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Essai d'analyse de la problematique de financement des projets par les institutions de microfinance au Burkina Faso: Cas de la BCB

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par Nassiri Nikiema
Université de Ouagadougou - Maitrise en science de gestion 2006
  

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Ministère des Enseignements Secondaires Burkina Faso

Supérieurs et de la Recherche Scientifique Unité Progrès Justice
(MESSRS)

=============================== ================

Université de Ouagadougou Année Académique

Unité de Formation et Recherche en 2005-2006
Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG)

===================================

Département de Gestion

Option1: Economie, Gestion des Entreprises et des Organisations (EGEO)

THEME

 

ESSAI D'ANALYSE DE LA PROBLEMATIQUE DU
FINANCEMENT DE PROJETS PAR LES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE AU BURKINA
FASO : CAS DE LA BCB.

 

Présenté par :

Monsieur ZONGO Issa
et
Monsieur NIKIEMA Nassiri

1 MAITTRISE EN MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET DES ORGANISATIONS

SOMMAIRE

NTRODUCTION 1

CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE DE FINANCEMENT DE MICROPROJETS : 3

LA MICROFINANCE 3

I- APPROCHE THEORIQUE 3

I.1 - Rationnement du crédit 3

I.1.1 - Rationnement du crédit et imperfection du marché 3

I.1.2- Le rationnement de crédit et asymétries d'information 4

II.2- Les IMF : efficacité et rationnement de crédit 6

II- ETUDE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU BURKINA FASO 8

II.1- Organisation du secteur de la microfinance 8

II.1.1 - Les institutions d'épargne et de crédit 9

II.1.2- Les expériences de crédit direct 9

II.1.3- Les projets à volet crédit 9

II.2- Etude de l'octroi de crédit au niveau des IMF au Burkina Faso 10

II.2.1 - Les facteurs déterminants du crédit 10

II.2.2- Facteurs déterminants de la liquidité 11

II.2.3 Evolution comparative des crédits de des ressources des IMF 12

III- Les difficultés des Institutions de Microfinance 13

CONCLUSION 13

CHAPITRE II : L'EXPERIENCE DE LA BCB DANS LE FINANCEMENT DE

MICROPROJETS 15

I- PRESENTATION DE LA BCB 15

I.1 - Historique 15

I.2- Organisation générale 16

II- LA MICROFINANCE AU SEIN DE LA BCB 16

II.1- Mission de la direction et du réseau microfinance BCB 16

II.2- La compréhension de la microfinance BCB 17

II.3- La mise en oeuvre de la microfinance à la BCB 19

II.4- Les étapes d'analyse du dossier de prêt 21

III- DIFFICULTES RENCONTREES PAR LA BANQUE 22

III.1- Les raisons de la non-participation des banques au secteur informel 22

III.2- Les handicaps du secteur 23

III.3- Les difficultés propres à la BCB 24

CONCLUSION 24

CHAPITRE III : BILAN ET PERSPECTIVES 25

I- BILAN 25

I.1 - Les institutions de microfinance ordinaires 25

I1.1 - les mutuelles et coopératives d'épargne et de crédit 26

I.1.2- Les structures de crédit direct ou solidaire 26

I.1.3- Les projets à volets crédits 26

I.2- La microfinance bancaire 26

I.2.1 - Banque et microfinance 26

II.2.2- Cas de la BCB 27

II- ANALYSE COMPARATIVE DES FORCES ET DES FAIBLESSES DE LA

MICROFINANCE BANCAIRE ET ORDINAIRE 28

II.1- Les forces et faiblesse de la microfinance ordinaire 28

II.1.2- Les faiblesses de la microfinance ordinaire 28

II.2. Les forces et faiblesses de la microfinance bancaire 29

II.2.1 - Les forces de la microfinance bancaire 29

II.2.2- Les faiblesses de la microfinance bancaire 30

III- PRESPECT IVES D'AMELIORATION DE LA MICROFINANCE BCB 30

III.1- La mise en oeuvre de la stratégie de microfinance 31

II.2- Recommandations 31

CONCLUSION 32

CONCLUSION GENERALE 33

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

REMERCIEMENTS

Nous adressons nos sincères remerciements à tous ceux qui ont d'une manière ou d'une autre apporté leur contribution à la réalisation de ce présent document de synthèse

Nos remerciements vont particulièrement à :

L'ensemble du corps professoral de l'UFR/SEG pour sa grande et honorable implication du processus de notre formation.

Monsieur GANSORE L. FRANCIS enseignant à l'UFR/SEG dont « la lumière » nous a pleinement évité de produire des erreurs.

Monsieur ABEL TIEMTORE enseignant à l'UFR/SEG

L'ensemble du personnel de la microfinance BCB en particulier,

Monsieur TRAORE AMBROISE directeur du réseaux microfinance de la banque, à qui nous adressons nos sincères et profonds remerciements eu égard à l'attention particulière dont il nous a accordée

Madame ATA DIAGANA pour l'entretien qu'elle nous avons accordé.

Monsieur TAO ABOUBACAR pour son soutien

Madame SANDWIDI NATHALIE directrice de la DAMOF et sa secrétaire pour les

informations mises à notre disposition.

Mademoiselle KANTE AWA qui a bien voulu consentir le sacrifice de son précieux temps pour la saisie de ce document, à qui nous remercions vivement

Monsieur DOUAMBA ADAMA pour la mise en forme et le tirage du document.

A tous ceux qui ont apporté des critiques constructives et leur soutien de tout ordre.

LISTE DES ABREVIATIONS

AFRACA : Association Africain de Crédit Rural et Agricole

APIMBF : Association Professionnelle des Institutions de Microfinance au Burkina Faso

BACB : Banque Agricole et Commerciale du Burkina Faso BALIB : Banque Arabe Libyenne

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest BCB : Banque Commerciale du Burkina

BOA : Banque Ouest Africain

BRS : Banque Régionale de solidarité

BTEC : Booré-Tradition d'Epargne et de Crédit

CNE : Caisse Nationale d'Epargne

CPB : Caisse des Producteurs du Burkina

CDMRN : Comité de Développement du Monde Rural Nongtaaba CRS : Cathwell Relief Service

COOPEC GALOR : Coopérative d'Epargne et de Crédit GALOR CREDO : Organisation Chrétienne de Secours et de Développement CVECA : Caisse villageoise d'Epargne et de Crédit Agricole

DAMOF: Direction des Affaires Monétaires et Financières

DRMF: Direction du Réseau et de la Microfinance ECLA:Association « Etre Comme les Autres »

FAARF: Fond d'Appui aux Activités Rémunératrices des femmes

FCPB: Fédération des Caisses Populaires du Burkina IMF: Institution de Microfinances

MECANO/BF: Mutuelle d'Epargne et de Crédit des Artisans du Nord-Ouest du Burkina Faso

MUFEDE: Mutualité Femme et Développement du Burkina PRODIA: Projet de Développement Industriel et Artisanal PA/SNMF: Plan d'Action et Stratégie National de Micro finance

PS/FMR: Plan Stratégique et Fond du Monde Rural SFD: Système Financier Décentralisé

URCBAM: Union Régionale des Caisses du BAM URCPSO: Union Régionale populaires du Sud-ouest

UCEC/Z: Union des Coopératives d'Epargne et de Crédits du Zoundweogo

iNTRODUCTION

L'économie du Burkina est caractérisée au cours de ces dernières années par une forte émergence des institutions bancaires et des Institutions de Microfinance (IMF).

Les banques tout en réduisant les asymétries d'information sur le marché financier, exclues du même coup les petits promoteurs sans garanties. Cette exclusion est beaucoup perceptible dans la plupart des pays en voie de développement où la population est majoritairement rurale et pauvre. C'est dans ce contexte que s'est développée la microfinance, une alternative au marché et aux banques.

Les banques se préoccupent avant tout du taux de remboursement du différentiel, du taux d'intérêt, du coût d'intermédiation, de l'équilibre financier et du professionnalisme des agents.

Les IMF quant -à-elles, perçoivent le crédit avant tout comme un moyen pour intensifier les activités du secteur informel, diversifier les activités du marché rural et promouvoir les entreprises.

Les acteurs des instituions de microfinance définissent en général leurs propres règles de fonctionnement avec une étroite imbrication entre l'économique et le social.

En prenant en compte les rapports humains dans leurs activités, les IMF gèrent mieux les problèmes d'asymétries d'informations que les banques et devraient normalement contribuer à éliminer, sinon minimiser les phénomènes d'exclusion observés sur le marché du crédit.

Au regard donc du rejet de plus en plus croissant des projets, vue la liquidité des IMF, n'y a-t- il pas de facteurs endogènes et exogènes qui limitent le financement des projets ? Comment les IMF s'organisent-elles dans leurs activités de financement ? Quels sont les facteurs déterminant l'offre de crédit ?

Quelles alternatives nouvelles faut-il aux IMF pour minimiser le risque et aux promoteurs pour accéder plus facilement au crédit ?

Notre étude sera consacrée à l'analyse des activités des IMF en générale et celle de la microfinance bancaire, plus précisément la microfinance BCB en particulier.

