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Etude lexico-semantique des noms des journaux au Rwanda

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par Pierre Canisius MUTSINZI
Université Nationale du Rwanda (UNR) - Licence en Langue et Littérature Française, Option Science du Langage 2007
  

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0.2. ETAT DE LA QUESTION ET PROBLEMATIQUE

Le Rwanda a été longtemps caractérisé par une communication de type traditionnel. L'échange de l'information se faisait soit de bouche à oreille, soit à l'aide de divers instruments à percussion comme le tambour, la trompette, la flûte. La presse, quant à elle, n'apparaît au Rwanda que vers les années 30.

Etant donné que la presse constitue un des moyens essentiels de l'action non seulement culturelle mais aussi économique, sociale, politique, etc., elle a comme mission principale d'informer, d'éduquer, de cultiver, de distraire, de susciter la curiosité, d'élargir les horizons dans tous les domaines, auprès de tous les publics. C'est sous cet angle que la prolifération des journaux, au Rwanda, dès 1991, est attachée aux familles ou aux partis politiques qui venaient de voir le jour. Certains journaux ont étés créés pour soutenir le gouvernement en place, les autres pour renforcer l'opposition qui venait de naître.

Selon les informations tirées de la revue « Dialogue » (1991 :70), on comptait dans cette même année vingt-deux nouveaux journaux. Tandis que Chrétien (1995 :44) explique que « ce sont au moins quarante-deux titres qui apparaissent en cette seule année. Malgré l'étroitesse du lectorat, l'instauration du multipartisme et la nouvelle loi sur la presse ont donné un formidable coup d'accélération aux journaux».

A partir de ce moment, beaucoup d'autres raisons ont contribué et contribuent encore à l'émergence (ou à la croissance) de nouveaux journaux. Seulement, même si l'on s'accorde sur cet accroissement de la presse écrite, l'on dénombre pas mal de contraintes ou d'obstacles. En réalité, la presse écrite exige beaucoup de travail dans la rédaction, l'impression, la diffusion et la distribution des journaux ; ce qui fait qu'elle a moins d'adeptes que la presse parlée ou audio-visuelle. De plus, l'analphabétisme constitue un grand handicap à cet égard dans ce sens que, compte tenu du taux d'analphabétisme, ces journaux sont mal achetés.

La culture de non- lecture est un autre obstacle majeur que rencontrent les journaux. En fait, à coté de la faiblesse du pouvoir d'achat au sein du public rwandais, les problèmes les plus dangereux restent le poids de la tradition orale et l'apathie du citoyen rwandais à la lecture. On remarque jusqu'aujourd'hui, et surtout dans les villes où l'on accède facilement aux journaux, que bon nombre de gens ne manifestent aucun souci d'acheter ces journaux, non pas parce qu'ils en sont incapables, mais à cause de cette mauvaise habitude de beaucoup de Rwandais qui, au lieu de lire, préfèrent des racontars. Enfin la conséquence en devient la disparition ou la fermeture de certains journaux.

Contrairement au discours oral, le texte écrit est toujours beaucoup plus dense. Et l'attention exigée pour la lecture est plus forte que celle qui est demandée par l'écoute de la radio ou par la réception du spectacle télévisé. L'analphabétisme constitue à son tour un grand handicap à cet égard. Tous les Rwandais peuvent bien écouter la radio, mais peu sont capables de lire un article de journal. Sur la base des données du SNR (Service National de Recensement), le taux d'alphabétisation, pour la population âgée de 15 ans et plus est estimé à 60% dans l'ensemble du pays, contre 40% d'analphabètes. Précisons ici, que cette tranche d'âge est globalement considérée comme étant adulte. A tout cela, s'ajoute enfin la culture de l'oralité et le problème financier qui freine non seulement les lecteurs quant à l'achat des journaux, mais aussi les producteurs de ces derniers.

Vu tous ces phénomènes qui se produisent dans le domaine de la presse et considérant son rôle et son impact sur toute la société, plusieurs mémoires de licence ont été écrits à ce propos, les uns traitant la presse sous l'aspect journalistique et communicationnel, d'autres cadrant avec son influence sur la vie politique et administrative ; d'autres encore s'attardant sur le droit et la liberté de la presse. C'est le cas des travaux comme ceux de Ihunge, (1993), Kayira Muvunyi, (2001), Mulinda, (2000), Mundere, (1980), Museruka, (2001), Niyitegeka, (2001), Rutabara Longo, (2001), Rwumbuguza, (2000), Sibomana, (2000), etc.

Cependant, nous remarquons que l'aspect linguistique reste jusqu'ici non exploité surtout du point de vue lexical et sémantique. Seuls Nyirindekwe, (1999), Twagiramariya (1979) et Twiringiyimana Biraro (2000) ont traité la presse écrite sous un angle purement linguistique.

Quant à nous, emboîtant le pas à Niklas - Salminen, (1997 :86) qui dit que « comme la vie ne s'arrête jamais, des mots nouveaux sont toujours indispensables pour exprimer les changements qui surviennent, les découvertes scientifiques, les progrès industriels, les modifications de la vie sociale, etc. en même temps, il y a des mots qui s'usent qui perdent de leur force et de leur expressivité et qui finissent par disparaître », nous allons répertorier tous les noms des journaux rwandais. C'est une tâche qui s'avère nécessaire du fait que la prolifération des journaux traduit les diverses réalités au sein de la société rwandaise. En réalité, depuis la genèse de la presse rwandaise, plusieurs journaux paraissent et disparaissent quelques temps, en laissant derrière eux, leurs noms dans la mémoire des gens. Et puis cette étude apportera bien d'éclaircissements sur ces noms, à tous ceux qui en auront besoin.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry