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Diagnostic des ressources naturelles et leur gestion dans la communauté rurale de Velingara Ferlo

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par Souleymane KOUTOUDIO
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Maitrise 2005
  

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1.4- LA FAUNE 

Comme citée au chapitre I, la faune sauvage a presque disparu dans la CR. D'après les dires des villageois, les quelques animaux sauvages qui restent viennent de l'Est dans les réserves de faune Nord, Sud et dans la région de Tamnacounda. On aperçoit encore, l'hyène rayée, le singe, le phacochère, le « Till », le calao, le chacal, la pintade, ... La rareté de la faune s'explique par l'implantation humaine et le braconnage importants dans la zone.

1.5- LES FACTEURS DE DÉGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA CR

Au premier chef des facteurs de dégradation se trouve l'homme. Par son désir de satisfaire ses différents besoins, il a modelé l'espace selon ses aspirations. Il a, de ce fait, renforcé la précarité de l'équilibre environnemental instauré par les facteurs physiques.

Les facteurs physiques : Même si les services des eaux et forêts de la région mettent l'accent sur le fait que les écosystèmes sont dynamiques et que l'état général des lieux indique une reconstitution des espèces. On remarque par contre un taux de mortalité élevé chez certaines espèces comme les Pterocarpus lucens et un faible taux de recouvrement chez les graminées. On peut aussi distinguer des dégradations sévères par endroits. Elles sont la résultante de phénomènes érosifs très intenses comme l'érosion éolienne qui déracine beaucoup d'arbres en période d'hivernage, et accélère l'enlèvement de la couche arable. Elles contribuent à la disparition des formations boisées et à la perte d'habitat pour la faune. L'érosion hydrique, par le ruissellement appauvrit le sol et accentue l'enclavement. Mais le déficit pluviométrique en est la grande cause. Le Ferlo porte jusqu'à présent les séquelles de la grande sécheresse des années 70 et début 80. L'impact de la baisse de la pluviométrie est très complexe. La diminution des apports en eau a considérablement réduit les potentialités végétales et développé de grands déplacements vers le sud supposé plus humide et pourvu d'espaces fourragères riches. A côtés de ces facteurs physiques, se combine l'action anthropique.

Facteurs anthropiques : En effet, par différents moyens, l'homme participe à la dégradation des ressources naturelles.

Les feux de brousse : La CR ne dispose que de six pare-feux pour une longueur total de 220 km destinés à limiter la propagation des feux. Cependant, leur entretien régulier constitue une réelle difficulté. Ils se situent dans le triangle Vélingara - Mbem Mbem - Boundou Mbaba. Le reste des villages autour de Mbakadji Alpha est exposé à des feux précoces en provenance de la région de Tamba. Ces feux sont généralement l'oeuvre de chasseurs, braconniers, des éleveurs transhumants qui laissent leur feu de camp en activité derrière eux. Les exploitants de gomme brûlent pour avoir la sève beaucoup plus rapidement. Pour l'année 2004, sept feux de brousse ont été répertoriés à Vélingara sans compter ceux qui ne sont pas connus. Les nouveaux types de pare-feux sont vite recouverts par les herbes du fait de leur largeur réduite. Contrairement aux anciens qui sont construits par les catarpillars, les nouveaux sont faits avec des outils manuels comme les pelles, les râteaux, les coupe-coupe, etc.

Comme moyen de lutte contre les feux, les populations utilisent aussi des tiges d'arbres. L'éloignement des points d'eaux est une contrainte majeure dans ces cas. Dans toute la région, il n'y a pas de sapeurs forestiers pour le service des eaux et forêts à part un camion citerne à Linguère.

Photo 3 : Caractéristiques d'un feu de brousse dans la zone sylvopastorale. Ici, le pare-feu n'est assez large pour stopper la propagation du feu. Source : CERFLA, mai 2004.

La coupe de bois : Les trois réserves sont fermées à la coupe de bois. Mais, elle se pratique toujours d'une manière frauduleuse à destination de Louga et Diourbel, les bois encore humides sont mis en bas des camions pour échapper au contrôle. Dans le triangle Nakara - Lugguèré Thioly - Vélingara, il n'y a que trois agents des eaux et forêts avec comme moyen de transport une moto chacun. Les camionneurs ont leur permis de coupe dont la provenance est difficilement vérifiable. Le bois fait partie des produits contingentés c'est-à-dire dont l'exploitation est réglementée par un quota. En période de soudure, les éleveurs émondent les espèces fourragères pour l'alimentation du bétail. Le bois est utilisé comme matériel de construction et comme piquet dans les champs.

Ces manoeuvres frauduleuses sont sanctionnées par des amendes de la part des comités de lutte contre les feux de brousse, ou par des poursuites judiciaires de la part des eaux et forêts. Durant l'année 2003, seules trois manoeuvres frauduleuses ont été enregistrées par les eaux et forêts dans toute la région de Matam dont une à Vélingara. .

La chasse : La zone étant aussi fermée à la chasse, les populations ont remarqué la présence de blancs et libanais pour la plus part. La chasse et les feux restent les principales causes de la rareté de la faune sauvage. De temps en temps des tirs sont entendus. Les principaux indicateurs de chasse sont les douilles, les plumes et traces de sang. La pintade ( diaw ngal en puular ) est sujette à un trafic très important depuis la capitale régionale. La route principale Ourossogui-Ranerou-Vélingara étant dépourvue de toute contrôle, les pintades chassées sont acheminées vers les marchés où elles sont vendues en cachette et à des prix abordables.

A ce sujet, le Projet de Gestion Intégrée des Ecosystèmes du Sénégal (PGIES) a instauré l'élevage de pintades dans la RFFN (Réserve de Faune du Ferlo Nord). Mais ces actions ne sont pas encore étendues sur toute la zone du Ferlo.

Les infrastructures hydrauliques : Elles ont aussi un impact sur l'environnement immédiat. En saison sèche, le manque d'eau généralisé et l'assèchement des mares font déplacer les éleveurs vers les principaux puits et les forages. L'effectif important du bétail fait peser au milieu et aux ressources une charge trop lourde. Le piétinement des sols par le bétail participe à son érosion et empêche la régénération des espèces. Les éleveurs utilisent aussi beaucoup de bois pour dresser leur tente de saison sèche.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard