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Le panafricanisme d'intégration comme réponse aux problèmes sécuritaires africains.

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par Cheikh GUEYE
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master Relations Internationales Sécurité Internationale et Défense. 2009
  

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B. UNE REGION CRISOGENE

Forte de près du tiers de la population africaine répartie sur 6.143.457 km2 soit le cinquième du territoire africain, l'Afrique de l'ouest est devenue la principale zone de conflit du continent, et ce depuis les années 90 jusqu'à présent.

Carte de l?Afrique de l?Ouest

Source : http://www.diakadi.com/afriquedelouest/afriquedelouest.gif

Du début de la guerre civile au Libéria en 1989 à la crise ivoirienne de 2002, la sous-région est secouée par des conflits. A bien observer les pays touchés par ces conflits on constate que ce sont tous des pays frontaliers, et que le déroulement de chaque conflit ne peut se comprendre sans s?intéresser aux situations des pays voisins. Ainsi la guerre civile qui éclata en Sierra Leone doit se comprendre comme le prolongement de celle du Libéria. Foday Sankoh chef du RUF (Revolutionary United Front) qui déclencha la guerre civile en 1991 était un proche de Charles Taylor ; ce dernier l?épaula économiquement, militairement et politiquement par intérêt pour les provinces diamantifères sierra-léonaises. La Guinée pris dans l?étau libéro-sierra-léonais est obligée d?accueillir les réfugiés des conflits ; les populations autochtones développant assez rapidement une agressivité vis-à- vis de ces nouveaux immigrés créent une nouvelle zone de tension dans un pays qui n?était pas directement affecté par le conflit. On peut parler d?effets collatéraux. Le dernier et non moins important effet collatéral de la guerre civile du Libéria est la crise ivoirienne de 2002, la crise ivoirienne a souvent été réduite à sa dimension locale (opposition entre le Nord musulman et le Sud catholique, opposition entre les forces gouvernementales et les

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rebelles des forces nouvelles) or pour comprendre cette crise il faut remonter à la guerre civile du Libéria 13 ans plus tôt. Lorsque la guerre civile éclate au Libéria, Félix Houphouët-Boigny alors président de la Côte d'Ivoire soutint le mouvement de Charles Taylor, son successeur Konan-Bédié en fit de même. Mais en 2002 Laurent Gbagbo, opposant de longue date à Houphouët-Boigny arrive au pouvoir, ses rapports avec Taylor n'étant pas les mêmes il contribua personnellement à le faire chuter en fournissant des armes aux factions anti-Taylor le LURD et le MODEL. Taylor qui voit d'un mauvais oeil l'implication de la Côte d'Ivoire décide de soutenir militairement, politiquement et logistiquement 2 groupes ivoiriens opposés au gouvernement le MPJ et le MPIGO. Si l'intervention de Charles Taylor était motivée par des raisons économiques, son ingérence dans les affaires ivoiriennes doit lui garantir une porte de sortie, un moyen de négociations avec le pouvoir ivoirien.

Les conflits en Afrique de l'Ouest sont donc marqués par leur régionalisation et leur imbrication. Ce double-phénomène est possible à cause de plusieurs raisons. La première d'entre elles est ethnique car tous ces conflits ont une dimension ethnique qui si elle ne se trouve pas à la base du conflit vienne rapidement la renforcer, lui servir de justification. Et vu qu'en Afrique de l'ouest les espaces ethniques dépassent les espaces étatiques modernes, les conflits intra étatiques prennent une tournure interétatique via ces espaces ethniques partagés. La seconde raison repose sur la fragilité des Etats car sur les 16 Etats qui composent la sous-région 3 Etats sont en crise (Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie), 4 Etats sont en période de sortie de crise et dont l'équilibre reste précaire (Côte d'Ivoire, Libéria, Niger, Sierra Leone), 9 Etats plus ou moins considérés comme forts et stables (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Ghana, Nigéria, Sénégal, Togo) même si certains d'entre eux connaissent des troubles internes (le problème casamançais au Sénégal, les tensions religieuses au nord du Nigéria. Avec près de la moitié des Etas en difficulté il est très difficile de faire de la région une zone sûre d'autant plus que si les Etats faibles ne peuvent assurer leur sécurité, les autres Etats se distinguent par leur rôle actif dans le déclenchement et le déroulement des conflits. S'ajoute à la faiblesse des Etats, la complicité d'autres et aux dimensions culturelle, ethnique, stratégique et économique, la

présence étrangère qu'elle soit française, américaine ou onusienne complexifie la situation par la multiplication des acteurs sur le terrain.

Conflits en Afrique de l'ouest

Source : Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).

2) L'ECOMOG : le franchissement d'un palier nécessaire.

Dès sa création en 1975 , la CEDEAO fait de la sécurité et de la stabilité de la région un objectif important car le développement économique ne peut exister si l'insécurité règne. Ainsi nous verrons que l'ECOMOG est l'aboutissement d'un processus entamée en 1978 avec la signature du Pacte de Non Agression et constitue un tournant important dans la

gestion de crise et la pratique de maintien de la paix par les Etats africains jusque là soumis au principe de non-ingérence sacralisé lors de la conférence d'Addis-Abeba à l'origine de l'OUA. Cependant si l'initiative ne peut être que saluée nous verrons que dans la pratique le bilan est mitigée.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault