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Diagnostic des ressources naturelles et leur gestion dans la communauté rurale de Velingara Ferlo

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par Souleymane KOUTOUDIO
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Maitrise 2005
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

*******

FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

*****

DÉPARTEMENTS DE GÉOGRAPHIE


SUJET :

DIAGNOSTIC DES RESSOURCES NATURELLES ET LEUR GESTION DANS LA COMMUNAUTÉ RURALE DE VÉLINGARA FERLO

Présenté par : Sous la direction de :

Souleymane KOUTOUDIO Amadou Abdoul SOW
Maître Assistant
Année Universitaire 2004-2005

REMERCIEMENTS

Ø Merci à mon père, feu ma mère et ma grand-mère pour m'avoir guider sur le droit chemin.

Ø D'abord à l'égard de tous les enseignements et professeurs en particulier ceux du département de géographie j`aimerais exprimer toute ma gratitude pour avoir guidé mes pas et m'inculper l'amour de la connaissance.

Ø A monsieur Amadou A. SOW nous accordons une mention spéciale et tenons à le remercier par sa rigueur sans laquelle notre travail risquait de prendre du temps.

Tous nos remerciements à :

Ø Monsieur Ndiaye Sarr, informaticien au PGIES qui nous a été d'un grand apport.

Ø Tous les agents de la direction des eaux et forêts : commandant Diop ( Dakar), inspecteur Sow (Ourossogui), capitaine Ndiaye (Ranerou), Thioub (Younouféré), Diedhiou (Vélingara) et à l'agent Diankha (Ranérou) pour les entretiens, déplacements et logement.

Ø Monsieur Sellé Diagne agent CERP de Ranérou et M. Sagna chef de CERP de Vélingara pour leurs orientations et suggestions qui nous ont permis de bien connaître les réalités du milieu.

Ø Le Sous-préfet de Vélingara pour le temps qu'il nous a accorder.

Ø Le service de l'élevage de Matam

Ø L'adjoint Gouverneur de Matam

Ø Monsieur Kandé (service de l'élevage)

Ø Nous remercions toute la famille Sy à Ourossogui pour leur accueil.

Ø Monsieur Guiro de CERFLA Dakar.

Ø Monsieur Dabo du PNIR

Ø Nous remercions aussi toutes les personnes qui de près ou de loin ont participé à l'élaboration du TER.

Ø A nos amis : Moussa Diallo Diop. Saphietou Guèye, Magatte Sarr, Amadou Samb, Youba Sow, El Hadji W. Sarr, Youssou M. Diop, Mamadou Mané, Alain Diatta, Séga Diallo, Waly D. Thiam.

Ø Et au club Nanbudo Sénégal. Nous disons merci pour leur soutien.

SIGLE ET ABRÉVIATIONS

ADESAH / Association des Défenseurs de l'environnement Sahéliens

ASC : Association Sportive et Culturelle

CEM : Collège d'Enseignement Moyen

CERP : Centre d'Expansion Rurale Polyvalent

CR : Communauté Rurale

CRS : Catholic Relief Service

CLCFB: Comité de Lutte Contre les Feux de Brousse

EGAB : Entente des Groupements Associés de Barkedji

ENDA : Environnement et Développement Africain

FNRAA : Fonds National de Recherches Agricoles et Agroalimentaires

GIE : Groupement d'Intérêt Economique

GPF : Groupement de Promotion Féminine

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PAPEL : Projet d'Appui à l'Elevage

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PGIES : Projet de Gestion Intégré des Ecosystèmes du Sénégal

PSAOP : Programme des Services d'Appui aux Organisations de Producteurs

PLD : Plan Local de Développement

RFFN : Réserve de Faune du Ferlo Nord

RFFS : Réserve de Faune du Ferlo Sud

RSP : Réserve Sylvopastorale

AVANT PROPOS

Ce travail d'étude et de recherche s'inscrit dans le cadre d'un long questionnement. Les enseignements que nous avons reçus jusqu'à la maîtrise et la lecture d'ouvrages traitant de l'environnement ont aiguisé notre sensibilité à l'égard d'un domaine dont l'enjeu est mondial. A cela, s'ajoute un voeu personnel de travailler hors de Dakar. Car, pour mes premiers pas vers la recherche, il était important que je me départisse du cadre de vie que je connais.

C'est alors dans un souci de connaître les modes de vie des populations, leurs différentes réactions face à un environnement qui se fragilise que notre option s'est tournée vers la zone du Ferlo. La particularité que pose Vélingara en termes de gestion des ressources naturelles se perçoit dans sa dynamique de réceptacle de troupeaux transhumants, d'exploitations des ressources naturelles et de production agricole. C'est une Communauté rurale dont les statuts juridiques ont changé et qui voit sa population augmenter d'année en année.

C'est à ces différents phénomènes que nous avons tenté d'apporter un éclaircissement.

Toutefois, l'on sache que ce travail constitue un premier pas dans gotha des recherches où de façon perpétuelle on doit se remettre en question. Alors qu'il profite de la critique scientifique qui permettra de l'améliorer. L'essentiel pour nous, c'était de faire une nouvelle lecture des dynamiques de gestion des ressources naturelles à Vélingara. Ainsi, ce TER représente une modeste contribution à la connaissance du Ferlo.

PROBLEMATIQUE

Le problème de l'environnement au Sénégal comme dans plusieurs pays du sahel se pose en terme de dégradation avancée des ressources naturelles, conséquence des déficits pluviométriques, et de la sécheresse avec comme corollaire l'avancée du désert, une diminution des ressources renouvelables et des besoins accrus d'une population en augmentation cherchant l'amélioration de leurs conditions de vie.

Actuellement, même si les causes liées aux facteurs naturels sont établies dans le processus de dégradation des ressources naturelles, il semble bien que l'homme a une part de responsabilité par ses activités :

- L'agriculture par le défrichement soutenu et par les de cultures de rentes arachides, coton qui consomme beaucoup d'espace.

- L'élevage par le surpâturage extensif utilisant les grands espaces de transhumances.

- L'exploitation forestière par le déboisement d'importants massifs forestiers qui réduit les ressources et la chasse qui décime les derniers animaux sauvages.

Mais certaines de ces pratiques étant considérées aujourd'hui comme non rentables, les populations ont développé des stratégies qui vont de l'acquisition de nouvelles terres, l'orpaillage à l'utilisation des produits de cueillettes. Ceux-ci sont mis à des fins commerciales ou de consommation. Tous ces facteurs combinant leurs actions destructrices ont accéléré la diminution des paysages, plaçant de ce fait les sociétés rurales sénégalaises face à de nombreux défis, devant lesquels elles doivent réagir.

La prise de conscience de ces problèmes pose toute la problématique de l'utilisation de la gestion des ressources naturelles mais aussi l'intérêt de la connaissance des différentes transformations dont les milieux ruraux sont sujet.

C'est dans ce souci que le Sénégal a ratifié plusieurs conventions et mis en place des codes, des plans d'action et projets environnementaux.

Avec la décentralisation, la nouvelle approche donnée à l'environnement et à la gestion des ressources naturelles plus particulièrement, s'inscrit dans un cadre qui privilégie de plus en plus la démarche participative incluant les populations à la base. C'est dans ce contexte qu'il faut situer les actions du PGIES (projet de gestion intégré des écosystèmes du Sénégal) dans la réserve de faune du Ferlo Sud. Il se veut un plan d'aménagement de cogestion et d'utilisation durable des aires protégées et de leurs périphéries intégrant les ressources naturelles communautaires et leurs terroirs villageois.

Le diagnostic et la gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de Vélingara s'inscrivent dans une logique de compréhension des problèmes environnementaux dans la région du Ferlo et de facilitation à la mise en oeuvre de projets de cogestion des ressources naturelles.

La communauté rurale de vélingara Ferlo est située dans le département de Ranerou Ferlo dans la région de Matam. Avec une superficie de 2611,7 km2, la localité, en plus d'être un milieu d'agriculture et d'élevage a la particularité d'abriter la réserve sylvopastorale de vélingara, de Mbem Mbem, de Sab Sabré et d'être la zone arachidière du Ferlo.

Les populations étant essentiellement dépendantes des ressources naturelles, l'économie locale se fonde sur leur exploitation.

Avec les problèmes que posent l'agriculture et l'élevage (pauvreté des sols, diminution des rendements, envahissement des cultures par les animaux sauvages, dette agricole conflit de pâturage ...), l'exploitation des produits forestiers semble être plus rentable et moins pénible pour les populations.

La gestion participative suppose :

· La connaissance des ressources et les facteurs de dégradation

· L'analyse du milieu occupé et exploité par les populations, la connaissance des populations, de leurs activités économiques basées sur les ressources

· L'identification des contraintes et des hypothèses de solution.

Ces objectifs à atteindre nous suggère une méthodologie qui a reposé sur une association de techniques interdépendantes et d'instruments de traitement géographiques, il s'agit :  

Ø De la recherche documentaire qui nous a permis à travers la Bibliothèque Universitaire (BU), l'Institut Fondamental de l'Afrique Noire (IFAN) et la bibliothèque du département de géographie d'avoir une meilleure approche du sujet et plus d'informations sur le milieu étudié.

Les ouvrages d'ordre général consultés ont essentiellement trait aux milieux ruraux (développement rural, végétation, foresterie rurale, ...) et au concept de gestion de ressources naturelles ...

Par ailleurs, les mémoires de maîtrise, de DEA et les thèses de géographie nous ont été d'un grand apport dans les différentes démarches à suivre.

Ø Les documents administratifs nous ont permis une meilleure connaissance des procédures en matière de décentralisation et de gestion des ressources naturelles

Ø Les services ou structures extra universitaires ont directement ou indirectement des rapports avec le sujet ou la zone d'étude en l'occurrence l'institut de recherche et développement (IRD), le Centre de suivi écologique (CSE), la Direction de l'Aménagement du Territoire (DAT), le projet d'appui à l'élevage (PAPEL), la direction de l'environnement, le centre culturel américain avec son accès gratuit sur Internet, Enda Environnement, la direction de la météorologie nationale, la direction des Eaux, forêts, chasse et de la conservation des sols (DEFCCS) qui a mis à notre disposition son bureau de documentation et nous a mis en rapport avec le poste de Ranérou.

Ø L'élaboration d'un guide d'entretien qui est fait en fonction du souci de réponses escomptées aux différents questionnements (connaissance de la communauté rurale et des villages qui la composent, des structures présentent, des précisions sur l'exploitation des ressources naturelles, les potentialités, les contraintes et les autres activités, ...).

Enfin, durant notre péripétie (21 jours), nous avons successivement, dans la région de Matam, visité Ourossogui (Inspection des eaux et forêts), le PRODAM, Conseil régional de Matam. A Ranerou on a visité l'unité pastorale de Loumboul S. Abdoul, la réserve sylvo-pastorale de Younouféré avant d'arriver à Vélingara Ferlo.

Les objectifs cités et la méthodologie nous suggèrent le plan suivant :

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

SIGLE ET ABREVIATIONS

AVANT PROPOS

PROBLEMATIQUE

SOMMAIRE

INTRODUCTION 8

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE VELINGARA FERLO 10

CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE 11

1.1- LE CLIMAT 11

1.1.1- Les précipitations 11

1.1.2 Les températures 13

I.2- LE RELIEF ET LES TYPES DE SOLS 14

I.3- LES CARACTÉRISTIQUES DE LA VÉGÉTATION ET DE LA FAUNE 14

CHAPITRE II : LA POPULATION ET SON INSTALLATION 16

2.1- EVOLUTION DE LA POPULATION 16

2.2- La structure par âge et par sexe 16

2.3- Composition ethnique et religieuse 17

2.3.1- Répartitions ethniques 17

2.4- COMPOSITION SELON LA TAILLE ET LA DENSITÉ 19

2.5- EDUCATION FORMATION ET ENCADREMENT DE LA CR 20

2.6- DYNAMIQUE ET MOUVEMENT DE LA POPULATION 21

CHAPITRE III : LES INFRASTRUCTURES ET ÉQUIPEMENT DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL 23

3.1- LES INFRASTRUCTURES SANITAIRES ET ÉDUCATIVES 23

3.1.1- Service vétérinaire 24

2.1.2- Infrastructures éducatives 24

3.2- LES INFRASTRUCTURES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE 25

3.2.1- Les boutiques 25

3.2.2- Les télécentres 25

3.3- LES ÉQUIPEMENTS DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL 25

3.3.1- Les puits et forages 25

3.3.2- Les moulins 26

3.4- LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT 26

CHAPITRE I : DIAGNOSTICS DES RESSOURCES NATURELLES 29

1.1- LES SOLS 29

1.2- LES RESSOURCES EN EAU 29

1.2.1- Les eaux de pluies 29

1.2.2- Les eaux de surface 29

1.2.3- Les eaux souterraines 30

1.3- LES RESSOURCES VÉGÉTALES 32

1.3.1- Les réserves sylvopastorales 32

1.3.2- Les potentialités végétales 33

1.4- LA FAUNE 33

1.5- LES FACTEURS DE DÉGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA CR 34

1.6- LES IMPACTS DE LA DÉGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES SUR LA CR 38

CHAPITRE II- LES SYSTÈMES DE PRODUCTION 41

2.1- L'AGRICULTURE 41

2.1.1- L'accès à la terre 41

2.1.2- Les cultures pratiquées et leur rendement 42

2.1.3- La commercialisation 43

2.2- L'ÉLEVAGE 44

2.2.1- La composition du cheptel 44

2.2.2- Alimentation du bétail 45

2.2.3- Le mouvement du bétail 46

2.2.4- Les sources d'abreuvements 47

2.3- RAPPORTS POPULATION AGRICULTURE ET ÉLEVAGE 48

2.4- LES ACTIVITÉS DE PRÉLÈVEMENTS 48

2.5- COMMERCE ET ARTISANAT 49

2.5.1- Le commerce 49

2.5.2- L'artisanat 52

CHAPITRE III : LES FORMES D'UTILISATION DU MILIEU ET DES RESSOURCES NATURELLES 53

3.1- L'ESPACE AGRICOLE DE LA CR 53

3.2- UTILISATION DU MILIEU ET DES RESSOURCES NATURELLES PAR LES TRANSHUMANTS ET LEURS TROUPEAUX 55

3.2.1- Par les transhumants 55

3.2.2- Le bétail 55

3.3- LES PRODUITS À VALEURS ÉCONOMIQUES ET DE CONSOMMATION 57

TROISIÈME PARTIE : GESTION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA COMMUNAUTÉ RURALE 62

CHAPITRE I : LES ACTEURS DE LA GESTION 63

1.1- LE CONSEIL RURAL 63

1.2- LES SERVICES ÉTATIQUES 64

1.3- LES STRUCTURES INTERNES 65

1.3.1- Les associations 65

1.3.2- Les groupements 66

1.4- LES STRUCTURES EXTERNES 68

1.5- LES RELATIONS ENTRE LES STRUCTURES 69

CHAPITRE II : FORMES DE GESTION DES RESSOURCES 71

2.1- LES TYPES DE GESTION DU SOL 71

2.2- CONSERVATION ET GESTION DE L'EAU 72

2.3- PROTECTION DU COUVERT VÉGÉTAL 74

2.4- AMÉNAGEMENT DE L'ESPACE PASTORAL ET PROTECTION DE LA FAUNE 75

2.5- PROTECTION DE LA FAUNE 77

CHAPITRE III :APPROCHE AMÉNAGEMENT ET CAPACITÉ DES POPULATIONS À COGÉRER LES RN. 80

3.1- LES OBJECTIFS DU PGIES 80

3.2- APPROCHE AMÉNAGEMENT DANS LA CR DE VÉLINGARA 81

3.2.1- Identification des principaux atouts 81

3.2.2- Identification des principales contraintes 81

3.2.3- Capacités des populations à cogérer les ressources naturelles 83

CONCLUSION GÉNÉRALE 85

BIBLIOGRAPHIE 87

ANNEXES 90

INTRODUCTION

L'exercice de gestion des ressources naturelles dans la plupart des pays d'Afrique subsahariens constitue une réponse à la crise de développement intervenue à partir des années 1960.

La prise de conscience du caractère structurel et global de la crise environnementale a conduit à plusieurs assises internationales. Le Sénégal, en signant la convention internationale sur la diversité biologique à Rio en Juin 1992 est venu offrir un cadre formel qui devrait permettre de confirmer et d'harmoniser des traditions répandues et une politique gouvernementale de conservation des ressources naturelles.

C'est pourquoi au plan réglementaire des mesures ont été prises : il s'agit essentiellement de la création de parcs nationaux, de réserves et la mise en place d'un code forestier et d'un code de la chasse et la faune.

Les méthodes de conservations ainsi élaborées par le gouvernement ont permis de préserver encore une partie considérable de la biodiversité jusqu'à ces dernières décennies. C'est pendant cette période que deux facteurs dénaturants et puissants sont venus modifier façon sensible le potentiel des ressources naturelles et de la biodiversité. Il s'agit de la sécheresse avec ses conséquences et d'une croissance démographique qui est de l'ordre de 3% pour un taux de croissance économique légèrement inférieure jusqu'en 1994, date de la dévaluation.

Dans le même temps, la dépendance des populations rurales et de leurs animaux vis-à-vis des ressources naturelles s'est accrue. Il en résulte une surcharge des zones pastorales ; ce qui a contribué à une baisse sensible de la productivité dans les pâturages. Cette surcharge s'est en outre accentuée en raison de l'extension des terres de cultures rendues nécessaires par la poussée démographique. Ceci a contribué en de nombreux points à la rupture des équilibres sans pour autant participer à la résolution des problèmes alimentaires dans le pays.

Il s'agit alors d'analyser les stratégies élaborées par la population en tenant compte de leur situation économique et sociale, ce qui permettra de mettre en évidence les capacités de réactions et d'innovations des ruraux face à des modifications environnementales.

Mais faudra-t-il d'abord avoir une bonne connaissance des caractéristiques physiques du milieu d'étude et des systèmes de productions développés dans la zone. Ces analyses, combinées au diagnostic des ressources naturelles pourront permettre de connaître les modes de gestions locaux et l'état de leurs dégradations. A terme ils nous permettront de proposer des solutions susceptibles d'apporter un plus aux techniques de conservations déjà établies.

PREMIERE PARTIE :

PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE VELINGARA FERLO

CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE

La communauté rurale de Vélingara Ferlo, est depuis 2002 rattachée à la nouvelle région de Matam en l'occurrence au département de Ranérou. Avant ce détachement, elle appartenait à la région de Linguère. Elle s'étend sur 2611.7 km soit 4,7 fois la région de Dakar. Elle est limitée au Nord par la communauté rurale de Barkédji (département de Linguère), au Sud Est par la communauté rurale de Kouthiaba (département de Tambacounda), au Sud Est par la communauté de Ribot Escale (département de Kaffrine), à l'Est par la communauté rurale de Houdallah (département de Ranérou) et à l'Ouest par celle de Thieul (département de Linguère). La communauté rurale est à 185 km du chef lieu de la région de Matam.

1.1- LE CLIMAT

Comme la plupart des pays sahéliens, le Sénégal est sous l'influence de deux saisons ; une saison des pluies et une saison sèche. Mais les caractéristiques du climat ne sont pas les mêmes selon les régions.

1.1.1- Les précipitations

A Vélingara, la saison pluvieuse se situe entre le mois de Juillet et Septembre. La pluviométrie est généralement constante à Vélingara même si parfois elle présente des pics comme en 2003 où on a enregistré 653,4 mm en 34 jours de pluie. Le nombre de jour de pluie tourne autour de 30.

La situation pluviométrique de Vélingara Ferlo se présente comme suit :

Tableau I : Situation pluviométrique de Vélingara

Années

Hauteurs (mm)

Nombre de jours

1994

541,8

34

1995

393,9

20

1996

356,3

19

1997

190,5

16

1998

476,3

21

1999

495,5

21

2000

534,5

28

2001

475,0

24

2002

249,8

15

2003

653,4

34

Source : Station pluviométrique de Ranérou.

Graphique 1 : Evolution des pluies selon la hauteur

Graphique 2 : Evolution des pluies selon le nombre de jours

La situation pluviométrique est très erratique et reste globalement déficitaire. Le record pluviométrique s'est abattu en 2003.

1.1.2 Les températures 

La température est un élément très important dans la zone puisqu'elle peut déterminer l'attractivité ou la répulsion de la zone. Le département de Ranérou est ainsi parcouru par deux vents : l'alizé continental très chaud et sec avec des vitesses de vents qui tournent autour de 1 à 8 m/s. et de direction NNE et la mousson avec des vents qui tournent de 1 à 5 m/s. Ces derniers viennent du Sud. La période de basse température se situe entre le mois de Juillet et le mois de Janvier. Elles situent entre 10° et 12° d'après les données de la station pluviométrique de Ranérou.

Les plus fortes températures sont enregistrées entre Février et Juin avec des pics pouvant atteindre 48° C des la première quinzaine du mois de Mai. La température moyenne est généralement de 45° C. Dans le département, la durée moyenne de l'insolation est de 2880 heures soient 7 à 8h par jour. Elle est faible au mois d'Août et longue au mois de Mars. De Décembre à Juin l'humidité relative est faible à cause des litho-météores.

I.2- LE RELIEF ET LES TYPES DE SOLS

Le relief est essentiellement constitué de bas plateaux, de formations dunaires et de vallées mortes. Vélingara est la zone sableuse du Ferlo, on distingue ainsi trois types de sols :

· Les sols argilo sableux ou Deck Dior (25% du territoire) aptes à l'agriculture,

· Les sols sablo argileux ou Dior (30% du territoire) encore appelés « sangré », ils sont aptes à l'agriculture.

· Les sols latéritiques ou cuirassés (baljol)

La pluralité des sols caractérise les différentes formations végétales de la zone.

I.3- LES CARACTÉRISTIQUES DE LA VÉGÉTATION ET DE LA FAUNE

La végétation de Vélingara est caractéristique de celle du Ferlo avec une dominance de l'Acacia senegalensis et de l'Acacia seyal.

Au niveau de la communauté rurale, elle est essentiellement composée de Combrétacées et de Mimosacées (épineux). On note par contre une présence remarquable de papillonnacées tels que le Pterocarpus lucens qui pousse généralement au niveau des cuirasses. Les principales espèces sur sols dior sont : Guiera senegalensis (Ngeer), Combretum glutinosum (Ratt), Combretum micranthum (kinkéliba), Boscia senegalensis.

Les mimosacées sont situées autour des grandes marres et bas-fonds, les principales espèces sont Acacia senegalensis, Acacia seyal et les Balanites.

La communauté rurale abrite aussi trois réserves sylvopastorales (Vélingara, Mbem Mbem et Sab Sabré) qui contiennent les principales espèces représentatives du Ferlo. Il s'agit du Pterocarpus erinacens (Venn), Acacia nilotica (gonaquier ou neb neb), Brassus flobillifer (ronier), Debergia Melanoxilone (dialaban), Ziziphus mauritiana (jujubbier), Sclerocarya birea (ber), Erena bicolor (Kel), Balanites aegyptiaca (soump) et Nitragyna mernis (khos).

La faune : La plupart des animaux sauvages ont de nos jours disparu dans la zone. On ne trouve plus les panthères, les chacals et les autruches sont devenus rares. On y trouve néanmoins beaucoup de pintades, des calaos, des hyènes.

CHAPITRE II : LA POPULATION ET SON INSTALLATION

D'après le chef de village de Vélingara wolof Ablaye Niang, l'installation et le peuplement de la localité serait liée à sa nature prospère et sécurisée.

2.1- EVOLUTION DE LA POPULATION

De la même source, Vélingara est fondée par Dialal Coly, Sambadou Dia, Gallo Diop et Birame Ndao. Ils sont venus du Djolof entre Dahara et Linguère où la fréquence des feux de brousse et les conflits ont fait déplacer certaines populations. Déjà en 1945 il y avait un puits. C'est en 1950 que le premier forage fut installé. Les conditions de vie étaient favorables à l'élevage et à l'agriculture. Beaucoup de transhumants sont venus se sédentariser à Vélingara. C'est ainsi que de nouveaux villages ont continuellement vu le jour autour de Vélingara wolof. Il s'agit essentiellement de Mbonay II qui a environ 50 ans et dont la population est venue du haut Ferlo. Il y a également Saldow créé seulement depuis trois ans et qui compte vingt ménages de transhumants fatigués de se déplacer (14 km de Vélingara).

2.2- La structure par âge et par sexe

D'après la monographie du conseil d'expansion rural polyvalent, la population de la communauté rurale est estimée à 15913 habitants en 2003. Le rattachement de Vélingara au département de Vélingara Ferlo depuis 2002, le développement des villages non officiels et des hameaux rendent difficile une évaluation exacte de la population. Pour l'heure, les statistiques sur la nouvelle région de Matam ne sont pas encore disponibles.

Dans la communauté rurale, la population juvénile de moins de 18 ans est estimée à 8388 soit un taux de 52,71%. La tranche d'âge de 18 à 60 ans est estimée à 7525 habitants.

Au niveau régional, la répartition par sexe donne 46% pour les hommes et 54% pour les femmes. La situation de Vélingara confirme cette tendance et on estime les femmes à 8083 soit 50,79% de la population. Les hommes représentent 7830 habitants.

2.3- Composition ethnique et religieuse

2.3.1- Répartitions ethniques

La population de Vélingara Ferlo est composée de Peulh, Wolof, Maure et Sérères. Les Wolofs ont, semble t-il, installé le premier village, mais ce sont les peulhs qui sont venus peupler la zone.

Tableau II : Structure ethnique de la population

Ethnie

Effectif

Pourcentage

Peulh

14923

93,8%

Wolof

598

3,73%

Maure

369

2,31%

Serère

23

0,14%

Total

15913

100%

Source : CERP Vélingara, juillet 2004

Graphique 3 : Répartition de la population selon l'ethnie

Les peulhs, eux même, se divisent en plusieurs entités dont chacune joue un rôle dans la vie sociale et économique. Ils habitent dans presque tous les villages. Les peulhs se distinguent en :

- Bisnaabé, les Ferlankés, les Diawbés, les Habobés, les Djunguelbés, les Halalbés qui font de l'élevage et de l'agriculture.

Les Wodabés et Ourourbés sont les principaux transhumants. Ces derniers se sédentarisent de plus en plus.

La disposition dans l'espace donne la répartition suivante :

Les Diawbés sont alignés surtout de Wendu Namari à Louggueré Thioly et Vélingara.

Les Ferlankés se localisent surtout à Vélingara, Mbem Mbem, Nakara et Bétel Touflé.

Les Djunguelbés sont à la frontière du Saloum.

La plupart des regroupements et infrastructure sont gérés par les Diawbés et les Ferlankés. Ils gèrent le comité de lutte contre les feux de brousse, les forages et sont plus représentatifs dans les GIE et GPF. Ils réclament en quelque sorte un statut d'autochtone.

Les sérères se localisent surtout à Samali et Touba Vélingara, ils sont agriculteurs et éleveurs.

Les Maures sont essentiellement des commerçants et s'activent dans l'embouche.

Les wolofs sont plus représentatifs à Vélingara centre et à Thionokh. Certains marabouts mourides ont installé des Daara pour l'agriculture et l'enseignement du coran. Le transport est assuré par les wolofs.

La religion pratiquée est l'islam. La confrérie Tidiane domine suivie des Mourides et Khadres. Nous avons aussi une minorité chrétienne représentée par les sérères.

2.4- COMPOSITION SELON LA TAILLE ET LA DENSITÉ

Les villages les plus gros sont en général ceux qui sont pourvus d'infrastructure hydraulique et où est pratiquée la culture arachidière.

Le développement de points d'eau et la disponibilité du pâturage sont et aussi des facteurs importants de l'implantation humaine. Thionokh, Vélingara, et Mbem Mbem sont des marchés hebdomadaires. Boundou Mbaba est une zone arachidière et très peuplée.

La population est mal répartie dans l'espace. La densité au km2 est de 06 contre 12 au plan régional.

2.5- EDUCATION FORMATION ET ENCADREMENT DE LA CR

Dans la CR comme dans tout le Ferlo l'éducation fait partie des secteurs les plus défavorisés. Son taux de couverture est de 24% entre 2001 et 2002. Il s'y trouve 18 écoles dans 18 villages pour 11 classes et 18 abris provisoires. Le personnel est de 28 pour un effectif de 623 élèves dont 268 filles. A cela s'ajoute un CEM de deux classes qui occupe la maison communautaire pour un effectif de 20 élèves.

La localisation des écoles pose un problème d'accès pour les élèves. Les déplacements se font à pieds ou à charrettes.

Selon les estimations du PNIR, les distances pour joindre les écoles peuvent varier entre 0 à 10 kilomètres. L'ONG CERFLA ( Centre d'Etude de Recherche et de Formation en Langues Africaines) installés depuis 1999 a fortement appuyé l'alphabétisation dans la localité.

La CR compte 18 classes puulars et 2 classes wolofs pour un effectif de 470 réparti dans 11 villages avec 20 facilitateurs. A côté de l'éducation, la formation et l'encadrement constituent un volet important pour l'applicabilité des outils de gestion des ressources naturelles mis en place.

Le service des eaux et forêts a son importance dans la CR malgré l'insuffisance de ces moyens et du personnel. Il forme les populations sur la mise en place des pépinières villageoises. Il s'est démunit de sa tâche répressive et adopte de plus en plus une mission d'appui conseil envers les populations par la sensibilisation, la responsabilisation et l'encadrement technique.

Ceci a été à l'origine de la création des comités de lutte contre les feux de brousse. Pour une mission beaucoup plus large, nous avons le centre d'expression rural polyvalent dont le chef se trouve à Vélingara. Il est technicien de l'agriculture et le seul dans toute la CR. Le CERP a pour rôle de coordonner les activités de développement à la base, montage institutionnel des organisations communautaire de base ( GIE, GPF associations), élaboration de projets et recherche de financement. Les partenaires au développement n'étant pas toujours présents dans la CR, tout le temps de suivi est assuré par le CERP.

Le chef du CERP de Vélingara a ainsi contribué à la création et à l'encadrement du GPF (Ferlo vert) qui s'active sur le reboisement et les pépinières et de l'ADESAH (Association des Défenseurs de l'Environnement Sahélien).

Aux séances de renforcement dont bénéficient les GPF ayant acquis leur financement, s'y ajoute la formation des élus dans la gestion foncière et le domaine national. Malgré ces grands pas, il reste beaucoup à faire. En effet, l'agent des eaux et forêt et le chef de CERP logent dans les locaux du sous-préfet et utilisent son véhicule pour leurs déplacements. Ceci pose un grand problème d'emploi du temps parce que le véhicule ne peut être utilisé que pendant les heures libres du sous-préfet.

Signalons également la présence de certains partenaires comme PAPEL, Enda santé, FNRAA. Enda environnement et qui interviennent dans le développement de l'élevage, l'environnement et la santé.

2.6- DYNAMIQUE ET MOUVEMENT DE LA POPULATION

Les principales activités de la population tournent autour de l'agriculture, l'élevage, l'artisanat et le commerce.

L'agriculture se divise en cultures millicoles pratiquées par la plupart des populations et la culture arachidière pratiquée par les wolofs et destinée à la vente.

Le commerce prend une place de plus en plus importante dans la CR. Plus de la moitié des boutiques appartiennent à des maures venus de la Mauritanie. Ces derniers s'activent aussi dans l'embouche bovine.

Les wolofs se distinguent dans le secteur du transport. Ils sont très dynamiques et assurent les navettes Ranerou- Younouféré- Barkedji- Vélingara. Ils transportent les marchandises dans tous les « loumas » et disposent de voitures 4x4 plus adaptées à ces types de terrain, mais aussi de camion à deux ponts. Les populations sédentaires s'activent dans l'exploitation forestière ( gomme arabique, jujubier, soump, ...). On note aussi que les différentes formations et sensibilisations ont vu naître plusieurs associations, GPF et GIE qui se consacrent le plus souvent à des activités génératrices de revenu. Les activités des populations sont plus ou moins liées au déplacement qu'impose un élevage extensif compte tenu de l'enclavement de la zone. Mais les mouvements de populations ne sont pas toujours maîtrisés.

Nous en citerons toute fois trois :

- transhumance des bergers à la recherche d'eau et de pâturage qui a lieu du mois de mars au mois de juillet avec comme destination Kaolack, Gambie et Tamba. Mais la CR reçoit en permanence des transhumants venus de Linguère et de Podor.

L'exode se fait vers les grandes villes du Sénégal comme Thiès, Diourbel (Touba) et Dakar. On ne dispose de chiffres exacts concernant l'émigration, mais elle est très faible. La CR est dépourvue de route goudronnée.

CHAPITRE III : LES INFRASTRUCTURES ET ÉQUIPEMENT DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Malgré tous ces problèmes Vélingara est en avance par rapport au autres CR en ce qui concerne les infrastructures.

3.1- LES INFRASTRUCTURES SANITAIRES ET ÉDUCATIVES

La CR dispose de deux postes de santé dont un construction à Thionokh sous la direction d'un infirmier chef de poste. Il s'y trouve aussi 7 cases de santé pourvues chacune d'une matrone et d'un agent de santé communautaire.

Tableau III : Situation des infrastructures médicales

Types d'infrastructures

Villages

Personnels

Etat

1

PS

Vélingara

ICP

F

2

PS

Tionokh Sangué

-

NF

3

CS

Tionokh Sangué

ASC Matrone

ME

4

CS

Bélel Toufolé

ASC Matrone.

F

5

CS

Médina Mbem- Mbem

ASC Matrone

F

6

CS

Boundou Mbaba Sinthiokh

ASC Matrone

F

7

CS

Dayane Guélodé

ASC Matrone

F

8

CS

Boundou Mbalu Barkedji

ASC Matrone

MF

9

CS

MbemMbem

ASC Matrone

MF

Ps : Poste de santé, CS : Case de santé, ICP : Infirmier chef de poste

Source : PNIR, 2004

Le seul poste de santé de Vélingara pourvu pour d'un ICP pour une population de 15913 habitants alors que la norme de l'OMS fixe le taux à 10.000 habitants pour un poste de santé. Le secteur est confronté à un problème de locaux et d'équipement mais aussi de conservation de médicaments dès lors que la localité est dépourvue d'électricité.

Dans toute la communauté rurale, il n'y a qu'une seule pharmacie à Vélingara confrontée aux problèmes d'approvisionnement et de conservation.

D'une manière générale, les infections traitées sont les mêmes dans la zone. Il s'agit du paludisme au premier plan, des infections respiratoires aiguës, et des dermatoses. Les malades arrivent en général tardivement dans les structures de santé. C'est après avoir épuisé toutes les solutions traditionnelles que ces derniers se tournent vers les services sanitaires.

3.1.1- Service vétérinaire

Il existe dans la CR 11 parcs à vaccination construit avec l'aide du PAPEL, un poste vétérinaire et 27 auxiliaires vétérinaires. L'installation de vétérinaires privés dans la zone à beaucoup contribué à la prise en charge médicale du bétail. Dans la zone, les principales infections sont :

- le botulisme (dû à un manque de calcium dans l'eau des forages et puits). Il est très fréquent.

- La clavelé chez les petits ruminants qui est due à un virus mélangé à l'herbe. Elle se présente par des nodules dans la peau.

- Anthérotoxémie due à un manque d'oxygène. Pasteurellose ovine et bovine sont aussi fréquentes. Les campagnes de vaccination annuelle (octobre) subventionnées par l'Etat ont beaucoup aidé les éleveurs dans tout le Ferlo.

2.1.2- Infrastructures éducatives

En plus des 18 écoles présentes dans 18 villages et le CEM de Vélingara, c'est le projet d'appui au plan d'action (PAPA) qui a aidé à la construction de 22 classes dont 18 en puular et 2 en wolof (2002). Les pensionnaires sont en majorité des hommes âgés de 16 à 55 ans. Les daara sont au nombre de 13 dont 5 à Vélingara.

3.2- LES INFRASTRUCTURES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Elles se regroupent essentiellement dans les marchés.

3.2.1- Les boutiques

Le PNIR a dénombré 38 boutiques à Vélingara et 10 à Thionokh. Le reste est éparpillé un peu partout dans la CR soit au total 87 boutiques. La majorité des boutiques est détenue par les maures et portent sur la commercialisation des denrées de première nécessité.

3.2.2- Les télécentres

Dans toute la communauté rurale, seul Vélingara wolof est pourvu en télécentre. On a dénombré 4 fonctionnels. Le reste des villages est coupé de toute communication.

A cela s'ajoute pour le même village une mutuelle d'épargne et de crédit qui est sous la direction du chef de CERP conséquence du manque de personnel qualifié. En matière de communication, seule la chaîne nationale est captée. La radio communautaire mise en place à Ranerou n'est pas encore fonctionnelle.

3.3- LES ÉQUIPEMENTS DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL

3.3.1- Les puits et forages

Le décompte du nombre de puits pose un grand problème aux autorités et pour cause il y a toujours des puits creusés sans autorisation. L'intervalle de décompte peut des années.

L'ONG CERFLA, durant ses études, a dénombré 47 puits alors que le PNIR en a compté 36. On peut donc considérer qu'il y a en moyenne 41 puits dans la CR de Vélingara.

Les forages sont au nombre de 3 :

Le forage de Vélingara possède un château d'eau. Il est relié à deux antennes : une à Séweldé située à 8 km au sud et une à Sousset située au nord de Vélingara (Chef lieu). Malgré l'acquisition d'une nouvelle motopompe il est fréquemment sujet à un manque de gasoil soit par le déficit d'approvisionnement soit par manque d'argent. Ceci fait que les populations restent parfois 3 à 4 jours sans eau.

Les forages de Mbem -Mbem et de Mboundou Mbaba se réduisent à une machine et un bassin à ciel ouvert exposé aux parasites et aux bactéries. Le problème d'approvisionnement des forages est plus récurent en période de saison de pluies, le système d'exhausse étant manuel pour Mbem Mbem et Mboundou Mbaba. Les mares temporaires sont au nombre de 142 et tarissent un à deux mois après la saison des pluies.

3.3.2- Les moulins

La CR dispose d'un moulin à Vélingara.Tianor . Ceci témoigne de l'importance des corvées de la femme dans la transformation céréalière.

3.4- LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT 

Le trafic et les échanges de Vélingara avec l'extérieur est assuré par les même types de voiture tout terrain (4 x 4 le plus souvent). On a même constaté des véhicules qui ont été modifiés pour mieux s'adapter à l'état des pistes. Ils assurent la liaison Ranerou-Younouféré-Bakedji-Vélingara et relient les marchés hebdomadaires de toute cette zone. A part Vélingara, les voitures ne sont disponibles qu'à l'occasion des loumas. C'est pourquoi personne ne rate ces occasions. Les voyages sont très difficiles aussi bien pour les passagers que pour les animaux qui sont toujours entassés ensemble. Le trafic est assuré par les wolofs qui s'attachent les services de guide peulh qui connaissent très bien la zone et les différentes déviations. Le transport reste l'un des problèmes majeurs dans tout le département et accentue l'enclavement et les difficultés d'accès. La seule voie existante (Ourossogui Ranerou) est devenue impraticable. Son ancienneté et l'action répétée des eaux de pluies l'ont complètement dégradé. Des études ont été déjà menées pour la construction de l'axe reliant Linguère et Matam. Elles ont suscité l'enthousiasme des populations et des transporteurs quant aux perspectives d'avenir.

Mais d'un autre côté cette route aura des conséquences néfastes sur les ressources naturelles et va certainement rompre l'équilibre écologique déjà fragile avec la pollution sonore, l'attraction humaine et la pression sur les Ressources naturelles.

Photo 1 : L'axe Ourossogui - Ranérou - Matam. De part et d'autre les réserves de faune Nord (droite) et sud (gauche). L'érosion hydrique est très remarquable sur toute la ligne. Cela oblige les transporteurs à créer d'autres voies dans les deux réserves. Juillet 2005. Source : S. Koutoudio.

DEUXIEME PARTIE :

LES RESSOURCES NATURELLES BASE SE L'ECONOMIE RURALE ET LEURS TYPES D'UTILISATION

CHAPITRE I : DIAGNOSTICS DES RESSOURCES NATURELLES

1.1- LES SOLS 

Vélingara Ferlo se trouve dans le Ferlo sableux avec une prédominance du sol Dior et qui est par ailleurs apte à l'agriculture. Mais les actions naturelles et humaines ont pour beaucoup contribué à une évolution négative des sols.

Dans l'ensemble les sols ne sont pas très fertiles, ce qui les rend sensibles à l'érosion éolienne. La violence des orages aggrave ces problèmes d'érosion. Ces phénomènes affectent beaucoup les cultures. Ceci pousse les agriculteurs à vouloir étendre leur espace de culture. La pression démographique entraîne de plus en plus la modification des systèmes de cultures avec la réduction de la jachère, le déplacement des zones de cultures et le défrichement.

1.2- LES RESSOURCES EN EAU

L'eau constitue la ressource la plus recherchée. Sa rareté occasionne les déplacements incessants de bétail du Nord vers le sud. Les sources d'eau sont au nombre de trois :

1.2.1- Les eaux de pluies 

L'essentiel de l'eau utilisée par le bétail et la population est constituée d'eau de pluies. Elles remplissent les mares durant la saison humide. D'ailleurs, en cette période, dans certains villages dépourvus de puits, les femmes ne vont plus chercher l'eau des forages à plusieurs kilomètres. Les cultures et les rendements dépendent de l'abondance des pluies et de leur régularité.

1.2.2- Les eaux de surface

La surface est alimentée par les eaux de pluies elles remplissent les principales mares pour tout l'hivernage. Au total on a 147 mares à Vélingara. Ceci explique l'importance de la charge pastorale dans la zone. Les mares sont remplies un à deux mois après la saison des pluies avant de s'assécher sous l'action combinée de l'évaporation, l'infiltration et de la consommation, donnant de ce fait un coup de départ au déplacement vers le Sud (Tamba, Kaolack, Casamance) cette eau est utilisée en même temps pour le bétail et la consommation ménagère.

1.2.3- Les eaux souterraines

Elles sont fournies par l'aquifère Maestrichtien découvert en 1938. Le Maestrichtien est un vaste ensemble azoïque qui oppose un crétacé argileux et mal connu. Siège d'une importante nappe captive, il est en général très productif et autorise un débit d'exploitation élevée. Cette découverte a été à l'origine de la construction des forages dans la zone silvo-pastorale. Les populations se sont ensuite déplacées en masse pour s'installer autour des forages. Ce phénomène a augmenté les charges pastorales autour des forages et accentue la pression sur les ressources végétales.

Dès les premières pluies, les éleveurs s'éloignent avec leurs troupeaux pour s'installer près des mares. A la fin de l'hivernage avec l'assèchement des mares les pasteurs se rapprochent des forages pour s'installer au niveau des campements en saison sèche. A Vélingara Ferlo se trouve 3 forages (Vélingara Mbem Mbem, Mboundou Mbaba). Le forage de Vélingara est lié à deux antennes et à un château d'eau. Certains villages éloignés des forages ont des puits traditionnels qui sont réalisés par des artisans locaux. On en compte 41 dans la communauté rurale. Ces ouvrages sont généralement peu productifs car il offre un faible débit et donc une grande fragilité compte tenu de la baisse généralisée de la nappe phréatique. Le creusement de puits a été toujours fait d'une façon anarchique et dépourvue de toute étude préalable. C'est pour minimiser les conséquences d'une charge pastorale trop importante que leur construction est soumise à une réglementation de la part des services des eaux et forets. Mais certains chefs de village estiment qu'il est impossible de se procurer l'autorisation du fait de la lenteur du processus administratif. Les distances qui séparent les forages des villages environnants peuvent atteindre 15 km. Les populations nouvellement sédentarisées comme celles du village du Saldow sur place depuis octobre 2003 (14 km de Vélingara wolof) ont souvent des problèmes d'approvisionnement en eau.

Généralement ce sont les villages non officiels ou nouvellement crées qui demandent à avoir des puits.

Photo 2 : Forage de Vélingara (chef lieu) avec son château d'eau. L'abreuvoir une centaine de mètres environ est complètement vide de la premières pluies. Le forage de Vélingara, en plus du village centre, alimente deux (2) antennes : une à Seweldé situé à 8 km au sud de Vélingara et à Sousset situé au nord de Vélingara. Juillet 2005. Source : S. Koutoudio

Photo 3 : Troupeau de moutons autour de l'abreuvoir du forage de Vélingara (Chef lieu).

Source : CERFLA, mai 2004.

1.3- LES RESSOURCES VÉGÉTALES

1.3.1- Les réserves sylvopastorales

Elles sont au nombre de trois dans la communauté rurale de Vélingara.

La RSP de Vélingara : Située au NE de la CR, elle est classée par le décret 887 du 13 décembre 1954 et a une superficie de 50.000 ha. Elle abrite les villages de Wendu Namari et Bagnanol Lathie II.

La RSP de Mbem - Mbem : Située à l'Est de la CR, elle est classée par le décret 4533 du 28 juin 1956 et a une superficie de 37.700 ha. Elle est réputée pour sa densité et la richesse de la flore et de la faune. Elle abrite les villages de Sessoum, Sessoum Doubel et Seweldé.

La RSP de Sab Sabré : Elle est le plus vaste avec une superficie de 65000 ha. Elle a été classée par le décret 5524 du 28 juin 1956. La réserve fait front avec la zone de culture arachidière de la localité de Thionokh. Elle abrite le village de Lama, Dadi, Diawé Touba Vélingara.

D'après la DEFCCS, les cultures arachidières n'empiètent pas sur les réserves et que les seules cultures autorisées sont destinées à la consommation.

D'une manière générale, les trois réserves ont les mêmes caractéristiques végétales et constituent des zones de parcours pour le bétail.

La zone sud abritant le RSP de Sab Sabré abrite plus de la moitié des puits, ce qui témoigne de l'importance de l'implantation humaine, les puits étant l'un des signes de la sédentarisation. Cette troisième réserve est prise en tenaille au sud par la CR de Ribot Escale, de Kouthiaba, à l'ouest et au Sud-ouest se trouvent Thiel et Nganthe Pathé (majoritairement Wolof).

1.3.2- Les potentialités végétales

Presque toutes les espèces végétales sont utilisées d'une façon ou d'une autre. C'est pourquoi, il est difficile de dire que certaines plantes sont plus importantes ou indésirables. La CR a des potentialités diverses, on distingue ainsi parmi les plus prisées par les hommes : le Guiera senegalensis (guer), Combretum glaticrosum (Ratt), Combretum micranthum (kenkéliba), Acacia senegalensis (gomme arabique), Pterocarpus orinaceus (venn), Brassus flabeltrofer (ronier), Dalbergia nelanoxylon (dialaban), Acacia nilhotica (neb neb), Zizyphus mauritiana (jujubier), Sclerocarya birrea (ber), Diospyros mesfiliformis (dom) Grewia tricolor (kel), Balanites aegyptiaca (soump), Nitragyna mermis (khos). Les habitants ont une connaissance détaillée des caractéristiques ou des propriétés de chaque plante. Ils savent quelles sont les plantes qui peuvent stimuler la production laitière et la viande chez les animaux, ils connaissent les plantes toxiques, celles qui fournissent du sel, celles qui donnent des indications sur le potentiel spécial. Les espèces prisées par le bétail sont constituées des débris de récolte et pour une très grande partie des espèces végétales comme le ratt, Cenchrus biflorus, Aristida mentabilis, Enigrostis tremula, Pterocarpus lucens, Acacia seyal, Combretum micrantum, Combretum nigricans, Zornia glochidiata, Andropogon gayanus,

1.4- LA FAUNE 

Comme citée au chapitre I, la faune sauvage a presque disparu dans la CR. D'après les dires des villageois, les quelques animaux sauvages qui restent viennent de l'Est dans les réserves de faune Nord, Sud et dans la région de Tamnacounda. On aperçoit encore, l'hyène rayée, le singe, le phacochère, le « Till », le calao, le chacal, la pintade, ... La rareté de la faune s'explique par l'implantation humaine et le braconnage importants dans la zone.

1.5- LES FACTEURS DE DÉGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA CR

Au premier chef des facteurs de dégradation se trouve l'homme. Par son désir de satisfaire ses différents besoins, il a modelé l'espace selon ses aspirations. Il a, de ce fait, renforcé la précarité de l'équilibre environnemental instauré par les facteurs physiques.

Les facteurs physiques : Même si les services des eaux et forêts de la région mettent l'accent sur le fait que les écosystèmes sont dynamiques et que l'état général des lieux indique une reconstitution des espèces. On remarque par contre un taux de mortalité élevé chez certaines espèces comme les Pterocarpus lucens et un faible taux de recouvrement chez les graminées. On peut aussi distinguer des dégradations sévères par endroits. Elles sont la résultante de phénomènes érosifs très intenses comme l'érosion éolienne qui déracine beaucoup d'arbres en période d'hivernage, et accélère l'enlèvement de la couche arable. Elles contribuent à la disparition des formations boisées et à la perte d'habitat pour la faune. L'érosion hydrique, par le ruissellement appauvrit le sol et accentue l'enclavement. Mais le déficit pluviométrique en est la grande cause. Le Ferlo porte jusqu'à présent les séquelles de la grande sécheresse des années 70 et début 80. L'impact de la baisse de la pluviométrie est très complexe. La diminution des apports en eau a considérablement réduit les potentialités végétales et développé de grands déplacements vers le sud supposé plus humide et pourvu d'espaces fourragères riches. A côtés de ces facteurs physiques, se combine l'action anthropique.

