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Mutations financieres et financement de l'économie au Cameroun

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par Dieudonne Desire ELANGA
Universite de Douala Cameroun - DEA 2004
  

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SECTION II : LES MESURES D'AJUSTEMENT FINANCIER AU CAMEROUN

La crise financière ayant considérablement endommagé la situation des banques, il est apparut important pour les autorités de remettre en cause l'orientation donnée jusque là, à l'activité bancaire. Cette intervention des autorités se justifie théoriquement par le fait que le marché seul ne pouvait parvenir à corriger les déséquilibres constatés.

Pour ces raisons, des autorités ont été obligées d'intervenir dans le cadre de l'ajustement financier pour restructurer les établissements en détresse. L'ajustement financier ne peut être défini uniquement comme un ensemble de changements dans la politique financière.

Toutefois, les objectifs fondamentaux d'un programme d'ajustement sont claires : augmenter l'efficacité avec laquelle le système financier doit assurer ses fonctions essentielles de mobilisation et d'allocation des ressources, permettre aux institutions de réagir avec davantage de souplesse et par là même, promouvoir la stabilité du secteur financier.

Généralement, l'augmentation de l'efficacité de l'intermédiation s'effectue par des mesures de décentralisation, de libéralisation et de levée des contrôles. La politique mise en place consiste par exemple à ouvrir le système à une grande concurrence grâce à la réduction des barrières à l'entrée, à la suppression des contrôles sur les taux d'intérêt ou à l'élimination progressive des restrictions de crédit.

Pour le cas du Cameroun, l'amélioration des performances du système financier au niveau de l'allocation des ressources a été particulièrement importante et difficile puisqu'il était entrepris en même temps d'autres ajustements visant à rendre le système plus sensible aux signaux donnés par les prix et aux forces du marché .

Dans le cadre du programme de stabilisation, un ensemble de mesures monétaires et fiscales étaient destinées à réduire la demande globale afin de lutter contre l'inflation ou contre le déséquilibre de la balance des paiements. Certains de ces changements touchent aux instruments et à leur utilisation, d'autres concernent les mécanismes et règles de contrôles, une troisième catégorie concerne la détermination de la masse monétaire et donc la définition des agrégats (Bekolo-Ebé, 2001)

Le programme de stabilisation lancé devait s'attaquer aux déséquilibre budgétaire par la réduction de la taille du domaine public ou par l'élimination des distorsions de prix qui constituent des obstacles au commerce international en particulier et à une répartition efficace des ressources en général. Ces mesures devaient parvenir à obliger le système financier à redistribuer les ressources de manière efficace et souple, en fonction des signaux toujours fluctuant que renvoie le marché.

Cependant, l'ajustement financier a impliqué également en contre partie des mesures de décentralisation et de déréglementation : La mise en place d'une nouvelle réglementation et l'amélioration du dispositif de surveillance des institutions. Des politiques d'ajustement17(*) ont été mises en place à partir de 1987.Elles ont été adoptées de manière autonome par le gouvernement, puis par l'appui des institutions internationales à partir de 1988. De ces mesures découlent les reformes qui ont comporté en leur sein des restructurations bancaires, des réformes juridico - institutionnelles, et les changement de politique monétaires.

L'objectif de cette section est double. Il présente les objectifs des mesures mises en place au Cameroun, puis les différentes réformes engagées à partir de la fin des années quatre-vingt.

I. LES OBJECTIFS DES MESURES D'AJUSTEMENT MISES EN OEUVRE AU CAMEROUN.

Au lendemain de la crise, le Cameroun se trouvait dans une impasse financière, économique, et budgétaire. Cette situation a été aggravée par l'apparition d'importants déséquilibres des finances publiques, qui augmentaient d'année en année, une dégradation consécutive des taux de croissance, et par un tarissement des flux des bailleurs de fonds et par une moindre compétitivité des produits en raison de leur surévaluation. Les mesures d'ajustement à travers la mise en place des réformes, sont clairement apparues comme l'une des meilleures thérapie du système bancaire visant à créer un environnement macro-économique sain, nécessaire pour un fonctionnement efficient du système financier.

Ainsi, les mesures mises en oeuvre par le programme d'ajustement financier peuvent être regroupées en deux principaux groupes d'objectifs : Un objectif sectoriel et un objectif global.

I-1) - L'OBJECTIF SECTORIEL

Il était question à ce niveau d'assainir le système bancaire de manière à le rendre plus performant. Il s'agissait de rendre le système plus souple dans l'allocation des ressources, de donner au système bancaire une nouvelle organisation sur le plan technique se traduisant par le désengagement des pouvoirs publics du capital des banques au profit des intérêts privés, de permettre une adéquation du système bancaire au financement de l'économie.

En effet, la politique monétaire deviendra un instrument central de régulation et d'ajustement, contraignant d'ailleurs l'utilisation des autres instruments tels que la politique budgétaire et de répartition dont l'utilisation désormais est fortement tributaire de leur capacité à faciliter la manipulation de la variable monétaire. Il sera donc assigné à la politique monétaire un objectif d'ajustement interne, avant qu'elle ne soit utilisée pour l'ajustement externe, avec le changement de la parité intervenu en 1994.

La mise en place effective du marché monétaire à partir de juillet 1994, a achevé de compléter le processus de refonte de la politique monétaire. Un des objectifs visés par la création du marché monétaire, est de modifier les conditions de refinancement, en mettant la banque centrale plus en retrait.

C'est dans ce dessein que toute la caravane des réformes aussi bien sur le plan monétaire, financier et institutionnel a été mise sur pied. Il a également été entrepris des politiques de libéralisation financière et de réglementation. Cette dernière s'inscrivant dans l'optique de ce qu'il est convenu d'appeler « filet de sécurité ».

D'autre part, le redressement du système bancaire doit aider à renverser la tendance régressive de l'économie nationale : c'est la préoccupation de l'objectif global.

* 17 De manière générale, les objectifs des politiques d'ajustement structurel sont la stabilisation macro-économique, la correction des prix relatifs et l'amélioration de la productivité. Les instruments sont la réduction de la demande intérieure, le rétablissement des équilibres, budgétaires et de la compétitivité-prix.

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