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Diversification des exportations au Bénin : Outils de mesure, déterminants et impact sur la croissance.

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par Bignon S. BATONON
UAC/ENEAM - DTS 2007
  

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    INTRODUCTION

    La plupart des pays africains ont entamé dans les années 60 et 70 un processus de développement industriel rapide dont l'objectif était de varier leur structure économique afin de réduire leur dépendance par rapport aux produits qu'ils exportaient. Pour ce faire dans ces pays africains, à l'image de l'ensemble du monde en développement à l'époque, des stratégies de diversification ont succédé aux modèles d'import-substitution qui se sont fixés comme objectif de produire localement les produits de consommation importés par le passé. Ces stratégies de développement se sont traduites par un accroissement rapide des investissements et de l'emploi dans les secteurs manufacturiers. On a également enregistré une augmentation de la productivité suite à un transfert des nouvelles techniques dans le secteur industriel. Mais très tôt, la mise en oeuvre des plans d'ajustement, suite à l'effondrement du régime socialiste mis en oeuvre par les gouvernements, s'est traduite par une montée en puissance du chômage et aura des conséquences en termes d'amplification de l'isolement de l'Afrique dans le processus de la globalisation. La lenteur du développement économique qui en découle a été attribuée au manque de diversification des économies africaines.

    Comme de récents travaux ont entrepris de revoir le rôle que joue la diversification dans le commerce mais aussi dans la croissance économique, l'argument central des analyses est que les avantages potentiels des négociations aux niveaux multilatéral et bilatéral ne suffiront pas à impulser la dynamique de croissance dont les pays Africains ont besoin pour lutter contre la pauvreté et le chômage.

    C'est dans ce contexte qu'une idée a été avancée selon laquelle on devait considérer la diversification comme l'un des piliers sur lesquels pourrait s'appuyer la relance du développement du Continent.

    Définie de manière simple, la diversification des exportations consiste à modifier la physionomie des exportations. En modifiant la part des différents

    produits de la gamme exportée ou en y incluant de nouveaux produits, un pays donné aura diversifié ses exportations. Selon une définition plus générale, la diversification consiste à élargir progressivement la gamme des produits fabriqués sans modifier nécessairement les niveaux de productivité.

    Depuis l'avènement du changement de régime politique en 2006 au Bénin, la question de la diversification est aujourd'hui très présente dans les débats sur l'économie. Des stratégies ont été élaborées pour favoriser une forte diversification des exportations nationales. Mais quel est l'effet réel de la diversification sur la croissance économique ?

    C'est pour pouvoir apporter une réponse à cette question que le présent travail propose un outil de mesure de la diversification des exportations pour en ressortir les déterminants et les effets probables sur la croissance nationale.

    Ce mémoire de fin de formation s'inscrit dans le prolongement des études antérieures du Centre Africain de Politique Commerciale (CAPC) sur les effets de la diversification des exportations en Afrique à travers sa publication «La diversification, Vers un Nouveau Paradigme pour le Développement de l'Afrique ». Nous présentons en un premier temps le cadre théorique de notre travail suivi des résultats que propose l'outil de mesure de la diversification. Ensuite, nous déterminerons et analyserons les facteurs explicatifs de la diversification puis nous étudierons l'impact de la diversification des exportations sur la croissance économique au Bénin.

    PREMIER CHAPITRE

    Cadre théorique de

    l'étude

    SOMMAIRE

    Paragraphe 1 : Problématique 5

    Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses 7

    Paragraphe 3 : Revue de littérature 8

    Paragraphe 4 : Méthodologie 16

    Paragraphe 1 : Problématique

    Après la période coloniale, les pays africains ont cherché à appuyer l'indépendance politique par le renforcement de leur autonomie économique. Ils élaborent des programmes de modernisation de leur structure économique à travers des stratégies qui consistaient à produire localement les biens de consommation finale qui, autrefois, provenaient de l'extérieur. Ces stratégies ne se sont pas limitées aux efforts de développement industriel mais se sont également intéressées au développement agricole afin de réduire la dépendance des économies africaines vis-à-vis des produits de rente et de renforcer la place des produits vivriers.

    Afin de rompre avec le modèle de développement traditionnel, des expériences de diversification ont été entamées peu après les indépendances. Ces expériences furent plus tard remises en cause, suite à la crise du début des années 80 et à l'avènement des réformes qui mettaient l'accent sur la spécialisation internationale. Cette méthode permettait aux pays d'optimiser leurs ressources, ce qui a eu pour effet une reprise économique des pays ainsi qu'une amélioration de l'environnement institutionnel et de la gouvernance de l'économie. Pour saisir l'ampleur de cette croissance, il faut la comparer à celle de la production et du commerce international. On constate également que la tendance à la hausse des mouvements de capitaux va se tasser dès le début du siècle avec une forte régression en 2001.

    Ainsi, le résultat de cette fragile reprise a été très faible en matière de développement et les cours de produits de base n'ont cessé de connaître une tendance à la baisse depuis des décennies. Ce recul a eu un impact important sur les pays africains.

    Le Bénin, dans toute cette période, a traversé également à l'instar de tous ces pays, une importante crise économique et financière. L'instabilité politique a eu par ailleurs pour conséquence de renforcer les effets négatifs de cette crise économique. Il est à noter que le Bénin a connu une baisse de ses exportations ces deux dernières décennies. En effet, la part des exportations dans les recettes nationales s'élevait à environ 70% entre la période de 1981 - 1985 mais a considérablement baissé pour ne tourner qu'autour de 54% en 2003. De la même façon, la part des exportations par rapport au PIB n'a pas évolué de manière significative.1 Or l'agriculture béninoise est essentiellement une

    1 Rapport CNUCED ; 2004

    agriculture de subsistance, vivant de l'exportation des produits de la terre comme le coton, la noix d'acajou, etc.

    Une récente étude de l'ADEX (Association pour le Développement des EXportations) a démontré qu'en dehors du coton, le commerce de réexportation vers le Nigeria constitue la principale activité d'exportation du Bénin qu'il s'agisse des produits vivriers ou d'exportation, le Bénin dispose de riches potentialités agricoles qui, si elles sont bien exploitées, le mettraient à l'abri d'un déficit commercial pour mieux rémunérer les producteurs et résorber quelque peu le problème de pauvreté. Or notre nation est fortement dépendante des recettes d'exportation agricole qui jouent un rôle d'importance capitale au double plans macroéconomique et microéconomique. En effet, grâce à ces recettes, le Bénin arrive non seulement à financer une part non négligeable de son budget, mais aussi à lutter efficacement contre la pauvreté par un mécanisme de redistribution de revenu et de réduction du taux de chômage. De plus, avec la mondialisation, les échanges reprennent de l'ampleur dans le cadre d'une politique globale d'ouverture du marché et dans ce cadre, des initiatives nécessaires doivent être prises dans notre pays pour résorber la faiblesse des niveaux d'échanges commerciaux intra régionaux avant d'envisager la conquête des autres marchés.

    Il devient donc nécessaire pour les dirigeants d'orienter les politiques économiques vers une diversification des exportations car la question de l'évaluation des politiques publiques est aujourd'hui largement en débat et conditionne même la mise en oeuvre ou la poursuite de certaines actions publiques.

    Notre étude pose le problème spécifique d'analyse de la diversification des exportations nationales à travers ses déterminants ainsi qu'une mesure de son impact sur la croissance économique. Il nous permettra en effet d'appréhender l'impact d'une diversification des exportations sur la croissance économique. Il se pose pour nous certaines questions à savoir : quelles sont les variables qui influent sur la croissance économique et quelles sont celles qui peuvent compromettre la diversification des exportations béninoises.

    Paragraphe2 : Objectifs et hypothèses

    2.1- Objectif général :

    L'objectif général que vise le présent travail est de mieux appréhender la diversification des exportations du Bénin en proposant un outil de mesure, des déterminants et une analyse de son impact sur la croissance économique.

    De façon spécifique il s'agit de :

    - Décrire la diversification des exportations au Bénin.

    - Analyser les déterminants de la diversification des exportations.

    - Analyser les liens entre la diversification des exportations et la croissance économique.

    2.2- Hypothèses

    Les hypothèses de notre étude se formulent de la façon suivante :

    L'investissement est un déterminant de la diversification des exportations au Bénin.

    Le niveau du revenu par tête a un impact positif sur la diversification des exportations au Bénin ;

    La diversification des exportations a un effet positif sur la croissance économique.

    Paragraphe 3 : Revue de littérature

    3.1- Approche traditionnelle :

    Selon une définition générale, la diversification consiste à élargir progressivement la gamme des produits fabriqués sans modifier nécessairement les niveaux de productivité.

    L'exportation est quant à elle, l'action de diffuser à l'étranger des idées, une mode ou des marchandises. Selon H. Gouthon (2004), président du Conseil National pour l'Exportation, exporter n'est pas le fait d'expédier mais il doit correspondre pour un pays à la sécurité alimentaire et doit relever du pouvoir d'achat et de la correction de la balance commerciale d'une manière concomitante.

    Par ailleurs, le commerce international est lié au désir d'accroître les profits et d'améliorer le niveau de vie. De temps en temps, des échanges s'effectuent parce qu'un pays est incapable de produire un bien particulier qui existe, mais, de façon générale, on fait du commerce parce que cela permet de se concentrer sur ce qu'on fait de mieux tout en obtenant d'autres biens et services des autres pays. Ce mélange de la spécialisation et des échanges permet de produire davantage avec moins de moyens, ce qui avantage tout le monde au bout du compte (G. Hodgson, 2004).

    Des études menées récemment ont fait recours à un critère. En effet, pour évaluer la diversification des exportations, on utilise des données chronologiques pour déterminer et comparer les expériences respectives des différents produits.

    Dans l'analyse de la relation entre la diversification et la croissance, la plupart des auteurs ont utilisé des modèles macroéconométriques où ils ont cherché à tester la corrélation entre le niveau de croissance et différents indices de diversification. A ce niveau, il faut mentionner les travaux de Jean-Claude Berthélemy qui a utilisé une méthodologie particulière. Dans un premier temps, il utilise la méthodologie traditionnelle de décomposition de la contribution des différents facteurs à la croissance. Il utilise ensuite une fonction de production Cobb Douglas qu'il décompose en différentes contributions : le capital, le travail et la productivité totale des facteurs. Par la suite, il cherche à travers une régression

    économétrique à estimer les différents facteurs qui expliquent la productivité totale des facteurs. A ce niveau, il a retenu plusieurs variables explicatives dont l'indice de diversification, le financement de développement, l'ouverture de l'économie, le capital humain. Cette méthodologie est intéressante car elle permet, à travers la productivité totale des facteurs, de montrer la contribution de la diversification à la croissance économique.

    Selon J-C. Berthélemy (2006), il est nécessaire de mettre de plus en plus l'accent sur la question de la diversification dans le débat économique et sur la nécessité de réorienter les politiques commerciales et industrielles (Commerce international et diversification économique, à paraître dans la Revue d'Economie Politique).

    3.2- Etudes empiriques :

    La question de la diversification n'est pas récente dans la littérature économique. Elle a été au centre des premiers travaux sur le développement économique. Les travaux de B. F. Massel (1970) sur la diversification ont montré qu'elle joue un rôle essentiel dans la maîtrise des aléas de la conjoncture et particulièrement des fluctuations des cours de matières premières pour les pays en développement (Export instability and economic structure, American Economic Review).

    La théorie des avantages comparatifs stipule que l'allocation optimale des ressources est celle dans laquelle chaque nation se spécialise sur ce qu'elle sait le mieux faire. Ceci devrait donc en principe réduire la diversification. On constate néanmoins que les pays développés, et des pays en développement très ouverts sont très diversifiés.

    Les travaux sur la diversification ont mis l'accent sur une série d'éléments considérés comme essentiels dans le renforcement des tissus productifs des pays en développement. Le premier élément est lié à la capacité d'investissement ou d'accumulation des pays. La première génération des travaux sur la diversification a

    également été à l'origine d'un important débat sur les priorités sectorielles. En effet, si certains défendaient l'idée d'une croissance équilibrée, d'autres plus nombreux mettaient l'accent sur le caractère structurant de certains secteurs qui peuvent jouer un rôle d'entraînement sur le reste de l'économie. C'est cela qu'a essayé de développer A. O. Hirschman dans son ouvrage intitulé « The strategy of economic development, Yale University Press, New Haven » en 1958. Parallèlement à l'accumulation du capital et aux politiques sectorielles, les premiers travaux sur la diversification ont également insisté sur le rôle de l'industrie. En effet, selon A. Gerschenkron (Economic backwardness in historical perspective, Belknap, Cambridge, 1962.) un consensus a été établi autour du développement industriel et de sa place dans la transformation des économies traditionnelles et la modernisation des structures productives des pays en développement.

    Selon Al-Marhubi (2000), la diversification des exportations se présente comme l'une des variables explicatives dans l'analyse du recul de la croissance économique et le recours au taux de concentration comme méthode de diversification s'est avéré une fois de plus utile pour l'examen de cette relation.

    L'impact positif du commerce extérieur sur la croissance des Pays en Voie de Développement n'est pas systématique. La réussite du modèle des Nouveaux Pays Industrialisés d'Asie, où la croissance est tirée par l'extérieur, masque les problèmes rencontrés par les autres grandes zones de développement. Les tests révèlent que l'ouverture et par ricochet le développement des exportations ne peut palier l'absence des conditions internes favorables à la croissance. Si ces conditions préalables n'existent pas, l'ouverture peut figer des situations de sous- développement et se révéler inefficace voire dans des cas extrêmes. (Centre d'Etude et de Recherche sur le Développement International (CERDI) : Ouverture commerciale et croissance des PED- Une étude sur les données de panel 1980 - 1996).

