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Diversification des exportations au Bénin : Outils de mesure, déterminants et impact sur la croissance.

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par Bignon S. BATONON
UAC/ENEAM - DTS 2007
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

A travers ce travail, nous avons en un premier temps défini de manière empirique les déterminants de la diversification des exportations au Bénin. Comme dans tout travail de recherche, l'étude est limitée par la qualité et la disponibilité des données. En dépit de ces difficultés, on peut dire qu'on a réussi à déterminer que le processus de diversification est fortement influencé par l'investissement, le revenu par tête et le taux de change. Ainsi le renforcement de la diversification nécessite des niveaux élevés du revenu par habitant et de la Formation Brute de Capital Fixe. Au cours de ces dernières années, les fluctuations des cours mondiaux ont fortement compromis le processus de diversification des exportations au Bénin. Il en est de même pour la détérioration des termes e l'échange dont le Bénin est victime depuis des décennies ainsi que de la dévaluation.

En un second temps, nous avons tenté d'établir la présence et l'importance du lien entre la diversification et la croissance économique dans l'économie béninoise. Les résultats ont montré que le renforcement de la diversification permettrait d'améliorer la productivité totale des facteurs. En d'autres termes le Bénin peut augmenter sa croissance économique en augmentant la productivité des facteurs à travers un renforcement de la diversification. On notera aussi l'importance d'une accumulation des capitaux pour une dynamisation de la croissance économique. La mise en oeuvre de politiques économiques et gouvernementales devrait contribuer à lever les contraintes liées à l'accumulation des facteurs de production. Ces politiques auront pour effet de renforcer la diversification des exportations, ce qui permettra, en fin de compte, d'augmenter la contribution de la productivité totale des facteurs à la croissance économique.

Les résultats analytiques et empiriques, que nous avons examinés dans les deux chapitres précédents de la présente étude, permettent de dégager deux raisons essentielles qui justifient la nécessité de faire de la diversification un élément central des efforts de développement du pays. Tout d'abord, la diversification est nécessaire pour renforcer la croissance économique. La deuxième raison majeure

qui justifie la diversification est liée au fait établi que le Bénin n'a pas réussi à mettre pleinement à profit les préférences et la mondialisation. Ainsi, il apparaît nécessaire de concevoir un nouveau modèle de diversification pour permettre au pays de tirer profit des préférences et de la libéralisation du commerce. Cette incapacité à tirer le meilleur profit des préférences et de la libéralisation du commerce est d'autant plus importante qu'il apparaît de plus en plus évident que les gains dont pourraient bénéficier le Bénin dans le cadre de la libéralisation du commerce actuelle ne seront pas réinvestis pour une meilleure diversification.

Le présent travail propose plusieurs politiques et recommandations essentielles, qui répondent au besoin de diversification pour renforcer la croissance économique au Bénin et qui pourraient constituer les éléments d'un nouveau modèle de diversification qui permettrait au pays de se développer.

Le Bénin bénéficie de la stabilité monétaire inhérente au franc CFA et des efforts d'harmonisation des politiques au sein de l'UEMOA. Bien que la parité fixe entre le franc CFA et l'euro soit source de stabilité, elle comporte également une certaine vulnérabilité à laquelle il faut remédier, comme en témoigne la forte appréciation récente de l'euro. Toutefois, dans le domaine des finances publiques, la détérioration récente du déficit budgétaire met en évidence la vulnérabilité de l'économie et des recettes publiques au commerce avec le Nigeria et à l'évolution de la filière coton. À court terme, le Gouvernement doit continuer à appliquer vigoureusement les mesures axées sur le suivi des dépenses et à contenir les dépenses non essentielles jusqu'à ce que la situation budgétaire s'améliore. Au fil du temps, les autorités doivent s'attacher à accroître les recettes en rationalisant les opérations douanières et en améliorant l'administration fiscale. À long terme, elles doivent consentir des efforts pour élargir la base d'imposition en s'appuyant sur une étude du système fiscal. Comme on l'a vu dans le cas du coton, la disponibilité d'institutions d'appui au marché est une condition préalable pour développer les marchés. Pour les ventes destinées à l'exportation vers les marchés des pays développés, il importe de prêter attention à la qualité, au prix, au respect des délais

et de la régularité des livraisons. L'acquisition de compétences de ce genre n'est pas aisée, et elle doit être facilitée par les organismes d'appui publics, mais comme on l'a déjà mentionné, la performance de ces organismes laisse apparemment à désirer. Pour parvenir à exporter des produits comme la noix de cajou et l'ananas, il faut un ensemble cohérent de politiques officielles qui créent un environnement plus propice et qui aident les producteurs, tout en laissant une grande marge de manoeuvre aux forces du marché. Ici, le rôle qui revient proprement à l'instance politique est de créer un environnement généralement favorable à l'investissement, ainsi que de fournir les biens publics nécessaires tels que les infrastructures et l'assistance aux producteurs (recherche, diffusion des informations, exécution des contrats). Le Gouvernement doit probablement s'abstenir de cibler des cultures précises, toutefois, comme le montre l'exemple malheureux du manioc. Cet exemple souligne par ailleurs l'importance de la commercialisation et de l'attention à accorder au contrôle de la qualité et aux normes. Il serait utile d'étudier les enseignements tirés de l'expérience d'autres pays qui ont réussi dans une certaine mesure à diversifier leurs exportations agricoles, comme par exemple la Tanzanie et le Mozambique avec la noix de cajou, et le Ghana avec l'ananas. Dans ce contexte, le Gouvernement doit envisager les mesures concrètes ci-après:

i) Encourager la création d'une organisation des producteurs de noix de cajou et renforcer l'organisation des producteurs d'ananas. Étant donné que les organisations de producteurs peuvent rarement exercer un pouvoir compensateur de monopole, et que les producteurs ont besoin d'une solution de rechange, il serait utile de mettre à contribution les organisations de « commerce loyal » ou de commerce « alternatif » afin qu'elles aident à ouvrir d'autres débouchés et à susciter la concurrence face aux acheteurs monopsonistes.

ii) Fournir une assistance technique aux producteurs dans les domaines du contrôle de la qualité, de l'accès au crédit, de la commercialisation, etc.

iii) Améliorer les routes rurales, les installations d'entreposage, y compris les entrepôts frigorifiques à l'aéroport.

iv) Traiter de la même manière les producteurs de noix de cajou/autres producteurs et les planteurs de coton, afin de garantir l'équité des incitations fiscales et d'autres avantages accordés aux uns et aux autres.

v) Le ministère de la Culture, de l'Artisanat et du Tourisme doit collaborer avec un ou plusieurs promoteurs privés pour identifier sur la côte une parcelle de terre à aménager en vue de la construction d'hôtels, puis mettre de manière sécuritaire ce terrain à la disposition du secteur privé, à la condition que les investisseurs respectent le plan global d'aménagement, notamment le nombre de petits hôtels aménagés avec goût et adaptés à l'environnement et au potentiel du Bénin. En même temps, l'État doit investir dans la préservation des attractions naturelles et environnementales du pays, telles qu'Abomey et Ganvié. Une assistance technique doit être fournie à la fois au ministère de la Culture et au secteur de l'artisanat. Il faudrait envisager des événements touristiques comme un festival de vaudoun. L'agence de promotion des exportations doit commercialiser ces attractions en Europe et éventuellement auprès des populations d'origine africaine des États-Unis et du Brésil.

Les politiques de diversification recommandées peuvent être appréhendées à deux niveaux. Tout d'abord, il faudrait adopter des politiques macroéconomiques qui favorisent la diversification. Puis, le Bénin devrait mettre en oeuvre de nouvelles politiques économiques pour renforcer la diversification.

La diversification des exportations est en règle générale un processus de longue haleine, Empêcher la surévaluation du taux de change réel est une raison cruciale de soutenir les exportations. Les pays latino-américains et asiatiques ont réussi à élargir leurs bases d'exportations étroites en créant un environnement macroéconomique assez stable et en mettant un terme aux préjugés antiexportation hérités de l'époque de l'industrialisation axée sur la substitution des importations. Il faudrait donc adopter des politiques au niveau macroéconomique qui puissent encourager l'accumulation de capitaux mais aussi des initiatives d'investissements privés. C'est à ce niveau que l'Etat à énormément à contribuer

dans sa politique de diversification de l'économie en matière d'incitation de le population.

Une autre recommandation essentielle que l'on peut tirer de l'étude concerne le rôle des politiques économiques favorisant la diversification. Il faudrait donc mettre en oeuvre des politiques économiques plus dynamiques en harmonie avec les politiques macroéconomiques. Compte tenu des résultats relatifs aux déterminants de la diversification, tels qu'ils apparaissent dans la présente étude, la mise en oeuvre de politiques dynamiques dans les domaines du commerce, des finances, s'impose plus que jamais.

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