L'objectif de cette étude est de montrer la nécessité de la BCB à diversifier et à spécialiser ses services, afin de minimiser le risque et aux promoteurs de s'organiser en groupements professionnels et solidaires afin de parvenir plus facilement au crédit.

Dans la démarche méthodologique, nous utilisons les données fournies par la BCEAO (monographie des SFD- Burkina 2003), les statistiques de la BCB, les données du Trésor Public et autres documents.

Notre démarche consistera à analyser d'abord les activités de crédit des IMF, ensuite à étudier l'expérience de la BCB dans l'octroi de microcrédit,afin de proposer des perspectives d'amélioration de l'activité de la microfinance en générale et celle de la BCB en particulier.

CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE DE FINANCEMENT DE MICROPROJETS : LA MICROFINANCE

Ce chapitre va traiter du problème du rationnement de crédit d'une part et d'autre part de l'évaluation de la liquidité et de la performance des IMF dans la réduction de l'asymétrie d'information.

I- APPROCHE THEORIQUE

I.1- Rationnement du crédit

Il s'agit de présenter quelques théories qui ont traité du phénomène de rationnement de crédit. I.1.1- Rationnement du crédit et imperfection du marché

Selon la théorie keynésienne, les ajustements se font par les quantités le rationnement va obéir plus à la loi de Keynes qu'à celle de Walras, qui est un ajustement par les prix. En effet, selon D.R. Hodgman(1961), même dans les conditions de parfaite concurrence, les prêteurs peuvent refuser de financer certains clients. Par exemple, plus on demande à une banque de faire crédit, plus le taux d'intérêt sera élevé, mais ce n'est pas par ce que le taux d'intérêt est élevé que les revenus de la banque augmentent forcément. Au contraire, selon Hodgman, plus la banque prête, à un taux d'intérêt élevé, moins les entreprises sont capables de rembourser. Selon lui, le taux d'intérêt augmente la probabilité de faillite et la fonction d'offre n'est pas une fonction linéaire du taux d'intérêt, mais elle a une forme curviligne.

Dès lors, le rejet d'une partie de demande de financement est analysé comme une stratégie élaborée par les banques dans le but de maximiser leur profit.

Le rationnement du crédit demeure donc compatible avec la réalisation d'un optimum pour les offreurs. Ce type de rationnement traduit en réalité l'échec des forces du marché à réaliser un équilibre entre l'offre et la demande globale.

Selon Jaffée et Modigliani, tout en s'appuyant sur la fonction de crédit non linéaire, distinguent deux types de rationnement : le rationnement dynamique et le rationnement statique.

Selon l'idée du rationnement dynamique, la banque centrale augmente le taux, l'offre de crédit va baisser car les banques de second rang vont éviter d'élever immédiatement le taux d'intérêt. Elles vont par contre ajuster les quantités de monnaie en observant une période plus ou moins longue avant de réagir.

Quant au rationnement statique, Jaffé et Modigliani estiment qu'en permanence, il y a des agents qui vont se trouver rationnés. Mais il n'y a pas autant de taux d'intérêt que de débiteurs. Il y a quatre ou cinq classes de taux en fonction de la qualité et la dimension de l'entreprise.

A l'intérieur d'une même classe, les entreprises les plus performantes auront tous les crédits qu'elles demandent et les moins bonnes seront rationnées jusqu'à un certains niveau. Dans une même classe, il y aura des emprunteurs qui auront tous le crédit qu'ils désirent pendant que d'autres moins bonnes seront rationnées.

Mais la question qu'on est en droit de se poser est celle-ci : Pourquoi dans ce contexte, la banque joue sur les quantités plutôt que de jouer sur les taux d'intérêt d'autant qu'elle connaît la qualité de l'entreprise.

En réalité, c'est parce que la banque n'a pas toutes les informations sur l'emprunteur. Dans un contrat financier, il y a toujours un problème d'asymétrie d'information. Il y a asymétries d'information sur un marché quand certains opérateurs détiennent une information particulière qui n'est pas totalement, transmises au prix des actifs sur le marché. On rencontre ces problèmes aussi bien au niveau des activités des banques qu'au niveau des activités des IMF.

I.1.2- Le rationnement de crédit et asymétries d'information

Le problème d'asymétries d'information génère des phénomènes de sélections adverses et d'aléas de moralité. La sélection adverse selon H. Varian est le fait qu'un coté du marché ne peut pas observer la qualité du produit que l'autre coté du marché propose.

Sur le marché de crédit, les emprunteurs donnent toujours une image édulcorée de leur projet
d'investissement aux prêteurs afin d'obtenir le financement. Cela peut amener les banques et

plus généralement les institutions de crédit (y compris les IMF) à financer des projets très risqués en lieu et place des projets à rentabilité faible mais réaliste.

Quant à l'aléa de moralité où le hasard morale, c'est une situation dans laquelle, un coté du marché ne peut observer le comportement de l'autre coté (comportement caché). L'emprunteur peut donc utiliser le crédit pour réaliser autre chose que ce pour quoi il en a bénéficié.

Pour AKerlof(1970), Diamond et Dybvig(1983), les asymétries d'informations conduisent à des comportements opportunistes de la part des emprunteurs. C'est dans ce contexte que Jaffé et Russel(1976) distinguent dans leur modèle les emprunteurs honnêtes et les emprunteurs malhonnêtes. Ils assimilent les emprunteurs honnêtes à des entreprises qui, estimant le coût de la faillite très élevé de leur projet, ont intérêt ou décident de rembourser.

Quant aux emprunteurs malhonnêtes, ils préfèrent faire faillite en proposant des taux d'intérêt plus élevés ; selon eux, les emprunteurs qui demandent du crédit avec un taux d'intérêt supérieur au taux à partir duquel la banque rationne, ils sont en faite des emprunteurs malhonnêtes. La différence de ce modèle d'avec celui de rationnement au sens de Jaffée et Modigliani ou de celui de Stiglitz et Weiss(1981) est qu'ici, ce sont es demandeurs de crédit qui souhaitent que la banque fasse un rationnement par solution alors qu'au niveau des autres modèles ci-dessus cités, ce sont les banques qui décident de façon endogènes de rationner.

Pour ce qui concerne les IMF, les taux d'intérêts sont relativement stables, ce qui exclut toute possibilité de sélectionner les promoteurs à partir de la manipulation de cette variable. Mais n'empêche que les emprunteurs sont sensibles au taux pratiqués par les IMF par rapport à ceux des banques avec en prime, des conditions de remboursements plus contraignants.

Stiglitz et Weiss quant à eux, partent d'une banque qui a en face d'elle un grand nombre de promoteurs. La banque, étant une entreprise, cherche à maximiser son profit en réclamant une plus grande rentabilité de son crédit octroyé. Mais, Stiglitz et Weiss précisent immédiatement que la rentabilité des activités des banques n'évolue pas systématiquement en fonction du taux d'intérêt car à partir d'un certain taux, la rentabilité baisse. Plus la banque fait payer des taux d'intérêts élevés, plus elle dégrade la finalité de son portefeuille car elle décourage les bons emprunteurs et appelle les emprunteurs malhonnêtes.

Ce risque de sélections adverses est dû au fait qu'il est difficile pour la banque de distinguer les bons et les mauvais emprunteurs. Pour éviter la situation de sélection adverse et d'aléa morale, la banque procède à un rationnement bancaire à partir d'un certain niveau de crédit correspondant à un taux quelconque où elle maximise son rendement. Une alternative est de proposer des garanties pour assurer le banquier. Ce modèle de rationnement rejoint l'idée de

Hodgman, en ce sens que le rationnement qui est fait est décidé de façon endogène par la banque qui est faiseur de prix (price maker), mais il a l'avantage d'expliquer le rationnement par les problèmes d'asymétries d'information conduisant à des situations de sélection adverses et d'aléa de moralité.

Mais ce modèle est critiquable dans le contexte réel du Burkina Faso, dans la mesure où nous sommes dans une concurrence des banques entre elles et de plus en plus avec le secteur de la microfinance Par ailleurs, ce modèle peut être appliqué dans le domaine de la microfinance en se sens que ce secteur est quasiment dominé par le réseau de Caisse Populaire qui octroie plus de 75% des microcrédits.

II.2- Les IMF : efficacité et rationnement de crédit

Au niveau des pays en voie de développement, il y a un faible niveau d'approfondissement financier entraînant d'après Mc KINNON et SHAW(1973), un faible niveau de développement économique. Dans la plupart des pays africains par exemple, l'accès au service financier classique demeure restreinte à une certaine couche sociale et constitue un handicap au développement et à la diversification de la case productive. La réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu passe nécessairement par la promotion des activités génératrices de revenus pour les classes défavorisées. Toute action visant à trouver les voies et moyens aux agents économiques défavorisées d'accéder à des sources alternatives de financement est un apport important, c'est dans ces contexte que sont nées les IMF.

La microfinance est un réseau de distribution de service financier et non financer de petite taille. Ces services sont essentiellement le micro crédit, la micro finance, la microassurance, la formation et l'éducation. Cette définition de la microfinance laisse apparaître trois aspects : la taille de la transaction est faible, la nature plus institutionnelle qui voit dans la microfinance des modalités d'économie fondée sur la proximité et la solidarité au-delà des frontières strictes de finance et un aspect normatif qui conçoit les IMF comme les alternatives ou échu du marché dans le domaine spécifique du financement des petites et microactivités productives.

Au fur et à mesure que le service financier formel se perfectionnent et se développe, il réduit les niches occupées par la micro finance (S. SOULAMA 2000).

C'est d'ailleurs ce qui explique dans les pays développés avec un fort niveau de développement et d'approfondissement financier, il y a peu de place pour les institution de microfinance

Dans les pays en voie de développement, le système financier est essentiellement caractérisé par trois secteurs financiers à savoir : le formel, le semi formel et l'informel.

Le système formel est celui des banques et intermédiaires financiers agréés qui s'adressent principalement aux grosses unités de production et aux salariés à travers des crédits de court terme.

Le système financier semi-formel est constitué d'intermédiaires financiers égaux et formalisés parfois établis comme établissement financier à part entière, collectant de l'épargne et /ou faisant du crédit aux micro entreprises et aux ménages exclus du service formel.

Quant à la finance informelle, elle est définie comme un ensemble d'activité financière qui se déroule en dehors de toute réglementation des autorités monétaires et financières (LELARD 1990). Les deux derniers systèmes de financement forment ensemble la microfinance

On y trouve deux logiques essentiels à savoir la logique dite de crédit solidaire et celle du crédit mutuel ou coopératif, en référence au notion `' d'argent froid- d'argent chaud» de P. Hugo(1990), quand il traite de la nature exogène ou endogène des ressources servant à l'intermédiation financière.

En effet les débats sur l'efficacité des Impôts sur les IMF ont opposés dans un passé récent les deux logiques ; les uns soutenaient que `' l'argent- froid» équivaudrait à un financement qui vient de loin et qui s'insère dans un tissu social distendu et moins contraignant en cas de non remboursement, alors que `'l'argent-chaud» renvoierait a contrario à un processus de distribution de ressources locales qui repose sur un réseau social de proximité et socialement contraignant.

Alors, la question qui se dégage est de savoir s'il faut exiger une garantie préalable à tout crédit pour une population pauvre ou s'il faut octroyer le crédit afin de créer des possibilités d'épargne ; et cette fusion est en rapport direct avec le problème de non remboursement et la pérennité des IMF , ces institutions ne sont pas des structures concurrentiellles, à ce titre principal comme toutes les structures du tiers secteur, association à but non lucratif ou OCTC, elles ont la préférence pour l'accessibilité du produit aux acteurs plutôt que la maximisation du profit total. Par ailleurs, la microépargne, le microcrédit, la microassurance sont des activités jugées risquées par la banque et les institutions financières formelles qui, en prêtant ni de garanties matérielles, ni d'informations sur la qualité des emprunteurs et des projets à financier encore moins d'assurance pour les risques de non remboursement, surtout à une clientèle qui n'est pas obliger de révéler ses préférences.

Dans ces conditions d'asymétries d'information, les institutions de l'économie sociale sont une réponse plus appropriée à un problème que l'échange marchand ne peut résoudre.

En outre, un nombre croissant d'organisation de microfinance privilégie désormais les activités rentables génératrices de revenus en reconnaissant que le financement de telle activité représente la clé pour assurer une autosuffisance financière.

On s'achemine alors vers un schéma où l'on voit clairement les IMF préfèrent travailler avec les segments de la population moins vulnérable et moins difficile.

Cette évolution est surtout observable au niveau des systèmes coopératifs (le FCPB) compte tenu de l'épargne préalable exigée, ces systèmes s'adressent généralement aux classes moyennes et ont tendance à exclure les plus démunis notamment les femmes. Ce comportement peut-il s'apparenter au rationnement de type Stiglitz et Weiss ?

Absolument, car l'objectif est d'éviter une faillite et de pérenniser leur existence (Faturunimi). Les mouvements de retraite collectifs observables en cas de faillite bancaire sont aussi pour les IMF, qui collecte la petite épargne pour la redistribuer et ce problème sera d'autant plus important que les coopératifs d'épargne et de crédit sont plus représentatifs dans l'espace de la micro finance

Au Burkina Faso, les coopératives et les mutuelles d'épargne et de crédit distribuent plus de 71% de micro crédit et réunissent plus de 78% de tous les crédits des IMF.

Si ce système s'effondre donc, l'économie toute entière sera inévitablement affectée, d'où la nécessité de rationner le crédit.

II- ETUDE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU BURKINA FASO

Dans cette deuxième section, il s'agira d'analyser le secteur de la microfinance, d'évaluer le niveau d'activité.

II.1- Organisation du secteur de la microfinance

Le secteur de la microfinance au Burkina Faso est composé d'une soixantaine d'institutions dont trente trois d'entre elles qui desservent environ 76 960 clients à travers près de 412 caisses (Direction des Affaires Monétaires et Financières, Décembre 2005).

Depuis juin 2002, les IMF se sont regroupés dans une association dénommée Association Professionnelle des IMF au Burkina Faso (APIMBF), dont la mission essentielle est la professionnalisation des institutions dans leur offre de service.

En 1992, les pays de l'UEMOA se sont dotés d'une loi et d'un décret spécifique à l'application de la microfinance

Actuellement, les IMF du Burkina Faso mobilisent environ 41 173 646 605 milliards d'épargne (Direction des Affaires Monétaires et Financières), avec plus de 34 810 419 889 milliards de prêts en cours.

Le secteur est composé de trois types d'institutions à savoir : les institutions d'épargne et de crédit, les expériences de crédit direct et les projets à volets crédits.

II.1.1- Les institutions d'épargne et de crédit

Au niveau de ces institutions l'épargne précède l'acquisition des crédits. Pour être un bénéficiaire du crédit, il faut être un membre de la caisse depuis un certain temps.

Et avoir effectué des transactions durant ce temps, enfin, le solde de son compte d'épargne doit être bloqué jusqu'au remboursement du prêt ; s'il lui manque de garanties suffisantes, il peut se faire gager par une tierce personne avec tous les risques et poursuite que cela comporte. Dans le cas contraire, il peut rejoindre un groupement de solidarité pour lequel un nantissement n'est pas exigé car avec ce groupement, les risques de défaut de remboursement sont réduits à cause de la pression des autres membres.

Parmi les institutions d'épargne, on distingue la Fédération des Caisses Populaires du Burkina, qui à lui seul distribue plus de 50% de micro crédit Les autres expériences d'épargne et de crédit sont : URCBAM, URCPSO, UCEC/Z, Caisse Baitoul Maal, Mufeed, Coopec Galor, Mécano BF

II.1.2- Les expériences de crédit direct

A coté des coopératives d'épargne et de crédit, on trouve les structures qui ont privilégié la distribution de crédit comme activités principale sans le lier à l'épargne préalable. Ces structures s'appuient sur la caution solidaire du groupe social pour accorder le crédit ;

C'est donc le modèle de la Grameen Bank, en ce qui concerne le cautionnement mutuel des bénéficiaires. Les plus importantes institutions de crédits directs au Burkina Faso sont : FAARF, PRODIA, CPB, CVECA/ Soum,

II.1.3- Les projets à volet crédit

Les projets à volet crédit ne font pas du crédit leur activité principale d'intervention, mais des volets qui sont essentiellement des secteurs sociaux de base.

La plupart de ces projets confie la gestion de leur opération de crédit à un réseau d'épargne et de crédit existant, tandis que d'autres établissent des relations avec le système bancaire. Les expériences plus importantes sont :

CRS, CREDO, ECLA, CDMR

Après la typologie des IMF, nous analyserons ensuite le niveau d'octroi de crédits des IMF.

II.2- Etude de l'octroi de crédit au niveau des IMF au Burkina Faso II.2.1- Les facteurs déterminants du crédit

L'offre de crédit des IMF, c'est l'ensemble des crédits octroyés par ces institutions aux demandeurs de crédit. Plusieurs facteurs influencent cette variable.

II. 2.1.1- Offre de crédit et ligne de crédit

La part de refinancement des IMF représentés par les lignes de crédit, c'est la quantité de crédit que les IMF obtiennent des banques commerciales, lorsque cette quantité augmente, elle accroît l'offre de crédit.

II.2.1.2- Relation offre de crédit et nombre de caisses

Il s'agit de nombre de caisses ou d'agence que les IMF ouvrent pour les clients. Plus ce nombre est grand, plus l'offre de crédit est importante.

II. 2.1.3- Relation offre de crédit et taux d'intérêts débiteurs

Il s'agit du taux d'intérêt fixé par l'autorité de tutelle et pratiqué par les IMF. La demande de crédit décroît avec ce taux, mais l'offre quant à elle varie dans le même sens que le taux.

Un taux élevé accroît l'offre de crédit.

II. 2.1.4- Relation offre de crédit et dépôt des clients

Ce sont essentiellement les dépôts à vue issue de l'épargne collectée par les IMF. L'offre de crédit des IMF est fonction croissante de ces dépôts. Les dépôts plus élevés entraînent un accroissement de l'offre de crédit.

II. 2.1.5- Relation offre de crédit et taux de remboursement du crédit antérieur

Le remboursement du crédit antérieur est la probabilité d'accès au crédit à l'emprunteur. Plus l'emprunteur rembourse le crédit antérieur, plus il aura accès à un nouveau crédit.

II.2.1.6- Relation offre de crédit et le nombre de membre individuel

De plus en plus, le microcrédit est inaccessible par les emprunteurs individuels à cause des défauts de remboursement. Les emprunteurs, de plus en plus se cautionnent mutuellement ou se font cautionner.

II. 2.1.7- Relation offre de crédit et nombre de groupements

Le regroupement des demandeurs de crédit en groupement professionnel facilite l'accès au crédit car cette variable réduit considérablement les défauts de remboursement en fournissant aux institutions de crédit une triple garantie technique, morale et financière.

En effet, une institution de crédit est plus ou moins rassurée dans ses opérations de crédit avec un client si celui-ci est soutenu par un groupe qui se porte garant. Dans ce cas, la pression du groupe oblige le client à honorer ses engagements. Même s'il devenait défaillant, le groupe volera à son secours afin de préserver leur crédibilité auprès de la banque.

Plus les institutions de crédit ont en face d'elles des groupements professionnels, plus elles font des crédits aux demandeurs.

II. 2.1.8- Relation offre de crédit et les dépôts en banque des IMF

Les dépôts témoignent la liquidité et du rationnement du crédit au niveau des IMF, plus ces dépôts sont importants, plus les IMF font moins de crédit.

II.2.2- Facteurs déterminants de la liquidité

La liquidité du niveau des IMF est la capacité des IMF à mobiliser l'épargne et à s'endetter auprès des banques de second rang et autres institutions financières.

II. 2.2.1- Relation liquidité et taux d'intérêt créditeurs

Il s'agit du taux d'intérêt payé sur les dépôts, lorsqu'il est élevé, il accroît la collecte de l'épargne des IMF. Plus le taux d'intérêts créditeur est élevé, plus il accroît la liquidité des banques.

II. 2.2.2- Relation liquidité et dépôt des clients

C'est l'épargne collectée auprès des agents non financiers. Plus elle est élevée, plus la liquidité des IMF est grande.

II. 2.2.3- Relation liquidité et lignes de crédits

C'est la part de refinancement des IMF auprès des banques de second rang. Plus elle est importante, elle accroît la liquidité des IMF.

II. 2.2.4- Relation liquidité et le nombre de caisse

Elle illustre le degré d'approfondissement d'une structure de micro finance, plus le nombre de caisses est élevé, plus l'institution collecte les dépôts, plus l'institution est liquide.

II. 2.2.5- Relation liquidité et fonds propres

Les fonds propres constituent un facteur explicatif de la liquidité des institutions de crédit en générale et des IMF en particulier. Plus ils sont importants, plus les IMF sont liquides.

II.2.3 Evolution comparative des crédits de des ressources des IMF. Tableau 1: Evolution des ressources de crédits

Années

2001

2002

2003

Ressources (millions F CFA)

25

255

28

682

38

075

Crédits accordés (millions F CFA)

16

949

22

902

23

210

Le tableau ci-dessus met en exergue une augmentation continue, depuis 2000, les ressources totales des IMF, qui se chiffre à 38,1 milliard, en 2003. Ainsi qu'une évolution régulière des crédits au cours de la période qui s'établit à 23,7 milliards. Il en résulte une couverture totale des crédits par les ressources et un excédent de 14,4 milliards de F CFA.

Ainsi, le taux de couverture des emplois par les ressources s'est établit à 160,7% en 2003 contre 156,7% en 2002.

De ce qui précède, on voit que les IMF disposent de ressources nécessaires et suffisantes pour financer les projets.

Cependant, une grande part des projets reste non financés.

Quelles sont alors les difficultés liées au financement des projets ?

III- Les difficultés des Institutions de Microfinance

Des études faites dans le cadre de la dynamisation du secteur de la microfinance permettent d'attester que le secteur est un véritable levier de développement économique et social. Cependant, le secteur souffre de certaines contraintes, qui sont entre autre :

- l'insuffisance de la couverture nationale pour les institutions de micro finance Cela

fait que les IMF n'offrent pas leurs services à la grande majorité de la population

cible. Les caisses sont concentrées dans les chefs lieux de district ou de département.

- Faible degré d'alphabétisation de la population cible et des promoteurs. Cette situation

peut entraîner un détournement des ressources à d'autres fins.

- Les insuffisances dans la gouvernance des IMF

- L'insuffisance en ressources humaines et en matériel en quantité et en qualité.

- Une obsolescence des outils de gestion par rapport à la complexité des opérations financières.

- Des insuffisances et une inadéquation des ressources notamment stables pour le financement des activités en long et moyen terme.

- Des insuffisances dans le cadre légal, réglementaire et fiscal.

- Une insuffisance des normes d'accompagnement de la part de l'Etat.

- Une absence de vision stratégique

- Un déficit d'informations et une insuffisance de transparence du secteur.

CONCLUSION

Ce chapitre a permis d'analyser les activités des institutions de micro finance au Burkina Faso et de comprendre que bien que oeuvrant dans le domaine du social, les IMF observent des règles de prudence qui les amènent à sélectionner leur financement. Ce comportement s'explique par les problèmes d'asymétries d'informations qui conduisent à des aléas de

moralité et aux sélections adverses. Cette analyse nous a permis de faire ressortir les problèmes rencontrés par les IMF.

Nous analyserons par la suite l'expérience de la BCB et faire ressortir les difficultés que celle- ci rencontre.

CHAPITRE II : L'EXPERIENCE DE LA BCB DANS LE FINANCEMENT DE MICROPROJETS

Dans ce chapitre nous allons étudier l'expérience de la BCB et les services qu'elle offre dans le secteur de la microfinance

I- PRESENTATION DE LA BCB I.1- Historique

La banque commerciale du Burkina (BCB) initialement appelée Banque Arabe Libyenne (BALIB) est une société anonyme de droit Burkinabé.

Elle a été constituée le 05 avril 1988 conformément à la convention signée le 04 février 1984 et son annexe le 23 juin 1987 entre l'Etat Burkinabé et la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et socialiste.

Agréée en qualité de banque le 13 juin 1988 , la BALIB débute ses activités le 22 décembre 1988 avec son siège social à Ouagadougou, sise avenue de la Nation.

La BCB a son siège social au Burkina Faso, Ouagadougou sis 653 avenue Kwamé N'Krumah, son capital est de cinq milliards (5 000 000 000 FCFA) réparti en quatre actionnaire.

Actionnaires

Pourcentages

Etat burkinabé

25%

Caisse Nationale de Sécurité Sociale

25%

Libyan Arab Foreign Bank (LAFB)

50%

Le réseau national de la BCB comporte le siège social et trois agences.

· le siège social est sis au 653 avenue Kwamé N'Krumah

· l'agence Kwamé N'Krumah sis au 1236 avenue Kwamé N'Krumah

· l'agence avenue de la nation

· l'agence de Bobo-Dioulasso

L'objet de la BCB est d'entreprendre au Burkina Faso et à l'extérieur les opérations bancaires normales ainsi que les opérateurs financières relatives aux projets de développement économique et de commerce.

I.2- Organisation générale

I.2.1- Financement

La Direction Générale de la BCB est assurée par un Directeur Générale, assisté dans l'exercice de ses fonctions d'un Directeur Adjoint.

L'assemblée générale des actionnaires et le conseil d'administration sont les deux principaux organes dirigeants de la banque.

I.2.2- Organisation interne

L'organigramme de la BCB est de type hiérarchico-fonctionnel (voir annexe 1). Il est basé sur la spécialisation des fonctions. Il y a quatre directions et huit sous directions du réseau et de la micro finance

La sous direction du réseau et de la microfinance est placée sous la direction d'un directeur qui coordonne les activités de la micro finance et du réseau et de la microfinance Elle se compose de deux services.

· le service de la microfinance : il est une innovation de l'activité de la banque. Il a pour vocation de s'intéresser aux clients issus du secteur informel.

· Le service des agences : il s'intéresse à la gestion des différentes agences qui composent le réseau de la banque. Il veille à la rentabilisation des agences à travers les directives du Directeur Général, il comprend les sections suivantes : section administrative et comptable, section des opérations bancaires, commerciales et du crédit, la cellule informatique.

II- LA MICROFINANCE AU SEIN DE LA BCB

A la faveur de la mise en oeuvre de l'organigramme adopté en décembre 2002, les premiers responsables de la BCB ont décidé de développer la microfinance à la BCB. L'intérêt manifeste de la direction générale à développer cette approche d'une part et sa volonté de faire de la BCB une banque de proximité d'autre part, ont abouti à la création en septembre 2003, la direction du réseau et de la microfinance

II.1- Mission de la direction et du réseau microfinance BCB

La direction du réseau et de la microfinance (DRMF) se voit attribuée deux grandes missions : l'extension géographique du réseau bancaire et la diversification des produits offerts à la clientèle.

II.1.1- Une extension géographique du réseau bancaire

La stratégie pour le développement de la microfinance à la BCB passe par une extension de son réseau sur l'étendue du territoire national en privilégiant les zones les plus rentables.

II.1.2- La diversification des produits offerts à la clientèle

Une politique de diversification des produits offerts avec une volonté affichée de développement des produits de la micro finance en fonction des zones d'activités en vue d'accroître la part de marché de la banque sur certains créneaux.

II.1.3- Les tâches du service de la microfinance BCB

- l'accueil des clients : consiste à donner de plus amples informations sur les activités et les services financiers offerts à la population.

- L'ouverture de compte : la microfinance BCB dispose de plusieurs comptes en fonction de l'activités exercée par le client.

- Le traitement des dossiers de service financier : c'est l'étude des projets qui prend en compte plusieurs facteurs avant d'autoriser leur accord ou leur refus.

- Le traitement des chèques

- Le suivi de l'échéancier des prêts : en cas d'accord, le client se voit remettre un échéanciers.

- Les commandes et remises de chéquier : les clients titulaires d'un compte courant doivent passer la commande de chéquier.

- Les régularisations sur livret

- L'établissement trimestriel de la situation des comptes

- L'établissement des frais de chéquier.

II.2- La compréhension de la microfinance BCB

La restructuration du système bancaire de l'espace UEMOA des années 1990 a provoqué la liquidation des banques de développement et une éclosion des structures de microfinance.

L'engagement suscité par ses structures a été remarquable dans tout l'espace UEMOA, à tel point que, il a fallu légiférer sur ce secteur émergent. Une loi réglementant l'activité de la microfinance a été élaborée et adoptée en 1996 (loi parmec).

La mise en oeuvre de cette loi a marqué le secteur de la micro finance

La loi a entraîné l'apparition de trois structures de micro finance

- les mutuelles de coopérative d'épargne et de crédit : ces structures font du crédit à partir de l'épargne préalable faite par les membres.

- Les structures de crédits directes (solidaires) : les crédits sont faits à partir du refinancement à partir des banques ou partenaires financiers

- Les projets à volets crédits : ces projets font d'autres activités de crédit. Suite à la mise en application de la loi, les autorités de tutelles (BCEAO) ont par ailleurs définies des ratios prudentiels pour sécuriser l'activité de la microfinance

A ce la, s'ajoutent les multiples études, les séminaires, les ateliers et les conférences qui ont également entraîné une mutation du concept de la microfinance

* pour ce faire une idée de l'environnement globale de la microfinance, la BCEAO a commandité courant 2000, une étude sur la viabilité et la pérennité des institutions de microfinance. Une des conclusions remarquables de cette étude est la nécessité de professionnalisation des IMF avec la recommandation de reléguer aux fonds nationaux de l'Etat et aux ONG la distribution de microcrédits aux plus démunis. L'option de cette étude est claire, l'objectif premier des IMF est de gagner de l'argent en faisant de la microfinance

Il ressort qu'aujourd'hui, on constate une mutation du secteur de la microfinance, le respect des contraintes des ratios prudentiels ayant des objectifs d'institutionnalisation et de pérennisation. Les meilleures pratiques de microfinance sont en passe de devenir des institutions financières à part entière sans sensibilité au genre, c'est-à-dire que les IMF s'orientent de plus en plus vers l'offre de services financiers (épargne et crédit), l'accompagnement (la formation, la sensibilisation, l'animation, ...) étant du domaine des ONG, des projets et autres structures sans esprit d'entreprenariat. En effet, le volet accompagnement nécessite beaucoup de ressources, surtout d'origine subvention, pour les participants de cette approche. Une IMF qui s'investit dans le volet accompagnement sur ressources propres ne peut équilibrer son compte d'exploitation et met en péril sa viabilité. La microfinance devient une activité d'offre de services financiers vers les exclus du système financier bancaire.

Nous voyons la microfinance comme une armoire à plusieurs tiroirs ou chaque tiroir du bas en haut correspondant à une couche sociale de la société avec ses besoins spécifiques. Le plus bas niveau des tiroirs étant le rang des couches sociales les plus démunies, les plus pauvres. A ce niveau, la microfinance est aperçue comme un puissant instrument de la lutte contre la pauvreté.

Au plus haut niveau, la microfinance devient une activité d'offre de service financier rentable pour l'institution qui l'exerce. La BCB étant dans une contrainte de rentabilité va viser à toucher les couches sociales du haut niveau dans son approche de microfinance

II.3- La mise en oeuvre de la microfinance à la BCB

La mise en oeuvre consiste en une offre de produits et services financiers a une clientèle spécifique.

II.3.1- Identification de la clientèle à toucher

Dans la mesure où la BCB a des contraintes de résultats, il est sans équivoque que toutes ses offres de services financiers doivent être rentables. La clientèle de la microfinance qui a été identifiée pour être touchée se compose comme suit :

- Les acteurs du secteur informel qui ont une expérience confirmée dans l'exercice de leur activité.

- Les toutes petites entreprises (TPE)

- Les institutions de micro finance (IMF) pour le refinancement

- Les associations, coopératives et groupements exerçant des activités génératrices de revenus.

- Les petits salariés

S'agissant des acteurs du secteur informel, il s'agit de tous les secteurs d'activités économiques sans exclusions : commerce, élevage/embouche, agropastorale, sylviculture, artisanat, ...

Les financements sont destinés en priorité aux activités déjà en cours (extension, diversification, consolidation, renforcement) avec une prudence marquée pour les acteurs qui soumettent des projets de démarrage.

Au sujet des projets de démarrage, une expérience est en cours avec les jeunes diplômés sans emploi, sans pour autant que la banque ait adopté pour ce créneau de clientèle.

II.3.2- Les produits et services de la microfinance BCB II. 3.2.1- Les produits financiers de la microfinance

Les produits de la microfinance se composent de plusieurs types de comptes qui se répartissent en deux catégories : les comptes sur livret et les comptes courants.

- les comptes sur livret : le titulaire se voit remettre un livret qui servira à effectuer ses opérations. Ce type de compte est individuel et ne peut être ouvert au profit d'une personne morale.

On distingue : le compte livret salarié, le compte secteur informel, le compte livret secteur agrosylvopastoral, le compte d'épargne classique.

- les comptes courants : ce sont le compte courant secteur informel, le compte secteur

informel, le compte d'associations et coopératives ou groupements, les IMF.

Les comptes courants de la micro finance BCB donne lieu à un paiement d'agios mensuel de 2 200F.

Les produits et les conditions de la BCB sont résumés en annexes. (Voir annexe 6).

II. 3.2.2- Les services de la microfinance

Les cautions, les découverts, les facilités de caisse et les prêts sont les services financiers disponibles. Les services permettent aux clients d'assurer la gestion ou la création d'autres projets afin de diversifier les activités. Tout titulaire d'un compte de la micro finance peut prétendre à au moins un de ces services financiers, mais lorsque le montant sollicité est supérieur à cinq million, le dossier est transmis à la direction générale pour une étude plus approfondie.

Les conditions de remboursement sont consignées dans le tableau.

TABLEAU 2

Conditions

Service

TAUX

DELAI DE REMBOURSEMENT

Prêts

12% + TVA

Trois (3) à quatre (4) ans en fonction du type de compte

Cautions

12% + TVA

-

Découverts

12% + TVA

6 mois à 1 an renouvelable

Facilité de caisse

12% + TVA

1 mois à 3 mois

 

Source : Rapport de l'exercice 2005

Notons aussi qu'il existe l'escompte des effets de commerce, mais ce service est peu demandé par les clients.

La microfinance est arrivée à rassembler un nombre impressionnant de clients, comprenant non seulement les petits clients de la banque mais surtout de nombreux demandeurs de services de la micro finance

Il s'agit particulièrement des salariés du secteur informel, les commerçants, les associations et groupements de producteurs et les IMF.

Notons que la BCB offre ses services aux IMF au taux de 10% + TVA.

II.4- Les étapes d'analyse du dossier de prêt

Pour avoir accès au crédit, il faut d'abord avoir un compte à la banque. Tout titulaire d'un compte MF peut prétendre aux services. A cet effet, il lui faudra déposer une demande manuscrite adressée au Directeur Général de la banque. Cette demande doit contenir :

· le type de service financier sollicité,

· le montant souhaité

· le délai de remboursement

· les garanties proposées

L'analyse du dossier de financement se fait en plusieurs étapes :

- présentation du client : elle consiste à la localisation du client, à déterminer son activité, des partenaires (fournisseurs, clients).

- Analyse du compte du client : il s'agit des mouvements effectués par le client sur son compte.

- Le niveau de l'engagement eu promoteur : consiste à l'apport pour la mise en oeuvre du projet.

- Motif du prêt : la raison pour laquelle le promoteur demande le financement, la destination finale des ressources.

- Garanties proposées : consiste à l'apport d'une sûreté de dette

- Renseignement : consiste à l'analyse des ratios, expertise des garanties.

- Visite de terrain : entretien avec le client.

- Montage du dossier : il consiste à une analyse approfondie du dossier de prêt. L'initiateur du dossier après une analyse le transmet à son chef de service. Celui-ci, par les critères d'analyse qui lui sont propres, essaie de voir peut être transférer à son

supérieur, le Directeur du réseau et de la microfinance qui, après autre analyse, transmet le dossier au Directeur Général de la banque qui donnera son accord ou non, pour le financement du projet.

Les critères d'analyse utilisés à chaque étape par les responsables sont l'objet de secrets professionnels.

Une fois le dossier accordé, il est transféré au service juridique pour la signature d'une convention de prêts pour la mise en place du crédit.

Après le financement, intervient le mécanisme de suivi qui consiste en des visites répétées chez le client afin de cultiver en lui l'esprit de volonté de remboursement par des conseils, suggestions, ...

Les conditions nécessaires pour l'obtention d'un crédit sont :

- le délai minimum de fonctionnement du compte

- présenter un dossier banquable

- avoir des garanties.

III- DIFFICULTES RENCONTREES PAR LA BANQUE

La plupart des opérateurs économiques nationaux est composé de microentreprises, de petites et moyennes entreprises, oeuvrant dans le majorité dans le secteur informel. Ils ont peu d'accès au service bancaire.

III.1- Les raisons de la non-participation des banques au secteur informel

Plusieurs raisons sont avancées par les banques pour ne pas intervenir dans le financement du secteur non structuré.

Les banques doivent remplir six (06) conditions pour avoir un accès durable au marché de la micro finance

- l'engagement : la vocation des banques commerciales pour la micro entreprise est souvent fragile et dépend généralement d'uns ou de deux membres visionnaires de la micro finance

Les banques ont une méconnaissance de ce secteur du fait de l'inexistence de normes régissant ce milieu. Elles ont des difficultés pour attirer l'investissement dans les zones rurales et urbaines qui sont les régions de prédilection du secteur informel. Le manque d'infrastructure, les populations dispersées, les activités économiques limitées et peu rentables font des zones rurales un milieu très risqué pour un investissement bancaire.

En effet, la qualité des dossiers introduits par les entreprises est jugée insatisfaisante. Ces dossiers comportent des informations financières incomplètes, voire indisponibles, ce qui ne permet pas à la banque d'apprécier leur qualité financière. Les banques ne sont pas autorisées à subventionner les prêts sans garanties, si bien qu'elles se limitent aux emprunteurs qui ont une capacité de mobiliser en moyenne de 10 à 20% du montant des prêts.

Au plan politique, les obstacles les plus importants qui barrent l'accès du marché de la MF aux banques commerciales sont :

- la déréglementation des dépôts et des taux de prêts.

- Les exigences de réserve.

Les banques considèrent que le financement de projets informels est très risqués et trop coûteux : l'incapacité des clients à faible revenu de fournir des garanties acceptables, faible niveau des bénéfices sur l'investissement.

La vocation des banques commerciales pour la micro entreprise est souvent fragile et dépend généralement d'un ou de deux membres visionnaires de la micro finance Ce qui entraîne souvent une insuffisance des fonds alloués au portefeuille de micro finance et une ressource humaine non spécialisées.

III.2- Les handicaps du secteur

Le secteur informel en dépit des raisons avancées par les structures habilitées au financement, possède lui-même des contraintes, bon nombre de ces entreprises n'ont pas d'existence légale, puisqu'elles n'ont pas de personnalité juridique et ne tiennent pas de comptabilité pouvant laisser des traces de leurs activités financières.

L'inadéquation des compétences techniques et de marketing, de l'incapacité de gestion, de l'inexpérience des entrepreneurs et le problème de garantie sont autant des contraintes qui poussent la banque à rationner.

De plus, l'inadéquation des crédits, l'objet de financement et le délai de remboursement font que l'on assiste parfois au détournement des crédits consentis à d'autres fins.

Par ailleurs, les accidents, les vols, les catastrophes naturels peuvent entraîner la disparition des garanties apportées en gage pour l'octroi du prêt.

De telles situations ne font que rendre les projets de financement très risqués.

III.3- Les difficultés propres à la BCB

Les problèmes principaux rencontrés par la banque sont généralement liés à l'analyse du dossier de garanties et de recouvrement.

- difficultés liées à l'analyse du dossier :

Absence de comptabilité et de données qui ne permettent pas l'analyse les dossiers - Problèmes de garanties

Les promoteurs n'ont pas de garanties pour assurer le paiement de la dette

- Problèmes de recouvrement

La banque rencontre des prêts non remboursés.

CONCLUSION

L'institution de micro finance de la BCB a été ouverte en septembre 2003 dans le but d'offrir des services financiers de petites tailles aux personnes modestes exclues du système formel bancaire. La direction de la microfinance BCB a allégé les conditions d'accès aux services, aux produits pour permettre à un plus grand nombre d'y accéder.

Depuis octobre 2003, début de ses activités, jusqu'au 3 mai 2006, la microfinance de la BCB a octroyé un crédit total d'une valeur de 817 243 191 F CFA, ce montant est reparti suivant le tableau ci-dessous :

Tableau 3 : Repartition des nombres de bénéficiaires en fonction des services de prêts.

Services de
prêts

Prêts
amortissables

Prêts personnels
et salariés

Prêts
scolaires

Découverts
autorisés

Facilité
de caisse

Total

Nombres de
bénéficiaires

166

55

34

26

66

347

 

Source : livre de la BCB

Durant la période d'octobre 2003 au 3 mai 2006, la BCB a financé 166 microprojets. L'analyse des projets s'effectue en plusieurs étapes et les projets sont susceptibles d'être rejetés à chaque étape de l'analyse.

Lorsque les conditions préalables ne sont pas remplies, le projet est automatiquement rejeté. Malgré l'allègement des conditions d'accès aux services financiers, les clients sont toujours confrontés aux problèmes de garanties, difficultés de trouver une caution et un aval domicilié à la banque pour assurer le remboursement du crédit.

CHAPITRE III : BILAN ET PERSPECTIVES

Dans ce chapitre, nous allons essayer de résumer les activités des institutions de microfinance au Burkina et apporter une contribution pour l'amélioration du système de financement.

I- BILAN

Nous allons classifier les institutions de microfinance en deux catégories : les institutions de microfinance ordinaires qui représentent les institutions d'épargne et de crédit, les institutions de crédit direct et les projets à volet crédit et les institutions de microfinance bancaire particulièrement celle de la BCB.

I.1- Les institutions de microfinance ordinaires

Ce sont des institutions de microfinance non bancaires c'est-à-dire non affiliées à une banque dont la vocation première est d'offrir des services financiers de petites tailles aux personnes pauvres.

Depuis le début des années 1990, les IMF connaissent une expansion croissante et diversifiée. On en compte aujourd'hui 65 agréées ou conventionnées.

En réponse à la demande exprimée, les IMF proposent une gamme de produits non financiers, essentiellement de la formation, de l'appui- conseil, des voyages d'études et une offre de produits financiers sous plusieurs formes :

- offre ouverte : une offre ouverte est une offre diversifiée, elle vise la couverture optimale des demandes de toutes les couches socioprofessionnelles et les secteurs d'activités.

- Offre fermée : une offre fermée est une offre spécifique, elle est liée au genre, à l'activité menée par l'intervenant, liée à une situation précise. L'offre est fermée puisqu'elle est trop conditionnée.

- Offre filière : il y a le cas particulier de l'approche filière en tant qu'offre spécifique. Celle-ci peut se justifier si sa conception prend en compte en amont et en aval du financement qui devient de ce fait un maillon financier de la chaîne. Ses traits demeurent communs entre ces offres :

· la prédominance du court terme

· l'existence dans tous les cas des conditions d'accessibilité

· la fongibilité du crédit


· la pratique de taux d'intérêt élevé qui n'est pas un obstacle en tant que tel d'autant qu'il demeure inférieur à ceux des usuriers.


· L'objectif principal du crédit consiste à améliorer l'existant.

I1.1- les mutuelles et coopératives d'épargne et de crédit

Ces structures font du crédit à partir de l'épargne préalablement faites par les membres. Leur mode d'organisation et d'intervention se caractérise par le fait que l'épargne y est préalable. Au Burkina Faso, peuvent être classées dans cette catégorie, les institutions telles que : RCPB, BTEC, Baitoul maal, MECANO/BF.

I.1.2- Les structures de crédit direct ou solidaire

Les crédits sont faits à partir des refinancements auprès des banques ou partenaires financiers. Elles privilégient le crédit comme l'activité principale de leurs opérations sans le lier obligatoirement à la constitution préalable d'épargne. Certaines de ces expériences font dans leur mode opératoire, référence au modèle de la graméen Bank, notamment, en ce qui concerne la constitution de groupe solidaire dont les membres se cautionnent mutuellement.

On a: FAARF, PPPCR, PRODIA. AC.

I.1.3- Les projets à volets crédits

Ces projets font d'autres activités à coté de l'activité du crédit. On a : CPB ; Ecla/Burkina ;

I.2- La microfinance bancaire


I.2.1- Banque et microfinance

Au Burkina Faso, on dénombre plus d'une dizaine de banques, quatre (04) seulement d'entreelles (BACB, BCB, BOA et BRS) sont prestataires de services financiers aux petits producteurs, soit par refinancement des IMF, soit par l'intermédiaire des groupements. Les banques offrent des crédits court terme pour les besoins de fonctionnement des producteurs, éleveurs, entrepreneurs, ... elles offrent par ailleurs des crédits moyen terme pour les besoins d'équipements. Les conditions d'accès de crédit bancaire ne facilitent pas l'accès de ces crédits aux petits producteurs :

- Condition d'ancienneté de la relation (en moyenne 6 mois)

- Apport personnel élevé (20 à 30%)

- Taux d'intérêt élevé (au dessus de 10%)

- Condition relative aux garanties (hypothèque ou aval essentiel)

Ces conditions peuvent paraître draconiennes, mais il faut reconnaître, à la décharge des banques, que leur activité est régie par une réglementation (ratio prudentiel notamment) qui réduit considérablement la marge de manoeuvre.

