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Evaluation et cartographie de la déforestation au Katanga(RDC)

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par Jean Pierre KABULU DJIBU
Université Libre de Bruxelles - DEA en Biologie des Organismes et Environnement 2006
  

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I.1.4 Indices de configuration et de composition

Afin d'étudier les rapports entre la configuration du paysage et les processus écologiques, il est
utile de décrire les structures en termes quantifiables. Ceci explique le développement d'une série
d'indices « landscape metrics » (Hargis et al. 1997 dans Bogaert et Mahamane, 2005). Ces

mesures sont souvent un indicateur de l'impact humain sur la composition et la configuration du paysage.

La structure du paysage peut être mesurée soit en utilisant les statistiques et s'exprimer en termes d'unités de paysage (taille, forme, abondance, dispersion des taches) soit être traduite par le rapport spatial entre les taches d'un paysage et la matrice de ce même paysage (Ripple et al. 1991 dans Bogaert et Mahamane, 2005). D'autres subdivisions séparent les mesures de configuration (mesurant la géométrie des taches et leur répartition spatiale) des mesures de la composition de paysage (proportion, richesse, équitabilité, dominance) (McGarigal et Marks, 1995 ; Gustafson, 1998 dans Bogaert et Mahamane, 2005).

Néanmoins il est probable de se retrouver dans une redondance des mesures de configurations en utilisant plusieurs indices. Car beaucoup de mesures employées pour quantifier l'hétérogénéité spatiale sont corrélées (O'Neill et al, 1998 dans Bogaert et Mahamane, 2005). Une solution proposée pour éviter le calcul (et l'interprétation) de beaucoup d'indices est de décrire les composantes fondamentales du modèle spatial qui sont indépendantes et de développer une série de mesures (une mesure par composante) pour les caractériser (Li et Reynolds, 1994; Riiters et al, 1996 dans Bogaert et Mahamane, 2005). L'hétérogénéité spatiale peut-être défini par une approche caractérisée par quatre éléments fondamentaux de la configuration, beaucoup plus simple et plus pratique, proposée en Figure 10 :

- la taille des taches et leur distribution de fréquence par type ;

- le périmètre des taches et leur distribution de fréquence par type ; - le nombre de taches par type ; et

- la répartition spatiale des taches.

a b

c d

Figure 10 : Quatre éléments fondamentaux de la configuration spatiale: la taille des taches et leur distribution de fréquence (a), la forme des taches qui s'exprime par une distribution de fréquence de leurs périmètres (b), le nombre de taches par type (c) et la répartition spatiale des taches (d) (D'après Bogaert et Mahamane, 2005).

I.2 LA DEFORESTATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO I.2.1 Problématique générale

La République Démocratique du Congo comprend la majorité des forêts tropicales de l'Afrique centrale. Ce qui correspond à un peu plus d'un million de km2 qui abritent de nombreuses espèces végétales et animales avec un taux d'endémisme très élevé (Defourny et al., 2006).

D'une importance capitale pour la protection du climat, les forêts du Bassin du Congo revêtent plus de 172 millions d'hectares et constituent le deuxième plus grand massif de forêts tropicales humides du monde après la forêt amazonienne. Et la République Démocratique du Congo à elle seule couvre 60 % des forêts régionales (Tableau 1) Elles abritent une faune d'une grande richesse et une biodiversité unique en son genre mais, si elles sont essentielles à la survie d'espèces animales telles que le gorille ou le bonobo, elles le sont plus encore pour la population de la République démocratique du Congo: on estime que 40 millions de Congolais dépendent exclusivement de ses ressources (Devers, 2007). Cependant ces forêts sont soumises à une

surexploitation. La réduction dans le bassin du Congo est de 1,3 % comparativement à 2000 et de 4,8 % par rapport à 1990. Il est donc à remarquer que la déforestation augmente considérablement ces dernières années suite principalement à une forte pression démographique (Bogaert et al, sous presse).

Tableau 1: Superficies des forêts par pays en % total régional (D'après Devers, 2007).

Pays Superficie des forêts × 3

10ha (%)

Cameroun 19.639 10,88

Guinée équatoriale 1.900 1,05

Gabon 22.070 12,22

République Centrafrique 6.250 3,46

République du Congo 22.263 12,33

République démocratique du Congo 108.339 60,03

La végétation congolaise en général est en corrélation directe avec les facteurs pédoclimatiques et le relief. Toute la zone climatique (selon la classification de Köppen) Af, y compris celle située dans la partie orientale de haute altitude constitue le domaine de la forêt équatoriale ombrophile. Les provinces à climat Am, exception faite de celles situées dans la région de Graben à l'Est, sont également celles de la forêt ombrophile, y compris les régions du Lac Mai - Ndombe et du Nord - Ouest se trouvant en réalité dans la bande climatique Aw. Cette situation serait plutôt liée au fort engorgement qui compenserait la faible pluviométrie. Les provinces à climat Aw, comme celle du Katanga, sont le domaine de la forêt claire ou de la savane plus ou moins arborée en fonction de l'altitude et de la durée de la saison sèche. Les zones climatiques Cf et Cw de haute altitude correspondent aux forêts de montagne et aux formations de bambous; dans la région Sud-Est moins élevée du Katanga, c'est le domaine de la savane boisée. La classification dite de «Yangambi», adoptée par les phytogéographes sous l'égide de la commission de la coopération technique en Afrique subsaharienne a identifié sept faciès physionomiques de la végétation au Congo (Devred, 1960) :

- savane arborée et savane herbeuse ;

- mosaïque de forêt claire et de savane ; - forêt dense sèche dégradée ;

- forêt semi - décidue ;

- forêt sempervirente ;

- forêt sur sol hydromorphe ;

- végétation de montagne.

Le Tableau 2 donne les estimations préliminaires récentes des superficies de formations végétales, réalisées par le Service Permanent d'Inventaire et d'Aménagement Forestier (SPIAF), à partir de l'interprétation des images satellites.

Tableau 2: Estimations préliminaires des superficies des formations végétales pour la République Démocratique Congo (SPIAF, 2005).

Formation végétale

Superficie (km2)

% Forêt

% Territoire

Forêt dense humide

572.251,16

68,14

37,20

Forêt de montagne

 
 
 

Forêt dense de montagne

38.612,39

3,01

1,65

Forêt de bambous

1.666,72

0,13

0,07

Forêt dense sèche dégradée

 
 
 

Forêt dense tropophile

51946,17

4,06

2,22

Forêt claire (Miombo)

102.225,61

7,99

4,36

Forêt sur sol hydromorphe

88.614,05

6,92

3,78

Galeries forestières

2.500,08

0,19

0,11

Forêt de mangrove

555,57

0,04

0,02

Forêt secondaire

121.670,70

9,54

5,19

Total forêt

1.280.042,46

100,00

54,59

Mosaïque forêt-savane

165.536,83

 

7,07

Plantations

555,57

 

0,02

Savanes herbeuses et arbustives

768.358,82

 

32,77

Eau

62.502,07

 

2,67

Non interprétée (nuages)

67.502,24

 

2,88

Total

2.344.800,00

 
 

La République Démocratique du Congo compte 1.280.042 km2 de formations essentiellement forestières, couvrant environ 54,6 % de sa superficie. La forêt dense humide vient au premier rang et représente 68,14 % de cette couverture, suivie des forêts dense sèche dégradée (12 %), des forêts secondaires (9,5 %), des forêts sur sol hydromorphe (6,92 %), des forêts de montagne (3,14 %). Les galeries forestières et la forêt de mangrove sont moins représentées avec respectivement 0,19 et 0,04 % de la superficie forestière (SPIAF, 2005). La répartition de cette couverture à travers les provinces administratives du pays accuse des inégalités frappantes (Tableau 3).

Tableau 3: Répartition de la couverture forestière à travers les provinces (SPIAF, 2005).

Province

Superficie totale (km2)

Superficie forestière (km2)

Forêt %

Bandundu

295.658

120.000

40.6

Bas Congo

53.855

10.000

18.6

Équateur

403.292

402.000

99.7

Province Orientale

503.239

370.000

73.5

Kasaï Occidental

156.967

40.000

25.5

Kasaï Oriental

168.216

100.000

59.4

Kinshasa

9.965

-

-

Kivu

256.662

180.000

70.1

Katanga

496.865

10.000

2.0

Total

2.344.885

1.232.000

52.5

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe