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Impact de l'adoption des variétés améliorées de riz sur la scolarisation et la santé des enfants au Bénin: Cas du département des collines

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par Souléà¯mane Adéyèmi ADEKAMBI
Université d'Abomey-Calavi (République du Bénin) - Ingénieur Agronome 2005
  

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CHAPITRE IV : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-
ECONOMIQUES DES EXPLOITATIONS RIZICOLES ETUDIEES

4-1- Caractéristiques démographiques des exploitations rizicoles étudiées.

Les exploitations rizicoles étudiées sont principalement dirigées par les femmes. En effet 60,5% d'entre elles sont dirigées par des femmes contre 39,5% celles des hommes. Le tableau 4-1 indique la taille et la répartition des chefs d'exploitation rizicole par sexe et par âge.

Tableau 4-1 : Taille et répartition des producteurs par sexe et âge du chef de ménage

Catégories Effectif

Taille ménage Age

 

Moyenne Minimum maximum moyenne Minimum Maximum

Hommes 120

(39,5%)

Femmes 184

(60,5%)

Ensemble 304

(100%)

6,76

(3,52)
5,34

(2,10)
5,90

(2,89)

6 43

(14,42)

4 43

(12,25)

6 43

(13,13)

7 8

20 70

7 8

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

( ) :Les nombres entre parenthèse sont les écart-types

L'analyse du tableau 4-1 montre que l'âge moyen des chefs de ménage enquêtés est estimé à 43 ans. Cette moyenne cache de grande disparité entre les enquêtés. En effet, le plus jeune des enquêtés n'a que 17 ans tandis que le plus âgé a 81 ans. L'âge des autres enquêtés occupe une situation intermédiaire. Toutefois, il importe de signaler que la différence d'âge entre les hommes et les femmes n'est pas significative (voir Annexe 2).

La taille moyenne des exploitations rizicoles étudiées est de 5,90 (#177; 2,89) personnes dont 6,76 en moyenne pour les hommes et 5,34 pour les femmes. La différence observée entre les sexes est hautement significative (voir Annexe 2).

4-2- Caractéristiques socio-économiques des exploitants rizicoles

Cette section est consacrée à la présentation de quelques caractéristiques socio-économiques des exploitations étudiées.

4-2-1- Niveau d'instruction et statut matrimonial

L'éducation est un facteur affectant l'adoption et l'application des innovations technologiques en milieu rural (Azontondé, 2004).

Le tableau 4-2 décrit la répartition des exploitants rizicoles de l'échantillon étudié selon leur niveau d'instruction. Il ressort de l'analyse du tableau 4-2 que 62% des chefs exploitants rizicoles étudiés ne savent ni lire, ni écrire. Ce taux est très élevé au sein des femmes exploitantes (80%). Parmi ces chefs exploitants, 33% ont un niveau du cours primaire. Seulement 5% et 1% d'entre eux ont respectivement leur diplôme de fin d'étude primaire (CEFEB ou CEP) et de premier cycle en enseignement secondaire (BEPC). Les femmes exploitantes ont un taux de scolarité primaire (13%) inférieur à celui des hommes (50 pour cent).

De plus, 84% des exploitants rizicoles étudiés sont des mariés tandis que 12%, 3% et 1% sont respectivement des veufs, des célibataires et des divorcés.

4-2-2- Activités menées au sein des unités de production

Le tableau 4-2 présente les différentes activités que mènent les chefs exploitants rizicoles étudiés. De l'analyse de ce tableau, il ressort que l'échantillon de l'étude est constitué de producteurs agricoles. L'agriculture constitue leur principale activité (95% des enquêtés). L'analyse selon le genre montre que l'agriculture constitue l'activité essentiellement pratiquée par les hommes (97%) et par les femmes (94% des enquêtées). Le Commerce vient en deuxième position en tant qu'activité principale (3%) alors que les autres activités, toutes catégories confondues, n'occupent que 2% des enquêtés. Cependant, seulement les femmes enquêtées ont le commerce comme activité principale (5 % contre 0% pour les hommes). De plus, le riz a non seulement pris place dans les habitudes alimentaires de ces populations, mais aussi constitue pour elles une source non négligeable de revenus. En effet, la part du revenu rizicole dans le revenu agricole annuel est de 44%. Soulignons que, malgré les difficultés qu'ils rencontrent dans la production du produit, aucun des paysans enquêtés n'entend laisser cette culture.

Plus de trois-cinquième (3/5) des enquêtés disposent d'une activité secondaire. En effet, en dehors de l'agriculture, certains exploitants (34% des enquêtés) s'investissent dans d'autres activités en l'occurrence le petit commerce (produits agricoles et agro-alimentaires).

Tableau 4-2 : Niveau d'instruction et statut matrimonial des exploitants rizicoles étudiés

Caractéristiques

Homme

Femme

Total

Effectif

120

184

304

Niveau d'instruction et statut matrimonial des chefs exploitation (%)

 
 
 

Sans instruction formelle ni alphabétisé

34

80

62

Alphabétisé

7

4

5

Primaire

50

13

27

Sixième en troisième

8

2

5

Second en terminal

2

0

1

Statut matrimonial des chefs d'exploitation (%)

 
 
 

Marié

92

79

84

Célibataire

6

1

3

Veuf ou veuve

2

20

12

Divorcé

1

1

1

Activités principales des chefs d'exploitation (%)

 
 
 

Agriculture

97

94

95

Commerce

0

5

3

Artisan (menuiserie, couture, coiffure, etc.)

0

1

1

Autres (Zémidjan, employé du CeRPA, Agents Permanents de l'Etat, employé de carrière, chasse, etc)

3

0

 

Activités secondaires des chefs d'exploitation (%)

 
 
 

Agriculture

3

6

5

Commerce

8

52

34

Artisan

7

2

4

Elevage

15

2

7

Travaux de ménages

0

3

2

Ouvrier

4

0

2

Néant

49

31

38

Autres

14

4

8

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

4-3- Système de production rizicole

Pour Daane et al. (1992), un système de production se définit comme un ensemble structuré de moyens de production (force de travail, terre, équipement, etc.) combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs des responsables de l'exploitation agricole.

Le système de production regroupe plusieurs sous-systèmes dont le système de culture, le système d'élevage et le système de transformation de matières premières. Le système de culture se définit par une surface de terrain traitée de manière homogène par des cultures avec leur ordre de succession et par les itinéraires techniques qui leur sont appliqués (Adégbidi, 1994).

Le système de production peut se définir comme étant un regroupement de systèmes individuels d'exploitation disposant à peu près d'un même niveau de ressources, pratiquant les mêmes modes de production, bénéficiant des mêmes sources de subsistance et assujettis aux mêmes contraintes pour lesquelles des stratégies et interventions de développement similaires peuvent être élaborées (Dixon et Gulliver, 2001).

De façon générale, un système de production est une combinaison cohérente, dans le temps et dans l'espace, de la force de travail (familiale, salariée, etc.) et de divers moyens de production tels que la terre, les bâtiments, les machines, le cheptel, les semences, etc. en vue de l'obtention de différentes productions agricoles végétales et/ou animales (Dufumier, 1985).

4-3-1- Facteurs de production

Trois facteurs de production interviennent dans la production de riz dans l'ensemble de la zone d'étude. Il s'agit de la terre, de la main d'oeuvre et du capital.

La terre

Les modes de faire-valoir des terres rencontrées dans la zone d'étude sont entre autres l'héritage, le don, l'achat, la location et l'emprunt. Le tableau 4-4 présente ces différents types de mode de faire-valoir. L'analyse du tableau 4-4 révèle que les 52% des terres cultivées en riz par les unités enquêtées ont été héritées et que 43% d'entre elles sont cultivées par les femmes contre 65% pour les hommes.

Le don est le deuxième mode de faire-valoir dans la zone d'étude. En effet, 32% des terres cultivées en riz ont été acquises par le don, dont 41% sont cultivées par les femmes. 9% et 5% des terres cultivées en riz par les unités enquêtées ont été respectivement acquises par la location et par l'emprunt. L'achat n'est observé que dans 2% de cas.

Le pourcentage élevé de terres acquises par don est inquiétant surtout chez les femmes bénéficiaires. Car généralement après le décès du donateur, ces femmes perdent leur droit de propriété et ces terres sont redistribuées à tous les ayant droits sous forme d'héritage.

Tableau 4-3- Répartition des terres cultivées suivant le mode d'accès et le sexe

Mode de faire-valoir

Hommes

Femmes

Total

Superficie emblavée (ha)

0,41

(0,382)***

0,28

(0,329)

0,34

(0,355)

Héritage (%)

 

65

 

43

 

52

Don (%)

 

19

 

41

 

32

Location (%)

 

9

 

9

 

9

Emprunt (%)

 

5

 

5

 

5

Achat (%)

 

2

 

2

 

2

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005 *** =significatif à 1%

La superficie moyenne cultivée en riz en 2004 est de 0,34 (#177;0,355) hectares avec 0,41 (#177;0,382) hectares pour les hommes et 0,28 (#177;0,329) hectares pour les femmes. La différence observée entre les superficies cultivées par les deux sexes est hautement significative au seuil de 1% (tableau 4- 3). Les 20% des superficies cultivées sont situées sur le plateau, le reste étant situé dans les bas- fonds (80%). L'engouement de plus en plus observé pour la culture du riz du plateau dans cette zone est dû d'une part, à la place croissante qu'occupe le riz dans les habitudes alimentaires des ménages ruraux et d'autre part, à la non accessibilité de tout le monde aux bas-fonds.

La main-d'oeuvre utilisée

Trois types de main-d'oeuvre ont été rencontrés dans la zone d'étude. Il s'agit de la main-d'oeuvre familiale, de la main-d'oeuvre salariée et de l'entraide.

La main-d'oeuvre familiale constitue la première force de travail des exploitations rizicoles. Elle intervient dans presque toutes les opérations culturales et de transformation post-récolte. En moyenne, 35% des enfants de 5 à 15 ans des exploitations étudiées participent à des activités de production dans leur ménage. Ils interviennent plus dans les opérations telles que le semis, le repiquage, le gardiennage, la récolte et le battage de riz.

Quant à l'entraide, la plupart des exploitations étudiées y ont recours le plus souvent pour des opérations telles que la récolte et le battage de riz.

Pour ce qui est de la main-d'oeuvre salariée, 64% des exploitations étudiées leur font souvent appel pour les activités pénibles comme le labour et le sarclage (voir tableau 4-4).

Le capital

Le premier type de capital concerne les outils agricoles utilisés pour la production dont la houe, la charrue, les machettes, etc. constituent le capital fixe.

Pour ce qui concerne les semences utilisées, diverses variétés de riz sont cultivées dans la zone d'étude parmi lesquelles nous avons la variété traditionnelle (connue sous le nom de "Gambiaka"). Malgré le faible rendement et le long cycle de cette dernière, 36% des exploitations étudiées continuent de ne cultiver que cette variété (tableau 4-6).

Au nombre des variétés améliorées identifiées, nous avons la gamme des variétés ITA, celle des TOX, et celle de WAB parmi lesquelles nous distinguons le NERICA5 (Nouveau riz pour l'Afrique). Ce dernier est issu du croisement d'une ancienne variété africaine très résistante et d'une variété asiatique à haut rendement. Il allie les caractéristiques de ces deux variétés : la résistance à la sécheresse et aux parasites, des rendements supérieurs même avec peu d'irrigation ou d'engrais et une teneur en protéines plus élevée que les autres variétés de riz. Tout comme les variétés de riz africain qui ont évolué pendant des millénaires dans l'environnement difficile du continent, le NERICA est très robuste et résistant aux agressions extérieures que sont la sécheresse, les maladies courantes du riz et les parasites. Les variétés de NERICA actuellement utilisées conviennent le mieux aux plateaux secs de l'Afrique de l'Ouest qui ne sont généralement

5 New Rice for Africa

pas irrigués et sont éloignés des vallées en basse altitude et autres sources d'irrigation d'accès facile.

Vu le nombre élevé des variétés améliorées rencontrées, la catégorisation suivante a été adoptée :

- les variétés issues du croisement interspécifique mises au point par l'ADRAO/WARDA. Ce sont les variétés de la lignée NERICA ;

- les autres variétés de l'ADRAO/WARDA issues du croisement intraspécifique dénommées WARDA intraspécifique ;

- la gamme des variétés du Système National de Recherche (SNR) appelées INRAB ; et

- la catégorie des autres variétés améliorées rencontrées sur le terrain.

Le tableau 4-5 présente les proportions de riziculteurs et de superficies allouées à chaque type de variété. L'examen de ce tableau révèle que la variété traditionnelle est cultivée par 62% des exploitations rizicoles étudiées et occupe 50% des superficies cultivées en riz dans la zone d'étude. L'importance toujours accordée à cette variété traditionnelle, malgré son faible rendement, est due à sa forte demande sur le marché local.

Le Nouveau Riz pour l'Afrique (NERICA) vient en quatrième position en occupant 13% des superficies cultivées en riz (voir tableau 4-5).

L'utilisation des engrais chimiques du coton (NPK et Urée) est plus ou moins répandue. En effet, 82% (tableau 4-4) des exploitations étudiées utilisent de l'engrais chimique dans la production de riz. Mais il est à noter que les quantités utilisées varient d'un exploitant à un autre et sont fonction des moyens dont dispose l'exploitant.

La lutte chimique (utilisation d'herbicides surtout) est peu pratiquée. En effet, seulement 7% des enquêtés pratiquent ce type de lutte malgré la pénibilité du sarclage des champs de riz exprimés par les producteurs (tableau 4-4). Cette faible utilisation des herbicides est due à la cherté de ce produit (prix moyen 7000 CFA le litre).

Tableau 4-4 : Utilisation de la main-d'oeuvre et pratique de la lutte chimique

Proportion d'exploitations (%)

Entraide 100

Main-d'oeuvre salariée 64

Culture de la variété traditionnelle uniquement 37

Utilisation des engrais chimiques (NPK et Urée) 82

Pratique de la lutte chimique 7

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

Tableau 4-5 : Proportion de riziculteurs, superficies cultivées et rendement par type de variété.

 

Variété
traditionnelle

NERICAs

WARDA
intraspécifique

INRAB

Autres variétés
améliorées

Echantillon

Nombre

d'exploitations (%)

304
62

304
19

304
3

304
21

304
30

Superficie (%)

50

13

1

15

2

Superficie moyenne (ha)

0,24 (0,24)

0,29 (0,33)

0,25 (0,28)

0,23 (0,16)

0,20 (0,20)

Rendement moyen

1759,20

2240,47

2302,56

2014,27

1714,77

(kg/ha)

(778,09)

(1019,46)

(1456,00)

(640,48)

(663,77)

Rendement moyen

1815,71

2479,55

2436,88

2047,55

1753,21

dans bas-fonds (kg/ha)

(758,18)

(988,83)

(147715)

(646,32)

(687,98)

Rendement moyen sur

985,42

1278,95

1093,75

1457,58

1346,70

plateau (kg/ha)

(361,24)

(303,62)

(842,16)

(463,78)

(284,11)

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

4-4- Caractéristiques démographiques et socio-économiques des exploitations rizicoles étudiées suivant le statut d'adoption

4-4-1- Adoptants et non-adoptants

Le tableau 4-6 présente les différentes caractéristiques des adoptants et non-adoptants. Il ressort de l'analyse de ce tableau que 36% des exploitations étudiées ne cultivent que la variété traditionnelle de riz (le Gambiaka).

L'âge moyen des non-adoptants est de 42 (#177;14,56) ans alors que celui des adoptants de variétés améliorées, toutes catégories confondues, est de 43 (#177;12,40) ans. La différence observée est significative à 10%. De plus, ces adoptants connaissent plus de variétés améliorées. En effet, 2,13 variétés améliorées sont en moyenne connues par les adoptants contre 0,92 pour les non-adoptants. La différence observée est significative à 1%. Ce résultat est corroboré par le fait que sur 100 exploitants ayant de contact avec des institutions de recherche, 70 sont des adoptants.

La taille moyenne des exploitations et la superficie moyenne emblavée sont respectivement de 6,21 (#177;2,87) personnes et de 0,36 (#177;0,36) ha pour les exploitations adoptantes contre 5,34 (#177;2,67) personnes et 0,26 (#177;0,24) ha pour les non-adoptantes. Les différences observées sont respectivement significatives à 5% et à 1%, ce qui laisse entendre que les exploitations de grande taille adoptent plus les variétés améliorées de riz que celles de petite taille.

Toujours selon les résultats du tableau 4-6, 59% des adoptants n'ont reçu aucune éducation formelle contre 67% pour les non-adoptants et 34% de ces adoptants ont un niveau primaire contre 3% pour les non-adoptants.

4-4-2-Adoptants et non-adoptants de NERICAs

Les résultats présentés au tableau 4-6 montrent que seulement 19% des exploitations rizicoles étudiées cultivent les variétés NERICA. Ces dernières sont de grande taille (7,17 personnes pour les adoptants de NERICA contre 5,80 pour les non-adoptants) et emblavent une superficie (0,43 ha) supérieure par rapport à celle des exploitations non-adoptantes (0,30 ha). Les tests de comparaison effectués montrent que ces différences sont toutes significatives à 1%.

Pour ce qui concerne le niveau d'instruction, les proportions obtenues ne varient ni selon le niveau d'instruction, ni selon le statut d'adoption ou non de NERICAs. De plus, ces deux catégories ont des contacts avec des institutions dans les mêmes proportions.

La taille du ménage semble influencée positivement l'adoption des variétés améliorées de riz en général et celle des NERICAs en particulier. Le revenu par personne vivant dans les ménages de grande taille ayant tendance à baisser, ces ménages sont obligés de rechercher les voies et moyens d'améliorer leur revenu ; ce qui les amène à adopter des variétés à haut rendement.

Tableau 4-6 : Caractéristiques démographiques et socio-économiques des exploitants suivant le statut

d'adoption des variétés

 
 
 
 
 
 
 

Toutes variétés confondues

 

NERICA

 
 

Caractéristiques Effectif

Age moyen

Non-
adoptant
111 (36%)

42

Adoptant
193 (64%)
43*

Total

304
(100%)
43

Non-
adoptant
247 (81%)

43

Adoptant
57 (19%)
43

Total

304
(100%)
43

 

(14,46)

(12,40)

(13,15)

(13,07)

(11,07)

(12,40)

Taille moyenne du ménage

5,34

6,21 **

5,90

5,61

7,17***

6,21

 

(2,67)

(2,87)

(2,83)

(2,78)

(2,88)

(2,87)

Superficie cultivée en riz en 2004

0,26

0,36***

0,33

0,30

0,43***

0,33

(hectare)

(0,24)

(0,36)

(0,33)

(0,34)

(0,39)

(0,36)

Relation avec les Institutions (%)

56

71

65

63

72

64

Proportion de producteurs n'ayant pas été exposés aux variétés améliorées (%)

5

0

15

49

0

49

Nombre de variétés améliorées connues

0,92

2,13***

1,69

1,5

2,47

1,69

 

(1,11)

(1,89)

(1,75)

(1,34)

(2,81)***

(1,75)

Sexe suivant le statut d'adoption

 

(%)

 
 

(%)

 

Femme

65

58

60

58

59

58

Homme

35

42

40

42

41

42

Statut matrimonial suivant le statut d'adoption

 

(%)

 
 

(%)

 

Marié

84

84

84

86

79

84

Célibataire

4

2

3

3

0

2

Veuf ou veuve

11

13

12

10

21

13

Divorcé

1

1

1

1

0

1

Niveau d'instruction suivant le statut d'adoption

 

(%)

 
 

(%)

 

Sans instruction formelle ni alphabétisé

67

59

62

60

59

59

Alphabétisé

3

7

5

7

7

7

Primaire

28

26

27

26

27

26

Sixième en troisième

1

7

5

6

7

7

Seconde en terminal

1

1

1

1

0

1

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

* ; ** et ***=significatif respectivement à 10% ; à 5% et à 1%

4-4-3- Analyse différenciée de la scolarisation des enfants selon le statut d'adoption

Adoptants et non-adoptants

Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau 4-7. Il ressort de l'analyse de ce tableau qu'en moyenne 2,83 enfants sont inscrits à l'école dans les exploitations rizicoles étudiées. En moyenne, 3,05 enfants sont scolarisés dans les exploitations adoptantes contre 2,44 dans les exploitations non-adoptantes. Le taux de scolarisation moyen dans l'échantillon étudié est estimé à 58%. Ce taux moyen masque certaines réalités par rapport aux types d'exploitations. Ainsi, Il est de 61% pour les exploitations adoptantes contre 54% pour les non-adoptantes. On en déduit que les enfants en âge de scolarisation ont été plus inscrits à l'école dans les exploitations adoptantes que dans celles des non adoptants. Les tests de comparaison effectués confirment ces tendances observées au seuil de 5%.

Pour ce qui concerne le taux de maintien des enfants à l'école, les résultats du tableau 4-7 révèlent un taux moyen de 71% pour toutes les exploitations étudiées. Ce taux est de 73% pour les exploitations adoptantes et de 68% pour les non-adoptantes. La différence observée n'est pas significativement différente de zéro selon le test de comparaison des moyennes.

Quant aux dépenses scolaires, le tableau 4-7 révèle qu'en moyenne chaque exploitation dépense 18.210 FCFA par enfant scolarisé. Ces dépenses par enfant scolarisé s'élèvent à 19.660 FCFA au niveau des adoptants et à 15.685 FCFA au niveau des non-adoptants. La différence observée est significative au seuil de 5% selon les tests de comparaison des moyennes.

Le tableau 4-8 présente quelques indicateurs de scolarisation des enfants. L'analyse des résultats consignés dans ce tableau montre que 21% des enfants inscrits chez les non-adoptants ont abandonné l'école au cours de l'année académique 2004-2005 à cause du non-paiement des frais de scolarisation et/ou d'achat de fournitures contre 4% dans les exploitations adoptantes. De plus, seuls les enfants des exploitations adoptantes (3%) fréquentent les établissements privés.

En se basant sur les premiers résultats scolaires des enfants (savoir lire et savoir écrire), il ressort des résultats de nos enquêtes que de façon générale, 56% des enfants poursuivant encore les études au niveau des exploitations rizicoles étudiées savent lire et écrire. Toutefois, il convient de retenir que 60% des enfants issues des exploitations non-adoptantes et poursuivant encore les études savent lire et écrire contre 57% pour les adoptantes. Ces résultats se justifient par le fait que dans

la plupart de ces exploitations, les enfants passent les 75% de leur week-end aux champs à chasser les oiseaux, les techniques (par exemple l'utilisation des filets) appropriées pour cette opération étant inexistantes.

L'analyse de la scolarisation des enfants suivant leur statut (lien avec le chef d'exploitation) montre aussi bien chez les adoptants que les non-adoptants, que la plupart (86% environ) des enfants inscrits sont des enfants du chef ménage.

L'analyse de la scolarisation en fonction du sexe des enfants inscrits révèle qu'en moyenne l'indice de la disparité des sexes (nombre de filles scolarisées pour 100 garçons) est de 0,69. Il est en moyenne de 0,61 pour les non-adoptants contre 0,72 pour les adoptants (tableau 4-7). La différence observée n'est pas significativement différente de zéro selon le test de comparaison des moyennes.

Adoptants et non-adoptants du NERICA (New Rice for Africa)

Le tableau 4-9 présente le nombre moyen d'enfants scolarisés et maintenus à l'école et les dépenses scolaires moyennes par adoptant et non adoptant de NERICA. L'analyse de ce tableau montre que le taux de scolarisation des enfants (68%) est plus élevé dans les exploitations adoptantes de NERICA que dans les non-adoptantes (57%). Les tests de comparaison de moyenne effectués confirment cette tendance et indiquent que la différence observée est significative à 5%.

De même, les taux de rétention des enfants à l'école sont de 77% pour les adoptants et de 70% pour les non-adoptants. Mais ces taux ne sont pas significativement différents selon les tests de comparaison de moyenne.

Le tableau 4-9 révèle également que les exploitations adoptantes de NERICA semblent plus investir dans la scolarisation de leurs enfants. En effet, les dépenses scolaires par enfant toujours scolarisé s'élèvent à 20.115,36 FCFA et à 17.769,46 FCFA respectivement pour les adoptants et les non-adoptants. Mais il ressort des tests de comparaison qu'il n'existe pas de différence significative entre les dépenses scolaires par enfant toujours scolarisé de ces deux catégories.

L'indice de disparité des sexes ne diffère pas trop entre ces deux catégories d'adoptants. Il est de 0,67 pour les adoptants contre 0,69 pour les non-adoptants.

L'analyse des causes de l'abandon des classes au cours de l'année académique 2004-2005 au
niveau de ces deux types d'exploitations (tableau 4-9) a montré que 8% des enfants des

exploitations non-adoptantes ont abandonné les classes pour raison de non paiement des frais de scolarisation et/ou d'achat de fournitures contre 3% pour les adoptants.

Quant à l'analyse des premiers résultats scolaires (savoir lire et écrire), il ressort des résultats du tableau 4-9 que 59% environ des enfants des adoptants de NERICAs savent lire et écrire contre 55% environ pour les non-adoptants.

Tableau 4-7 : Nombre moyen d'enfants scolarisés et maintenus à l'école et dépenses scolaires moyennes par adoptant (toutes variétés améliorées confondues) et non-adoptant.

Indicateurs

Adoptants

Non-adoptants

Total

Toutes variétés améliorées confondues

 
 
 

Effectif

193

110

303

Enfants scolarisés

3,05**

2,44

2,83

 

(2,17)

(2,06)

(2,14)

Enfants toujours scolarisés

2,53*

2,09

2,37

 

(2,03)

(1,83)

(1,97)

Dépenses totales de scolarisation

60 481,22**

43 378,72

54 236,56

 

(69 571,87)

(47 827,41)

(62 972,57)

Taux de scolarisation

0,61 **

0,54

0,58

 

(0,31)

(0,42)

(0,33)

Taux de maintien à l'école

0,73

0,68

0,71

 

(0,37)

(0,42)

(0,39)

Dépenses scolaires par enfant scolarisé

19 661,71 **

5 683,98

18 209,31

 

(17 110,99)

(14 352,06)

(16 247,66)

Proportion de filles scolarisées

42

38

41

Proportion de garçons scolarisés

58

62

59

Indice de parité des sexes

0,72

0,61

0,69

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 
 
 

* et **=significatif respectivement à 10% et à 5% selon le test F de Fisher

Tableau 4-8 : Comparaison de quelques indicateurs de scolarisation

Indicateurs

 

Pourcentage

 
 

Non-adoptants

Adoptants

Total

Enfants déscolarisés pour manque d'argent pour achat de fourniture et/ou frais de scolarisation

21

4

7

Savoir lire

60

57

58

Savoir écrire

55

54

54

Ecole privée

0

3

3

Secondaire 1er Cycle

17

17

17

Secondaire 2ème Cycle

1

3

2

Universitaire

0

1

1

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 
 
 

Tableau 4-9 : Nombre moyen d'enfants scolarisés et maintenus à l'école et dépenses scolaires moyennes par adoptant et par non adoptant de NERICA

Indicateurs

 

NERICA

 
 

Adoptants

Non-adoptants

Total

Effectif

57

246

303

Enfants scolarisés

3,93***

2,57

2,83

 

(2,23)

(2,04)

(2,14)

Enfants toujours scolarisés

3,23***

2,17

2,37

 

(2,13)

(1,88)

(1,97)

Dépenses totales de scolarisation

70 443,43**

50 496,51

54 236,56

 

(68 684,17)

(61 119,38)

(62 972,57)

Taux de scolarisation

0,68**

0,57

0,59

 

(0,27)

(0,34)

(0,33)

Taux de maintien à l'école

0,77

0,70

0,71

 

(0,32)

(0,40)

(0,39)

Dépenses scolaires par enfant scolarisé

20 115,36

17 769,46

18 209,31

 

(16 438,10)

(16 205,14)

(16 247,66)

Proportion de filles scolarisées (%)

40

41

41

Proportion de garçons scolarisés (%)

60

59

59

Indice de parité des sexes (%)

67

69

69

Enfants déscolarisés pour manque d'argent pour achat de fourniture et/ou frais de scolarisation

3

8

7

Savoir lire

60

58

58

Savoir écrire

59

53

54

Ecole privée

2

2

2

Secondaire 1er Cycle

20

16

17

Secondaire 2ême Cycle

5

2

3

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 
 
 

* , ** et ***=significatif respectivement à 10%, à 5% et à 1%

 
 
 

4-4-4- Analyse différenciée de la santé des enfants selon le statut d'adoption

Le tableau 4-10 présente les types de maladies rencontrées au niveau des exploitations rizicoles étudiées. Ce tableau révèle, que dans la zone d'étude, la maladie la plus fréquente est le paludisme (80% de cas identifiés). Ensuite viennent les autres maladies telles que la fièvre typhoïde, la fièvre jaune, la varicelle, la variole, le Rhumatisme, l'hernie, etc. (15% des cas)

Adoptants et non-adoptants

Le tableau 4-11 présente les dépenses moyennes sanitaires des enfants et les taux moyens de fréquentation des Centres de Santé en cas de maladies. De l'analyse de ce tableau, il résulte que 73% des enfants des exploitations rizicoles étudiées sont tombés malades au moins une fois durant ces huit (8) derniers mois. Ce pourcentage est de 77% pour les non-adoptants contre 70% pour les adoptants. Cela laisse croire que les enfants des non-adoptants tombent plus malades que ceux des adoptants. Mais les tests de comparaison de moyennes effectués ont montré que la différence observée pour les différentes fréquences de maladies des enfants n'est pas significative.

Toujours selon les résultats du tableau 4-11, les dépenses sanitaires moyennes par enfant malade s'élèvent à 6.722,44 FCFA avec une moyenne de 7.584,11 FCFA pour les adoptants contre 5.180,05 FCFA pour les non-adoptants. Ainsi, il semble que les adoptants dépensent en moyenne une somme de 2.500 FCFA par enfant malade de plus que les non-adoptants. Cette différence de 2.500 FCFA observée est significativement différente de zéro selon les tests de comparaison de moyenne (signification à 5%).

Il ressort également du tableau 4-11 qu'en moyenne 2,5 enfants sont présentés dans des Centres de Santé en cas de maladies par les adoptants contre 1,71 enfants présentés par les non-adoptants. Les adoptants de variétés améliorées de riz fréquentent donc 1,5 fois plus les centres de santé que les non-adoptants.

De plus, qu'il s'agisse des adoptants ou des non-adoptants, le taux de recours à la médecine traditionnelle par les parents, lorsque les enfants sont malades, est supérieur à celui de la fréquentation des centres de santé. Ceci est lié à la culture locale dans la mesure où les coutumes, les habitudes ou les représentations et pratiques populaires font que dans les milieux ruraux, le traitement traditionnel reste le premier recours en cas de maladies.

Tableau 4-10- Les types de maladies

Types de la maladie

 

Fréquence

Pourcentage

Paludisme

2603

80

Diarrhée

79

2

Grippe ou toux

97

3

Autres maladies (Fièvre typhoïde, fièvre jaune, varicelle, variole, Rhumatisme, hernie, etc.)

487

15

Total

3266

100

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

Tableau 4-11 : Dépenses moyennes pour les soins de santé des enfants et les taux moyens de
fréquentation des Centres de Santé pour les adoptants (toutes variétés améliorées confondues) et non-

adoptants

 
 
 

Indicateurs

Non-adoptants

Adoptants

Total

Taille de l'échantillon

100

179

279

Fréquence de maladies

0,77

0,70

0,73

 

(0,33)

(0,35)

(0,34)

Frais d'hôpitaux (FCFA)

15 698,25

24 128,24**

21 106,74

 

(29792,88)

(31348,22)

(31011,47)

Dépenses totales pour les soins de santé (FCFA)

17 387,25

31 676,34***

26 554,8

 

(29934,34)

(49201,91)

(43774,99)

Dépenses moyennes par enfant malade (FCFA)

5 180,05

7 584,11**

6 722,44

 

(7964,97)

(10364,75)

(9628,65)

Nombre moyen de fréquentation des Centres de Santé

1,71

2,50***

2,23

 

(1,63)

(2,12)

(1,99)

Taux moyen de fréquentation des Centres de Santé

0,51

0,58

0,56

Taux moyen de recours à la médecine traditionnelle

0,68

0,63

0,64

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 
 
 

** et ***=significatif respectivement à 5% et à 1%

 
 
 

Adoptants et non-adoptants du NERICA (New Rice for Africa)

Des résultats consignés dans le tableau 4-12, il ressort que 74% des enfants des exploitations adoptantes étaient tombés malades au cours de ces huit (8) derniers mois contre 72% celles des non-adoptantes. Ces valeurs ne sont pas statistiquement différentes selon les tests de comparaison de moyenne.

De même, l'analyse des dépenses rapportées au nombre d'enfants malades montre que les dépenses s'élèvent à 5.143,26FCFA pour les non-adoptants contre 7.108,74FCFA pour les adoptants. Mais ces valeurs ne sont pas significativement différentes selon les tests de comparaison des moyennes.

Le taux moyen de fréquentation des Centres de santé en cas de maladie des enfants est de 65% pour les adoptants de NERICA et de 54% pour les non-adoptants. Ce qui signifie que 3,3 enfants sur 5 tombés malades, au niveau des adoptants, ont été présentés dans un centre de santé contre 2,7 pour les non-adoptants. Ce qui montre que les adoptants fréquentent environ 1,3 fois plus les Centres de santé que les non-adoptants en cas de maladies de leurs enfants.

Tableau 4-12 : Dépenses moyennes pour les soins de santé des enfants et les taux moyens de fréquentation des Centres de Santé pour les adoptants et non-adoptants de NERICA

Indicateurs

Non-adoptants

Adoptants

Total

Taille échantillon

225

54

279

Fréquence de maladies (%)

0,72

0,74

0,73

 

(0,35)

(0,32)

(0,34)

Dépenses totales pour les soins de santé (FCFA)

23 475,84

39 383,80**

26 554,80

 

(35795,31)

(66543,32)

(43774,99)

Dépenses moyennes par enfant malade (FCFA)

5 143,26

7 108,74

5 523,68

 

(6905,26)

(8163,05)

(7192,25)

Nombre moyen de fréquentation des Centres de Santé en

1,96

3,30***

2,22

cas de maladies des enfants

(1,79)

(2,40)

(1,99)

Taux moyen de fréquentation des Centres de Santé

0,54

0,65**

0,56

Taux moyen de recours à la médecine traditionnelle

0,64

0,64

0,64

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 
 
 

** et ***=significatif respectivement à 5% et à 1%

 
 
 

CHAPITRE V : IMPACT DES VARIETES AMELIOREES DE RIZ SUR LA SCOLARISATION ET LA SANTE DES ENFANTS

5-1-Modèle empirique et description des variables

5-1-1- Modèle empirique

Pour estimer l'impact de ces variétés améliorées de riz sur la scolarisation des enfants, les indicateurs tels que le nombre d'enfants inscrits et maintenus à l'école par le ménage, les dépenses de scolarisation du ménage ont été retenus. Aussi, les taux de scolarisation et de maintien des enfants à l'école et les dépenses scolaires par enfant toujours scolarisé par ménage ont-ils été calculés. Ces indicateurs nous ont permis d'apprécier non seulement les taux de scolarisation et de maintien à l'école au niveau de chaque catégorie d'adoptant (adoptant et non-adoptant) mais aussi le niveau d'investissement sur chaque enfant toujours scolarisé.

De façon générale, la mesure du taux de scolarisation est un simple rapport entre le nombre d'individus scolarisés à un certain niveau et le nombre d'individus d'âge normal pour ce niveau. Le taux peut donc dépasser 100 %, car certains élèves qui ont redoublé peuvent dépasser l'âge en question (DSRP, 2002). Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes intéressé à l'inscription ou non des enfants. Ainsi, le taux de scolarisation des enfants calculé est le rapport entre le nombre d'enfants scolarisés et le nombre d'enfants en âge de scolarisation (pour notre étude, nous avons retenu 6 ans qui est l'âge moyen de scolarisation au Bénin) dans le ménage.

Quant au taux de maintien à l'école, il représente le rapport entre le nombre d'enfants du ménage qui sont toujours scolarisés au moment de nos enquêtes et le nombre d'enfants scolarisés.

Pour ce qui concerne les dépenses scolaires, c'est le rapport entre toutes les dépenses effectuées par le ménage pour la scolarisation des enfants et le nombre d'enfants toujours scolarisés lors de nos enquêtes.

L'investissement sur le capital humain en général et sur les enfants en particulier ne se limite pas seulement à leur éducation. Il doit prendre en compte tous les aspects liés au développement de l'enfant dont sa santé. Ainsi, dans le but d'estimer l'impact de l'adoption des variétés améliorées de riz sur la santé des enfants, nous nous sommes basé sur les indicateurs tels que la fréquence de

maladies (nombre d'enfants tombés malades durant ces huit derniers mois sur le nombre total d'enfants dans le ménage), les dépenses totales du ménage en matière de santé infantile et les dépenses sanitaires rapportées au nombre d'enfants tombés malades au cours de la période considérée, la fréquentation des centres de santé en cas de maladies des enfants (nombre d'enfants malades emmenés à l'hôpital sur le nombre total d'enfants malades).

On déduit du modèle théorique développé au chapitre III, paragraphe 3-7, le modèle empirique suivant pour évaluer l'impact de l'adoption des variétés améliorées de riz :

Pour ce qui concerne la scolarisation des enfants, nous avons :

tscolarii +a Adopti + P1 Re verizi + P2 Sexei + P3Enfscoli+ P4 Educi

+ P5 * 5 Adopti (Re verizi Re veriz) +

) P6

Adopti

* (Sexei `Sexei Sexe)

+ P7 Adopti * (Enfscoli Enfscol) + P8 Adopti * (Educi Educ )+ei

Quant aux fréquentations des hôpitaux et aux dépenses sanitaires, le modèle empirique se présente comme suit :

fhopiti

K

depsanti= Y + a Adopti + 21 Re

verizi + 22 Sexei + 23 taille/ni

 

+

24

Educi

+ 25 dsante +

ë 6

Adopti * (Re verizi

Re

veriz

)

+`

Adopti* Sexei Sexe+ )

28

Adopti * (taille/ni taille/n)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

+ 29 Adopti * (Educi Educ) + 210 Adopti *( dsantei dsante)

+

ci

Avec

tscolarii= Taux de scolarisation pour l'exploitation i ;

fhopii= Fréquentation des hôpitaux en cas de maladies des enfants pour l'exploitation i ; desani= Dépenses sanitaires par enfant tombé malade pour l'exploitations i ;

Adopt= Variable binaire prenant la valeur 1 si l'exploitant cultive au moins une des variétés améliorées de riz et 0 sinon ;

Re veriz = Revenu rizicole de l'exploitant ;

Sexe = Variable binaire qui prend la valeur 1 si l'exploitant est un homme et 0 sinon ; Taillem = Taille de ménage ;

Enfscol = Nombre d'enfants en âge scolarisable dans le ménage ;

Educ = Variable qui rend compte du niveau d'éducation du chef de ménage. Elle prend la valeur 1 si le chef de ménage a reçu une éducation formelle et 0 sinon ;

Dsante= Distance de l'hôpital le plus proche du village dans le cas où il n'existe pas de centre de santé dans le village ;

Zi = La moyenne pour chaque variable du modèle ;

â1, /32, /33, 114 21,,,2223 24 et 25 sont les effets marginaux des variables incluses dans le modèle ;

)65, )66, )67, )68, 26, 27, 28, 29 et 210 sont les effets marginaux sur l'impact de l'adoption des mêmes variables incluses dans le modèle ;

Ei et æi sont les terme d'erreurs

5-1-2- Description des variables introduites dans les différents modèles

Les variables explicatives du modèle empirique de scolarisation, de fréquentation des hôpitaux et des dépenses sanitaires examinées sont : Adopt, Reveriz, Sexe, Taillem, Enfscol, Educ et Dsante. Leur signification ainsi que les motifs de leur incorporation dans les différents modèles sont exposés ci-après. Certaines de ces variables sont incluses sous formes logarithmiques dans les modèles.

Adopt : C'est la variable binaire qui indique la nature des variétés de riz cultivées par l'exploitant. Elle prend la valeur 1 si l'exploitant cultive une au moins des variétés améliorées de riz et 0 sinon. L'adoption de ces variétés améliorées doit contribuer à l'augmentation du rendement, ce qui aurait contribué à l'amélioration du revenu de l'exploitant. On espère donc des signes positifs pour les coefficients de Adopt.

Reveriz : C'est le revenu brut issu de la production rizicole. Elle est incluse dans les différents modèles sous formes logarithmiques. L'augmentation de ce revenu peut permettre aux paysans d'inscrire davantage leurs enfants à l'école et d'investir dans les soins de santé quand ceux-ci sont malades. On espère aussi des signes positifs pour les coefficients de Reveriz.

Sexe : C'est le sexe de l'exploitant. Cette variable prend la valeur 1 si l'exploitant est un homme et 0 sinon. On pense que les chefs de ménages de sexe féminin scolarisent davantage leurs enfants que les hommes (Pilon, 1995). D'autres pensent également que la scolarisation des enfants dépend plus de la santé financière du ménage (Lututala, 1996). Il en est de même pour la fréquentation des hôpitaux et l'investissement dans les soins curatifs de santé. Les signes des coefficients de Sexe ne peuvent donc être déterminés à priori.

Taillem : C'est la variable indiquant le nombre de personnes vivant dans le ménage. Elle est incluse dans le modèle sous forme logarithmique. Plus la taille du ménage est élevée, moins sera le revenu par membre du ménage. L'exploitant, dans ces conditions, va moins investir pour la scolarisation et la santé de ses enfants. Les signes espérés pour les coefficients de Taillem sont des signes négatifs.

Enfscol : C'est le nombre d'enfants en âge de scolarisation. Cette variable est incluse seulement dans l'équation de scolarisation. Le signe de cette variable ne peut-être connu à priori.

Educ : Cette variable prend la valeur 1 si l'exploitant a reçu une éducation formelle et 0 sinon. On pense que les chefs de ménages ayant reçu une éducation formelle scolarisent davantage leurs enfants, investissent plus pour leur santé et fréquentent les hôpitaux lorsqu'ils sont malades. En effet, les études et l'expérience montrent que le niveau d'éducation des parents influence positivement celui des enfants en ce sens que les parents instruits et éduqués apprécient mieux la valeur économique et sociale de l'éducation et tendent à opter pour le soutien à la scolarisation de leurs enfants (Zahonogo, 2001). On s'attend donc à ce que les coefficients de cette variable soient positifs

Dsante : C'est la distance qui sépare le centre de santé le plus proche du village au cas où ce village n'en disposerait pas. Elle est incluse uniquement dans les équations de fréquentation des hôpitaux et des dépenses sanitaires. On estime que plus la distance de l'hôpital du village est grande, moins les gens fréquenteront ces hôpitaux et plus grandes seraient les dépenses sanitaires. Donc, on s'attend à ce que les coefficients de cette variable soient négatifs pour la fréquentation des hôpitaux et positifs pour les dépenses sanitaires.

5-2- Analyse de l'impact des variétés améliorées sur la scolarisation des enfants 5-2-1- Adoptants et non-adoptants

Il ressort de l'estimation des équations (10) et (11) que l'impact des variétés améliorées de riz sur le taux de scolarisation des enfants des exploitations rizicoles étudiées est de 3% en moyenne (tableau 5-1).

Certes, l'inscription des enfants est une avancée importante de la scolarisation des enfants mais leur maintien à l'école en est une autre surtout dans les milieux ruraux où les enfants, à partir d'un certain âge, constituent des forces de travail pour leur famille. Le tableau 5-1 révèle à cet effet que l'impact moyen de ces variétés améliorées sur le taux de maintien à l'école des enfants inscrits est de 3%.

Aussi, ces variétés améliorées de riz ont-elles permis d'améliorer de 2% l'indice de disparité des sexes au sein des exploitations rizicoles.

Quant aux dépenses scolaires par enfant toujours scolarisé, les variétés améliorées de riz ont induit une amélioration d'environ 4.925 FCFA.

Par ailleurs, en s'intéressant à l'analyse de l'impact de ces variétés améliorées au sein de la sous-

population des adoptants ( ÁÔÅ1), il ressort également du tableau 5-1 qu'elles ont induit une amélioration des taux de scolarisation et de maintien à l'école et les dépenses scolaires de 1%, 4% et de 5970 FCFA respectivement. Ces valeurs, dans l'ensemble ne sont pas trop différentes de l'impact sur toute la population des riziculteurs. Ceci s'explique par l'absence de biais d'information en ce qui concerne les variétés améliorées de riz. En effet, tous les riziculteurs connaissent au moins une variété améliorée, ce qui signifie que la connaissance des variétés améliorées ne constitue plus une contrainte quand on sait que l'adoption des technologies est liée à la connaissance des dites technologies.

Tableau 5-1 : Impact des variétés améliorées de riz sur la scolarisation selon la méthode semi-

paramétrique

 
 
 
 

Indicateurs

 

ATE

 

ATE

Taux de scolarisation (%)

 

3

 

1

Taux de maintien à l'école (%)

 

3

 

4

Indice de disparité des sexes (%)

 

2

 

11

Dépenses scolaires par enfant scolarisé (FCFA)

4

922,85

5

968,32

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 
 
 
 

5-2-2- Adoptants et non-adoptants des NERICA (New Rice for Africa)

Les résultats d'estimation des équations (10) et (11) sont présentés dans le tableau 5-2. Il ressort

de l'analyse de ce tableau que l'impact de l'adoption des variétés NERICAs est en moyenne de
6% et 9% respectivement pour les taux de scolarisation et de maintien des enfants à l'école en
2005. Aussi, les variétés NERICAs ont-elles permis d'améliorer de 7% l'indice de parité des sexes

Quant aux dépenses scolaires par enfant toujours scolarisé, elles ont induit une amélioration d'environ 8430 FCFA.

Par ailleurs, l'analyse de l'impact de l'adoption des variétés NERICAs dans la sous-population des

adoptants a montré une amélioration du taux de scolarisation de 0,19 ( ATE1). Ce qui signifie que les variétés NERICAs ont induit une augmentation du taux de scolarisation de 19% dans cette sous-population. De plus, ces variétés NERICAs ont permis aux riziculteurs de la sous-population des adoptants de maintenir davantage leurs enfants à l'école (taux de maintien 22%) et d'augmenter les dépenses scolaires par enfant d'environ 19.690 FCFA.

Ces impacts sont très élevés au niveau de la sous-population des adoptants qu'au niveau de la population des riziculteurs. Ce qui signifie qu'il y a un ciblage et une auto-sélection de la population dans le processus actuel de diffusion des variétés NERICAs. En effet, les adoptants actuels de ces variétés appartiennent pour la plupart aux groupes des producteurs dits "expérimentateurs". Ce sont ces adoptants que Rogers (2003) a qualifiés d'adoptants précoces.

En somme, nous pouvons conclure que les variétés NERICAs ont un impact potentiel très élevé par rapport aux autres variétés qui sont introduites jusque-là en milieu rural.

Tableau 5-2: Impact des variétés NERICAs sur la scolarisation selon la méthode semi-

paramétrique

 
 

Indicateurs

ATE

ATE

Taux de scolarisation (%)

6

19

Taux de maintien à l'école (%)

9

22

Indice de disparité des sexes (%)

7

15

Dépenses scolaires par enfant scolarisé (FCFA)

8 429,56

19 685,94

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 
 

5-2-3- Déterminants de la scolarisation des enfants

Les résultats du modèle de régression basée sur la méthode de VI sont présentés dans le tableau 5- 3. La lecture de ce tableau montre que le modèle est globalement hautement significatif avec un coefficient de détermination (R2) de 0,81. Ce qui signifie que 81% des variations de la scolarisation des enfants sont expliquées par les variables incluses dans le modèle.

Ce tableau révèle également que les coefficients du revenu rizicole et du nombre d'enfants en âge scolarisable sont tous deux significatifs à 1%, celui des variétés améliorées de riz est significatif à 5%. Il en résulte donc que l'adoption des variétés améliorées de riz, le revenu rizicole et le nombre d'enfants en âge scolarisable sont les principaux facteurs déterminants de la scolarisation des enfants. Ainsi, la scolarisation des enfants est positivement corrélée avec l'adoption des variétés améliorées de riz. Ce qui signifie que l'adoption des variétés améliorées de riz a eu un impact positif sur la scolarisation en dehors de son effet à travers le revenu. La culture des variétés améliorées de riz, à cause de leur court cycle de production, libère le ménage de la contrainte de mobiliser les membres du ménage en l'occurrence les enfants pour les activités de production. En effet, on pense que la scolarisation des enfants est d'autant plus faible que les enfants sont impliqués dans le processus de production, le mode de production influant sur le recours au travail des enfants et donc sur leur scolarisation.

Le coefficient du revenu rizicole étant positif et significatif, on peut donc affirmer que le revenu issu du riz a un impact positif sur la scolarisation des enfants. En effet, à travers l'adoption des variétés améliorées de riz, les exploitants obtiennent des rendements meilleurs, ce qui leur permet d'améliorer leur statut financier. Ce résultat est conforme à ceux de Lututala (1996) et de Mabika

et Dimbuene (2002) qui ont tous prouvé que les ménages d'un niveau socio-économique élevé scolarisent plus leurs enfants que les ménages pauvres.

Le signe positif du coefficient de la variable nombre d'enfants en âge scolarisable suggère que les ménages de grande taille ont plus de chances de scolariser leurs enfants que les ménages de petite taille. Ce résultat est contraire à la relation classique négative attendue entre taille du ménage et scolarisation des enfants. Cependant, ce résultat soutient des résultats précédents trouvés pour l'Afrique Sub-saharienne en particulier ceux de Kobiané (1999) qui a trouvé, dans le cadre d'une étude menée au Burkina, une relation positive entre taille du ménage et scolarisation en milieu urbain. Dans le cas du milieu rural, il est possible que la taille élevée du ménage libère les enfants des travaux domestiques et permet leur scolarisation. Ce résultat peut s'expliquer aussi par la politique de "l'école pour tous" du gouvernement ces cinq (5) dernières années.

Ces différentes variables sont restées sans effet sur l'impact de l'adoption des variétés améliorées de riz.

Tableau 5-3 : Déterminants de la scolarisation des enfants

Variables

Effet marginal Effet marginal sur

l'impact

Adoption des variétés améliorées (Adopt)

1,39 (0,63)** 1,39 (0,63)**

ln (Revenu rizicole (Reveriz))

0,25 (0,00)*** -0,06 (0,40)

Sexe du chef d'exploitation (Sexe)

0,52 (0,50) -0,09 (0,94)

ln (Nombre d'enfants en âge scolarisable

3,01 (0,00)*** -0,59 (0,47)

(Enfscol))

 

Education formelle du chef d'exploitation (Educ)

-0,39 (0,51) -

Effectif

304

R2

0,81

F de Ficher

36,36****

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 

** ; *** et ****=significatif respectivement à 5%, à 1% et à 0,1% Robust z-statistics entre parenthèse

5-2-4- Conclusion partielle

L'analyse de l'effet des variétés améliorées de riz en général et celui des variétés NERICAs en particulier a permis de connaître la contribution de ces variétés à haut rendement dans la scolarisation des enfants dans sa globalité. Ainsi, de façon générale, les variétés améliorées de riz ont induit une amélioration du taux de scolarisation des enfants et des dépenses liées à cette scolarisation. Aussi, ont-elles permis la réduction de l'écart de scolarisation existant entre les filles et les garçons. De façon spécifique, les nouvelles variétés NERICAs ont eu plus à contribuer d'une part, à l'amélioration des taux de scolarisation et de maintien des enfants à l'école et des dépenses scolaires et d'autre part, à la réduction de l'écart de scolarisation existant entres les filles et les garçons.

De l'estimation du modèle de variables instrumentales (VI), il ressort que l'adoption des variétés améliorées de riz, le revenu rizicole et le nombre d'enfants en âge scolarisable sont les principaux facteurs déterminants de la scolarisation au niveau de ces riziculteurs étudiés.

5-3- Analyse de l'impact des variétés améliorées sur la santé des enfants 5-3-1- Adoptants et non-adoptants

Les résultats de l'estimation des équations (10) et (11) pour la fréquence des maladies, les dépenses sanitaires des enfants et la fréquentation des centres de santé en cas de maladies de ces enfants ont été présentés dans le tableau 5-4. Il ressort de l'analyse de ce tableau que les variétés améliorées de riz auraient permis la réduction de 1% en moyenne de la fréquence des maladies au sein des exploitations à travers l'investissement dans la prévention. De plus, le taux de fréquentation des hôpitaux par les parents lorsque leurs enfants sont malades et les dépenses sanitaires par enfant tombé malade auraient connu une amélioration moyenne de 7% et de 2875 FCFA environ respectivement.

Par ailleurs, l'impact de ces variétés améliorées sur la sous-population des adoptants s'élève à 26% et à 11679 FCFA respectivement pour le taux de fréquentation des hôpitaux par les parents lorsque leurs enfants sont malades et les dépenses sanitaires par enfant tombé malade. Aussi, ces variétés améliorées ont-elles permis aux riziculteurs de cette sous-population d'investir dans la

prévention des maladies, ce qui se traduit par une réduction de 5% en moyenne de la fréquence des maladies au niveau de leurs enfants.

Tableau 5-4 : Impact des variétés améliorées de riz sur la santé des enfants selon la méthode

semi-paramétrique

 
 
 

Indicateurs

 

ATE

ATE

Fréquence des maladies (%)

 

-1

-5

Taux de fréquentation des Centres de Santé (%) Dépenses sanitaires par enfant malade (FCFA)

2

7

873,74

26
11 679,95

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

 
 
 

5-3-2- Adoptants et non-adoptants du NERICA (New Rice for Africa)

L'estimation de l'équation (10) (voir tableau 5-5) donne comme valeur de ATE, -2% pour la fréquence des maladies. Ce qui signifie que les variétés NERICAs auraient donc permis aux riziculteurs d'investir dans la prévention des maladies ; ce qui fait que les enfants des ménages adoptants tombent moins malades que ceux des ménages non-adoptants.

De plus, l'ATE pour le taux de fréquentation des hôpitaux et les dépenses sanitaires par enfant tombé malade est de 5% et 7.050 FCFA respectivement. Ceci signifie que le taux de fréquentation des hôpitaux par les parents, lorsque leurs enfants sont malades, aurait connu une augmentation de 5% en moyenne et les dépenses par enfant pour les soins curatifs de santé, une amélioration de 7.050 FCFA environ.

Par ailleurs, les estimations faites à partir de l'équation (11) nous ont permis de quantifier l'impact des variétés NERICAs sur la sous-population des adoptants actuels. En effet, selon les résultats présentés dans le tableau 5-5, les variétés NERICAs auraient permis de réduire de 6% la fréquence des maladies des enfants des exploitations adoptantes à travers l'amélioration de leur revenu. La réduction de la fréquence des maladies s'explique par le fait que ces exploitations adoptantes de NERICAs commencent de plus en plus par investir dans la prévention des maladies des membres de leur famille. Ces variétés NERICAs ont aussi permis à ces adoptants actuels d'améliorer leur fréquentation des hôpitaux en cas de maladies de leurs enfants et les dépenses engagées par enfant tombé malade, de 39% et de 78820 FCFA environ respectivement.

L'impact observé au niveau des adoptants actuels de ces variétés NERICAs est supérieur à celui observé au niveau de la population des riziculteurs en général. Ces résultats sont conforment à ceux obtenus au niveau de la scolarisation où l'impact au niveau des adoptants actuels est supérieur à celui de la population. Ceci s'explique par le fait que les adoptants actuels appartiennent pour la plupart aux groupes des producteurs dits "expérimentateurs".

Tableau 5-5 : Impact des variétés NERICAs sur la santé des enfants selon la méthode semi-

paramétrique

 
 
 
 

Indicateurs

 

ATE

 

ATE

Fréquence des maladies (%)

 

-2

 

-6

Taux de fréquentation des Centres de Santé (%) Dépenses sanitaires par enfant malade (FCFA)

7

5

049,69

78

39

818,59

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

5-3-3- Déterminants de la santé des enfants

 
 
 
 

Les résultats de régression basée sur la méthode de VI sont présentés dans le tableau 5-6. La lecture de ce tableau pour les dépenses sanitaires révèle que les coefficients de l'adoption des variétés améliorées de riz, du revenu rizicole et de la taille de l'exploitation sont respectivement significatifs à 1%, 10% et à 5%. Il en résulte donc que l'adoption des variétés améliorées de riz, le revenu du riz, la taille du ménage et la distance séparant le centre de santé du village sont les principaux déterminants des dépenses sanitaires pour les enfants au niveau des riziculteurs étudiés.

Les coefficients positifs et significatifs des variables adoption des variétés améliorées de riz et revenu rizicole permettent d'affirmer que ces deux variables ont un impact positif sur les dépenses sanitaires des enfants. On peut donc affirmer que le niveau de revenu est une composante essentielle du bien-être des enfants. Ces résultats sont conformes à ceux de Becker (1974) et de l'Agence de Santé Public de Canada (2004) qui ont montré qu'il existe des liens considérables entre le revenu familial et la santé des jeunes.

La position du centre de santé par rapport au village affecte positivement ces dépenses sanitaires. Ce qui signifie que plus le centre de santé est éloigné du village, plus les dépenses engagées lorsque les enfants sont malades sont élevées.

La taille du ménage est négativement corrélée avec les dépenses sanitaires des exploitations. Ce qui signifie que plus la taille des exploitations est élevée, moins les ménages investissent dans les soins de santé des enfants.

En ce qui concerne l'effet marginal sur l'impact, des différentes variables introduites dans le modèle, seuls les coefficients du revenu de riz et de la position du centre de santé par rapport au village sont respectivement significatifs à 1% et à 5%. Ces deux variables agissent négativement sur l'impact qu'a l'adoption des variétés améliorées de riz sur les dépenses sanitaires. L'effet négatif du revenu issu du riz sur l'impact des variétés améliorées de riz sur les dépenses sanitaires pourrait se justifier par le fait qu'au niveau de ces ménages, lorsque les enfants sont malades, les parents ont recours en premier lieu à la médecine traditionnelle. En effet, le recours aux médecines traditionnelles tient d'abord à leur proximité, leur disponibilité et leur adéquation ontologique avec les cultures autochtones.

Il ressort également du tableau 5-6 que la taille du ménage et le niveau d'éducation du chef de ménage sont les principaux déterminants de la fréquentation des hôpitaux. Le coefficient de la variable taille du ménage étant négatif, cela signifie que plus la taille du ménage est élevée, moins les ménages emmènent leurs enfants à l'hôpital lorsque ces derniers tombent malades. En effet, plus la taille du ménage est élevée, moins serait le revenu par membre de ce ménage, ce qui fait que certains postes d'investissement dont la santé des enfants sont souvent délaissés. Ainsi, les ménages à faible revenu emmèneraient moins leurs enfants malades à l'hôpital. de Sardan (2004) a aboutit à la même conclusion lorsqu'il a montré que c'est la paupérisation de plus en plus poussée de la population rurale qui fait que les centres de santé sont peu fréquentés.

Par contre, le coefficient positif de la variable niveau d'éducation signifie que plus le niveau d'éducation du chef de ménage est élevé, plus il emmène ses enfants à l'hôpital en cas de maladies de ces derniers.

Toutes ces différentes variables sont restées sans effet sur l'impact de l'adoption des variétés améliorées de riz sur la fréquentation des hôpitaux.

Tableau 5-6 : Déterminants des dépenses sanitaires pour les enfants

Variables

Dépenses sanitaires

Fréquentation des hôpitaux

 

Effet

Effet marginal

Effet

Effet marginal sur

 

marginal

sur l'impact

marginal

l'impact

Adoption (Adopt)

1,06***

,06***

0,10

0,10

 

(0,72)

(0,72)

(0,12)

(0,12)

ln (revenu du riz (Reveriz))

0,58**

-0,88***

0,89

-0,40

 

(0,26)

(0,28)

(0,15)

(0,16)

Sexe du chef d'exploitation

-0,07

-0,56

0,45*

-0,08

(Sexe)

(0,52)

(0,63)

(0,26)

(0,32)

ln (taille de l'exploitation

-1,78**

0,84

-0,67***

0,02

(Taillem))

(0,50)

(0,57)

(0,22)

(0,27)

Education formelle (Educ)

0,35

-0,09

0,48*

-0,30

 

(0,54)

(0,47)

(0,30)

(0,34)

ln (distance du centre de santé

0,56*

-0,99**

0,10

0,77

par rapport au village

(0,20)

(0,32)

(0,16)

(0,19)

(Dsante))

 
 
 
 

Effectif

 
 

304

 

R2

 

0,23

 

0,37

F de Ficher

 

3,95***

 

5,43****

Source : Enquête Juin-Juillet, 2005

*, ** , *** et ****=significatif respectivement à 10% ; à 5% ; à 1% et à 0,1% Robust z-statistics entre parenthèse

5-3-4- Conclusion partielle

Tout comme au niveau de la scolarisation, l'adoption des variétés améliorées de riz de façon générale a contribué à l'amélioration non seulement du niveau d'investissement dans les soins curatifs de santé des enfants et du taux de fréquentation des centres de santé en cas de maladies de ces enfants, mais a également permis aux ménages de commencer par investir dans la prévention des maladies de leurs enfants. Il faut noter que l'impact le plus élevé est obtenu avec les nouvelles variétés NERICAs.

Pour ce qui concerne les facteurs influençant l'investissement dans les soins curatifs de santé des
enfants, il s'est révélé que l'adoption des variétés améliorées de riz, le revenu du riz, la taille du
ménage et la distance séparant le centre de santé du village sont les principaux déterminants des

dépenses sanitaires pour les enfants au niveau des riziculteurs étudiés. Parmi tous ces facteurs, seule la taille du ménage est négativement corrélée avec les dépenses sanitaires des exploitations.

La taille du ménage et le niveau d'éducation du chef de ménage sont par contre les principaux facteurs influençant la fréquentation des hôpitaux en cas de maladies des enfants des exploitations rizicoles étudiées.

CONCLUSION ET SUGGESTIONS Conclusion

L'objectif général de cette étude était d'analyser l'impact socio-économique des variétés améliorées de riz en général et celles des variétés NERICAs en particulier sur la scolarisation et la santé des enfants au Centre-Bénin.

Pour atteindre cet objectif, la méthode d'analyse basée sur le calcul de l'Effet Moyen de Traitement (ATE) a été utilisée. L'application de cette méthode nous a permis d'aboutir aux principaux résultats suivants :

pour ce qui concerne la scolarisation,

1) l'adoption des variétés améliorées de riz (toutes gammes confondues) a induit une amélioration de 3%, 3% et de 4.925 FCFA respectivement sur le taux de scolarisation, le taux de maintien à l'école et les dépenses scolaires par enfant toujours scolarisé.

2) l'analyse de la scolarisation des enfants suivant leur statut (lien avec le chef d'exploitation) montre qu'aussi bien chez les adoptants que les non-adoptants, la plupart des enfants inscrits sont des enfants du chef du ménage (86% environ).

3) l'analyse de la scolarisation suivant le sexe des enfants inscrits a montré que les variétés améliorées de riz ont contribué à l'amélioration de l'indice de disparité des sexes (nombre de filles scolarisées pour 100 garçons) de 2%.

4) l'analyse de l'impact des nouvelles variétés NERICAs a montré que leur adoption aurait

amélioré de 6% et de 9% les taux de scolarisation et de maintien des enfants à l'école ( ATE). Elles auraient permis également une amélioration des dépenses scolaires de 8.425 FCFA environ par enfant toujours scolarisé et l'indice de disparité des sexes de 7%.

L'analyse de cet impact au sein de la sous-population des adoptants actuels a révélé que qu'il y a un ciblage et une auto-sélection de la population dans le processus actuel de diffusion de ces variétés NERICAs.

5) de l'estimation du modèle basé sur la méthode de Variables Instrumentales, il ressort que l'adoption des variétés améliorées de riz, le revenu rizicole et le nombre d'enfants en âge scolarisable sont les principaux facteurs déterminants de la scolarisation au niveau de ces riziculteurs étudiés.

Quant à l'investissement dans la santé des enfants,

6) les variétés améliorées de riz (toutes gammes confondues) ont induit la réduction de la fréquence des maladies de 1%. L'estimation de l'impact de ces variétés améliorées de riz sur l'investissement dans les soins de santé des enfants a révélé que les adoptants dépensent environ 3000 FCFA de plus que les non-adoptantes, et leur taux de fréquentation des Centres de Santé en cas de maladies de leurs enfants s'est amélioré de 7%.

7) les nouvelles variétés NERICAs auraient permis aux riziculteurs d'investir davantage dans la prévention des maladies. De plus, le taux de fréquentation des hôpitaux en cas de maladies des enfants s'est amélioré de 5% et les dépenses engagées pour les soins curatifs de santé par enfant tombé malade de 7.050 FCFA.

8) pour ce qui concerne les facteurs influençant l'investissement dans les soins curatifs de santé des enfants, il s'est révélé que l'adoption des variétés améliorées de riz, le revenu du riz, la taille du ménage et la distance séparant le centre de santé du village sont les principaux déterminants des dépenses sanitaires pour les enfants au niveau des riziculteurs étudiés.

9) la fréquentation des hôpitaux en cas de maladies des enfants quant à elle est influencée par la taille de ménage et le niveau d'éducation du chef de ménage.

En définitive, les résultats obtenus au terme de cette étude ont montré que les variétés améliorées de riz ont eu, de façon générale, un impact positif sur la scolarisation et la santé des enfants des riziculteurs et rizicultrices.

Quelques suggestions

Malgré toutes les potentialités de ces variétés améliorées de riz en général et celles des NERICAs
en particulier, 36% des riziculteurs continuent de ne cultiver que la variété traditionnelle
(Gambiaka). Quels moyens d'intervention faut-il alors adopter si nous devons investir plus dans

les technologies agricoles dont les semences améliorées de riz ? Où seulement 34% des riziculteurs ont déclaré connaître au moins une variété NERICA malgré ses potentialités ? Où seulement 42% ont eu à suivre une fois, une formation dans le domaine rizicole alors qu'ils sont 64% à appartenir à un groupement de riziculteurs ?

Au vu de toutes ces interrogations, il importe de faire quelques suggestions à l'endroit des structures chargées de la promotion de la riziculture dans notre pays et dans la sous-région. A cet effet, il urge :

1) d'accélérer la dissémination de ces variétés de riz et en particulier les NERICAs à tous les autres villages du département ;

2) d'intensifier la dissémination des variétés NERICAs à toutes les zones de production rizicole du Bénin. En effet, l'information est très capitale dans l'adoption des technologies agricoles et plus particulièrement des variétés améliorées de riz dont les NERICAs où le risque perçu par le riziculteur peut être très élevé. Ainsi, un manque d'information ou une sous-information pourrait entraîner une sous-évaluation des gains attendus et déclasser une technologie potentiellement rentable. C'est pour cela que les organismes publics et/ou privés intervenant dans la vulgarisation de ces variétés doivent être encouragés et soutenus ;

3) de renforcer les capacités de ces riziculteurs par l'organisation régulière des formations en leur intention. En effet, selon les résultats du modèle d'adoption des variétés NERICAs (annexe 3, Tableau 2), les paysans ayant été formés une fois au moins ont 34% de chance d'adopter ces variétés. Ceci constitue alors des axes d'intervention pour une meilleure dissémination des NERICAs au Bénin ;

4) de rendre disponible et accessible à tous les intrants en l'occurrence les herbicides spécifiques du riz. En effet, la facilité d'accès à ces intrants (engrais chimiques et herbicides) est susceptible de réduire les coûts d'opportunité perçus de l'adoption des NERICAs ; et

5) d'étendre cette recherche sur l'impact des variétés améliorées de riz, surtout des NERICAs, sur la scolarisation des enfants à d'autres régions du Bénin où ces variétés ont été introduites.

Enfin, que des travaux soient entrepris pour estimer l'impact de ces variétés NERICAs sur le statut nutritionnel des enfants.

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