN : Centre Culturel Franco Nigérien

CS : Case de Santé.

CSI : Centre de Santé Intégré.

CSRI : Coordonnateur Sous Régional des Immunisations

CTNOAVS : Comité Technique National d'Organisation des Activités de Vaccination Supplémentaires

ECD : Equipe Cadre de District.

FLSH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

HKI : Helen Keller International

IEC : Information Education et Communication

JICA : Agence de Coopération Internationale du Japon
JLV : Journées Locales de Vaccination

JNV : Journées Nationales de Vaccination

MCD : Médecin Chef de District.

MII : Moustiquaire Imprégnée d'Insecticide.

MSP/LCE Ministère de la Santé Publique et la Lutte Contre les

Endémies

OMS : Organisation Mondiale de la santé

PEV : Programme Elargi de Vaccination
POLIO : Poliomyélite

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Les tableaux :

Tableau 1 : Répartition des enquêtés par sexe...................................................p.46

Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon les classes d'âge................................p.46

Tableau 3 : Répartition des enquêtés par niveau d'instruction...............................p.47

Tableau 4 : Situation matrimoniale des enquêtés................................................p.48

Tableau 5 : Catégorie socio professionnelle des enquêtés....................................p.49

Tableau 6 : Répartition des enquêtés selon l'acceptation de faire vacciner leurs

Enfants......................................................................................p.59

Les graphiques

Graphique 1 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance du caractère contagieux de la Poliomyélite.......................................p.50

Graphique 2 : Répartition des parents ayant eu d'enfants victimes de la polio......p.53

Graphique 3 : Répartition des avis des parents.............................................p.54

Graphique 4 : Effets de la poliomyélite selon les enquêtés..............................p.55

Graphique 5 : Répartition des canaux d'information.......................................p.56

Graphique 6 : Répartition des enquêtés selon les consignes laissées

à la maison........................................................................p.57

Graphique 7 : Répartition des parents selon la participation aux séances de sensibilisation ......................................................p.60

Graphique 8 : Répartition des parents selon la sensibilisation par les autorités...............................................................p.62

INTRODUCTION

Le Niger est situé à l'est de l'Afrique occidentale en zone sahélo- saharienne. Il est limité au Nord par l'Algérie et la Libye, au Sud par le Bénin et le Nigeria, à l'Ouest par le Burkina Faso et le Mali et à l'Est par le Tchad. C'est un pays enclavé, couvrant une superficie de 1 267 000 km2 avec une densité globale de 8,5 habitants au km2.

Le Niger présente, du Sud au Nord, trois zones climatiques : la zone soudanienne humide, la zone saharienne sèche et la zone saharienne désertique qui couvrent les 4/5 du pays.

La population totale du Niger est estimée en 2001 à 11 060 291 habitants avec un taux d'accroissement annuel de 3,1 % et un indice synthétique de fécondité de 7,5 enfants1(*).

Au plan administratif, le Niger est divisé en 8 régions, 36 départements et 265 communes (rurales et urbaines)2(*).

Sur le plan sanitaire, le pays est subdivisé en 42 districts sanitaires et 750 centres de santé intégrés publics et privés en 20053(*). Le Niger compte également 3 hôpitaux nationaux et 6 centres hospitaliers régionaux. En 2006, le nombre de centres de santé intégrés publics et privés est passé de 750 à 763.

Le Niger, à l'instar des autres pays de la Communauté Internationale, a adhéré à diverses résolutions relatives à l'amélioration et à la promotion de la santé de la population en général, et du couple mère/enfant en particulier. C'est dans ce sens que le Niger a élaboré et mis en oeuvre différents programmes de lutte contre les fléaux qui menacent la santé de la population en général et de celle des enfants en particulier.

En effet, le Niger fait face à de nombreuses maladies qui menacent les enfants. Parmi ces maladies figure la poliomyélite qui est une maladie infectieuse très grave et contagieuse qui atteint particulièrement les enfants de 0-59 mois en les rendant infirmes toute leur vie.

Dans le cadre de l'éradication de cette maladie, l'Assemblée Mondiale de la Santé a fait prendre aux États membres et à l'OMS, en mai 1988, l'engagement d'atteindre l'objectif de l'éradication de la poliomyélite d'ici l'an 2000.

En Afrique, le sommet des chefs d'Etat de l'OUA, qui s'est tenu à Yaoundé en 1996, a pris une recommandation spéciale pour l'éradication de la poliomyélite en Afrique d'ici l'an 20004(*).

Dans cette optique et pour répondre à l'appel de l'OMS afin de lutter contre cette terrible maladie, le gouvernement nigérien, en collaboration avec les partenaires au développement, les autorités coutumières, les leaders religieux et les bonnes volontés, a initié des Journées Nationales de Vaccination contre la poliomyélite (JNV/poliomyélite) avec comme objectif d'interrompre la transmission du virus de la poliomyélite en l'an 2000 afin d'en certifier l'éradication en 2005.

De 1997 à 2005, le Niger a organisé 34 passages des JNV, JLV (Journées Locales de Vaccination) et des passages de ratissage qui ont permis d'administrer 3 483 576 doses de VPO (vaccin poliomyélite oral) à des enfants cibles de moins de 5 ans avec des taux de couverture atteignant les 100% de la cible.

Cette action a permis au Niger d'arrêter la transmission du virus autochtone de la poliomyélite. Le Niger sort ainsi du groupe des pays endémiques. Cependant dix (10) cas ont été enregistrés au cours de l'année 2005 mais tous importés des pays voisins.

Malgré ces résultats, le Niger continue à enregistrer des cas de refus à chaque campagne de vaccination. Ceci n'est-il pas lié aux comportements des parents d'enfants ?

C'est ainsi que dans le cadre de ce mémoire de maîtrise, nous nous engageons à mener la présente étude dont le sujet porte sur « l'analyse sociologique des attitudes et des comportements des parents face à la vaccination des enfants contre la poliomyélite dans le district sanitaire II de la CUN ».

En fait, le présent travail comporte trois (3) grandes parties subdivisées en différents chapitres.

La première partie comprend trois chapitres :

ü Le cadre théorique de la recherche ;

ü Le cadre pratique de la recherche ;

ü La présentation du champ d'étude

La deuxième en compte deux:

ü La perception de la poliomyélite ;

ü Les conséquences de la poliomyélite, la prise en charge de la maladie, l'attitude et les comportements de la population face à la vaccination.

La troisième en comporte également deux:

ü Les populations enquêtées et les avis par rapport à l'éradication de la poliomyélite.

ü La connaissance des effets de la poliomyélite, les attitudes des populations face aux canaux d'information et aux moyens de lutte.

PREMIERE PARTIE :

Construction de l'objet d'étude

CHAPITRE I. : Cadre théorique de la recherche

Le présent chapitre permet de comprendre l'ensemble des recherches menées déjà sur le sujet afin de mieux cerner le problème. Il est composé de la justification du choix du sujet, la revue de la littérature, la problématique, les hypothèses, les objectifs de la recherche et la définition des concepts.

Voyons à présent le contenu de chaque point.

1.1 Justification du choix du sujet

Depuis plus de dix (10) ans, le gouvernement nigérien, en collaboration avec les partenaires du secteur de la santé, organise de vastes campagnes de sensibilisation des parents d'enfants afin de les faire vacciner contre la poliomyélite tout en assurant que le vaccin contre la poliomyélite est sûr et efficace. Beaucoup d'actions sont ainsi entreprises pour la sensibilisation et l'adhésion des parents à la lutte contre la poliomyélite au Niger.

Néanmoins, force est de constater que malgré les multiples efforts déployés et les résultats encourageants, le Niger continue à enregistrer des cas de poliomyélite.

Les raisons qui nous ont poussé à choisir ce sujet sont les suivantes : nous sommes appelé de service civique national au MSP/LCE/DI depuis juin 2005. Nous partons régulièrement sur le terrain dans les régions en qualité de superviseur national pour suivre les activités des JNV/Poliomyélite. Ainsi en qualité de superviseur national sur le terrain, nous avons toujours joué le rôle de médiateur et de facilitateur entre les différents acteurs. Dans un premier temps, c'est pour documenter toutes ces expériences que nous avons voulu réaliser ce travail.

Dans un deuxième temps, au cours de chaque passage, nous constatons que la Communauté Urbaine de Niamey enregistre le plus fort taux de refus par rapport aux autres régions du Niger. Cela a suscité aussi toute notre curiosité d'étudiant en Sociologie et nous a amené à nous intéresser au cas de Niamey et à nous poser la question suivante : qu'est-ce qui explique le refus des parents à faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite dans la CUN ?

Niamey est une entité très vaste et la modicité des ressources dont nous disposons, ne nous permettent pas de couvrir toute la CUN. C'est pourquoi nous avions axé notre étude sur le cas du district sanitaire II de Niamey afin d'apporter notre modeste contribution à la compréhension de ce phénomène.

1.2 Revue de la littérature

Dans le cadre de la réalisation de ce travail, nous avons procédé à une revue documentaire pour nous imprégner éventuellement des études antérieures en relation avec notre sujet.

Une étude de l'OMS - Niger réalisée en 2002 a fait ressortir que des efforts considérables ont été fournis depuis 1997, date du début des JNV poliomyélite, pour vacciner tous les enfants de 0 à 59 mois contre la poliomyélite. Dans ce document, il a été question aussi des ressources humaines, financières et autres mobilisées depuis 1997, des résultats atteints et des différentes contraintes. Il ressort aussi une nécessité de faire le bilan de cinq années de lutte contre cette maladie avant d'envisager les voies et moyens pour l'éradication définitive de la poliomyélite au Niger5(*).

Le bulletin nigérien pour la défense des droits des personnes handicapées LEBANTEY de l'ONG « Action pour Femmes et Enfants Handicapés » dans son n°022 - février 2004 titre : « L'éradication de la poliomyélite au Niger : l'assaut final ».

Ainsi, dans un dossier consacré à l'éradication de la poliomyélite, ce bulletin a souligné la mobilisation sociale autour de la poliomyélite avant de faire un bref historique du programme de vaccination de l'OMS et d'entamer l'initiative de l'éradication de la poliomyélite dans le monde en général, en Afrique et au Niger en particulier. Il a été aussi souligné les efforts fournis par le gouvernement et les partenaires au développement dans l'éradication de la poliomyélite.

Cependant, selon ce bulletin, malgré les efforts considérables déployés, il reste encore beaucoup à faire dans l'éradication de la poliomyélite, car il y a encore la circulation de poliovirus sauvages et le refus de certains parents par rapport à la vaccination des enfants contre ce fléau. Ce bulletin demande de finir une fois pour toutes avec la poliomyélite d'ici la fin de 2004 en nous invitant à nous mobiliser tous et à conjuguer nos efforts pour relever cet important défi nécessaire au bien-être de nous tous. Il conclut en disant : «pour que les générations futures apprennent à connaître la poliomyélite dans les livres d'histoire et jamais dans leur chair, mobilisons-nous tous contre la poliomyélite »6(*).

Pour montrer son engagement dans l'éradication de la poliomyélite, le Président de la République S.E TANDJA Mamadou affirme selon le bulletin LEBANTEY n° 024 mai 2004 lors de lancement des JNV à DAN ISSA (Maradi) : « ... Mais, le plus préoccupant est le refus obstiné de certains parents à faire vacciner leurs enfants, faisant ainsi foi à certaines rumeurs pour le moins infondées, qui voudraient que le vaccin contre la poliomyélite, soit porteur de mal pour nos enfants. A ce sujet, je voudrais solennellement rassurer l'ensemble de mes compatriotes, que nous avons reçu de l'Organisation Mondiale de la Santé, des garanties fermes quant à la qualité et à l'innocuité de ce vaccin utilisé sans danger pendant 40 ans dans le monde entier, et qui reste le moyen le plus sûr et le plus efficace pour protéger nos enfants contre la poliomyélite.

Du reste, comment imaginer un seul instant, qu'un Etat puisse pousser l'irresponsabilité au point d'injecter aux enfants, ses propres enfants des substances de nature à compromettre leur épanouissement ?... » 7(*)

Le Rapport de la réunion du groupe consultatif technique de l'initiative mondiale pour l'éradication mondiale de la poliomyélite à Genève sous l'égide de l'OMS a proposé un plan progressif qui consiste à aider les pays à déterminer les activités les plus aptes à éradiquer la poliomyélite à un moment donné. Ce plan doit ensuite servir à rappeler que, si des activités comme la surveillance et la vaccination systématique, sont indispensables partout dans le monde, on organisera des journées nationales de vaccination que s'il existe un vigoureux engagement politique en faveur de l'éradication de la poliomyélite, et la politique de ratissage sera mise en oeuvre dans le cas seulement où des foyers de transmission du poliovirus subsistent.

Selon Info Poliomyélite dans son n° 8-Juin 2000, à la cinquante troisième Assemblée Mondiale de la Santé, qui s'est tenue du 15 au 20 mai 2005 à Genève, le Dr Gro Harlem Brundtland Directeur Général de l'OMS a annoncé que le monde était sur la voie de la certification de l'éradication de la poliomyélite d'ici à 2005, mais qu'une vingtaine de pays risqueraient de ne pas atteindre l'objectif de l'éradication en l'an 2000.

Cependant, ce document a noté les insuffisances au niveau de la qualité des opérations, de la surveillance, de la disponibilité de vaccins ou de la vaccination de routine ainsi qu'un conflit restreignant l'accès aux enfants sont les causes principales du risque de voir la transmission se poursuivre dans ces pays. Le groupe consultatif technique mondial pour l'éradication de la poliomyélite s'est également réuni à Genève à la même période pour discuter de divers problèmes, dont la situation en matière d'éradication de la poliomyélite, les importations, l'importance d'opérations de qualité, les ratissages et la fourniture de vaccin polio oral. Ce groupe a adopté enfin un plan stratégique 2000 - 2005 de l'initiative pour l'éradication de la poliomyélite. Le souhait de ce groupe est de voir un monde sans poliomyélite en 2005.8(*)

Info Poliomyélite n°18 - mars 2003, traite de la mobilisation de la presse dans l'éradication de la poliomyélite dans le monde. Elle a souligné aussi le rôle crucial que joue l'UNICEF dans la mobilisation communautaire contre ce fléau. Ce document a montré enfin l'engagement des autorités traditionnelles dans l'éradication de la poliomyélite en donnant l'exemple de l'Emir de Kano qui s'est joint à des bénévoles de Rotary International du monde entier pour mieux faire connaître les campagnes de vaccination en novembre 2003.9(*)

Info Poliomyélite N° 11- d'Avril 2001 notifie qu'au cours de l'année 2000, tous les pays où la poliomyélite est endémique ont augmenté le nombre de leurs cycles de journées nationales de vaccination (JNV) et ont entrepris d'atteindre chaque enfant par une vaccination porte à porte, conformément à la résolution de l'Assemblée mondiale de la Santé relative à l'accélération. Selon ce document, l'objectif pour 2001 est de mettre un terme à la transmission du poliovirus sauvage dans tous les pays, à l'exception de quelques uns, aux fins d'interrompre la transmission d'ici la fin 2002 et de certifier l'éradication mondiale de la poliomyélite en 2005. Donc les principaux objectifs restant à atteindre pour améliorer la qualité des activités d'éradication sont les suivants :

ü assurer l'accès à tous les enfants, notamment dans les pays en proie à des conflits ;

ü combler le déficit dans le financement ;

ü maintenir la volonté politique à l'égard d'une maladie en voie de disparition.10(*)

Info Poliomyélite N° 15 - 2002 notifie quant à elle en 2001 que le nombre de pays où la poliomyélite était endémique a été divisé par deux, passant de 20 à seulement 10 au début de 2002. Le nombre d'enfants paralysés par le poliovirus sauvage dans le monde a baissé de plus de 80%, tombant de 2.979 en 2000 à 480 en 2001. Selon ce document, l'objectif pour 2002 est de stopper la transmission du poliovirus sauvage dans tous les pays. Il est également essentiel de mettre en oeuvre de manière efficace des stratégies d'éradication de la poliomyélite éprouvées et en particulier, de veiller à ce qu'elles atteignent tous les enfants des zones à transmission élevée.11(*)

L'OMS, dans un document intitulé : « Poliomyélite situation en 2000 » précise que l'initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, la plus grande initiative de santé publique de l`histoire, est dans les temps pour certifier la disparition de poliomyélite dans le monde en 2005. Le nombre de cas a diminué de 99% depuis le lancement de l'Initiative en 1988, passant de 350.000 à moins de 3.500 en 2000. Jamais on n'a observé aussi peu de cas dans toute l'histoire, même avec un renforcement de 20% de la sensibilité de la surveillance.

Dans le cadre de l'accélération des activités en 2000, tous les Etats membres où la poliomyélite reste endémique ont augmenté le nombre de JNV et entrepris de délivrer pour le porte à porte le vaccin afin d'atteindre chaque enfant. En conséquence, même dans ces pays, la transmission de la poliomyélite s'est limitée à des zones géographiques réduites.

Les partenaires de la lutte contre la poliomyélite et le secrétaire général de l'ONU se sont réunis et se sont engagés à travailler pour surmonter les trois principales difficultés qui s'opposent à l'éradication de la poliomyélite :

ü difficulté d'accès à tous les enfants, y compris ceux qui se trouvent dans les zones de conflit ;

ü Insuffisance de fonds manquant pour le financement ;

ü maintien de l'engagement politique face à une maladie en voie de disparition.12(*)

Selon encore l'OMS, dans un document intitulé : « Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, situation en 2002 », précise que le groupe consultatif technique (TCG) mondial pour l'éradication de la poliomyélite a tenu une réunion intermédiaire en novembre 2002 pour faire le point de la situation et définir les stratégies propres à interrompre, dans les meilleurs délais, la transmission du poliovirus sauvage dans le monde. Le TCG, poursuit en soulignant que, malgré l'immense soutien international dont a beaucoup bénéficié l'initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite en 2002, le déficit financier pour la mise en oeuvre des activités prévues d'ici à la fin de l'année 2005 reste la plus grande menace pour l'éradication de la poliomyélite dans le monde. Ce document précise que, l'éradication de la poliomyélite dans le monde est très proche, l'endiguement géographique de la transmission du poliovirus sauvage étant plus avancé que jamais, le moment est venu de renouveler l'engagement mondial en faveur de cette initiative de santé publique, la plus importante de tous les temps, et d'éradiquer une fois pour toutes cette maladie paralysante13(*).

« Le plan stratégique 2001 - 2005 de l'initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite » publié sous la direction de l'OMS, définit les cinq grandes catégories d'activités qui seront nécessaires pour mener à bien en 2005 l'éradication de la poliomyélite et la certification de l'éradication, comme suit :

ü Organiser des journées nationales de vaccination (JNV) efficaces et de qualité et des campagnes de ratissage pour interrompre la transmission du poliovirus sauvage.

ü Elaborer et maintenir des systèmes de surveillance et de laboratoire du niveau voulu pour la certification qui soient capables de déterminer rapidement les zones infectées.

ü Assurer le confinement en laboratoire des stocks de poliovirus sauvages.

ü Elaborer une stratégie consensuelle pour arrêter la vaccination contre la polio après la certification de l'éradication.

ü Utiliser l'éradication de la poliomyélite pour renforcer et étendre les services de vaccination systématique.

Enfin, ce document souligne les trois principales difficultés à surmonter pour assurer la qualité des activités d'éradication.

Ces difficultés sont :

ü faible accessibilité aux enfants dans les pays et régions en proie à des conflits ;

ü insuffisance dans la mobilisation des ressources financières auprès des secteurs publics et privés pour obtenir les fonds qui manquent encore ;

ü maintien de l'engagement politique dans le pays d'endémie comme dans les pays exempts de poliomyélite.

Pour finir, ce document souligne que, le succès de l'initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite a été attribué aux efforts concertés d'un partenariat dynamique des secteurs publics et privés à grande échelle, dirigé par l'OMS à laquelle étaient associés des gouvernements nationaux, des organisations non gouvernementales, des entreprises et de nombreux particuliers dans le monde.

Les difficultés décrites dans ce plan peuvent être surmontées, mais seulement à condition que les partenaires existants et nouveaux maintiennent leur appui jusqu'à la fin de 200514(*).

A travers cette analyse, nous avons essayé de montrer les forces et les faiblesses contenus dans les différents documents consultés. On constate que beaucoup d'efforts ont été consentis dans l'éradication de la poliomyélite au Niger mais des défis restent encore à relever. C'est ainsi que nous nous engageons à travers ce mémoire de maîtrise, à étudier, l'attitude et les comportements des parents face à la vaccination des enfants contre la poliomyélite dans le district sanitaire II de Niamey. Dans la CUN en général et dans le district sanitaire II souvent, les parents refusent de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite en faisant ainsi foi à certaines rumeurs, qui voudraient que le vaccin contre la poliomyélite, soit nuisible pour la santé de leurs enfants. C'est ainsi qu'à travers cette étude, nous voulons savoir et examiner les raisons de ce refus et contribuer dans une certaine mesure à un changement de comportement au niveau de ces acteurs.

1.3 Problématique

Le gouvernement nigérien dans ses efforts d'éradication de la poliomyélite est soutenu par des organismes internationaux tels que : l'OMS, l'UNICEF, le ROTARY INTERNATIONAL, la JICA, le HKI, la CROIX ROUGE, l'UNION EUROPÉENNE, le CDC... .A tous ces organismes se joignent les chefs traditionnels qui prennent part activement à tous les lancements des JNV/Poliomyélite pour une mobilisation des populations. Tous ces acteurs ont le même objectif, le même souci : relever le défi en boutant la poliomyélite hors du Niger au 31 Décembre 2000. Dans cette logique, de nombreux efforts et des initiatives ont été menés en vue de l'éradication définitive de cette maladie.

Au 31 décembre 2000, l'objectif que ces acteurs se sont fixé n'a pas été atteint. Et le Niger a reconduit l'objectif de 2000 jusqu'en 2005.

En dépit de toutes les actions menées et des mesures prises, le Niger continue à enregistrer des cas de poliomyélite. Du 1er Janvier au 31 Décembre 2005, dix (11) cas ont été notifiés. Ces dix (11) cas ont été tous contaminés par un virus provenant des pays étrangers. Il n'y a donc plus de cas d'infection de poliomyélite avec un virus «autochtone» depuis la fin de l'année 2005. C'est pourquoi, le Niger a été déclassé provisoirement de la liste des pays endémiques de la poliomyélite. Il doit poursuivre les vaccinations et consolider les acquis pendant au moins trois ans après cela, il pourra obtenir son certificat d'éradication de la poliomyélite si aucun cas d'infection à virus "autochtone" n'est observé.

Quelles ont été les contributions des parents dans la lutte contre cette maladie ? Quels sont les attitudes, les comportements, la perception des populations et de la société face à la poliomyélite ? Quelles sont les conséquences sociales de cette maladie ? Quel type de sensibilisation mener pour l'éradication de cette maladie?

Ces interrogations se justifient non seulement par la nécessité de consolider les acquis sociaux, mais aussi pour corriger les éventuelles imperfections si d'aventure, une lutte similaire s'avère nécessaire pour lutter contre une quelconque maladie ou épidémie.

Dans le cadre de cette étude nous nous sommes intéressé à la situation de la Communauté Urbaine de Niamey et particulièrement au cas du district sanitaire II. Niamey étant la capitale et la plus grande ville du pays qui doit normalement servir d'exemple dans l'éradication de la poliomyélite, enregistre toujours plus de cas de refus que les autres régions du pays à chaque passage des JNV/Poliomyélite. A titre illustratif pour les cinq (5) passages de JNV organisés en 2005, la CUN a enregistré 985 cas de refus. Il faut noter que, le district sanitaire II, objet de la présente étude a enregistré 308 cas de refus pour l'année 2005 dont certains sont gérés et d'autres ne le sont pas.

D'après les documents que nous avions exploités et les entretiens que nous avions eus avec les spécialistes en la matière au cours de notre recherche, il ressort que dans la CUN, beaucoup de parents refusent de vacciner leurs enfants sans raisons clairement élucidées ; certains refusent car pour eux, les enfants ont reçu assez de doses ; pour d'autres, c'est pour le problème de stérilité (incapacité pour un être humain, de procréer ou de reproduire) ou pour un problème d'ordre religieux, etc.

De toutes les façons, il faut préciser que le gouvernement et la communauté internationale travaillent en étroite collaboration avec l'association islamique, les chefs traditionnels et d'autres bonnes volontés dans l'éradication de la poliomyélite au Niger en général et dans la Communauté Urbaine de Niamey et dans le district sanitaire II en particulier. Pour ce faire, des stratégies sont mises en oeuvre dans la CUN pour l'éradication de la poliomyélite. Ces stratégies sont : les prêches dans les mosquées, le porte à porte par les relais mobilisateurs, les causeries de groupe, la supervision de la mobilisation sociale, la distribution des guides à l'intention des religieux (afin d'organiser des prêches et des séances de sensibilisation dans les mosquées et les quartiers) et des fiches techniques au niveau des écoles primaires et des jardins d'enfants (pour que les enfants puissent avoir une connaissance générale sur la poliomyélite).

Les autorités au plus haut niveau ont renforcé leur engagement dans la lutte contre cette maladie invalidante. Ainsi au mois de février 2004, lors du lancement des JNV à DAN ISSA (Maradi), le Président de la République s'adressait aux populations en ces termes : « Je dis et je redis, tout le monde est informé, les hommes, les femmes, les enfants, les vieillards, tout le monde est informé. J'ai accompli mon devoir. Et demain, si quelque chose de grave arrive à vos enfants à cause de ce vaccin, je suis prêt à assumer mes responsabilités devant Dieu... »

Cet engagement du Président de la République, lui a valu le Prix de Champion de l'Eradication de la poliomyélite par le président du Rotary International le 17 mars 2004 à Niamey.

Comme tous les autres vaccins, le vaccin contre la poliomyélite a été approuvé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C'est dans ce sens que le bulletin LEBANTEY, dans un dossier consacré à l'éradication de la poliomyélite affirme que : « Aujourd'hui, l'immunité protectrice contre la poliomyélite est conférée par la vaccination. Très efficace, la vaccination a permis de réduire le nombre de cas sur toute la planète »15(*).

Au regard de tout ce qui précède, il y a lieu de se demander si, malgré les innombrables efforts consentis par l'Etat et les partenaires au développement, les parents du district sanitaire II de Niamey ont reçu une sensibilisation effective sur le bienfait de la vaccination antipoliomyélitique. Ces parents sont-ils réellement engagés dans la lutte contre cette terrible maladie ?

1.4 Hypothèses

Pour répondre à ces interrogations posées, nous formulons les hypothèses suivantes :

ü Le dispositif (ensemble des moyens et canaux) de sensibilisation et d'information mis en place par l'Etat et les partenaires semble être approprié pour réduire les cas de refus liés à la vaccination des enfants contre la poliomyélite.

ü L'implication effective des parents d'enfants dans la lutte contre cette maladie semble être appropriée également pour éradiquer définitivement ce fléau.

1.5 Les variables de l'étude

Il ressort des hypothèses formulées deux types de variables dans notre étude : les variables indépendantes ou explicatives et les variables dépendantes ou expliquées.

1.5.1 Les variables indépendantes

Les deux variables indépendantes retenues sont :

ü Le dispositif de sensibilisation et d'information : le choix de cette variable est dû au fait que celle-ci a une influence sur la réduction des cas de refus liés à la vaccination des enfants contre la poliomyélite. En effet, l'éducation et l'information sont les moyens les plus sûrs pour atténuer ou apaiser les rumeurs. Pour cela, le succès de ces derniers contribue sans nul doute à la réduction significative des cas de refus dans le cadre de la lutte contre la poliomyélite.

ü L'implication effective des parents d'enfants dans la lutte contre la poliomyélite : cette variable a une influence sur l'éradication définitive de la poliomyélite. En effet, l'engagement des parents est un moyen sûr et efficace pour éradiquer définitivement ce fléau. La réussite de ce dernier (l'engagement des parents) est déterminante pour éliminer la poliomyélite.

1.5.2 Les variables dépendantes

Les deux variables dépendantes retenues sont :

ü La réduction des cas de refus : cette variable permet de mesurer l'efficacité de la mise en place du dispositif de sensibilisation et d'information des parents d'enfants par rapport à la lutte contre la poliomyélite.

ü L'éradication définitive de la poliomyélite : cette variable permet de mesurer également l'efficacité de la politique d'éradication définitive de la poliomyélite.

Voyons à présent les objectifs assignés à cette étude.

1.6 Les objectifs de la recherche

I.6.1 Objectif général

Contribuer à une gestion préventive des cas de refus liés à la vaccination des enfants.

I.6.2 Objectifs spécifiques

ü contribuer à la compréhension des raisons de la réticence des parents à la vaccination de leurs enfants contre la poliomyélite ;

ü Contribuer à améliorer la gestion des cas de refus ;

ü Contribuer à l'éradication de la poliomyélite.

Essayons de toucher de près le contenu des différents concepts auxquels renvoie notre travail.

1.7 Définition des concepts

Dans tout travail scientifique, une définition des concepts est indispensable pour mieux cerner les réalités de la recherche. Donc, nous allons définir ici, les concepts fondamentaux de notre sujet d'étude afin de rendre plus claire la compréhension de celui-ci.

Attitude : d'après le Petit Larousse illustré, 2006, ce terme est apparu dans la psychologie expérimentale allemande de la fin du 19e siècle pour désigner des états neuro-psychiques préparant et facilitant l'action, la notion d'attitude a pris un sens plus large pour devenir un concept indispensable mais controversé des sciences humaines. Selon les dictionnaires de Sociologie, ce terme désigne : une orientation des conduites ou des jugements, lorsque ceux-ci présentent une certaine cohérence et une certaine stabilité. Il désigne également une disposition acquise à réagir en permanence d'une manière donnée envers une personne, envers une idée, une situation.

Nous utilisons ce terme dans ce dernier sens. Les attitudes des parents face à la vaccination des enfants s'entendront comme la réaction ou la conduite de ces parents par rapport à la vaccination de leurs enfants.

Comportement : d'après le Petit Larousse illustré, 2006, ce terme désigne  la manière de se comporter, de se conduire ; c'est l'ensemble de réactions d'un individu ; c'est sa conduite. En éthologie qui est une étude scientifique du comportement des animaux dans leur milieu naturel, ce terme désigne : l'ensemble des réactions, observables objectivement, d'un organisme qui agit en réponse aux stimulations venues de son milieu intérieur ou d'un milieu extérieur.

Selon le grand dictionnaire Hachette encyclopédique, ce terme désigne en psychologie un ensemble de réactions, de conduites conscientes et inconscientes d'un sujet.

Nous utilisons ce terme dans ce dernier sens. C'est-à-dire les comportements des parents face à la vaccination des enfants signifient un ensemble de réactions ou de conduites de parents par rapport à la vaccination de leurs enfants.

D'une manière générale, c'est très difficile de faire une distinction entre ces deux termes (attitude et comportement). Selon le dictionnaire de la Sociologie, il faut signaler que les relations entre attitudes et comportements ont suscité de très nombreuses recherches, dont les résultats apparaissent contradictoires. A première vue, les premières devraient déterminer les secondes. Mais une attitude n'est en général pas le seul déterminant d'un comportement : des contraintes, des intérêts, d'autres attitudes peuvent aussi intervenir, ainsi que les attitudes à l'égard des autres comportements possibles. De plus, si l'idée que les attitudes déterminent le comportement est la plus immédiate, la relation inverse est aussi possible.

Vaccination : de façon générale, ce terme désigne : l'action d'administrer un vaccin. D'après le Petit Larousse illustré 2006, ce terme signifie : prémunir contre un mal quelconque ; immuniser.

Nous utilisons ce terme dans le sens donné par ce dictionnaire. La vaccination s'entendra comme l'inoculation ou l'administration des doses de VPO (Vaccin Poliomyélite Oral) afin d'immuniser les enfants contre la poliomyélite.

Enfant : d'après le Petit Larousse illustré 2006, ce terme désigne : une personne sous le rapport de la filiation, fils ou fille.

Nous utilisons ce terme pour signifier les individus se situant dans la classe d'âge de [0 - 5] ans considérée comme la cible qu'il faut protéger contre la poliomyélite.

Poliomyélite : Les spécialistes de la maladie s'entendent pour donner la définition suivante : la poliomyélite est une maladie infectieuse aiguë, essentiellement neurotrope, immunisante, endémo-épidémique, due au poliovirus sauvage et dont la gravité en terme de santé publique est surtout liée aux séquelles motrices définitives qu'elle entraîne.

Nous utilisons ce terme dans le sens donné par les spécialistes de la maladie.

District sanitaire : d'après les textes du MSP/LCE, c'est une zone sanitaire décentralisée relativement autonome, économiquement viable et couvrant l'essentiel des besoins de santé des populations résidant dans ses limites géographiques.

Faute d'une autre définition précise, nous nous contentons de garder simplement cette définition donnée par le MSP/LCE.

Dispositif : d' après le dictionnaire Hachette 2003, ce terme désigne l'ensemble des forces mises en place pour remplir une mission donnée. Nous utilisons ce terme dans le même sens que ce dictionnaire. Le dispositif s'entendra comme l'ensemble des moyens et canaux utilisés pour informer et éduquer la population sur la polio.

Sensibilisation : d' après le dictionnaire Hachette 2003, ce terme désigne l'action de rendre sensible une chose à quelqu'un, la lui faire percevoir, comprendre. Nous utilisons ce terme dans le même sens que ce dictionnaire. La sensibilisation s'entendra comme la manière par laquelle la population suite aux différents moyens et canaux a eu à accepter la vaccination contre la polio

Eradication : d'après le dictionnaire Hachette 2003, ce terme désigne l'action de supprimer totalement une maladie ou un mal. Nous utilisons ce terme dans le même sens que ce dictionnaire. L'éradication s'entendra comme l'élimination totale de la polio.

Implication : d' après le dictionnaire Hachette 2003, ce terme désigne l'action de faire participer activement quelqu'un, un groupe à une activité. Nous utilisons ce terme dans le même sens que ce dictionnaire. L'implication s'entendra comme la participation active des différents acteurs dans l'élimination de la polio.

Les différents concepts étant clairement définis. Abordons à présent le cadre pratique de la recherche.

CHAPITRE II : Cadre pratique de la recherche

Il s'agit à ce niveau d'expliciter l'ensemble des techniques utilisées pour mener l'étude. Dans ce chapitre, seront également développés : la recherche documentaire, la pré enquête, la population cible, l'univers d'enquête, l'échantillonnage, la présentation du questionnaire, la présentation des guides d'entretien, l'enquête du terrain, l'administration du questionnaire, le dépouillement et les difficultés rencontrées.

2.1 Méthodes et techniques de la recherche

2.1.1 La recherche documentaire

Cette phase est la première étape dans la réalisation d'un travail scientifique. Elle consiste pour un chercheur à lire et à dépouiller plus ou moins l'ensemble des documents relatifs à son sujet d'étude. Elle lui permet en même temps de constituer sa bibliographie.

Dans le cadre de notre travail, nous nous sommes rendu dans plusieurs centres de documentation à savoir : la bibliothèque de la FLSH, la bibliothèque du CCOG (Centre Culturel Oumarou Ganda), le CCFN (Centre Culturel Franco Nigérien), le centre de documentation de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les archives de la DI (Division des Immunisations).

Nous avons aussi eu l'opportunité de mettre la main sur quelques documents et enregistrements sonores au niveau des responsables du service de la santé et de particuliers.

2.1.2 La pré enquête

Elle nous a permis d'avoir un premier contact avec notre terrain d'enquête. Nous avons eu aussi des entretiens avec quelques spécialistes de la santé (infirmiers, médecins, etc.) concernés par le sujet d'étude afin de recueillir leur avis par rapport à la vaccination des enfants contre la poliomyélite. Nous avons également eu des entretiens avec le responsable de la DI, le chargé de la communication de l'OMS, le chargé de la mobilisation sociale à la DI afin d'élaborer nos hypothèses.

2.1.3 L'univers d'enquête

Notre univers d'enquête est constitué de l'ensemble des ménages de la commune III et de la commune IV que couvre le district sanitaire II.

2.1.4 L'échantillonnage

L'échantillonnage est la technique qui consiste à choisir un groupe d'individus appelé échantillon dans une population mère. Ce dernier ne constitue pas la population totale du milieu d'étude mais la population sur laquelle doit porter l'étude.

C'est dans ce sens que R. GHIGLIONE et B. MATALON affirment que : « Il est très rare qu'on puisse étudier exhaustivement une population, c'est-à-dire en interroger tous les membres. Ce serait si long et si coûteux que c'est pratiquement impossible. D'ailleurs c'est inutile : interroger un nombre restreint de personnes, à condition qu'elles aient été correctement choisies, peut apporter autant d'informations, à une certaine erreur près, erreur calculable et qu'on peut rendre suffisamment faible. Le problème est de choisir un groupe d'individus, un échantillon, tel que les observations qu'on fera sur lui, pourront être généralisées à l'ensemble de la population ; il faut donc que l'échantillon présente les mêmes caractéristiques que la population, qu'il soit représentatif. »16(*)

Par ailleurs, il faut préciser qu'il n'y a pas un échantillonnage standard qu'il faut appliquer à toutes les études. Chaque chercheur qui veut entreprendre une étude, faute de pouvoir interroger toute la population mère, peut prélever lui-même son échantillon pourvu que ce dernier soit représentatif ou présente à peu près les mêmes caractéristiques que son univers d'étude.

La réalisation de notre étude portant sur « les attitudes et les comportements des parents face à la vaccination des enfants contre la poliomyélite dans le district sanitaire II de la communauté urbaine de Niamey », nécessite une enquête par échantillonnage au niveau de la population cible qui représente les ménages des communes III et IV de la CUN. Le district sanitaire II regroupe les communes III et IV de la CUN. C'est ainsi que, du fait d'un certain nombre de contraintes liées aux ressources humaines et matérielles, nous avons adopté un plan de sondage afin de prélever un échantillon de 200 ménages qui seront soumis à l'interview directe.

Le principe du tirage retenu de l'échantillon des 200 ménages est le suivant :

1ère étape :

Nous avons cherché dans un premier temps la liste des soixante (60) quartiers des communes III et IV (district sanitaire II) avec leurs populations respectives au niveau de l'Institut National de la Statistique (voir tableau 9 en annexe XV).

2ème étape : sondage au 1er degré : nous avons effectué ici un tirage de quelques quartiers des deux communes au premier degré. Comme les quartiers ne sont pas de même taille en ménage, le tirage est fait à probabilités inégales. Pour cela, nous avons utilisé la méthode des totaux cumulés pour tirer quatre (4) quartiers parmi les soixante (60) des communes III et IV.

En utilisant ce plan de sondage, les résultats du tirage au premier degré se présentent comme suit : Route Filingué I (135 ménages), Cité Fayçal (246 ménages), Lacouroussou (622 ménages), Abidjan (1190 ménages). Ces numéros tirés au hasard (1400, 2000, 4500, 10000) et qui correspondent aux quartiers ci-dessus sont obtenus à partir du logiciel Excel à travers la formule tirée de la fonction aléa qui permet de générer des nombres aléatoires.

3ème étape : sondage au 2ème degré : 

Nous avons tiré les quatre (4) quartiers. Il nous reste maintenant à sélectionner les 200 ménages à enquêter selon une méthode de tirage au deuxième degré, à partir des 4 quartiers retenus au premier degré.

Il est important de savoir combien de ménages parmi les 200, il faudra sélectionner dans chacun des 4 quartiers. C'est cela la structure de l'échantillon des ménages par quartier. Comme les quartiers font globalement 2193 ménages (taille globale des 4 quartiers). Pour répartir les 200 ménages, il suffit de procéder à une règle de trois pour déterminer la part de chaque quartier.

En posant l'opération, nous obtenons :

Route Filingué :

2193 ? 200 ménages

135 ? x1

X1= 135*200/2193 = 12

Cité Fayçal :

2193 ? 200 ménages

246 ? x2

X2 = 246*200/2193 = 22

Lacouroussou :

2193 ? ménages

622 ? x3

X3 = 622*200/2193 = 57

Abidjan :

2193 ? ménages

1190 ? x4

X4 = 1190*200/2193 = 109

Les parts par quartier sont les suivantes :

Route Filingué I : 12 ménages, Cité Fayçal : 22 ménages, Lacouroussou : 57 ménages, Abidjan : 109 ménages. Ce qui fait un total de 200 ménages.

2.2 Présentation du questionnaire

Notre questionnaire comprend différents types et différentes formes de questions. Le questionnaire est exclusivement adressé aux ménages et comporte cinq (5) parties essentielles.

ü Le premier point est relatif à l'identification des enquêtés.

ü Le deuxième point est relatif aux caractéristiques sociodémographiques des enquêtés.

ü Le troisième point traite des connaissances de la poliomyélite.

ü Le quatrième point est relatif à l'attitude et aux comportements des parents

ü Et le dernier point traite de la sensibilisation et des stratégies de communication.

2.3 Présentation du guide d'entretien

Cet outil nous a permis d'approcher beaucoup de personnes ressources du service de la mobilisation sociale au sein de la DI, du service de communication de l'OMS et d'autres tels que les chefs des quartiers, les leaders religieux, les spécialistes de la santé, etc.

2.4. L'enquête de terrain

Les investigations de terrain ont constitué l'un des aspects pratiques de notre recherche. Elles se sont déroulées dans les conditions d'organisation similaire à tout cas de recherche (insuffisance de ressources matérielles et financières, refus des enquêtés). Nous (trois amis et nous-même) nous sommes dans un premier temps, présentés chez les différents chefs de quartier concernés par notre travail pour les mettre au courant de notre présence dans leurs quartiers. C'est ainsi que nous avions effectué toute notre enquête dans ces quartiers, munis de nos questionnaires qui sont adressés aux ménages.

2.4.1  Administration du questionnaire

Elle n'a été possible que grâce à la bienveillance de l'équipe de quatre enquêteurs que nous avons composée. Elle s'est déroulée dans tous les quatre quartiers pendant une semaine.

2.4.2  Administration du guide d'entretien

Nous avons personnellement effectué l'administration du guide d'entretien aux différents acteurs concernés par cette étude.

2.4.3  Le dépouillement

Nous avons effectué, le dépouillement de nos outils d'enquête grâce au logiciel informatique SPSS qui est l'un des plus adaptés au traitement des données. Il permet aussi de croiser facilement les variables d'intérêt pour l'étude.

2.4.4  Les difficultés rencontrées

Les difficultés rencontrées sont dues d'une part à l'insuffisance des moyens matériels et financiers, et de l'autre, à l'hostilité de certaines personnes à répondre aux questionnaires et l'accès difficile à certains ménages du fait de la présence de chiens méchants, etc. ( exemple de la Cité Fayçal).

Nous allons aborder maintenant la présentation du champ d'étude.

Chapitre III: Présentation de la Communauté Urbaine de Niamey et du District Sanitaire II

Il s'agit à ce niveau de présenter brièvement la Communauté Urbaine de Niamey avec ses différentes caractéristiques et le district sanitaire II objet de cette étude.

3.1 Présentation de la Communauté Urbaine de Niamey

3.1.1. Historique

A la fin du 19e siècle, Niamey n'était, sur les bords du fleuve, qu'un petit village de pêcheurs.

Sur l'origine du nom même de Niamey, trois versions sont couramment avancées :

ü La première prétend qu'un Maouri nouvellement arrivé dans la zone, fut autorisé, par les tout premiers occupants des lieux à construire sa case à l'endroit où la mère allait puiser de l'eau (fleuve), c'est-à-dire Nia (mère) Mé (accès).

ü Selon la deuxième version, ce nouveau venu fit son campement sous un arbre appelé « Nia » qui se trouvait au bord du fleuve, à proximité de cet accès (Mé).

ü Enfin, la troisième version dit que le nouveau venu demanda et obtint l'autorisation d'exploiter des terrains de culture autour de sa résidence.

Pour défricher ses terres, il disait à ses esclaves :

« Wa Niammané » prenez par là. Ainsi par déformation Niamma ou Niammé serait transcrit par Niamey, nom colonial resté nom officiel de la ville17(*).

Avec la création d'un poste militaire à Niamey le 15 mai 1902 des colons français y s'installent. De 1903 à 1910, Niamey fut le siège du gouvernement du Territoire militaire du Niger. Elle est devenue territoire militaire dont le chef lieu sera transféré à Zinder le 1er Janvier 1911. En 1926 la capitale du Niger a été transférée de Zinder à Niamey.

Selon ALPHA GADO Boureima, trois versions sont avancées sur l'origine du nom de Niamey :

Première version : le mot "Nia" serait le nom d'un arbre qui aurait existé au bord du fleuve à l'emplacement actuel de l'hôtel Gawey.

Deuxième version : Niamey viendrait de "Nya-me" qui veut dire en zarma "la berge ou l'endroit de la mère". La première case de Niamey serait installée à l'emplacement où une vieille prenait régulièrement de l'eau.

Troisième version : Niamey viendrait de l'expression zarma "wa-gnama-ne" qui veut dire "installez-vous ici". Selon cette version, un kalley venu de Sargane (zarmaganda) aurait utilisé cette expression pour ordonner à ses hommes de camper à l'endroit qui abritera plus tard les premières cases de Niamey18(*).

Le territoire militaire est transféré en territoire civil autonome en décembre 1920, puis en colonie du Niger à partir du 13 octobre 1922. Niamey retrouva définitivement son rôle de capitale à partir du 28 décembre 1926.

L'organisation urbaine de Niamey avait commencé avec le capitaine Salaman, Commandant de cercle de mars 1902 à juillet 1903. Ainsi, la ville de Niamey a fait l'objet, dès son implantation, d'un plan d'aménagement établi par des géomètres.

A la suite d'un incendie de paillotes à la même période, le village situé en bordure du fleuve a été déplacé vers le Nord et obligation a été faite de construire en banco. C'est ainsi qu'a vu le jour le premier plan d'urbanisme de la ville de Niamey en 1929.

Niamey est peuplée actuellement par presque tous les groupes ethniques du Niger. Elle couvre une superficie de 289,30 km2 avec une densité de 2646,9 habitants au km2, La population de Niamey en 1977 est de  242 973 habitants ; elle est passée en 1988 à 397 437. Elle est estimée à 674 950 habitants en 200619(*).

3.1.2. Situation géographique

La CUN forme une enclave dans le département de Kollo. Elle est située dans la partie sud ouest du Niger entre les parallèles 13e 35' Nord et 13e 24' Sud et les méridiens 2e et 2e 15 Est. Elle est située à une altitude comprise entre 160m et 250 m.

Elle est limitée au Nord-Est par le canton de Hamdallaye, à l'Est et au Sud-Est par le canton de Lamordé et de Karma.

3.1.3. Organisation administrative

A l'image de l'évolution historique de l'administration nigérienne, la circonscription administrative de Niamey a connu de grandes mutations de son cadre institutionnel. De sa création en 1954 (première commune du Niger) à nos jours, la capitale du Niger a connu plusieurs statuts.

La dernière évolution statutaire de Niamey remonte à 1988 avec le décret n° 88-393/PCMS/MI du 24 novembre 1988 qui l'érige en communauté urbaine.

Elle a été subdivisée en trois (3) communes ayant chacune à sa tête un administrateur délégué. Les administrateurs délégués sont coiffés par un préfet Président.

Après les élections municipales de Juillet 2004, Niamey se trouve subdivisée en cinq (5) communes ayant à sa tête chacune un maire élu. Tous ces cinq maires sont sous la tutelle du président du conseil municipal.

3. 1.4. Les ressources économiques

Les activités économiques des populations de la CUN sont assez diversifiées. Elles sont pratiquées dans le secteur formel et informel.

Les principales activités sont : le commerce, l'industrie, l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'artisanat, le tourisme et l'hôtellerie.

3.1.4.1 Le commerce 

Le secteur commercial se présente sous deux aspects : le commerce structuré moderne et le commerce non structuré informel.

Niamey abrite près de la moitié des établissements commerciaux du Niger. Il faut noter que le secteur informel est très développé du fait de la récession économique que connaît le pays.

3.1.4.2 L'industrie

En dehors de quelques unités industrielles qui se trouvent à l'intérieur du pays, la CUN est le siège des unités industrielles de transformation.

Il y existe : des industries alimentaires, textiles, chimiques, de matériaux de construction, de papier, etc.

3.1.4.3 L'agriculture 

Cette activité se pratique à deux niveaux ; dans les rizières, le long du fleuve et sur les terres dunaires de l'espace communal non loti.

Les principales cultures effectuées sont : les céréales (mil, sorgho), les légumes et les fruits.

Les céréales sont, dans la plupart des cas, destinées à la consommation de la famille. Cependant l'équilibre nutritionnel est essentiellement assuré par les cultures maraîchères étalées sur toute l'année qui sont généralement pratiquées au bord du fleuve et dans les bas fonds tels que Gounti yena.

Il faut signaler cependant, que ces cultures connaissent de faibles rendements du fait de l'appauvrissement des sols et de l'occupation anarchique des terres de culture.

3.1.4.4 L'élevage 

Cette activité se pratique à travers l'embouche bovine ; elle constitue une importante Source de revenus pour les femmes notamment, surtout celles des quartiers périphériques, où elles sont organisées en groupements.

D'autres propriétaires d'animaux confient leurs animaux à des bergers peuls qui les conduisent quotidiennement au pâturage hors de la ville. Cette activité connaît des problèmes du fait de l'occupation anarchique des aires de pâturage par les agriculteurs et l'urbanisation galopante.

3.1.4.5 La pêche 

Cette activité se pratique sur les rives du fleuve par certaines familles riveraines. Le produit de cette activité est écoulé sur les marchés de la place et procure des revenus monétaires aux familles qui la pratiquent.

3.1.4.6 L'artisanat 

Cette activité est pratiquée par une catégorie de classes socioprofessionnelles. Il s'agit de la catégorie de l'ensemble des forgerons, des cordonniers, des tisserands, des potiers,etc.

Elle est pratiquée essentiellement dans la CUN dans des centres de formation et ateliers tels que le village artisanal de WADATA, le musée national, au marché de Katako, etc.

Les revenus tirés de cette activité contribuent beaucoup au budget familial de ces acteurs.

3.1.4.7 Le tourisme et l'hôtellerie 

La CUN renferme d'importantes potentialités touristiques et hôtelières. L'on note l'existence de nombreux sites touristiques dont entre autres : le musée national, le fleuve Niger...

En matière d'hôtellerie, la CUN abrite les meilleures infrastructures du pays.

3.2 Présentation du District sanitaire II

3.2.1 Historique du District sanitaire II

Le district sanitaire Niamey II a été créé en 1988 et fait partie des trois districts sanitaires que compte la Direction Régionale de la Santé Publique de la CUN. Il a une superficie de 119,08 km2. Il compte une population totale de 282 382 en 2006 (RGP/H 2001).

Il comprend 16 CSI, 36 structures de santé privées (salles de soins, cabinets, cliniques), 4 pharmacies populaires, 25 pharmacies privées, 2 maternités et 4 cases de santé.

Le district sanitaire II couvrait, avant, la Commune II. Mais avec la subdivision de Niamey en cinq communes suite à la décentralisation, le district sanitaire II regroupe maintenant les Communes III et IV.

3.2.2 Situation géographique

Le district sanitaire II est limité :

ü au nord par les quartiers Cité Caisse et Banifandou II,

ü au sud par l'avenue de l'amitié ( suivant la caserne Garba Hassane, génie militaire, Bagagi Iya ) jusqu'au point d'intersection avec la rue de la Libye, puis traverse l'avenue de la police, longeant le quartier Terminus jusqu'à la corniche Gamkallé et fait intersection avec l'avenue François Mitterrand ;

ü à l'ouest par l'avenue Gandatché en passant par la place du grand marché, et traverse le boulevard de l'indépendance, longe l'avenue de l'Ader (collège Lako, Boukoki), coupe le boulevard du Mali Bero vers le garage municipal, prolonge l'avenue de l'Azaouak et fait limite avec Banifandou I et Lazaret au nord-ouest ;

ü à l'est, il longe l'avenue des Aménokals jusqu'à l'intersection avec le boulevard Mali Bero (Ecogare wadata), suit le boulevard Tanimoune (105 logements, Cité Fayçal limite ceinture verte) jusqu'au boulevard du 15 avril.

M C D

E C D

C S R I

C S I

C S I

Case de santé

Case de santé

3.2.3 Organigramme du District sanitaire II

Le DS est dirigé par un MCD qui est appuyé par les autres membres de l'équipe cadre (ECD) du district qui sont : le MCD/A, le gestionnaire, l'épidémiologiste et la communicatrice et le C S R I. Cette ECD et le C S R I coordonnent les CSI et les CSI coordonnent les cases de santé.

La politique sanitaire du District Sanitaire II est définie par le Plan National de Développement Sanitaire et la déclaration de la politique nationale de santé articulée autour des soins de santé primaires.

3.2.4 Les missions et les difficultés

Le District Sanitaire II, comme les autres districts sanitaires du pays, a pour mission la mise en oeuvre de la politique de santé du MSP/LCE au niveau opérationnel. Et l'ECD a pour missions : la supervision des CSI et des formations sanitaires privées et publiques tous les trimestres, la mobilisation sociale, la gestion et la répartition des ressources, des médicaments, des vaccins et des consommables médicaux, la collecte et le traitement des données, l'élaboration des rapports périodiques des activités. Dans le cadre de la réalisation de ces activités, le DS est confronté souvent à des difficultés telles que  l'organisation des activités des programmes nationaux, les multiples ateliers et réunions, l'insuffisance de la logistique et de personnel formé.

Après ce bref aperçu sur la présentation du champ d'étude, abordons maintenant les perceptions de la polio, le déroulement de la campagne de vaccination, les conséquences et les prises en charge des victimes de la polio.

DEUXIEME PARTIE :

La poliomyélite : perception, déroulement de la campagne de vaccination, conséquences et prises en charge

Chapitre. IV : La perception de la poliomyélite

La perception de la poliomyélite diffère selon qu'on se situe sur le plan clinique ou selon les avis de la population. C'est ce qui fait l'objet de ce chapitre qui traite également de la campagne de vaccination.

4.1 Les caractéristiques cliniques de la poliomyélite

4.1.1 La définition de la poliomyélite 

Selon les spécialistes du domaine, la poliomyélite est une maladie infectieuse aiguë, essentiellement neurotrope, immunisante, endémo-épidémique, due au poliovirus sauvage et dont la gravité en terme de santé publique est surtout liée aux séquelles motrices définitives qu'elle entraîne. Elle est due à un virus. C'est une maladie invalidante qui frappe parfois l'adulte, mais qui est bien plus fréquente chez l'enfant.

4.1.2 La transmission de la poliomyélite 

Selon les informations fournies par l'OMS, le virus de la polio pénètre dans l'organisme par la bouche quand on consomme de la nourriture ou de l'eau contaminée par des matières fécales où il est présent. Le risque de transmission est donc plus grand dans les zones où l'assainissement est médiocre. Le virus pénètre dans la circulation sanguine et envahit certains types de cellules nerveuses qu'il endommage ou détruit.

Il est également présent dans les sécrétions de la gorge et se transmet parfois par les gouttelettes de Flügge, projetées dans l'air quand la personne infectée tousse ou éternue, ou par l'exposition, sous d'autres formes, aux sécrétions de la gorge et du nez. La maladie se transmet très facilement. Presque tous les enfants vivant sous le même toit qu'une personne infectée sont eux aussi contaminés. Le risque de transmission du virus est particulièrement grand pendant les sept ou dix jours qui précèdent et qui suivent l'apparition des premiers symptômes de la maladie. Les porteurs du virus qui n'ont pas de symptômes peuvent aussi transmettre la maladie.

4.1.3 Les signes et les symptômes de la poliomyélite 

En se référant aux informations données par l'OMS, les sujets infectés ne se sentent pas forcément malades. Chez certains, les symptômes sont ceux de la grippe : fièvre, tendance diarrhéique, angine, troubles digestifs, maux de tête ou douleurs gastriques. Certains souffrent parfois de douleurs ou d'une raideur de la nuque, du dos et des jambes.

La forme la plus grave de la maladie est la poliomyélite paralytique. En règle générale, de fortes douleurs musculaires s'ajoutent aux autres symptômes et la paralysie apparaît au cours de la première semaine. Le malade peut perdre l'usage de l'un ou des deux membres inférieurs ou supérieurs et a parfois besoin d'un respirateur pour respirer. La guérison est plus ou moins complète selon les cas.

Chez l'enfant, la poliomyélite se manifeste au départ par une légère fièvre. Au bout de trois à cinq jours, l'enfant souffre de maux de tête, d'une raideur de la nuque et de douleurs musculaires, puis sa température augmente. Au bout de un à trois jours supplémentaires, la paralysie apparaît au niveau des jambes, des bras, de la face ou du thorax. La période d'incubation (introduction du virus dans l'organisme et l'apparition du tout premier signe) dure de 3 à 35 jours. L'analyse au laboratoire des selles ou des sécrétions de la gorge permet de confirmer les cas de poliomyélite.

4.1.4 Les complications de la poliomyélite 

Selon l'OMS, environ 1% des enfants atteints sont paralysés. De ces derniers, plus de 1% le sont à vie. Si les muscles respiratoires sont paralysés, le décès peut survenir en l'absence de respirateur.

4.1.5 Le traitement de la poliomyélite

selon les spécialistes de la pathologie, il n'existe pas de traitement, mais on peut soulager les symptômes dans une certaine mesure. Le malade a parfois besoin d'un respirateur pour pouvoir continuer à respirer.

4.1.6 La prévention de la poliomyélite

selon les informations données par l'OMS, la prévention de la poliomyélite passe par la vaccination au moyen du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). Les anticorps de la mère protègent le nourrisson pendant deux à trois mois après la naissance. Une personne vaccinée a une immunité naturelle qui la protège contre l'infection.

Voyons à présent les différentes perceptions de la poliomyélite et le déroulement de la campagne de vaccination.

4.2 La poliomyélite : " maladie d'origine divine? ? 

Dans certains milieux fortement religieux, la poliomyélite est perçue comme toutes les autres maladies ; elle est d'origine divine. Certains membres des communautés déclarent : « C'est bien Dieu qui a amené et c'est Dieu seul qui guérit ». Ces communautés pensent que les Occidentaux n'ont pas un remède contre la poliomyélite mais ils profitent seulement pour inoculer aux enfants des substances tendant à réduire ou à empêcher la naissance.

Cette conception est démontrée par la diffusion des campagnes de désinformation que certains ont eu à mener sur certains médias et par les nombreux cas de refus enregistrés au Nord du Nigeria dans les Etats considérés comme des Etats islamistes ou religieux.

Des cas de refus sont enregistrés également au Niger dans la partie Sud qui fait frontière avec le Nigeria et dans la CUN dans certains quartiers considérés comme des zones des religieux (Banifandou, Talladjé,...)

Cette situation a fait en sorte que le Nigeria reste et demeure le premier foyer de la poliomyélite au monde. Par exemple sur les 1985 cas de polio enregistrés en 2006 dans le monde, le Nigeria en regorge 1116 soit 56,22% du nombre total.20(*)

4.3 Poliomyélite : " mauvais sort? ?

Le continent africain est l'un des continents où certaines communautés accordent beaucoup d'importance aux mythes, à la nature, à la sorcellerie....

C'est un continent aussi où les populations trouvent souvent des explications »traditionnelles» et/ou culturelles à chaque événement, chaque fait, chaque chose, etc.

Ainsi, aujourd'hui beaucoup de faits expliqués et démontrés scientifiquement ne valent rien aux yeux de ces communautés "traditionnelles". Parmi ces faits figurent aussi les maladies. C'est ainsi que, certaines maladies sont encore aujourd'hui traitées par des écorces, des tiges, des racines et des feuilles d'arbres. D'autres sont aussi considérées comme des sorts qui sont jetés aux enfants par les sorciers ou autres "personnes de mauvaise langue". C'est le cas de la poliomyélite.

Ainsi les enfants atteints de la poliomyélite sont toujours considérés comme des enfants qui ont été ensorcelés et ils sont toujours conduits chez les charlatans ou guérisseurs traditionnels pour traitement. Cette situation développe une certaine haine et rancune entre membres des communautés car il y a toujours des personnes accusées d'être responsables de certaines malédictions.

Pendant ce temps aussi, la maladie gagne du terrain et conduit à la mort faute de pouvoir croire à la science et de se référer à un centre de santé pour se faire soigner très tôt. Cette situation de non croyance à la science pourrait constituer un obstacle au développement dans tous les domaines.

4.4 La perception de la poliomyélite par la population

La poliomyélite est une pathologie grave et contagieuse qui rend l'enfant infirme durant toute sa vie. Depuis son apparition dans le monde, elle a fait de nombreuses victimes. Ce qui a amené l'OMS et les autres partenaires à s'engager dans la lutte contre ce terrible fléau. La mobilisation des partenaires au développement autour de cette endémie a amené la population à se poser beaucoup de questions.

D'aucuns disent, qu'avec tous les dégâts que causent certaines maladies telles que le paludisme, les partenaires ne donnent pas des produits gratuitement et même quand la personne est malade, si elle se rend dans les formations sanitaires, les produits ne sont pas donnés gratuitement et quelle que soit la maladie, elle paye des frais avant de se faire consulter.

Concernant la poliomyélite, la vaccination se fait gratuitement et de porte à porte dans des villages, des hameaux..., depuis 1997 jusqu'à nos jours et à des intervalles rapprochés. Cela a amené la population à douter de la qualité du vaccin contre la poliomyélite.

Voyons à présent la perception de la poliomyélite selon les communautés religieuses.

4.5 La perception de la poliomyélite au niveau des communautés religieuses

Au départ, les communautés religieuses étaient réticentes à la vaccination des enfants contre la poliomyélite, surtout avec les campagnes d'intoxication et de désinformation que certaines sectes religieuses du Nord Nigeria ont véhiculées. Ces communautés perçoivent la vaccination contre la polio comme une politique qui vise à empêcher la naissance chez les enfants vaccinés. Avec les campagnes de sensibilisation que le Président de la République avait menées et l'appui des partenaires au développement, une grande partie des communautés religieuses a adhéré à l'initiative de l'éradication de la poliomyélite au Niger.

C'est dans ce sens que l'UNICEF a organisé en collaboration avec l'Association des chefs traditionnels du Niger un symposium regroupant les chefs traditionnels des localités frontalières du Niger et du Nigeria, les 17 et 18 Avril 2004 à Maradi.

Selon l'UNICEF, le but de cette rencontre : «  était d'offrir aux chefs traditionnels du Niger et du Nigeria un cadre de concertation leur permettant d'optimiser leur implication dans les campagnes de lutte contre la poliomyélite ».

Les Ulémas du Niger ont également organisé avec l'appui de l'OMS une rencontre à Niamey du 13 au16 octobre 2005 sur la poliomyélite en vue de trouver des solutions aux entraves à la vaccination contre la poliomyélite dans certaines régions du pays, encore fortement marquées par l'influence des groupes fondamentalistes. Ainsi, l'influence de certains courants fondamentalistes à l'Est du Niger et du Nigeria rend difficile la vaccination des enfants ; de nombreux marabouts soupçonnent le vaccin d'avoir des conséquences néfastes sur la fécondité. Au sortir de ces différentes rencontres, les leaders religieux ont pris des engagements solennels afin de sensibiliser la population sur le bienfait du vaccin contre la poliomyélite, d'assurer que le vaccin est sans danger et de sensibiliser également les parents afin de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite. Ils organisent de ce fait des séances de sensibilisation dans les quartiers, sur les antennes des radios, de la télé publique et privée et organisent des prêches dans les mosquées.

Voyons à présent le déroulement de la campagne de vaccination.

4.6 Déroulement de la campagne de vaccination.

4.6.1 La mobilisation sociale

Les activités de la mobilisation sociale démarrent par la diffusion des messages à travers les médias au niveau national. Au niveau opérationnel, la mobilisation sociale a lieu avant et pendant les activités de vaccination proprement dites. Tous les canaux possibles sont utilisés pour informer et sensibiliser la population. Les chefs traditionnels, les leaders religieux, les chefs des villages et quartiers, les relais mobilisateurs (personnes servant d'intermédiaires entre le service de la santé et la communauté dans la transmission des informations au moment des JNV/polio ou de la vaccination de routine), les crieurs publics jouent un rôle important dans la sensibilisation des communautés. Les télévisions, les radios publiques, privées, et les radios communautaires contribuent également à l'information de la population. Ces dernières occupent actuellement la première place parmi les différents canaux d'informations.

4.6.2 La vaccination

La vaccination démarre à la date prévue dans tous les districts sanitaires du pays. Les équipes de vaccination font le porte à porte dans les villes, les villages, les campements, les hameaux, sillonnent les auto -gares, les marchés, les frontières, les couloirs de passage, etc. pour vacciner tous les enfants cibles (0-5 ans). Quelques difficultés sont liées des fois aux campagnes de vaccination : la notification des cas de refus, les zones insuffisamment couvertes, les zones omises, les zones difficiles d'accès, le mouvement perpétuel de la population, etc.

4.6.3 La supervision

Des équipes de supervisions nationales, régionales, sous régionales et les superviseurs de proximité sillonnent pendant toute la période de la campagne de vaccination l'ensemble des districts, des CSI et les équipes de vaccination pour s'enquérir du déroulement des activités. Les missions de supervision sont chargées aussi de collecter les résultats sur le terrain, de suivre les tendances de la vaccination, de corriger les erreurs constatées sur le terrain, de former rapidement les vaccinateurs qui présentent des lacunes, de faire la restitution des résultats des équipes supervisées sur le terrain au district, etc.

4.6.4 La gestion des cas de refus

Des cas de refus sont enregistrés au cours de chaque passage. Des comités de gestion de cas de refus sont mis en place à tous les niveaux. Ainsi, certains refus sont gérés grâce au dynamisme des comités de gestion, d'autres, non. Il faut noter que les cas de refus sont de plus en plus enregistrés en ville qu'en campagne. Ceci s'explique, notamment, par le fait que les citadins contestent ou s'opposent facilement à une politique donnée que les ruraux du fait de leur éveil d'esprit plus prononcé et de leur connaissance des droits et libertés qui dépasse, en général celle des ruraux.

4.6.5 Le monitorage

Le monitorage des activités est fait par des moniteurs indépendants qui sont des personnes externes au système de santé auxquelles on fait appel afin d'évaluer les campagnes de vaccination. Cette activité se déroule avant, pendant et après les activités de vaccination. Elle permet de voir les zones insuffisamment couvertes, les villages omis, les enfants non vaccinés, la connaissance de la maladie pour laquelle on vaccine leurs enfants, les raisons de refus des parents à faire vacciner leurs enfants, etc.

En définitive, les perceptions des populations par rapport à la poliomyélite sont différentes des caractéristiques cliniques de la maladie. Ceci n'influe-t-il pas sur les appréciations des conséquences et la prise en charge de cette maladie d'une part, les attitudes et les comportements des communautés face à la vaccination d'autre part?

CHAPITRE V : Conséquences de la poliomyélite, la prise en charge de la maladie, les parents et la vaccination contre la poliomyélite

Ce chapitre traite des différentes conséquences de la poliomyélite, de la prise en charge des malades de la poliomyélite et des attitudes et des comportements de la population face à la vaccination des enfants contre la poliomyélite.

5.1 Les conséquences sociales de la poliomyélite

5. 1.1 Les conséquences sociales de la poliomyélite au niveau des familles

La poliomyélite est une maladie qui rend handicapées les personnes atteintes. Sur le plan social, les attitudes et les croyances des familles empêchent parfois les enfants atteints de la poliomyélite d'avoir des activités qu'ils pourraient faire. En principe, un enfant atteint de la poliomyélite est un enfant comme les autres. Son intelligence n'est pas affectée par la poliomyélite.

Pour cela, il a les mêmes capacités que les autres pour apprendre n'importe quelles activités qui ne sont pas que physiques. Dans la pratique, ces personnes handicapées sont toujours considérées comme des marginaux au niveau de la société en général et comme des improductifs qui sont à la charge des parents en particulier au sein de leurs familles.

5.1.2 Les conséquences sociales de la poliomyélite au niveau de la communauté

Les personnes handicapées victimes de la poliomyélite ou non, vivent dans la plupart des cas en marge de la société. Au Niger, certaines personnes handicapées ont accepté de leur propre gré de vivre dans cette situation du fait de l'acquisition du gain facile. C'est ainsi qu'on rencontre ces personnes devenues des mendiants un peu partout dans la ville de Niamey.

Au niveau de la communauté, ces personnes handicapées subissent beaucoup de difficultés d'intégration dans certains milieux sociaux tels que le milieu scolaire par exemple. Dans ce milieu, les camarades de classe bien portants, taquinent, attaquent ou se moquent souvent de leurs camarades handicapés.

Selon une interview que Harouna Ousmane, victime de la poliomyélite, Bachelor en management de l'Education, a accordée à la rédaction du bulletin LEBANTEY, il ressort que : « Malgré l'existence des textes sur la protection sociale des personnes handicapées et particulièrement la disposition relative au quota de 5% réservé aux personnes handicapées à la Fonction Publique et dans les sociétés et autres organismes du pays, bon nombre d'entre nous sont au chômage. » 21(*)

Cette situation montre que les personnes handicapées diplômées subissent elles aussi de la discrimination dans la recherche d'emploi.

5.1.3 Les conséquences économiques de la poliomyélite

Les conséquences de la poliomyélite ne sont pas seulement sociales et physiques. Elles sont aussi économiques. En effet, sur le plan individuel, la poliomyélite entraîne la réduction du capital humain qui a pour conséquence la limitation des capacités de production qui elle-même entraînerait la pauvreté chez un sujet paralysé. Elle entraîne également une incapacité d'exploitation des opportunités et activités génératrices de revenus chez une personne atteinte. Sur le plan communautaire, lorsqu'il y a une forte proportion des victimes de la poliomyélite, il y a forcément une perte en capital humain global, une diminution de la population active, un accroissement des charges liées au traitement et à la gestion de ces victimes, etc.

Sur un tout autre plan, les campagnes de vaccination communément appelée JNV/Polio engendrent beaucoup de dépenses notamment dans les achats des intrants (vaccins et consommables), la location de la logistique (moto, auto et autres) ; appui aux régions, aux districts et CSI dans la formation, la vaccination, la supervision, etc.

Des sommes importantes sont consacrées chaque année à la lutte contre la polio. A titre indicatif, un passage coûte près de 550 millions22(*). Et par an il pourrait y avoir jusqu'à cinq (5) passages. Malgré tout cela, on y trouve encore des enfants et/ou des villages entiers non vaccinés alors que le budget élaboré tient compte de tous les enfants éligibles et villages existants. Alors que le Niger a souscrit à l'objectif mondial d'éradication de la poliomyélite en 2000.

Si cette maladie était éradiquée depuis l'an 2000, le Niger aurait orienté les ressources supplémentaires injectées par les partenaires dans la lutte contre la poliomyélite de l'an 2000 à nos jours vers la lutte contre d'autres maladies (Rougeole, Tétanos..).

5.1.3 Les conséquences physiques de la poliomyélite : Paralysie et déformations.

5.1.3.1. Les paralysies

Avec la poliomyélite paralytique, certains muscles sont souvent plus touchés que d'autres :

Au niveau du membre inférieur : les muscles du pied et de la cheville, notamment ceux qui relèvent le pied ;

ü Muscles qui déplient le genou ;

ü Muscles qui déplient la hanche.

Au niveau du membre supérieur :

ü Muscles des doigts et de la main ;

ü Muscles qui déplient le coude ;

ü Muscles qui soulèvent l'épaule.

Les membres du tronc peuvent être paralysés, provoquant la déviation de la colonne vertébrale. La gravité de cette déviation est fonction de l'ampleur et de la gravité de la paralysie.

Ainsi, tout autre muscle peut être touché, bien que cette situation se présente plutôt rarement.

5.1.3.2 Les déformations

Les déformations associées habituellement à la poliomyélite sont celles provoquées par une réduction du jeu de l'articulation. Cette raideur articulaire peut commencer au cours de la maladie aiguë, quand les muscles sont très douloureux.

Pendant cette période, l'enfant doit garder une position confortable, sinon, il risque d'avoir des difficultés pour étendre les articulations de la hanche et du genou.

5.2 Les prises en charge des malades de la poliomyélite

5.2.1 Au niveau des centres de santé.

L'enfant atteint de la poliomyélite subit des séances de rééducation pour ne pas perdre ses membres ou de prévention des déformations, en donnant des soins spéciaux aux membres paralysés pour éviter qu'ils s'immobilisent dans une certaine position.

5.2.2 Au niveau familial

La prise en charge des enfants atteints de la poliomyélite est très difficile pour la famille. Il n'est pas facile à la famille de reconnaître un enfant atteint de poliomyélite. Selon l'OMS, l'enfant malade présente des symptômes comme  la fièvre, les douleurs, les céphalées, le mal de dos, etc. Ce sont des symptômes courants pour des maladies telles que le paludisme.

A la phase paralytique aussi, la famille pense généralement que c'est un sort qui a été jeté à son enfant et commence à accuser telle personne ou tel sorcier alors que l'enfant a été victime de la poliomyélite.

C'est quand la maladie s'aggrave que la famille conduit l'enfant dans un centre de santé.

Après des tests cliniques, si l'enfant est atteint de la poliomyélite, la prise en charge devient un problème. La famille, faute de moyens, abandonne souvent cet enfant à son sort de telle sorte qu'il perde complètement l'usage de ses membres ou qu'il meure.

5.2.3 Au niveau des ONG et des Associations caritatives

Ces structures oeuvrent beaucoup à l'épanouissement des personnes handicapées en général et des personnes victimes de la poliomyélite en particulier. Ces structures ont des centres d'accueil, de rééducation, de formation, etc. qui permettent aux personnes handicapées de vivre à l'aise. C'est dans ce cadre qu'existe au sein de la Cadev-Niger (ex Caritas-Niger), un projet qui s'occupe du suivi des enfants poliomyélitiques.

Certaines ONG et associations vont dans les villages éloignés pour recenser et conduire les personnes handicapées aux centres de santé. Elles prennent ainsi en charge les frais d'hospitalisation et les ordonnances de ces personnes malades. Après le traitement clinique, elles se chargent ensuite de la rééducation de ces personnes. Bref ces structures soutiennent et permettent aux personnes handicapées de vivre en parfaite harmonie et d'évoluer en association en ayant une certaine solidarité entre elles.

Voyons à présent les visions des parents face à la vaccination contre la poliomyélite, la sensibilisation et la stratégie de communication, les causes de la réticence et les conséquences du refus des parents face à la vaccination contre la poliomyélite.

5.3 Les parents face à la vaccination des enfants contre la poliomyélite.

5.3.1 Les parents et la vaccination des enfants contre la poliomyélite

Au départ, la vaccination contre la poliomyélite a causé beaucoup de problèmes. Les gens ont eu une vision négative de ce vaccin. Avec les campagnes de sensibilisation, l'implication des chefs traditionnels, des leaders religieux et l'appel du Président de la République, les parents ont commencé à adhérer à la cause de la lutte contre la poliomyélite. Ils ont changé d'attitude par rapport à cette maladie et ils ont des comportements de plus en plus encourageants. Ce qui a permis de réduire les cas de poliovirus sauvage et d'éliminer le virus autochtone de poliomyélite au Niger.

Le changement d'attitude et des comportements des parents a permis de constater l'augmentation du nombre d'enfants vaccinés au cours de chaque passage.

L'attitude et les comportements des parents se traduisent aussi par les consignes que laissent les parents en leur absence, l'acceptation de faire vacciner les enfants et la participation aux séances de sensibilisation dans les quartiers.

5.3.2 La sensibilisation des parents et les stratégies de communication

Dans le cadre de l'organisation des JNV, il est créé un CTNOAVS (comité technique national d'organisation des activités de vaccinations supplémentaires) dans lequel, se trouvent trois sous-comités dont celui de la mobilisation sociale qui est chargé d'élaborer des messages et des stratégies de communication.

De ce fait, des stratégies de communication sont mises en oeuvre pour sensibiliser les parents. Ces stratégies sont : le porte à porte, les prêches dans les mosquées, radios et télévisions, la sensibilisation à travers les médias et dans les écoles, etc. Tous les canaux de sensibilisation et d'information nécessaires sont utilisés pour atteindre la population (radios, télévisions, autorités coutumières, religieuses et politiques, crieurs publics, relais mobilisateurs, vaccinateurs agents de santé...).

Ce sous-comité de mobilisation sociale à travers ses démembrements amène la population à adhérer à la vaccination des enfants contre la poliomyélite, gère aussi les cas de refus liés à la vaccination en sensibilisant les parents.

5.3.3 Les causes de la réticence des parents par rapport à la vaccination de leurs enfants

Les causes de la réticence des parents par rapport au vaccin contre la poliomyélite sont multiples. Parmi ces raisons, on peut citer entre autres : le vaccin rend les enfants stériles, le vaccin réduit la fécondité, le vaccin rend les enfants malades, etc.

De toutes les façons, il faut préciser que personne n'a vérifié cette affirmation. Tout le monde véhicule et manipule à sa guise ces informations.

Ces fausses informations et rumeurs sont véhiculées par certaines sectes religieuses du Nord Nigeria et certaines presses. Elles ont failli influencer une grande partie de la population vers le refus total de la vaccination, n'eût été l'intervention du Président de la République, des associations religieuses, des partenaires au développement, des comités de sensibilisation et d'autres bonnes volontés.

5.3.4 Les conséquences du refus des parents par rapport à la vaccination de leurs enfants contre la poliomyélite

La poliomyélite étant une maladie qui peut être évitée par la vaccination, le refus de cette vaccination peut entraîner des conséquences graves sur les familles et les enfants victimes de cette maladie.

Cette maladie rend handicapées les personnes atteintes. De ce fait, le nombre de handicapés va augmenter dans la société ou dans le pays d'où leur prise en charge devient un problème. Le refus de la vaccination fait en sorte que les cas et le nombre de décès liés à la poliomyélite augmentent également. Le refus de la vaccination est aussi un frein à l'objectif mondial d'éradication de la poliomyélite.

Les différentes perceptions de la polio, les conséquences de cette maladie, les causes de refus à la vaccination étant connues, abordons maintenant la phase d'exploitation et d'analyse des données recueillies sur le terrain.

TROISIEME PARTIE :

Exploitation et analyse des données d'enquête

CHAPITRE VI : Populations enquêtées et les avis par rapport à l'éradication de la poliomyélite

Ce chapitre traite de l'identification des enquêtés selon les différentes variables et de leur connaissance de la poliomyélite.

6.1. Identification

6.1.1 Identification des enquêtés selon leur sexe.

Ce point traite de la situation des enquêtés selon leur sexe.

Tableau 1 : Répartition des enquêtés par sexe

Genre

Effectif

Pourcentage

Masculin

66

33

Féminin

134

67

Total :

200

100

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Ce tableau montre que la composante féminine représente plus des 2/3 de l'effectif total des personnes enquêtées. Cette représentation féminine s'explique par le fait que lors de notre enquête, nous avons trouvé plus de femmes que d'hommes dans les ménages. Les hommes sont partis à la recherche de la nourriture quotidienne ou exercent des activités commerciales ou bien ils se trouvent au bureau pour le cas des fonctionnaires, etc.

6.1.2 Identification des enquêtés selon leur âge.

Le tableau ci-dessous montre la situation des enquêtés selon les tranches d'âge. Nous avons simplement fait cette répartition par rapport à cette étude. Elle n'est pas standard et ni propre pour un organisme quelconque.

Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon les classes d'âge

Classes d'âges

Effectif

Pourcentage

[15-29[

45

22,5

[30-39[

72

36

[40-49[

43

21,5

[50 et +]

40

20

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Les résultats de ce tableau indiquent que 22,5% des personnes interrogées ont l'âge compris entre 15 et 29 ans, 36% de ces personnes se situent entre 30 et 39 ans. Quarante trois (43) personnes soit 21,5% ont l'âge compris entre 40 et 49 ans et quarante (40) personnes soit 20% font partie de la tranche d'âge 50 et plus.

De ces résultats il ressort que les personnes enquêtées sont toutes au moins des adultes d'autant plus que la moyenne d'âge de ces personnes enquêtées est de 38 ans. Ces personnes sont aussi plus ou moins responsables de par leur âge. Donc, elles savent distinguer le bien du mal.

6.1.3 Identification des enquêtés selon leur niveau d'instruction.

Le tableau suivant montre la répartition des enquêtés par niveau d'instruction.

Tableau 3 : Répartition des enquêtés par niveau d'instruction

Niveau d'instruction

Effectif

Pourcentage

Non scolarisé

31

15,5

Primaire

34

17

Secondaire

74

37

Supérieur

52

26

Coranique

9

4,5

Alphabétisation

0

0

Total

200

100

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Les données de ce tableau indiquent que 37% des personnes interrogées ont un niveau d'instruction secondaire, 26% ont un niveau supérieur, 17% ont un niveau primaire, 15,5% ont un niveau non scolarisé et enfin 4,5% ont un niveau d'étude coranique.

L'analyse que nous pouvons faire de ces résultats est que plus de 2/3 des personnes interrogées soit 74% ont un niveau d'instruction pas très poussé. Cela pourrait, quelque part, amener ces gens à avoir une vision trop limitée du danger que peut causer une maladie comme la poliomyélite dans leur environnement, mais aussi entraîner ces gens à croire aux rumeurs qui sont véhiculées concernant le vaccin contre la poliomyélite.

6.1.4 Identification des enquêtés selon leur situation matrimoniale

Ce point traite de la situation matrimoniale des enquêtés.

Tableau 4 : Situation matrimoniale des enquêtés

Situation matrimoniale

Effectif

Pourcentage

Marié

180

90

Célibataire

8

4

Divorcé

4

2

Veuf/veuve

8

4

Total

200

100

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Il ressort de ce tableau une prédominance des mariés dans l'effectif total des personnes interrogées. En effet, les mariés constituent sur les 200 enquêtées 180 personnes soit 90% du total. Les célibataires et les veufs ont la même proportion huit (8) personnes soit 4% et les divorcés constituent 4 personnes soit 2% de l'effectif total.

Cette forte présence de mariés dans la population enquêtée montre que les personnes enquêtées sont presque toutes des responsables de familles ; de ce fait, elles sont suffisamment imprégnées des différents problèmes des enfants à savoir : leur nourriture, leur éducation, leur santé, etc.

6.1.5 Identification des enquêtés selon leur catégorie socioprofessionnelle

Ce point traite de la répartition des enquêtés selon les catégories socioprofessionnelles.

Tableau 5 : Catégorie socio professionnelle des enquêtés

CSP

Effectif

Pourcentage

Commerçant

20

10

Agriculteur

0

0

Eleveur

0

0

Artisan

8

4

Fonctionnaire

62

31

Ménagère

93

46,5

Retraité/Inactif

7

3,5

Chômeurs

10

5

Total

200

100

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Ce tableau montre une prédominance des ménagères. 93 enquêtés soit 46,5% sont des ménagères, 62 enquêtés soit 31% sont des fonctionnaires, 20 enquêtés soit 10% sont des commerçants, 10 enquêtés soit 5% sont des chômeurs, 4 % des artisans et 3,5 % des retraités/ Inactifs. Cette représentation féminine s'explique comme nous l'avons souligné plus haut par le fait que ce sont surtout les femmes que nous avions rencontrées dans les ménages lors de notre enquête.

6.2. Connaissance de la poliomyélite dans le milieu d'étude

6.2.1. La connaissance du caractère contagieux de la poliomyélite

Le graphique ci-dessous montre que par rapport à la contagion de la maladie, parmi les 200 personnes enquêtées 75 d'entre elles soit 38% savent que la poliomyélite est contagieuse. 62% de ces enquêtés ne savent pas que la poliomyélite est contagieuse. Malgré tous les efforts consentis par le gouvernement et les partenaires du secteur de la santé beaucoup de parents ignorent jusqu'à présent si la poliomyélite est contagieuse ou non. Ce qui veut dire qu'un véritable travail reste encore à faire pour montrer à la population que la poliomyélite est une maladie contagieuse.

Graphique 1 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance du caractère contagieux de la Poliomyélite

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Le croisement des résultats de la connaissance par les parents du caractère contagieux de la poliomyélite et de leur catégorie socioprofessionnelle indique que 75 personnes soit 37,5% de toutes les catégories socioprofessionnelles confondues savent que la poliomyélite est contagieuse (cf. tableau 7 en annexe XIII). Parmi ces différentes catégories socioprofessionnelles, celle des fonctionnaires est mieux informée du caractère contagieux de la poliomyélite.

En effet, sur les 62 fonctionnaires interrogés 41 personnes soit 54,7% savent que la poliomyélite est contagieuse contre 1,3% seulement pour les artisans et 5,3% pour les commerçants et les retraités.

Par ailleurs, le croisement entre les résultats de la connaissance du caractère contagieux de la poliomyélite et ceux relatifs aux niveaux d'instruction des enquêtés montrent que 75 personnes, tous les niveaux d'instruction confondus, déclarent savoir effectivement que la poliomyélite est contagieuse (cf. tableau 8 en annexe XIV). Parmi ces différents niveaux d'instruction aussi, le niveau supérieur vient en première position. Sur 52 personnes qui ont un niveau d'étude supérieur, 36 personnes, soit 48% savent que la poliomyélite est contagieuse, suivi du niveau secondaire avec 18 personnes sur 74, parmi les non scolarisés, 11 personnes sur 31 savent que la poliomyélite est contagieuse. Le niveau primaire et le niveau d'étude coranique savent faiblement que la poliomyélite est contagieuse.

Par rapport à la méconnaissance du caractère contagieux de la polio et les catégories socioprofessionnelles (cf. tableau 7 en annexe XIII). Parmi les 49 personnes soit 24,5% des enquêtés qui ont déclaré que la poliomyélite n'est pas contagieuse, la catégorie des ménagères vient en première position avec 25 individus soit 51% suivie de 14 fonctionnaires soit 28,5% de l'effectif total.

Enfin, parmi les 76 personnes soit 38% des personnes interrogées qui ne savent pas du tout que la poliomyélite est contagieuse, les ménagères viennent encore en tête avec 45 ménagères sur 93 soit 59,2% suivie de la catégorie des commerçants avec 13 sur 20 soit 17,1%.

Par rapport à la méconnaissance du caractère contagieux de la polio et les niveaux d'instruction, (cf. tableau 8 en annexe XIV). 48 personnes soit 24% des personnes enquêtées déclarent que la poliomyélite n'est pas contagieuse et parmi ces personnes, celles du niveau secondaire viennent en première position avec 21 personnes sur 74. Ces personnes des niveaux primaire, secondaire et du niveau d'étude coranique n'ont pas en réalité un niveau assez élevé pour chercher à comprendre d'elles-mêmes le caractère contagieux de la poliomyélite à moins qu'il y ait des campagnes massives d'information et d'éducation.

77 personnes soit 38,5% des enquêtés ignorent que la poliomyélite est contagieuse. Parmi ces 77 personnes 35 du niveau secondaire, 6 du niveau supérieur et 22 du niveau primaire ignorent que la poliomyélite est contagieuse. Cela démontre que même les gens qui ont un niveau d'étude assez élevé ne savent pas que la poliomyélite est contagieuse.

Au regard de ces résultats, un véritable travail de sensibilisation et d'information des parents par rapport au caractère contagieux de la poliomyélite s'avère nécessaire. Il faut préciser que l'ensemble des acteurs (les agents de santé, les différents partenaires, les autorités, etc.) qui intervient dans la lutte contre la poliomyélite se focalise seulement à sensibiliser les parents pour qu'ils vaccinent leurs enfants contre la poliomyélite et non à expliquer clairement à ces derniers le caractère contagieux de cette maladie. Ainsi, la sommation des pourcentages des parents qui déclarent que la poliomyélite n'est pas contagieuse et de ceux des parents qui ne savent pas du tout que la poliomyélite est contagieuse, montre 62% (124 personnes) ne savent pas jusqu'à présent le caractère contagieux de la poliomyélite.

Pour éradiquer définitivement une maladie il faut connaître son historique, son évolution, son mode de transmission, son caractère de contagion, etc. Dans ce cas, les résultats du graphique ci-dessus montre que près de ¼ (48 personnes) des personnes interrogées disent que la poliomyélite n'est pas contagieuse et encore près de 2/4 (77 personnes) des personnes enquêtées ignorent le caractère contagieux de la poliomyélite. Au total 62% des enquêtés ignorent le caractère contagieux de la polio. Alors un véritable travail de sensibilisation est nécessaire pour montrer à la population que la poliomyélite est bel et bien contagieuse. Ainsi cette population pourrait contribuer de façon résolue à l'éradication définitive de cette maladie.

Voyons à présent les avis des parents ayant des enfants victimes de la polio et les avis des parents sur la possibilité d'éradication de la poliomyélite.

6.2.2. Les parents ayant des enfants victimes de la poliomyélite

Le graphique ci-dessous montre que 4 personnes soit 2% ont déclaré que leurs enfants ont été victimes de la poliomyélite. 196 personnes soit 98% ont déclaré qu'elles n'ont jamais eu d'enfants victimes de la poliomyélite.

Bien que la poliomyélite soit rare par rapport aux autres maladies dans la communauté, nous avons trouvé 4 personnes qui ont des enfants victimes de la poliomyélite. Ce qui confirme bel et bien que la poliomyélite existe encore. Ces 4 personnes dont les enfants ont été victimes de la poliomyélite, nous ont répondu qu'au tout début de la maladie, elles ont commencé à faire de l'automédication avant de conduire les enfants aux centres de santé. Cette situation montre la mauvaise fréquentation des structures de santé par la population.

Graphique 2 : Répartition des parents ayant eu d'enfants victimes de la polio

2%

98%

0

20

40

60

80

100

120

Oui

Non

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

6.2.3. Les avis des parents sur la possibilité d'éradication de la poliomyélite au Niger

La lecture du graphique ci-dessous nous montre que 82% des enquêtés ont déclaré que l'éradication définitive de la poliomyélite au Niger est possible et ils ont donné comme arguments : la meilleure implication de l'Etat, la sensibilisation accentuée des parents, l'appui des partenaires extérieurs, la meilleure qualité de l'organisation des JNV et l'aide de Dieu.

18% des enquêtés ont déclaré que la poliomyélite ne peut pas être éradiquée définitivement au Niger et ils ont donné comme arguments : la mauvaise qualité de l'organisation des JNV, la campagne de désinformation contre le vaccin, le manque de sensibilisation et d'information des parents sur les vertus du vaccin, la faible implication de l'Etat, les agents de santé ne veulent pas que la poliomyélite finisse (soit éradiquée).

Au regard de tout ce qui précède nous dirons que jusqu'à présent beaucoup reste à faire pour obtenir à 100% l'accord de la population par rapport à l'éradication totale de cette maladie. Car à 18% les enquêtés ont déclaré que la poliomyélite ne peut pas être éradiquée définitivement au Niger et ils en ont déjà donné les raisons.

Graphique 3 : Répartition des avis des parents

Non 18%

Oui 82%

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Essayons d'aborder à présent la connaissance des effets de la polio et des attitudes des parents face aux différents canaux et moyens de lutte.

CHAPITRE VII : Connaissance des effets de la poliomyélite et des attitudes des populations face aux différents canaux et moyens de lutte.

Ce chapitre traite de la connaissance des différents effets de la polio, des canaux d'information et de sensibilisation et des attitudes et des comportements des parents face à la maladie et aux moyens de lutte.

7.1 La connaissance des effets de la poliomyélite dans le milieu d'étude

Le graphique ci-dessous, montre la connaissance des manifestations de la poliomyélite par les enquêtés. Nous remarquons que la paralysie des membres est citée le plus avec 131 apparitions soit 68,2%. Il faut préciser que plus de 2/3 de nos enquêtés savent que la poliomyélite paralyse les membres des enfants attaqués et les rend handicapés à vie. Les autres manifestations telles que le vomissement, la fièvre et les maux de tête viennent en deuxième position avec 29,7%. La cessation de marcher ou de ramper vient avec 14,5% suivie des douleurs des membres avec 12,5 et enfin l'impossibilité de marcher avec 10,9%.

Graphique 4 : effets de la poliomyélite selon les enquêtés.

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

7.2 Les canaux d'information et de sensibilisation dans le milieu d'étude

Le graphique suivant nous montre les différents canaux de transmission de l'information par rapport aux JNV. 100 personnes soit 50% de nos enquêtés ont déclaré qu'elles apprennent l'information par rapport aux JNV à travers la radio, 60 personnes soit 30% à travers la télé, 20 personnes soit 10% à travers le service de santé, 15 personnes soit 7,5% à travers les crieurs publics et 5 personnes soit 2,5% à travers les relais mobilisateurs (personnes servant d'intermédiaires entre le service de la santé et la communauté dans la transmission des informations).

Depuis le commencement des JNV les crieurs publics et les relais mobilisateurs sont régulièrement intégrés dans les activités de la mobilisation sociale afin d'informer et de sensibiliser la population par rapport aux JNV. Mais ils sont faiblement cités. Ce qui mettrait en doute l'efficacité de leurs interventions au niveau de la population dans la transmission des informations.

Graphique 5 : La répartition des différents canaux d'information.

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

En somme, la connaissance des effets de la poliomyélite et les différents canaux d'informations dans le milieu d'étude sont clairement définis. Ces derniers n'influent-ils pas sur les attitudes et les comportements des parents face à la vaccination de leurs enfants ?

7.3. Les attitudes et les comportements des parents

7.3.1. Les consignes de vaccination laissées par les parents

La lecture du graphique suivant montre que parmi les 200 personnes enquêtées 195 soit 97,5% déclarent laisser des consignes à la maison lors des JNV en sortant de la maison pour qu'on puisse vacciner leurs enfants. Ce comportement montre que près de l'ensemble de la population est d'accord avec la vaccination des enfants contre cette maladie. Cette forte acceptation des parents à laisser des consignes à la maison en sortant pendant les JNV montre la réussite des différentes campagnes de sensibilisation. Cela traduit également l'implication et l'engagement des parents à éradiquer définitivement la poliomyélite.

Graphique 6 :

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Les résultats du croisement des données entre les parents qui laissent des consignes de vaccination en sortant de la maison pendant les JNV et leurs niveaux d'instruction montrent que 196 personnes soit 98% (cf. tableau 5 en annexe XI) tous les niveaux d'instruction confondus déclarent laisser des consignes en sortant de la maison afin de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite. Toutes les personnes enquêtées, quel que soit leur niveau d'études, laissent des consignes de vaccination.

Les résultats du croisement des données entre les parents qui laissent des consignes en sortant de la maison pendant les JNV et leurs catégories socioprofessionnelles montrent que 194 personnes enquêtées soit 97% déclarent laisser des consignes de vaccination en sortant de la maison lors des JNV. Presque toutes les catégories socioprofessionnelles enquêtées laissent des consignes de vaccination à 100% en sortant de la maison (cf. tableau 2 en annexe VIII). A l'exception des commerçants et des fonctionnaires qui laissent respectivement des consignes de vaccination à 85% et 98,3%.

Cela se traduit dans un premier temps par le degré de sensibilisation des parents dans la lutte contre la poliomyélite et dans un deuxième temps, cet acte montre l'adhésion des parents à l'initiative d'éradication de la poliomyélite.

Parmi ceux qui ne laissent pas de consignes, nous avons quatre (4) personnes dont un commerçant, un fonctionnaire et deux de la catégorie autres que celles citées dans le tableau. Ces personnes n'ont pas donné des raisons clairement élucidées par rapport au fait qu'elles ne laissent pas des consignes de vaccination en sortant de la maison. Elles ne sont pas peut-être d'accord avec la vaccination des enfants contre la poliomyélite.

Passons à présent à l'analyse de l'acceptation de la vaccination contre la polio, de la participation aux séances de sensibilisation par les populations et de la sensibilisation de ces dernières par les autorités.

7.3.2. L'acceptation par les parents de faire vacciner leurs enfants

Le tableau ci-dessous montre l'acceptation des parents enquêtés à faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite. 196 enquêtés soit 98% ont déclaré qu'ils acceptent effectivement de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite. Car pour eux, le vaccin contre la poliomyélite est sûr et efficace et protège leurs enfants contre la poliomyélite. Quatre (4) personnes soit 2% des enquêtés ont déclaré qu'elles n'acceptent pas de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite et elles ont cité comme raisons: beaucoup des doses rendent les enfants malades, le vaccin rend les enfants stériles ou réduit la fécondité ou bien c'est contraire à la religion, etc.

Malgré les multiples JNV, les campagnes d'information et de sensibilisation à tous les niveaux, il y a des problèmes car jusqu'à présent il y a des personnes qui ne croient pas à la vertu du vaccin contre la poliomyélite. Si de tels cas n'arrivent pas à être maîtrisés, ils risquent de devenir un danger pour toute la communauté. Ces personnes qui refusent de faire vacciner leurs enfants peuvent mener aussi des campagnes de désinformation pour s'opposer à l'éradication définitive de cette maladie.

Tableau 6 : Répartition des enquêtés selon l'acceptation de faire vacciner leurs enfants

Acceptation

Effectif

Pourcentage (%)

Oui

196

98

Non

4

2

Total

200

100

Source : Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Les données de l'acceptation de la vaccination contre la poliomyélite par les parents croisées avec les niveaux d'instruction de ces derniers montrent que 196 personnes soit 98% acceptent de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite (cf. tableau 4 en annexe X). Le niveau supérieur et le niveau d'étude coranique acceptent presque à 100% de faire vacciner leurs enfants. Les non scolarisés, ceux du niveau primaire et secondaire acceptent respectivement la vaccination à 96,8%, 97,1% et 98,6%. Cette acceptation massive des parents à faire vacciner leurs enfants s'explique par les nombreuses campagnes de sensibilisation des parents à tous les niveaux. Elle montre aussi l'engagement des parents à éradiquer définitivement cette maladie au Niger.

Le croisement de l'acceptation de la vaccination par les parents avec la catégorie socioprofessionnelle des enquêtés (cf. tableau 1 en annexe VII), montre que 196 enquêtés soit 98,5% de toutes les catégories socioprofessionnelles ont déclaré qu'elles acceptent effectivement de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite. Presque toutes les catégories socioprofessionnelles confondues acceptent la vaccination à 100%. Seuls les commerçants et les fonctionnaires qui n'acceptent respectivement qu'à 85% et 98,3%.

Cette acceptation des parents est due dans un premier temps aux multiples campagnes de sensibilisation et d'information organisées aux différents niveaux et dans un deuxième temps à l'engagement des parents à éradiquer cette maladie au Niger.

Parmi les 200 personnes enquêtées, trois (3) personnes seulement ont répondu qu'elles n'acceptent pas de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite. Pour elles, le vaccin contient une substance nuisible. Ces trois personnes sont réparties comme suit : deux commerçants et un fonctionnaire. L'effectif de trois (3) personnes est insignifiant par rapport aux 200 personnes interrogées, mais les idées qu'elles développent sont intéressantes. En fait, ces personnes qui disent non à la vaccination donnent les raisons suivantes : le vaccin contient une substance nuisible, c'est contraire à la religion, etc.

Abordons à présent la participation des parents aux différentes séances de sensibilisation.

7.3.3. La participation des parents aux séances de sensibilisation

La lecture du graphique suivant montre que 50 enquêtés soit 25% ont déclaré avoir participé au moins une fois aux séances de sensibilisation sur la poliomyélite dans leur quartier et les thèmes qui sont développés sont entre autres : la poliomyélite est une maladie qui tue, le vaccin contre la poliomyélite est sûr et efficace, c'est pour la protection de vos enfants, etc. 150 personnes soit 75% ont répondu qu'elles n'ont jamais participé aux séances de sensibilisation sur la poliomyélite. Elles ont déclaré aussi qu'elles n'ont jamais appris qu'on organise des séances de sensibilisation sur la poliomyélite dans leur quartier. Cela montre que les séances de sensibilisation ne sont plus ou du moins, pas organisées dans les quartiers.

Graphique 7 : Répartition des parents selon la participation aux séances de sensibilisOui

25%

Non

75%

ation

Source : Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

Les résultats du croisement entre les parents qui suivent les émissions radios et télévisées sur la poliomyélite et leurs niveaux d'instruction montrent que 186 soit 93% tous niveaux d'instruction confondus déclarent suivre effectivement des émissions radios et/ ou télévisées sur la poliomyélite (cf. tableau 6 en annexe XII). Parmi les personnes des différents niveaux qui suivent les émissions, celles du niveau primaire suivent le plus. Car à 100%, elles ont déclaré qu'elles suivent les émissions sur la poliomyélite à travers la radio et/ ou la télé.

Les personnes d'autres niveaux d'instruction suivent elles aussi à environ 100% les émissions radios et/ou télévisées sur la poliomyélite à l'exception de quelques personnes dont cinq (5) non scolarisées, sept (7) du niveau secondaire, une (1) du niveau supérieur et une (1) du niveau d'étude coranique. Ces résultats montrent dans l'ensemble que les individus sont réceptifs par rapport aux campagnes de sensibilisation contre la poliomyélite. Ces résultats montrent également l'efficacité des campagnes de sensibilisation et l'engagement des parents à éradiquer définitivement cette maladie.

Le croisement des données de la variable « émissions radios et télévisées » avec la variable « catégorie socioprofessionnelle » s'explique par le fait que ce sont les deux canaux d'information les mieux écoutés ou suivis. Ainsi les résultats de ce croisement montrent que 186 personnes enquêtées soit 93% déclarent suivre effectivement des émissions sur la poliomyélite à travers la radio et/ou la télé (cf. tableau 3 en annexe IX).

Presque toutes les catégories socioprofessionnelles enquêtées suivent des émissions radio et /ou télé sur la poliomyélite à l'exception de quelques commerçants, fonctionnaires, sans emplois et autres. Cela indique que la sensibilisation des parents est effective car tous les canaux d'information sont utilisés pour informer et sensibiliser la population sur la poliomyélite. Cela montre aussi que presque tous les ménages enquêtés disposent d'une radio ou d'une télévision pour écouter ou suivre des émissions.

Voyons à présent les campagnes de sensibilisation contre la poliomyélite organisées par les différentes autorités à l'intention des parents.

7.3.4. La sensibilisation des parents par les autorités administratives, coutumières et les leaders religieux

La lecture du graphique suivant montre la participation des autorités (coutumières, municipales, religieuses...) à la sensibilisation des parents par rapport à la vaccination des enfants contre la poliomyélite.

Il ressort de ces résultats que parmi les 200 enquêtés 58 personnes soit 29% ont répondu que les autorités de leurs quartiers les sensibilisent et leur donnent des conseils par rapport à la vaccination des enfants contre la poliomyélite.

Ces conseils sont entre autres : vacciner vos enfants, la poliomyélite est grave, contagieuse et rend l'enfant infirme toute sa vie ; le vaccin est contrôlé, il ne comporte rien , le vaccin renforce la défense de l'enfant, etc. 142 personnes soit 71% qui ont affirmé qu'elles n'ont jamais reçu des conseils auprès de leurs autorités sur la vaccination des enfants contre la poliomyélite. Cet état de fait montre une insuffisance de la sensibilisation des parents par les autorités administratives, coutumières et les leaders religieux par rapport à la vaccination de leurs enfants contre la poliomyélite. Bien que cette sensibilisation soit insuffisante, elle a significativement contribué à la réduction des cas de refus.

Graphique 8 : Répartition des parents selon la sensibilisation par les autorités.

Oui

29%

Non 71%

Source: Elaboré à partir des données de l'enquête réalisée du 05 au 12 octobre 2005.

En définitive, les enquêtes auprès des populations et les avis de ces dernières par rapport à l'éradication de la poliomyélite permettent de mieux saisir le degré de connaissance des effets de cette maladie ainsi que les attitudes des populations face aux différents canaux et aux moyens de lutte. De ce fait, des leçons intéressantes peuvent être tirées en terme de recommandations et de conclusions par rapport à l'objectif de l'éradication de la poliomyélite.

7.4 RECOMMANDATIONS

Pour une gestion plus efficace des cas de refus et l'éradication totale de cette maladie, nous formulons les recommandations suivantes :

7.4.1 A l'endroit du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre les Endémies :

ü préparer les parents par rapport à cette maladie ;

ü organiser des campagnes de sensibilisation dans les quartiers, si possible passer de porte à porte pour expliquer aux parents le danger de la poliomyélite en général et les conséquences qu'un seul cas de poliomyélite pourrait engendrer sur toute la communauté entière sans attendre les JNV/Poliomyélite ;

ü coupler les campagnes de vaccination polio à la distribution des vivres, des moustiquaires, etc.

ü envoyer des personnes influentes selon le milieu afin de gérer les cas de refus ;

ü améliorer la surveillance de la maladie en mettant un accent particulier au niveau de tous les districts frontaliers avec le Nigeria ;

ü renforcer la vaccination de routine pour atteindre et soutenir un taux minimum de 85% ;

ü vacciner l'ensemble du pays sans oublier certaines zones surtout difficiles d'accès, les zones d'insécurité, les zones frontalières et insulaires ;

ü évaluer les programmes d'IEC pour questionner le contenu des messages produits, les canaux utilisés, les périodes de diffusion selon la disponibilité d'écoute de chaque cible ;

ü évaluer les activités de mobilisation sociale ;

ü impliquer les parents des malades et les personnes atteintes de polio dans la lutte contre la polio, notamment pendant les conceptions des messages, la diffusion des messages, etc. Ces personnes doivent être impliquées en tant qu'acteurs et non en tant qu'images.

ü veiller à la bonne organisation des JNV ;

ü expliquer simplement et clairement aux parents les vertus du vaccin contre la polio ;

ü maîtriser les campagne de désinformation contre la polio ;

ü sensibiliser les agents de santé à bien organiser les JNV ;

ü expliquer clairement aux parents le caractère contagieux de la polio ;

ü maîtriser les campagnes de désinformation sur le vaccin polio oral ;

ü sensibiliser les différents acteurs pour une bonne gestion des ressources octroyées aux JNV.

7.4.2 A l' endroit des partenaires

ü Continuer à appuyer le MSP/LCE dans la lutte contre la poliomyélite ;

ü Accentuer l'appui à la sensibilisation contre la poliomyélite et la surveillance des maladies ;

ü Continuer à apporter des appuis techniques aux régions et aux districts lors des JNV ;

ü Veiller à la bonne organisation des JNV ;

ü Impliquer davantage les différents acteurs dans la lutte contre cette terrible maladie ;

ü Assurer le financement des JNV jusqu'à l'éradication définitive de cette maladie.

7.4.3 A l' endroit des parents

ü Accepter la vaccination des enfants contre la polio ;

ü Aider les équipes de vaccinateurs à vacciner les enfants ;

ü Participer aux différentes campagnes de sensibilisations organisées dans les quartiers, les mosquées, les formations sanitaires, etc.

ü Adopter des attitudes et des comportements responsables en vue d'éradiquer définitivement cette maladie au Niger.

CONCLUSION

L'analyse sociologique des attitudes et des comportements des parents face à la vaccination des enfants contre la poliomyélite dans le district sanitaire II de Niamey, a été riche en enseignements. Nous avons d'abord noté l'engagement des autorités politiques, administratives, coutumières, et religieuses, des partenaires au développement, des ONG et associations, des parents d'enfants, et d'autres bonnes volontés à éradiquer définitivement la poliomyélite au Niger. Cet engagement des principaux acteurs a permis au Niger d'arrêter la transmission du virus autochtone de la poliomyélite et de réduire les cas de refus liés à la vaccination des enfants contre la poliomyélite (11 cas de poliomyélite importés pour l'année 2005).

Pour obtenir ces résultats, les stratégies et les moyens d'information et de sensibilisation mis en oeuvre ont été : « le porte à porte », les prêches dans les mosquées, les radios, les télévisions, les autres médias, le canal des écoles, des autorités coutumières, religieuses et politiques, des crieurs publics, des relais mobilisateurs, des vaccinateurs des agents de santé.

Cependant, l'étude a révélé une insuffisance de la sensibilisation des parents par les autorités administratives, coutumières et des leaders religieux. Aussi, beaucoup d'enquêtés ignorent-ils jusqu'à présent si la poliomyélite est contagieuse ou non. De ce fait, un véritable travail de sensibilisation et d'information des parents par rapport au caractère contagieux de la poliomyélite s'avère nécessaire.

Par ailleurs, à l'exception de la catégorie des fonctionnaires, les parents ont une vision trop limitée de leur environnement et ils sont facilement influençables. Cette situation peut entraver la vulgarisation d'une politique nationale et constituer en même temps un frein à l'élimination ou à l'éradication définitive de certains fléaux.

En somme, la mise en place d'un dispositif efficace de sensibilisation et d'information semble être appropriée pour réduire les cas de refus des parents à la vaccination de leurs enfants contre la poliomyélite. En effet, à la suite des campagnes d'information et de sensibilisation, 98% des parents enquêtés ont déclaré qu'ils acceptent de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite afin de les protéger contre ce fléau ; ce qui confirme notre première hypothèse qui est : la mise en place d'un dispositif efficace de sensibilisation et d'information semble être approprié pour réduire les cas de refus liés à la vaccination des enfants contre la poliomyélite.

Les enquêtés ont tous déclaré qu'ils reçoivent fréquemment des informations et qu'ils sont sensibilisés chaque fois sur la poliomyélite à travers les différents canaux d'information (radio, télé, relais mobilisateurs, chefs traditionnels, leaders religieux, etc.).

L'implication et l'engagement des parents d'enfants ont été effectifs et semblent appropriés pour éradiquer la poliomyélite au Niger. En effet, 97 ,5% des parents enquêtés ont déclaré qu'ils laissent des consignes de vaccination à la maison en leur absence afin de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite.

Les campagnes de sensibilisation connaissent ainsi une réussite ; ce qui montre l'engagement des parents à éradiquer définitivement cette maladie au Niger. La seconde hypothèse qui est : l'implication effective des parents d'enfants dans la lutte contre cette maladie semble être appropriée pour éradiquer définitivement ce fléau se trouve ainsi confirmée.

Les attitudes et les comportements des parents d'enfants deviennent de plus en plus encourageants, car à chaque passage des JNV/poliomyélite le nombre d'enfants vaccinés et les cas de refus diminuent (en décembre 2005 3 483 576 enfants vaccinés)23(*).

L'éradication définitive de la poliomyélite passe donc par l'accentuation de la sensibilisation à tous les niveaux en utilisant tous les canaux possibles d'information et de sensibilisation de la population. On peut davantage convaincre la population en couplant, par exemple, la vaccination contre la poliomyélite à la distribution gratuite des vivres, des moustiquaires, comme en décembre 2005 (JNV/Polio et MII) afin de réduire les cas de refus.

Enfin, compte tenu de la porosité des frontières du Niger, il conviendrait sans doute de mener d'autres recherches sur les cas de poliomyélite dus au poliovirus sauvage importé pour mieux éclairer la question de l'éradication définitive de cette maladie. Une telle étude demanderait du temps et des ressources humaines et financières conséquentes.

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages de méthodologie

1. DURKHEIM - (E), Les règles de la méthode sociologique, Paris, 11e Ed. 2002, 144 Pages.

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3. JAVEAU (C), L'enquête par questionnaire, Paris, les Ed. d'organisation, 1992, 60 Pages.

4. MOSSI MOUNKAILA Oumarou et MADOUGOU Idrissa,  Guide méthodologique pour l'élaboration des mémoires de fin de cycle à l'ENAM, Niamey, ENAM 2005, 73 Pages.

5. N'DA (P), Méthodologie de la recherche : de la problématique à la discussion des résultats, Abidjan, PUCI, 2000, 131 Pages.

6. OLIVIER DE SARDAN (J.P), l'enquête socio anthropologique de terrain : synthèse méthodologique et recommandation à usage des étudiants, Niamey, LASDEL, Octobre 2003, 58 Pages.

II. Ouvrages généraux

1. ALPHA GADO Boureima, Nyamey Garin Kaptan Salma, Miroir du passé tome2, 77 pages.

2. Cabinet du Premier Ministre/ Secrétariat Permanent du DRSP, Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, Janvier 2002, 209 pages.

3. MFE/BCR, Recensement Général de la Population et de l'Habitat du Niger de mai 2001 Résultats provisoires, Décembre 2002, 24 pages.

4. MID, CUN 2000 - 2004, octobre 2000, 147 pages.

5. MP/CUN, Plan régional de développement économique et social de la CUN, Niamey, Février 2004, 424 pages.

6. MSP/LCE/DI, Plan stratégique intégré de communication pour le PEVS, les J.N.V et la surveillance, 2006-2010, 31pages. 

7. Sahadatou LANCINA, Images socio économiques et physiques de la CUN, CUN, Janvier 2000, 102 Pages.

III. Ouvrages spécifiques

1. CNO JNV/S - CMS/CAI/LCEI, Rapport général des activités de sensibilisation et de mobilisation sociale contre la poliomyélite en milieux religieux au cours du 1er passage JNV/Poliomyélite, Niamey du 24 février au 2 mars 05, Page non déterminée.

2. MSP/LCI/DGSP/DS/DIE, Rapport de supervision des activités des JNV - JNM, Niamey, Ed mai 2005, 11 Pages.

3. OMS (2001), Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, situation en 2000, Genève, 27 Pages.

4. OMS (2002), Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, situation en 2001, Genève, 27 Pages

5. OMS (2003), Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, situation en 2002, Genève, 31 Pages

6. OMS (2000), Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, plan stratégique 2001 - 2005, Genève, 21 Pages.

7. OMS (1993), Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, guide à l'intention des cliniciens, Genève, 17 pages.

8. OMS, Rapport de la réunion du Groupe Consultatif Technique. Point de mire : l'éradication de la poliomyélite, Genève, 4-6 mai 1992, 39 pages.

9. OMS (1992) : Directives pour la prévention des déformations dues à la poliomyélite Genève, 56 pages.

10. OMS - Bureau régional de l'Afrique : Rapport de situation sur l'initiative pour l'éradication de la poliomyélite dans la région africaine en 1996/ 1997, Hararé, 1998, 27 Pages.

11. OMS- Niger (2002), Eradication de la poliomyélite au Niger 5 ans de lutte : 1997 à 2001. Bilan et perspectives, Niamey, 41 pages.
- OMS - Niger, Rapport sur la mission préparatoire de la deuxième édition des JNV Poliomyélite 2001.

12. OMS - Niger, EPI - Poliomyélite : Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite au Niger : Rapport du passage d'octobre 2004, 19 pages.

13. OMS/ Côte D'Ivoire (Bureau de la représentation), Eradication de la poliomyélite en Côte d'Ivoire, Avril 2004, 49 pages.

IV. Revues et Journaux

1. OMS, Info Polio N° 10, Genève, décembre 2000, 6 pages

2. OMS, Info Polio N° 08, Genève, juin 2000, 6 pages

3. OMS, Info Polio N° 09, Genève, septembre 2000, 6 pages

4. OMS, Info Polio N° 13, Genève, novembre 2001, 6 pages

5. OMS, Info Polio N°11, Genève, avril 2001, 8 Pages

6. OMS, Info Polio N°15, Genève, mai 2002, 8 Pages

7. OMS, Info Polio N° 16, Genève, septembre 2002, 6 pages

8. OMS, Info Polio N° 18, Genève, mars 2003, 6 Pages

9. OMS, Info Polio N° 19, Genève, juillet 2003, 6 pages

10. OMS, Info Polio N° 24, Genève, automne 2004, 8 pages

11. OMS, Info Polio N° 23, Genève, printemps 2005, 6 pages

12. OMS/ Côte D'Ivoire : ICP/PEV. Bloc AFRIQUE DE L'OUEST (ABIDJAN), Eradication de la poliomyélite. Le compte à rebours à commencer : les chefs d'Etat se mobilisent, Abidjan, 2001,63 pages.

V. Dictionnaires utilisés

V1.Dictionnaires de la langue française 

GHISLAINE Stora et al, Dictionnaire Hachette, Paris, Edition illustrée, 2003, 1858 pages.

PHILIPPE Marlet et al, le Petit Larousse illustré, Paris, 2006, 1855 pages.

V2.Dictionnaires de Sociologie 

HERMANS (Ad), Le dictionnaire des termes de la sociologie, Belgique, Edition marabout, 1991.

FERREOL Gilles et al, Dictionnaire de sociologie, Armand colin, 2è édition, 1995, 315 pages.

BOUDON Raymond et al, Dictionnaire de la sociologie, Paris, Larousse, 1996, 270 pages.

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES iii

TABLEAUX ET GRAPHIQUES iv

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : 4

Construction de l'objet d'étude 4

CHAPITRE I. : Cadre théorique de la recherche 5

1.1 Justification du choix du sujet 5

1.2 Revue de la littérature 6

1.3 Problématique 11

1.4 Hypothèses 14

1.5 Les variables de l'étude 14

1.5.1 Les variables indépendantes 14

1.5.2 Les variables dépendantes 15

1.6 Les objectifs de la recherche 15

I.6.1 Objectif général 15

I.6.2 Objectifs spécifiques 15

1.7 Définition des concepts 15

CHAPITRE II : Cadre pratique de la recherche 19

2.1 Méthodes et techniques de la recherche 19

2.1.1 La recherche documentaire 19

2.1.2 La pré enquête 19

2.1.3 L'univers d'enquête 19

2.1.4 L'échantillonnage 20

2.2 Présentation du questionnaire 22

2.3 Présentation du guide d'entretien 22

2.4. L'enquête de terrain 22

2.4.1  Administration du questionnaire 23

2.4.2  Administration du guide d'entretien 23

2.4.3  Le dépouillement 23

2.4.4  Les difficultés rencontrées 23

Chapitre III: Présentation de la Communauté Urbaine de Niamey et du District Sanitaire II 24

3.1 Présentation de la Communauté Urbaine de Niamey 24

3.1.1. Historique 24

3.1.2. Situation géographique 25

3.1.3. Organisation administrative 25

3. 1.4. Les ressources économiques 26

3.2 Présentation du District sanitaire II 27

3.2.1 Historique du District sanitaire II 27

3.2.2 Situation géographique 28

3.2.3 Organigramme du District sanitaire II 29

3.2.4 Les missions et les difficultés 29

DEUXIEME PARTIE : 31

La poliomyélite : perception, déroulement de la campagne de vaccination, conséquences et prises en charge 31

Chapitre. IV : La perception de la poliomyélite 32

4.1 Les caractéristiques cliniques de la poliomyélite 32

4.1.1 La définition de la poliomyélite 32

4.1.2 La transmission de la poliomyélite 32

4.1.4 Les complications de la poliomyélite 33

4.1.5 Le traitement de la poliomyélite 33

4.1.6 La prévention de la poliomyélite 33

4.2 La poliomyélite : " maladie d'origine divine? ? 34

4.3 Poliomyélite : " mauvais sort? ? 34

4.4 La perception de la poliomyélite par la population 35

4.5 La perception de la poliomyélite au niveau des communautés religieuses 36

4.6 Déroulement de la campagne de vaccination. 37

4.6.1 La mobilisation sociale 37

4.6.2 La vaccination 37

4.6.3 La supervision 37

4.6.4 La gestion des cas de refus 38

4.6.5 Le monitorage 38

CHAPITRE V : Conséquences de la poliomyélite, la prise en charge de la maladie, les parents et la vaccination contre la poliomyélite 39

5.1 Les conséquences sociales de la poliomyélite 39

5. 1.1 Les conséquences sociales de la poliomyélite au niveau des familles 39

5.1.2 Les conséquences sociales de la poliomyélite au niveau de la communauté 39

5.1.3 Les conséquences économiques de la poliomyélite 40

5.1.3.1. Les paralysies 41

5.2 Les prises en charge des malades de la poliomyélite 41

5.2.1 Au niveau des centres de santé. 41

5.2.2 Au niveau familial 42

5.2.3 Au niveau des ONG et des Associations caritatives 42

5.3 Les parents face à la vaccination des enfants contre la poliomyélite. 43

5.3.1 Les parents et la vaccination des enfants contre la poliomyélite 43

5.3.2 La sensibilisation des parents et les stratégies de communication 43

5.3.3 Les causes de la réticence des parents par rapport à la vaccination de leurs enfants 44

5.3.4 Les conséquences du refus des parents par rapport à la vaccination de leurs enfants contre la poliomyélite 44

TROISIEME PARTIE : 45

Exploitation et analyse des données d'enquête 45

CHAPITRE VI : Populations enquêtées et les avis par rapport à l'éradication de la poliomyélite 46

6.1. Identification 46

6.1.1 Identification des enquêtés selon leur sexe. 46

6.1.2 Identification des enquêtés selon leur âge. 46

6.1.3 Identification des enquêtés selon leur niveau d'instruction. 47

6.1.4 Identification des enquêtés selon leur situation matrimoniale 48

6.1.5 Identification des enquêtés selon leur catégorie socioprofessionnelle 49

6.2. Connaissance de la poliomyélite dans le milieu d'étude 49

6.2.1. La connaissance du caractère contagieux de la poliomyélite 49

6.2.2. Les parents ayant des enfants victimes de la poliomyélite 52

6.2.3. Les avis des parents sur la possibilité d'éradication de la poliomyélite au Niger 53

CHAPITRE VII : Connaissance des effets de la poliomyélite et des attitudes des populations face aux différents canaux et moyens de lutte. 55

7.1 La connaissance des effets de la poliomyélite dans le milieu d'étude 55

7.2 Les canaux d'information et de sensibilisation dans le milieu d'étude 56

7.3. Les attitudes et les comportements des parents 57

7.3.1. Les consignes de vaccination laissées par les parents 57

7.3.2. L'acceptation par les parents de faire vacciner leurs enfants 58

7.3.3. La participation des parents aux séances de sensibilisation 60

7.3.4. La sensibilisation des parents par les autorités administratives, coutumières et les leaders religieux 62

7.4 RECOMMANDATIONS 64

7.4.1 A l'endroit du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre les Endémies : 64

7.4.2 A l'endroit des partenaires 65

7.4.3 A l'endroit des parents 65

CONCLUSION 66

BIBLIOGRAPHIE 68

ANNEXES 71

Annexe I

Annexe II

Annexe III

Annexe IV

Annexe V

Annexe VI

Annexe VII

Annexe VIII

Annexe IX

Annexe X

Annexe XI

Annexe XII

Annexe XIII

Annexe XIV

Annexe XV

* 1MFE/BCR, Recensement Général de la Population et de l'Habitat du Niger de mai 2001, Décembre 2002, p. 24.

* 2Cabinet du Premier Ministre, Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, juin 2002.

* 3 MSP/LCE/DI, Plan stratégique intégré de communication pour le PEVS, les J.N.V et la surveillance, 2006-2010, Niamey, p.4. 

* 4 OMS-Niger, Éradication de la poliomyélite au Niger 5 ans de lutte : 1997 à 2001 Bilan et perspectives, p.5

* 5 OMS - Niger 2002, Eradication de la poliomyélite au Niger cinq (5) ans de lutte : 1997 à 2001, Bilan et Perspectives, P.5.

* 6 Bulletin LEBANTEY n° 022 - février 2004 : L'éradication de la poliomyélite au Niger, P.5

* 7 Bulletin LEBANTEY n° 024 - mai 2004 : L'éradication de la poliomyélite au Niger, P.5

* 8OMS, Info Polio N° 8-juin 2000, p 1-2

* 9OMS, Info Polio N° 18-mars 2003, p 1-5

* 10 OMS, Info Polio N° 11-avril 2001, p. 1

* 11OMS, Info Polio N° 15-mai 2002, p. 1

* 12 OMS (2001) : Initiative mondiale pour l'éradication de la Poliomyélite, situation en 2000, Genève, partie consacrée au résumé (iv).

* 13 OMS (2003) : Initiative mondiale pour l'éradication de la Poliomyélite, situation en 2002, Genève, p.5

* 14 OMS (2000) : Initiative mondiale pour l'éradication de la Poliomyélite, plan stratégique 2001 - 2005, Genève, 21 Pages.

* 15 Bulletin LEBANTEY NO 22- Février 2004, p.3

* 16 R GHIGLIONE et B. MATALON, Les enquêtes sociologiques. Théories et Pratiques, Armand Colin, Paris, 1982 p 29.

* 17 Sahadatou LANCINA, Images socio-économiques et physiques de la CUN, janvier 2000, p.10

* 18 ALPHA GADO Boureima, Nyamey Garin kaptan Salma., Miroir du passé tome 2, p.14

* 19 MFE/ Secrétariat Général/BCR: Recensement Général de la population et de l'habitat de mai 2001 Résultats provisoires, Décembre 2002 (RGP/H- Niger 2001), p.11.

* 20 source: http//www.polioeradication.org/casecount.asp

* 21 Bulletin LEBANTEY N°022-Fev. 2004, P.9

* 22 source : service de planification du PEV-Niger.

* 23 Source : service gestion des données PEV-Niger






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