Facteurs anthropiques : En effet, par différents moyens, l'homme participe à la dégradation des ressources naturelles.

Les feux de brousse : La CR ne dispose que de six pare-feux pour une longueur total de 220 km destinés à limiter la propagation des feux. Cependant, leur entretien régulier constitue une réelle difficulté. Ils se situent dans le triangle Vélingara - Mbem Mbem - Boundou Mbaba. Le reste des villages autour de Mbakadji Alpha est exposé à des feux précoces en provenance de la région de Tamba. Ces feux sont généralement l'oeuvre de chasseurs, braconniers, des éleveurs transhumants qui laissent leur feu de camp en activité derrière eux. Les exploitants de gomme brûlent pour avoir la sève beaucoup plus rapidement. Pour l'année 2004, sept feux de brousse ont été répertoriés à Vélingara sans compter ceux qui ne sont pas connus. Les nouveaux types de pare-feux sont vite recouverts par les herbes du fait de leur largeur réduite. Contrairement aux anciens qui sont construits par les catarpillars, les nouveaux sont faits avec des outils manuels comme les pelles, les râteaux, les coupe-coupe, etc.

Comme moyen de lutte contre les feux, les populations utilisent aussi des tiges d'arbres. L'éloignement des points d'eaux est une contrainte majeure dans ces cas. Dans toute la région, il n'y a pas de sapeurs forestiers pour le service des eaux et forêts à part un camion citerne à Linguère.

Photo 3 : Caractéristiques d'un feu de brousse dans la zone sylvopastorale. Ici, le pare-feu n'est assez large pour stopper la propagation du feu. Source : CERFLA, mai 2004.

La coupe de bois : Les trois réserves sont fermées à la coupe de bois. Mais, elle se pratique toujours d'une manière frauduleuse à destination de Louga et Diourbel, les bois encore humides sont mis en bas des camions pour échapper au contrôle. Dans le triangle Nakara - Lugguèré Thioly - Vélingara, il n'y a que trois agents des eaux et forêts avec comme moyen de transport une moto chacun. Les camionneurs ont leur permis de coupe dont la provenance est difficilement vérifiable. Le bois fait partie des produits contingentés c'est-à-dire dont l'exploitation est réglementée par un quota. En période de soudure, les éleveurs émondent les espèces fourragères pour l'alimentation du bétail. Le bois est utilisé comme matériel de construction et comme piquet dans les champs.

Ces manoeuvres frauduleuses sont sanctionnées par des amendes de la part des comités de lutte contre les feux de brousse, ou par des poursuites judiciaires de la part des eaux et forêts. Durant l'année 2003, seules trois manoeuvres frauduleuses ont été enregistrées par les eaux et forêts dans toute la région de Matam dont une à Vélingara. .

La chasse : La zone étant aussi fermée à la chasse, les populations ont remarqué la présence de blancs et libanais pour la plus part. La chasse et les feux restent les principales causes de la rareté de la faune sauvage. De temps en temps des tirs sont entendus. Les principaux indicateurs de chasse sont les douilles, les plumes et traces de sang. La pintade ( diaw ngal en puular ) est sujette à un trafic très important depuis la capitale régionale. La route principale Ourossogui-Ranerou-Vélingara étant dépourvue de toute contrôle, les pintades chassées sont acheminées vers les marchés où elles sont vendues en cachette et à des prix abordables.

A ce sujet, le Projet de Gestion Intégrée des Ecosystèmes du Sénégal (PGIES) a instauré l'élevage de pintades dans la RFFN (Réserve de Faune du Ferlo Nord). Mais ces actions ne sont pas encore étendues sur toute la zone du Ferlo.

Les infrastructures hydrauliques : Elles ont aussi un impact sur l'environnement immédiat. En saison sèche, le manque d'eau généralisé et l'assèchement des mares font déplacer les éleveurs vers les principaux puits et les forages. L'effectif important du bétail fait peser au milieu et aux ressources une charge trop lourde. Le piétinement des sols par le bétail participe à son érosion et empêche la régénération des espèces. Les éleveurs utilisent aussi beaucoup de bois pour dresser leur tente de saison sèche.

1.6- LES IMPACTS DE LA DÉGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES SUR LA CR

Dans la CR, la première impression chez un environnementaliste serait la nudité de l'espace proche des forages. Vélingara étant une zone d'élevage par excellence elle reçoit les éleveurs venus du Nord et de plusieurs autres localités. La concentration d'animaux compromet la régénération naturelle des ligneux par le broutage des espèces appétées et le piétinement.

Ce phénomène de nudité autour des forages s'explique selon le PAPEL par le fait que Vélingara a une possibilité d'accueil et une charge beaucoup plus importante que dans les autres localités de la zone sylvopastorale.

Le rapport du PAPEL 2004 donne le tableau suivant :

Tableau IV : Possibilité d'accueil et charge réelle de quelques forages dans la zone sylvopastorale

UP

Superficies rayon 15 km (ha)

Biomasse herbacée totale (kg ms/ha

Possibilité d'accueil UP

Charge réelle

Kouthiaba

70650

790

11019

 

Namari

70650

598

8345

4959

Mbiddi

70650

390

5445

8930

Barkedji

70650

371

5178

15255

Bouteini

70650

752

10493

5412

Younouféré

70650

788

10994

14388

Mbaye Awa

70650

420

5857

19331

Louguéré Thioli

70650

700

9764

14100

Lagbar

70650

656

9157

14505

Gaye Kabar

70650

630

8795

3106

Dodji

70650

893

12465

10633

Yaré Law

70650

425

5928

10270

Tassékire

70650

478

6664

14191

Ravane

70650

962

13429

14528

Mbar Toubab

70650

744

10384

12191

Kamb

70650

763

10653

9601

Amali

70650

719

10035

12084

Thiel

70650

828

11557

14539

Thiargny

70650

1096

15297

19515

Atch Bali

70650

1150

16053

11525

Vélingara

70650

1571

21928

37065

Source : Rapport PAPEL 2004

Graphique 4 : Possibilité d'accueil et charge réelle de quelques unités pastorales

Sources : Rapport PAPEL, 2004.

L'examen du graphique fait apparaître que sur 20 forages étudiés 14 présentent une situation déficitaire ce qui justifie le départ des troupeaux vers d'autres localités. Parmi les forages les plus surchargés on note Mbaye Awa , Barkédji, Tésséké et Vélingara. L'autre fait majeur c'est la croissance des superficies de culture surtout arachidière au sud de Vélingara qui risque d'obstruer les zones de parcours du bétail.

Ces difficultés des éleveurs transhumants face à l'extrême fragilité et la précarité de leur mode de vie les obligent de plus en plus à se sédentariser et à adopter d'autres stratégies pour améliorer leurs conditions de vies et celles du bétail.

Ceci est possible grâce à la valeur économique apportée par l'exploitation de certaines ressources comme la gomme arabique. Car, doit-on souligner, Vélingara est la principale zone pourvoyeuse de gomme arabique dans tout le Ferlo avec la présence de plusieurs opérateurs comme Asila gomme, Valdafrique et Ferlo gomme. Les impacts de cette exploitation ne sont encore que sensibles mais à terme risquent de poser beaucoup de problèmes à la gestion des ressources naturelles. Les difficultés que rencontrent les éleveurs ; les enjeux autour du contrôle et de l'utilisation de l'espace, de l'eau et des pâturages sont étroitement liés et sont souvent sources de conflit entre transhumants et résidents.

A ce sujet, le chef de CERP nous a signalés quelques cas, opposant les populations. C'est par exemple entre deux familles à Boundou Mbaba zone de culture arachidière. La commission domaniale n'a pas pu départir les populations en conflit. C'est le sous préfet qui finit par suspendre ces terres à toute forme d'exploitation. Un chef de village a été récemment tué dans la CR de Konthiaba par des transhumants. C'est pourquoi les chefs de villages veulent s'unir autour d'une fédération pour lutter efficacement dans la prévention des conflits. De l'autre côté, il y a les conflits entre communautés rurales dans la délimitation des frontières. Vélingara a eut des problèmes avec la Communauté Rurale de Thieul en 2004. c'est pourquoi, la CR octroie des terres à des exploitants pour mieux marquer ses limites. Malgré ces mesures ce problème n'est toujours pas réglé.

CHAPITRE II- LES SYSTÈMES DE PRODUCTION

2.1- L'AGRICULTURE

C'est un secteur qui s'agrandit de plus en plus du fait de l'augmentation de la population et des besoins de commercialisation. Les populations vivent essentiellement des ressources agricoles. L'agriculture a son importance dans la communauté rurale. La superficie cultivable est estimée à1064km2 soit 55%du territoire.

2.1.1- L'accès à la terre

L'accès à la terre n'est pas totalement libre. On procède à des prêts au voisins ou étrangers. L'héritage et le défrichement ont constitué les principaux modes d'appropriation.

La gestion foncière au Sénégal a pourtant connu des mutations dues aux réformes politiques. Avant l'ère coloniale, le droit de la hache, le droit du feu, ...prévalaient.

Sous l'ère coloniale, les terres sont monopolisées par l'Etat sous le principe de la domanialité et des biens vacants sans maître.

Après l'indépendance, jusqu'en 1996 les terres au Sénégal sont essentiellement régies par la loi sur le domaine national ( loi 64 - 46 du 17 juin 1964). Elle stipule que le domaine national se définit comme suit :

-Constituent de plein droit le domaine national, tous les terres non classées dans le domaine public immatriculé et dont la propriété n'a pas été transcrite à la conservation des hypothèques à la date d'entrer en vigueur de la présente loi.

-Ne font plus parties du domaine national les terres qui, à cette date, font l'objet d'une procédure d'immatriculation au nom d'une personne autre que l'Etat. Le domaine national englobe plus de 80% des sols du territoire sénégalais.

En 1996, l'Etat adopte les nouveaux textes de la décentralisation et transfère différentes compétences aux collectivités locales ( régions, commune, CR).

S'il y a des terres à octroyer pour l'agriculture et l'élevage, une commission se réunit et inspecte le terrain en question puis statut sur la possibilité d'octroi. Mais. Les populations ne connaissent pas la loi sur le domaine national. Ceci est du à leur « retard » (par rapport à l'accès à l'information) et à l'enclavement de la zone. Ce qui fait que la CERP a mis en place un registre foncier qu'il essaye d'imposer tant bien que mal. Le président de la communauté rurale s'octroie des terres un peu partout depuis 1987.

2.1.2- Les cultures pratiquées et leur rendement

Dans les zones classées les cultures sont essentiellement millicoles du fait des restrictions administratives. Dans les zones hors réserve les cultures pratiquées sont : le mil l'arachide, le niébé et les pastéques.

Le mode de culture est itinérant, il est caractérisé par l'utilisation d'un matériel obsolète et manuel.

Pour la campagne de 2003 nous avons les productions suivantes.

Tableau V : Répartition des différentes spéculation dans la CR

Spéculation

Superficie (ha)

Production (T/ ha)

Production ( t)

Mil

1969,9

1

1719,6

Sorgho

1415,4

1,2

417,5

Mais

1599

0,9

139,6

Niebé

74

2

79,6

Pastique

Non dispo

5

Non dispo

Arachide

456,4

0,8

372

Source : CERP Vélingara, juillet 2004

Graphique 5 : Espace agricole

L'importance des cultures millicoles témoigne du niveau croissant des pratiques agricoles. Dans les zones classées, même si la totalité des cultures ne s'y opére pas, il est important de noter qu'elles peuvent constituer un indicateur de l'implantation humaine. Pour l'année 2005, la CR a reçu 180 tonnes de semences et 21 tonnes d'engrais qui risquent de rallonger les superficies des cultures.

2.1.3- La commercialisation

Elle se fait à partir du Secco qui, installé depuis 1982 s'occupe de la collecte et de l'offre de semence. Pour 2004, il a collecté 300 tonnes d'arachides. Il y a aussi des producteurs qui vendent leurs produits dans des marchés parallèles. Cet éparpillement dans la commercialisation pousse la coopérative agricole à vouloir se réorganiser pour canaliser le réseau en rapport avec la SONACOS.

2.2- L'ÉLEVAGE

Le Ferlo est une zone d'élevage par excellence, un bref rappel de son déroulement nous parait important pour une bonne compréhension du phénomène.

Rappel : Avant l'avènement des forages, le mouvement du bétail se faisait d'une part entre la vallée du fleuve Sénégal en saison sèche à cause de ses pâturages de décrue et de l'eau, et d'autre part la vallée du Ferlo où des puits permettant une présence quasi permanente des pasteurs avec une faible densité animale. La végétation était abondante.

La découverte de l'aquifère Maestrichtien en 1938 a permis l'installation de forages. Déjà en 1987 ; 255 forages ont été creusés dans tout le pays. A cela, il faut ajouter les aménagements hydro agricoles dans la vallée (SAED) qui ont donné un autre visage à l'organisation paysanne et pastorale de la vallée en bouleversant les pratiques anciennes et sédentarisé certains éleveurs. Les forages deviennent des lieux de polarisation des transhumants avec d'intenses activités de commerce. Toute la vie pastorale va s'organiser dans zone de desserte des forages. Dès les premières pluies, les éleveurs s'éloignent des forages avec leurs troupeaux pour s'installer près des mares.

Dès la fin de l'hivernage avec le tarissement des mares, les pasteurs se rapprochent des forages et s'installent dans les campements de saison sèche.

Pour ce qui du passage de Vélingara Ferlo, la transhumance commence dans la porte Nord ( PAPEL) localisé dans la CR de Ndioum Nguent et Nguent pathé. Un nombre important des troupeaux en provenance de Louga et Linguère s'installent à partir du mois de mars, avril, dans Ribot Escale frontière sud avec Vélingara. Cette activité occupe 90% de la population.

2.2.1- La composition du cheptel

Le cheptel est essentiellement composé de bovins, ovins, caprins, équins et asins. selon la CERP les estimations pour 2004 sont :

Bovins :23.000

Ovins :350.000

Caprins :30.000

Aquins : 2000

Asins :5000

Le décompte exact du bétail reste difficile car durant les campagnes de vaccination, il s'y mélange le bétail étranger et, presque tous les éleveurs sous évaluent leurs troupeaux.

L'élevage est pratiqué par toutes les couches de la population. Même les fonctionnaires commencent à s'initier dans le domaine. Si toutes les populations ne le pratiquent pas directement, elles peuvent confier leurs animaux à des éleveurs transhumants qui sont, soit des parents ou des personnes qu'il faut payer.

2.2.2- Alimentation du bétail

Le volume de la biomasse sur un rayon de 15km autour des forages de Vélingara est estimé à 1571 kg de masse sèche/ ha ce qui fait d'elle l'une des CR les plus importantes en matière de possibilité d'accueil ( 21928). Mais les charges réelles de ses forages sont de l'ordre 37065 (PAPEL). Ces données témoignent de l'importance de l'élevage dans la CR et du niveau de polarisation qu'elle exerce sur les autres localités surtout du Nord. Les espaces de pâturages occupent 1740km2 soit 2/3 de territoire de la CR. Les principaux espèces de forages sont : Zonia glochidiata, Andropogon gayanus, Acacia seyal, Cenchrus biflorus Combretum micranthum, Pterocarpus lucens. Cette fournit des repousses très intéressantes quant à leur teneur en MAT ( matières azotées totales ) et en cellulose. Les feuilles et les fruits sont aussi très biens consommés par le bétail en fin de saison sèche, a ceux ci s'ajoutent le Ziziphus maritiania, Guiera senegalensis, Grewia bicolor, etc...

Le pâturage aérien dans toute la zone fournit un appoint alimentaire certain dont l'importance varie selon la saison et la disponibilité en fourrage herbacé.

En saison des pluies, les animaux consomment peu de feuilles d'arbre. En saison sèche, le pâturage aérien devient important et les bêtes consomment pratiquement la majeur parti des repousses, des arbres et arbustes. Ce type d'alimentation est surtout fréquent chez les petits ruminants.

2.2.3- Le mouvement du bétail

D'après le PAPEL, les plus grands mouvements viennent de Podor et de Linguère. Donc Vélingara semble être un passage privilégié pour certains transhumants à la quête des pâturages du sud. En effet, Vélingara a l'avantage d'aligner du nord au sud trois forages et de concentré plusieurs puits au sud qui est par ailleurs une zone arachidière.

Photo 4 : Retour d'un groupe de transhumants. Les hommes s'occupent des troupeaux dans les zones de pâturages. Les femmes conduisent les bagages et les petits des brebis et chèvres. Juillet 2005. Source : S. Koutoudio.

2.2.4- Les sources d'abreuvements

Les principales sources d'abreuvement sont les mares, les puits et les forages.

2.2.4.1- Les mares : Elles sont au nombre de 447 dans la communauté rurale. Elles sont à fois utilisées par les populations en saison de pluies lorsqu'elles sont bien remplies et par le bétail. A part l'eau qui favorise cette ruée, les pâturages qui poussent autour des mares constituent un appoint alimentaire pour le bétail.

2.2.4.2- Les puits : on en compte environ 41 dans la communauté rurale à exhaure manuelle. Dans les villages de passage les éleveurs les utilisent sur autorisation des habitants.

2.2.4.3- Les forages : nous avons trois forages dans le CR : Vélingara ( NO) doté d'un château d'eau et d'un abreuvoir, c'est un forage à gros débit. Il est relié à deux antennes ; une à Séwéldé et une à Sousset. Celui de Boundou Mbaba (E) et de Sab Sabré (Sud) ne sont dotés que d `un bassin à ciel ouvert, et d'un abreuvoir chacun. Ces forages sont pris d'assaut en saison sèche dès que les mares s'assèchent. Par ailleurs il y a une tarification fixe sur l'eau en fonction du type d'utilisation. Nous avons ainsi les tarifs mensuels suivants :

Bovins : 100 FCFA

Petits ruminants : 25 FCFA

Equins : 500 FCFA

Maison : 500 FCFA

Chambre à air : 1000 FCFA

Ces tarifs sont sources de beaucoup de discordes entre les comités de gestion des forages et les éleveurs. Ces derniers sous-évaluent toujours le nombre d'animaux à abreuver. C'est aussi en cette période qu'est noté un certain nombre de différends entre les populations résidentes et les éleveurs.

2.3- RAPPORTS POPULATION AGRICULTURE ET ÉLEVAGE

Ces relations sont souvent de types conflictuels. Les éleveurs transhumants sont indexés comme étant au centre de beaucoup de problèmes. Ils sont par exemple considérés comme des complices actifs des voleurs de bétail. Dans la CR des problèmes surgissent fréquemment ente les comités de gestion et les populations. Les différends sont relatifs au montant des taxes d'abreuvement et des mesures prises de nature à détériorer les relations avec les comités. Elles peuvent aller jusqu'à interdiction d'abreuvement lorsqu'un éleveur est pris pour sous-évaluation de son bétail. De même, il est toujours difficile de prévoir le retour de transhumants vers les zones de forages car étant fortement lié à l'assèchement précoce au nom des mares. Mais en général si c'est le cas la ruée vers les forages coïncide souvent avec des récoltes non encore achevées.

Pour illustration un chef de village a été tué dans la CR de Kouthiaba par des transhumants en tentant de les empêcher de traverser des champs. Dans le même ordre d'idée, le front arachidier s'étale d'Ouest en Est et s'approche à petit pas de la réserve de Sab Sabré. Il risque à court terme d'obstruer le couloir de migration du cheptel vers Tambacounda.

A l'activité d'élevage, est souvent liée le prélèvement fait à certaines espèces naturelles pour la satisfaction de s différents besoins.

2.4- LES ACTIVITÉS DE PRÉLÈVEMENTS

Les prélèvements observés sont ceux des coupes, des écorçages et des saignées.

Prélèvements par coupe : les coupes sont caractérisées chez certaines espèces. Elles se font généralement à ras le sol ce qui ne facilite pas la régénération. Les forestiers imposent 15cm de diamètre pour les chantiers de charbon (Vélingara est fermé à la coupe). Toutes les clôtures d'habitation sont faites de bois de coupe. Les espèces prélevées servent souvent de piquet pour la construction de miradors car il faut toujours protéger son champ contre d'éventuelles incursions du bétail. Les matériaux de construction varient selon les possibilités d'accès aux ressources( disponibilité ou ressources financières). D'ailleurs à part le chef lieu d'arrondissement où les bâtiments commencent à croître, dans toutes les autres localités les matériaux de construction issus de la nature dominent.

Coupe par écorçage : parmi les objets qui font l'objet d'écorçage figurent Adansonia Digitata, Grewia bicolor. Les écorces de baobab servent souvent à la confection de cordes.

Les prélèvements par saignée : Ils sont effectués sur les Acacia senegal. Ils constituent l'activité de prélèvement dominante. L'arbre doit à peu près avoir quatre ans pour arriver à maturité et prêt à l'exploitation. Mais les exploitants, ne maîtrisant pas toutes les techniques d'écorçage, blessent profondément l'arbre et une perte importante de sève est notée. Pour accélérer, disent-ils, la production de gomme certains n'hésitent pas à mettre le feu. A côté des activités de prélèvement le commerce et l'artisanat sont non négligeables.

2.5- COMMERCE ET ARTISANAT 

Commerce et artisanat occupent une place importante dans la CR.

2.5.1- Le commerce

Le commerce est la seconde activité des agriculteurs et éleveurs. Il occupe également une partie importante de la population qui y trouve les moyens de subsistances. Les boutiques sont au nombre de 87 dans la CR. Les Maures sont les plus représentatifs dans ce domaine. Ces boutiques s'activent comme celle des villes dans la distribution de denrées de premières nécessités, produits à transformation industrielle et de boisson puisqu'elles disposent en majorité de réfrigérateurs à gaz. Mais les principaux échanges se font dans les loumas avec la présence de produits de culture, bétail, lait, gasoil, prestation de service comme les consultations médicales des personnes et des animaux. Les niveaux d'échanges confèrent aux loumas une importance certaine. C'est pourquoi quelles que soient les conditions climatiques les personnes sont toujours au rendez-vous. Le commerce de bétail constitue un volet négligeable dans le secteur. Il est pratiqué par des éleveurs par l'intermédiaire des «Téfanké » et des dioulas. D'après le CERP, le nombre monde de têtes de bétail vendu dans les loumas est situé à plus de 15.000 têtes.

Les maures, socialement accepter, s'installent le long des loumas qui serpentent la communauté rurale en achetant les moutons et chèvres squelettiques en période de soudure. Ils les engraissent et les revendent période favorable. La vente de bétail concerne surtout les petits ruminants pendant les périodes de soudure. L'abattage est très désordonné dans la CR qui ne dispose d'ailleurs pas d'abattoir. Les seuls abattages sont effectués tous les jours dans les marchés centraux par les bouchers et dibiteries. La viande se vend très bien dans la zone puisqu'il n y pas de poisson.

Le commerce appuie aussi la contrebande qui se développe pour différentes raisons : manque total de surveillance, la ronde de la gendarmerie se fait une fois par semaine durant les loumas. Le sucre de Mauritanie, réputé pour ses prix bas, est plus vendu. Il quitte la Mauritanie pour être distribuer jusqu'à Tamba en passant par Ribot Escale. A cela s'ajoutent les concentrés de tomates, tissus, etc.

Le commerce aurait un développement effectif dans la communauté rurale si les zones étaient désenclavées. Il est important de signaler qu'excepté le village de Vélingara, on ne voyage qu'une fois par semaine en voiture.

Photo 5 : Louma de Vélingara, très vaste et animé tous les mardi. On remarque la présence de mil, de riz et d'autres céréales ainsi que des produits manufacturés (savon, huiles, tissus) juillet 2005. Source : S. Koutoudio.

Photo 6 : Même Louma, vente de petits ruminants ou troque qui se maintient toujours. A gauche, les voitures tout terrain en partance de Younoufése, Nomari, Barkedji et Linguère ville. Juillet 2005. Source : S. Koutoudio.

2.5.2- L'artisanat 

Il n'est pas trop important et tourne autour de la poterie tannerie, cordonnerie, bijouterie. Dans la CR environnement, il y aujourd'hui beaucoup de peulh qui commence à se spécialiser dans la fabrication de matériels agricoles comme la hache, l'hilaire, et les harnais de charrettes. L'artisanat, basé sur l'utilisation exclusive de bois est en recul du fait de la restriction des services eaux et forets. La communauté rurale avec ses trois réserves sylvopastorales est fermée à la coupe de bois.

Ces systèmes de productions répondent à différents types d'utilisation du milieu et des ressources naturelles en fonction de leur disponibilité et les besoins des populations.

CHAPITRE III : LES FORMES D'UTILISATION DU MILIEU ET DES RESSOURCES NATURELLES

3.1- L'ESPACE AGRICOLE DE LA CR

Il se résume par les champs de culture millicoles l'espace arachidier et l'espace de production de la gomme.

L'espace des cultures vivrières (sorgho, mais, mil, niébé Pastique) : Ce sont en général des cultures d'autoconsommation. Elles sont pratiquées par la presque totalité des populations. Leurs espaces de productions sont disséminées un peu partout dans la CR. Dans chaque village chaque famille a son espace de culture. L'espace utilisé par ces cultures est relativement faible pour constituer un problème sérieux pour le maintien et la pérennisation des ressources naturelles. Les matériels agricoles utilisés en l'occurrence semoir, houe, daba etc. ne sont pas de nature à porter de grands coups à l'environnement. Les jachères qui étaient de trois ans dans le passé sont raccourcies à deux ans. C'est par contre les terres qui font l'objet des demandes que ça soit pour l'habitat ou la production qui commence à s'intensifier.

Le principe qui justifie le droit à la terre demeure la mise en valeur. Ainsi, l'exercice de ce droit pose problème : la terre constitue un enjeu sur lequel se fonde l'espoir de développement. Mais dans la CR l'affectation de terre inclue l'agent de la CERP et l'agent des eaux et forêts. Le conseil rural par commission se charge de l'affectation des terres et donne son avis avant toute autorisation de défrichement. Avant d'émettre son avis, le conseil rural peut pour son information et sur sa demande consulter le rapport de la commission régionale de conservation des sols afin de vérifier l'affectation et les limites des parcelles.

Il y a par ailleurs dans les réserves sylvopastorales des populations qui pratiquent une petite agriculture de subsistance. Il s'agit des villages : Wendu Namari, Bagnanol Lathie II de Lama, Dadi Diawé, Touba Vélingara, Seweldé, Séssoum Doubel. Il y a aussi selon la CERP une expansion des cultures de pastèques ( la superficie n'est pas encore disponible) elle répond à l'irrégularité de la pluviométrie qui pousse à recourir à des techniques d'association ( pastèque, mil, niébé ).

L'espace arachidier : Il se localise, comme précité, dans le sud de la CR elle est pratiquée pour l'essentiel par les wolofs ( front mouride). Pour l'instant de superficie utilisée par l'arachide est estimée à 456,4 ha. La CR est la zone sableuse du Ferlo la culture arachidière aiguise de plus en plus des convoitises dans la mesure où des semences et engrais sont distribués chaque années aux cultivateurs. Les marabouts mourides et leur marge de manoeuvre sur l'expansion de la culture arachdière reste un sujet tabou que beaucoup de personne ne veulent pas aborder.

Les productions agricoles, même si elles sont pratiquées par une grande partie de la population, restent insuffisantes pour assurer la sécurité alimentaire et un surplus économique.

Les insuffisances des récoltes ont relancé les stratégies ancestrales de cueillette. La chute du prix de l'arachide a entraîné une désaffection relative à l'égard des oléagineux et les populations paysannes s'intègrent de plus en plus l'exploitation de la gomme.

L'exploitation de la gomme : Elle est très convoitée par les populations. Nous avons la présence de quelques sociétés d'exploitations. Il faut aussi remarquer la présence de particuliers libanais et d'intermédiaires. La CR a enregistré en 2002 une production de 150 tonnes (la plus faible due aux pluies de heug de cette année). Les zones à grande production sont Thiafaly, Sessoum, Sorokhom, Wendu Namari, Mbem Mbem, Belly Thioy, Belel Touflé et Koro Bel. Mais de plus en plus en accord avec le service des eaux et forêts, les nouveaux exploitants aménagent des terrains de reboisement d'acacia qu'ils entretiennent un à quatre ans. De même le développement du secteur de ma gomme entraîne ces sociétés à acquérir leurs propres espaces des champs pour les exploiter par leurs propres moyens.

Pour les autres produits comme le Ziziphus Mauritania et le Balanites aegyptiaca, ils ne se localisent pas sur un endroit fixe mais sont disséminés dans les réserves et les zones non classées. Les exploitants procèdent au ramassage des fruits murs.

A côté de l'exploitation agricole, le milieu et les ressources naturelles sont voués à d'autres formes d'utilisation pour la satisfaction des besoins aussi divers que ceux des transhumants et de leurs troupeaux.

3.2- UTILISATION DU MILIEU ET DES RESSOURCES NATURELLES PAR LES TRANSHUMANTS ET LEURS TROUPEAUX

3.2.1- Par les transhumants

C'est à travers des stratégies variées que les éleveurs transhumants mettent en valeur le milieu naturel. Dans le souci de l'alimentation du bétail, des parcours ont été dessiné dans tout le Ferlo « Au creux de la saison sèche les troupeaux vont vers le Sud et au coeur de la saison des pluies ils remontent vers le Nord aussi loin que la mousson l'aura permis » ( C. Toupet, 1992). C'est à ce schéma qu'obéit Vélingara puisque durant la saison sèche une partie des transhumants venus de Podor, Linguère et d'autres localités (les troupeaux importants sont parfois obligés de se diriger davantage vers le sud du fait de leur nombre). Mais de plus en plus ils s'installent à quelques kilomètres des villages polarisants laissant les jeunes conduire les troupeaux. C'est le cas de Saldow (un village installé en 2003 à 14 km du chef lieu d'arrondissement). Les personnes qui restent sur place s'adonnent à l'exploitation de la gomme, du jujubier ou essayent de bénéficier de financements auprès des projets existants en formant des GIE.

3.2.2- Le bétail

Souvent, les itinéraires des points de pâturages sont choisis en fonction de connaissances propres ou d'informations collectées.

L'action des troupeaux sur le milieu et les RN se résume à leur alimentation mais aussi aux effets qu'elle entraîne dans la régénération des espèces.

Tableau VI : Espèces appétées par les bovins

Espèces

Parties consommées

Feuilles fraîches

Feuilles sèches

Fruits

Acacia Seyal

+

+

 

Guiera Senegalensis

+

+

+

Combretum glutinosum

+

+

 

Grewia bicolor

+

 
 

Pterocorpus lucens

+

+

+

Zizyphus mauritiana

+

 

+

Source : Tontarir (B) , Marc d'oursi ( Haute Volta) , adoptée par Banny Touré 2002

Tableau VII : Espèces ligueuses appétées par les ovins

Espèces

Parties consommées

Feuilles fraîches

Feuilles sèches

Fleurs

fruits

Acacia seyal

+

+

+

+

Guiera senegalensis

+

+

 

+

Grewia bicolor

+

+

 

+

Acacia noilotica

+

 
 

+

Zizyphus mauritiana

+

 
 

+

Balanites aegyptiaca

+

+

 
 

Pterocarpus lucens

+

+

 
 


Source : To ( B) , mare d'Oursi ( haute volta, adaptée par Bany touré 2002

Tableau VIII : Espèces ligueuses appétées par les caprins

Espèces

Feuilles fraîche

Feuilles sèches

Fleurs

Fruits

Acacia seyal

+

+

+

+

Comretum glutinosum

+

+

 

+

Combretum micranthum

+

+

 
 

Grewia bicolor

+

+

 

+

Pterocarpus lucens

+

+

 

+

Zuzyphus mauritiana

+

+

 

+

Acacia nilotica

+

 

+

 

Acacia senegal

+

 

+

 

Guiera senegalensis

+

+

 

+

Balanites aegyptiaca

+

+

 

+

Source : Toutain (B) Mare d'oursi ( haute volta, adaptée par Bany Touré 2002).

NB : Les espèces notées ne sont qu'une composante des potentialités végétales de la communauté rurale.

3.3- LES PRODUITS À VALEURS ÉCONOMIQUES ET DE CONSOMMATION

Ils concernent l'exploitation pour la vente, la consommation ménagère et pharmacopée.

- L'exploitation de la gomme arabique : Vélingara a une grande part dans l'exploitation de la gomme. Pour la plus part des hommes, s'ils ne sont pas des exploitants sont des intermédiaires (Dioulas). En 2004, le kilogramme de gomme se vendait entre 1500 et 1900 F CFA, mais du fait de la désorganisation du secteur, les exploitants sont en permanence poussés à vendre le kilogramme jusqu'à 700 F CFA.

Le jujubier : Il fait partie des produits non contingentés et les fruits, en leur période, sont vendus dans les différents points d'écoulement. Le prix au kilogramme tourne autour de 1500 F CFA. Le jujubier est un arbre parrain, il se développe sur différents sols des zones semi-arides. Il s'adapte à la sécheresse et a un besoin en eau de 15 à 500 mm. Sa floraison débute en octobre et il peut commencer à produire à partir de 4 ans. Les femmes individuellement s'attellent à la vente.

Les ressources végétales dans les habitudes alimentaires : Feuilles et fruits sont utilisés comme condiment par les populations. Il y en a beaucoup mais nous en citerons quelques unes

Feuilles : Les feuilles consommables sont en général transformé avant leur utilisation celles d'Adansonia digitata et Grewia bicolor sont mélangées au couscous.

Les fruits : Les récoltes de Adansonia digitata peuvent s'effectuer en fonction des besoins. Le pain de singe est présent presque toute l'année sur les marchés. Les fruits sont récoltés et stockés pour être régulièrement utilisés et vendu occasionnellement.

Ecorces : L'écorce de Grewia bicolor est utilisé dans l'alimentation. Elle est ajoutée au couscous et peut remplacer les feuilles de baobab surtout chez les peulhs et peut servir à la confection de corde.

Les pailles en Penicetum pedicellatum sont répandues dans la CR. Elles sont utilisées pour la construction dans l'habitation.

La médecine traditionnelle occupe une grande partie dans la vie des ruraux en général. Le chef de village de vélingara wolof (Ablaye Ndiaye) et de Nbounan II (Amadou Bocar Diop) confirment l'importance de chaque espèce végétale en terme médicament. On ne peut toutes les citer, mais nous en retiendrons quelques-uns.

Tableau IX : Présentation de quelques espèces à valeur médicale

Espèce et nom peulh

Parties utilisées

Priorités médicales

Feuilles

Racine

Ecorce

Fruit

Sève

Lianes

 

Khaya senegalensis (kaïhi)

 
 
 
 
 

+

Demangeaison - bouton

Sterculia seligera (bobori)

+

 
 
 
 
 

Toux

Zizyphus mauritiana (diaabi)

 

+

 
 
 
 

Maux de ventre - vomissement

Combrutum glutinosum (doki)

+

+

 
 
 
 

Massage

Saba senegalensis (gueloki)

+

 
 

+

+

 

Maux de t^te- toux plaie

Guiera senegalensis (guieloki)

 
 
 
 

+

 

Toux

Grewia bicolor (kelly)

 
 

+

 
 
 

Etat de fatigue et de vertige

Sources : entretien S. Koutoudio

A partir de ces considérations il est claire que la pression démographique (humaine animale) entraîne une augmentation de la demande foncière ainsi que le bouleversement des parcours pastoraux. Le recours aux déchiffrements agricole dont les manifestations les plus fortes se révèlent dans la « progression » du front mouride se maintient plus ou moins malgré les restrictions de services des eaux et forêts. L'espace pastoral se réduit aussi peu à peu, il se traduit par des modes de gestions inappropriés des terres pastorales, des charges animales excessives au regard des ressources alimentaires disponibles, la surexploitation des pâturages et la dégradation des parcours par leur désarticulation. Il est toutefois évident que l'activité d'élevage induit les effets négatifs sur l'environnement. Quels exemples permettent d'illustrer ce constat :

- les densités animales très élevées conduisent à un épuisement rapide de pâturages de la zone sahélienne. Il s'ensuit une dénudation des sols qui renforce les risques de stérilisation des parcours.

- l'émondage abusif de ligneux pour le bétail en saison sèche constitue un facteur d'appauvrissement de la biodiversité.

Le recours aux feux de brousse pour stimuler la repousse herbacée (septembre en 2004) et parfois des actes d'incivisme inexplicable ; comme la destruction des ¾ des plants d'acacia dans une parcelle de reboisement à Loumboul. S. Abdoul par des transhumants.

A cela s'ajoute l'obstruction progressive des couloirs de migration de faune sauvage et la destruction de leur habitation. Car dans la communauté rurale sa densité a fortement baissé suite à l'implantation humaine et la chasse. Les réserves sylvopastorales de Mbem Mbem et de Sab Sabré étant les frontières directes de la réserve de faune de Ferlo sud, des hyènes, chacals, sont en permanence aperçus près des abreuvoirs surtout en saison sèche.

Tous ces problèmes, précise le CERP, poussent les éleveurs à vouloir se sédentariser et ajouter l'exploitation de la gomme et des produits de cueillettes dans leurs activités.

L'utilisation des ressources forestières obéit à une catégorisation des produits et une réglementation selon la nature des ressources. Ainsi, certains produits sont contingentés (combustible ligneux, charbon et bois de chauffe, bois d'oeuvre, artisanat et service) et leur exploitation est donc soumise à des quotas.

D'autres ressources font l'objet d'une exploitation non limitée sur le plan quantitatif. Il s'agit des produits non contingentes ( produit de cueillette, fruits, feuilles, racines, gomme, etc.) pour lequel un droit d'usage est accordé aux populations. Les dispositions de code forestier autorisant l'exploitation de produits contingentés dans les zones de terroir relevant du domaine national ainsi que dans les forêts classées aménagées.

S'agissant de l'exploitation de la gomme, une réglementation nouvelle a été introduit du fait de la pression qu'elle subit. La durée d'exploitation est limitée à un mois par les services des eaux et forêts. Mais cette politique de maîtrise de l'exploitation forestière se heurte à des pesanteurs liées notamment à l'exploitation qui échappe au contrôle des services forestiers.

Les recettes forestières : Les chiffres au niveau de la CR ne sont pas encore disponibles. Mais au niveau départemental, le conseil régional nous donne les recettes issues de la gomme de 1998 à 2002

Tableau X : Département Ranerou Ferlo

1998

1992

2000

2001

2002

10230 tonnes

11870

16840

52940

11400

511500 F CFA

593500

842. 000

264. 7000

788000

Source : conseil régional de Matam

La baisse de la production en 2002 est due aux pluies de 'heug qui s'étaient manifestés dans la région de Matam.

La presque totalité de l'exploitation de la gomme arabique se fait dans le département de Ranerou Ferlo. De 50 F CFA par kilogramme en 1998 la taxe est passée à 70 FCFA en 2005 pour la gomme et 15 FCFA pour le jujubier. La gomme représente 44% des recettes de la région et 55% de recettes domaniales. Pour 2004 Vélingara a produit 150 tonnes de gomme. Les prix au kilogramme varie aujourd'hui entre 1500 et 1900 F CFA.

*

TROISIÈME PARTIE :

GESTION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA COMMUNAUTÉ RURALE

CHAPITRE I : LES ACTEURS DE LA GESTION

1.1- LE CONSEIL RURAL

Les communautés rurales sont des structures décentralisées dotées de la personnalité morale et d'une autonomie financière. Chaque communauté rurale est administrée par un conseil rural. Il a la charge de la gestion des terres du domaine non classé sis dans son terroir.

Le 22 mars 1996, la loi n° 96-06 portant transfert des compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales fut promulguée. En matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles, la CR a désormais en charge :

- la gestion des forêts sises en zones de terroir sur la base d'un plan d'aménagement approuvé par l'Etat,

- la délivrance d'autorisation préalable à toute coupe à l'intérieur du périmètre de la CR,

- de donner son avis sur la délivrance, par le conseil régional d'autorisations,

- la gestion des sites d'intérêt local,

- l'élaboration et la mise en oeuvre du plan local d'action pour l'environnement.

Le conseil rural compte 24 membres dont 2 femmes. Les principales rencontres du conseil rural portent essentiellement sur les délibérations sur les questions foncières (quatre au total durant l'année) et les rencontres extraordinaires qui sont en général consacrée à la résolution des conflits. Son fonctionnement est limité par certains facteurs comme l'analphabétisme des conseillers qui représentent 71%. Les réalisations durant la présente législature sont :

- le lotissement de Vélingara (chef lieu d'arrondissement avec l'aide du chef de CERP),

- le règlement de plusieurs litiges,

- la reconnaissance de 28 villages.

1.2- LES SERVICES ÉTATIQUES

· Le sous-préfet : Administrateur de l'arrondissement, il veille à l'application des décisions venant du niveau central. Il peut aussi trancher sur les litiges entre populations comme ce fut le cas à Mboundou Mbaba où il a suspendu les terres objets de conflits. Le sous-préfet évalue aussi les besoins sociaux et environnementaux.

· Le Centre d'expansion rurale polyvalent : Cette structure traditionnelle étale théoriquement son action dans toute la communauté rurale. C'est une structure multifonctionnelle. Elle dispose d'un agent d'échange et d'un technicien de l'agriculture qui est le chef de CERP. Le CERP est installé en 2002 :

- Il a contribué à la lutte contre le péril acridien (campagne de prophylaxie.

- Il a aidé au reboisement d'acacia,

- Il encadre et assure les séances de renforcement des GPF.

Le CERP est confronté à de gros problèmes de fonctionnement

- le centre reçoit 35.000 F CFA à 40.000 F CFA de carburant pour tous les trois mois ses déplacements, le chef de CERP utilise la voiture du sous-préfet lorsqu'elle est disponible et ne dispose pas de logement.

- Les CERP de toute la région fonctionnent avec un budget de 400.000 F CFA par trois mois.

Les contraintes principales du CERP demeurent l'enclavement et le manque de personnel.

· Le service des eaux et forêts

Il se résume en un seul agent (pour trois réserves sylvopastorales). On comprend dès lors l'ampleur du problème que pose la gestion efficiente des ressources naturelles. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, l'agent des eaux et forêts confirme qu'il se trouve dans l'impossibilité d'effectuer des rondes régulières pour s'enquérir de l'état des lieux dans les réserves. Il ne dispose que d'une moto qui ne peut effectuer de grandes distances. Il profite souvent des sorties du sous-préfet pour l'accompagner ou de la voiture quand elle est disponible. Il loge avec le chef de CERP dans les locaux du sous-préfet et ne dispose pas d'équipements nécessaires pour la pérennisation de sa fonction à savoir appareil photo, GPS, tente, boîte taxidermiste, télescope absolument nécessaires pour la conduite des opérations d'aménagement des aires protégées.

Les problèmes sont aussi valables pour la réserve de faune du Ferlo Sud. Il essaye tant bien que mal de traduire en actes sa mission d'appui conseil par le suivi des plants de reboisement avec les pépinières. L'agent se déplace dans les marchés hebdomadaires pour le contrôle des différents produits vendus. Il recouvre les taxes d'exploitation de la gomme et des jujubiers et renforce les encadrements techniques auprès des éleveurs, paysans et exploitants de gomme.

Les services étatiques, en fonction de leurs attributions propres, sont les conseillers privilégiés pour la définition des stratégies de développement de la CR. Ils collaborent pour cela avec les structures internes.

1.3- LES STRUCTURES INTERNES

1.3.1- Les associations

Depuis le rattachement de la CR à la région de Matam, la dynamique des associations est en léthargie parce que ne disposant pas de moyens pour mener à bien leurs actions. Ces associations, à part ADESAH (Association des Défenseurs de l'Environnement Sahélien) et l'EGAB (Entente des Groupements Associés de Barkédji) s'activent dans le développement de la localité où elles sont basées. Mais le manque de financement a freiné ces objectifs. Seules ADESAH et EGAB ont fait des actions louables, l'une sur l'environnement et l'autre sur l'action sociale.

Les membres de ADESAH (68 membres) ont participé à la confection de nouveaux pare-feux du triangle Vélingara - Mbem Mbem - Mboundou Mbaba et collaborent avec les pépinières et les comités de lutte contre les feux de brousse dans les campagnes de sensibilisation que le service des eaux et forêts organise régulièrement.

EGAB (120 membres) : C'est la seule association qui étale ses actions hors de la CR. Pendant plusieurs années, elle a aidé au financement de micros projets pour le développement social. Elle a aussi soutenu financièrement les comités de lutte contre les feux de brousse à travers ENDA et CRS (Catholic Relief Service). Mais avec le retrait de ceux-ci, leurs activités sont complètement au ralenti pour ne pas dire qu'elles ne sont plus fonctionnelles et tout cela faute de financement et d'appui.

Pour l'heure, seules quelques ASC de Ranerou ont pu bénéficier de l'appui financier du service civique national en raison de 30.000 F CFA par mois.

Les plantes reboisées pendant les vacances citoyennes sont mortes par manque de suivi.

1.3.2- Les groupements

Ils se divisent en Groupement d'Intérêt Economique et Groupement de Promotion Féminine.

- Les GIE : Ils sont au nombre de 23 dans la CR dont 10 se trouvent à vélingara (Thianor, Maure I, Maure II, Fass, Touba, Dialal)

La plupart des groupements se meuvent dans les activités génératrices de revenu. Les effets environnementaux ne sont pas automatiques dans les groupements.

Parmi les plus dynamiques, nous avons le GIE comité de lutte contre les feux de brousse qui compte 700 membres à travers toute la CR. Il constitue le seul moyen de lutte contre les feux avec comme outils des coupe-coupe et des râteaux. Le nombre de ses membres peut témoigner de l'importance que les différentes couches de la population accordent à l'environnement.

Il bénéficie par ailleurs de l'appui financier du conseil rural et du service des eaux et forêts.

Sous l'appui du PAPEL, plus de 15 GIE s'activent dans l'abouche bovine qui constitue par ailleurs la principale activité dans les différents groupements.

- Les Groupements de Promotion Féminine (GPF)

Ils sont au nombre de dix huit dont cinq formels pour un total de 629 membres.

Leurs activités sont centrées sur l'embouche bovine, la teinture, l'exploitation de la gomme et le maraîchage. Il convient de signaler le courage des femmes qui, pour contourner les difficultés d'accès au crédit, se sont regroupées en GPF et mènent des crédits rotatifs.

Actuellement, la fédération nationale des groupements de femmes essaie de formaliser ces actions en ouvrant un guichet à Vélingara. Ce guichet est logé à la sous-préfecture sous la supervision du chef de CERP.

Au total, les ASC, GIE et GPF les dynamiques sont ceux qui sont formels.

Dans le domaine environnemental c'est le manque de motivation qui anime les groupements mais ils ont pleine conscience de l'importance que revêt les ressources naturelles à leurs yeux.

1.4- LES STRUCTURES EXTERNES

Ce sont essentielles les partenaires au développement qui interviennent dans la zone.

Les partenaires intervenants (par ordre d'importance).

Tableau XI : Partenaires au développement dans la CR

Sigles

Date d'intervention

Domaine d'intervention

Nature ou structure

Bénéficiaires

PAPEL

1993

Développement de l'élevage

Programme

Populations

CERFLA

1999

Renforcement de capacité

ONG

Populations, élus

FNRA

2002

Amélioration des espaces pastoraux

Projet

CLCFB

PSAOP

2003

Renforcement capacité

Programme

Organisation de producteurs

Ferlo Gomme

-

Commercialisation gomme

Société

Exploitants forestiers

DISC

-

Santé communautaire

Projet

Population

ENDA

-

Environnement, santé

Projet

Population

Croix rouge

-

Solidarité nationale

Projet

Population

PNIR

2004

Lutte contre la pauvreté

Programme

Population

AFDS

En phase d'installation

Lutte contre la pauvreté

Programme

Population

CRS

1998

Développement local

Projet

Population

ENPS

2001

Développement local

Ministère de la jeunnesse

GIE-GPF-ASC

Source : PNIR, juillet 2004

Le PAPEL a beaucoup fait pour la CR par la réhabilitation des parcs à vaccinations, l'installation des château d'eau du forage de Vélingara.

Le FNRAA à travers ses actions à former les CLCFB dans les méthodes de lutte pour la préservation de l'environnement.

Le CERFLA a aidé à la construction des classes d'alphabétisation et à la formation des élus à l'alphabétisation.

La croix rouge a participé dans le financement de la sensibilisation sur les MST, la construction du poste de santé de Thionokh.

Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) a installé des cantines scolaires et la dotation en nourritures des comités de lutte contre les feux de brousse. Mais ses actions ne se sont pas pérennisées.

L'intervention des autres partenaires s'est faite à travers des séances de formation de la population.

1.5- LES RELATIONS ENTRE LES STRUCTURES

L'enclavement de Vélingara et l'état des pistes ne permettent pas même si le voeu y est de maintenir durables certaines relations entre les structures.

A part la sous préfecture, aucune autre structure ne détient de local ou un siège permanent. Les structures étatiques coordonnent les différentes stratégies de développement de la communauté rurale (elle sont abrité par le même local).

Toutes les autres organisations travaillent dans le cadre de projets ou programmes pré établis. Leurs actions sont de ce fait directement centrées sur les populations ciblées à travers les ASC, GIE et GPF. Ceci a favorisé l'individualisme et la non coopération entre structures.

Dans tous les cas les acteurs privilégiés de la gestions des ressources naturelles demeurent les populations. A travers les différentes campagnes de sensibilisation, elles ont acquis des connaissances sur les comportements à l'égard des ressources naturelles.

Le chef de CERP, le sous-préfet, les chefs de villages interrogés, le CERFLA, et le service départemental de l'élevage de même que l'inspection générale sont unanimes à confirmer le changement général des comportements des populations vis-à-vis des ressources naturelles.

CHAPITRE II : FORMES DE GESTION DES RESSOURCES

Pour mieux appréhendez les formes de gestion des ressources naturelles, il nous paraît nécessaire d'inclure dans notre démarche l'échelle départementale. Cette option est due au fait que :

- la CR de Vélingara fait partie intégrante du Ferlo. Et qu'à l'image de cela, les différentes zones de cette contrée ont en partie les mêmes problèmes.

- Depuis le rattachement de la CR à la région de Matam, les actions en faveur de la GRN à part quelques cas sont surtout accès sur des séances de formation et d'encadrement dont bénéficient les groupements et associations.

- La CR pourrait être, à l'image de plusieurs autres CR du Ferlo, un cadre favorable à l'accueil de projet.

Il s'agit présentement du PRODAM, du PGIES (Projet de Gestion des Ecosystèmes du Sénégal). Ce dernier commence effectivement à marquer de son emprunte les réserves de faune du Ferlo Nord et Sud dans le cadre d'une cogestion des ressources naturelles incluant les populations de base.

Cette démarche va bien sûr s'accompagner de types de gestion des ressources naturelles qui ont jusqu'ici marqué la CR.

2.1- LES TYPES DE GESTION DU SOL

Les outils aratoires élémentaires, donc adaptés au milieu n'attaquent le sol que de manière superficielle pour pouvoir le fragiliser davantage.

Même quand du fait de la poussée démographique la surcharge humaine et animale commence à se faire sentir et entraîne un début d'intensification de la production, les paysans savent mettre en place des stratégies pour préserver le sol. Au premier chef figure la jachère et l'utilisation de fumure animale. L'association de cultures champêtre, jachère et élevage est fréquente ainsi que la pratique de l'agriculture sur brûlis. C'est celle des feux précoces dans lesquels le comité de lutte contre les feux est petit à petit associé. La jachère étant pratiquée sur trois ans laisse ainsi un pâturage substantiel pour le bétail. Aujourd'hui, le temps de jachère s'est réduit à deux ans du fait de l'accroissement des espaces de cultures, mais aussi de la distribution régulière par l'Etat de semence et d'engrais dans toute la CR.

Pour parer à l'irrégularité de la pluviométrie, le mil ou le maïs sont généralement associés aux pastèques au niébé.

La conservation des sols figure aussi dans les rôles premiers du conseil rural. L'affectation des terres est soumise à une réglementation stricte ainsi que les demandes de défrichement. Des restrictions sont aussi imposées quant à la pratique de la culture dans les réserves.

2.2- CONSERVATION ET GESTION DE L'EAU

Elle demeure le facteur primordial qui dicte la plupart des aménagements dans le Ferlo ainsi que la mobilité dans l'espace. Sa conservation devient problématique du fait de la pression qu'elle continue à subir.

« L'eau chez nous c'est comme le paradis » nous a confié un des premiers membres de l'ADESAH le vieux Amadou Egué Diallo. La gestion de l'eau au niveau des forages est confiée à des comités de gestions des forages. La CR dispose de 3 forages, 41 puits et 147 mares. L'habitat, relativement dispersé, ne permet pas une utilisation rationnelle des infrastructures. Le comité est élu par la population. Son fonctionnement est caractérisé par un respect des procédures élémentaires de gestion. Il est régi par le paiement d'une taxe selon les types d'utilisation. Ces taxes permettent d'approvisionner le forage en carburant. Cette activité s'intensifie pendant la saison sèche qui voit l'arrivée massive de transhumants à Vélingara. Loin des forages se trouvent les puits artisanaux à traction animale ou manuelle mais qui ne peuvent fournir l'eau nécessaire dans les ménages et pour les animaux.

Pendant la saison des pluies, l'exploitation des forages et puits est au ralentit et les différentes mares sont mises à l'épreuve. Elles subviennent à tous les besoins des populations aussi bien pour la consommation que pour le bétail.

A part le forage de Vélingara dont le château d'eau est construit par le PAPEL, ceux de Mbem Mbem et de Sab Sabré de même que les puits sont à ciel ouvert. Ils sont de ce fait le réceptacle d'oiseaux morts et plusieurs parasites vecteurs de maladies.

Depuis peu de temps, suite à la campagne de lutte contre le choléra, le CERP a mené un vaste mouvement de sensibilisation sur le filtrage de l'eau et l'utilisation de l'eau de javel. Mais du fait de l'ancienneté de ces pratiques, les populations ne semblent pas assimilées les informations reçues. L'eau n'est pas conservée en quantité importante dans les ménages, mais juste ce qu'il faut pour la journée.

Il faut signaler que la gestion des forages est sujette à de nombreux problèmes qu'on n'ose pas toujours aborder.

En effet, la plupart des infrastructures, nous dit-on, de même que les forages sont gérés par les Diawbé. Ils sont à la tête des comités de lutte contre les feux de brousse et sont plus représentatifs dans les GIE et GPF. C'est la cause de la frustration de la communauté wolof. A cet effet, le chef de village de Vélingara Thianor a émis le voeu qu'on leur installe des compteurs. Les forages sont fréquemment à court de carburant et les quêtes d'argent se multiplient.

Il convient par ailleurs de signaler qu'en 1991, une étude réalisée par le bureau Veritas Sénégal sur la situation hydraulique des villages membres de l'EGAB (13 villages de la CR) fait état d'un taux de couverture de besoins eau de l'ordre de 40,26% le déficit en eau est estimé à 638 m3 par jour.

2.3- PROTECTION DU COUVERT VÉGÉTAL

Grâce à l'appui de la brigade forestière, le comité de lutte contre les feux de brousse a été scindé en 67 sous-comités répartis dans toute la zone.

L'implication de ces acteurs dans le processus de GRN a permis de renforcer le contrôle et la surveillance des feux. Mais avec l'arrêt de l'assistance alimentaire du Programme Alimentaire Mondial et l'encadrement de ENDA environnement on constate que beaucoup de comités vivent dans la léthargie.

Pour préserver les ressources forestières restantes, plus de 11000 plants ont été produits durant la campagne 2003-2004 par le service forestier en relation avec les pépinières.

Il existe cinq pare-feux pour une longueur de 220 km destinés à limiter la propagation des feux. Cependant, leur entretien régulier pose problème. Dans les réserves, il y a toujours des villages déjà établis. Ceci est contraire à la réglementation qui régit la et la préservation des ressources naturelles.

Mais jusqu'ici, les restrictions apportées ont empêché de nouvelles installations et l'expansion incontrôlée des terres de culture. Mais, il y a toujours des pratiques illicites qui se font dans les réserves. Par exemple les traces de blessures sur les branches, ces dernières formant une couronne autour des troncs d'arbre témoignent du niveau d'ébranchage.

Pour palier au manque de personnel, tous les services des eaux et forêts du département se sont tournés vers les populations en vue de leur responsabilisation.

Ce sont elles-mêmes qui dénoncent les pratiques illicites comme les coupes abusives, la chasses, ...

Il est par ailleurs est admis par le PAPEL que les mises au défens ont des résultats plus positifs que les reboisements qui sont confrontés à des problèmes de manque d'eau et d'entretien (Lugguèré Thioly, en est un bon exemple.)

D'une manière générale, les différentes perceptions des populations vis-à-vis des ressources naturelles (comme un bien inépuisable) et leur méfiance à l'égard des structures étatiques ont changé dans le sens où l'espoir encore permis.

2.4- AMÉNAGEMENT DE L'ESPACE PASTORAL ET PROTECTION DE LA FAUNE

Parmi les politiques de développement des systèmes pastoraux du PAPEL figurent la formation des unités pastorales.

Le statut régissant l'unité pastorale la définit comme étant un groupement de producteurs ruraux constitués par les habitants d'un certain nombre de villages appartenant à un même terroir unis par une solidarité résultant du voisinage, possédant des intérêts communs, exploitant le même terroir et surtout ayant optés librement de s'unir. C'est une personne morale qui se caractérise par sa base géographique et liens sociologiques des villages dont elle est l'émanation, chargée de pourvoir aux besoins nécessaires du développement et la production animale.

Son objectif fondamental est l'organisation, l'éducation coopérative des habitants des villages qui la composent, la gestion des infrastructures communautaires implantées dans son terroir et de veiller à l'utilisation rationnelle de ses terrains de parcours et de cultures.

Jusqu'ici Vélingara Ferlo régit par cette organisation mais dans l'espace on ne peut la sentir.

Les UP constituées par le PAPEL n'ont pas fait long feu du fait d'un non suivi des initiatives de bases.

Les stratégies de protections de l'espace pastorale sont plus visibles dans les textes que sur l'espace.

La seule réglementation en vigueur ne s'applique que pendant la saison sèche, les transhumants doivent résister à une certaine distance du forage et des champs de culture (on a pas de donnée exactes).

La plus grande contrainte c'est la transhumance qui se fait d'une façon désordonnée. Il n'y a pas encore de plan net d'aménagement de la mobilité. Les couloirs de migration sont pris en tenaille du fait du développement de l'espace agricole.

Le tracé des parcours n'est pas assez établi. Les transhumants parcourent de ce fait l'espace en fonction des informations reçues. La divagation devient récurrente quand les forges manquent d'eau. Ces déplacements posent de multiples problèmes (surpâturage autour des points d'eau, conflits sociaux entre agriculteurs et éleveurs, etc.).

La modification rapide des modes de mise en valeur du milieu provoque le rétrécissement de l'espace pastoral et une limitation du rôle et de la place du bétail dans les systèmes agro-pastoraux.

La mobilité non contrôlée a des effets négatifs sur l'environnement dans la mesure où elle peut être à l'origine de la dégradation des parcours sur lesquels elle se pratique.

Quelques exemples permettent d'illustrer ce constat :

- Les densités animales très élevées conduisent à un épuisement rapide des pâturages. Il s'ensuit une dénudation des sols qui renforce les risques de stérilisation des parcours,

- Le piétinement du sol par les animaux aux abords des forages favorise l'érosion de ces espaces.

Le problème de la gestion rationnelle des parcours pastoraux à Vélingara interpelle l'attention des décideurs sur l'élaboration des stratégies viables à long terme. Depuis 2002, Vélingara Ferlo enregistre le plus grand nombre de conflits dans tout le département. La concurrence sur les parcours est toujours importante entre éleveurs transhumants et résidents. Pour l'heure, la pression des populations et des troupeaux est male évaluée dans les réserves. Selon le CERP, les populations ont assez bien assimilé les restrictions des eaux et forêts. Mais il faut signaler qu'il y a toujours des pratiques illicites ; dans la réserve de Sab Sabré des traces d'émondage sont visibles.

Pour toute méditation dans la CR, le sous préfet et le conseil rural sont les arbitres privilégiés.

2.5- PROTECTION DE LA FAUNE

Malgré tous problèmes qu'elle pose, le Sénégal a une longue tradition de la protection de la faune qui s'est parfois accompagné par la création de zones d'intérêts cynégétiques.

Déjà en 1972, les pouvoirs publics ont décidé de créer des zones d'intérêts cynégétiques (ZIC) pour promouvoir le tourisme cynégétique. Huit unités couvrant 2.315.500 ha voient le jour et sont placées sous l'autorité directe du service forestier. L'amodiation des zones de chasse a été expérimentée à partir de 1988. l'exercice du droit de chasse de l'Etat est ainsi loué à des exploitants privés titulaires de licence. Trente trois zones seront créées couvrant une superficie totale d'environ 3.272.000 ha dans six régions. Les recettes de la chasse sont passées de 49 millions en 1987/88 à 146,7 millions FCFA en 1988/89.

D'un autre côté, nous avons la mise en place du code de la chasse et de la protection de la faune qui instaurent l'interdiction de toute activité de chasse ou de capture dans les aires protégées.

Ces différentes mesures à l'égard de la faune n'ont pas pourtant empêché des activités illicites comme la chasse et le braconnage dans le Ferlo.

La CR, bien qu'elle soit fermée à la chasse n'empêche certaines personnes à la pratiquer.

D'après les dires des populations, la faune était partout présente dans Vélingara. C'est après l'installation des infrastructures hydraulique qu'elle a commencée à diminuer.

Cette activité est surtout l'oeuvre d'étrangers (Libanais le plus souvent). A ce sujet, une arrestation est intervenue en 2003 grâce aux populations qui ont averti l'agent des eaux des forêts. Les pintades constituent la cible privilégiée dans les réserves de Vélingara, puisque les gros gibiers sont rares. Les hyènes, chacals, gazelles (très rarement) ne sont aperçues qu'au coeur de la saison sèche quand les mares sont sèches. Aussi l'augmentation de la population, la transhumance sont pour beaucoup dans diminution du potentiel faunique.

A l'image d'autres localités qui commencent à s'initier dans l'élevage d'espaces sauvages, la zone couvrant Vélingara en bénéficie pas pour l'instant d'aucune mesure concrète visant à décourager la pratique de la chasse.

La surveillance pour un seul agent est une mission à risque. A titre d'exemple, un Lieutenant des eaux des forêts fut tué en 1992 par un braconnier à Ranérou. Il sera donc nécessaire pour les prises de décisions à venir de tenir compte des stratégies à adopter pour protéger la faune existante dans les trois réserves en incluant les populations. Elles peuvent en effet, par leur responsabilisation amortir l'effet manque de personnel et tirer une meilleure partie des ressources naturelles.

- Les formes de gestion adoptées à l'échelle départementale

Depuis quelques années, les projets et programmes environnementaux s'intéressent de plus en plus à la gestion des ressources naturelles en partenariat étroit avec les populations locales.

En premier lieu, nous citerons le service des eaux et forêts qui s'est démuni de sa fonction de répression pour adopter une attitude d'appui conseil auprès des différentes couches de la population. Les différents encadrements techniques ont donné de bons résultats. Les localités que nous avons visitées à savoir Loumboul S. Abdoul, Younouféré et Ranérou en sont de bels exemples. Les actions de lutte contre la dégradation des ressources naturelles sont déjà visibles sur le terrain. Par leur dynamisme, les groupements et associations s'impliquent de plus en plus dans la GRN. A Loumboul, c'est grâce à l'appui du PGIES à travers ses actions et l'érection de la zone en unité pastorale (PRODAM) que la GRN est devenue effective sous la pleine responsabilité des populations. Elles ont été initiées à la lutte contre les feux de brousse, la protection de la faune et la réglementation de la transhumance.

Dans la RFFN il a construit l'enclos de Katané qui abrite des gazelles et oryx. Il a été prévu le déplacement des abreuvoirs du forage de Petiel pour permettre la diminution de la pression au niveau des derniers refuges des autruches et gazelles. A ces différentes actions s'ajoute l'élevage de pintades qui a été introduit et l'aménagements de mares.

A Lougguéré Thioly les mises en défens ont porté de bons résultats preuve du dynamisme des écosystèmes.

Il s'agira dans ce qui va suivre de faire part des missions que s'est assigné le PGIES, d'une approche aménagement dans la CR de Vélingara à travers ses atouts, contraintes et les hypothèses de solutions. Enfin, nous essayerons d'évaluer les capacités des populations à cogérer les ressources naturelles en rapport avec les objectifs du PGIES.

CHAPITRE III :APPROCHE AMÉNAGEMENT ET CAPACITÉ DES POPULATIONS À COGÉRER LES RN.

3.1- LES OBJECTIFS DU PGIES

Le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) et le PNUD ont assisté le Sénégal particulièrement le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN) à la formulation d'un projet de gestion intégrée des écosystèmes dans quatre sites représentatifs du Sénégal (PGIES). Ces sites représentent des échantillons des trois grands types majeurs d'écosystèmes du pays comprenant les écosystèmes forestiers, sylvopastoraux et les écosystèmes côtiers et littoraux. Parmi ces sites figurent les RFFN et RFFS. Cette dernière fait frontière avec les réserves sylvopastorales de Vélingara de Mbem-Mbem et Sab Sabré. Le programme de cogestion et d'utilisation durable des RN a permis d'identifier les problèmes majeurs de développement durable et de conservation de la biodiversité par les acteurs concernés.