A ces contraintes réglementaires, s'ajoutent d'autres découlant des principales caractéristiques des crédits dispensés aux petits promoteurs et entrepreneurs :

- Hétérogénéité de la clientèle, qui ne facilite pas une bonne appréciation des dossiers. - Dispersion géographique de la clientèle rendant difficile le suivi.

- Modicité du montant de crédit au regard du coût de transaction partagé entre la nécessité de respecter la réglementation et d'assurer l'équilibre de leu compte d'une part, et celle d'intervenir au profit du monde informel d'autres parts, certaines banques ont trouvé une issue à travers le canal des groupements ou le refinancement des institutions de micro finance et/ou la création d'une direction des microfinances

II.2.2- Cas de la BCB

Les activités de la micro finance à la BCB ont démarré en septembre 2003. La microfinance BCB a pour vocation d'offrir les services financiers aux petits producteurs.

Elle offre le crédit principalement pour le financement d'activités existantes. Sans rejeter les projets de démarrage, elle prend beaucoup de précautions dans ce domaine dont le financement est beaucoup risqué. Pour avoir accès à ces services, il faut avoir un compte à la banque ayant une ancienneté d'au moins six (06) mois en moyenne et avoir effectué des mouvements sur son compte et être en mesure d'apporter une sûreté pour garantir le prêt.

Les services de la banque ne sont pas accessibles sur toute l'étendue du territoire, dans la mesure où les zones d'intervention de la banque se limitent aux deux grandes villes (Bobo- Dioulasso et Ouagadougou) et leurs environnants.

II- ANALYSE COMPARATIVE DES FORCES ET DES FAIBLESSES DE LA MICROFINANCE BANCAIRE ET ORDINAIRE

Dans ce paragraphe, nous allons analyser les forces et les faiblesses de la microfinance bancaire et ordinaire

II.1- Les forces et faiblesse de la microfinance ordinaire

II.1.1 - Les forces de la microfinance ordinaire

Les forces des IMF ordinaires peuvent être perçues à travers :

- une reconnaissance et une prise en compte des inégalités entre hommes et femmes, jeune et adultes dans l'octroi du crédit ;

- un accompagnement des services financiers par des services non financiers ; - une adaptation des stratégies aux réalités ;

- une réduction des risques de détournement des crédits par les bénéficiaires ; - des produits et services adaptés aux besoins du client

- une amélioration des conditions de vie et de statut socio-économique ;

- un accès à la formation et à l'information

- une forte influence des partenaires financiers pour les subventions, dons, cautions, legs ;

- un cadre juridique réglementant l'intervention des IMF adaptés.

II.1.2- Les faiblesses de la microfinance ordinaire

Les faiblesses des IMF ordinaires peuvent se caractériser par :

- la grande influence des mentalités et des lourdeurs socio- culturelles sur les actions visant à lever les inégalités ;

- les coûts des services non financiers élevés ;

- l'analyse des inégalités non appropriées : non prise en compte des réalités locales et études basées sur les aspects économiques et financiers.

- les produits financiers figés et peu d'innovations ;

- la priorité aux produits à rentabilité évidente et rapide ;

- la lenteur dans les traitements des dossiers ;

- l'absence de refinancement nécessaire à l'augmentation de la capacité financière des caisse de base : crédit à court terme

- la politique limitée par l'absence de fonds d'appui extérieur et exigence de rentabilité financière ;

- Le faible niveau de compétence dans les aspects techniques et stratégiques des bénéficiaires ;

- Les système d'informations et de gestions informatisés nos vulgarisés dans les IMF. - L'analphabétisme élevé des bénéficiaires ;

- Le contexte économique et environnemental peu favorable.

II.2. Les forces et faiblesses de la microfinance bancaire

Les banques possèdent un avantage certain, mais elles peuvent rencontrer des difficultés d'interventions dans le secteur.

II.2.1- Les forces de la microfinance bancaire

A première vue, les banques possèdent un avantage à offrir les services financiers aux clients de la micro finance

- les banques sont des institutions réglementées qui remplissent les conditions de propriété, de transparence financière, d'adéquation du capital, ... nécessaires pour assurer une gestion efficace et efficiente.

- elles possèdent des infrastructures, un réseau étendu d'agences à partir desquelles,

elles peuvent s'étendre et atteindre un nombre substantiel de clients de micro finance

- les banques possèdent un système bien élaboré de contrôle interne, des systèmes

administratifs et comptables pour garder des traces d'un certain nombre d'opérations.

- leurs structures de propriété de capitaux privés tendent à encourager la bonne

gouvernance, la rentabilité et la profitabilité, toute chose qui profite à la viabilité.

- Les banques ont leurs propres sources de fonds (dépots et le capital action), d'où leur

indépendance vis-à-vis des ressources rares et volatiles des bailleurs de fonds.

- Les banques offrent des services de prêts, d'épargne et bien d'autres produits qui,

attirent la clientèle de la micro finance

- Une ressources humaine spécialisée et compétente pour offrir les services à la clientèle.

II.2.2- Les faiblesses de la microfinance bancaire

La banque rencontre des difficultés à servir les clients de la microfinance :

- l'inexistence de réseau de système bancaire à proximité des pauvres et particulièrement les ruraux.

- Le mythe de la non rentabilité des pauvres

- Le manque de garanties pour assurer le paiement de crédit

- La microfinance est faite de façon accessoire et n'est intégré dans le plan stratégique de la banque

- La difficulté de convertir le personnel bancaire conventionnel pour desservir les clients de la microfinance

- La banque a des difficultés de suivre les activités de sa clientèle de microfinance - La zone d'intervention est limitée

- Le manque d'engagement du personnel dans la mission du service de la micro finance

III- PESPECTIVES D'AMELIORATION DE LA MICROFINANCE BCB

Généralement présenté par les analystes comme un outil efficace de lutte contre la pauvreté, la microfinance est présentement adoptée par plusieurs intervenants au développement. Ceux-ci ont la tendance à considérer la microfinance comme la panacée aux problèmes de pauvres. Cependant, diverses expériences ont montré que les succès des opérations de microfinance sont conditionnés entre autres par les facteurs de l'environnement, la potentialité des bénéficiaires et la qualité des méthodes d'intervention des IMF.

Autrement, les opérations de microfinance peuvent avoir des effets pervers (surendettement, appauvrissement, ...) quand elles se déroulent dans un contexte inadapté ou non préparé à les accueillir.

Ainsi, il est fondamental d'inscrire la microfinance dans un ensemble cohérent où elle pourra jouer efficacement le rôle qui est le sien et ne pas la considérer isolement comme un instrument complet et suffisant à lui-même.

III.1- La mise en oeuvre de la stratégie de microfinance

La mise en oeuvre de la stratégie commence par une clarification de la mission de chaque partie prenante, l'accompagnement des groupes marginalisés à accéder aux services financiers, le développement des mesures d'accompagnement, l'assainissement de l'environnement financier.

La démarche de mise en oeuvre peut être découpée selon les étapes suivantes :

- Répartition des rôles et fonctions : il est primordial de se rendre à l'évidence que la microfinance ne peut pas tout faire et que le microcrédit ne permet pas de résoudre tous les problèmes. Aussi, il faut préciser la place de la microfinance dans les circuits économiques, cela permet d'identifier la population auquel la micro finance peut s'adresser, les conditions dans lesquelles, cela peut se faire et orienter les acteurs non pris en compte par la micro finance vers les instruments adaptés. Les techniques de segmentation de marché peuvent être mis à contribution à cet effet.

- Offrir des services non financiers pour les non qualifiés à l'accès des opérations de microfinance ; il est important que toutes les catégories de personnes accèdent à des formations et à des techniques d'accompagnement.

- Les services non financiers pour le renforcement des capacités des microentreprises : elles rencontrent de sérieuses difficultés de changement d'échelle dus au faible niveau de qualification de leur gestionnaire.

- Les mesures d'accompagnement : il s'agira pour l'Etat de créer un environnement favorable pour le développement des opérations de microfinance, ainsi que les activités des clients des IMF, des mesures d'accompagnement des IMF qui veulent s'étendre dans les zones mal desservies.

III.2- Recommandations

- Définir et mettre en oeuvre une politique nationale de microfinance ;

- Former, informer et sensibiliser la population cible de l'importance des services financiers de petites tailles ;

- Accompagner les groupes vulnérables (femmes, jeunes) afin de les qualifier à l'accès des services financiers : alphabétisation, formation technique et gestion, recherche de débouchés, appui conseil pour les changements d'échelle.

- Profiter de la décentralisation pour implanter des agences dans les chefs lieux de région et s'approcher plus de la clientèle ;

- Offrir des produits et services diversifiés et spécifiques, cela permettre d'augmenter la clientèle de la micro finance ;

- Rechercher des partenariats avec des ONG qui sont spécialisées sur le terrain de la

microfinance. Cela permettra à la banque de suivre facilement les activités financières

et par l'intermédiation de ces mêmes ONG, collecter l'épargne au profit de la banque. Dans les villes moyennes, où l'ouverture d'une agence ne serait pas rentable, il faut envisager l'ouverture de guichets microcrédits en partenariat avec les services postaux et les IMF. Les services postaux (SONAPOST, CNE) et les IMF respectivement sont les intermédiaires appropriés pour la collecte de l'épargne et la distribution du crédit.

Pour atteindre ces objectifs globaux spécifiques des moyens humains, matériels et équipements sont indispensables.

L'extension et la diversification des services de la microfinance permettront à long terme une augmentation de clientèle de la banque par un transfert vers le système classique.

CONCLUSION

Après l'analyse des forces et des faiblesses, la BCB possède un avantage matériel, structurel, humain et de gestion. Cependant, les institutions de microfinance ordinaires possèdent un avantage de terrain, car elles sont en contact direct et permanent avec les populations cibles. Pour ce faire, la BCB doit mener une stratégie de collaboration, par exemple le « Benchmarking », cela lui permettrait d'acquérir une expérience du terrain et mieux servir la population cible, et en retour, faire du profit.

CONCLUSION GENERALE

Les IMF participent beaucoup au développement économique et social. Elles permettent le relèvement du niveau de vie des populations et de lutter contre la pauvreté à travers l'augmentation du revenu. Elles contribuent aussi à la croissance économique, c'est ainsi que l'Etat ne cesse de mener des actions qui leurs permettent de développer leurs activités.

Dans cette optique, la BCB a créé un volet microfinance qui s'intéresse au financement du secteur informel.

La problématique de financement qui était l'objet de notre étude nous a permis d'analyser les activités des offreurs, c'est-à-dire les IMF et la BCB, de spécialiser leur offre de crédit à travers des produits et services spécifiques, ce qui permettrait de contrôler la clientèle et de maximiser sur le segment de marché le plus rentable.

Cette analyse nous a permis aussi de voir la nécessité pour les promoteurs de s'organiser en groupement professionnel, en vue d'accéder facilement aux microcrédits à travers la caution solidaire. Et cela permettrait aux IMF de minimiser les risques et de réduire les asymétries d'informations entre prêteurs et emprunteurs.

La BCB a un avantage comparatif dans l'organisation et la gestion des finances, ce qui est un atout qui lui permettrait de s'imposer dans le secteur de la microfinance, mais elle devra collaborer avec les IMF et ONG qui sont les acteurs du terrain du secteur informel.

La microfinance est un atout pour la BCB car elle permettrait à long terme le transfert de la clientèle de microfinance vers la macrofinance de la banque. Ce qui permettrait d'acquérir des parts de marché très importantes sur le marché financier. On se pose la question de la conservation future et l'augmentation durable de la clientèle microfinance à la BCB.

ANNEXES

Annexe 1 : Principales statistiques des IMF au

31 décembre 2004

Annexe 2 : Principales statistiques des IMF au

31 décembre 2005

Annexe 4 : Organigrammes de la BCB

Annexe 5 : Principales statistiques de la micro

finance BCB au 03 avril 2006.

Annexe 6 : Les produits et condition

d'intervention de la BCB dans la microfinance

Annexe 6 : Résumé des produits et des conditions d'intervention de la BCB dans la microfinance

Comptes proposés

Clientèle ciblée

Condition d'ouverture et de
gestion du compte

Concours

Condition des concours

Ancienneté requise

COMPTE
LIVRET
SALARIES

Petits salarié

Photocopie légalisée de préférence d'une pièce d'identité à jour.

Trois (03) photos d'identité. Montant de l'ouverture : 10 000 F CFA

Prêt aux salariés

Durée maximum : 24 mois. Montant maximal : en fonction de la quantité.

Epargne préalable : 20% du montant du crédit sollicité (pour les virements non réguliers)

3 mois

COMPTE
LIVRET
SECTEUR
INFORMEL

Petits épargnant
du secteur
informel ne
disposant pas
d'un revenu
régulier

Photocopie légalisée de préférence d'une pièce d'identité à jour.

Trois (03) photos d'identité. Montant de l'ouverture : 10 000 F CFA

Fonds de roulement

crédit d'équipement

pour toutes activités

rémunératrices du
secteur informel

Durée maximum : 36 mois. Montant maximal : 3 000 000 F CFA.

Epargne préalable : 20% du montant du crédit sollicité

6 mois et avoir effectué
plusieurs transactions

satisfaisantes sur le
compte

COMPTE COURANT SECTEUR INFORMEL

Acteurs du
secteur informel
disposant d'une
capacité
financière

Photocopie légalisée de préférence d'une pièce d'identité à jour.

Trois (03) photos d'identité. Montant de l'ouverture : 25 000 F CFA

Fonds de roulement

crédit d'équipement

pour toutes activités

rémunératrices du
secteur informel

Durée maximum : 48 mois. Montant maximal : 5 000 000 F CFA.

Etre entrée en relation avec la banque et avoir effectué plusieurs transactions

satisfaisantes sur le

 

suffisante pour
effectuer des
transactions

 
 
 

compte

COMPTE

Associations,

La structure doit être reconnue

Tous concours aux

Durée maximum : 48 mois.

Etre entrée en relation

COURANT DES

coopératives et

officiellement.

associations,

Montant maximal : 5 000 000 F

avec la banque et avoir

ASSOCIATIONS

groupements

Photocopie légalisée de préférence

groupement et

CFA.

effectué plusieurs

COOPERATIVES

autres que les

des statuts, du procès verbal de

coopératives pour leurs

 

transactions

OU

institutions de

l'Assemblée Générale Constitutive

activités rémunératrices

 

satisfaisantes sur le

GROUPEMENT

micro finance

et du règlement intérieur.

 
 

compte

VILLAGEOIS

 

Photocopie légalisée de préférence d'une pièce d'identité à jour de chaque dirigeant.

 
 
 
 
 

Trois (03) photos d'identité de

chaque dirigeant.

 
 
 
 
 

Montant de l'ouverture : 50 000 F

 
 
 
 
 

CFA.

 
 
 

COMPTE COURANT

Institutions

Photocopie légalisée de préférence

ligne de refinancement

Fonction du concours octroyé

Etre entrée en relation

DES

de micro

de l'agrément.

exclusivement

 

avec la banque et avoir

INSTITUTIONS DE
MICRO FINANCE

finance

Photocopie légalisée de préférence
des statuts, du procès verbal de

 
 

assise financière

suffisante

 
 

l'Assemblée Générale Constitutive et du règlement intérieur. Photocopie légalisée de préférence d'une pièce d'identité à jour de chaque dirigeant.

 
 
 
 
 

Trois (03) photos d'identité de chaque dirigeant.

 
 
 
 
 

Montant de l'ouverture : 200 000

 
 
 
 
 

F CFA.

 
 
 

COMPTE CLIENT

Petits

Photocopie légalisée de préférence

Fonds de roulement

Durée maximum : 36 mois.

6 mois et avoir effectué

SECTEUR AGRO

épargnant

d'une pièce d'identité à jour.

crédit d'équipement

Montant maximal : 3 000 000 F

plusieurs transactions

SYLVOPASTORAL

du SASP

Quatre (04) photos d'identité.

pour toutes activités

CFA. Epargne préalable : 20%

sur le compte

 

sans revenu
régulier

Montant de l'ouverture : 10 000 F CFA.

rémunératrices du

secteur

du montant du crédit sollicité

 

Source : livre de la BCB

Notons que les comptes sur livret ne donnent pas lieu à des paiements des intérêts mais au paiement mensuel d'agios qui s'élèvent à 590 F CFA.

BIBLIOGRAPHIE

- J. M. KEYNES (1959) : «Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la

monnaie » Payot, Paris

- LETART M. (1990) :La tontine, pratique informelle d'épargne et de crédit dans les pays en voie de développement » édition, John Libbey-Eurotext, AUPELF-URREF (1990)

- PIERRE CLAVER DAMIBA (2004°) :Role des banques commerciales dans le

financement rural et la microfinance(Afraca,seminaire de ouagadougou mars 2004)
- P.HUGON (1996) :incertitude , précarité et financement local : le cas des économies

africaines,revu tiers monde

- S. SOULAMA (2000): « Microfinance, pauvreté et développement » édition Cèdres.

- BCEAO (2003) :`Monographie des systèmes financiers décentralisés,BCEAO Burkina 2003)

- Ministère du travail de l'emploi et de la jeunesse (guide pratique du secteur informel au Burkina Faso,2004)

- Ministères des finances et du Budget : (Plan d'action stratégique de la micro finance (PA/SNMF) DAMOF, novembre 2005.)

- LESSOKON SARL :(Rapport d'étude : Etude analyse genre du PS/FMR,novembre 2004)

- OUEDRAOGO AROUNA(la participation des banques au financement du secteur informel .Rapport de stage, 2003-2004.)

- BCB (2003) «Stratégie et Plan d'action,2003-2007 »






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