    Le CAPC qui est un projet de la Commission Economique pour l'Afrique, soutenu financièrement par le Fonds Canadien pour l'Afrique a, dans sa

    36ème publication, définit la diversification des exportations comme étant « la méthode qui consiste à modifier la physionomie des Exportations ». Aussi, l'étude tente de faire une analyse globale de la situation de l'Afrique quant à la place qu'elle occupe dans le rang de la mondialisation et de son effort pour la diversification de ses exportations. Sa critique a donc abouti à la conclusion selon laquelle l'Afrique est très en marge dans les échanges mondiaux. Il ne peut d'ailleurs en être autrement car les pays africains ont une croissance économique très faible et fragile et donc que ces progrès sont insuffisants pour atteindre les objectifs de développement du Millénaire et que les exportations en Afrique sont très peu diversifiées. Plusieurs outils de mesure de la diversification sont proposés dans cette étude.

    >L'indice d'ogive est l'un des indices de diversification industrielle les plus couramment utilisés. Cet indice mesure la déviation par rapport à une répartition équitable de l'emploi dans tous les secteurs, c'est-à-dire la moyenne de la distribution. Cet indice peut également être utilisé comme mesure de la diversification des exportations ou de la concentration. La valeur minimale de l'indice, c'est-à-dire zéro, est atteinte lorsque la part des exportations est répartie équitablement entre les différents produits. Lorsque la valeur OGV se rapproche de zéro, l'économie en question est considérée comme étant fortement diversifiée. Par contre, une valeur OGV plus importante est le signe d'une économie relativement moins diversifiée, ce qui signifie que sa gamme des exportations ne compte que quelques produits.

    >Un apport essentiel des travaux de Shannon concerne la notion d'entropie. L'entropie est une forme de mesure qui a été appliquée dans de nombreux domaines, comme les sciences, la théorie de la communication, le commerce et les finances, et l'économie. A titre d'exemple, dans les sciences biologiques et du comportement, on a utilisé l'entropie comme mesure de la désorganisation. Dans un contexte de commercialisation, l'entropie peut représenter la répartition des préférences des consommateurs pour différentes marques. Les applications de l'entropie à la statistique sont apparues à la fin des années 60 et 70. En tant que

    mesure de la diversité, l'indice d'entropie reflète la diversité ou l'étendue de la répartition.

    >Mis au point par A. Hirschman en 1945, l'indice de Hirschman, qui sert à mesurer le degré de diversification, a été surtout utilisé pour mesurer la concentration des échanges et des produits. D'après Hirschman, cet indice sert de mesure lorsque la concentration est fonction à la fois d'une répartition inégale et du nombre limité de produits.

    >On peut également utiliser l'indice de Hirschman comme mesure relative de la diversification en exprimant sa valeur entre 0 et 1. Il s'agit de l'indice de Hirschman-normalisé.

    >L'indice agrégatif de spécialisation qui sert à mesurer la diversification des exportations, est tiré d'un indice de la concentration de la répartition des exportations selon les produits. Comme on l'a vu plus haut, il est très proche de l'indice de Hirschman de la concentration du commerce. Berthélemy et Sorderling (2001) ont utilisé un indice de diversification qui est l'inverse de l'indice agrégatif de spécialisation (SPE).

    Le CAPC, dans cette même publication a proposé un modèle de diversification. En effet, une étude empirique a été effectuée sur des données de panel pour plusieurs pays Africains. Cette analyse empirique a permis d'identifier les déterminants de la diversification de ces pays. Le modèle se spécifie de la manière suivante :

    I1= [30+[31GCFt+[32GDPcat+[33Indprodt+ [34Tradet+ [35Inflatet+ [36Extratet+
    [37Fbalancet+ [38Gouvernt+ [39Conflicç +ìt.

    I1 étant l'indice de diversification; GCF la formation de capital brut représentant l'investissement ; GDPca le PIB par habitant; Indprod l'indice de la production industrielle ; Trade l'ouverture commerciale ; inflate l'inflation ; Exrate le taux de change; Fbalance l'équilibre budgétaire ; Govern la gouvernance; Conflict la variable

    fictive indiquant l'existence d'un conflit ; âi les coefficients à estimer ; et t l'indice temporelle.

    Par ailleurs, dans sa 62ème publication, le CAPC fait une autre étude sur la diversification des exportations qui consiste à analyser les effets des politiques

    publiques et des chocs exogènes sur la diversification des économies et la
    croissance dans la perspective d'atteindre les Objectifs du Millénaires

    pour le Développement. Dans cette perspective, le CAPC a cherché à introduire, dans les différents secteurs, l'articulation entre plusieurs formes d'organisation de la production afin de rendre compte de la multiplicité des structures économiques dans les pays en développement.

    3.3- Différents types de diversification selon le CAPC

    Le premier type de diversification concerne les pays à faible diversification économique. L'étude a constaté que de nombreux pays africains appartenaient à cette catégorie. On peut constater que ces pays affichent une croissance moyenne positive sur la période 1981-2000. Le Bénin, le Burkina Faso et le Malawi ont des taux de croissance annuels respectifs de 3,8 %, 3,7 % et 3%. La principale source de croissance est l'accumulation des facteurs plutôt que la productivité totale des facteurs. Toutefois, même si la croissance dans ces pays est positive, sur les vingt dernières années, leurs taux de croissance ne correspondent pas au niveau nécessaire au décollage économique, comme c'est le cas dans les économies à forte croissance des pays d'Asie de l'Est.

    Le deuxième type de diversification s'applique aux pays qui ont entamé le processus de diversification mais sans faire de progrès notables. Là aussi, la principale source de croissance est l'accumulation des facteurs plutôt que la productivité totale des facteurs. A noter cependant que la contribution moyenne de la productivité totale des facteurs à la croissance au Sénégal et au Zimbabwe est positive.

    Le troisième type de diversification se retrouve dans les pays dont le processus de diversification est bien avancé.

    Les pays qui ont enregistré des gains précoces en matière de diversification avant de tendre vers la spécialisation dans un nombre réduit de produits relèvent du quatrième type de diversification.

    Le cinquième type de diversification peut se constater dans les pays en conflit ou sortant d'un conflit. Les pays de cette catégorie, à l'exemple du Liberia et de la République Démocratique du Congo, ne sont ni diversifiés ni fortement spécialisés.

    3.4- Politiques de diversification de l'économie béninoise

    Le souci d'accroître les exportations et de réduire progressivement la vulnérabilité de l'économie aux chocs externes a conduit le Gouvernement à faire un choix en faveur de la diversification de l'économie. Cette diversification se fera dans deux directions : la diversification agricole et le développement de grappes de projets à effets d'entraînement. Le Document de Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP) développe ces stratégies. Tirant donc leçon de la contre performance du secteur du coton durant ces dernières décennies, le Gouvernement a décidé d'adopter une politique de diversification des filières agricoles.

    La modernisation souhaitée du secteur rural béninois passe inévitablement par la diversification des productions et par leur intensification. La diversification et l'intensification servent en effet les objectifs communs de sécurisation du revenu des populations rurales, de croissance du revenu national et de réduction des risques macroéconomique que représente l'exportation majoritaire d'une seule culture, le coton. La diversification des exportations peut passer au plan national par une spécialisation régionale et par exploitation. Elle peut tout au contraire, s'accompagner d'une diversification au niveau de la région et de l'exploitation.

    D'autre part, un produit autour duquel se concentrent les exportations, comme le coton peut s'avérer un produit efficace de diversification au niveau local.

    La diversification des productions végétales, halieutiques et forestières requiert un ensemble de conditions favorables :

    +Il faut tout d'abord que des possibilités techniques et agro-climatiques existent pour développer de manière plus intensive des activités de diversification.

    +Il faut ensuite que les producteurs aient un intérêt économique à s'orienter vers ces nouvelles activités, ou à les intensifier s'ils les pratiquaient déjà.

    + Il faut pour cela, qu'existe une demande solvable, qu'elle soit nationale ou internationale et que des circuits de commercialisation efficaces puissent mettre en relation l'offre et la demande.

    +La demande solvable peut porter sur des produits déjà élaborés de telle sorte qu'une première transformation des produits peut dynamiser la demande.

    Ces différents éléments définissent autant d'axes d'intervention pour renforcer la diversification du secteur rural béninois. Différents acteurs peuvent être concernés dans ce processus de diversification des exportations.

    Les premiers acteurs de la diversification sont les producteurs. Il convient alors d'identifier les grands types d'exploitations en mesure de répondre aux incitations du marché, de manière à cibler des actions à leur égard.

    D'autres acteurs conditionnent également la réussite de l'effort de

    diversification par leur capacité à créer des conditions de marché favorable. Il s'agit

    des agents intervenant dans la collecte des produits, des transformateurs et des

    exportateurs.

    Enfin, l'Etat a un rôle à jouer en matière d'incitation, notamment

    par la fiscalité.

    Plusieurs politiques et actions sont à envisager dans cette même perspective de diversification des exportations. Ces politiques peuvent être regroupées en trois grands axes :

    - Axe 1 : Renforcer les filières d'exportations comme le palmier à huile, la noix de cajou, l'ananas, le karité, le maïs l'arachide, etc....

    - Axe 2 : La diversification des filières pour le marché intérieur. A titre d'exemple, nous prenons le cas de l'igname qui est un produit qui permettra d'améliorer la sécurité alimentaire, d'augmenter la valeur ajoutée locale ainsi que le revenu des producteurs et en particulier, celui des femmes en milieu rural qui transforment ce nouveau produit.

    -Axe 3 : Une approche régionalisée basée sur les systèmes de production pourrait être adoptée. Il est donc nécessaire d'identifier d'une part, les zones dans lesquelles cette dynamique peut avoir lieu et d'autre part, dans ces zones, les groupes de producteurs qui sont à même de répondre favorablement à des incitations qui vont dans ce sens.

    Le Bénin entend également renforcer la diversification de son économie en développant des produits à forte valeur ajoutée pour pouvoir profiter des opportunités qu'offre la croissance du commerce international des produits manufacturés. Il sera donc mis un accent particulier sur la transformation des produits agricoles ainsi que les produits pour lesquels le pays dispose d'avantages comparatifs.

    Paragraphe 4 : Méthodologie

    Dans le but de vérifier les hypothèses de recherche de la présente étude, nous avons adopté une méthodologie se résumant en deux grandes parties :

    > La collecte des données du commerce extérieur sur les exportations du

    Bénin.

    > La spécification du modèle.

    4.1- Collecte des données

    Pour analyser l'évolution de la diversification des exportations au Bénin et afin de présenter l'indicateur de diversification, nous nous sommes rendus en un premier temps à la Direction des Statistiques et des Etudes Economiques (DSEE) ainsi qu'à la bibliothèque de l'INSAE afin de collecter les données sur les exportations du Bénin et la liste des produits concernés. Nous avons ensuite calculé pour le Bénin les indices dont nous avons eu connaissance dans notre revue de littérature. A cause de la facilité de son interprétation, de la simplicité de son calcul et aussi des résultats du test de sensibilité que nous avons effectué pour tous ces indices, nous avons retenu l'indice d'entropie comme outil de mesure de la diversification. En effet, cet indice est moins sensible aux variations des valeurs des produits exportés donc des prix de ces produits.

    Pour les données sur les exportations comme pour les modèles économétriques que nous allons spécifier plus tard, la période de référence s'étend de 1979 à 2006. Nous nous sommes également rendus à la Direction Générale de l'Economie (DGE) où nous avons rassemblé les données sur le PIB, le taux de change effectif réel, et à la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pour les données sur l'inflation.

    4.2- Spécification du modèle sur la diversification des exportations

    A partir des différents travaux parcourus dans la revue de littérature, nous avons retenu le modèle de diversification proposé par le CAPC dans son étude concernant certains pays africains que nous adapterons au Bénin selon les objectifs de notre étude.

    Pour une raison d'indisponibilité de données, nous avons été obligés de ne pas prendre en compte certaines variables dans la formulation de notre modèle statistique. En effet, l'Indice de Production Industrielle (IPI) est un indice qui s'étale sur une période trop courte pour permettre une étude empirique. Il s'étend sur la période de 2000 à 2007 (le premier semestre). En outre, la balance commerciale (déficit global pour le Bénin) est une variable dont les valeurs sont

    toutes négatives et il aurait été impossible de l'estimer vu que pour faciliter les interprétations, il nous a été conseillé de considérer les logarithmes des variables. De la même façon, les variables « gouvernance » et « conflit » sont des variables presque inexistantes pour le Bénin. Il existe un indicateur de gouvernance mais qui existe depuis trop peu de temps pour pouvoir figurer dans le type de notre modèle. La spécification de notre modèle donne ce qui suit :

    Entt = Co +C1 Fbcft + C2Pib_hbtt + C3ouv_ccialt + C4Tcert +

    åt

    Où les notations suivantes sont retenues: Ent = Indice d'entropie

    Fbcf = Formation brute de capital fixe. Pib_hbt = PIB par habitant.

    Ouv_cial = Ouverture commerciale. Tcer = Taux de change effectif réel. å = Résidu

    L'indice t se réfère au temps.

    DEUXIEME CHAPITRE

    Mesure et évolution

    de la diversification

    SOMMAIRE

    Paragraphe 1: Mesure de l'indicateur de diversification 20

    Paragraphe 2: Evolution de la diversification des exportations..22

    Paragraphe 1 : Mesure de l'indicateur de diversification

    L'un des moyens de mesurer le degré de diversification consiste à utiliser les taux de concentration. L'indice le plus adapté est d'entropie avec lequel nous avons essayé d'appréhender le degré de diversification de l'économie béninoise sur toute la période de référence. Nous avons choisi cet indice parmi ceux parcourus dans la revue de littérature pour la simplicité de son expression et de son interprétation et aussi le résultat favorable obtenu à l'issu du test de sensibilité. La formulation de cet indice accorde une importance relative aux différents produits exportés, ce qui cadre bien avec les types de résultats attendus de notre travail. Cet indice se présente selon la formule :

    N

    ENT p p

    = -?

    i i i

    1 log 2

    =

    Dans cette définition, la base du logarithme est souvent choisie égale à 2. L'entropie se mesure alors en shannons, ou en bits (binary information unit) et où Pi = (xi/ X) représente la part réelle du produit i (xi) dans les exportations totales (X =? xi), N représente le nombre total des produits exportés et 1 /N est considéré comme la part « idéale» des recettes d'exportation qui est la part moyenne d'exportation de chaque produit. La valeur maximale de l'indice ENT représentée par log2N est atteinte lorsque tous les Pi sont égaux. Cette valeur indique une plus grande diversification étant donné que tous les produits de la gamme des exportations ont des parts identiques. Si le produit i1 est l'unique pourvoyeur des recettes d'exportation, Pi = 1et pour tous les autres Pi = 0 alors l'entropie ENT= 0. Cette valeur indique une spécialisation ou concentration extrême sur un seul produit.

    L'interprétation de la courbe de l'indice d'Entropie illustre les transformations qu'ont subies les exportations au Bénin.

    Figure 1 : Indice d'Entropie

    2,5

    0,5

    1,5

    3

    2

    0

    1

    Années

    Indicee d'entropie

    Indicee d'entropie

    Source : Données de l'INSAE sur les exportations de 1979 à 2006

    De 1979 à 1981, il s'observe que l'indice d'entropie varie très peu et connaît une nette progression sur la période de 1981 à 1982, année où il atteint son plus haut niveau. Il passe en effet de 2,34 à 2,63. Cela s'explique par les nombreux efforts de diversification qui ont été fournis au cours de ces années avec l'introduction dans les exportations de certains produits énergétiques comme le bois, le charbon et d'autres matières premières. Ces changements ressemblent plus à des essaies lorsqu'on observe l'indice au cours de l'année 1983. Une chute de la valeur de cet indice est à noter, passant de 2,63 à 2,09. Cette régression va continuer jusqu'en 1987 où il atteint son plus bas niveau avec une valeur de 0,90 traduisant une faible diversification des exportations au cours de cette année.

    En réalité, beaucoup de produits alimentaires ont été ôté des exportations cette année. Le palmier à huile disparaissait progressivement des exportations du pays. Cette baisse du nombre de produits va continuer jusqu'en 1987 où l'indice atteint une valeur très faible en dessous de 1.

    En effet, l'exportation du Karité, des fils et tissus de coton, du tabac brut ainsi que de quelques produits alimentaires a été interrompue au cours de l'année 1983 et il en sera ainsi jusqu'en 1987 où le tabac et des produits alimentaires

    comme les légumes et autres vont encore s'introduire dans les exportations. Mais en 1988, 1989 et 1992, on remarque à nouveau une baisse des exportations due à l'absence de certains produits dans les exportations. En 1992, le Bénin n'a pratiquement pas exporté de pétrole brut et la noix de cajou et l'huile de palme étaient inexistantes dans les exportations. Sur cette période, l'économie béninoise serait faiblement diversifiée et par la suite est demeurée telle sauf en 2001 où l'indice a pris une valeur légèrement plus grande que les autres. En effet, cette année, le pétrole qui a disparu en 2000 dans les exportations a réapparu avec une forte exportation ainsi que les graines de coton.

    De même, l'arachide, le soufre, les déchets et les débris d'aciers de fers et des matières plastiques furent de nouveaux produits qui ont été introduits dans les exportations. Cette tentative de diversification a été maintenue après 2001 seulement sur deux années pour être ensuite abandonnée.

    Paragraphe2 : Evolution de la diversification des

    exportations au Bénin.

    2.1- Analyse par produit des exportations

    L'analyse par produit des exportations du Bénin montre que le pays est passé d'une position d'exportation de monoculture à une autre position de monoculture à l'exportation au fil des ans et de la conjoncture internationale. Les dérivés de coton ont remplacé entre 1972 et 1975 le palmier à huile qui occupait en effet le premier rang avant cette période (entre les années 1962 et 1971). Ainsi, à partir de 1985, le palmier à huile a laissé définitivement la place aux produits du coton. Principal produit agricole exporté sur toute la période de 1992 à 2001, le coton constitue aujourd'hui la seule culture d'exportation dont l'importance économique n'est plus à démontrer. Son expansion est très rapide (45 000 tonnes en 1981/1982 ; plus de 277 000 tonnes en 1994/1995). En 1992, la valeur du coton exporté est d'environ 14,6 milliards de FCFA et est passée à plus de 100 milliards

    en 1996, 1998 et 1999et à plus de 85 milliards en 2000 et 2001. Le Bénin a exporté en moyenne par an 103,2 milliards de FCFA de coton au cours de cette période. De 1992 à 2001, la valeur globale des exportations révèle que les produits de la filière coton occupent de très loin la première place avec 767,6 milliards de francs CFA, soit environ 74,4% des exportations totales2.

    Les graines de coton constituent le deuxième produit exporté après le coton égrené. D'une valeur totale de 63,5 milliards de FCFA entre 1992 et 2001, les graines de coton exportées représentent 6,5% du total des exportations. En moyenne, le Bénin vend à l'extérieur pour une valeur moyenne mensuelle de 6,1 Milliards de FCFA. Le coton égrené et les graines de coton vendus représentent 80,5% du total de nos ventes à l'extérieur.

    Les noix de cajou sont le troisième produit après les produits du coton. Une évolution soutenue de ce produit sur la période de 1992-2002 a été enregistrée sauf en 2001 ou le produit a connu une baisse en valeur dans les exportations totales.

    Le groupe de produits que constituent le tabac, le ciment, les résidus des industries et leurs dérivées occupe la quatrième place dans les exportations du Bénin. La valeur des exportations de ce groupe a connu une augmentation de 66,9% passant de 12,1 milliards de FCFA en 2003 à 20,2 milliards de FCFA en 2004. Les quantités aussi ont subi une augmentation m ais de l'ordre de 47%. Les cigarettes contenant du tabac demeurent le premier produit exporté dans le groupe aussi bien en 2003 qu'en 2004. Ce produit représente 51%3 des exportations du groupe. Les autres ciments hydrauliques constituent le deuxième produit exporté dans le groupe.

    Le groupe de produits alimentaires d'origine animale et végétale est celui ayant connu une baisse considérable entre 2003 et 2004. En effet, d'une valeur de

    2 Rapports annuels sur le commerce extérieur, INSAE

    3 Rapport 2004 sur le commerce extérieur, INSAE

    1,2 milliards de FCFA, la valeur de ce groupe est passée à 0,5 milliards de FCFA en 2004 subissant ainsi une baisse de 58,3%. Les crevettes congelées constituent le principal produit d'exportation de ce groupe. Cette baisse pourrait s'expliquer par l'auto suspension de CRUSTAMER à exporter les crevettes vers les pays de l'Union Européenne, principaux clients du Bénin pour ce produit.

    Le bois charbon et le bois ainsi que les produits et ouvrages en bois ont connu en 2004 une baisse de 25,9% par rapport à 2003. Le principal produit d'exportation de ce groupe demeure les bois profilés autres que conifères.

    2-2- Evolution des exportations au Bénin et dans l'espace UEMOA sur la
    période 1993 à 2006 et obstacle au développement des exportations
    nationales

    a- Evolution des exportations au Bénin et dans l'UEMOA

    L'analyse des observations relatives au commerce extérieur béninois sur la période 1993 à 2006 nous montre que les exportations béninoises évoluent progressivement au fil des années sauf en 1996 où elles connaissent une légère baisse suivie d'une timide reprise en 1997. Elles atteignent leur maximum en 2005. La plus forte progression se remarque sur la période 1998 à 2000 mais la plus rapide progression s'observe de 2004 à 2005. En 2006, les exportations ont énormément chuté par rapport à l'année précédente.

    En observant les chiffres généraux de l'UEMOA, on constate que les exportations de la communauté évoluent progressivement jusqu'à atteindre leur plus important pic en 2006. Auparavant elles ont une baisse légère en 1995 et une vraie contre performance en 2005 où elles chutent remarquablement. On pourrait dire que le commerce extérieur des pays de la communauté n'est pas trop performant même si la forte progression remarquée en 2004 nous montre que récemment, des efforts sont entrain d'être réalisés pour faire valoir les productions locales auprès des partenaires de la communauté.

    Lorsque l'on compare dans le temps les exportations béninoises et celles de la communauté, on remarque qu'en 1993 le Bénin a eu sa plus grande part (8.39%) dans les exportations sous régionales, mais l'importance des exportations béninoises pour la communauté reste relativement faible. Comme un symbole, cette faiblesse se traduit par une diminution progressive de cette part au fil des années. Ainsi de 1993 à 2006 le Bénin est passé d'une participation de 8.39% à 1.02% aux exportations de l'UEMOA. Ceci montre la faible compétitivité de notre système productif qui s'est en plus détérioré au fil du temps.

    Nous illustrons ces remarques par les graphes ci après

    Figure 2 : Graphe illustrant l'évolution des exportations au BENIN

    3,50E+08 3,00E+08 2,50E+08 2,00E+08 1,50E+08 1,00E+08 5,00E+07 0, 00 E +00

     

    1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

    Années

    EXPORTATIONS DU BENIN

    Figure 3 : Graphe illustrant l'évolution des exportations des pays membres de l'UEMOA

    3,00E+10 2,50 E+1 0 2,00E+10 1 ,50E+1 0 1, 00 E+ 10 5,00E+09 0,00E+00

     

    1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

    Années

     
     

    EXPORTATIONS DES PAYS MEMBRES DE L' UEMOA

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    b- Obstacles au développement des exportations nationales :

    Plusieurs obstacles bloquent le développement des exportations du Bénin. On peut citer d'une part la mauvaise gestion des filières agricoles et le faible niveau d'industrialisation du pays qui ne permet pas aux pays de produire les biens finis exportables. Par ailleurs, la non maîtrise du secteur informel et la faiblesse du commerce intra régional constituent autant d'obstacles qui freinent le développement des exportations nationales. C'est souvent le cas des échanges, avec le voisin nigérian, dont une bonne partie se retrouve dans l'informel.

    De même, le faible niveau de mécanisation de l'agriculture ne permettant pas de produire à grande échelle et la non régularité de la production sont également des freins au développement des exportations au Bénin. Aussi, l'insuffisance de projets de promotion des produits d'exportations constitue un problème pour le développement des exportations nationales.

    L'inexistence des structures de recherche des marchés pour les produits exportés ou potentiellement exportables et la qualité des produits qui ne respectent pas toujours les normes internationales ainsi que la non compétitivité des produits à l'exportation dû aux coûts encore élevés de la production sont autant d'obstacles qui freinent le développement des exportations au Bénin.

    Par ailleurs, il existe au Bénin un certain nombre de structures d'appui aux exportateurs, certaines de caractère public ou semi-public (CBCE, OBOPAF, CEBENOR, CPI) et d'autres du secteur privé (CCIB, ADEX, C.N.EX) qui ont toutes comme mandat de fournir des prestations aux opérateurs privés. Pourtant, très peu d'exportateurs utilisent ces prestations. Ceci est dû à la fois au nombre très limité de véritables exportateurs béninois, et au fait que les prestations fournies ne correspondent pas toujours à leurs besoins. En outre, la plupart de ces structures n'ont pas les ressources et l'expertise suffisantes pour accomplir leurs mandats et responsabilités, lesquels se chevauchent pour la plupart des structures. D'autre part, la diffusion de l'information commerciale est limitée. Pourtant, le besoin d'appui efficace est réel, compte tenu de l'absence d'une vraie communauté exportatrice

    dans le secteur formel et des entrepreneurs prêts à prendre certains risques pour établir des relations commerciales régulières avec les marchés internationaux.

    2-3- Partenaires commerciaux à l'exportation.

    Les principaux clients du Bénin ont varié durant la période de 1960 à 2002. Dans les années 60, le Bénin exportait vers les pays comme la France, l'Italie, les Pays-Bas, l'Allemagne et le royaume Uni. Les années 80 ont vu par ailleurs les Etats-Unis, le Taiwan, le Portugal et le Singapour devenir les principaux clients du Bénin.

    Entre 1992 et 1999, le Brésil a occupé la première place des clients du Bénin avec 16,4% des produits exportés, suivi du Maroc à 7,2% et du Nigeria.

    A partir de 2000, le premier principal client du Bénin est l'Inde avec 31,5% des exportations totales en 2000 et respectivement 29,9% et 17,6% en 2001 et en 2002. La part des exportations vers les pays de la sous région reste encore très faible.

    L'analyse par zone économique nous donne les partenaires commerciaux

    suivants :

    - Dans la zone UEMOA, il est noté une hausse du niveau des échanges. Les échanges du Bénin à destination de cette zone sont passés d'une valeur de 13,2 milliards en 2003 à 21,9 milliards en 2004, soit un accroissement de 39,7%. Le Niger vient en tête suivi du Togo, du Mali, du Burkina - Faso et du Sénégal.

    - Dans la zone CEDEAO, la même tendance est observée. En effet, le

    niveau des échanges au cours de l'année 2004 a augmenté de 9,4 milliards
    comparativement à son niveau en 2003 où il était de 20,5 milliards de FCFA. Les
    trois premiers clients sont dans l'ordre d'importance, le Niger, le Nigeria et le Togo.
    - Dans l'Union Européenne, on observe une tendance contraire à celle
    qui est observée dans la sous région. Il y a une baisse des exportations vers cette
    zone économique entre 2003 et 2004 (de 17,8 milliards à 12,4milliards de FCFA).

    Les principaux clients sont le Portugal, l'Italie, le Danemark, la France et le Royaume-Uni.4

    2.4- Evolution et obstacles de la diversification des exportations au Bénin

    a- Evolution de la diversification des exportations

    Très tôt branchés sur le commerce international (dès le XVIIe siècle), les entités territoriales du midi et du septentrion de la future colonie du Dahomey, le Dahomey et le Bénin, ont de tout temps participé aux échanges mondiaux. La structure des exportations d'un pays renseigne sur la composition des produits vendus à l'étranger, sur la répartition géographique des clients et sur le niveau de développement atteint par une économie ainsi que sur les orientations commerciales du pays.

    Le présent paragraphe entend étudier, l'évolution de la structure des exportations du Dahomey- Bénin pour y repérer et expliquer les changements et les permanences au regard des contraintes du marché extérieur et de la politique nationale. A l'image du commerce extérieur du pays, l'exportation du Bénin est extravertie et basée sur les produits d'une seule culture de rente : hier le palmier à huile (1890-1975), aujourd'hui le coton (depuis les années 80). Sauf l'exception que représente la présence du pétrole dans nos exportations au cours des années 80 et début 90, l'essentiel des produits exportés sont d'origine agricole et ces matières premières ne subissent qu'une semi- transformation locale visant à rendre leur transport vers l'extérieur plus aisé ; ceci explique l'atrophie du secteur industriel principalement caractérisé, depuis la colonisation (1894), par des huileries et des usines d'égrenage à faible valeur ajoutée. A partir de 1937, sa structure était devenue presque stationnaire avant de connaître une remontée après la seconde guerre mondiale en raison de la croissance exceptionnelle des besoins en provenance du Dahomey (huile de palme, coton, arachide, café, autres). Du fait des effets de la guerre, le volume des exportations quant à lui avait atteint le pic en 1936

    4 Source : Rapport 2004 sur le commerce extérieur

    malgré une croissance entrecoupée par des baisses liées non seulement aux aléas climatiques mais aussi aux crises économiques. Durant la période coloniale, le Dahomey s'était spécialisé dans la fourniture des produits de palmiers à huile au sein de l'ensemble de l'AOF. Ces produits constituèrent durant toute cette période et même au-delà, entre 83% et 90% du total des exportations. Les 10% ou 15% restants étaient constitués de produits d'appoints à savoir : arachide, coprah, coton, kapok, ricin, karité et café. Avec le pétrole brut à partir de 1983, les exportations ont dépassé 200 000 tonnes avant de revenir à leur niveau habituel entre 1983 et 1993 suite à la crise économique de 1989. C'est avec la dévaluation du franc CFA intervenue le 11 janvier 1994 que les quantités exportées ont connu une remontée pour atteindre un niveau légèrement inférieur à celui des années 1983- 1988.

    Par ailleurs, au titre des changements, il y a la substitution des huiles de palme par le coton, la réduction de la gamme des produits exportés et la réexportation de certains produits importés. A la différence des Pays émergents d'Asie, qui à la faveur de la mondialisation sont devenus des exportateurs de biens manufacturés et de services, la structure des exportations du Bénin obéit toujours au schéma classique défini par la Division Internationale de Travail (DIT) au XIXe siècle, à savoir la spécialisation des nations d'Outre- mer dans la fourniture d'un ou de deux produits bruts du secteur primaire au commerce international tandis que l'Occident ( y compris les Etats-Unis) garde le monopole de l'usine, de la finance et du laboratoire ( recherche scientifique) à l'échelle mondiale. En 1993, les exportations avaient connu une baisse en valeur de 37,2% par rapport à 1932. La valeur globale des exportations à partir de 1960 a connu une évolution entrecoupée par des chutes avec néanmoins, une structure à la hausse au cours des années 1960- 1998. Sur cette même période, les exportations ont amorcé une chute à partir de 1986 et ont atteint le niveau le plus bas en 1992 avant de connaître une reprise jusqu'en 2001. Quant aux quantités exportées, elles restent inférieures à 200 000 tonnes sur toute la période de 1960-1982.

    Le Bénin exporte aussi de l'arachide quoique de qualité médiocre, mais qui n'est pas très compétitif sur le marché mondial. Ces dernières cinq (05) années, le coton représentait plus de 85.5%5 des exportations agricoles, et 78% des exportations totales du pays. Le Bénin a recommencé à exporter de l'huile de palmier, de noix de cajou et un petit peu de beurre de karité. Il tente aussi une promotion du manioc, du maïs, de fruits divers mais aussi des productions maraîchères, qui sont depuis longtemps déjà très autoconsommées tandis que les exportations de crevettes de lagunes sont en train de monter. Le Bénin exporte également du poisson séché ou fumé. Les mesures visant la diversification de l'économie béninoise se poursuivent et elles portent sur la promotion des filières comme l'anacarde, le karité, l'ananas, le manioc et l'igname.

    b- Obstacles à la diversification des exportations

    La diversification des exportations rencontre beaucoup d'obstacles parmi lesquels l'extrême pauvreté de la population combinée à l'accès difficile au financement de l'agriculture. L'absence d'un cadre juridique bien défini rend l'accès au crédit problématique. Ces difficultés s'expliquent aussi par le défaut de garanti valide, ce qui n'est pas le cas pour la production du coton pour laquelle l'Etat offre une certaine protection aux producteurs qui s'y mettent. Les paysans ont donc plus de facilité à s'exercer dans la filière cotonnière. On pourra aussi mettre l'accent sur les difficultés liées aux aléas climatiques, la nature et la rentabilité des sols qui conditionnent le choix de culture à adopter. Il y a aussi le problème de manque de spécialisation selon les dotations naturelles des régions. Tous les paysans sont tentés de produire du coton vu les conditions relativement attrayantes de cette filière. La diversification est également liée aux problèmes fonciers que rencontrent les producteurs. Ils n'arrivent toujours pas à trouver l'espace nécessaire pour produire. On pourra aussi mettre l'accent sur l'absence de partenariat entre les secteurs privé et public. C'est aux forces du marché qu'il revient de s'occuper de

    5 Données de l'INSAE

    l'investissement, mais celui-ci ne se manifestera que si le secteur public crée un environnement favorable sous forme d'infrastructures et de services publics, d'appui aux entrepreneurs et aux agriculteurs, et d'attrayantes incitations à l'investissement. Malheureusement, ces conditions ne sont pas réunies au Bénin.

    Par ailleurs, le monde rural est dominé par de petits exploitants. Ces derniers ne peuvent prospérer que s'il existe certains biens publics essentiels, à savoir les infrastructures ainsi que des connaissances sur les techniques de production, le contrôle de la qualité et les marchés étrangers. L'assistance technique aux producteurs est insuffisante. L'assistance fournie par le Gouvernement a été réduite à la suite des coupures budgétaires et elle n'a été que partiellement compensée par le PADSE et certaines ONG, ce qui a eu une incidence négative sur le contrôle de la qualité et la productivité. Les intrants tels que les engrais et les insecticides ne sont pas facilement disponibles. Par ailleurs, les marchés financiers n'accordent pas de crédit de fonds de roulement aux producteurs. Ces derniers doivent payer les intrants au comptant ou contracter des prêts à des taux d'intérêt usuriers auprès des grossistes et des acheteurs. De même, la commercialisation est désorganisée et se fait au petit bonheur. En outre, les producteurs négocient en position de faiblesse, en raison de leur manque d'information et d'organisation. Il n'existe aucune organisation défendant les intérêts des producteurs. Entre les planteurs et les grandes entreprises de commercialisation des noix de cajou, une variété d'intermédiaires non réglementés qui opèrent de manière désorganisée. D'après une étude récente (INRAB-PAPA 2004), les producteurs ont des marges de profit nettement inférieures à celles des acheteurs. Tout porte à croire que les acheteurs étrangers agissent comme d'efficaces monopsonistes et usent de leur influence politique pour limiter la concurrence, en fixant des prix abusifs et en faisant jouer leurs relations politiques.

    Cette diversification se heurte à beaucoup d'autres difficultés qui l'empêchent d'être effective. Le constat qui se dégage est l'absence d'une mise en oeuvre effective de réformes pouvant favoriser les exportations et leur diversification. Le

    Projet d'Appui au Développement du Secteur Privé (PADSP), qui vise en partie la création de nouvelles filières d'exportation est un bon point de départ, mais il a accusé des retards considérables dans son exécution avec peu de résultats tangibles à ce jour. Dans le même temps, le Bénin reste très vulnérable aux changements de politique commerciale du Nigeria. Selon les statistiques officielles en matière d'exportation, le Nigeria représente environ 53% des échanges du Bénin avec l'ensemble des pays de la CEDEAO. Quand on sait que dans les échanges avec le Nigeria, la plus grande partie est informelle et que les chiffres officiels sous- estiment les échanges effectifs, on comprend alors à quel point la politique commerciale de ce pays est dépendante du Nigeria. D'après une étude du LARES (2004), le nombre de produits interdits d'importation au Nigeria est passé d'une trentaine en 1986, à plus d'une cinquantaine en février 2003.

    Depuis 1995, le Bénin a libéralisé un marché qui jusque-là était dominé à tous les stades par la SONAPRA. Des usines d'égrenage privées ont été autorisées, et des compagnies privées contrôlent aujourd'hui près de 50% de la capacité de production. On s'est rapidement rendu compte que la libération par elle-même était insuffisante et que des mécanismes institutionnels d'appui aux marchés étaient nécessaires pour fournir des biens publics, telle l'infrastructure, disséminer l'information et mettre en application les contrats. Il était évident que la transition d'un système de marchés contrôlés par l'état vers un système de marchés décentralisés était difficile et devait se faire par phases. La gravité des difficultés de cette transition met en péril le bon fonctionnement du secteur. Ces difficultés ont certainement été aggravées par l'affaissement des cours mondiaux jusqu'à récemment. Par ailleurs, les prix sont toujours partiellement fixés et le Gouvernement conserve un rôle important, de sorte que le système actuel est loin de représenter un marché libre. La privatisation de la SONAPRA elle-même a été prévue à de nombreuses reprises, mais toujours retardée.

    Les difficultés tel que le retard dans les paiements aux paysans, les politiques de prix qui ne tiennent pas toujours compte des problèmes que connaissent les

    producteurs , le mauvais partage de responsabilités entre les secteurs public et privé, la mauvaise gestion de certains des nouveaux organismes, la crainte de voir l'anarchie s'emparer du secteur si ces problèmes ne sont pas abordés sont autant de problèmes qui ne favorisent l'esprit d'initiative des nouveaux paysans ou des paysans qui veulent investir pour diversifier. Un point positif à noter toutefois est la relance du processus de privatisation de la SONAPRA, après plusieurs mois de confusion. Ceci devrait favoriser la libéralisation et donc la promotion des autres produits. Ces problèmes ne laissent pas indifférents les dirigeants béninois qui ont depuis plusieurs années reconnu l'importance de diversifier les exportations, lesquelles sont encore fortement dominées par le coton, qui représente environ 60 à 80% des exportations de marchandises.

    TROISIEME CHAPITRE

    Analyse des

    déterminants de la

    diversification des

    exportations

    SOMMAIRE

    Paragraphe 1 : Présentation des variables et construction du modèle...35

    Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats 45

    Paragraphe 1 : Présentation des variables et construction du modèle.

    1.1- Variables du modèle :

    L'indice de diversification : L'indice de diversification retenu est l'indice d'entropie. Il est calculé avec les données relatives aux exportations sur la période de 1979 à 2006.

    L'investissement : Selon certains auteurs, l'investissement est un déterminant très important de la croissance économique. La formation brute de capital jadis appelée investissement domestique brut concerne les dépenses effectuées dans le but d'une augmentation des actifs fixes de l'économie auxquelles on ajoute le changement net des inventaires. Les actifs fixes comportent les améliorations au niveau foncier (clôtures, construction des fossés, les eaux drainées etc.), les plantes, les machines et les équipements achetés. Elle prend également en compte la construction des routes, des chemins de fer, des bâtiments comme les écoles, les hôpitaux et les buildings à caractère industriel ou commercial. Il y a lieu de noter que, dans ce modèle empirique, c'est la formation brute de capital fixe qui a été choisie comme le déterminant essentiel de la diversification, par opposition aux intrants distincts que sont l'investissement public et l'investissement privé.

    Le PIB par habitant : Le PIB par habitant ou PIB par tête est un indicateur de revenu qui permet de mesurer le niveau de vie de la population.

    Indice du taux de change effectif réel : L'indice du taux de change effectif réel d'une monnaie est mesuré par l'indice du taux de change effectif nominal (Le taux de change effectif nominal d'une monnaie se mesure généralement par l'évolution moyenne pondérée des cours de change bilatéraux de cette monnaie vis-à-vis de chacune des monnaies du groupe de pays avec lesquels une comparaison est effectuée) de cette monnaie, multiplié par un indice de l'inflation relative

    enregistrée dans l'économie considérée par rapport au groupe d'économies retenu pour effectuer ces calculs.

    Encadré 1 : principe de calcul du taux de change

    Calcul du taux de change effectif réel

    TCERt TCENt

    =

    P d

    P w ç i :L'indice des prix à la consommation des partenaires étrangers calculé

    comme une moyenne des indices des prix à la consommation de chacun des partenaires pondérés par leur part moyenne dans le commerce extérieur du Benin. Pd: indice des prix domestiques.

    TCENt = ? E it ç i

    w i

    çi n

    =

    n

    ; 1

    ? =
    ç i

    ? w i i = 1 i = 1

    P w çi

    Ouverture commerciale : L'ouverture sert à mesurer le degré d'ouverture internationale. Il mesure donc la part des échanges dans le PIB d'un pays.

    1.2- Signes attendus des différentes variables

    · La théorie stipule que les investissements peuvent avoir un effet positif sur la diversification étant donné que les investissements publics peuvent attirer les investissements privés en général au lieu de les éloigner. Le signe attendu ici est le signe positif.

    · A partir de la revue de littérature il ressort que les pays pauvres tendent à diversifier en premier à mesure que leur revenu par tête augmente, avant de commencer à se spécialiser plus tard. Le signe attendu pour cette variable est en principe le signe positif.

    · La théorie classique du commerce appuie la relation positive entre l'ouverture et la diversification. Selon cette théorie, dans un monde sans barrières,

    les pays se spécialiseraient dans les biens et services pour lesquels ils disposent d'un avantage comparatif. Les résultats empiriques par contre, notamment ceux issus de l'étude du CAPC sur les pays africains, montrent que l'ouverture au commerce international ne conduit pas toujours à l'approfondissement de la diversification. Le signe de la variable ouverture commerciale peut être alors positif ou négatif à l'issu de nos estimations.

    É Un taux de change compétitif pourrait approfondir la diversification. On devrait s'attendre à un signe positif entre cette variable et l'indice de diversification.

    1.3- Précautions préalables

    Pour spécifier les équations relatives aux déterminants de la diversification ainsi que les outils d'analyse de l'impact de la diversification sur la croissance économique, nous allons utiliser des méthodes d'estimation.

    Le fait que les séries macro-économiques soient parfois non-stationnaires pose un problème d'estimation. Etant donné que la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) ne s'applique qu'aux séries stationnaires, nous aurons donc à effectuer le test de racine unitaire sur les différentes séries, et de la cointégration entre les séries intégrées de même ordre et éventuellement les modèles à correction d'erreur.

    a- Stationnarité des variables.

    Définition :

    Un processus stochastique est stationnaire si :

    - E (Xt) = E (Xt+h) = u pour tout t et tout h, la moyenne est constante et indépendante du temps ;

    - La variance est finie et indépendante du temps ;

    - La fonction d'autocovariance ã (h) = cov (Xt , Xt+h) est indépendante du temps.

    Une série chronologique est stationnaire si elle est la réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n'évoluant avec le temps.

    Une variable stationnaire est caractérisée par une moyenne et une variance constantes et a tendance à fluctuer autour de sa moyenne revenant régulièrement vers sa valeur d'équilibre.

    Test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF)

    Le test de stationnarité des variables permet d'identifier l'ordre d'intégration des séries. Cette identification consiste à faire le test de racine unitaire de Dickey-Fuller Augmenté (ADF : 1979, 1981) sur les séries d'origine. A partir du

    modèle : Ä = - + ?= P - - - - +

    Y t aY t 1 1 a i ( Y t 1 Y t i 1 ) å t On teste l'hypothèse nulle de l'existence

    i

    de racine unitaire contre l'hypothèse alternative d'un processus stationnaire, donc on aura :

    Ho : a = 0 ; Hypothèse de non stationnarité : Yt possède une racine unitaire. H1 : a # 0 : Hypothèse de stationnarité : Yt ne possède pas de racine unitaire.

    La conséquence de ce test est que la présence d'une racine unitaire témoigne d'une série non stationnaire, et qu'un choc sur cette série a un effet persistant dans le temps. Si la série est stationnaire, cela signifie que tout choc ne peut avoir qu'un effet transitoire.

    En pratique, on estime les modèles sous la forme suivante :

    Modèle sans tendance ni constante.

    Modèle1X t = ? X t -1 + åt

    Modèle2X t = ? X t -1 + á + å t Modèle avec constante sans tendance.

    Modèle X t X t t t

    3 : Ä = ? -1 + á + â + å Modèle avec tendance et constante.

    On teste alors l'hypothèse nulle ö=o (non stationnarité) contre l'hypothèse alternative ö < 0 en se référant aux valeurs tabulées par Dickey et Fuller. Dans la mesure où les valeurs critiques sont négatives, la règle de décision est la suivante :

    - Si la valeur de la t-statistique associée à ö est inférieure à la valeur critique, on rejette l'hypothèse nulle de non stationnarité.

    - Si la valeur calculée de la t-statistique associée à ö est supérieure à la

    valeur critique, on accepte l'hypothèse nulle de non stationnarité.

    Il est fondamental de noter que l'on n'effectue pas le test sur les trois modèles. Il convient en effet d'appliquer le test de Dickey-Fuller à un seul des trois modèles.

    Etape 1 : On estime le modèle 3. On commence par tester la significativité de la tendance. Deux cas peuvent se présenter :

    - Si la tendance n'est pas significative, on passe au modèle 2.

    - Si la tendance est significative, on a deux possibilités :

    · Si l'on accepte l'hypothèse nulle, c'est-à-dire que Xt est non stationnaire, dans ce cas, il faut la différencier et recommencer la procédure sur la série de différence première.

    · Si l'on rejette l'hypothèse nulle, Xt est stationnaire et dans ce cas, la procédure s'arrête. On a donc à faire à un processus TS (Trend Stationnary).

    Etape 2 : Cette étape ne doit être affrontée que si la tendance dans le modèle précédent n'est pas significative.

    On estime le modèle et on commence par tester la significativité de la constante. Deux cas de figure peuvent se présenter :

    - Si la constante n'est pas significative, on passe au modèle 1.

    - Si la constante est significative, on passe au test.

    · Si l'on accepte Ho, Xt est non stationnaire. Dans ce cas, il faut différencier la série et recommencer la procédure sur la série en différence première.

    · Si l'on rejette Ho, Xt est stationnaire. Dans ce cas, la procédure de test s'arrête et on peut directement travailler sur la série.

    Etape 3 : Cette étape ne doit être appliquée que si la tendance et la constante ne sont pas significatives.

    On estime le modèle 1 et on commence le test

    - Si l'on accepte l'hypothèse nulle, Xt est non stationnaire. Dans ce cas, il faut différencier la série et recommencer la procédure sur la série différenciée.

    - Si l'on rejette Ho, Xt est stationnaire et la procédure s'arrête. On peut directement travailler sur la série.

    b- La cointégration

    Les études empiriques en macroéconomie impliquent presque toujours des variables non stationnaires ou qui suivent une tendance (revenu et consommation). La théorie de la cointégration permet de préciser les conditions dans lesquelles il est légitime de travailler sur de telles séries. L'analyse de la cointégration permet en effet d'identifier clairement la relation véritable entre deux variables en recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en éliminant son effet, le cas échéant. Selon Haudeville (1996), on parle de cointégration de séries Xt et Yt non stationnaires si leur combinaison linéaire est stationnaire.

    Conditions de cointégration :

    Deux séries Xt et Yt sont dites cointégrées si les deux conditions suivantes sont vérifiées :

    - Elles sont affectées d'une tendance stochastique de même ordre d'intégration d,

    - Une combinaison linéaire de cette série permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration inférieur.

    Soit : Xt '-> I (d) et Yt '-> I (d) tel que á Xt + â Yt '-> I (d-b) avec d = b =

    0.

    On note : Xt.Yt '-> CI (d, b) où [á, â] est le vecteur de cointégration.

    Dans le cas général à k variables, on a :

    X1t '-j> I (d)

    X2t '-j> I (d) on note Xt = [X1t X2t ... Xkt]...

    Xkt '-j> I (d)

    S'il existe un vecteur de cointégration OE = [OE1 OE2 ... OEk] de dimension (k, 1) tel que OEXt '-j> I (d-b), alors les k variables sont cointégrées et le vecteur de cointégration est OE. On note que Xt '-j> CI (d, b) avec b>0.

    c- Le modèle à correction d'erreurs

    Lorsque des séries sont non stationnaires et cointégrées, il convient d'estimer leurs relations au travers d'un modèle (ECM : Error Correction Model). Engel et Granger (1987) ont démontré que toutes les séries cointégrées peuvent être représentées par un ECM.

    Lorsqu'on a décelé que les séries Xt et Yt sont I (1), il faut donc faire le test proposé par Granger et Engel avant d'établir la relation entre Xt et Yt. Ce test se fait en deux étapes :

    1ère étape : On fait la régression de Y sur X et on récupère le résidu û

    2ème étape : On fait le test de racine unitaire sur û

    Si û est stationnaire, alors la relation est bonne. (Cela n'augure pas d'un modèle à correction d'erreur).

    Si û n'est pas stationnaire, on fait la régression Äy = â 0+ â 1 Ä x et on

    montre que R2 = 0 et DW = 2. On dit alors que la relation Äy = â 0 + â 1 Ä x est une

    relation trompeuse.

    Si l'on passe le test de Granger- Engel avec succès, alors la relation

    y 0 1 x

    ~ = â ~ + â ~n'est pas suffisante pour prendre des décisions. Il faut faire ce qu'on

    appelle le modèle à correction d'erreurs car cette relation signifie seulement que Y
    et X sont cointégrées, c'est-à-dire qu'il existe une relation de long terme et statique

    entre Y et X. L'erreur û est appelée erreur de long terme ou erreur d'équilibre. Cependant, l'une des séries peut s'écarter de cet équilibre. On parle de dynamique à court terme. C'est la modélisation de cet équilibre à court terme qui constitue le modèle à correction d'erreurs.

    1ère étape : On réalise un MCO de l'équation y 0 1 x

    ~ = â ~ + â ~

    2ème étape : On récupère le résidu û et on génère le résidu ût-1. On réalise la

    régression Äy = á ~ 0+ á ~ 1 Ä x + á2ìt -1 + å t avec å t - f BB

    3ème étape : On regarde le t-student associé à á2 et son signe. Si á2 < 0 et
    statistiquement significatif, alors on a un ECM et l'équation

    Ä y = á ~ 0+ á ~ 1 Ä x +á 2 ì t -1 + åt avec å t - f BB est appelée dynamique de court terme et

    á2 est appelé coefficient de rappel.

    La variation de Y entre deux périodes est affectée non seulement par la variation de X mais aussi par un choc de la période précédente.

    Lorsque á2 < 0 et statistiquement significatif, alors á2 est la force qu'il

    faut exercer sur le choc Pt-1 pour ramener X et Y en équilibre.

    Le test de stationnarités de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) appliquées sur les différentes séries nous donne les résultats suivants :

    Tableau 1: Résultats du test de la stationnarité

    Variable

    ADF test statistic

    t-Statistic

    Prob.

    Modèle

    Ordre d'intégration

    Ent

    -6.335718

    -1.955020

    0.0000

    Modèle 1

    Différence première

    LPib_hbt

    -5.770518

    -2.981038

    0.0001

    Modèle 2

    Différence première

    Ouv_ccial

    -4.182273

    -2.986225

    0.0034

    Modèle 2

    A niveau

    Tcer

    -5.214932

    -1.954414

    0.0000

    Modèle 1

    Différence première

    LFbcf

    -8.431189

    -3.595026

    0.0000

    Modèle 3

    Différence première

    Source : Données de l'INSAE sur les exportations de 1979 à 2006

    1-4. Et

    ude de la

    multico

    linéarité :

    Enc

    adré 2 : Te

    st de Farrar

    Glauber

    La matrice de corrélation du modèle est

    la suivante :

    Tableau2: Matrice variance-covariance des vari ables

     

    LPIB_HBT1

    LFBCF1

    TCER1

    OUV_CCIAL

    PIB_HB

    L T1

    1

    -0,05331616

    0,0000828

    -0,0002462

    L0,05332 FBCF1

     

    -1

    -0,0001654

    -0,0000415

    T0,00008 CER1

     

    -0,00016542

    1

    -0,0000003

    O AL

    UV_CCI

    -0,00025

    -0,0000415

    -0,0000003

    1

    De ce corrélation entre absenc e de multi

    tte matric e de corrélation, les différentes variables sont colinéarité entre les différente

    il ressort que les coefficients de
    assez faibles et laiss ent présager une
    s variable s explicatives du modèle de

    la diversification.

    Tableau 3: Résultats du test de Farrar Glauber

     
     
     
     

    0,06689881

    1O

    18,307

    On accepte l'hypothèse nulle : il n'y a pas de multicolinéarité.

    Source : Données de l'INSAE sur les exportations de 1979 à 2006

    1-5. Test de cointégration sur les séries:

    a- Test de Johansen :

    Les différentes séries du modèle sont intégrées d'ordre 1 à part la série ouv_ccial qui est stationnaire à niveau.

    L'analyse des résultats du test de la trace sur les variables intégrées de même ordre à savoir : ent, lpib_hbt, lfbcf, tcer révèle que la statistique de Johansen relative à la première valeur propre est supérieure à la valeur critique au seuil de 5% (55.17240 > 39.89) ; on rejette donc l'hypothèse nulle d'absence de cointégration (R=0) au seuil de 5%. Par contre, on accepte l'hypothèse (R=1) selon laquelle il existe au plus une relation de cointégration entre les différentes variables. De même, le test de la valeur propre révèle qu'il existe également une relation de cointégration. Nous effectuerons donc le test d'Engel-Granger pour vérifier ces résultats. (Voir résultats en annexe 3).

    b- Test de Engel-Granger

    La synthèse du test de racine unitaire sur le résidu est présentée dans le tableau suivant :

    Tableau 4 : Résultats du test de ADF sur le résidu

    Variable

    Niveau de
    différence

    Niveau de
    confiance

    Valeur
    critique

    T-
    statistique

    Probabilité

    Résidu

    0

    5%

    -1.953858

    -6.481761

    0.0000

    Source : Données de l'INSAE sur les exportations de 1979 à 2006

    Le test a révélé l'absence de racine unitaire dans la série des résidus. La probabilité associée à la statistique de Dickey-Fuller étant inférieure à 5%, on conclut que le résidu de la relation de long terme est donc stationnaire. Il y a bien cointégration entre les variables du modèle.

    Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats.

    2.1- Présentation des résultats d'estimation

    L'hypothèse de risque de cointégration a été mise en évidence dans le paragraphe précédent. Nous appliquerons donc la méthode de Granger - Engel mentionnée dans la méthodologie pour estimer le modèle à correction d'erreur.

    a- Estimation de la relation de long terme

    L'estimation du modèle nous donne les résultats suivants obtenus à partir du logiciel Eviews.

    Tableau 5 : Résultats de l'estimation du modèle de long terme

    Variable

    Coefficients estimés

    T de Student

    Probabilités.

    C

    0.193233

    0.0941 59

    0.9258

    LPIB_HBT

    -1.183768

    -6.135721

    0.0000

    LFBCF

    1.622488

    3.547493

    0.0007

    TCER

    -0.001528

    -1.1660406

    0.2555

    D94

    -0.424465

    -2.693198

    0.01 30

    (Les détails de l'estimation sont en annexe 4)

    La relation de long terme se présente comme suit :

    ENTt =0.193233 -1.183768LPIB_HBTt - 1.622488LFBCFt -0.001528TCERt -
    0.424465D94

    Où la variable indicatrice D94 représente la dévaluation du franc CFA en

    1994.

    Validation statistique du modèle de long terme

    La validation statistique du modèle passe par l'analyse de la significativité des coefficients et de la qualité des résidus.

    i. Test de Student

    Les p-value des variables LFBCF et LPIB_HBT sont inférieures à 5%, donc ces variables sont significatives au seuil de 5%. Quant au taux de change effectif réel, sa p-value est supérieure à 5%. Cette variable n'est pas significative au seuil de 5%.

    ii. Test de Fisher

    Pour étudier la significativité globale du modèle, on appliquera le test de Fisher. Ce test permet de voir si au moins une des variables explicatives du modèle explique la diversification des exportations. Le modèle de long terme est globalement significatif puisque la probabilité de Fisher (0.00000dans le long terme) obtenue est inférieure à 5%.

    iii. Test de normalité des résidus

    Ici on applique le test de normalité de Jarque Bera dont l'hypothèse nulle est celle de normalité des résidus. La règle de décision consiste à accepter cette hypothèse si la statistique de Jarque Bera JB est inférieure à 5.99. Ici, la statistique de Jarque Bera est égale à 3,188. Les résidus du modèle sont donc normaux. Cela s'illustre plus aisément par le graphe ci-après :

    -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4

    Figure 4 : Courbe de normalité de J arque Bera

    6

    4

    2

    5

    3

    0

    1

    Series: Residuals Sample 1979 2006 Observations 28

    Mean -3.17E-17

    Median 0.021572

    Maximum 0.468586

    Minimum -0.891438

    Std. Dev. 0.311337

    Skewness -0.765120

    Kurtosis 3.625560

    Jarque-Bera 3.188451
    Probability 0.203066

    iv. Test d'hétéroscédasticité des erreurs :

    Pour étudier l'hétéroscédasticité des résidus, on applique le test de white dont les hypothèses sont les suivantes :

    H0 : Modèle homoscédastique

    H1 : Modèle hétéroscédastique

    Il s'agira aussi d'accepter l'hypothèse nulle Ho (hypothèse d'homoscédasticité) si la probabilité est supérieure à 5%. Ici, la probabilité est égale à 0.455 893 (voir annexe 5-a). Les résidus sont homoscédastiques.

    v. Test d'autocorrélation des erreurs :

    Pour ce faire, on applique le test de Durbin-Watson dont les hypothèses

    sont :

    H0 : Non autocorrélation des erreurs.

    H1 : Autocorrélation des erreurs.

    Les conditions de base d'utilisation du test de Durbin-Watson sont vérifiées, vu que notre modèle comporte un terme constant, le nombre d'observations est supérieur à 1 5, le modèle est spécifié en série temporelle et la variable à expliquer ne figure pas parmi les variables explicatives en tant que variable retardée. La statistique de Durbin Watson DW est égale à 1 .989632,

    sensiblement égale à 2. Les résidus sont non autocorélées. De même, l'application du test de Breush-Godfrey à l'ordre 2 nous donne une probabilité égale 0.41 1 340 (voir annexe 5-b) donc on conclut qu'il y a non auto corrélation.

    vi. Test de stabilité :

    Pour étudier la stabilité du modèle, on applique le test de Cusum qui permet de détecter les instabilités structurelles. Ici, la courbe ne coupe pas le corridor, alors le modèle est structurellement stable (voir annexe 5-c).

    Le résidu issu de ce modèle (LT) est stationnaire, on peut alors l'intégrer dans la dynamique de court terme tout en le retardant d'une année.

    b- Estimation de la relation de court terme

    Tableau 6: Résultats d'estimation du modèle de court terme

    Variable

    Coefficients estimés

    T de Student

    Probabilités.

    LPIB_HBT1

    -1 .230976

    -2.944673

    0.0080

    LFBCF1

    0.830960

    1.985764

    0.0609

    TCER1

    -0.001892

    -1.693383

    0.1059

    OUV_CCIAL

    0.005718

    3.308897

    0.0035

    RSD (-1)

    -0.958524

    -5.162616

    0.0000

    D80

    -0.525229

    -4.564280

    0.0002

    D84

    -1.025938

    -3.953821

    0.0008

    (Les détails de l'estimation sont en annexe 6)

    La relation de court terme se présente comme suit :

    ENT1t = -1.230976 LPIB_HBT1t 0.830960LFBCF1t -0.001892TCER1t -
    0.005718OUV_CCIALt -0.958524RDS (-1) -0.525229D80 -1.025938D84

    Où les variables ENT1, LPIB_HBT1, LFBCF1, TCER1 sont les différences premières respectives des variables ENT, LPIB_HBT , LFBCF, TCER et les variables D80 et D84 marquent la détérioration continue des termes de l'échange et l'impact négatif du ralentissement de la croissance économique dans les pays voisins (Nigeria, Niger).

    Validation statistique du modèle de court terme

    i- Test de Student

    Les variables LPIB_HBT1 et OUV_CCIAL sont significatives au seuil de 5% par opposition aux variables de l'investissement et du taux de change dont les p-values sont supérieurs à 5%.

    ii- Test de normalité des résidus Ici, JB = 0,622 ; par suite, les résidus sont normaux. (En effet, JB <5,99).

    Figure 5 : Courbe de normalité de Jarque Bera

    Series: Residuals Sample 1980 2006 Observations 27

    Mean

    -0.002288

    Median

    0.033806

    Maximum

    0.375610

    Minimum

    -0.396925

    Std. Dev.

    0.209040

    Skewness

    -0.028941

    Kurtosis

    2.258312

    Jarque-Bera

    0.622632

    Probability

    0.732482

    8 7 6 5 4 3 2 1 0

     

    -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4

    iii- Test d'hétéroscédasticité des erreurs :

    La probabilité est égale à 0.733575 (voir annexe 7-a). Les résidus sont homoscédastiques.

    iv- Test d'autocorrélation des erreurs :

    La statistique de Durbin Watson DW est égale à 1.669053, On ne peut donc pas conclure de l'autocorrélation des résidus. L'application du test de BreushGodfrey à l'ordre 2 nous donne une probabilité égale 0.394109 (voir annexe 7-b) donc on conclut qu'il y a non auto corrélation.

    v- Test de stabilité :

    L'application du test de Cusum montre que la courbe ne coupe pas le corridor, alors le modèle est structurellement stable (voir annexe 5-c).

    Le coefficient (terme de rappel) de la variable RSD (-1) est bien significativement négatif, la représentation à correction d'erreur est alors valide.

    2.2- Interprétation des résultats d'estimation

    Pour étudier les déterminants de la diversification, nous procédons donc à l'interprétation des résultats obtenus dans les 2 modèles (long terme et court terme) pour les différentes séries étudiées afin de juger de la conformité des résultats avec la théorie économique.

    Lorsqu'on se place dans le long terme les résultats montrent que les variables explicatives retenues, à savoir le PIB_HBT, le TCER et le FBCF expliquent 77%

    du comportement de l'indice de diversification sur la période de l'étude et ceci s'élève à 83% pour la dynamique de court terme dans laquelle apparaît la série OUV_CCIAL. Tous les coefficients estimés présentent des signes attendus sauf celui du PIB_HBT.

    Le revenu par habitant

    Le test de student nous montre que le revenu par tête est significatif sur le court et le long terme mais est corrélé négativement avec l'indice de diversification. En d'autres termes un accroissement du revenu par tête implique une perte de diversification pour l'économie béninoise. Ce résultat est contre intuitif selon la théorie. Ceci pourrait être une conséquence du fait que depuis longtemps l'économie béninoise est essentiellement basée sur la production du coton. Lorsque le revenu par tête augmente, cela se traduit par une ruée vers la production du coton, c'est-à-dire le secteur qui se porte déjà bien. La forte contribution de la filière cotonnière à la production nationale, l'implication de l'état dans ce domaine et l'existence de débouchés pour la récolte sont tant de raisons qui attirent les producteurs. Ceci s'explique par le fait que les producteurs béninois du fait de la pauvreté et de toutes les difficultés quotidiennes rencontrées, préfèrent prendre le moins de risque possible et produisent ce qu'ils sont plus ou moins surs de vendre. Cela explique une concentration de l'économie malgré l'accroissement de la richesse par tête. Plusieurs produits sont délaissés en faveur de la production cotonnière baissant ainsi le niveau de diversification des exportations béninoises. Le résultat peut être aussi interprété dans le long terme par une certaine spécialisation qui se justifie par la non compétitivité de certains produits exportés. Le nombre de produits exportés diminuant en dépit de l'évolution du revenu, on assiste à cette nature de relation entre les deux variables.

    L'investissement

    Dans le modèle de long terme l'investissement est significatif au seuil de 5% et a un impact positif sur la diversification. Ceci est pareil dans le modèle de court terme sauf qu'à ce niveau la variable n'est pas significative à 5% et perd ainsi dans ce modèle un peu son pouvoir explicatif. Les résultats du test de student montrent alors que la diversification s'explique mieux par les effets à long terme de l'investissement. Ce qui est logique vu le délai qui existe entre le moment où l'on investit et celui où l'on ressent ses effets. En observant les élasticités on remarque aussi que dans le long terme l'influence de l'investissement est plus importante que dans le court terme.

    Dans le long terme une augmentation de 1% fait croître l'indice d'entropie de 1.622488% alors que dans le court terme pour la même variation de l'investissement l'indice d'entropie n'augmente que de 0.830960%.

    En somme on peut dire que la diversification augmente à mesure que les investissements croissent. La formation brute de capital fixe est vitale pour la diversification des exportations au Bénin. Lorsque les gens prennent de plus en plus des décisions d'investissement cela se présente en faveur de la diversification ; soit dans les exportations de nouveaux produits ou dans une importance accrue pour des produits jusque là marginalisés dans l'exportation.

    Le taux de change effectif réel

    Le taux de change effectif réel est corrélé négativement avec l'indice de diversification mais n'a, dans aucun des deux modèles, un pouvoir explicatif considérable. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que le Bénin dispose d'un système monétaire fixe par rapport à l'euro et la majorité des exportations du Bénin se font avec les pays européens. Cette variable n'influence donc pas de façon considérable la diversification des exportations.

    L'ouverture commerciale

    Variable importante du commerce extérieur, l'ouverture commerciale s'explique dans notre modèle de court terme. L'ouverture commerciale est significative et corrélée positivement avec l'indice de diversification. Ainsi l'accroissement des échanges extérieurs a un impact positif sur la diversification. Ceci pourrait s'expliquer les récents changements dans la politique du gouvernement qui encourage les exportations et donc la production locale. Les producteurs produisent plus et varient la gamme de leurs produits dans le but de s'offrir plus de possibilités de vente profitant ainsi de l'environnement favorable aux échanges extérieurs. Cependant, au vu de son coefficient on peut dire que l'influence de cette variable est faible et pourrait se justifier par le fait que les échanges extérieurs dépendent plus de la valeur des produits exportés alors que l'indice d'entropie dépend plutôt du nombre de produits exportés. Son influence est certes positive mais légère.

    Les variables indicatrices

    D80, D84 sont des variables indicatrices introduites afin de capter l'effet de la détérioration continue des termes de l'échange sur la période 80 à 84. Ces deux variables indicatrices sont significatives et sont négativement corrélées avec la diversification des exportations. On peut donc conclure que la détérioration des termes de l'échange a un impact négatif sur la diversification.

    QUATRIEME

    Impact de la

    diversification sur la

    croissance

    économique

    SOMMAIRE

    Paragraphe 1 : Présentation du modèle 54

    Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats 55

    Paragraphe 3 : Quelques simulations 58

    Paragraphe 1 : Présentation du modèle

    1.1-Formulation du modèle et signes attendus

    A la lumière du cadre de référence et de la théorie économique, la formulation du modèle part nécessairement d'une fonction de production de type CobbDouglas qui exprime la production en fonction du volume de travail et du capital. PIB = Aká Lâ avec PIB= Produit Intérieur Brut ; K = capital, L = travail et (á et â sont les élasticités de la production aux différents facteurs de production). á + â=1. Dans cette forme fonctionnelle, A représente le facteur de technologie. Pour étudier l'impact de la diversification des exportations sur le PIB, il a été retenu les variables FBCF, OG qui sont des variables qui peuvent agir sur le facteur de technologie. La variable FBCF a été choisie pour son influence reconnue sur la production de toute économie et l'indice d'entropie compte tenu des objectifs du modèle. En effet, il a été dit plus haut, l'indice d'Entropie est l'indice permettant de mesurer la diversification des exportations et si la diversification est bien pensée elle favorise la croissance économique. De même, il a été mentionné que l'investissement est un déterminant très important de la diversification. Il devrait alors ressortir des résultats une corrélation positive entre le revenu et les deux variables choisies.

    Le modèle originel se présente comme suit :

    Pibt = áe â1OG (ENT) â2 (FBCF) â3

    Pour une bonne analyse en termes d'élasticité de la croissance économique en fonction de chacune de variables explicatives retenues, la forme log-log du modèle originel sera utilisée et se présente comme suit :

    Lpibt = c + â1ENTt + â2 LFBCFt + åt Avec L la fonction logarithme.

    1.2- Etude de la stationnarité des séries

    Nous appliquerons le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) aux différentes séries. Les résultats de ces tests se résument dans le tableau suivant :

    Tableau 7: Résultats du test d'ADF sur les variables

    Variable

    ADF test statistic

    t-Statistic

    Prob.

    Modèle

    Ordre d'intégration

    LPIB

    -5.350820

    -3.690814

    0.0024

    Modèle 3

    Différence première

    ENT

    -3.835753

    -1.959071

    0.0006

    Modèle 1

    Différence première

    LFbcf

    -8.431189

    -3.595026

    0.0000

    Modèle 3

    Différence première

    1.3- Test de cointégration sur les séries

    Les résultats du test sur les séries étudiées révèlent qu'il n'y a pas cointégration entre ces séries (voir annexe 8).

    Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats

    2.1- Présentation des résultats d'estimation

    L'hypothèse de risque de cointégration n'a pas été mise en évidence dans le paragraphe précédent. Nous estimons donc le modèle par les Moindres carrés ordinaires.

    Tableau 8: Résultats de l'estimation du modèle

    Variable

    Coefficients estimés

    T de Student

    Probabilités.

    C

    0.063829

    17.13491

    0.0000

    ENT1

    0.024992

    4.871374

    0.0001

    LFBCF1

    0.050686

    2.586890

    0.0168

    D90

    -0.094491

    -6.767278

    0.0000

    D94

    -0.036386

    -6.966332

    0.0000

    (Voir les résultats dans l'annexe 9)

    Le modèle se présente comme suit :

    LPIB1t = 0.063829+0.024992ENT1t +0.050686LFBCF1t -0.094491D90 -0.036386
    D94

    Où les variables LPIB1, ENT1 et LFBCF1 sont les différences premières respectives des variables LPIB, ENT, LFBCF et les variables indicatrices D90 et D94 représentent respectivement l'amorce du redressement économique dans un contexte de renouveau démocratique et la modification de la parité du franc CFA.

    Validation statistique du modèle :

    La validation statistique du modèle passe par l'analyse de la significativité des coefficients et de la qualité des résidus.

    i- Test de Student

    Toutes les variables explicatives du modèle sont significatives.

    ii- Test de Fisher

    La probabilité de Fischer est égale 0.000000, donc le modèle est globalement significatif.

    iii- Test de normalité des résidus

    La statistique de Jarque-Bera JB est inférieure à 5.99. On accepte alors l'hypothèse de normalité au seuil de 5%.

    Figure 6 : Graphe de normalité des résidus

    Series: Residuals Sample 1980 2006 Observations 27

    Mean -3.34E-18

    Median 0.001088

    Maximum 0.022551

    Minimum -0.034456

    Std. Dev. 0.012174

    Skewness -0.700263

    Kurtosis 3.901723

    Jarque-Bera 3.121399
    Probability 0.209989

    8 7 6 5 4 3 2 1 0

     
     

    -0.02 0.00 0.02

    iv- Test d'hétéroscédasticité des erreurs : La probabilité est égale à 0.568463 (voir annexe 10-a). Les résidus sont

    homoscédastiques.

    v- Test d'autocorrélation des erreurs :

    La statistique de Durbin - Watson DW=1.889973, .On ne peut donc pas conclure de l'autocorrelation des erreurs. On applique le LM-test (test de BreushGodfrey) pour confirmer si les erreurs sont non-autocorrelées. La probabilité est supérieure à 5%, (la probabilité est égale à 0,99558) alors les résidus sont non autocorrélés (voir résultat en annexe 10-b).

    2.2- Interprétation des résultats d'estimation

    Le résultat des estimations montre que les variables retenues à savoir l'indice d'entropie et l'investissement expliquent plus de 80% du comportement du revenu national au cours du temps. Tous les coefficients ont les signes attendus d'après la revue de littérature.

    L'investissement

    L'investissement est significatif et corrélé positivement avec le revenu. Cette variable présente le signe attendu à travers son coefficient. La variable FBCF est donc un déterminant important pour la croissance économique au Bénin. L'accumulation de capitaux favorise la production béninoise en ce sens que les capitaux entrent dans la création de richesse. Ce résultat confirme alors la théorie qui stipule que l'investissement est vital pour l'économie. Mais on constate que cette contribution à l'évolution du PIB est faible. En effet une hausse de 1% de l'investissement n'entraîne rien qu'une hausse de 0.050686% du PIB. Cela s'explique par le faible niveau de vie de la population et de leur difficulté à épargner ou à investir étant donné que leurs problèmes quotidiens absorbent toute leur économie. On pourrait aussi mettre l'accent sur la faible contribution de l'Etat dans

    les activités agricoles. L'Etat pourrait s'impliquer davantage afin d'encourager et d'améliorer la production.

    L'indice de diversification

    La variable exprimant la diversification, c'est à dire l'indice d'Entropie, est significative et positivement corrélée avec le PIB. Un accroissement de la diversification c'est-à-dire une augmentation du nombre de produits exportés accroît le PIB. En effet une augmentation de cet indice de 1% fait croître le revenu de 0.024992% augmentant ainsi la diversification de l'économie. Cela pourrait s'expliquer par le fait que le Bénin a effectué une diversification bien pensée de manière à ce que les nouveaux produits exportés apportent de la richesse au pays. La diversification des exportations à travers la compétitivité des produits proposés exerce un effet favorable sur la production. Par ailleurs l'exportation de ces produits apporte des devises étrangères qui entrent dans l'équilibre de la balance des paiements et la stabilisation macro économique du pays conditions nécessaires pour la croissance économique.

    Cela nous permet de vérifier la troisième hypothèse de notre étude car on se rend bien compte que la diversification des exportations a un impact positif sur la croissance économique.

    La variable indicatrice

    D96 est la variable introduite pour étudier l'effet du changement de régime politique en 1996. Cette variable est significative et a un effet positif sur la croissance économique. Le changement de régime en 1996 a un impact positif sur la croissance économique

    Paragraphe 3 : Quelques simulations

    Dans les précédents paragraphes, nous avons étudié l'effet de la diversification des exportations sur la croissance économique. L'analyse de l'évolution de la diversification faite un peu plus haut nous permettra ici, de simuler quelques situations économiques. L'étude, dans notre revue de littérature, de la

    politique de diversification du gouvernement a révélé de nouvelles filières porteuses pour les exportations du pays, ces produits étant compétitifs sur le marché international.

    Nous ferons dans ce paragraphe des simulations d'une diversification des exportations du pays afin de juger de son effet sur l'accroissement du PIB. Nous ferons dans un premier temps, une présentation de la situation du Bénin n'exportant qu'un seul produit, le coton. Ensuite, nous introduirons ces produits dans la nomenclature des exportations du Bénin et nous étudierons les effets obtenus sur la croissance économique.

    Comme hypothèse, nous retenons que le coton constitue pour une année donnée (ici 2001), l'unique produit d'exportation. Il est d'ailleurs le principal produit d'exportation au Bénin L'indice d'entropie calculé serait égal à 0. L'économie est fortement concentrée sur ce produit. La valeur du PIB pour cette année étant de 821 100 000 000 de FCFA. En 2001, le coton a perdu de la valeur dans les exportations.

    Nous avons réparti les différents produits dans de différentes proportions pour plusieurs raisons. En effet, la demande pour l'ananas est forte dans les pays développés. De plus, les ananas du Bénin ont une très bonne réputation en Europe6. Aussi, les noix de cajou sont également un produit fort demandé sur le marché mondial, pour lequel le Bénin paraît avoir également un important avantage comparatif. Pour ces deux raisons, nous fixons à 10% la part de chacun de ces deux produits dans les exportations totales. En outre, l'étude réalisée par le cabinet AGRER indique que sept produits d'exportation (l'anacarde, l'ananas, le manioc, le karité, les produits de mers, le tourisme et le textile) ne pourront avoir à court terme un impact positif sur la croissance économique que si l'Etat décide de s'investir dans la promotion de ces différents produits. En dehors donc de l'ananas et du karité, nous introduirons dans les exportations, le manioc, le karité, un produit de mer (la crevette) et le textile dans des proportions égales à 5%.

    6 Etude diagnostique de l'intégration commerciale

    Le coton a donc une proportion de 60% dans les exportations. La structure des exportations serait la suivante :

    Tableau 9 : Structure des produits d'exportation

    Produits

    Pourcentages

    Coton

    60%

    Karité

    5%

    Noix de cajou

    10%

    Ananas

    10%

    Manioc

    5%

    Crevette

    5%

    Textile

    5%

    Analysons ensuite l'effet de la variation de l'indice d'entropie sur le PIB.

    En effet, la nouvelle valeur de l'indice d'entropie est de 1,52877124 soit une augmentation du PIB de 0,0132% et une diversification des exportations accrue. Le PIB serait pour cette année d'une valeur de 821 208 385 200 de FCFA.

    On pourrait à priori juger cette variation infirme mais il est à noter que le nombre de produits retenu ici est très faible. En effet, le Bénin exporte une grande variété de produits mais qui ne se sont pas compétitifs et donc en faible quantité. Le coton se retrouve principal produit d'exportation avec plus de 80% des exportations. A travers cette simulation, on peut déjà conclure que si la variété du nombre de produits d'exportation est importante pour la diversification, les quantités exportées sont toutes aussi importantes pour la croissance économique.

    Limites de l'étude

    Le présent travail est l'aboutissement de nombreuses recherches. Nous n'avons pas la prétention de présenter un document parfait ou d'avoir abordé tous les aspects du sujet car ayant été contraints à certaines limites au cours de nos recherches. En effet, la qualité des données est une contrainte majeure. Les

    résultats obtenus ne sont que le reflet de ces données avec lesquelles nous avons travaillé.

    L'une des limites évidentes de l'étude tient au fait que nous avons dû réduire la taille de l'échantillon. Par conséquent, la généralisation des résultats pourrait être limitée; cependant, ils devraient être considérés comme suggestifs. En outre, l'utilisation des méthodes VAR et VECM n'a pas donné de bons résultats à cause de l'insuffisance du nombre d'observations.

    Aussi, il existe de nombreuses études sur les exportations au Bénin mais très peu concerne la diversification des exportations. Nous avons été donc confronté au manque d'informations sur la diversification des exportations au Bénin. Néanmoins, les études existantes nous ont énormément servi dans notre revue de littérature.

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    A travers ce travail, nous avons en un premier temps défini de manière empirique les déterminants de la diversification des exportations au Bénin. Comme dans tout travail de recherche, l'étude est limitée par la qualité et la disponibilité des données. En dépit de ces difficultés, on peut dire qu'on a réussi à déterminer que le processus de diversification est fortement influencé par l'investissement, le revenu par tête et le taux de change. Ainsi le renforcement de la diversification nécessite des niveaux élevés du revenu par habitant et de la Formation Brute de Capital Fixe. Au cours de ces dernières années, les fluctuations des cours mondiaux ont fortement compromis le processus de diversification des exportations au Bénin. Il en est de même pour la détérioration des termes e l'échange dont le Bénin est victime depuis des décennies ainsi que de la dévaluation.

    En un second temps, nous avons tenté d'établir la présence et l'importance du lien entre la diversification et la croissance économique dans l'économie béninoise. Les résultats ont montré que le renforcement de la diversification permettrait d'améliorer la productivité totale des facteurs. En d'autres termes le Bénin peut augmenter sa croissance économique en augmentant la productivité des facteurs à travers un renforcement de la diversification. On notera aussi l'importance d'une accumulation des capitaux pour une dynamisation de la croissance économique. La mise en oeuvre de politiques économiques et gouvernementales devrait contribuer à lever les contraintes liées à l'accumulation des facteurs de production. Ces politiques auront pour effet de renforcer la diversification des exportations, ce qui permettra, en fin de compte, d'augmenter la contribution de la productivité totale des facteurs à la croissance économique.

    Les résultats analytiques et empiriques, que nous avons examinés dans les deux chapitres précédents de la présente étude, permettent de dégager deux raisons essentielles qui justifient la nécessité de faire de la diversification un élément central des efforts de développement du pays. Tout d'abord, la diversification est nécessaire pour renforcer la croissance économique. La deuxième raison majeure

    qui justifie la diversification est liée au fait établi que le Bénin n'a pas réussi à mettre pleinement à profit les préférences et la mondialisation. Ainsi, il apparaît nécessaire de concevoir un nouveau modèle de diversification pour permettre au pays de tirer profit des préférences et de la libéralisation du commerce. Cette incapacité à tirer le meilleur profit des préférences et de la libéralisation du commerce est d'autant plus importante qu'il apparaît de plus en plus évident que les gains dont pourraient bénéficier le Bénin dans le cadre de la libéralisation du commerce actuelle ne seront pas réinvestis pour une meilleure diversification.

    Le présent travail propose plusieurs politiques et recommandations essentielles, qui répondent au besoin de diversification pour renforcer la croissance économique au Bénin et qui pourraient constituer les éléments d'un nouveau modèle de diversification qui permettrait au pays de se développer.

    Le Bénin bénéficie de la stabilité monétaire inhérente au franc CFA et des efforts d'harmonisation des politiques au sein de l'UEMOA. Bien que la parité fixe entre le franc CFA et l'euro soit source de stabilité, elle comporte également une certaine vulnérabilité à laquelle il faut remédier, comme en témoigne la forte appréciation récente de l'euro. Toutefois, dans le domaine des finances publiques, la détérioration récente du déficit budgétaire met en évidence la vulnérabilité de l'économie et des recettes publiques au commerce avec le Nigeria et à l'évolution de la filière coton. À court terme, le Gouvernement doit continuer à appliquer vigoureusement les mesures axées sur le suivi des dépenses et à contenir les dépenses non essentielles jusqu'à ce que la situation budgétaire s'améliore. Au fil du temps, les autorités doivent s'attacher à accroître les recettes en rationalisant les opérations douanières et en améliorant l'administration fiscale. À long terme, elles doivent consentir des efforts pour élargir la base d'imposition en s'appuyant sur une étude du système fiscal. Comme on l'a vu dans le cas du coton, la disponibilité d'institutions d'appui au marché est une condition préalable pour développer les marchés. Pour les ventes destinées à l'exportation vers les marchés des pays développés, il importe de prêter attention à la qualité, au prix, au respect des délais

    et de la régularité des livraisons. L'acquisition de compétences de ce genre n'est pas aisée, et elle doit être facilitée par les organismes d'appui publics, mais comme on l'a déjà mentionné, la performance de ces organismes laisse apparemment à désirer. Pour parvenir à exporter des produits comme la noix de cajou et l'ananas, il faut un ensemble cohérent de politiques officielles qui créent un environnement plus propice et qui aident les producteurs, tout en laissant une grande marge de manoeuvre aux forces du marché. Ici, le rôle qui revient proprement à l'instance politique est de créer un environnement généralement favorable à l'investissement, ainsi que de fournir les biens publics nécessaires tels que les infrastructures et l'assistance aux producteurs (recherche, diffusion des informations, exécution des contrats). Le Gouvernement doit probablement s'abstenir de cibler des cultures précises, toutefois, comme le montre l'exemple malheureux du manioc. Cet exemple souligne par ailleurs l'importance de la commercialisation et de l'attention à accorder au contrôle de la qualité et aux normes. Il serait utile d'étudier les enseignements tirés de l'expérience d'autres pays qui ont réussi dans une certaine mesure à diversifier leurs exportations agricoles, comme par exemple la Tanzanie et le Mozambique avec la noix de cajou, et le Ghana avec l'ananas. Dans ce contexte, le Gouvernement doit envisager les mesures concrètes ci-après:

    i) Encourager la création d'une organisation des producteurs de noix de cajou et renforcer l'organisation des producteurs d'ananas. Étant donné que les organisations de producteurs peuvent rarement exercer un pouvoir compensateur de monopole, et que les producteurs ont besoin d'une solution de rechange, il serait utile de mettre à contribution les organisations de « commerce loyal » ou de commerce « alternatif » afin qu'elles aident à ouvrir d'autres débouchés et à susciter la concurrence face aux acheteurs monopsonistes.

    ii) Fournir une assistance technique aux producteurs dans les domaines du contrôle de la qualité, de l'accès au crédit, de la commercialisation, etc.

    iii) Améliorer les routes rurales, les installations d'entreposage, y compris les entrepôts frigorifiques à l'aéroport.

    iv) Traiter de la même manière les producteurs de noix de cajou/autres producteurs et les planteurs de coton, afin de garantir l'équité des incitations fiscales et d'autres avantages accordés aux uns et aux autres.

    v) Le ministère de la Culture, de l'Artisanat et du Tourisme doit collaborer avec un ou plusieurs promoteurs privés pour identifier sur la côte une parcelle de terre à aménager en vue de la construction d'hôtels, puis mettre de manière sécuritaire ce terrain à la disposition du secteur privé, à la condition que les investisseurs respectent le plan global d'aménagement, notamment le nombre de petits hôtels aménagés avec goût et adaptés à l'environnement et au potentiel du Bénin. En même temps, l'État doit investir dans la préservation des attractions naturelles et environnementales du pays, telles qu'Abomey et Ganvié. Une assistance technique doit être fournie à la fois au ministère de la Culture et au secteur de l'artisanat. Il faudrait envisager des événements touristiques comme un festival de vaudoun. L'agence de promotion des exportations doit commercialiser ces attractions en Europe et éventuellement auprès des populations d'origine africaine des États-Unis et du Brésil.

    Les politiques de diversification recommandées peuvent être appréhendées à deux niveaux. Tout d'abord, il faudrait adopter des politiques macroéconomiques qui favorisent la diversification. Puis, le Bénin devrait mettre en oeuvre de nouvelles politiques économiques pour renforcer la diversification.

    La diversification des exportations est en règle générale un processus de longue haleine, Empêcher la surévaluation du taux de change réel est une raison cruciale de soutenir les exportations. Les pays latino-américains et asiatiques ont réussi à élargir leurs bases d'exportations étroites en créant un environnement macroéconomique assez stable et en mettant un terme aux préjugés antiexportation hérités de l'époque de l'industrialisation axée sur la substitution des importations. Il faudrait donc adopter des politiques au niveau macroéconomique qui puissent encourager l'accumulation de capitaux mais aussi des initiatives d'investissements privés. C'est à ce niveau que l'Etat à énormément à contribuer

    dans sa politique de diversification de l'économie en matière d'incitation de le population.

    Une autre recommandation essentielle que l'on peut tirer de l'étude concerne le rôle des politiques économiques favorisant la diversification. Il faudrait donc mettre en oeuvre des politiques économiques plus dynamiques en harmonie avec les politiques macroéconomiques. Compte tenu des résultats relatifs aux déterminants de la diversification, tels qu'ils apparaissent dans la présente étude, la mise en oeuvre de politiques dynamiques dans les domaines du commerce, des finances, s'impose plus que jamais.

    Bibliographie

    Rapports et publications :

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    A. Adjovi, N. et M. Yabi, 2002: Foncier et développement agricole au Bénin, Cotonou, CAPE, Cellule d'Analyse de Politique Economique.

    Direction des Statistiques et Études Économiques (2000). « Évolution des Filières
    d'Exportation au Bénin : Cas de Quatre Produits », Mars.

    Banque Mondiale, 2003 -1: Guide pour l'Analyse des Impacts sur la Pauvreté et le
    Social, Washington, DC, USA

    Banque Mondiale, 2003 Note sur la pauvreté au Bénin

    Bénin, 2002: Document de stratégie de Réduction de la Pauvreté, DSRP, Cotonou, CAPC, 2006 : « La diversification, vers un nouveau paradigme pour le développement de l'Afrique », Juin

    CAPC, 2007 : « DIVA, un modèle d'équilibre général pour l'étude de la diversification en Afrique », Février

    C. Joseph, 1998: Réforme du droit foncier au Bénin, Cotonou, SERHAU SEM.

    Direction des Statistiques et Études Économiques (2002). « L'Impact de l'Union

    Douanière sur les Échanges Extérieurs du Bénin », Septembre Manuel de statistiques de la CNUCED, 2002 : Première partie

    Manuel de statistiques de la CNUCED, 2002 : Quatrième partie

    Manuel de statistiques de la CNUCED, 2002 : Huitième partie

    Ministère des Affaires Etrangères (2003) Analyse et capitalisation des démarches d'appui aux organisations de producteurs (OP) de la coopération française : Le Bénin, Juillet

    Rapports annuels sur le commerce extérieur 1994-1999-2001-2003-2004

    Manuels de cours:

    E ADJOVI., 2007 : Note de cours de statistiques du commerce extérieur, Mars

    J-C Berthélemy, Chapitre 5, 2006 : « Participation à la mondialisation et à la diversification de l'économie », Septembre

    A. MEDENOU, 2007 Note de cours d'économétrie des séries temporelles, Janvier Sites Internet :

    http://www.bj.refer.org/ http://www.web-africa.org/adex/

    http://www.beninbusinessinfo.com/cebenor/ http://www.inter-reseaux.org/

    http://www.uneca.org/ATPC/

    http://www.uneca.org/

    TABLE DES MATIERES

    Introduction

    Erreur !

    Signet non défini.

    Premier chapitre: Cadre théorique de l'étude .4

    Paragraphe 1 : Problématique Erreur ! Signet non défini.

    Paragraphe2 : Objectifs et hypothèses Erreur ! Signet non défini.

    2.1 - Objectif général Erreur ! Signet non défini.

    2.2- Hypothèses Erreur ! Signet non défini.

    Paragraphe 3 : Revue de littérature Erreur ! Signet non défini.

    3.1 - Approche traditionnelle Erreur ! Signet non défini.

    3.2- Etudes empiriques Erreur ! Signet non défini.

    3.3 - Différents types de diversification selon le CAPC Erreur ! Signet non défini.

    3.4- Politiques de diversification de l'économie béninoise Erreur ! Signet non défini.

    Paragraphe 4 : Méthodologie Erreur ! Signet non défini.

    4-1 Collecte des données Erreur ! Signet non défini.

    4-2 Spécification du modèle sur la diversification des exportationsErreur ! Signet non défini.

    Deuxième chapitre: Mesure et évolution de la diversification 19

    Paragraphe 1 : Mesure de l'indicateur de diversification Erreur ! Signet non défini.

    Paragraphe2 :Evolution de la diversification des exportations au Bénin .Erreur !

    Signet non défini.

    2.1- Analyse par produit des exportations Erreur ! Signet non défini.

    2-2- Evolution des exportations au Bénin et dans l'espace UEMOA sur la période 1993 à

    2006 et obstacle au développement des exportations nationales .24

    2-3- Partenaires commerciaux à l'exportation Erreur ! Signet non défini.

    2.4- Evolution et obstacles de la diversification des exportations au Bénin Erreur !

    Signet non défini.

    Troisième chapitre: Analyse des déterminants de la diversification des exportations... 34 Paragraphe 1 : Présentation des variables et construction du modèle
    Erreur ! Signet non défini.

    1.1-Variables du modèle Erreur ! Signet non défini.

    1.2- Signes attendus des différentes variables Erreur ! Signet non défini.

    1.3- Précautions préalables Erreur ! Signet non défini.

    1-4- Etude de la multicolinéarité ..

    Erreur ! Signet non défini.

    1-5- Test de cointégration sur les séries Erreur ! Signet non défini.

    Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats .... Erreur ! Signet non défini.

    2.1 - Présentation des résultats d'estimation Erreur ! Signet non défini.

    2.2- Interprétation des résultats d'estimation Erreur ! Signet non défini.

    Quatrième chapitre: Impact de la diversification sur la croissance économique 53

    Paragraphe 1 : Présentation du modèle Erreur ! Signet non défini.

    1.1-Formulation du modèle et signes attendus Erreur ! Signet non défini.

    1.2- Etude de la stationnarité des séries Erreur ! Signet non défini.

    1.3- Test de co-intégration sur les séries Erreur ! Signet non défini.

    Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats .... Erreur ! Signet non défini.

    2.1 - Présentation des résultats d'estimation Erreur ! Signet non défini.

    2.2- Interprétation des résultats d'estimation Erreur ! Signet non défini.

    Paragraphe 3 : Quelques simulations Erreur ! Signet non défini.

    ..

    Erreur ! Signet non défini.

    Conclusion et recommandations
    Erreur ! Signet non défini. Bibliographie






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