Pour résoudre ce problème, l'option alternative concerne pour chacun des sites une approche communautaire intégrée de planification stratégique d'aménagement et de gestion des terroirs villageois, de création et de gestion durable des ressources naturelles communautaires (RNC). A chacun des niveaux d'intervention, il s'agira d'une levée des barrières juridiques, politiques, techniques, et méthodologiques à une utilisation durable des ressources biologiques. Dans les terroirs villageois, il s'agira d'identifier le système de production, de promouvoir une autosuffisance alimentaire et énergique et de lutter contre la pauvreté. Dans les RNC, il sera mis en place des techniques alternatives de diversification des revenus d'exploitation des ressources biologiques sur une base de compromis et de coopération des acteurs concernés. Dans les aires protégées, un système de cogestion sera mis en place avec des mécanismes de partage équitable des profits tirés de la conservation. Il s'agira pour la suite de la réplication des actions de démonstration par l'ensemble des acteurs concernés.

3.2- APPROCHE AMÉNAGEMENT DANS LA CR DE VÉLINGARA

3.2.1- Identification des principaux atouts

La Communauté rurale présente beaucoup d'atouts qui sont analysés dans le tableau suivant :

Tableau XII : Les atouts de la CR

Atouts

Analyse

Trois réserves sylvopastorales

Pâturage en abondance, grande zone de transhumance

Existence d'un important potentiel d'Acacia Senegalensis

Commerce lucratif de la gomme arabique

Formation et encadrement technique des populations

Existence de plusieurs ASC, GPF, GIE et de classes d'alphabétisation

Limitation de la zone de culture arachidière

Restrictions du service des eaux et forêts

3.2.2- Identification des principales contraintes

Malgré les atouts non négligeables, la CR est confrontée à plusieurs difficultés que nous allons résumer dans le tableau suivant avec une esquisse des hypothèses de solution :

Tableau XIII : Contraintes de la CR

Contraintes

Causes

Conséquences

Hypothèses de solution

Enclavement

Inexistence de piste de production et impraticabilité des routes

Déficit de communication, évacuation difficile des malades et la production, accès difficile pour les projets de développement

Réalisation des pistes de production, extension du réseau téléphonique

Dégradation de l'environnement

Feux de brousse, reboisement tardif, coupe abusive, concurrence autour de RN

Destruction du couvert végétal, conflit entre transhumants et résidents

Reboisement avec suivi dotation en moyens aux CLCFB, réglementation des parcours du bétail.

Léthargie des ASC GIE et GPF

Manque de motivation, manque de relation avec les autres groupements, faiblesse des financements

Un dynamisme lâche, manque d'action pérenne

Financement d'activité ayant trait à la GRN, initier des actions motivées, responsabiliser des populations

Forte transhumance

Disponibilité des pâturages et de point d'eau

Conflits humains, surpâturage

Création de RNC, promotion de l'élevage intensif

Manque de personnel

Enclavement, nombre réduit de personnes qualifiées en GRN, analphabétisme des élus

Réduction des offres de services des populations

Augmenter le personnel étatique, dotation en moyen de transport, intensification des formations des élus.

A côté des hypothèses de solution, l'information peut occuper une place de choix comme le définit l'UICN (Union Mondiale pour la Nature). En effet, les populations locales accèdent difficilement aux informations pertinentes pour modifier leurs attitudes et comportements en vue d'une utilisation durable des ressources naturelles.

La CR est confrontée à un déficit de communication entre les villages (manque d'infrastructures fonctionnelles, routes et moyens de communication modernes) pour véhiculer les informations sur les feux de brousse, l'état des forage, la localisation des zones de parcours. Les populations utilisent les marchés hebdomadaires, les points d'eau, pour échanger les informations par le biais des transhumants. Ces canaux d'information ne sont suffisamment valorisés par les structures d'encadrement pour transmettre les informations qu'elles génèrent aux populations locales qui demeurent de ce fait isolées. L'accès à l'information et son utilisation judicieuse constitue un levier important pour permettre aux populations d'engager des actions efficaces de GRN. Elles pourront de ce fait à travers les techniques de l'information et de la communication optimiser leurs prises de décision et adopter plus comportements positifs à l'égard des ressources naturelles.

3.2.3- Capacités des populations à cogérer les ressources naturelles

A l'image d'autres localités comme Thieul, Vélingara fait partie des unités pastorales érigées par le PAPEL. Cette dynamique est entrée en léthargie par un manque de suivi. Avec la réactivation de cette organisation par la relance des terroirs villageois, il pourra être un cadre propice aux différentes actions du PGIES.

Dans la CR, la dynamique de cogestion des ressources naturelles se ressent de plus en plus. Le nombre de membres des associations et groupements le démontre.

- le GIE comité de lutte contre les feux de brousse compte 700 membres divisés en sous comité de lutte contre les feux de brousse qui sont répartis dans les différents villages.

- L'association des défenseurs de l'environnement sahélien (ADESAH) compte 68 membres.

- Entente des groupements associés de Barkedji (EGAB) qui est la seule structure active qui polarise plusieurs CR.

Au total, la CR renferme 23 GIE 18 GPF et 8 associations (PNIR) s'activant dans la teinture, l'embouche bovine, le commerce et la protection de l'environnement.

L'exploitation de la gomme confère une certaine sécurité monétaire pour les populations. Pour pérenniser cette activité, le reboisement de différents espèces d'Acacia s'intensifie d'année en année (Acacia senegal, Acacia milifera, Acacia chrenbergiana). D'environ 11000 plants en 2003 la CR est passée à plus de 15000 plants en 2004.

La gestion de l'environnement est au coeur des préoccupations des populations qui comprennent que la survie des systèmes de production est en grande partie dépendante d'un certain équilibre écologique.

Toutefois, cette gestion va au-delà de la lutte contre les feux de brousse mais intègre d'autres aspects comme la prévention des feux, la déforestation, le braconnage, etc.

Pour l'heure l'un des facteurs majeurs qui mérite réflexion est l'installation des populations à l'intérieur des réserves. Si la réglementation régissant l'existence des réserves interdit toute installation permanente des populations, il faudra nécessairement adopter de nouvelles stratégies par l'installation de ces dernières à la périphérie des réserves et les doter de moyens pouvant permettre une utilisation rationnelle des RN obéissant à une logique de cogestion et de responsabilisation.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Situé dans la région du Ferlo, la communauté rurale de Vélingara ne manque pas de potentialités, c'est d'abord au niveau de la diversité de ses ressources naturelles. Ces dernières sont continuellement mises à profit aussi bien pour les populations que par les animaux.

L'analyse de l'organisation de la communauté rurale, l'espace, les hommes, les activités constituent un préalable, une analyse de l'environnement local qui reflète le milieu hétérogène sur le plan physique humain et économique avec des activités diversifiées. Les activités de production, malgré leur place importante présentent plusieurs contraintes :

- L'agriculture, par la faible rentabilité, son extension dans le sud fait front à la réserve sylvopastorale de Sab Sabré

- L'élevage transhumant qui de plus en plus fait subir aux ressources disponibles une charge trop importante est source fréquente de conflit.

- A ces difficultés s'ajoutent la faiblesse des infrastructures et équipements.

Pour remédier à cette situation, les populations ont mis en place de nouvelles alternatives dont les dynamiques correspondent aux activités de prélèvement qui répondent à des exigences de consommations et facteurs économiques. Et, de plus en plus elles se développent dans des réserves et sont stimulées par la présence des sociétés d'exploitation comme.

Les conséquences environnementales sont alors évidentes lorsqu'on y associe les facteurs climatiques ( érosion, pluviométrie et facteurs anthropiques).

Ils contribuent à aggraver une situation écologique déjà précaire dont on ne maîtrise pas le niveau d'avancement. Compte tenu de cela, la gestion des ressources naturelles constitue le défi majeur de l'ensemble des acteurs de la CR. Elle reste urgente à cause des ruptures d'équilibre écologique constatées ces dernières années suite aux changements climatiques.

Pour cela, une dynamique est déjà en place par l'encadrement, la sensibilisation et la responsabilisation des populations de base. Les services étatiques et privés donnent de plus en plus au Ferlo l'image de « l'Afrique utile » lui attribuait Charles Toupet. Tout ça pour dire que l'état de dégradation très avancée risque sous peux de ne plus être appropriée l'option de cogestion est fortement appuyée.

Mais l'enclavement de la CR, sa sous assistance sont des réalités à surmonter si on veut aider les populations qui en émettent fortement le voeu à lutter efficacement contre la pauvreté dans une logique de conservation des ressources naturelles.

Dans une autre dimension, la construction de la route Ourossogui Linguère passant entre les deux réserve de faune mérite une attention particulière.

Axe de désenclavement certes mais aux conséquences inestimables dans une zone qui commence sa reconstitution.

Pour des recherches antérieures, l'étude de ce thème donnera peut être une vision prospective des stratégies à adopter pour contrecarrer les effets d'une ouverture dans ces écosystèmes si chers à notre pays.

BIBLIOGRAPHIE

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3- BERNUSE, E. : Le développement rural en question, Paris, ORSTOM, mém. N° 106, 505 p.

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5- CERFLA : Plan local de développement, Mai 2004, 74 p.

6- CHAPERON P. : Quatre années de sécheresse dans le Sahel, données pluviométriques, hydrologiques et perspectives, Drason, 1973, 13 p.

7- DIANE, M. L. : Aménagement et gestion de l'espace pastoral, l'expérience du PAPEL : cas de l'UP de Thiel, Mémoire de fin d'études ENEA, 2001, 105 p.

8- GORNET A., PARPON N. : Description des facteurs du milieu et de la végétation dans cinq parcelles situées le long d'un gradient climatique en zone sahélienne au Sénégal. Extrait de l'IFAN, Tome 39 série A2 Dakar, 1997. pp 242-298.

9- DIEY Z. P. : Caractéristiques hydriques des sols de trois types de parcours du Ferlo sableux, ORSTOM, Dakar, 1985. 54 p.

10- FOTIUS. G : Etude des pâturages naturels du Ferlo Oriental (République du Sénégal), Maison Alfort ( IEMVT/ Dakar, LNERV), Avril 1960, 180 p.

11- GAVAUD M. : Nature et localisation de la dégradation des sols au Sénégal, ORSTOM/ Dakar. 1988, 15p.

12- GRAHAN J. G., KATTY M.., THARSELLE J. : Aménagement et gestion des aires protégées tropicales, UICN, 1990, 289 p.

13- INITIATIVE ACACIA ( groupe GRN) : Utilisation des Techniques de l'information et de la communication pour la gestion des ressources naturelles dans la Ferlo NE du Sénégal. Décembre 1999.

14- MBAYE M. : Gestion actuelle des pâturages naturels forestiers soudaniens en Casamance : conséquences sur l'alimentation du bétail et la productivité de l'élevage. Thèse de doctorat de 3ème cycle, FLSH, département de géographie, UCAD 1998, 277 p.

15- MEPN : Plan national d'action pour l'environnement, septembre 1997, 158 p.

16- MEPN, PGIES : Elaboration d'un programme de cogestion d'utilisation durable des ressources naturelles, des aires protégées et de leurs périphéries intégrant les terroirs villageois et les ressources naturelles communautaires (version provisoire) Juillet 1997, 158p.

17- MOMOD Th. : La désertification au sud du Sahara, Dakar, NEA, 212 p.

18- PAPEL : Rapport 2004, 107 p.

19- PNIR : Plan local de développement de Vélingara, Juillet 2004, 66 p.

20- Revue de l'association Sénégalaise des professeurs d'histoire et de géographie : La vallée du Fleuve Sénégal, n°2, mars 1987, 108p.

21- RICHARD, J.F. : La dégradation des paysages en Afrique de l'Ouest. AUPELF, UICN, ORSTOM, ENDA, 1990, Presses Universitaires, 310p.

22- SANE F. : Perception paysanne des ressources naturelles dans l'arrondissement de Bala, département de Bakel, Mémoire de maîtrise, FLSH, département de Géographie, UCAD, 1995, 89 p.

23- SANTIOR C. : Contribution à l'étude de l'exploitation du cheptel : Région du Ferlo Sénégal, ORSTOM, Dakar, 1982, 48p.

24- THIAO D. : Environnement et systèmes de production dans les terroirs du Joobass sur l'alimentation du bétail et la productivité de l'élevage, Thèse de doctorat de 3ème cycle, FLSH, Département d'histoire, UCAD, 1998, 277 p.

25- THIAW D. : Identification, utilisation et valorisation des ressources végétales dans la communauté rurale de Tomboronkoto de la cueillette à la production. Thèse de doctorat de 3ème cycle, département de géographie, UCAD, 2001, 328p.

26- Von May Dell, H.J. : Arbres et arbustes du Sahel, leurs caractéristiques et leurs utilisations, GTZ, Eschton, 1983, 531p.

ANNEXES

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Situation pluviométrique de Vélingara

Tableau II : Structure ethnique de la population

Tableau III : Situation des infrastructures médicales

Tableau IV : Possibilité d'accueil et charge réelle de quelques forages dans la zone sylvopastorale

Tableau V : Répartition des différentes spéculation dans la CR

Tableau VI : Espèces appétées par les bovins

Tableau VII : Espèces ligueuses appétées par les ovins

Tableau VIII : Espèces ligueuses appétées par les caprins

Tableau IX : Présentation de quelques espèces à valeur médicale

Tableau X : Département Ranerou Ferlo

Tableau XI : Partenaires au développement dans la CR

Tableau XII : Les atouts de la CR

Tableau XIII : Contraintes de la CR

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Evolution des pluies selon la hauteur

Graphique 2 : Evolution des pluies selon le nombre de jours

Graphique 3 : Répartition de la population selon l'ethnie

Graphique 4 : Possibilité d'accueil et charge réelle de quelques unités pastorales Graphique 5 : Espace agricole

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : L'axe Ourossogui - Ranenou - Matam

Photo 2 : Forage de Vélingara (chef lieu)

Photo 3 : Troupeau de moutons autour de l'abreuvoir du forage de Vélingara (Chef lieu).

Photo 4 : Retour d'un groupe de transhumants

Photo 5 : Louma de Vélingara

Photo 6 : Même Louma GUIDE D'ENTRETIEN VILLAGE

ESPACE

· Histoire de l'occupation de l'espace

· Description de l'espace

· Identification et localisation des infrastructures

RESSOURCES NATURELLES

1. Ressources en eau

· Etat général de l'eau

· Pluie

· Eaux de surfaces

· Eaux souterraines

· Utilisation de l'eau (mode de gestion, niveau d'exploitation)

· Contraintes

· Solutions

2. Sols

· Les différents types de sols

· Caractéristiques et modes d'exploitation

· Contraintes

· Solutions

3. Ressources végétales

· Zone interdite ou classée

· Parties reboisées

· Potentiels des espèces (utilisation et gestion)

· Etat du couvert végétal

· Les feux de brousse

· Contraintes

· Solutions

4. Ressources en faunes

· Les espèces les plus fréquentes dans la zone

· Etat de la faune

· Rapports avec la population

· Contraintes

· Solutions

SYSTEMES DE PRODUCTION

1. Agriculture

· Systèmes de culture (jachère, assolement, association)

· Les différents types de spéculations

· Contraintes

· Solutions

2. Elevage

· Tailles des cheptels

· Types d'élevage

· Intensif

· Extensif

· Contraintes

· Solutions

3. Foresterie rurale

· Reboisement

· Exploitation des produits forestiers

· Produits végétales transformés

· Contraintes

· Solutions

4. Les autres activités

· Commerce

· Marchés centraux

· Loumas

· Artisanats

· Contraintes

· Solutions

GROUPEMENTS ET ASSOCIATIONS

· Les groupements présents dans la CR

· Les associations présentes dans la CR

· Domaines d'activités

· Groupements et associations extérieurs opérants dans la CR

· Associations et groupements s'activant seulement sur les ressources naturelles

· Contraintes

· Solution

LES PRINCIPAUX PROBLEMES DE LA CR

1. Le foncier

· Mode d'acquisition

· Les litiges fonciers

· Les problèmes entre agriculteurs et éleveurs

· Le règlement des problèmes fonciers

1. Les problèmes démographiques

· Les problèmes posés par la croissance de la population

· Les problèmes d'emploi et de scolarisation

2. Les problèmes de fonctionnement du conseil rural

· La difficulté de gestion

· La faiblesse des moyens de gestion

3. Dynamique organisationnelle

· Les structures internes

· Les structures externes

· Les relations entre structures

· Les atouts et les freins aux structures

· Gestion communautaire des feux de brousse






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore