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Relations politiques Iran - Etats - Unis: 1979 -- 1988

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par Kouassi Roger DJANGO
Universite de Bouake - Licence 2007
  

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II- LES MANIFESTATIONS DE LA GUERRE

1- L'implication des Etats-Unis dans la guerre

La guerre qui a débuté le 22 septembre 1980 entre l'Iran et l'Irak était, une guerre que les deux protagonistes voulaient circonscrire au niveau régional mais elle a vite progressé compte tenu de l'enjeu que représentait ces deux pays et leur richesse en matière de ressources pétrolières.

En effet, l'Iran qui depuis l'avènement de la révolution islamique était hostile aux Etats-Unis les accuse d'apporter leur soutien aux irakiens. Ceux-ci malgré la crise des otages n'osent pas intervenir. Ils avaient deux objectifs : le premier est qu'il voit en Iran un frein à l'entrée des soviétiques dans la région. Le second objectif est que les Etats-Unis pensent qu'une guerre d'usure affaiblissant les deux pays favoriserait leurs intérêts dans la zone. A travers ces deux objectifs, les Etats-Unis restent observateurs mais très vigilants. Les américains furent désillusionnés par les agissements du Khomeyni qui avait lui aussi ses propres ambitions. Il voulait donc exporter sa révolution dans le monde arabe, tenait des discours à l'encontre des Etats-Unis. Il voulait donc réaliser la communauté des croyants à travers la chute de l'Irak. Alors, dès cet instant les Etats-Unis qui pensaient atteindre leurs objectifs voient en l'Iran une menace pour ses alliés du golf. L'Iran qui au début de la guerre était vu comme un pays affaibli militairement ne pouvait pas tenir devant l'Irak, va donc multiplier des victoires dès septembre 1981 sur l'Irak en récupérant ses territoires occupés et avec notamment l'héroïque bataille de Khorramchahr en mai 1982. Tout ceci inquiète les Etats-Unis qui pensent qu'une victoire des iraniens sur l'Irak consoliderait les liens des iraniens avec la Syrie. Cela permettrait une montée de l'antiaméricanisme et imposerait la Syrie soutenu par les soviétiques comme la nouvelle puissance régionale28(*). Ainsi les Etats-Unis dès 1982 vont soutenir secrètement l'Irak. L'étonnement vient du fait qu'Israël allié incontesté des americains vende des armes à l'Iran sans que les Etats-Unis ne disent un mot. Pourtant les americains voulaient que ces deux pays soient très affaiblis pour mieux défendre leurs intérêts dans la zone. Cette action des israéliens vient du fait que pour eux se mettre aux côtés de ses ennemis les moins dangereux pour vaincre ce qui le sont29(*). C'est ce qui explique leurs ventes d'armes aux iraniens. Car pour Israël une victoire de l'Irak serait un danger pour la région.

L'Egypte, la France et les monarchies encouragées par les Etats-Unis vont se ranger aux côtés des irakiens. Pour l'Arabie-Saoudite et les autres monarchies ont largement financé l'effort de guerre irakienne par crainte d'une contagion révolutionnaire envers leur propre population chiite. L'Israël, la Syrie et la Libye se mettent à leur tour aux côtés de l'Iran avec des objectifs différents pour chacun. Sur le front terrestre, aucun des deux adversaires ne semble devoir réussir à faire basculer l'équilibre des forces en sa faveur, la guerre s'intensifie dans la zone maritime, surtout après février 1984. Elle prend principalement la forme d'attaque des pétroliers. C'est ainsi que l'Irak a détruit plusieurs pétroliers mouillants du champ pétrolier de Norouz, au Nord-est de l'île de Kharg en Iran. La riposte iranienne fut fatale pour un pétrolier saoudien allié de l'Irak qui a été détruit le 16 mai 1984. Cette action provoque l'énervement des americains qui vont mener des actions diplomatiques et militaires. C'est dans cette veine qu'ils proposent au conseil de sécurité de l'ONU de condamner les iraniens. Ainsi ils envoient en Arabie-Saoudite 200 missiles « STINGER » d'une portée de 3,5 miles destinées à défendre ses côtes et ses pétroliers30(*), le 22 mai 1984. Le 17 mai 1987, deux missiles « ETO » sont lancés par un mirage F1 irakien touchèrent la Frégate USS Stark tuant 37 marines et blessant 21 autres. Cette action des irakiens a failli pousser les Etats-Unis à entrer en guerre contre l'Iran suite à cette manigance irakienne. Les irakiens en posant cet acte voulaient pousser les americains à faire la guerre contre les iraniens car ceux-ci étaient les ennemis des americains. Le pilote de chasse dit avoir confondu le navire à un pétrolier iranien. Les americains sachant bien que se sont les irakiens qui ont fait couler le pétrolier ne se sont pas fait prier pour réagira défavorablement contre les iraniens. Ils ont prononcé des menaces à l'encontre de l'Iran et on assisté à un renforcement du dispositif et de la présence américaine dans le golf31(*). En appelant tous les autres pays du golf, notamment le Japon et les pays de l'OTAN à s'unir pour défendre la circulation dans le golf. Pour les américains, l'ennemi à abattre est l'Iran pour garantir la sécurité dans la région. Donc il fallait faire en sorte que ces derniers sortent de la guerre perdant. L'on s'aperçoit ainsi à une entrée possible des Etats-Unis en guerre contre l'Iran.

Mais cette situation de frayeur fut atténuée par les Etats-Unis qui ont obtenu un cessez-le-feu entre les deux belligérants.

2- La fin de la guerre

La signature du cessez-le-feu a été l'initiative du Secrétaire Général des Nations-Unis. Elle avait l'entière approbation des Etats-Unis qui voulaient la paix dans cette zone avant les élections présidentielles américaines de novembre 1988. Pour palier à cette question, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies fait adopter le 20 janvier 1987 une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat entre les deux pays. Cette adoption était la huitième depuis que la guerre a débuté et les américains la qualifient d'historique. En même temps ils demandent aux deux belligérants de se retirer sur les frontières internationales et envisagent même des sanctions contre le pays récalcitrant.

Le texte fut immédiatement rejeté par l'Iran sous prétexte qu'il faut d'abord situer les responsabilités afin de voir qui est l'agresseur en vue d'une éventuelle dédommagement d'après guerre. Ce pays pendant qu'il se battait avec l'Irak était confronté à une situation intérieure. Celle de la lutte entre les religieux modérés et ceux des religieux radicaux. A cette situation s'ajoute l'affaiblissement et l'isolement de ce pays.

En effet, en Iran les religieux radicaux voulaient coûte que coûte finir avec les régimes de Saddam-Hussein qui est vue comme un régime pro-occidental. Ce groupe est dirigé par l'Ayatollah Montazeri. Leur combat était discrètement soutenu par l'Ayatollah Khomeyni qui se bornait seulement à dire que la solution de ce conflit est la disparition du régime irakien.

En ce qui concerne les religieux modérés dirigés par le président du parlement (Madjlis), Rafsandjani pense que poursuivre la guerre prolongerait l'Iran dans une situation chaotique, ce qui est ailleurs le cas, d'où pour eux l'arrêt immédiat de la guerre.

La situation conflictuelle entre les religieux iraniens va perdurer jusqu'à ce qu'on arrive à la dissolution du parti de la République Islamique fondée en 1979 par Khomeyni. Ainsi après la dissolution, certains radicaux ont été poursuivis, d'autres arrêtés et exécutés pour corruption. Cette dissolution qui a eu lieu en juin 1987, marque la victoire des modérés. C'est ainsi qu'en avril 1988, l'armée irakienne reprenait le dessus sur les mollahs iraniens. A cette même période, Rafsandjani est réélu pour la deuxième fois président de la Madjlis. Il fut nommé chef des armés par Khomeyni. A ce moment, il se rendit compte que l'armée iranienne est sur la défensive et a même le Kurdistan irakien qu'elle tenait depuis 1984. Dans sa quête de solutions pour convaincre ses compatriotes à signer la résolution des nations des unies qu'intervient le bombardement de l'Airbus A300 d'Iran Air reliant Bandar Abbas à Dubaï par le croiseur USS Vincienne des Etats-Unis qui a fait 290 morts, le 3 juillet 1988. Cet évènement va amener Rafsandjani a accepté la résolution 598 du conseil de sécurité des nations-unies. C'est ainsi que le 18 juillet 1988 il accepte le cessez-le-feu qui marque la fin définitive de la guerre Iran-Irak.

La guerre Iran-Irak de septembre 1980 à aout 1988 a été très meurtrière. Elle a vote évolué compte tenu de l'enjeu que représentait ces deux pays pour les puissances européennes et surtout pour les americains. Elle a vu la participation des différents pays frontaliers. En effet, les americains en voulaient tant à ces deux pays pour protéger leurs intérêts dans cette zone. Cependant, Khomeyni qui voulait exporter sa révolution dans le Moyen-Orient a vu ses ambitions freinées par l'Irak. Cette guerre n'a profité qu'aux americains qui avaient leurs objectifs à atteindre.

CONCLUSION

Les relations politiques Iran-Etats-Unis 1979-1988 ont connu beaucoup de soubresauts.

En effet, 1979 marque la rupture entre ces deux pays. Cette rupture est due à la vision impérialiste des Etats-Unis qui ont mal géré la révolution Iranienne. Elle a été le fait d'une mésentente entre les membres même de l'administration américaine.

Les Américains en laissant le Shah seul voué à on propre sort, voulaient s'attirer les faveurs du régime des Mollahs. Mais la chute de leur plus grand allié au Moyen Orient a fait monter un anti-américanisme. Ceux-ci étaient considérés par le régime des Mollahs comme étant un peuple sans moral, qui pratiquent tous les vices connus sur la terre. Ils étaient considérés comme le ``Grand Satan''. Cet anti-américanisme va les amener à se confronter entre la période 1980-1988.

Cette confrontation ne fut pas directe, mais elle s'est manifestée par une prise d'otages de l'Ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Elle a été orchestrée par les étudiants eux-mêmes soutenus par l'Ayatollah Khomeyni suite à l'admission du Shah aux Etats-Unis pour se faire soigner. Cette prise mettra un terme à leurs relations diplomatiques.

C'est ce qui va se poursuivre quand Khomeyni va vouloir exporter sa révolution dans tout le Moyen-Orient. Cette envie d'exportation entraine la peur de tous les arabes alliés des Américains. Durant toute cette période 1980-1988, nous aurons la guerre Iran-Irak qui deviendra très vite une guerre sous-régionale et voire internationale avec l'implication des grandes puissances occidentales et les Etats-Unis. Ces derniers voulaient voir ces deux pays affaiblis pour mieux protéger leurs intérêts et freiner l'avancée du communisme.

En effet, toutes ces divergences sont la manifestation d'un peuple longtemps opprimé et surexploité qui veut se défaire du joug du colonisateur. Elles sont donc des héritages de politiques menées par des administrations passées. Ces relations entre ces deux peuples étaient du type : puissance impérialiste-pays du tiers monde.

Pour améliorer les relations de ces deux pays, il faudra que la puissance impérialiste puisse comprendre que nous sommes dans un monde nouveau où le plus fort se doit d'écouter le plus faible. Toutefois que cela sera compris, nous parviendrons à une amélioration des rapports de ces deux peuples. Sinon, sans l'équilibre des rapports entre eux, les divergences ne finirons pas et cela nous donnera toujours comme on le voit aujourd'hui la polémique sur le nucléaire.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

- BERG (E), la politique internationale depuis 1955, Paris, economica,

1982, p776

- MIGUEL (P.), Histoire du monde contemporain, 1945-1991, Paris, Fayard, 1991, p. 657.

- PLANTEY (A.), De la politique entre les Etats principe de diplomatie, Paris A. Pedone, 1987, p. 416.

OUVRAGES SPECIALISES

- SALINGER (P), Otages : les négociations secrètes de Téhéran, Paris, Buchet

Chastel, 1981, 308 p.

-FIRZLI (N), Le conflit irako- iranien, édition du monde arabe, paris 1982

-JACQUES (R) et HENRI (O), libertés fondamentales et droits de l'homme,

édition Montchrestien 1989

- WOODWARD (B.), C.I.A : Guerre secrète 1981-1989, Paris, Buchet-Chastel,

1981, p. 308.

- BANI SADR (A.H), Le complot des Ayatollahs, Paris, Edition, Découverte,

1989, p. 237.

PERIODIQUE

Le Monde

- ALAIN (C.), « L'Amérique retient son souffle », décembre 1979.

- DELARUE (M.), « Création d'un comité pour la défense des libertés et les

droits de l'homme », 4 janvier 1978, p 1

Ø Le Monde diplomatique

CLAUDE (J.), « fanatisme », décembre 1979, p. 1.

FAROUGHY « le pouvoir islamique face aux relations antagonistes en Iran »,

février 1980, p. 9.

LES MEMOIRES

- CAMARA (M.), L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran 1953-

1996 : du mariage de raison à la haine réciproque, Mémoire

de Maîtrise, 240 p.

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE ..............................................................................1

REMERCIEMENTS ....................................................................3

DEDICACE................................................................................4

* 28 Camara (M.), L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran 1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque, Mémoire de Maîtrise, p. 163.

* 29 Camara (M.), L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran 1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque, Mémoire de Maîtrise, p. 163.

* 30 Berg (E.), La politique internationale depuis 1955, Paris, Economica, 1982, p. 769.

* 31 Camara (M.), L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran 1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque, Mémoire de Maîtrise, p. 165.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo