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La vulnérabilité psychologique des jeunes femmes en situation de double contexte culturel

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par Camille PATRY
Université de Toulouse le Mirail - Master 1 psychologie 2009
  

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PARTIE METHODOLOGIQUE

I/ PROTOCOLE EXPERIMENTAL

1/ Caractéristiques des participants

Six jeunes femmes d'origine maghrébine ont participé à l'étude. Effectivement, en regard des différences culturelles propres au statut de la femme, nous avons choisi ouvertement d'effectuer notre recherche sur des sujets de sexe féminin. En outre, afin d'uniformiser les facteurs culturels, nous nous sommes centrés sur l'origine exclusivement Maghrébine des participantes. Le Maghreb parait en effet véhiculer des valeurs culturelles relativement homogènes, puisque basées sur les principes de l'Islam. D'après le recueil d'informations qui a succédé la passation du test de Rorschach (Cf. annexe 1), quatre jeunes femmes sont d'origine Marocaine et deux sont d'origine Algérienne. Au moment de la passation du test, elles étaient âgées de 23 à 32 ans (âge moyen = 27 ans). Toutes exercent une activité salariée et vivent hors du foyer parental ; aucune d'entres elles n'a d'enfant. Quatre d'entre elles sont nées en France ; deux jeunes femmes sont nées au Maroc, mais sont arrivées enfants en France (2 ans 1/2 et 8 ans). Toutes les participantes ont donc été éduquées et scolarisées en France. Par contre, tous leurs parents sont nés au Maghreb pour rejoindre la France entre 1960 et 1984. A l'exception de l'une d'entres elles, les participantes sont de religion Musulmane, pratiquante ou non.

2/ Matériel utilisé : le test de Rorschach

En 1920, Hermann Rorschach, médecin psychiatre, créa un test composé de taches d'encre qui permet d'établir un diagnostic psychologique de la personnalité. Ce test présente un matériel peu défini, que le sujet structure en fonction de sa personnalité ; la projection est donc le mécanisme clé de cette tâche. Ainsi, les réponses données par le sujet correspondent à des « perceptions sensorielles complétées subjectivement »49. C'est sur cette base que Rorschach, en se référant à la théorie psychanalytique, repère des significations manifestes

49 Rausch De Traubenberg, N. (1970). La pratique du rorschach. Paris : P.U.F (2006).p. 7.

issues des perceptions du sujet, mais également des significations latentes auxquelles renvoient ces perceptions. Depuis, nombre d'auteurs ont poursuivi l'exploration de ce test en fonction des courants théoriques auxquels ils appartiennent.

On ne peut que souligner la richesse des renseignements recueillis par ce test. Loosli-Usteri (1969) estime qu'il met en jeu « toute la personnalité, avec ses qualités et ses faiblesses, ses complexes et ses compensations, ses aspirations et ses échecs, ses motifs secrets et ses réalisations >>50. Chabert (1983) propose une investigation psychanalytique du test de Rorschach, en se basant sur le modèle de l'appareil psychique élaboré par Freud. Elle nous ouvre dès lors sur une interprétation qui admet « la résonance fantasmatique et la réactivation de contenus latents se réclamant de registre conflictuels divers [...] relevant du développement libidinal >>51. Chaque facteur est ainsi étudié dans une perspective dynamique, révélant sa pluralité de sens.

Cependant, la richesse du test de Rorschach oblige à une interprétation fine et complexe du matériel offert par le sujet. Le clinicien faisant appel à cette méthode se livre à son « sens clinique >> par un travail associatif dans lequel la subjectivité intervient nécessairement, mais doit aussi s'appuyer sur les données quantitatives du psychogramme. Cette démarche doit constituer la première étape d'analyse, et « l'interprétation du psychogramme procède généralement par quatre phases successives : l'intelligence, l'affectivité, les points vulnérables, la synthèse de la personnalité >>52. Les données du psychogramme sont étudiées en référence à des normes statistiques révisées régulièrement. L'analyse du psychogramme, outre les renseignements qu'elle nous donne, constitue la meilleure garantie contre les projections propres au clinicien. En effet, Collado (2007-2008) affirme que c'est la rigueur de cette étape qui fournit une certaine objectivité dans les conclusions du test, élevant ainsi le Rorschach au-dessus des autres épreuves de cette nature. C'est à l'issue de cette étape seulement qu'il convient de compléter celle-ci par une analyse dynamique et symbolique du protocole.

Anzieu (1961) stipule que le test de Rorschach provoque une régression profonde chez le sujet, et mobilise les mécanismes de défense destinés à lutter contre l'angoisse la plus primitive. C'est en ce sens que l'analyse dynamique du protocole permet d'évaluer l'intensité de l'angoisse du sujet, sa nature selon le registre conflictuel auquel elle se rattache, ainsi que les moyens défensifs mis en oeuvre pour lutter contre cette angoisse.

50 Loosli-Usteri, M. (1969). Manuel pratique du test de Rorschach. Paris : Hermann (1976). p. 141.

51 Chabert, C. (1983). Le Rorschach en clinique adulte. Interprétation psychanalytique. Paris : Dunod (1997). p. 3.

52 Anzieu, D. (1961). Les méthodes projectives. Paris : P.U.F (1976).p. 103.

Rausch De Traubenberg et Sanglade, quant à eux, se sont centrés sur l'étude de la représentation de soi au Rorschach, et nous indiquent que << les réponses concentrent sur elles tout autant l'investissement narcissique que l'investissement d'autrui et en sont les révélateurs »53. Ils ajoutent qu'une analyse profonde permet de situer le stade atteint par le sujet dans la recherche de lui-même.

C'est donc par cet aspect pluridimensionnel que le test de Rorschach se présente comme un instrument adéquat pour notre recherche.

3/ Procédure

a) Le recrutement des sujets

Notre démarche pour trouver les participants à notre recherche fut tout d'abord guidée par le principe de non connaissance des sujets. Il nous a semblé que cela était essentiel pour limiter les biais d'interprétation des résultats en nous restreignant aux données récoltées lors de la rencontre dans le cadre de notre étude. En effet, nous avons ainsi pu nous appuyer sur les seuls critères que nous avons choisi pour l'analyse des protocoles de Rorschach, évitant par là même d'y entremêler des manifestations trop subjectives qui auraient été induites par une relation préexistante ente le testeur et les testés.

Nous avons donc commencé par poser des annonces indiquant les caractéristiques principales des sujets recherchés dans le cadre de notre recherche de master 1 en psychologie (Cf. annexe 2). Néanmoins, il s'est avéré que ce moyen n'a pas porté ces fruits puisqu'une seule de nos participantes a été recrutée de cette manière. Outre le fait que les termes << recherche en psychologie » puissent avoir un caractère << inquiétant » pour une grande partie de la population, nous avons envisagé après-coup que les personnes répondant à cette annonce fussent en réalité susceptibles d'avoir une demande particulière d'aide sous-jacente à leur volontariat, demande à laquelle nous ne pouvions répondre. Ainsi le sujet n° 4, rencontré dans le cadre de cette démarche, a subit un traumatisme (qui a donné lieu à un suivi psychiatrique encore d'actualité lors de notre rencontre), et qui a semblé motiver, au moins en partie, sa participation. Par la suite, nous avons donc été mis en contact avec les participants par connaissances ou des amis.

Le premier contact fut établit par téléphone. Les sujets étaient alors informés de la nature de la
tâche (passation d'un test projectif) et de la durée approximative de la rencontre. L'objet

53 Rausch De Traubenberg, N. Sanglade, A. (1984). Représentation de soi et relation d'objet au Rorschach. Grille de représentation de soi. Revue de Psychologie Appliquée, vol. 34, 1, pp. 41-57.

précis de l'étude ne fut cependant pas dévoilé afin de ne pas influencer l'attitude des participants lors de la rencontre. Nous prîmes soin d'évoquer les règles déontologiques auxquelles s'est soumise la recherche, notamment du respect de l'anonymat, du caractère éclairé de leur consentement, et de la possibilité de se retirer du protocole de recherche à tout moment. Il leur fut également précisé que leur participation était non lucrative et qu'il n'y aurait pas de restitution complète des résultats. Enfin, après accord des participants, il fut convenu d'un rendez-vous pour cette rencontre.

b) Le déroulement des rencontres

Les rencontres ont eu lieu dans un cadre neutre afin d'éviter la présence de stimuli externes pouvant interagir dans l'appréhension de la tâche. Elles se déroulèrent l'après-midi, au sein de l'Université Toulouse le Mirail, dans les salles se situant au niveau du parc du château. L'ambiance y était relativement calme et la luminosité assez satisfaisante pour ne pas utiliser de lumière artificielle.

Un temps d'accueil était réservé afin de mettre à l'aise le sujet, d'expliquer la situation et de réduire l'inquiétude due à la rencontre. Le participant installé, il lui fut rappelé les principes évoqués lors de l'entretien téléphonique, puis nous lui demandâmes de compléter et de signer l'accord écrit de participation à la recherche (Cf. annexe 3). Nous nous assurâmes également de l'absence de problème de vue.

Une fois la situation établie, nous débutions la passation du test de Rorschach. Prenant note des conseils de Rausch De Traubenberg (1970), le testeur se plaça sur la gauche du sujet afin d'éviter une possible anxiété provoquée par la position de face à face, celle-ci pouvant être perçue comme une véritable « situation d'examen et sous une surveillance impérieuse »54. La consigne utilisée fut la même pour tous les participants et formulée de manière impersonnelle et peu précise, laissant ainsi libre cours à l'interprétation personnelle du sujet de la tâche. La consigne donnée fut donc : « Je vais vous montrer des planches qui ne représentent rien et vous pourrez me dire tout ce à quoi cela pourrait vous faire penser ».

La passation du test s'est ensuite déroulée en deux temps, comme le préconise l'usage en France, le premier destiné à la passation proprement dite, et le second réservé pour l'enquête. Après la passation, un temps de parole était proposé dans un cadre moins formel, où le sujet était invité à formuler ses questions et à parler de son ressenti quant à cette expérience ; nous espérions ainsi réduire les hypothétiques bouleversements provoqués par la situation. A la fin

54 Rausch De Traubenberg, N. (1970). La pratique du rorschach. Paris : P.U.F (2006).p. 12.

de ce temps, nous avons recueilli quelques informations qui nous ont permis de mieux cibler les caractéristiques propres à chaque sujet.

Enfin, nous avons veillé à remercier le participant pour sa contribution, et à lui préciser que nous restions à sa disposition pour d'éventuelles questions tardives.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote